Bienvenue sur le site Jérém & Nico

Auteur/autrice : fabien75fabien

  • JN01029 Nico prend les choses en main

    JN01029 Nico prend les choses en main

    Une main sur le volant, l’autre tenant sa cigarette, mon bobrun me ramène dans sa tanière pour se vider les couilles. A cet instant précis, mon envie de lui est sans limites. Alors, peu importe si, une fois encore, je n’aurai de lui rien de plus que du sexe. « Rien que du sexe », c’est déjà énorme.

    Et quel bonheur, la porte du studio tout juste refermée derrière nous, de défaire un à un les petits boutons de cette magnifique chemise, de découvrir petit à petit – les mains tremblantes – cette plastique de rêve, cette peau mate et lisse à croquer.

    Oui, quel bonheur immense, au fur et à mesure que mes doigts écartent les deux pans de tissu, de sentir remonter à mes narines les effluves tièdes et parfumés de son intimité.

    Sa chemise est à présent complètement ouverte. Vision éblouissante, proximité étourdissante, j’en ai le vertige, la tête qui tourne.

    Un instant plus tard, je me penche sur ses tétons, je les caresse, je les lèche, je les mordille, je fais sursauter le bogoss d’excitation. Je pose, tour à tour, mes lèvres, ma langue et mes doigts sur ses beaux boutons de mec bien saillants, les narines enivrées par les délicates petites odeurs de sa peau. C’est un bonheur indicible, un bonheur qui en appelle un autre, celui de remonter le long de ses pecs d’acier pour aller titiller avec ma langue le petit grain de beauté dans son cou, ce petit grain qui me fait craquer depuis toujours, mais que jamais encore je n’ai osé aller chatouiller.

    Hélas, je n’ai pas l’occasion de m’y attarder bien longtemps car ses mains s’appuient lourdement sur mes épaules pour m’éloigner. Je n’oppose pas de résistance, visiblement ce type d’effusion n’est pas à son goût. Je retourne alors exciter ses tétons et le bogoss frissonne. Visiblement, il aime ça.

    Quant à moi, j’aime lui faire ça, mais j’aime par-dessus tout savoir que ça l’excite à mort. Plus je sens Jérém excité, plus je le sens prendre son pied, plus j’ai envie de lui en donner, de me surpasser. Ainsi, pendant que ma langue s’attarde sur ses beaux tétons, mes doigts, à la fois fébriles et adroits, partent défaire sa ceinture et sa braguette à l’aveugle.

    Mes doigts effleurent le coton doux de son boxer et à travers celui-ci, ils captent la raideur et la chaleur de sa queue tendue.

    Un instant plus tard, alors que les doigts de mes deux mains s’affairent de façon très coordonnée sur ses tétons pour les exciter, ma langue entreprend une lente descente le long de la ligne médiane de son torse. Elle démarre par le fabuleux relief de ses pecs, elle traverse la magnifique région vallonnée de ses abdos, elle manque de se faire happer par le creux de son nombril, elle finit par emprunter ce magnifique sentier de poils fins qui conduit à la lisière de son boxer.

    A genoux devant lui, le nez sur sa queue raide et chaude, tout juste dissimulée par le tissu fin et tendu, je m’attarde pendant un instant à humer le bouquet de petites odeurs de mec qui se dégagent du coton.

    Je descends son boxer, et sa queue apparaît enfin. Elle est belle, fière et conquérante, je ne peux résister plus longtemps, je la prends en bouche, au comble du bonheur.

    Pendant que je m’emploie à lui offrir une pipe d’anthologie, le bogoss laisse glisser sa chemise le long de ses épaules, de son dos, de ses bras. Elle tombe à terre, effleurant mon bras au passage. Instinctivement, je lève les yeux et je tombe sur ce torse imposant, sur ce corps de Dieu Grec qui me domine du haut de son mètre 80, avec ses épaules larges, ses biceps puissants, son brassard tatoué, sa chaînette de mec, et sa bonne petite gueule de jeune mâle à faire jouir d’urgence. Putain de mec beau et sexy. Putain de mec qui ne perd jamais le nord lorsqu’il s’agit de se faire sucer !

    Et, alors que je suis happé par cette vision à couper le souffle, sa main se pose sur ma tête pour permettre à sa queue de mieux envahir ma bouche.

    Quelques instants plus tard, le bobrun se dégage de moi, il se débarrasse de son jeans et de son boxer et s’allonge sur le lit. Il s’installe en position demi-allongée, en appui sur ses coudes et ses avant-bras. C’est beau à en brûler les yeux.

    Alors, devant une telle invitation, une telle demande, cet ordre silencieux, cette injonction, je m’exécute sans attendre. Je le rejoins aussitôt sur le lit, je me glisse entre ses cuisses puissantes et je recommence à le sucer, impatient de lui offrir du plaisir.

    Je mets tant de fougue et d’entrain à la tâche que je sens poindre rapidement les signes annonciateurs de son orgasme, ses ahanement caractéristiques, sa déglutition bruyante.

    Puis, alors que jusqu’à là j’étais happé par le désir de précipiter sa jouissance, je me sens soudainement saisi par l’envie de tenter un truc. Pourquoi, au lieu de tout faire pour précipiter sa jouissance, je ne m’emploierais pas à la retarder autant que possible ?

    En attendant de trancher entre ces deux envies opposées mais tout aussi tentantes, j’arrête de le sucer. Ma main prend le relais de mes lèvres, je le branle lentement. Comment va réagir mon beau mâle brun ?

    Avec le coin de l’œil, je capte son regard étonné, interrogatif, frustré. Excité au possible, chauffé à bloc, tout près de venir, Jérém a l’air de se demander pourquoi je ne continue pas de le sucer jusqu’à le faire jouir, et jusqu’où je veux en venir avec mon manège à la con.

    Non, je ne veux pas le faire jouir tout de suite. Je veux faire durer son excitation et son plaisir le plus longtemps possible. Et cela passe inévitablement par la frustration.

    Pour la première fois à ce moment-là, je me rends compte que j’ai dans mes mains le pouvoir de lui donner du plaisir ou de le lui refuser ; le pouvoir de lui faire sentir que c’est moi qui mène le jeu, de lui faire sentir ce que ça fait d’être dominé : bref, un juste et excitant retournement des rôles, qui n’a pas été planifié mais qui se présente à moi comme une révélation.

    Ma main, guidée par mes yeux – ces derniers rivés sur son corps, mesurant en temps réel la variation de son plaisir – varie la cadence, l’ampleur et l’appui des va-et-vient, à la recherche de la partition parfaite de son plaisir de mec.

    De temps à autre, j’envoie ma bouche en renfort, j’enserre son gland entre mes lèvres, j’envoie le bout de la langue titiller le frein, offrant ainsi un supplément de frissons au beau mâle. J’adore le voir, le sentir fou de plaisir sous l’effet de mes caresses.

    Je lui offre du plaisir en silence, il prend son pied sans un mot. Les seuls bruits autour de nous sont ceux de sa respiration profonde, de ses soupirs de plaisir, et les rares sons remontant de la rue au beau milieu de cette ville endormie.

    Son regard en dit cependant long sur ce qui se passe dans sa tête, tout autant que ses mots crus pendant d’autres « révisions ».

    J’adore ce regard un peu dérouté qu’il pose sur moi, j’adore déceler le dilemme qui fait rage dans sa tête, entre l’envie brûlante de m’ordonner de le faire jouir tout de suite, et celle de me laisser faire, de supporter la frustration pour découvrir jusqu’où je peux l’amener dans cette escalade de plaisir.

    La gestuelle du beau mâle en dit long elle aussi sur le plaisir qui secoue son corps de fond en comble. Ce sont des mouvements brusques, incontrôlés, inconscients, qui trahissent son état d’excitation extrême.

    Ses genoux et ses coudes se plient et se déplient inlassablement, ses mollets, ses cuisses, ses biceps et ses avant-bras se crispent et se relâchent sans cesse. Sa tête se rabat vers l’arrière, ses paupières deviennent lourdes, sa bouche s’ouvre comme pour rechercher de l’air, de plus en plus d’air, son visage traduit par des petites grimaces l’excitation de tout son être.

    Je tiens sa bite doucement dans le creux de ma main et je le branle lentement. Je sais, je sens qu’il est à deux doigts de jouir, je sais qu’il n’en peut déjà plus de cette attente insupportable, je sais qu’il suffirait de quelques va-et-vient un peu plus rapides de ma main pour libérer cette tension érotique qui commence à submerger son corps et son esprit.

    Mais j’ai envie de continuer de le faire monter en pression, encore un peu. Depuis le début de nos « révisions », Jérém a toujours été le maître du jeu de nos rencontres, de nos plaisirs et des règles qui les régissent.

    Et là, pour une fois, c’est moi le maître du jeu, et c’est grisant. Alors, j’ai envie d’en profiter.

    Je continue à frustrer son envie de jouir, une envie de plus en plus grande, de plus en plus intolérable, je repousse inlassablement l’explosion de son orgasme.

    Tel un musicien de jazz, j’improvise des variations inédites sur le thème : « La route vers l’orgasme de mon Jérém ».

    Sa respiration est de plus en plus saccadée, ses ahanements de plus en plus marqués. J’ai presque l’impression qu’il est à deux doigts de me supplier de le faire jouir. Certes, le mec est bien trop fier pour me supplier, mais son attitude corporelle en dit long sur les effets que mon petit manège provoque en lui.

    Chaque fibre de son corps est tendue et excitée à l’extrême, sa peau semble dégager une sorte d’odeur de jeune mâle en rut. C’est tellement excitant d’arriver à capter, sentir, humer l’envie de l’autre.

    Je trouve grandiose l’idée que le bogoss soit à ma merci, comme s’il avait les mains et les pieds entravés par des liens solides ; et le plus délirant, c’est que ce ne sont pas des liens physiques, mais des liens uniquement psychologiques, érotiques : sa confiance dans le fait que je puisse l’amener à un orgasme qui s’annonce hors normes, couplé à la crainte de ne jamais l’atteindre.

    Oui, je le tiens, ce p’tit con : le voir gémir de plaisir, de façon de plus en plus désinhibée, grogner son plaisir sans vergogne, c’est tout simplement jouissif.

    Ça a assez duré, il est temps de le délivrer de cette attente, de cette frustration, il est temps de le faire jouir. Je remplace ma main avec mes lèvres autour de sa queue, j’envoie le bout de ma langue titiller son gland.

    Moins de cinq secondes plus tard, j’entends sa bouche émettre un râle puissant et incontrôlé, un râle comme jamais je ne l’avais encore entendu pousser lors de nos sauteries. Son sperme commence à jaillir lentement du creux de son gland, son goût de mâle s’étale partout dans mon palais.

    Jérém vient de jouir et il se laisse tomber lourdement sur le dos, percutant le matelas de tout son poids. Sa respiration est rapide, sa pomme d’Adam s’agite frénétiquement, remuant nerveusement ce petit grain de beauté que je trouve si sexy, et encore plus à cet instant, trempé de sa sueur.

    Jérém à l’air complètement assommé par le plaisir. Je jubile intérieurement d’avoir eu cette idée, de lui avoir offert autant de plaisir. KO sexuel, par cause de pipe magistrale.

    A cet instant précis, Jérém n’a pas envie de baiser des nanas, son cousin ou qui sais-je d’autre. Le beau mâle est sexuellement repu. A cet instant précis, je me sens le seul gardien de ce trésor inestimable qu’est sa sexualité, le plaisir du plus beau garçon du lycée. Et je me plais d’imaginer que je suis le seul l’avoir amené si loin dans la galaxie de la jouissance. J’aime bien l’idée que, dans sa tête, une relation de cause à effet vient de se créer: Nico = le pied total. Alors, je ne suis pas peu fier de ma petite trouvaille.

    Le bogoss reste ainsi, allongé sur le lit, immobile, en silence, faisant même l’impasse sur son inévitable cigarette d’après l’orgasme.

    Puis, au bout d’un long moment, il finit par lâcher une première longue expiration qui semble venir du plus profond de ses poumons, presque un souffle libérateur.

    « Putain… » je l’entends proférer du bout des lèvres. Le bogoss garde les yeux fermés, sa respiration tarde à retrouver le calme. Décidément, l’émotion a été intense.

    « Ça va ? » je finis par lui demander.

    Le bogoss ne répond pas de suite. Je m’allonge sur le lit à côté de lui.

    « C’était dingue » il finit par lâcher « vraiment dingue… ».

    « A ce point ? ».

    « C’était puissant et… long, tellement long… je n’ai jamais joui aussi longtemps… c’était tellement puissant… quand je suis venu, j’en avais presque mal au ventre… j’ai senti mon cœur s’emballer… j’ai cru que j’allais y rester…».

    Quel bonheur sans pareil d’entendre ça de sa bouche, quel bonheur de trouver le moyen de dévergonder ainsi et encore ce beau jeune mâle, de lui faire découvrir des nouveaux trucs, de le faire vibrer à chaque fois un peu plus, malgré sa déjà grande expérience en matière de sexe.

    « Putain, mec, tu fais de ces trucs… ».

    On m’aurait décerné un Oscar, un Grammy, un Nobel, je ne serais pas plus heureux.

    « Je suis content que tu as aimé… ».

    Jérém ne réagit pas, il récupère toujours.

    « C’était bon ? » j’insiste, avide de le réjouir un peu plus de mon triomphe.

    « T’es fou… où est-ce que tu as appris à faire ça ? ».

    « Sais pas… j’ai pas appris… tu es le premier pour moi… ça m’est venu comme ça, sur le moment… ».

    Jérém ne réagit pas à mes mots, il respire fort, il récupère toujours.

    Allongé sur le lit, l’air si vulnérable, assommé comme par une cuite ou par un tarpé, mon Jérém est tout simplement d’une beauté à pleurer.

    En cet instant, je ressens pour lui une tendresse infinie, un désir immense de douces caresses, de tendres baisers, de nous serrer l’un contre l’autre et de ne plus jamais nous séparer.

    Je suis si touché, si ému que, malgré le petit « accident » de la dernière fois, je ne peux m’empêcher de laisser glisser mes doigts dans ses beaux cheveux bruns. Je ne peux m’en empêcher, j’en ai trop envie, j’en ai besoin même. Et puis je suis rassuré par le fait que, malgré cet « accident » et en dépit du sang d’encre que je me suis fait depuis vendredi et pendant tout le week-end, le bobrun n’a pas renoncé à nos « révisions ». Et c’est même lui qui est venu me chercher en boîte pour me « raccompagner ».

    Alors, cette nuit j’ai envie qu’il se passe quelque chose de spécial, j’ai envie de lui montrer à quel point ça fait du bien de recevoir des câlins. Mais aussi, je voudrais lui montrer à quel point j’ai envie d’en recevoir à mon tour. J’ai envie qu’on se fasse du bien, j’ai envie que notre complicité ne se limite pas qu’au sexe, j’ai envie que le contact de nos corps soit un bonheur parfait, sans entraves, sans interdits.

    Alors je le caresse. Et, pour mon grand bonheur, Jérém me laisse faire. Nuque, cou, visage, épaules, pecs : ma main se déplace lentement, ses mouvements sont légers et tout en douceur.

    Les yeux toujours fermés, le bogoss ne bouge pas une oreille, son corps ne manifeste aucune réaction, mis à part, justement, l’absence de réaction hostile.

    Petit à petit, j’en oublie mes craintes, je continue de le caresser, et je ressens un bonheur immense. Mais le bonheur le plus grand, c’est de réaliser qu’il apprécie mes caresses. Je le devine à travers de petits signes, comme l’apaisement progressif de sa respiration, de ses déglutitions, des traits de son visage, ou certains mouvements involontaires de ses lèvres, de ses paupières toujours fermées. Et je le trouve tellement touchant.

    Quel changement d’attitude pour un petit con comme lui, aussi arc-bouté sur ses certitudes, sur ses tabous, sur ses interdits. L’origine de ce changement plutôt brutal, mais tellement bienvenu, réside-t-elle uniquement dans cet orgasme géant ayant balayé toutes les tensions et les peurs qui lui empêchaient de se laisser aller ?

    Jamais je ne l’avais encore vu autant affecté par un orgasme. Est-ce que cela va constituer une sorte de « précèdent », à partir duquel les prochaines « révisions » vont pouvoir évoluer vers une plus grande complicité sensuelle ?

    C’est tellement bon de lui dispenser ces câlins et de le voir les accepter : est-ce que ce le prix à « payer » pour accéder à ces instants de bonheur est de lui offrir un orgasme hors normes ?

    En attendant, je profite de l’instant, de ce bonheur inespéré : ma main caresse son corps et mon corps frémit de la tête aux pieds ; je n’ai pas joui, je bande comme un âne, mais le bonheur de le caresser est tellement énorme qu’il m’accapare totalement, je voudrais que cet instant ne se termine jamais.

    Je n’ai pas joui, je bande comme un âne, mais le bonheur de le caresser est tellement énorme qu’il m’accapare totalement, je voudrais que cet instant ne se termine jamais.

    Je n’ai qu’une envie, celle de poser mes lèvres sur sa peau, une envie que, pourtant, je me contrains, je me force de ne pas assouvir, de peur de briser cet instant de pure grâce.

    Oui, cette nuit, j’ai réussi à lui faire accepter des caresses et même si je n’en ai pas reçu de sa part, j’ai quand même connu le bonheur de le voir apprécier les miennes. C’est un grand pas, et c’est génial. Alors, inutile de prendre le risque de tout gâcher, mieux vaut ne pas brûler les étapes, savoir attendre et se réjouir de chaque petite victoire. Aujourd’hui j’ai eu les caresses, les bisous ce sera pour plus tard.

    J’arrête mes câlins au moment où je perçois des petits frémissements m’indiquant que le bobrun s’apprête à se lever, certainement pour aller enfin fumer sa clope.

    Je le regarde traverser la pièce habillé de sa nudité, presque chancelant. Je le regarde se pencher lentement sur son jeans pour attraper son paquet de cigarettes, je le regarde sortir sur la terrasse, disparaître à moitié dans la pénombre, le dos appuyé au mur. Je le regarde s’y reprendre à plusieurs reprises pour allumer sa clope – la faute au vent d’Autan, certes, mais aussi à ses mains tremblantes.

    Je le regarde tirer la première taffe, relâcher le premier nuage de fumée, puis, se laisser glisser le long du mur, jusqu’à se retrouver en position assise, geste que je ne lui avais encore jamais vu faire. Définitivement, le petit con a l’air bien secoué. L’heure tardive, la fatigue, certes, mais aussi un orgasme qui l’a retourné comme jamais.

    Cette nuit-là, nous ne recommençons rien de sexuel, Jérém n’a besoin de rien de plus, je n’ai besoin de rien de plus.

    « Je crois que je vais y aller… ».

    « Ok… ».

    « C’était génial… ».

    « Ouaissss… »

    « Salut Jérém…

    « Salut… »

    Je quitte le studio le cœur plein de bonheur et d’espoir. Je sors dans la rue et j’ai l’impression de planer dans la fraîcheur du matin naissant.

    C’est très rare de trouver cette harmonie, cette coordination sexuelle parfaite. Pourtant ce soir-là, le soir de la sortie de classe avant le BAC, cette harmonie était bien là. Ce soir-là, j’avais bien la situation en main, au sens propre comme au sens figuré.

    Commentaire de ZurilHoros

    22/06/2020 10:35

    Nico découvre qu’il a du pouvoir .

  • JN01028 Repas de classe

    JN01028 Repas de classe

    Samedi 2 juin 2001.

    Le samedi soir, le rendez-vous est fixé sur le parking d’une grande surface à St Orens. Je descends du bus et j’arrive parmi les premiers, à la fois impatient et redoutant de voir Jérém débarquer. L’envie de le revoir se mélange à la peur de le sentir déjà loin de moi, définitivement inaccessible.

    Je n’aurais jamais dû lui proposer de réviser. J’ai connu le Paradis, et je vais connaître l’enfer. Peut-être qu’on appelle l’enfer ce qui est tout simplement un Paradis perdu…

    Mais même si l’enfer qui m’attend me fait peur, au fond de moi, je suis content d’avoir connu le Paradis de la rue de la Colombette.

    Les autres camarades arrivent petit à petit. Dans l’attente, je discute avec les uns et les autres, c’est ma façon de tenter de déstresser. Le fait est que je ne tiens plus en place, je suis à la fois tendu et excité comme si j’avais un rendez-vous en tête-à-tête avec lui.

    Nous sommes déjà une petite bande lorsque la 205 rouge de Jérém pointe le bout de son pare-chocs décoloré. Le bogoss débarque avec une chemise bleu intense, avec le col, les poignets et la boutonnière en blanc.

    Une tenue très élégante, qui me met en extase. D’autant plus que les deux boutons du haut sont ouverts et donnent une vue imprenable sur ses pecs à la peau mate et visiblement rasés de près, sur sa chaînette de mec abandonnée sur ses pecs. Mon regard est inévitablement attiré vers le bas de cette ouverture, et il demande à descendre encore plus bas, beaucoup plus bas.

    Le bobrun fait un tour pour serrer les mains aux mecs et faire la bise aux nanas.

    Lorsqu’il arrive près de moi, il me serre la main tout en continuant à déconner avec un autre camarade. C’est le premier contact que j’ai avec lui depuis une semaine, depuis notre dernière « révision ». Sa poignée est rapide et évasive, son regard fuyant.

    Mais pour moi, ce simple contact avec sa main a l’effet d’une décharge électrique. Je ressens un frisson géant se propager sur toute ma peau, dans mon dos, jusqu’à mon cuir chevelu, je ressens une chaleur intense se dégager de mon bas ventre. Mon visage s’enflamme, je commence à transpirer brutalement. Un simple contact avec sa main et le bonheur sensuel secret partagé pendant nos « révisions » remonte en moi comme une vague qui renverse tout sur son passage.

    Quelques minutes plus tard, nous partons vers le restaurant. Evidemment, je monte dans une voiture qui n’est pas la 205 rouge feu.

    Ce soir-là, au resto, je redécouvre une facette de la personnalité de mon bobrun assez inattendue.

    En général, Jérém est un brun ténébreux, un brin frimeur, certes, mais pas vraiment un déconneur. Il l’était davantage au début du lycée, mais ce trait de sa personnalité semble avoir peu à peu disparu au fil du temps laissant la place justement, à ce côté ténébreux qui le rend craquant à souhait.

    Mais pendant ce dîner, la boisson aidant, je retrouve le Jérém en mode déconneur que j’avais connu la première année du lycée, le Jérém qui arrivait en cours avec la casquette à l’envers, qui se foutait de la gueule des profs, qui faisait rigoler tout le monde avec ses pitreries.

    Je le regarde déconner, rigoler, s’amuser, rire avec ses camarades les plus proches et ça me donne à la fois envie de déconner, rigoler, m’amuser, rire avec lui mais aussi de pleurer, tant c’est beau à voir.

    Car cela me fait prendre la mesure du fait que Jérém n’est pas qu’un putain de bogoss, le grand joueur de rugby, la bête de sexe. Jérém est aussi un mec drôle, à l’esprit débordant d’humour, un gars qui, avec un brin d’alcool et une bonne compagnie, fait des étincelles.

    Oui, ce soir-là, Jérém est le mec qui met l’ambiance nécessaire à ce genre de soirée, une sorte de soirée d’adieu. Un sentiment qui a évidemment une résonance toute particulière en moi, car la fin du lycée ne va pas de me priver que de mes profs et de mes camarades, mais aussi du mec que j’aime comme un fou.

    Au restau, tout le monde semble heureux, amusé. Je m’efforce de faire comme les autres, mais j’ai bien du mal. Car au plus profond de moi, se terre un garçon amoureux qui pleure désespérément.

    Le repas s’étire jusqu’à ce que ce soit l’heure de partir en boîte.

    Au KL, il fait chaud. Les manches de la jolie chemise bleue de Jérém se retrouvent vite retroussées autour des biceps saillants, découvrant ainsi son brassard tatoué.

    Au KL, le Jérém déconneur laisse illico la place au Jérém charmeur, séducteur, chasseur.

    Je le regarde, installé au bord de la piste, une bière à la main, fusillant les nanas d’un regard brun et charmeur au possible, envoyant des petits sourires en rafales, comme autant de flèches qui fusent partout autour de lui, faisant des dégâts collatéraux, s’enfonçant dans mon cœur avec un bruit sec et sourd.

    Je bois moi aussi, je bois pour tuer l’ennui, la tristesse, pour faire taire l’angoisse et la crainte qu’il lève une nana devant mes yeux.

    Je me retrouve à danser sur la piste avec un camarade et deux meufs. Des souvenirs d’une soirée de quelques mois plus tôt font surface dans mon esprit, Jérém qui part se faire sucer par une nana dans les toilettes, Thibault qui vient me parler de son pote, le débardeur blanc qui m’a dragué sur la piste avant de me montrer sa bite aux toilettes, le retour avec Jérém, le souvenir d’une pipeau petit matin, dans sa voiture garée non loin de chez moi. Nostalgie, regrets, nostalgie, désir.

    Je danse pendant un bon petit moment, tout en guettant les mouvements de Jérém. Hélas, il suffit d’un instant d’inattention, pour que le bobrun disparaisse des écrans radar. Puuuutaaaaiiinnnnnn ! Ça y est, il doit être dans une cabine des chiottes, la queue coincée dans la bouche d’une nana.

    Il est près de trois heures du matin, et mon Jérém s’est évaporé. Alors, pour moi, cette soirée est terminée. Déçu et frustré, je reprends une bière que sirote seul, appuyé à un mur, dans un coin, en attendant que quelqu’un se décide à rentrer.

    Je suis en train de me dire que c’est con de ne pas encore avoir de permis, car si c’était le cas je rentrerais sur le champ, lorsque sa voix vient secouer mon tympan, et me retourner comme une chaussette :

    « Tu t’amuses ? ».

    Ces quelques mots sont prononcés si près de mon oreille que son souffle chaud vient chatouiller ma peau et provoquer mille frissons.

    Je ne l’ai pas vu approcher, mais je sais que c’est lui. Je me retourne et Jérém est là, à côté de moi, une bière à la main. Définitivement, cette chemise bleue portée à la fois avec une élégance redoutable et une décontraction absolue, est juste à tomber.

    « Ça va… » je ne trouve pas mieux à lui répondre.

    Le bogoss me toise en silence, il me regarde droit dans les yeux, je fonds. En plus, il sent tellement bon ! Mon esprit déjà vaseux à cause de l’alcool, je suis sur le point de craquer.

    « Je parie que t’as envie de rentrer… » il me lance, avec un petit sourire charmeur et coquin à la clef.

    « Sciack ! », le bruit est sec et impitoyable. Le bogoss plisse légèrement les yeux, un petit sourire malicieux et coquin s’esquisse en biais sur son visage. Une nouvelle flèche est lâchée, propulsée avec une puissance inouïe, elle me percute plus fort que les autres, car elle m’est spécialement destinée, elle s’enfonce profondément dans mon cœur. Cible touchée en plein centre, coulée.

    Ah, putain, si je m’attendais à ça ! Moi qui croyais qu’il m’en voulait pour ces quelques bisous que j’avais osé poser sur son cou la dernière fois. Il faut croire que le bogoss est chatouilleux mais pas rancunier.

    « Oui… ».

    « Viens, on rentre… ».

    Devant son attitude assurée, hypnotisé par le ton ferme de sa voix, cette vibration profondément masculine qui me renvoie direct à sa virilité, je capitule sans résister. Ainsi, c’est dans un état presque second que je me rends auprès du camarade avec qui j’étais venu en voiture, pour l’avertir que je rentre avec Jérém.

    Quelques minutes plus tard, je suis dans la 205 rouge, à côté de mon bobrun. La Rocade presque déserte défile tout autour de nous, la fraîcheur de l’air qui rentre par les deux fenêtres demi ouvertes, mélangée à l’odeur du tabac, me secoue peu à peu de ma torpeur, me fait oublier l’heure tardive et l’alcool.

  • JN01027 En attendant le bac

    JN01027 En attendant le bac

    Jeudi 31 mai 2001.

    Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi Jérém refuse si violemment ma tendresse et à me dire que c’est sans doute à cause du fait que je suis un mec. Me baiser oui, mais mes baisers, certainement pas.

    « Si ça ne te convient pas, il vaut mieux qu’on en reste là ! ». « Fiche-moi la paix ! » : ses règles sont claires, c’est à prendre ou à laisser.

    Oui, j’essaie de comprendre si je n’avais pas fait le faux pas de trop, à me demander s’il y aurait de nouvelles « révisions » ou pas. Quel con j’ai été, j’ai tout gâché !

    Mais aussi, qu’est-ce qu’il est chiant ce mec, à ne vouloir que du sexe, rien que du sexe. Personne ne lui a jamais appris qu’il n’y a pas que ça dans la vie ? Personne ne lui a appris que les câlins font un bien fou ?

    Moi aussi j’adore le sexe, j’adore tout ce que mon beau mâle brun me fait. Mais lorsque nos corps se déboîtent, je ressens en moi d’autres envies, d’autres besoins. Des besoins de tendresse. D’autant plus qu’après l’amour, mon bobrun a souvent cet air déboussolé, perdu, qui le rend terriblement touchant, comme si l’orgasme éclipsait temporairement le mâle sûr de lui et débordant de testostérone, pour laisser apparaître un garçon avec ses fêlures et sa solitude.

    Après le sexe, je crève d’envie de le prendre dans mes bras, de poser des baisers sur sa peau. Chose faite, avec un succès tout à fait mitigé.

    Est-ce que vraiment j’ai tout fichu en l’air avec ces maudits bisous ?

    Je repense sans cesse au bonheur de passer mes doigts dans ses cheveux, de poser mes lèvres sur sa peau, et je ressens une envie brûlante de recommencer, d’y revenir, une envie à en crever.

    Ce jeudi, le bogoss débarque en cours habillé d’un t-shirt marron avec les bords du col et des manchettes de couleur blanc, t-shirt qui habille son torse et retombe sur son jeans en toute simplicité et en toute sexytude. Des baskets noires et vertes complètent sa tenue.

    Sa peau mate gagne chaque jour un ton de bronzage, sa petite barbe est à craquer, tout comme sa chaînette et son putain de sourire, un sourire de mec sûr et certain de son pouvoir de séduction.

    La saveur de sa mâlitude est par ailleurs rehaussée par les épices puissantes que sont sa jeunesse et son effronterie de jeune loup. Voilà les ingrédients d’un « cocktail masculin » irrésistible.

    Ce jeudi, en cours, Jérém m’ignore, comme d’hab. Il ne vient pas vers moi, et moi je n’ose pas aller vers lui.

    C’est dur de le retrouver en cours après avoir couché avec lui, dur de capter ce déo de mec qui me met tout sens dessus-dessous, qui fait ressurgir en moi les images et les sensations les plus torrides, son torse nu, ses épaules, ses pecs, ses abdos, sa queue en moi, son goût dans ma bouche, sa transpiration, les ondulations de sa chaînette au rythme de ses coups de reins, l’orgasme qui s’affiche sur son visage, son jus en moi.

    Ce jeudi, un papier circule dans la classe pour noter les noms de ceux qui souhaitent prendre part à la soirée resto-boîte prévue pour le week-end même. C’est une initiative au timing judicieux, presque deux semaines avant le bac, au cas où tout le monde ne l’aurait pas, ce qui rendrait plus délicate une dernière sortie tous ensemble.

    Tout le monde semble excité à l’idée de faire une dernière fois la fête ensemble. Pourtant, pour moi, cette soirée, cette feuille, ne sont que les sinistres présages de la fin du lycée. Une fin que je redoute par-dessus tout.

    Car, une fois que le lycée sera fini, une page de ma vie va se tourner, laissant derrière-moi tout ce qu’elle contient : les cours, l’organisation du temps qui a façonné ma vie pendant des années, les profs, les camarades.

    Certes, pour moi le lycée n’a pas toujours été une promenade de plaisir, on s’est souvent moqué de moi, « Nico le pd ». Parfois, j’ai même été en cours à reculons, surtout les jours où il avait cours de Sport : j’étais nul dans tous les sports, et ça ne faisait que décupler les moqueries dont j’étais victime au quotidien.

    Pourtant, maintenant que le compte à rebours est enclenché, maintenant que la fin de ce petit monde approche, je me surprends à regretter cette période de ma vie. Dans trois mois, je vais partir à Bordeaux pour mes études, je vais quitter Toulouse, ma ville, j’aurai mon studio, je vivrai seul. Je vais quitter tout ce que je connais pour partir vers l’inconnu, un inconnu qui me donne le vertige.

    Un vertige qui tient en grande partie à une question qui m’obsède et dont je n’ai pas la réponse : est-ce que je vais revoir Jérém, après le bac ?

    D’ailleurs, qu’est-ce qu’il va faire Jérém, après le bac ?

    Non, il ne faut pas rêver, il n’y a pas d’avenir pour nos « révisions », pas plus que pour ces câlins que je rêve de pouvoir lui faire. Dans un mois, tout sera fini, nos routes vont se séparer et nous ne nous reverrons peut-être plus jamais. Je pressens déjà l’infinie tristesse que cela va engendrer en moi, tout comme j’imagine la facilité avec laquelle Jérém va certainement m’oublier.

    Lorsque la feuille arrive sur mon banc, je cherche les cinq lettres de son prénom. Je les trouve très rapidement, griffonnées dans cette calligraphie brouillonne que je connais bien, car elles brillent à mes yeux plus fort que toutes les autres, comme gravées en surimpression. Je fixe son prénom sur la feuille et je sens les larmes monter aux yeux.

    Je ne sais même pas si j’ai envie d’y aller à cette soirée, je n’ai vraiment pas le moral pour. Et revoir Jérém, alors que nos « révisions » sont probablement terminées, le regarder draguer des nanas, tout cela me paraît au-dessus de mes forces.

    Pourtant, au fond de moi, je me dis que je ne peux décemment pas manquer cette soirée. C’est certainement la dernière fois que nous serons tous réunis, si je rate ça, je vais le regretter.

    Je prends une bonne inspiration et je marque mon prénom à la suite des autres.

    Le lendemain, vendredi, pour m’achever après cette semaine éprouvante, Jérém débarque en cours avec un t-shirt blanc du meilleur effet. Le bogoss est assis juste à côté de la fenêtre, et le coton immaculé baigne dans la lumière du soleil du mois de juin.

    Je suis assis quelques bancs derrière lui, un peu décalé, de sorte que je peux le mater jusqu’à l’overdose, sans crainte d’être repéré ; mater son cou, son dos puissant, ses oreilles sexy, me laisser éblouir par le contraste entre ses beaux cheveux bruns, sa peau mate, la couleur foncée de son tatouage et la blancheur aveuglante de ce coton doux qui enveloppe cette merveille absolue qu’est sa plastique.

    A midi, j’ai carrément mal aux yeux à force de mater ce t-shirt blanc enveloppant son torse de fou.

    Mais comment renoncer à s’enivrer de cette vision presque divine, cette beauté masculine qui se renouvelle à chaque instant et dont il m’est impossible d’être rassasié ?

    Le mater est à la fois un bonheur sans égal et une torture insupportable. Si près, et si loin à la fois…

  • JN01026 Sous la douche « avec » Jérém.

    JN01026 Sous la douche « avec » Jérém.

    Mercredi 30 mai 2001.

    Plus tard dans la soirée, après le départ de Nico, après avoir passé des heures à son jeu vidéo préféré, le bobrun prend une douche, avant de passer au lit.

    Le jet d’eau tombe dru sur sa tête et sur ses épaules. Il trouve très agréable cette sensation de l’eau qui masse, qui caresse le cuir chevelu, le cou, les épaules, le dos, les bras, les pectoraux, qui glisse entre les abdos, s’engouffre dans le nombril, s’insinue entre les fesses, s’enroule autour de la queue, titille le gland et les couilles. L’eau rafraîchit, apaise les muscles endoloris suite aux entraînements, les bleus reçus lors des matches de rugby.

    Il reste ainsi un long moment sous le jet, sans bouger, les yeux fermés, le torse penché en avant, les deux mains appuyées contre la faïence, le cou plié, le visage tourné vers le bas.

    Le bogoss referme le robinet, il attrape le shampoing, il en balance un petit jet sur ses cheveux bruns, il masse. Puis, il se saisit du gel douche, il en fait gicler une bonne dose sur son torse et il l’étale sur les pecs. Lorsque ses doigts effleurent ses tétons, il retrouve le frisson apporté par des lèvres et par une langue chaude et humide.

    Le bogoss savonne les épaules, ses abdos, le dos, les fesses, il descend le long de son anatomie jusqu’à ce que ses doigts s’insinuent dans sa raie, jusqu’à ce qu’ils effleurent sa rondelle.

    Nouveau frisson, qui lui rappelle celui, bien plus intense, de cette langue s’insinuant dans cette intimité que personne d’autre n’a eu le droit d’approcher jusque-là. Ça faisait un moment qu’il avait envie de cela, mais il n’avait jamais osé le demander. Ce n’est que tout récemment qu’il a enfin pu assouvir ce fantasme, et sans même avoir besoin de demander. Ça lui a été offert, alors qu’il ne s’y attendait pas.

    Plaisir intense, mais plaisir coupable : le bobrun se dit qu’il ne devrait pas ressentir cette envie. Pourtant, elle est bien là, et qu’est-ce que c’est bon lorsqu’elle est assouvie ! Qu’est-ce que c’est bon de se faire lécher à cet endroit-là, tout en se branlant !Ou bien, se faire lécher tout en se faisant sucer, lorsque non pas une, mais deux bouches s’affairent pour son unique plaisir. Gicler dans une bouche, tout en se faisant bouffer le cul, c’est délirant !

    Et même se faire juste lécher, rien que ça, c’est sacrement bon ! Rien que le fait d’y repenser, ça le fait bander.

    La mousse se dégage copieusement sous ses gestes lents. Sa main passe sur ses couilles, caresse doucement la peau de ses bourses. Là encore, ça lui rappelle l’effet d’une langue titillant cette partie de son anatomie

    Ses doigts remontent lentement, effleurent le gland. Des frissons, comme de petites décharges électriques, se dégagent de ce bout de chair hypersensible.

    Le bobrun a encore envie de sexe. Il a envie de sentir des lèvres en train de le pomper, une langue qui titille son gland, une main qui le branle, d’enfoncer sa queue entre deux fesses bien offertes. Il a envie de sentir sur lui un regard complètement charmé, subjugué, il a envie de lire dans ce regard une parfaite soumission à ses envies de mec, il a envie de sentir dans ce regard une irrépressible envie de lui faire plaisir, de le faire jouir.

    Sa main gauche empoigne sa queue et commence à imprimer des mouvements de va-et-vient ; sa main droite remonte jusqu’à ses pectoraux et s’emploie à exciter son téton gauche.

    Le bobrun sent l’excitation monter au grand galop, il est même surpris et quelque peu troublé face à la violence de son excitation. Et, surtout, face à l’« objet » de cette excitation.

    Il s’efforce de penser à Anaïs, ou à d’autres nanas qui, mieux qu’elle, ont su bien s’y prendre pour le faire jouir. Ses « meilleurs coups », comme il les appelait en déconnant avec ses potes. Celles qui avaient été plus ouvertes que d’autres pour satisfaire ses envies – le laisser leur baiser la bouche, avaler, se laisser baiser sans capote, se laisser sodomiser sans capote, être assez endurantes pour le laisser les baiser à répétition. Et « sans casser les couilles ».

    Oui, avec ses « meilleurs coups », le bobrun croyait avoir atteint le summum du plaisir masculin. Du moins, c’est ce qu’il pensait jusqu’à un beau jour de mai où il avait joui comme jamais auparavant, ce jour où il avait pu réaliser tant de fantasmes en l’espace d’un seul après-midi, y compris ceux qu’il n’avait jamais eu le cran d’assouvir jusqu’à présent. Ce jour où, déjà, pour commencer, il s’était fait sucer comme jamais auparavant.

    Le bobrun rouvre l’eau pour se rincer. Les mains à nouveau appuyées contre la faïence, la respiration accélérée, le bobrun se sent à la fois excité et nerveux. Il a envie de jouir, il branle vigoureusement son mât tendu.

    Et lorsque son plaisir vient, il a beau essayer d’appeler les images de nudité féminine qui l’ont fait bander dans le passé, lors de ses nombreuses aventures, elles disparaissent face à une autre, plus intense que les premières, une image qui revient sans cesse à son esprit, associée à la notion même de plaisir.

    C’est cette image, ce corps, ce visage qui le hantent alors que le plaisir le submerge, alors que sa semence jaillit au bout de son gland, tombant dans le bac et se mélangeant à l’eau tiède qui tombe de son corps.

    Le bogoss, assommé, reste immobile sous l’eau qui tombe lourdement sur ses cheveux bruns, sur son cou, sur ses épaules et sur ses biceps.

    Ce n’est qu’après un bon moment qu’il trouve le courage de fermer le robinet et de sortir de la cabine de douche.

    Le bogoss attrape la serviette et commence à s’essuyer lentement ; il démarre par la nuque, il s’attarde sur ses cheveux. Le visage ensuite, puis les épaules, les bras, le dos, les aisselles. La serviette descend ensuite vers le sexe, essuie délicatement les bourses et l’entrejambe. Puis, elle continue le long des cuisses, des jambes, jusqu’aux pieds.

    Après la douche, le beau corps musclé est désormais propre et frais. Après la branlette, il est désormais soulagé. Mais, comme son esprit, il n’est pas pour autant apaisé. Pas du tout.

    La serviette humide atterrit dans le panier à linge et le bogoss vaporise copieusement son déo de mec sur son torse et sous ses bras. Un instant plus tard, il passe un débardeur blanc, ainsi qu’un boxer noir. Et il profite de la discrétion offerte par la nuit pour partir fumer une dernière cigarette sur la terrasse sans s’habiller davantage.

    Une envie assouvie faisant place à la suivante, le bobrun réalise qu’il a faim. Il ouvre le frigo, il attrape un reste de pizza qu’il fait chauffer au micro-ondes. Il s’installe devant la télé et il dévore sa pizza tout en zappant en boucle les cinq chaînes en clair.

    Le bobrun n’est pas dans son assiette, quelque chose le perturbe, l’inquiète. Quelque chose vacille dans sa jolie petite tête. Et même la branlette sous la douche, d’habitude bien efficace pour apaiser n’importe quelle inquiétude, du moins le temps de trouver le sommeil, n’a pas eu l’effet escompté.

  • JN01025 Tentation et déception

    JN01025 Tentation et déception

    Le lundi après cette nuit au KL – une nuit terminée dans la voiture de Jérém avec sa queue giclant copieusement dans ma bouche – je retrouve mon bobrun en cours. Mes sens en éveil maximal après cette petite gâterie très excitante, je suis très déçu de voir qu’il n’envisage pas de révisions.

    Le lendemain, Jérém se pointe en cours avec une chemise manches courtes complètement ouverte sur un débardeur noir du meilleur effet, le tout assorti à un short découvrant ses mollets légèrement musclés et légèrement poilus. Le bobrun porte une paire de grandes lunettes noires de bogoss, lunettes qui lui donnent une allure de mannequin, ou de star de cinéma.

    Puis, à midi, la chaleur faisant bien les choses, la chemisette finit par tomber et le débardeur noir moulant, ainsi que sa plastique de malade, apparaissent dans toute leur splendeur. J’ai envie de pleurer. J’ai envie de lui à en pleurer.

    Je passe toute la journée à m’imaginer le bonheur de le sucer en fin de journée. Ainsi, ma déception est cuisante lorsque je vois le débardeur noir quitter le lycée sans solliciter la moindre « révision ».

    Mercredi 30 mai 2001.

    Il me faudra attendre le mercredi pour que le bogoss me propose une nouvelle « révision ».

    « Chez moi à 18h15 ! » il me lance à la fin des cours.

    Mon mâle appelle, je réponds à l’appel de mon mâle.

    Lorsqu’il vient ouvrir la porte, le bogoss est déjà torse nu. Sa peau mate, au relief de pecs et d’abdos impressionnants, dégage une tornade d’effluves masculins. Ainsi, en même temps que l’image de sa perfection plastique aveugle ma rétine, un mélange olfactif explosif envahit mes narines. La proximité avec sa nudité est une expérience sensorielle intense. Putain de mec. Quand je dis que son corps tout entier sent le sexe…

    Ce qui explique qu’il ne se passe pas plus qu’une poignée de secondes, entre l’instant où ma main quitte la poignée de la porte et celui où elle saisit la poignée bien raide de Jérém.

    Jérém, quant à lui, il semble plutôt impatient de prendre son pied. La porte est tout juste refermée que déjà il est dos au mur, la ceinture défaite, la braguette ouverte, le jeans descendu à mi-cuisse.

    Notre coordination est parfaite, mes genoux touchent tout juste le sol à l’instant précis où sa queue raide bondit du boxer blanc et se présente devant mes lèvres.

    J’ouvre mes lèvres et j’avale sa queue, je la laisse glisser entre mes lèvres, je laisse sa virilité envahir mon palais.

    Et alors que son bassin commence à envoyer des petits va-et-vient, sa main atterrit sur ma nuque, imprimant une pression vigoureuse qui a pour effet d’enfoncer sa queue encore un peu plus profondément dans ma gorge.

    Puis, à un moment, Jérém sort sa queue de ma bouche, me repousse, il attrape mes épaules, me fait pivoter, me colle dos au mur, à sa place. Je me retrouve dans la même position que lors de notre toute première « révision », la nuque prise en étau entre le mur et sa queue qui s’enfonce lentement et inexorablement dans ma bouche.

    Ses doigts s’enfoncent dans mes cheveux, alors qu’il commence à me pilonner la bouche avec une puissance et une brutalité que je ne lui ai jamais encore connues, imposant le rythme infernal d’une pipe sauvage.

    A cet instant précis, ma bouche n’est plus qu’un trou dans lequel un mâle dominant prend son pied comme il l’entend, sans laisser le moindre répit. A cet instant précis, Jérém me fait penser à un animal en rut dont le seul but est de jouir.

    Est-ce l’excitation qui le rend si sauvage et si brutal ? Ou bien, est-ce qu’il prend du plaisir à me traiter de cette façon ?

    Quoi qu’il en soit, c’est tellement intense que je n’ai pas le temps de respirer, je suis en apnée. Très vite, j’ai besoin d’air, j’ai besoin de reprendre mon souffle. Alors, je le repousse, instinct de survie.

    Jérém revient illico à la charge, et je le repousse une nouvelle fois.

    « Attends… ! » je lui crie tout bas, le souffle court.

    Mais très vite, les odeurs de mec qui se dégagent de sa queue me font retrouver l’envie de la reprendre dans ma bouche.

    Sans plus attendre, j’avale en entier son manche puissant. Le bogoss recommence illico ses va-et-vient, toujours aussi puissants, tout juste un brin moins violents.

    Mais après une bonne série de coups de reins de plus en plus sauvages, Jérém se retire soudainement de mes lèvres. Il se positionne face au mur juste à côté de moi, il incline son buste, il prend appui avec ses mains contre le mur, il cambre ses reins. Ses fesses offertes sans pudeur ne laissent aucun doute quant à ses envies.

    Je m’apprête à m’engouffrer dans cette partie de l’intimité du beau mâle lorsque le galbe délicat de ses bourses attire mon attention. La tentation est trop forte.

    Ma langue se pose juste en dessus de ces bourses bien remplies, elle entreprend de lécher la ligne médiane, jouant avec ces couilles douces et fermes, massant tour à tour l’une et l’autre, alors que mon nez est enivré par des odeurs masculines entêtantes.

    Mon bobrun a l’air d’aimer, preuve en est que sa main gauche a glissé sur sa queue et qu’il se branle tout doucement.

    Mais assez vite, un brusque mouvement d’avancement de son bassin sonne la fin de la recréation, la fin de ce moment de pur bonheur passé à jouer avec ses boules, le cœur même de sa virilité. Il cambre un peu plus les reins, il m’indique la marche à suivre.

    Le bogoss m’intime ainsi, rien qu’avec un simple geste qui ne laisse guère de place aux interprétations, d’aller lui lécher la rondelle. Chose que je fais sans plus tarder, ma langue s’affaire sur son trou, pénétrant de plus en plus loin dans son intimité ultime, chose à laquelle je m’attelle avec un entrain qui semble le ravir au-delà de ses espérances.

    « Putain, vas-y, continue comme ça, c’est trop bon ! » fait le bogoss, sans vergogne, presque dans un état second.

    Puis, quelques instants plus tard, sans prévenir (décidément, la parole est une denrée rare ce soir), Jérém éloigne ses fesses de ma bouche. Il se retourne et me présente à nouveau sa queue, à dix centimètres de mes lèvres.

    Il m’aurait dit : « Ouvre la bouche, je vais jouir dedans, tu vas tout avaler », ça n’aurait pas été plus clair.

    Sans arrêter de se branler, Jérém avance son bassin, glisse son gland entre mes lèvres tout juste ouvertes et un premier jet épais en jaillit, puis un deuxième, et bien d’autres.

    Et alors que son goût de mec se répand une nouvelle fois dans ma bouche, je mesure la chance qui est la mienne de me faire défoncer et remplir la bouche par un petit con sexy pareil…

    Après avoir joui, le petit con range direct sa queue dans son boxer, il remonte son pantalon sans même se préoccuper d’agrafer sa ceinture, il passe un t-shirt, et il part dare-dare fumer une cigarette sur la terrasse sans m’adresser le moindre regard.

    Le bogoss fait durer sa pause clope, il reçoit le coup de fil d’un pote, il rigole au téléphone, il sourit. Et lorsque le coup de fil se termine, le Jérém déconneur et souriant disparaît instantanément. Le Jérém qui revient dans le studio est en effet un Jérém ténébreux, le regard fermé, un regard qui ne rigole pas. Un regard qui sait à lui seul me faire comprendre ce dont le bomâle brun a envie.

    Une minute plus tard, je suis allongé sur le dos, un coussin sous mes fesses, rempli par sa queue tendue, malmené par ses coups de reins puissants.

    Je m’enivre de la vision du mâle dans toute sa splendeur, en appui sur ses genoux, son torse dressé devant moi, me dominant de toute son envergure, ses mains saisissant tout à tour mon bassin et mes mollets pour envoyer de bons coups de reins.

    J’adore le regarder en train de me baiser, tout tendu à la recherche de son pied. Et je suis à chaque fois ravi et bouleversé par le contraste extrême et par la complémentarité parfaite de nos sexualités, le contraste entre le plaisir de Jérém, un plaisir de mec actif, et mon plaisir à moi, un plaisir de passif, le plaisir le plus intense que je connaisse.

    Jérém aime me baiser et moi j’aime me faire baiser par lui. C’est beau et tellement bon. Je ne peux me retenir de couiner mon plaisir.

    « Tu couines comme une salope ! » il me lance, le regard dur et excité, presque agressif.

    « C’est tellement bon, Jérém… » je lui chuchote.

    « Je n’ai pas entendu… ».

    « C’est trop bon ce que tu me fais… ».

    « Vas-y, dis-le que tu adores te faire défoncer par un mec qui a une bonne queue et des vraies couilles… »

    « Ah oui, putain, ta queue est un truc de fou… elle me fait jouir comme je n’ai jamais joui… ».

    « T’as envie d’en prendre plein le cul, hein ? ».

    « Oh, oui, vas-y, remplis-moi… ».

    « Je vais te remplir, oui, je vais fourrer ta chatte de petite pute… ».

    Le bogoss saisit mes mollets et soulève mes jambes, ses biceps se gonflent sous l’effort, mes pieds atterrissent sur ses épaules.

    Il recommence à me pilonner, le torse bien droit, tous pecs dehors, la peau mate et moite, ses mains agrippées à mes cuisses, beau comme un Dieu.

    Je mate les oscillations de sa petite chaîne sur la peau douce de ses pectoraux, je jouis en regardant l’image du plaisir s’afficher sur son visage, trouver écho dans sa respiration, dans ses ahanements. Je suis assommé par l’odeur de sa peau, de sa virilité, de son plaisir, un univers de sensations olfactives qui me shootent comme le plus puissant des joints. Je nage en plein bonheur.

    Mon corps tout entier est secoué par la violence de ses assauts impitoyables. Le plaisir que j’en retire est tel que je manque de jouir, sans même me toucher, à chaque va-et-vient de sa queue en moi.

    « Je vais te remplir… ».

    « Oh, oui… ».

    Je sens, je vois qu’il va jouir. Je ne connais pas sensation plus excitante, plus puissante, plus grisante, que celle qui m’emporte en cet instant incroyable, si fugace pourtant si intense, si beau, si attendu, lorsque je vois, lorsque je sens que mon Jérém va venir en moi.

    « Tu vas en avoir plein le… » je l’entends lâcher, tout en dégageant mes jambes d’un geste brusque, avant qu’un grand râle étouffé ne vienne attester l’arrivée de son nouvel orgasme.

    « … plein le cul… » il arrive à cracher dans un dernier effort, les mots se perdant au fond de sa gorge envahie par un puissant râle de plaisir qu’il s’efforce de contenir.

    Le bogoss en tremble, son corps est comme secoué par des spasmes. L’orgasme déboule sur son visage, emporte son esprit. Ses paupières tombent, ses lèvres s’ouvrent à la recherche d’air, les grimacements successifs de son visage me notifient une à une les giclées brûlantes qu’il est en train d’injecter en moi.

    C’est là que je perds pied. Car c’est toute la beauté du monde qui se presse devant mes yeux à ce moment-là, tout le bonheur concevable à la fois par mon corps et par mon esprit.

    Un instant plus tard, le bogoss s’affale sur moi de tout son poids, torse contre torse, peau contre peau, épuisé, le visage enfoncé dans le creux de mon épaule, sa queue toujours en moi.

    Je sens sa cage thoracique onduler au rythme de sa respiration accélérée, son souffle chaud dans mon cou, la moiteur de sa peau, les battements de son cœur, rapides, qui se mélangent, se superposent aux miens. J’ai presque l’impression que, par ce contact des corps, ce n’est plus seulement son énergie sexuelle que le bogoss me communique mais son énergie de vie tout court.

    A cet instant, je suis tellement bien : sa queue chaude et raide me remplit, le contact de son corps provoque en moi un intense bien-être. Je voudrais que cet instant dure à tout jamais.

    Ainsi, lorsque je crois deviner les prémices des mouvements pour se dégager de moi, je ne peux m’empêcher de lui demander :

    « S’il te plaît, reste encore un peu… ».

    Sur le moment, j’ai l’impression qu’il va m’écouter. Mais un instant plus tard, le bogoss se relève déjà, et il me domine à nouveau de tout son torse et toute sa virilité. Sa queue toujours en moi, il me lance :

    « Vas-y, branle-toi ! ».

    Voilà un programme inédit et surprenant, un programme qui n’est pas fait pour me déplaire. J’ai en effet très envie de jouir.

    C’est tellement bon de me branler, toujours envahi par sa queue, fourré de son jus de mâle.

    Et, comble du bonheur, Jérém ne me quitte pas du regard, comme s’il était curieux, comme s’il éprouvait un certain plaisir à me regarder faire. Encore mieux, j’ai l’impression qu’il a recommencé à mettre des petits coups de reins entre mes fesses.

    Je ne tarde pas à jouir à mon tour, mon orgasme décuplé par la présence de Jérémie devant moi, en moi, par cette queue autour de laquelle mon trou se contracte à chaque giclée, me renvoyant ainsi un supplément de plaisir.

    Je viens tout juste de jouir, lorsque Jérém se dégage de moi. Et, contre toute attente, au lieu d’aller fumer sur la terrasse, il s’allonge sur le lit, sur le dos, juste à côté de moi, en silence. Le seul bruit qui me parvient est celui de sa respiration encore excitée. En tournant un peu la tête, j’arrive à apercevoir son torse spectaculaire onduler au rythme des mouvements de son diaphragme : c’est beau un bogoss en train de récupérer de l’effort sexuel.

    Il ne s’écoule pas une minute avant que le bogoss ne s’assoupisse, la tête légèrement tournée vers le bord du lit.

    C’est la deuxième fois que j’ai la chance de regarder Jérém en train de dormir, la première était pendant le retour du voyage en Espagne, lorsqu’il s’était assoupi sur mes genoux dans le bus. Mais c’est la première fois que je le regarde dormir à poil, après qu’il a joui en moi.

    Et là, à cet instant précis, lorsque je le regarde, je ne vois plus un jeune mâle un tantinet macho, un puissant étalon dominant. Je vois un garçon vulnérable qui m’inspire une folle envie de lui faire des câlins, de le serrer dans mes bras. Et son cou à portée de ma bouche, c’est une tentation insoutenable. J’ai trop envie de lui faire un bisou. De la folie.

    Je passe un bon petit moment à le regarder dormir, sans bouger.

    Puis, la tentation se fait vraiment insupportable, je ne peux m’empêcher de caresser doucement le bas de sa nuque, là où ses cheveux sont coupés si courts, là où ils sont si doux.

    Mes doigts sont surpris face à cette sensation de tiédeur moite, de douceur extrême. C’est tellement bon que j’ai envie de pleurer. Je regarde son cou puissant à la peau mate et je suis saisi par une violente envie d’y poser mes lèvres. Sans plus réfléchir, j’avance mon visage et j’effleure sa peau, je pose un petit chapelet de bisous légers.

    Et là, Jérém ouvre les yeux, relève son torse musclé, il saute du lit, se poste devant moi, la queue à peine moins tendue. Et il me toise, l’air mauvais.

    Je baisse les yeux, attendant que l’orage tombe. Mais le bogoss se contente de passer un short, d’attraper son paquet de cigarettes et de repartir sur la terrasse.

    Pendant qu’il fume, je me motive à prendre une douche. Je suis tellement sonné par son attitude que je n’ai même pas le courage de plonger mon visage dans cet endroit merveilleux qu’est son panier à linge « sale ». Je me sens fautif d’avoir tenté ce petit câlin qui, je le savais d’entrée, allait le contrarier.

    Le passage sous l’eau chaude me fait le plus grand bien.

    Je sors de la salle de bain pile au moment où Jérém passe la porte-fenêtre pour revenir dans l’appart. Le bogoss s’arrête net et me laisse passer, sans même me regarder.

    Je me rhabille à toute vitesse, sans trouver le moyen de casser ce silence assourdissant qui s’est installé dans la pièce.

    J’ai l’impression d’avoir en moi tant de tendresse à donner, et ça m’attriste de la voir refusée et méprisée de cette façon. Quel gâchis…

    J’ai aussi envie de recevoir de la tendresse, ou au moins un tout petit geste qui me ferait me sentir autre chose que son vide-couilles, ne serait-ce qu’une main sur l’épaule, un sourire, même une simple poignée de main, un « au revoir » sans fuir mon regard. Tout sauf cette froideur, cette indifférence après m’avoir utilisé pour se soulager.

    J’ai le cœur lourd à un point que je ne peux me résoudre à partir sans tenter un dernier truc :

    « Jérém… ».

    « Quoi ? » fait-il, le ton agacé, sans quitter la rue des yeux.

    « Tu as jamais envie de câlins ? ».

    « Je baise, je fais pas de câlins… et si ça ne te convient pas, il vaut mieux qu’on en reste là ! ».

    « Mais Jérém… ».

    « Fiche-moi la paix ! ».

    Et le bogoss repart illico vers le bout de la terrasse en claquant la porte vitrée derrière lui.

    La dernière image que j’emporte de cet après-midi-là est son dos nu, spectaculaire, les avant-bras appuyés à la rambarde, son short retombant juste au-dessus de ses mollets musclés et finement poilus, le tatouage autour de son bras gauche, et cette chaînette sexy qui pend à la verticale de son cou penché en avant.

    Est-ce que la « révision » de cet après-midi a été la dernière avec Jérém ?

  • JN01024 Nouvelle nuit au KL : surprises et imprévus

    JN01024 Nouvelle nuit au KL : surprises et imprévus

    Samedi 26 mai 2001.

    Je suis toujours en train de mater Jérém et Thibault, fasciné par leur belle complicité, lorsque, de la même façon qu’elle s’était dispersée, leur meute se recompose aux abords du bar.

    Les mecs reprennent des boissons. Puis, soudainement, Jérém s’éloigne, avec son pas de petit mec bien assuré. Mais où va-t-il, bon sang ?

    C’est en suivant le regard amusé de Thibault que je comprends enfin. Et mon cœur se retrouve écrasé entre mes pieds, lorsque je vois le beau brun, cet incorrigible queutard, rejoindre une blondasse dans un coin de la salle et repartir avec elle vers les toilettes.

    Je reste là, figé, abasourdi, à regarder mon Jérém disparaître dans la pénombre. Dans mon ventre, la frustration de le savoir en train de rechercher un plaisir facile et rapide, alors que j’ai tellement envie de lui.

    Non, les mecs comme Jérém ne dansent pas. Car ils ont mieux à faire. Ils préfèrent boire et déconner avec leurs potes. Boire et draguer les nanas. Boire et se faire sucer par des salopes (oui, c’est la jalousie qui parle…).

    Les mecs « comme moi » dansent. Car, parfois, il est vital de noyer dans la musique pour reprendre le souffle, pour tenter d’oublier une brûlante frustration, une cuisante déception.

    Oui, pour un garçon dans mon genre, être attiré par un gars comme Jérém, un gars qui a ce défaut horrible d’aimer les nanas, est un exercice à la fois très excitant mais aussi moralement épuisant. Et quand on couche avec, à fortiori si on est amoureux, c’est d’autant plus compliqué.

    Alors, il y a des moments, comme cette nuit, où j’ai vraiment besoin d’un moment de répit. Je n’ai même pas envie d’aller retrouver ma cousine, j’ai juste envie d’être seul.

    Je trouve alors refuge sur la piste, en me noyant dans une foule moins attirante et donc plus apaisante, en me laissant étourdir par la musique.

    Certains boivent pour oublier, d’autres dansent pour oublier. Et c’est très efficace, la danse. Au fil des mouvements, les muscles se réchauffent, l’esprit se détend, on se sent pousser des ailes, et la tension retombe.

    Je danse seul depuis plusieurs minutes déjà, lorsque je remarque un beau garçon châtain clair, habillé d’un simple débardeur blanc terriblement sexy, en train de danser non loin de moi.

    Le mec est plutôt bon danseur, ses mouvements sont précis, harmonieux, c’est un bonheur de le regarder.

    Happé par ses mouvements, je le mate assez longtemps pour que l’inévitable se produise, et que nos regards se croisent. Et là, le sien s’ouvre instantanément dans un grand et magnifique sourire. Un sourire à la fois doux et charmeur, quia presque l’air d’une invitation.

    Mon cœur tape à tout rompre, j’ai l’impression d’avoir un tambour de machine à laver en mode essorage dans le ventre.

    Je ressens en moi un étrange mélange d’excitation et d’interrogations.

    Est-ce que je lui plais ? Je ne peux pas le croire. Déjà que je n’explique toujours pas comment une bombasse telle que Jérém peut avoir envie de coucher avec un gars comme moi…

    De toute façon, je ne peux pas aborder ou me laisser aborder par un mec, ici, au KL, alors qu’il y a la moitié du lycée qui circule. Et même en admettant que je sois à son goût, et que je trouve le cran de l’aborder, comment m’adresser à lui, pour lui dire quoi ?Je n’ai jamais dragué de ma vie, on fait comment ?

    « Débardeur Blanc » ne me quitte pas des yeux. Son regard me trouble, il me met mal à l’aise. Alors, face à ce malaise grandissant, je choisis la fuite. Je décide de couper le contact, de fuir le désir qui commence à devenir brûlant. Qu’est-ce que je peux être con parfois !

    Je détale comme un animal traqué, je quitte la salle Techno et je vais voir ma cousine dans la salle Latino. Je lui propose d’aller faire un tour dans la salle Disco et elle accepte volontiers.

    Changement de décor, changement de musique radical. Nous venons tout juste d’atterrir dans la salle, que la voix de Gloria nous rabat direct vers la piste de danse.

    You’re just too good to be true

    Can’t take my eyes off of you…

    Cette chanson a-t-elle été écrite pour un mec comme Jérém, un mec duquel on ne peut pas décoller les yeux, trop beau pour être réel ? Ou un mec comme « Débardeur Blanc », dont l’intérêt qu’il semblait me porter paraît, lui aussi, trop beau pour être réel ?

    Je n’arrive pas à m’enlever son regard de la tête, j’en suis comme aveuglé, étourdi.

    En fin de compte, peut-être que j’avais vraiment une touche. Si c’était le cas, ça aurait été un magnifique pied-de-nez à ce petit con de Jérém parti se faire sucer par une poufiasse.

    Je suis envahi par une déchirante frustration, doublée d’une furieuse envie d’essayer de rattraper l’occasion perdue. J’ai très envie de revenir dans la salle Techno et d’aller dire bonjour à « Débardeur blanc ».

    Mais comment expliquer cela à ma cousine, comment oser la planter là, comme une conne ?

    J’essaie de me raisonner, de faire taire mes regrets, j’essaie de faire le deuil d’une occasion ratée et de ne pas penser au fait qu’elle a probablement été ratée à cause de mon manque de cran.

    Pourtant, je ne peux m’empêcher de bouillir de l’intérieur, et d’avoir envie de me taper la tête contre le mur.

    Une fois de plus, j’ai besoin de réconfort. Une fois de plus, c’est la musique qui m’en apporte. La musique Disco c’est du bonheur à l’état pur gravé à tout jamais sur vinyle.

    Je suis bien parti pour me laisser emporter par Abba, Bee Gees, Donna Summer, et autres Boney M, lorsque ma cousine décrète qu’elle a envie de faire un tour dans la salle Techno. Une proposition à laquelle j’adhère immédiatement…

    Premier fait remarquable dans la salle Techno, l’absence de Jérém.

    Deuxième fait remarquable, la disparition de « Débardeur Blanc » des écrans radar. Merde, alors, et moi qui espérais le retrouver… quel dommage !

    J’ai soif. Je demande à Elodie si elle veut boire quelque chose, elle répond que non, qu’elle préfère danser. Je la laisse sur la piste de danse et je m’approche du bar, tout seul. Je m’assois sur un tabouret et je demande une bière blanche.

    C’est à ce moment-là que je vois Thibault approcher.

    « Salut ! » il me lance sur un ton plutôt jovial, tout en s’installant sur le tabouret à côté du mien.

    Son sourire est charmant, sans être forcément charmeur.

    Je trouve à la fois surprenant le fait que Thibault m’ait reconnu. Au fond, nous nous sommes parlé qu’une seule fois, et brièvement. Mais il y a des gars comme ça, des gars qui se souviennent de toutes les rencontres et qui savent montrer de la considération à tout un chacun, sans exception. Des gars comme Thibault, adorables sous tout points.

    « Salut ! ».

    « Tu vas bien ? ».

    « Pas mal, et toi ? ».

    « Un peu cassé par le match, mais ça peut aller… ».

    « Vous avez eu match cet aprèm ? ».

    Toujours entraîner un bogoss sur le terrain de sa passion.

    « Oui, c’était à Montauban… ».

    « Ça s’est bien passé ? »

    « Oui, même si le jeu était un peu… musclé… ».

    « Vous êtes quand même une bonne équipe… ».

    « Tu es déjà venu nous voir jouer ? ».

    « Oui, une fois… ».

    « Tu t’intéresses au rugby ? ».

    « Oui, un peu… ».

    « T’en as jamais fait ? ».

    « Non, je ne suis pas très sportif. J’aime courir sur le Canal, mais les sports co, c’est pas vraiment mon truc… ».

    Sa gentillesse, le ton de sa voix, chaud et rassurant, me mettent à l’aise. Thibault me sourit et je craque.

    Il y a un sujet de conversation qui me brûle les lèvres : Jérém. J’ai envie de lui poser plein de questions au sujet de son pote ; je sais que si je m’y prends bien, Thibault est le mec le mieux placé pour m’en apprendre davantage sur le passé de mon beau brun.

    Mais comment parvenir à lancer une discussion sur Jérém sans donner l’impression d’une curiosité suspecte ?

    En attendant, Thibault se charge de faire la causette.

    « Alors, ça se passe bien les révisions ? ».

    Soudain, je ressens une sensation bizarre. Est-ce qu’il se doute de quelque chose ? Lorsqu’on a quelque chose à cacher, on finit par devenir parano.

    Il est peu probable que Jérém ait parlé de la véritable nature de nos « révisions » à son pote Thibault, alors je reste vague :

    « Oui… pas mal… ».

    « Tu crois que Jérém va l’avoir, son bac ? ».

    « Je pense, oui… ».

    « En tout cas, c’est gentil de l’aider… ».

    « C’est normal, il a besoin d’aide et je suis content de le faire… ».

    « Tu sais, des fois il est un peu dur avec les gens, mais au fond c’est un mec bien… ».

    Je ressens dans les mots de Thibault une profonde affection pour son pote de toujours.

    Hélas, je n’aurai pas l’occasion de questionner davantage Thibault au sujet de Jérém : un instant plus tard, je le vois fixer un coin de la salle, puis se lever et agiter la main en direction d’un mec.

    « Excuse-moi Nico, je dois aller dire bonjour à un pote… à plus tard peut-être… ».

    « Oui, à plus tard… ».

    Ce n’est que la deuxième fois que nous échangeons quelques mots, vite fait, mais Thibault m’a donné d’emblée l’impression d’un chouette type, droit dans ses bottes, un mec vraiment adorable. Jérém a bien de la chance d’avoir un pote comme lui.

    Thibault vient de partir, et j’en profite pour aller faire un tour au petit coin. Je contourne la piste et je m’engouffre dans le petit couloir qui mène aux toilettes, toilettes qui s’avèrent être étonnamment désertes. Mais où est donc passé Jérém ?

    Les toilettes sont tellement calmes que je décide de tenter un truc que je ne fais jamais, faire pipi dans l’un des urinoirs alignés sur le mur.

    Ma tranquillité est de courte durée. Je viens tout juste de défaire ma braguette, lorsque j’entends quelqu’un arriver et s’installer à quelques urinoirs de moi.

    Ma surprise est de taille lorsque, du coin de l’œil, je capte un débardeur blanc. Le « Débardeur Blanc ». Mon cœur tape à tout rompre, mon dos est parcouru par des frissons incessants.

    Putain, qu’est-ce qu’il est beau, avec ce petit regard malicieux et coquin, avec ce petit piercing à l’arcade sourcilière que je découvre enfin à la lumière vive des néons. Sans parler de ce physique à hurler, de ce débardeur blanc à hurler lui-aussi…

    Ses yeux ne me lâchent plus. Le mec a un truc tellement magnétique dans le regard, je ne peux plus m’en détacher…

    Et il sourit. Ahhhhhh, ce sourire, cette arme redoutable, ce concentré de séduction qui ferait fondre le soleil lui-même.

    Puis, je le vois reculer à peine son bassin, avant de le tourner dans ma direction.

    Sa queue apparaît alors devant mes yeux, plutôt bien foutue, jolie et circoncise, dans un début de forme plutôt prometteur…

    « T’as envie ? » je l’entends me balancer.

    « Je ne sais pas… ».

    « Quoi, tu sais pas… t’as envie ou pas ? ».

    « Si j’ai envie, mais… ».

    « Tu suces ou tu te fais sucer ? »

    « Je suce plutôt… ».

    « Ok… rentre là-bas… » fait-il en indiquant la porte d’une cabine.

    Je me demande ce que penserait Jérém s’il savait que j’ai sucé un autre mec. Serait-il jaloux, au moins une fraction de ce que j’ai été en le voyant partir avec sa blondasse ? Ou bien, ça ne lui ferait rien du tout ?

    Je me dis que si je suce ce mec, les « révisions » avec Jérém ne seront plus jamais les mêmes. Mais est-ce qu’elles seront les mêmes après que je l’ai vu partir vers les chiottes pour se faire sucer par une nana ? Qu’est-ce qui m’empêche donc de suivre ce mec dans la cabine ?

    Mais mes peurs sont plus fortes que mon audace.

    « Je ne peux pas, je suis attendu… ».

    « Moi aussi je suis attendu, on va faire vite… ».

    Pourtant, si « Débardeur Blanc » me fait bien envie, il est vrai aussi qu’Elodie m’attend…

    « J’ai trop envie mais je ne peux pas… désolé… ».

    « Allez, rentre dans cette cabine… ».

    « En plus c’est tout ce que j’aime… » j’admets, en matant sa queue en train de durcir sous les caresses de sa main.

    « Alors on y va, cinq minutes… ».

    «T’as une capote ? ».

    « Non, mais c’est que de la suce… ».

    Plus les secondes passent, plus je sens mes jambes flageoler. J’ai peur : mais peur de quoi ? Je ne le sais même pas. Tout ce que je sais, c’est que je ne me sens pas rassuré.

    « Désolé mec, désolé… » je lui balance, tout en prenant mes jambes à mon cou et en sortant très vite des toilettes, sans même m’être soulagé.

    Je viens tout juste de sortir des toilettes, un peu secoué par ce qui vient de se passer. Je regarde l’heure, il est plus de trois heures du mat et la boîte ne désemplit pas. La nuit toulousaine avance, l’alcoolémie générale avec.

    Je contourne la piste de danse à la recherche de ma cousine. Mais ma recherche sera de courte durée. Elle s’arrête brusquement lorsque je sens une main se poser fermement sur mon épaule.

    « Débardeur Blanc » m’a suivi et rattrapé. Qu’est-ce qu’il veut ? Comment je vais me dépatouiller de ce pétrin ?

    Voilà les questions qui fusent dans ma tête pendant une fraction de seconde. Mais, lorsque je me retourne, une surprise de taille m’attend.

    « Salut… ».

    Soudainement, « Débardeur Blanc » n’existe plus, le KL n’existe plus, Elodie n’existe plus. Car mon Jérém est là, juste devant moi.

    Le torse enveloppé dans ce putain de t-shirt vert clair moulant, la chaînette posée dessus, le brassard tatoué juste en dessous de la manchette enserrant son biceps.

    En voyant le bogoss de près, j’ai confirmation de ce que j’avais soupçonné en le voyant de loin : ses cheveux sont très très courts autour de la tête, presque rasés, alors que son brushing en bataille sur le haut du crâne est à craquer. Le jeune loup sexy est passé chez le coiffeur ce samedi. Ah, putain, qu’est-ce que c’est sexy un beau mec aux cheveux courts !

    Je suis encore secoué par la rencontre avec « Débardeur Blanc ». Mais, en même temps, je suis retourné par la surprise, l’excitation et le bonheur de me retrouver face à mon bobrun. Alors, pendant une seconde, le temps que ma respiration redémarre, et mon cœur avec, je suis incapable de prononcer un simple mot.

    Jérém rigole sous la moustache : il le sait que je le kiffe au-delà du raisonnable, il le sait qu’il a un pouvoir immense sur moi, ça lui plaît et il en joue le petit con.

    « Tu es revenu des chiottes ? » je le cherche.

    « De quoi ? ».

    « Je t’ai vu partir avec la blondasse… ».

    Son petit sourire charmeur est devenu un grand sourire carnassier de bogoss impuni.

    J’ai à la fois envie de le détester et envie de lui comme jamais.

    C’est peut-être l’effet de l’alcool, ou bien le bonheur de le retrouver après les sueurs froides suite à la rencontre avec « Débardeur Blanc », mais j’ai terriblement envie de le serrer dans mes bras, de le couvrir de bisous, de plonger mes doigts dans ses beaux cheveux bruns, de les laisser glisser sous son t-shirt. Furieuse envie de le débraguetter, de me mettre à genoux et de le sucer jusqu’à le faire jouir.

    « T’es venu comment ? » me questionne le bogoss.

    « Avec ma cousine et des potes… ».

    « Je vais rentrer… » il m’annonce de but en blanc « je te ramène ? ».

    « Tu es pas avec tes potes ? » je m’étonne.

    « Si, mais eux ils vont rentrer plus tard… alors, tu viens ou pas ? ».

    Quelques minutes plus tard, après avoir averti Elodie, je quitte le KL en compagnie de mon beau rugbyman.

    C’est la première fois que je monte dans sa caisse, ça sent la cigarette mélangée à une vague mais insistante fragrance de mec. Jérém, quant à lui, sent terriblement bon. J’ai envie de lui sauter dessus.

    Je le regarde s’allumer une clope, la coincer entre les lèvres, démarrer la voiture, manœuvrer pour quitter le parking. Je le regarde conduire, emprunter le périph.

    C’est peut-être à cause du fait que je n’ai pas encore mon permis, mais je suis toujours impressionné par les gars à peine plus âgés que moi qui l’ont déjà. Je trouve un côté très viril dans sa façon de conduire. J’ai envie de lui faire un million de bisous, j’ai envie de lui.

    Le bogoss vient de se garer.

    « Vas-y, suce-moi… » me lance le bogoss, tout en défaisant sa braguette à la va vite et en dévoilant un beau boxer orange et blanc.

    Les rues sont désertes à cette heure de la nuit. Le silence insistant de la ville endormie provoque en moi une intense sensation de bien-être et de liberté. J’ai l’impression que, pendant ces dernières heures avant le lever du nouveau jour, tout est si « possible », si « à portée de main ».

    Une légère brise fait bouger le feuillage des arbres, rentre par les vitres baissées, caresse ma peau, éveille mes sens.

    La pénombre, l’endroit inhabituel et un brin risqué – cet espace public où, malgré l’heure tardive, un passant pourrait nous surprendre – rend la situation particulièrement excitante. J’en ai des frissons.

    Cette nuit, le bogoss ne veut pas une « révision » en bonne et due forme dans son appart, il veut juste une gâterie dans la voiture, garée à quelques centaines de mètres de chez moi. C’est une folie. Mais j’ai tellement envie de cette folie, j’ai tellement envie de lui !

    Je me penche sur sa braguette ouverte, impatient de sortir sa poutre raide du boxer d’où son gland dépasse déjà.

    Pendant ce temps, le mâle impatient a relevé son t-shirt vert pâle au-dessus de ses pecs. Je suis immédiatement assommé par l’intense parfum de déo de mec qui se dégage de sa peau dénudée. Et lorsque je relève la tête, je suis percuté, happé, sonné, assommé par la vision rapprochée et inattendue de ce torse de rêve entièrement dévoilé.

    Bénie soit la symbiose magique entre le tissu élastique du t-shirt et le relief de ses pecs, les deux rendant possible cette vision à couper le souffle, avec cette chaînette de mec qui dépasse au niveau de son sternum.

    Bonheur visuel, mais aussi bonheur tactile, lorsque mes doigts s’offrent le contact divin avec ces pecs saillants et fermes comme l’acier. Bonheur olfactif, odeur de peau tiède, de gel douche, de déo, odeur de son envie de se faire sucer. Par moi. Bonheur absolu.

    Fou de désir, je prends en bouche cette queue qui m’a tant manqué depuis une semaine. Je commence à le sucer et j’entends le bruit vif de la mollette du briquet, suivi par celui ouaté du tabac qui commence à brûler, le tout, accompagné d’une inspiration profonde et d’une longue expiration.

    L’odeur de la nouvelle cigarette envahit très rapidement l’habitacle, monte à mes narines, se mélange à l’odeur de sa peau, à l’odeur de sa queue.

    L’alcool et la situation inédite, excitante me donnent des ailes, je m’affaire sur sa queue avec un entrain tout particulier.

    Pendant ce temps, Jérém expire d’amples volutes de fumée qui s’échappent lentement de la vitre ouverte, tout en imprégnant l’air de la voiture avec cette odeur si caractéristique que je commence à associer, avec d’autres odeurs bien plus « mâles », à sa présence.

    Sans quitter sa queue des lèvres, je laisse à nouveau ma main se balader sur ses pecs. Je ne me lasse pas de les caresser, de les tâter, de ressentir cette fermeté impressionnante sous la peau douce et tiède.

    « Tu les kiffes, mes pecs, hein ? ».

    « Grave… » je concède, en quittant sa queue pendant une seconde, « t’es vraiment trop bien foutu… ».

    Du coin de l’œil, je capte une franche étincelle de fierté fuser dans son regard. Fou de lui, je m’attarde à faire des bisous sur ses abdos de béton.

    « Ça aussi, je kiffe grave… ».

    « Et ma bite, tu la kiffes ? ».

    Pour toute réponse, j’avale tout simplement cette queue, avec l’intention de faire disparaître entièrement son bel engin dans ma bouche.

    « T’es une bonne salope, tu l’avales en entier… » il lâche, la voix chargée de cette note d’excitation qui me ravit.

    « Mais tu peux faire mieux… » il enchaîne « je vais t’aider… ».

    Et là, en joignant le geste à la parole, il appuie très lourdement sa main sur ma nuque, m’obligeant à avaler son manche d’une traite. Son gland bute contre le fond de mon palais mais sa main continue à exercer une pression impitoyable.

    Lorsque sa main relâche la pression, je recommence à le pomper dans le but urgent de faire jaillir son délicieux jus de mec.

    « Putain, t’as vraiment une bonne bouche, toi… » je l’entends lâcher à un moment, le souffle haletant, l’esprit secoué par la tempête des sens que ma bouche est en train de provoquer en lui.

    « Ah, putain, tu vas encore m’avoir… » fait-il, la voix cassée par la déferlante de l’orgasme.

    Je sens ses muscles se contracter, j’entends son râle de plaisir étouffé dans sa gorge. Et j’entends ses mots :

    « Vas-y avale ! ».

    Et alors que sa main est à nouveau lourdement posée sur ma nuque, des jets lourds et puissants percutent mon palais, en répandant dans ma bouche ce nectar chaud au goût divin.

    Plaisir inouï, plaisir ultime, le plus exquis de tous les plaisirs, celui de voir, entendre, sentir, goûter mon bobrun en train de jouir.

    « Putain… la cigarette… » je l’entends s’exclamer, tout en penchant la tête en dehors de la fenêtre.

    J’adore penser que son orgasme a dû être particulièrement intense, au point d’en laisser tomber sa clope.

    Le bogoss allume une nouvelle cigarette. Il tire une taffe, il la coince entre ses lèvres et il envoie ses mains remonter le boxer, reboutonner la braguette, agrafer sa ceinture, remettre le t-shirt en place. Ainsi, le rideau tombe sur le plus beau des spectacles, la vision de sa nudité.

    Je le regarde, affalé sur le siège, le coude appuyé à la vitre, l’autre bras abandonné au long de son corps, le cou nonchalamment incliné, la nuque lourdement posée sur l’appui-tête, le regard ailleurs. C’est l’image du mec qui vient de jouir, et de bien jouir, l’image du mec qui vient de se vider les couilles et qui ne demande qu’à fumer une dernière cigarette avant de dormir.

    Le silence de la nuit est toujours aussi compact et parfait, la brise nocturne caresse ma peau, me donne envie de franchir le pas, d’être en phase avec moi-même. J’ai tellement envie de le câliner qu’à un moment ma main s’envole presque de son propre chef pour aller se poser derrière sa nuque et caresser ses cheveux ras, sa peau douce.

    J’ai tout juste le temps de goûter à ce contact délicieux, que le bogoss balance sa cigarette à moitié fumée par l’ouverture de la vitre, tout en se dégageant du contact de ma main.

    « Faut y aller, mec, j’vais rentrer… ».

    Quand de mes lèvres tu t’enlèves/ Un goût amer…

    … me rappelle que je suis au ciel…

    Je ne sais pas trop ce qui m’a pris alors de lui balancer, de but en blanc :

    « Tu vas le revoir, Guillaume ? ».

    C’est sorti tout seul : comme quoi, cette histoire devait me tracasser.

    « Qu’est-ce que ça peut te faire ? ».

    « Tu vas le revoir ? Le baiser encore ? » j’insiste.

    « J’ai pas de comptes à te rendre, mec… c’est notre deal… ».

    « Ah, parce que nous avons un deal ? ».

    « Oui, le deal c’est qu’on baise quand on en a envie et on ne se prend pas la tête… je baise avec qui je veux… » fait-il, avec un regard rempli de défi « si j’ai envie de me faire sucer par Guillaume, je me fais sucer par Guillaume… si j’ai envie de me faire sucer par une nana dans les chiottes du KL, je me fais sucer par une nana… ».

    « Il s’en passe des choses dans les toilettes du KL… ».

    « C’est-à-dire ? » fait-il, du tac-au-tac.

    « Ce soir, j’ai croisé un mec qui voulait baiser avec moi… ».

    Son regard de défi s’est soudainement mué en regard très interrogatif.

    « C’était qui ce mec ? ».

    « Qu’est-ce que ça peut te faire ? » je le cherche.

    « Tu le connais ? ».

    « Non, c’était la première fois que je le voyais… ».

    « Tu l’as sucé ? ».

    « Mais non, il m’a juste montré sa queue… et je n’ai pas osé… ».

    Je le regarde inspirer sur sa cigarette, les gestes soudainement brusques.

    « Vas-y… tu me fatigues… ».

    « Pourquoi, ça ? ».

    « Vas-y, je te dis ! » fait-il, agacé, en se penchant par-dessus mes cuisses pour ouvrir brusquement la porte de mon côté.

    Exposé ainsi à son parfum, j’ai à nouveau envie de lui ; face à son emportement, je n’ai pas le cran ni de creuser davantage le sujet Guillaume, ni de proposer autre chose côté sexe.

    « Merci pour le voyage… bonne nuit… » je lui lance.

    « C’est ça, gourre ! ».

  • JN01023 Nouvelle nuit au KL : mater le beau mâle toulousain

    JN01023 Nouvelle nuit au KL : mater le beau mâle toulousain

    Samedi 26 mai 2001.

    Comme d’habitude, le week-end s’annonce bien pénible. Mais c’est sans compter avec Élodie, ma cousine adorée. Il est samedi 13h lorsqu’elle m’appelle pour me proposer une sortie au KL, la grande boîte de nuit de la Sesquière, le soir même, avec des potes à elle.

    « Allez, viens avec nous… » elle insiste, face à ma première réticence « ça va te changer les idées, ça va te faire du bien… ».

    Je finis par accepter son invitation.

    Le soir venu, nous nous retrouvons tous chez Elodie, pour un long apéritif dinatoire. Nous sommes cinq au total, Elodie elle-même, deux copines à elle, un certain Benjamin, maqué à une desdites copines, et moi. Benjamin est un mec plutôt sympathique, mais il n’y a pas grand-chose à signaler côté charme.

    Nous allons prendre un verre dans un bar et vers une heure du mat nous débarquons au KL.

    Nous sommes encore sur le parking, Elodie n’a même pas encore verrouillé sa voiture, que j’ai déjà enclenché mon « détecteur de Jérém ».

    Si j’ai accepté l’invitation de ma cousine d’aller au KL, ce n’est pas seulement (ou pas du tout) « pour me changer les idées ». Au contraire, j’ai accepté parce que je sais pertinemment que cette boîte de nuit est le « QG » de mon Jérém, et que j’espère y croiser mon bobrun. Qui sait, peut-être que je trouverai le moyen d’aller lui dire bonjour. Peut-être que je pourrais même trouver le cran de lui proposer une pipe dans les chiottes. Il m’en a bien proposé une dans celles du lycée.

    Nous nous laissons embarquer par Elodie dans un premier tour à travers les différentes salles du KL.

    Nous passons trop vite à mon goût dans la salle Techno, là où, à mon sens, les chances de croiser mon bobrun sont les plus fortes. Dans la salle disco, je me fais violence pour résister à la tentation brûlante de plonger direct dans la piste de danse, mes jambes entraînées par la rythmique irrésistible de « Gimme ! Gimme ! Gimme ! ».

    Une force violente m’attire vers la piste de danse, le même genre d’envie qui m’appelle irrésistiblement à faire « plouff » dans la mer dès que mes orteils se posent sur le sable.

    La discothèque est bondée, au point que nous avons du mal à nous frayer un chemin pour avancer.

    Le tour des lieux prend ainsi un bon petit moment. C’est un long périple au terme duquel nous finissons par nous poser dans la salle latino. Elodie a envie de latino ce soir-là, Elodie propose, Elodie dispose.

    Evidemment, une seule et unique pensée accapare mon esprit, vérifier la présence de mon bobrun dans la boîte.

    Le problème est que le KL est immense, et surtout composé de plusieurs salles. Pour peu que le bobrun ne bouge pas de la salle Techno, et que moi je ne bouge pas de la salle latino, il pourrait bien être là et nous pourrions ne jamais nous croiser.

    Déjà, je n’aime pas des masses la musique latino. Mais alors, l’idée de passer une grande partie de la soirée dans cette salle, en sachant à fortiori que cela risque fort de me faire rater mon bobrun, voilà qui m’est carrément insupportable.

    Même si je sais que mon bobrun ne viendra certainement pas dans cette salle, je ne peux pour autant m’empêcher de le chercher du regard. Je mate tous les beaux mecs, tous les t-shirts bien remplis, tous les physiques avantageux que j’arrive à capter, en espérant retrouver sa plastique, sa bonne petite gueule de mec, son t-shirt à lui.

    Pendant une infime fraction de seconde, chaque bobrun est mon Jérém à moi ; avant que je ne me rende compte, de plus en plus déçu et frustré, que ce n’est pas le cas.

    Non, Jérém n’est pas ici. Je dois absolument aller faire un tour dans la salle Techno : c’est là que se terre le beau mâle toulousain de moins de 20 ans, le samedi soir.

    L’occasion rêvée se présente lorsque que ma cousine tombe sur l’une de ses innombrables connaissances. J’en profite alors pour lui annoncer que je vais faire un détour par la salle Techno pour aller dire bonjour à des camarades « aperçus » lors de notre KL Tour un peu plus tôt.

    Me voilà donc dans la salle Techno, charmé par ses lumières colorées et aveuglantes, conquis par ses basses répétitives et entêtantes, captivé par les odeurs d’alcool, de cigarette, de nuage fumigène lancé par le DJ, émoustillé par la présence de tant de jeunesse masculine.

    Mon regard balaie fébrilement la salle, analyse tous les visages, toutes les morphologies, toutes les bogossitudes. Je capte, je scanne, je recense, je « fiche » un bon paquet de bogosses, mais toujours pas de trace de mon Jérém.

    Jusqu’à ce que quelque chose finisse par attirer brusquement mon attention, de l’autre côté de la piste de danse. Cheveux brun ras, barbe de trois jours, la peau basanée et les traits typés, une plastique de fou mise en valeur par un t-shirt noir bien ajusté, et un regard ténébreux qui semble me fixer et surtout me suivre sans me lâcher.

    L’espace d’une seconde, les battements de mon cœur ont des ratés. J’ai l’impression qu’il s’agit du beau reubeu de la dernière fois, celui que j’ai trop maté, qui m’a fait peur et qui m’a poussé à prendre mes jambes à mon cou.

    L’espace d’un instant, je crois que c’est bien lui et je crois qu’il m’a reconnu. Je le vois déjà faire le tour de la piste, me rattraper – je suis tétanisé, comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, incapable de bouger – pour obtenir ce qu’il voulait l’autre fois, des excuses ou des explications au fait que je le matais, ou bien me casser la gueule.

    Mais mon esprit reprend très vite le contrôle, pour me faire prendre conscience que ce n’est pas lui. Oui, c’est un reubeu, mais c’est un autre très beau et sexy reubeu.

    Une fois calmé, je ne me prive pas de m’enivrer de sa bogossitude basanée, tout en prenant bien garde à ne pas me faire repérer.

    Mais très vite le beau reubeu disparaît de ma vue, avalé par la salle, par la foule, par la nuit. Après une première petite déception, je recommence à passer en revue les bogoss dans mon horizon proche. L’observation du « jeune mâle » est en effet l’un de mes occupations favorites.

    Grâce à ma petite expérience, j’ai retenu que les moments privilégiés pour cette observation se présentent lors de soirées, notamment pendant le week-end. A condition, bien évidemment d’aller pister l’« animal » dans son milieu naturel, à savoir les boîtes de nuit ou les fêtes de village. Un milieu qui n’est pas forcément celui que je fréquente habituellement.

    Autre chose que j’ai retenue, dans l’écosystème « boîte de nuit », ce sont les points d’abreuvage qui abritent la faune la plus intéressante, celle des petits mâles virils.

    Très demandeurs de boissons alcoolisées, les jeunes mecs s’agglutinent le plus souvent aux abords des comptoirs. Parfois, ils se réunissent dans un coin de la boîte, autour d’une table basse pour s’hydrater et déconner. Il est également possible de les apercevoir autour de la piste de danse, un verre à la main, une cigarette entre les lèvres, le dos ou l’épaule appuyé à un mur, à un pilier. Parfois, leurs bassins ondulent de façon imperceptible sous l’effet de la musique, leur corps trahissant l’envie que leur instinct de mâle leur empêche d’exprimer, celle de se laisser transporter par les basses puissantes et entraînantes et se défouler sur la piste de danse.

    Car le mâle viril ne danse pas. Il préfère boire. Boire et déconner avec ses potes. Boire et mater les nanas. Draguer les nanas. Le jeune mâle ne « danse » que lorsqu’il est vraiment torché. Ou lorsqu’il veut à tout prix emballer une gonzesse.

    Au fil de mes observations, j’ai également pu constater que c’est dans la « meute », et dans l’interaction entre les membres à l’intérieur de celle-ci, qu’on retrouve la plus grande richesse de renseignements à leur sujet.

    Je guette un sourire, un geste, une attitude, une expression, je cherche à capter un peu de cette intimité, de cette complicité, de cette proximité virile entre garçons qui me sont inconnues et qui me fascinent au plus haut point. Je guette une bise, un bras autour du cou d’un pote, un regard longuement fixé sur un camarade pendant qu’il parle, des gestes que jamais je n’oserais avec un mec, de peur de me faire traiter de pd.

    Oui, cette complicité insolente et parfois ambiguë entre jeunes mâles me fascine. Je me dis que ces deux potes qui viennent de se faire la bise se sont certainement déjà vus à poil, dans un vestiaire par exemple.

    Qu’ont-ils pensé l’un de l’autre ? Est-ce qu’il leur est déjà arrivé d’avoir des pensées sexuelles l’un à l’égard de l’autre ? Est-ce que ça leur est déjà arrivé de se branler en pensant à l’autre ? Peut-être que l’un des deux en pince pour l’autre et qu’il n’ose pas lui dire…

    Des potes hétéros qui s’offrent du plaisir l’un l’autre, ça doit quand même arriver, parfois…

    Si les soirées sont des moments privilégiés pour tenter de percer le mystère du charme masculin, ce sont les « fins de soirée » qui constituent le créneau idéal pour aller encore plus loin dans l’étude de cette faune merveilleuse.

    Les « fins de soirée », ces instants hors du temps et du cours normal des choses, lorsque l’heure tardive et l’alcool délient les langues et font baisser les barrières de la pudeur. Ces instants bénis où l’on arrive parfois à capter des mots, des réflexions plus intimes que les conversations habituelles, des instants où les mecs se dévoilent un peu, ils évoquent des angoisses, des faiblesses, les partagent avec leurs semblables.

    Parfois, mon oreille a eu la chance de traîner au bon endroit et au bon moment. Et il m’est arrivé d’entendre certains petits cons d’habitude très sûrs d’eux, et même un brin arrogants, se confier à un pote, comme à son grand frère.

    C’est extrêmement touchant de découvrir, dans ces instants-là, derrière les muscles saillants, la virilité débordante, l’assurance affichée au quotidien, des êtres sensibles qui ont besoin d’être rassurés et réconfortés.

    Certes, ce n’est qu’un état passager, provisoire, et qui ne survivra pas à quelques heures de sommeil. Le lendemain, lorsque l’ivresse et la fatigue seront disparues, les jeunes loups retrouveront leur assurance, leur place dans la meute, leur air « bien dans leurs baskets » qu’on leur connaît si bien. Mais lorsque ces instants magiques se présentent, c’est touchant à en tirer les larmes.

    Une « meute » de jeunes mâles, ça me fascine, m’intrigue, me captive, me fait rêver, moi, si différent d’eux, si loin de leurs centres d’intérêts, sportifs ou sexuels, si étranger à cette complicité amicale, à cette camaraderie entre mecs.

    Je n’ai jamais fait ni de sport co, ni aucune de ces activités « entre mecs » qui auraient pu me faire appartenir, moi aussi à une « meute ». J’ai toujours été nul en sport, et j’ai toujours redouté de me confronter aux autres garçons, j’ai toujours eu peur qu’on se moque de moi.

    En revanche, j’ai toujours rêvé de me frotter, plutôt que me confronter, aux beaux garçons. Je les ai d’abord admirés, idéalisés, avant de les désirer furieusement.

    Lorsque j’avais 18 ans, les mecs de 20-22 ans étaient à mes yeux des « grands garçons », ils m’attiraient en raison de ce que je croyais être leur expérience, infiniment supérieure à la mienne. Aussi, leur assurance de jeunes mâles m’impressionnait énormément.

    Aujourd’hui, à 35 ans, les petits mecs du même âge, de 10-15 ans mes cadets donc, m’attirent au contraire en raison de leur manque d’expérience, de la vie, en particulier. Ce qui m’avait apparu auparavant comme leur assurance, ne me semble désormais qu’une « façade », une illusion qui ne tient qu’au fait d’une jeunesse qui a tant encore, pour ne pas dire presque tout, à découvrir. Une assurance qui est parfois tout simplement une façon de jouer au « petit mâle », en attendant d’en être vraiment un.

    Avec le recul de l’âge, ces petits mecs me touchent tout autant qu’ils m’attirent. Ainsi, le désir violent qu’ils m’inspirent s’accompagne d’un regard bienveillant, d’une profonde envie de leur faire du bien, des câlins, de les laisser exprimer leurs envies, de leur faire découvrir leurs envies, et de les faire jouir comme personne ne l’a encore fait auparavant.

    Aujourd’hui, comme hier, je ressens toujours la même intense envie de faire plaisir à un bogoss, toujours la même quête de ce qui est pour moi le plus exquis des plaisirs, celui de donner du plaisir à un bogoss.

    Enfin, presque le plus exquis. Il existe un autre plaisir, un seul, plus grand que celui de donner du plaisir à un bogoss : c’est celui de donner du plaisir au garçon que l’on aime. Car quand l’amour, le vrai, se mêle au plaisir, il lui fait prendre une nouvelle dimension. Et là, c’est le bonheur ultime et absolu.

    Je suis toujours absorbé par l’observation du « jeune mâle en meute en boîte de nuit », lorsqu’à un moment une image traverse ma rétine comme un éclair, et me retourne comme une crêpe.

    Et voilà mon Jérém, avec un t-shirt vert pâle, style militaire, épousant sa plastique de fou comme une deuxième peau, le coton tendu ne dissimulant rien de sa musculature impressionnante.

    Juste à côté de lui, habillé d’un t-shirt noir un brin moins moulant mais quand même plutôt ajusté sur sa morphologie carrée, se tient le très charmant Thibault.

    Les deux potes avancent vers le bar, avec leur allure bien « mec ». Derrière eux, d’autres éléments de « leur meute » suivent le mouvement. Les jeunes mâles commandent à boire. Et alors que je m’attends à les voir s’installer à une table dans un coin de la salle, la meute semble de disperser. Certains partent dire bonjour et discuter avec d’autres gars qui viennent d’arriver, d’autres semblent carrément disparaître, peut-être partis faire un tour dans d’autres salles.

    Quant à Jérém et Thibault, ils s’installent en lisière de la piste de danse, un verre à la main, les yeux rivés sur les nanas que le mouvement de la danse doit rendre encore plus séduisantes à leurs yeux. Enfin, j’imagine.

    J’essaie de me mettre dans leur peau, j’essaie de lire dans leur regard, j’essaie de rentrer dans leur tête, j’essaie de comprendre ce qui fait courir ces adorables, insaisissables mecs à nanas, j’essaie de deviner ce qu’ils ressentent en voyant ces corps féminins onduler au rythme de cette musique entêtante, cette musique qui, au dire de certains, contribuerait à adoucir les mœurs.

    La vie est si mal faite, les jeunes hommes comme moi sont condamnés à mater les mecs comme Jérém et Thibault, matant à leur tour des nanas. Des nanas qui font semblant de les ignorer, préférant parfois danser avec des mecs… comme moi !

    Ce qui n’enlève rien au bonheur de mater les deux potes, et qui plus est de les voir côte à côte, ce qui m’offre la chance de faire un parallèle entre deux gars, deux potes si proches, qui n’ont pourtant pas du tout le même style.

    D’un côté, Jérém, avec son physique élancé et tout en muscles, une belle gueule à faire jouir d’urgence.

    De l’autre, Thibault, à peine un peu moins grand que son pote, mais avec des épaules larges, un cou puissant, un visage aux traits bien virils et rassurants.

    Jérém a parfaitement conscience du pouvoir quasi illimité de son charme, et il ne se prive pas d’en jouer.

    Thibault, tout aussi incroyablement beau et sexy, donne en revanche l’impression de ne pas se rendre compte du tout de son pouvoir de séduction, pourtant tout aussi incroyable que celui de son pote.

    Jérém s’emploie à mettre en valeur son physique de malade, avec des t-shirts moulants, des jeans bien coupés, un brushing de bogoss, une barbe bien taillée, une pilosité maîtrisée, le tatouage.

    Thibault est, au contraire, le garçon le plus naturel du monde. Son brushing ? Les cheveux courts, sans gel, parfois brossés vers l’avant, parfois en bataille. La barbe ? Pas de poil de trois jours soigneusement entretenu, visage rasé de près, le plus souvent. Côté pilosité ? Quelques poils scandaleusement sexy qu’aucun rasoir n’a, à priori, jamais tenté de faire disparaître, et qui dépassent du col du t-shirt lorsque celui-ci est suffisamment échancré.

    Jérémie incarne à mes yeux le feu, l’imprévisibilité.

    Thibault représente la force paisible, le mec posé, sa présence dégage une force et un équilibre auxquels on a envie de s’abandonner.

    Jérém semble avoir en lui le besoin constant et jamais assouvi de s’assurer de la toute-puissance de son pouvoir de séduction.

    Thibault ne semble pas avoir besoin de cela. Thibault est un mec qui a l’air réellement bien dans sa tête et dans ses baskets. Ne serait-ce donc pas cela, la véritable assurance de soi ?

    Je kiffe à fond l’insolence et l’arrogance d’un petit con comme Jérémet cela est d’autant plus vrai depuis que je couche avec lui.

    D’un autre côté, je trouve terriblement attirant le côté rassurant de Thibault, j’ai l’impression que c’est un gars vraiment adorable.

    Jérém, Thibault, deux mecs incarnant un idéal de charme masculin.

    Je regarde les deux potes tenter de discuter, l’un portant sa bouche près de l’oreille de l’autre. Je les regarde échanger des sourires de camaraderie, des sourires tellement charmants. Je trouve leur amitié belle et précieuse.

    D’autant plus que, lorsque je regarde Jérém en présence de Thibault, je le trouve souriant, déconneur, joueur, une attitude qui contraste farouchement avec celle dure et dominatrice qui est la sienne pendant nos séances de baise. A l’évidence, Thibault sait comment mettre son pote à l’aise, comment le faire rire. Comment le rendre plus « humain ».

    Oui, j’ai l’impression qu’au contact de Thibault, Jérém est dans son élément, à l’aise, détendu. Et lorsqu’il est détendu, mon bobrun est, si possible, encore plus beau.

    Comme j’envie la chance de Thibault de connaître si bien son pote, d’avoir tant de vécu en commun, d’avoir cet ascendant positif sur lui. Et comment je voudrais être capable d’obtenir ce sourire, moi aussi!

  • JN01022 Comment j’ai osé approcher Jérém

    JN01022 Comment j’ai osé approcher Jérém

    (Le jour J de la « première révision », le mercredi 2 mai 2001).

    Longtemps, pendant la première partie de mon adolescence, et jusqu’au dernier jour des vacances séparant le collège du lycée, une question a souvent tourné en rond dans ma tête sans que j’arrive à y répondre. Comment sait-on qu’on est amoureux alors qu’on ne l’a jamais été auparavant ?
    Bien évidemment, j’ai lu des livres, j’ai vu des films où il était question d’amour. Et j’ai vu des camarades, surtout filles, dans un état d’enchantement qui ressemble à la définition d’« être amoureux ».
    Puis, en ce jour de début septembre 1998, la réponse m’a sauté aux yeux comme une évidence.
    Ce jour-là, le tout premier jour du lycée, en une fraction de seconde Jérém est rentré à la fois dans mon espace visuel, dans ma tête, dans mon cœur, dans ma vie. Et il a bouleversé le cours de mon existence.
    A partir de cet instant, ce garçon a occupé la plupart de mes pensées, aussi bien en cours que dans le reste de mes journées.
    A partir de cet instant, j’ai tout voulu savoir de lui. Jour après jour, j’ai fait tout mon possible pour capter la moindre info, le moindre bruit de couloir le concernant. Je le matais pendant les interros, lorsqu’il était appelé au tableau, je m’abreuvais des numéros de clown qu’il livrait pour cacher son manque d’application, j’étais triste pour ses mauvaises notes. Jérém était un parfait branleur, mais je le trouvais à la fois tellement marrant, tellement sexy, tellement attachant.
    J’ai passé trois années de lycée à me dire qu’il ne se passera jamais rien entre moi et ce bobrun au sourire incendiaire. Triste constat, brûlante frustration, alors que je ne pouvais tout simplement pas décoller les yeux de lui, alors que j’avais envie de lui à en avoir mal au ventre, envie à en crever.
    C’était une torture de le regarder grandir, de le voir débarquer chaque jour un peu plus beau et sexy que la veille. C’était un supplice de sentir la traînée de son déo de mec sur son passage, un calvaire de voir défiler ses t-shirts et ses jeans comme coupés sur mesure pour mettre en valeur sa plastique de fou.
    Les jours où il ne venait pas en cours, il me manquait au point que je n’arrivais plus à m’intéresser à ce qui se passait au tableau.
    Mais, pire que ses absences en cours d’années, il y avait les week-ends. Et, surtout, les vacances. A l’approche des vacances, j’étais le seul mec triste de la classe, car je trouvais insupportable l’idée de ne pas le revoir pendant des semaines. Bien évidemment, le pire du pire c’était les vacances d’été, deux mois où je serais privé de sa bogossitude. Je savais d’avance qu’il allait horriblement me manquer.
    Pendant tout le lycée, j’étais jaloux de ses potes, ceux avec qui il sortait le week-end, de ses coéquipiers de rugby, avec qui il partageait une passion et des vestiaires. J’étais jaloux de tous ces gens qui avaient la chance de le côtoyer en dehors du lycée, de ces potes qui partageaient avec lui des moments de sa vie qui m’étaient inaccessibles.
    Puis, à chaque rentrée, il ne me restait qu’à découvrir à quel point il avait évolué, à quel point il était encore plus canon que la dernière fois où je l’avais vu. Rater Jérém pendant une longue période était aussi frustrant pour moi que rater des épisodes de mes séries préférées de l’époque, « Une nounou d’enfer » et « Sauvé par le gong », à une époque où le replay n’existait pas.
    Mes sentiments pour Jérém ont évolué au fil du temps. Le premier jour de lycée, j’ai eu envie de le serrer contre moi, de le couvrir de bisous. Puis, très vite, cette envie de tendresse s’est mélangée à des envies d’un tout autre genre, plus sensuelles, puis sexuelles.
    Deux obstacles insurmontables, cependant, sur le chemin de ce besoin viscéral : son goût prononcé et affiché pour les nanas, et ma timidité, doublée d’une grande peur d’oser, de me faire jeter, de me sentir rejeté et humilié.
    Ainsi, je n’aurais jamais cru que j’aurais un jour le cran d’oser lui proposer de réviser, et encore moins que nos révisions deviendraient ce genre de « révisions ».
    Un grand esprit a écrit : « Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde ».
    Pendant trois années de lycée, il ne s’est rien passé. Puis, un jour, j’ai osé. En balbutiant, j’ai osé. Alors qu’à la récré je venais d’entendre deux camarades parler de se retrouver après les cours pour réviser, sur un coup de tête je me suis adressé à mon bobrun, en train de fumer juste à côté :
    « On p… p… peut réviser les maths ensemble… enfin, si ça te dit… ».
    Quelques secondes à peine…
    Le bobrun m’avait regardé de haut en bas, il avait longuement expiré la fumée de sa cigarette, et j’avais même eu l’impression qu’un petit rire narquois s’était esquissé au coin de ses lèvres. Je m’attendais à ce qu’il m’envoie bouler, je me préparais à l’entendre se moquer de moi, à me faire humilier.
    Puis, contre toute attente, il avait lâché, froidement :
    « Si tu veux… ».
    Oui, quelques secondes à peine, et ma vie toute entière avait basculé.
    « Ce soir après les cours ? » j’avais assuré ma proposition, pour ne pas qu’elle parte en l’air.
    « Si tu veux… ».
    Bien sûr que je le voulais, comme un fou je le voulais, à en crever je le voulais.
    Même si cela n’explique toujours pas comment j’avais trouvé le cran de lui proposer cette première révision.
    Peut-être que j’ai puisé cette force dans la peur panique que ces années de lycée se terminent et que Jérém disparaisse de ma vie sans que j’aie tenté quoi que ce soit, alors que j’étais raide dingue de lui depuis le premier jour. Ou bien, dans la peur du vide absolu et intolérable, du déchirement intérieur, du vertige insupportable qu’aurait été le fait de ne plus le voir, de le perdre de vue, sans jamais n’avoir pu approcher son intimité.
    Oui, comment sait-on qu’on est amoureux alors que l’on ne l’a jamais été auparavant ?
    Est-on amoureux lorsqu’on se rend compte qu’on n’est pas attirés que par un corps de fou, et par une belle petite gueule de mec ? Quand on a envie de tout savoir de lui ? Quand il nous manque à l’instant même où il n’est pas dans notre champ de vision ? Quand on a envie de le rassurer et de l’aider le jour où on le voit inquiet à cause d’une mauvaise note ?
    Si tout cela c’est être amoureux, alors oui, je suis amoureux de Jérém.

  • JN01021 Souvenir d’un soir au KL. Le beau reubeu

    JN01021 Souvenir d’un soir au KL. Le beau reubeu

    (Mars 2001, le même soir, toujours deux mois avant « première révision »).

    C’est avec le moral dans les chaussettes que je m’apprête à aller retrouver ma cousine.

    Mais « quelque chose » retient mon attention.

    Pile à l’opposé de la piste de danse, appuyé avec son épaule à l’un des piliers de la salle, un verre à la main. Un beau reubeu, bien foutu, avec un t-shirt blanc bien ajusté à son torse musclé, un bout de coton fin immaculé jouant un joli contraste avec sa peau basanée, redessinant avec un précision diabolique ses épaules charpentées, ses pecs saillants, et retombant sur un joli jeans.

    Une tenue toute simple mais carrément craquante, la plus « mâlement » efficace qui soit.

    Bien sûr, la petite gueule qui surmonte tout ça est carrément raccord avec le reste. Les cheveux bruns très courts autour de la nuque, beaucoup plus longs au-dessus de la tête, plaqués vers l’arrière par une bonne dose de gel, une petite barbe de trois jours, un regard ténébreux, une bonne petite gueule de mec des cités, sexy à mort !

    Le mec doit avoir dans les 25 ans, et il dégage clairement cette prestance, ce charme et ce regard si particuliers, indiciblement virils, propres à ce genre de mec.

    Son apparition est une claque puissante, le genre de claque qui, pour un peu, me ferait tomber à la renverse. C’est le genre de mec qui, à défaut de pouvoir le faire jouir, t’inspire illico une envie brûlante de te branler.

    Le mec dégage une sensualité intense, vibrante, comme un fluide invisible qui irradie de lui en permanence et flotte dans l’air, qui se propage, c’est comme de la radioactivité.

    Je le regarde et je me demande quand il a baisé la dernière fois, la nuit d’avant, celle encore avant ? Quand va-t-il rebaiser ? Ce soir, demain ? Avec quelle nana ? La même qu’hier ou une autre ? Qu’est-ce que kiffe un mec pareil au lit? Est-ce qu’il est doux ou plutôt du genre macho ? Comment jouit-il ?

    Je me demande dans combien de bouches et de chattes sa queue a trempé, je hurle intérieurement en pensant aux nanas qui ont eu et qui vont avoir la chance de se retrouver dans le lit de ce beau mâle et de connaître la puissance de sa virilité, qui peuvent toucher son corps, qui peuvent sucer sa queue, avaler son jus.

    Ce mec accapare désormais mon attention toute entière, et mon désir. J’oublie Jérémie, que je ne pourrai jamais avoir (c’est ce que j’imagine à cet instant précis, quelques mois avant la première « révision »), j’oublie Thibault, j’oublie leurs pouffes, leur plan à quatre, ma colère, ma déception.

    Je regarde ce beau reubeu et je ressens en moi une seule, dévorante, urgente, irrépressible envie, celle de l’avoir en bouche, de connaître le bonheur de découvrir sa sexualité, d’avoir la chance de le faire jouir. Ce serait ma première fois avec un gars, et j’ai hâte de savoir enfin ce que ça fait de tenir un manche bien raide et bien chaud entre mes lèvres.

    Face à ce mec, je ressens un désir dévorant et une frustration insoutenable. Ébloui par tant de sexytude, je le mate tout en sachant que, tout comme Jérémie, lui aussi m’est inaccessible, qu’il va disparaître de ma vie aussi vite qu’il est apparu, sans y laisser la moindre trace. Et j’en ai mal à m’en taper la tête contre les murs !

    La seule façon de faire cesser au plus vite cette frustration déchirante, ce serait de partir au plus vite, de couper le contact visuel, d’aller rejoindre ma cousine dans la salle disco.

    Je ne peux pas. Je ne me lasse pas de le regarder, pour tenter de capter la moindre nuance de sa sexytude aveuglante, pour essayer de deviner son tempérament, sa nature.

    Dès le premier regard, je me suis fait l’idée d’un mec au « sang chaud », pouvant facilement s’énerver et devenir agressif si on le cherche, et à fortiori si on le chatouille au sujet de sa virilité.

    Oui, consciemment ou inconsciemment, j’ai flairé presque instantanément le danger de mater ce mec. Mais ce n’est pas pour autant que j’ai su l’éviter.

    Et comment j’aurais pu ?

    Il est difficile d’exprimer, à quelqu’un qui ne l’aurait jamais vécu, ce nœud instantané qui se forme dans les tripes quand une telle aveuglante bogossitude vient brûler les rétines, quand un mec t’attire comme un aimant et que, malgré les tentatives deta raison pour te mettre en garde du danger, tu ne peux détacher ton regard de lui.

    C’est ce qui m’est arrivé cette nuit-là. Malgré le fait d’avoir flairé le danger, je n’arrive pas à détacher mes yeux de sa petite gueule virile et de ce t-shirt moulant un corps de fou. J’ai envie de m’enivrer de sa virilité, de sa sexytude, de sa mâlitude, de cette présence chargée de testostérone qui fait vibrer tant des cordes sensibles en moi.

    Le bogoss ultime émet une radiation de mâlitude d’une puissance inouïe, une radiation à la fois insoutenable et accaparante. J’ai rarement ressenti un truc aussi violent, mis à part en regardant mon petit con de Jérém.

    Ainsi, je n’arrive pas à détourner mon regard de cet inconnu qui remplit mon horizon.

    Quant au beau reubeu, même s’il tourne deux trois fois la tête vers moi, son regard balaie l’horizon, il croise le mien sur son passage, et repart aussitôt.

    Pourtant à un moment, nos regards se croisent et le sien s’enfonce dans le mien. Le mec vient de capter que je le regarde. Intimidé, je détourne immédiatement mon regard. Lui aussi détourne le regard. Mais une seconde plus tard, il regarde à nouveau dans ma direction, comme s’il voulait vérifier si je le mate toujours.

    Nos regards se croisent à nouveau. A cet instant, il n’y a plus de doute, le mec est en train de se dire : « ce mec me mate ».

    Paniqué, je tente de faire diversion en tournant un peu la tête, tout en continuant de le mater du coin de l’œil. Je fais semblant de ne pas le regarder, mais lui me regarde toujours.

    J’aimerais tellement savoir ce que ça lui inspire, si mon regard le met en pétard, s’il a compris que j’ai envie de lui, et si ça le met en pétard.

    Puis, une idée complètement folle émerge dans mon esprit : au fond, son regard pourrait aussi être « intéressé ».Au fond, cela est dans le champ des possibles.

    Deux bières, l’heure tardive, l’ambiance survoltée de la boîte, l’émoustillement des sens de mes 18 ans, la magie de la nuit, une déception (Jérém et ses pouffes) à oublier, plus un mégabogoss qui me fait tourner la tête : il n’en faut pas plus pour me faire rêver les yeux ouverts.

    A cet instant précis, mon esprit est envahi par l’urgence du désir que ce mec suscite en moi. Mais comment l’approcher ? Comment lui exprimer ce dont j’ai envie ? Comment savoir s’il va y être sensible ? Pourquoi il y serait sensible ?

    Mais, au fond, pourquoi pas ?

    Je sens son regard sur moi, interrogateur, un regard qui se prolonge de façon démesurée. Le mec fait bien plus que me regarder, il me surveille carrément. Est-ce que ça l’amuse de se savoir maté et qu’il en joue, ou bien au contraire son attitude est de l’intimidation ?

    Je ne sais pas trop ce qui m’a pris, mais à un moment je lève mon regard à la recherche du sien, comme dans une tentative désespérée de tenter de le déchiffrer. Et là, comme un fauve à l’affût de sa proie, son regard harponne le mien et il ne le lâche plus. Pris au piège, je tente le tout pour tout, je me fais violence pour soutenir son regard. J’ai même l’impression d’esquisser un petit sourire en coin. Jusqu’au bout, j’aurai joué avec le feu.

    Et là, ce que je vois n’est guère encourageant. Son visage se fige dans une expression dure, hostile.

    Je me rends brusquement compte qu’une fois de plus, j’ai pris mes rêves pour des réalités. J’ai le visage en feu, la panique s’empare de moi. Avec une manœuvre d’urgence je balance mon regard ailleurs, j’évite soigneusement de le regarder.

    Mais le regard du beau reubeu est toujours braqué sur moi. Ce regard est tellement lourd que je le ressens sur moi comme s’il posait sa main sur mon épaule.

    J’ai beau chercher à maintenir mon regard ailleurs : la puissance magnétique du sien finit par attirer mon attention, sans que je puisse m’y opposer. Une fois de plus, nos regards se croisent, une fois de plus mon désir est attisé par cette plastique virile, par cette gueule de mâle qui me font craquer.

    Sous l’effet combiné de la fatigue, de l’alcool, de la poussée d’adrénaline, j’ai soudain l’impression de flotter, d’être enfermé dans une bulle, comme si je plongeais au fond d’un bassin d’eau.

    Les basses impitoyables de la musique Techno semblent s’éloigner, s’estomper, arriver de plus en plus atténuées à mes tympans, et ce sont désormais mes pieds seuls qui captent la vibration de la musique par le sol.

    Au fur et à mesure que la musique s’éloigne de moi, j’entends de plus en plus nettement les battements de mon cœur qui cognent à tout rompre dans ma poitrine. Dans ma bulle de plus en plus enveloppante, j’entends ma déglutition nerveuse, ma respiration qui se hâte sous l’effet de l’adrénaline.

    Puis, à un moment, mon cœur, ma respiration, ma déglutition, tout semble s’arrêter d’un coup. C’est l’effet de la panique.

    Alors que le mec continue de me braquer avec son regard, voilà que sa main, rendue à hauteur de ses pectoraux saillants, me fait signe d’approcher.

    Aaahhhhh, putaaaain ! M’approcher de lui, c’est tout ce que je désire à cet instant précis !

    Hélas, il y a comme un problème : son geste et son regard ne sont pas du tout raccord. Dans ses yeux, un regard qui me fait peur, dans ses gestes, une attitude agressive, sévère, intimidante, qui sent le danger. Une attitude qui est pourtant tellement, mais tellement sexy !

    Un regard, une attitude, qui semblent être tout autant des interrogations que des accusations, du genre : « Qu’est-ce que t’as ? T’as un problème ? Tu me mates ? Pourquoi tu me mates ? ».

    Désarçonné, je prends l’air étonné, en hochant la tête, en haussant les épaules, comme si je tombais des nues, comme si je ne voyais pas de quoi il parle.

    Je tente de regarder ailleurs, mais ses yeux ne me quittent pas pour autant, de plus en plus agressifs, son regard attire le mien comme un aimant puissant.

    Et lorsque je finis par le regarder à nouveau, je vois alors le mec faire un geste sans équivoque pour me faire comprendre que si, il a bien vu que je le regardais. Son index et son medium en V pointent vers ses yeux, puis vers moi, alors qu’avec un petit hochement de la tête, il semble me demander : « alors c’est quoi ton problème, pourquoi tu m’as maté mec, hein, pourquoi ? ».

    Ça va de soi que cette attitude de petit macho qui ne supporte pas de se faire mater par un mec, est à la fois impressionnante et méga méga sexy. J’ai le cœur dans la gorge, mais en même temps mon corps vibre d’excitation.

    J’essaie de prendre une nouvelle fois l’air étonné, genre « vraiment, je ne comprends pas ce que tu veux dire » et je lance mon regard ailleurs.

    C’est la que les choses se corsent. Du coin de l’œil, je vois le beau reubeu commencer de contourner la piste, sans me lâcher du regard.

    L’état de panique maximale se déclenche alors en moi. Un instant plus tard, je détale comme un lapin. Je hâte le pas pour rejoindre ma cousine dans la salle disco, tout en regardant derrière moi presque à chaque seconde si le beau reubeu énervé ne me rattrape pas.

    J’avance tellement dans la précipitation, que je ne regarde pas où je vais, je finis par percuter un mec qui marche en direction opposée, je manque de peu de le faire tomber. Par chance le mec se rattrape, par chance le mec est un gentil, il sourit de mon étourderie.

    « Pardon » je lui lance, tout en continuant ma marche forcée.

    Dans la salle disco, je fonce vers ma cousine, je prétexte une fatigue soudaine pour lui demander de partir.

    « Je suis fatiguée aussi, on y va maintenant », voilà sa réponse. J’adore ma cousine.

    La présence d’Elodie à mes côtés me rassure, mais je ne me sentirai complètement en sécurité que lorsqu’on sera dans la voiture et que celle-ci sera sortie du parking du KL.

    Un peu plus tard cette nuit-là, une fois en sécurité dans mon lit, je me demande comment j’ai pu prendre autant de risques avec ce mec, comment j’ai pu le mater au point de me faire remarquer, le chauffer au point de le mettre en rogne, persister dans ma provoc jusqu’à le pousser à venir me chercher des noises.

    Certainement, parce que renoncer à mater une telle perfection faite mâle est un effort inhumain. Cette nuit-là, après le départ de mon inaccessible Jérém, ce mec était tout simplement la plus belle « chose » dans l’horizon proche. Si je l’ai autant maté, c’est tout simplement parce qu’il m’était impossible de regarder ailleurs.

    Depuis toujours, à chaque fois que je croise un beau mec, un mec qui fait vibrer mes cordes sensibles, la séquence est toujours la même : désir violent, peur paralysante de me faire remarquer, frustration insupportable lorsque le bomâle a disparu de mon champ de vision à tout jamais.

    C’est une frustration qui s’accumule en moi, séquence après séquence, et qui me rend chaque jour un peu plus malheureux, triste, solitaire, isolé.

    Ce n’était pas la première fois que je me faisais repérer par un mec en train de le mater, mais jamais je m’étais fait gauler aussi clairement, et aussi vite. Et, surtout, jamais il n’y avait eu ce genre de réaction. Est-ce que, cette fois-ci, mon regard a été plus insistant et moins discret que toutes les fois précédentes?

    C’est possible.

    Et même si au fond de moi je ne me faisais aucune espèce d’illusion de pouvoir « intéresser » ce gars, j’avais envie d’essayer de briser le mur invisible qui me séparait de ma véritable nature, de ma sexualité, de ma vie.

    Peut-être qu’inconsciemment, je me suis dit que je ne pouvais pas toujours laisser la peur diriger ma vie. Car si je laissais la peur gagner, il ne se passerait jamais rien dans ma vie, et je serais toujours seul et puceau. Je n’aurais pas Jérémie, le gars que j’aime. Et je n’aurais non plus aucun autre mec non plus.

    Peut-être qu’inconsciemment je voulais voir s’il pouvait y avoir un petit jeu de séduction entre nous, et jusqu’où il pourrait aller.

    Certes, une boîte de nuit hétéro bondée de monde, ce n’était pas vraiment la situation idéale pour ça. D’autant plus que, très vite, les voyants avaient tourné au rouge vif.

    Pourtant, cette nuit-là, j’avais vraiment envie qu’il se passe un truc comme dans certains films ou histoires gays, où des mecs racontent au détour d’une réplique avec quelle facilité ils ont dragué un hétéro.

    Qu’est ce qu’il y a de mal dans le fait de mater un bogoss ?

    Rien à priori, pas plus que si j’étais une nana. Le fait est que moi, en tant que mec gay, je n’ai pas l’« habilitation » pour poser mon regard et mon désir sur des mecs hétéro.

    C’est déchirant le décalage entre la bienveillance qui m’attire vers ce genre de mecs et l’hostilité, pouvant aller jusqu’à la violence, de leur réaction vis-à-vis de cette attirance.

    Au fond, je ne fais que les admirer, m’extasier devant leur sexytude. Ce n’est quand même pas une marque d’irrespect, bien au contraire.

    Pourquoi ce genre de mec – les hétéros un brin macho – vit si mal le fait qu’un mec s’intéresse à eux ? Est-ce que le fait de sentir le désir d’un autre gars est vécu comme une insulte à leur virilité ? Est-ce qu’ils estiment qu’un mec n’est tout simplement pas « digne » de le mater ?

    Quel terrible gâchis qu’ils n’arrivent pas à réaliser à quel point, lorsqu’un gars les mate, les désire, ce gars ne demande pas mieux que de les laisser exprimer leur sexualité, leurs fantasmes, de se soumettre à la puissance de leur virilité.

    Pourquoi un mec devrait s’énerver quand un autre mec le mate ? Ça devrait le flatter. Pourquoi ils ne comprennent pas qu’on leur veut juste du bien ? En quoi le fait d’aimer, ou d’avoir juste envie d’offrir du plaisir, mériterait le rejet, le dégoût, le mépris, la violence, bref, l’homophobie ?

    Et, plus largement, en quoi le fait que deux hommes s’aiment serait répréhensible ? En quoi aimer est-ce répréhensible ? Quel est donc le délit que représente l’homosexualité vis-à-vis de la société ? En quoi le fait de disposer de son cul et de sa queue différemment de la majorité serait répréhensible, tant qu’il n’y a pas violence ou d’abus ?

    Ne serait-il pas plus pertinent de s’occuper de ceux qui commettent de vrais délits ? De ceux qui violent ou violentent ou tuent des femmes, des hommes, des enfants, des « plus faibles qu’eux » ? De ceux qui vendent du poison, des voleurs en costard cravate, des politiques qui mènent des politiques sans perspective, des tradeurs qui spéculent sur ceux qui travaillent vraiment et qui mettent en danger la stabilité de notre civilisation toute entière ?Des multinationales qui exploitent leurs employés et qui se soucient moins de la planète et de notre santé que des dividendes à distribuer à leurs richissimes actionnaires ? Ne vaudrait-t-il mieux harceler ceux qui font vraiment du mal à notre société, plutôt que deux gars qui s’aiment, ou d’un gars dont le regard n’est pas celui qu’on attendrait ?

    L’homophobie, tout comme le racisme, est enfant d’ignorance. Les deux fleurissent souvent ensemble, sur les murs des chiottes publiques remplis de haine, et ils ne sentent pas meilleur que le lieu où ils s’expriment.

    Les deux naissent d’une peur qui ne s’avoue pas, et la peur de l’autre est avant tout le signe d’un manque d’assurance vis-à-vis de soi-même. L’ignorance engendre le manque d’assurance, le manque d’assurance engendre la peur, et la peur engendre la violence.

    Quand on ne sait pas se construire « avec », il est toujours possible, et c’est la facilité, de se construire « contre » : contre ce ou celui qui est différent, différent parce qu’inconnu, sans même savoir en quoi cet inconnu est vraiment dérangeant ou nuisible.

    La peur est un moteur puissant. Elle dirige une grande partie de nos actes sans même qu’on s’en rende compte. Pourquoi la peur des gays, l’homophobie ?

    Homophobie, du grec homo, semblable, identique et phobos, effroi, peur. Mais peur de quoi ? Peur de nous, vous, les fringants hétéros ? Nos regards sont juste des regards et nos envie juste des envies. Et s’il vous arrive d’être sollicités et que vous n’êtes pas intéressés, il suffit de dire « non merci… ». Personne ne vous harcèlera, personne ne vous violera, vous, les gaillards hétéros.

    Ce serait tellement bon de pouvoir dire ça à un mec : « tu es canon, je te trouve sexy ». Ce serait bon de pouvoir lui dire ce qu’on ressent, flatter son ego de mâle. Et, même s’il n’est pas intéressé, il pourrait nous offrir un sourire flatté, plutôt qu’une réaction violente.

    Comment aurait réagi le beau reubeu du KL si j’avais osé lui dire : « tu es canon, je te trouve sexy » ? Certainement, ça l’aurait fait encore plus sortir de ses gonds.

    Et après tout, comment être certain qu’il voulait me chercher des noises ? Tout pris dans ma panique, je n’ai pas su vraiment analyser dans quel état d’esprit était le gars. Est-ce qu’il était vraiment énervé, ou est-ce qu’il voulait juste savoir pourquoi je matais ?

    Si ça se trouve, il voulait juste que j’arrête de le mater, ou bien il attendait seulement que j’assume. Peut-être que ça ne lui aurait pas plu non plus, mais ça aurait désamorcé sa colère.

    Ce qui n’a vraiment pas dû lui plaire, c’est le fait que je cherche à l’ignorer et faire comme si je n’avais rien fait, car il a pu penser que je le prenais pour un con. C’était clair que je matais et j’avais compris qu’il avait compris, alors pourquoi le nier ?

    Dans mon lit, en sécurité, je me dis que, dans une réalité 2.0, ça aurait aussi pu se passer autrement.

    Pendant que le beau reubeu au t-shirt blanc contournait la piste, j’aurais pu prendre une bonne inspiration, chasser mes peurs et avoir le cran de l’« affronter ».

    « Salut… » j’aurais pu lui balancer sur un ton neutre.

    Dans cette réalité 2.0, je ne me laisse pas impressionner ni par mon attirance, ni par son regard, cette présence, cette brûlante mâlitude.

    Probablement, le bogoss aurait été droit au but, sans passer par la case politesse :

    « Pourquoi tu me mates ? Tu veux ma photo ? ».

    Le ton, la cadence des mots, l’attitude auraient certainement été ceux un brin agressif propres aux mecs des cités, avec ce rythme mitraillette bien caractéristique. Le mec aurait été sur un mode un peu batailleur, mais il aurait été plutôt curieux et intrigué qu’énervé.

    « Parce que tu es très sexy… » j’aurais eu le cran de lui répondre.

    Le mec aurait été un brin désarçonné face à la simple clarté de mes mots. Mais toujours pas réellement agressif ou menaçant.

    « Tu me mates parce que je ressemble à un pd ? » il aurait peut-être voulu savoir.

     « Je te mate parce que tu es viril et sexy à tomber ! »

    « Je kiffe pas les mecs… ».

    « Mais les mecs te kiffent… tu le sais, ça, non ? ».

    « Je m’en bats les couilles… ».

    « Tu as tort… peut être que si t’essayais, tu pourrais aimer… ».

    « Sans façon… ».

    Peut-être qu’après sa réplique « Sans façon… », il serait reparti, me mettant une veste en bonne et due forme. Et pourtant, le mec ne se serait pas montré agressif, juste surpris, curieux. Et, hélas, pas intéressé.

    Ce petit « accident » avec le beau reubeu m’a fait réaliser que, s’il le faut, il y a peut-être bien plus de mecs qui captent mon attirance que je ne le crois. Alors, pourquoi je ne tombe pas sur ceux qui sont « réceptifs » ?

    Si je veux rencontrer des mecs, il ne me reste qu’à aller dans le milieu gay, dans les boîtes gay, dans les lieux de drague.

    Mais franchement, ça ne me fait pas envie, ça me fait même peur. L’idée de devoir aller dans des lieux dédiés, comme des « réserves » pour se rencontrer, pour baiser, ne m’enchante pas du tout. C’est tellement dur de me dire que je ne pourrai jamais faire une rencontre au hasard du quotidien, comme les hétéros. C’est dur de me dire que, contrairement aux hétéros, je ne pourrai pas aller vers quelqu’un qui m’attire et le lui faire comprendre.

    L’épisode avec le reubeu du KL m’a fait repenser à un autre qui s’est déroulé vers la fin de la classe de première. Ce jour-là, après la fin des cours, j’avais été boire un coup avec quelques camarades. Nous étions quatre ou cinq garçons et deux nanas, et nous nous étions installés en terrasse d’un café, en plein centre-ville.

    Et LUI était là, à une autre table, pas loin de la nôtre, en train de boire un coup avec ses potes. LUI, c’était un bogoss inconnu, il devait avoir 20 ans, ce qui faisait de lui, à mes yeux d’ado de première, un « grand ». Il avait les cheveux châtain clair, un peu en bataille, une bonne gueule de mec, il était habillé d’une chemisette bleue, les deux boutons du haut ouverts, les deux pans de tissu écartés permettant d’admirer un torse légèrement poilu. Les manchettes enveloppaient des jolis biceps et ses yeux étaient très clairs, il avait un regard intense dans lequel on avait envie de se perdre.

    Il était incroyablement charmant et sexy. Je le regardais discuter avec ses potes, avec aisance, parler fort, rigoler fort, c’était une grande gueule.

    Dès que le bogoss était rentré dans mon champ de vision, je n’avais pu m’empêcher de le mater discrètement, tout en essayant de prendre part à la conversation à ma table, conversation qui n’avait évidemment plus aucun intérêt pour moi face au désir violent que ce jeune mâle avait suscité en moi.

    Parfois, nos regards s’étaient croisés. Plusieurs fois. Mais toujours très furtivement. Jusqu’à cette fois, celle de trop peut-être, où le gars avait ferré mon regard.

    Timide comme je l’étais, j’avais illico débrayé, j’avais essayé de me réfugier dans la conversation de mes camarades. Mais je n’avais pas pu m’y résoudre bien longtemps. Au bout d’une minute à peine, j’avais eu besoin de regarder à nouveau le gars inconnu. Au plus profond de moi, je cherchais son regard, je voulais le retrouver.

    Et lorsque cela était arrivé, il ne m’avait pas semblé déceler de l’hostilité, mais pas de sourire non plus, rien de rien.

    Une nouvelle fois j’avais détourné mon regard, une nouvelle fois j’y étais revenu. Je voulais essayer de comprendre ce qu’il y avait dans son regard. Et là, ses yeux avaient capté les miens en plein vol, comme un rapace plongeant sur une proie facile.

    Le gars me fixait : j’avais l’impression que lui aussi essayait de lire dans mon regard. Est-ce qu’il était intéressé ? Par moi ? Est-ce que les miracles existent, donc ?

    Je trouvais ce petit échange de regards extrêmement grisant. C’était comme si une sorte de lien s’était établi entre ce mec et moi, et rien qu’entre nous deux, sans que les personnes qui nous entouraient, de son côté comme du mien, en soient conscientes.

    L’un de mes camarades avait alors commencé à me parler, ce qui m’avait détourné de ce délicieux petit jeu de regards avec le bel inconnu. Et alors que l’échange s’éternisait, j’avais capté du coin de l’œil que le bel inconnu et sa petite bande étaient en train de se lever pour partir. Et voilà, le bel inconnu allait disparaître de ma vie comme il y était « entré », je n’aurais jamais su ce qu’il y avait dans son regard. Une énième occasion manquée…

    Pour atteindre la sortie, la petite bande était obligée de passer à côté de notre table. J’avais continué à discuter avec mon camarade, tout en regardant du coin de l’œil les potes du bogoss passer à côté de nous les uns après les autres.

    Puis, à un moment, poussé par l’envie de voler une dernière image de ce petit mâle avant qu’il ne disparaisse à tout jamais de mon existence, j’avais levé mon regard.

    Le gars était le dernier du petit cortège, il avançait vers la sortie, le visage légèrement tourné vers notre table. Et là, comme si mon dernier regard l’avait attrapé par l’épaule et retenu, il s’était brusquement arrêté. Il s’était retourné, il avait planté ses yeux dans les miens, des yeux affichant un regard clairement agacé, il avait allongé le bras et il avait dégainé un magistral doigt d’honneur. Puis, il avait rejoint ses potes qui étaient déjà de l’autre côté de la rue et qui n’avaient rien vu.

    Son geste avait clairement été dégainé à mon intention, mais il avait également dégainé devant mes camarades, mes camarades qui ne savaient pas que j’étais gay, du moins « officiellement ». Mes camarades qui n’avaient visiblement rien capté des échanges de regards entre le bel inconnu et moi, puisqu’ils avaient l’air très étonnés, mes camarades qui étaient même sur le point de se lever pour rattraper le mec et lui demander des explications. J’avais heureusement réussi à les dissuader de le faire.

    C’est dur de vivre dans un monde à moi, seul avec mon « secret », frissonnant à la vue d’un bogoss, mourant d’envie de l’approcher, mourant d’envie de lui tout court, mais l’angoisse au ventre de me découvrir, de lui parler, et que mon secret se dévoile au grand jour.

    Combien de désirs silencieux échappent à notre regard, dans la rue, le bus, le tram, les terrasses des cafés ? Combien de mecs matent d’autres gars, ces gars inaccessibles qui ne captent pas ou qui n’acceptent pas le regard rempli de désir qu’un autre mec pose sur eux ? Combien de ces histoires muettes et silencieuses se déroulent sous nos yeux, sans qu’on s’en rende compte ?

  • JN01020 Rencontre avec Thibault et nouvelle révision avec le bobrun

    JN01020 Rencontre avec Thibault et nouvelle révision avec le bobrun

    Vendredi 25 mai 2001, 17h56

    Le lundi suivant, Jérém porte sur son nez et son front les marques des coups pris samedi pendant le match. Ce qui rajoute encore du sexy à sa bogossitude ravageuse.

    J’ai envie de lui à en crever. Je me languis d’une nouvelle révision. En cours, l’attente a été atroce. La frustration de ne recevoir le moindre signe de sa part, insoutenable.

    Une semaine entière s’est péniblement étirée sans qu’à un moment le beau brun n’envisage de nouvelles « révisions » avec moi. Pire que ça, j’ai même l’impression qu’il m’évite. Est-ce que le plan avec Guillaume y est pour quelque chose ? Est-ce qu’il le regrette ?

    Pourtant, la fin de l’année scolaire approche et le bac avec. Argument bancal, j’en conviens. Car, depuis le temps que nous « révisons », nous n’avons en effet rien révisé. Mis à part, en ce qui concerne Jérém, les mille et une façons de prendre son pied. Et, en ce qui me concerne, la « géographie pratique » de sa plastique de ouf, de sa sexualité, de cette virilité que je commence à vraiment très bien maîtriser. Si seulement ça pouvait être un sujet du bac, j’aurais la mention à coup sûr !

    Jour après jour, les cours s’enchaînent sans relief, sans intérêt, glissant inexorablement vers le week-end, vers l’angoisse d’une nouvelle, interminable privation de sa présence. Ne pas coucher avec lui, c’est une torture. Ne pas le voir, c’est inhumain.

    Le vendredi, alors que je trace pour rentrer chez moi avec le cœur plein de désespoir, je sens une main se poser sur mon épaule.

    « Tu vas où si vite ? »

    Je reconnais la voix, la prise de sa main ; je me retourne, et je tombe direct sur ce sourire de fou qui me fait fondre.

    « Je rentre chez moi… » je lui réponds, aveuglé par son sourire ravageur. Quand il sourit, j’ai l’impression que le monde tout entier est un peu plus beau. Et ce sourire, qui m’est adressé, ressemble à ce rayon de soleil qui transperce les nuages après l’orage.

    « Viens réviser… ».

    « Quand ? ». 

    « Chez moi dans 30 minutes ! ».

    Sur ce, le bogoss se tire. Je trouve son assurance tout aussi fascinante que déroutante.

    Voilà comment ce lundi-là, à 17h56, je me retrouve à monter la dernière volée d’escaliers donnant accès à cet endroit hors du temps et de l’espace, situé pile à mi-chemin entre Paradis et Enfer, qu’est le studio de Jérém.

    Mais mon envol est brusquement coupé par un évènement inattendu, la présence d’un mec sortant de chez Jérém. Un mec dans lequel, après la surprise, je reconnais Thibault, le meilleur pote du bobrun.

    Thibault, très beau garçon, lui aussi. Plus petit et plus charpenté que Jérémie, avec des beaux cheveux châtain coupés courts, des yeux marron-vert, un visage aux traits à la fois doux et virils.

    Sans être vraiment moulant, son t-shirt marron redessine quand-même ses épaules carrées et le V de son torse solide d’une façon remarquable.

    « Salut, moi c’est Thibault… » il se présente, tout en accompagnant ses mots par un sourire magnifique, et en me broyant la main avec sa poignée puissante de mec. Sacrée paluche, le type.

    Je connais ce garçon et je sais qu’il est le meilleur pote de Jérém, un copain de rugby. Je l’ai côtoyé lors d’une soirée de fin d’année, sans qu’on ait vraiment l’occasion de faire connaissance. Je l’ai vu récemment, lors du match auquel j’ai assisté avec ma cousine.

    « Salut, moi c’est Nico… ».

    « Enchanté de faire ta connaissance, Nico… » fait-il, tout en plantant son regard dans le mien, un regard qui semble instantanément me « mettre à nu ».

    Oui, quelque chose dans son regard me fait direct me demander si le beau Thibault ne serait pas au courant des « révisions ». On a toujours l’impression d’être sur le point d’être découvert, lorsqu’on se sent « coupable ».

    « Enchanté moi aussi… ».

    « Tu viens pour réviser avec Jé-Jé ? ».

    Ah, Jé-Jé, je n’avais encore jamais entendu personne l’appeler de la sorte. Jé-Jé, ça sonne bien, ça a un côté touchant, plein d’affection.

    « Oui, on fait des maths… ».

    « Révisez bien, alors ! C’est gentil de l’aider… » il me lance, en disparaissant dans les escaliers.

    « Il a l’air cool Thibault… » je commente, en rentrant dans le studio de Jérém.

    « Ouais » il lâche « il est cool, c’est comme mon frère, je sais tout de lui, et il sait tout de moi… ».

    « Même pour nos révisions ? » je lance à la cantonade, sans trop réfléchir.

    Ma boutade est suivie par un silence assez long pour regretter mon culot et pour que je commence à flipper de me faire jeter. Mais le bobrun a d’autres programmes :

    « La ferme et viens sucer ! ».

    Le dos appuyé au mur juste à côté de la porte de la salle de bain, il ôte son t-shirt.

    La perfection à chaque fois bouleversante de son anatomie fait monter en moi un désir déraisonnable.

    Un instant plus tard, je suis à genoux, le nez devant sa braguette, en train de défaire les boutons un à un, tout en reniflant l’odeur de jeune mâle qui se dégage du coton noir du boxer. Je titille sa poutre raide avec ma langue à travers le tissu, je l’excite jusqu’à ce qu’il n’y tienne plus, jusqu’à ce qu’il sorte sa queue d’un geste rapide et qu’il me la fourre direct dans la bouche.

    Je le pompe avec entrain, affamé de sa virilité. J’ai presque envie de pleurer tellement je suis heureux de goûter à nouveau à cette peau douce, à cette queue ferme, aux odeurs de petit mâle qui se dégagent de son excitation grandissante. Je me sens si bien lorsque je le suce, lorsque je le sens frissonner de plaisir, je pourrais passer des heures, je pourrais passer ma vie entière à le sucer.

    Mes lèvres quittent provisoirement sa queue, et ma langue s’envole pour aller titiller ses bourses. Je m’attarde à cet endroit exquis, presque secret, ce p’tit creux entre la naissance de la queue et celle des bourses. J’y plonge mon nez et chaque inspiration m’amène ce bouquet entêtant qui ravit mes narines et secoue mes sens.

    « Suce-moi encore…».

    Quand les choses sont aussi bien posées et exprimées, énoncées sans détour par le son d’une voix excitée et ferme, comment ne pas obéir ?

    Je m’arrache, bien qu’à contrecœur, de cet endroit fabuleux, tout en me disant que j’y retournerais très vite.

    Ma tête et mes sens en émoi, je le pompe avec tellement de vigueur que, au bout d’un court moment, il jouit sans pouvoir contenir son bonheur :

    « Je viens je viens, oui…oui…oui…ouiiiii…avale bien…oui…bonne salope…».

    Sa semence gicle copieusement dans ma bouche. Qu’est-ce que j’aime son goût de mec !

    Un instant plus tard, le bogoss remonte son boxer et son jeans et sort en terrasse, torse nu, pour son inévitable cigarette.

    Lorsqu’il revient, il pose à nouveau son jeans et son boxer, il s’allonge sur le lit, à côté de moi. Sa queue à nouveau bien tendue est une claire invitation à la débauche.

    « Viens t’empaler sur ma bite… ».

    Une minute plus tard, je suis à cheval sur son bassin, en train de laisser glisser lentement mon trou sur son manche raide.

    Jérém est désormais complètement allongé sur le lit, les bras pliés, les mains entre la tête et l’oreiller, les aisselles finement poilues bien en vue, les biceps bandés, craquant à mourir.

    Je commence à monter et descendre, à coulisser sur sa queue, d’abord lentement, puis de plus en plus vite. C’est très physique, mais le bonheur d’avoir sa queue en moi me fait oublier l’effort. D’autant plus que Jérém a allongé les mains pour venir exciter mes tétons, ce qui a le pouvoir de faire exploser mon excitation et de décupler la vigueur dans mes mouvements entraînant son plaisir de mec.

    Comme quoi, le bogoss a bien compris mon fonctionnement, et la manière d’en tirer avantage !

    Tour à tour, ses mains se faufilent sous mes fesses, saisissent mes reins, ses biceps puissants s’activent pour amplifier mes mouvements de va-et-vient sur sa queue.

    Puis, à un moment, une lumineuse idée se présente à mon esprit. Je laisse mes bras partir vers l’arrière, mon torse avec, je pose mes mains à plat sur le matelas, à peu près à hauteur de ses genoux. Je prends appui sur mes pieds et sur mes mains pour donner davantage d’ampleur à mes oscillations tout en m’économisant physiquement, et en prenant encore davantage mon pied !

    Le seul inconvénient de cette nouvelle, fabuleuse position est que mes tétons sont désormais hors de la portée des doigts magiques de mon bel amant. Mais tant pis, c’est tellement bon !

    « Oui, oui, vas-y comme ça, c’est bon… putain que c’est bon ! » je l’entends siffler.

    Le bogoss est à nouveau en position accoudée, la tête renversée vers l’arrière, débordé par le bonheur sensuel.

    Cette nouvelle position, l’amplitude des va-et-vient qu’elle autorise, finit par amener rapidement le bogoss aux portes de la jouissance.

    « Putain… tu vas m’avoir… » il lâche, alors que sur sa belle petite gueule moite (qu’il a ramenée vers l’avant) les signes qui annoncent le sommet du plaisir masculin commencent à se manifester.

    « Putain… ça vient, c’est trop bon, vas-y… plus vite, plus vite… oui oui oui… ».

    Le bogoss vient de jouir et je ne peux me résoudre à quitter cette queue toujours raide. J’ai horriblement envie de jouir, mais je me perds dans cette vision qui se présente à moi, celle d’un apollon en train de récupérer après l’effort sexuel, la respiration emballée, la vision de cette bombasse de mec qui vient de me remplir, une fois de plus, de son jus de mec.

    Je reste là, enfoncé sur son sexe toujours tendu, jusqu’à que je devine son intention de se dégager.

    Après une cigarette fumée en terrasse, le bogoss revient avec une envie bien précise : me baiser à nouveau. Quand je dis que c’est excessivement passionnant la sexualité d’un garçon de 19 ans…

    Jérém monte sur le lit, il attrape mes chevilles, les soulève, m’attire vers lui, et il vient en moi. Il me prend, sans demander, comme si je lui appartenais. Sa queue s’enfonce en moi sans entraves, elle glisse dans mon trou déjà lubrifié par son jus de mec.

    Et lorsqu’elle arrive au bout de sa course, lorsque je suis rempli de sa virilité, lorsque ses couilles se calent contre mes fesses, je sens que je suis à deux doigts de jouir. J’ai l’impression que, dans l’état d’excitation dans lequel je suis, je vais venir rapidement sous les coups impitoyables de son mât.

    Me voilà les jambes bien écartées, envahi par son manche bien dur, en train de me faire divinement tringler, d’assumer avec un plaisir non dissimulé ma deuxième sodomie en quelques minutes.

    Ses mains prennent appui à plat sur mes pecs, ce qui approche un peu plus encore ma jouissance. Elles s’agrippent à mes épaules, puis à mes flancs, se posent à plat sur le matelas, de part et d’autre de mes épaules. A chaque fois, ses coups de reins changent d’intensité et de cadence, l’angle de pénétration varie, le plaisir qu’il m’offre se décline en mille nuances.

    Je regarde son corps onduler à la recherche du plaisir, sa chaînette taper sur ses pecs au rythme de ses va-et-vient, sa peau moite Je regarde sa jolie petite gueule excitée, les yeux plissés, la bouche entrouverte, tout son être tendu à la recherche du plaisir. Ses pecs se bombent, ses abdos travaillent, ses biceps se gonflent, le bomâle me domine de toute la puissance de son torse et de ses bras.

    Je le sens coulisser en moi et j’ai à la fois envie que ce bonheur sensuel ne se termine jamais et hâte de voir son corps débordé par un nouvel orgasme, de sentir ses derniers coups de reins pendant qu’il me remplira une nouvelle fois de sa semence. C’est le plus beau des spectacles à mes yeux.

    Mon corps est une torche brûlante de plaisir. Des couinements de plaisir sortent de ma bouche presque malgré moi, comme si mon corps ne pouvait plus les contenir.

    « Shut !!! » fait le bogoss, en portant une main sur ma bouche.

    Oui, j’oubliais, la porte fenêtre de la terrasse est ouverte. « Putain qu’est-ce que tu es beau Jérém, tu es le mec le plus canon que je connaisse ! » je ne peux m’empêcher de lui balancer, comme en état d’hypnose.

    « T’as envie que je te fourre le cul, hein ? ».

    « Oh oui… ».

    « T’as tout le temps envie d’en prendre plein le cul ! ».

    « Qu’est-ce que tu baises bien avec ta queue… ».

    « Tu mérites que ça, te faire démonter la bouche et le cul… ».

    « Oh oui, c’est tout ce que je demande… ».

    « Ah, oui… je t’ai vu tout à l’heure comment tu avais faim de renifler mes couilles… et de gober ma queue… ».

    « Oh, oui, ça sentait trop bon… ».

    « Ça sentait quoi, dis-moi ! ».

    « Ça sentait… le mâle… ».

    « T’as envie de renifler des odeurs de mâle, hein ? ».

    « Ça me fait jouir… ».

    « Tiens, goûte à ça alors… ».

    Et là, en joignant le geste à la parole, sans arrêter de me tringler, le bogoss attrape son boxer posé dans un coin du lit et il me le balance sur la figure.

    La détermination et la fermeté surexcitées de sa voix font évaporer sur le champ toutes mes réticences. J’attrape le boxer et je le porte contre mon visage. Un bouquet de petites odeurs entêtantes de jeune mâle se dégagent du tissu doux. Je suis fou. Je l’écrase contre mon nez, en essayant d’extraire le moindre arôme viril.

    « C’est bon, hein ? Vas-y, renifle, pendant que je te démonte le cul… ».

    A chaque respiration une nouvelle vague d’odeurs masculines assaillit mes narines, m’enivrant comme une drogue.

    « Tu aimes, ça, hein ? ».

    Je hoche la tête en guise de réponse.

    « Putain, je vais te défoncer ta chatte de salope ! ».

    Ses coups de reins redoublent d’intensité. Ce qui me pousse de plus en plus près du bord du précipice de l’orgasme et qui me fait à nouveau couiner de plaisir.

    « Shut ! Ferme-la ! Il y a des voisins ! » m’engueule à nouveau le bogoss.

    Puis, quelques instants plus tard, il lâche la plus belle réplique qu’un bogoss peut donner :

    « J’vais jouir… ».

    Je suis fou, je me dis que Jérém va encore me faire ce cadeau, déposer son jus bien au fond de moi.

    Mais le bogoss a d’autres projets. Soudain, il se retire de moi. Et là, tout en se branlant, il bondit littéralement, avec la souplesse et la puissance d’un fauve, pour se mettre à califourchon sur mon torse.

    « Ouvre la bouche ! » je l’entends me balancer avec l’urgence d’un mec qui va jouir.

    J’éloigne son boxer de mon visage, alors qu’un premier jet puissant a déjà percuté ma pomme d’Adam, j’ouvre mes lèvres juste à temps pour recevoir dans ma bouche de bonnes giclées bien lourdes, bien chaudes, délicieuses.

  • JN01019 Souvenir d’un soir au KL. Jérém, Thibault et les deux pouffes.

    JN01019 Souvenir d’un soir au KL. Jérém, Thibault et les deux pouffes.

    (Mars 2001, deux mois avant « première révision »).

    Ca se passe un samedi soir au KL, la mégaboîte de nuit de la Sesquière. J’y suis allé avec ma cousine Elodie, nous y sommes allés pour danser, pour rigoler, pour passer un bon moment tous les deux.

    Et en effet, nous nous amusons comme des fous. Et les beaux garçons qui défilent autour de nous, sur le bord de la piste, au bar, ne font qu’ajouter un décor agréable à une soirée parfaite, car passée en bonne compagnie, et en dansant sur de la bonne musique disco. Car, parmi les multiples salles que compte le KL, nous avons fini par nous arrêter dans celle où l’on danse sur du Donna Summer, du Boney M, du Abba.

    C’est vers 2h00 du mat qu’un « petit » grain de sable est venu dérégler et enrayer la parfaite complicité avec ma cousine.

    Tout a commencé avec une envie d’aller au petit coin, envie qui m’a amené à quitter la salle disco (les toilettes y étant en panne), pour aller me soulager dans les toilettes de la salle Techno.

    C’est en sortant de ces toilettes que je le vois. Mon camarade Jérémie, le bogoss que je kiffe à m’en rendre malade, en meute avec ses potes, installé autour d’une table basse.

    T-shirt orange col en V qui va bien, chaînette de mec et tatouage au biceps bien en vue, jeans bien coupé, bon brushing de bogoss. Inutile de préciser qu’à partir de l’instant où l’image du petit con sexy a traversé ma rétine, ni la musique, ni même ma cousine n’existent désormais. Elodie est dans la salle d’à côté, et c’est comme si elle était sur une autre planète. Rien n’existe, à part lui.

    De l’endroit où je me trouve, caché par un grand pilier délimitant la piste de danse, je peux observer le bobrun sans être vu. Alors, je ne m’en prive pas.

    Je ne peux pas rater cette occasion bénie d’observer le bogoss en soirée, en « caméra cachée ». Je ne peux pas rater pareille occasion, non, non, non.

    Parmi les mecs de sa « garde rapprochée », je reconnais son pote Thibault, très bogoss lui aussi, habillé d’un t-shirt gris du meilleur effet.

    La bande de jeunes mâles est installée autour d’une table basse dans un coin de la salle, ils enchaînent les verres, les cigarettes, les rigolades. C’est beau de voir une bande de potes prendre du bon temps, c’est bon de capter leur camaraderie, les voir interagir, tenter de deviner les rôles de chacun à l’intérieur de la bande, essayer de déceler les hiérarchies, les rapports de force. C’est beau de les voir tout simplement exprimer leur jeune virilité au sein du groupe.

    Je suis curieux de savoir comment tous ces mecs vont terminer leur soirée et, surtout, comment Jérémie va terminer la sienne.

    Le bogoss est toujours assis avec ses potes, autour de la table basse, en train de boire et de fumer. Pourtant, depuis un petit moment, son regard semble aimanté par quelque chose sur la piste de danse.

    A un moment, je vois le bobrun glisser quelques mots à l’oreille de son pote Thibault, tout en semblant lui indiquer quelqu’un vers la piste de danse.

    Le regard de Thibault suit la direction indiquée, et revient aussitôt se planter dans celui de son pote. Ce dernier lui balance alors un sourire fripon à distance rapprochée, à bout portant, je dirai. Moi je dis qu’il faut bien être accroché à son hétérosexualité pour ne pas succomber à un sourire comme celui-là.

    Jérémie lui parle à nouveau à l’oreille. Thibault écoute, il regarde à nouveau vers la poste de danse. À son tour, il glisse quelque chose à l’oreille de son pote. Je ne comprends rien à leur manège. Du moins, pour l’instant.

    Jérémie se penche vers le centre de la table basse, et ses potes en font de même, comme pour entendre ce qu’il a à dire. Un instant plus tard, tout le monde regarde vers la piste de danse, puis éclate à rire. Des tapes amicales et complices atterrissent alors sur le dos du bobrun.

    Jérémie et Thibault se lèvent ensemble et s’éloignent de la petite bande, alors que les mecs sont toujours en train de se marrer.

    Là je suis intrigué : où est-ce qu’ils vont ainsi, ces deux-là ?

    Quelque chose me dit que je vais assister à quelque chose de mémorable.

    Les deux potes s’approchent du bar et repartent chacun avec une bière à la main. Puis, ils se séparent. Thibault disparaît quelque part dans la pénombre de la salle, alors que Jérémie se dirige vers la piste de danse.

    Toute mon attention est désormais polarisée par les agissements du bobrun. Mais qu’est-ce qu’il fait ce petit con ? Je ne m’imagine pas vraiment mon Jérémie aller se trémousser, à fortiori tout seul.

    Et en effet, si le bobrun s’approche de la piste de danse, c’est juste pour se poster en hauteur, sur la petite estrade à l’opposé du DJ. Il s’installe devant la rambarde surplombant la piste, les jambes un peu écartées, les pieds bien plantés sur le sol, les épaules bien ouvertes, la tête bien droite, le t-shirt orange épousant avec une précision diabolique son anatomie masculine, moulant ses épaules et ses biceps, dessinant le relief de ses pectoraux saillants. Et cette chaînette, si virile, posée bien en vue sur le coton entre ses pecs.

    Une main tient sa bière, l’autre est cachée dans la poche du jeans. Son regard est rivé sur la piste, et c’est un regard excessivement brun, puissant, chargé de ce truc de magnétique qui n’appartient qu’à lui, son charme de fou. Dix-neuf ans seulement, et déjà si scandaleusement « mec » !

    C’est dingue de voir comment il sait utiliser la puissance de son regard, comment il sait se la jouer jeune mâle, fort de cette assurance illusoire mais intense de cet âge où l’on ne connaît absolument rien à la vie, où l’on se sent invincible, presque immortel, car on ne se rend pas compte que la jeunesse et la beauté ne durent qu’un temps.

    Mais en attendant, posté sur la petite estrade qui surplombe la piste de danse, dans son attitude d’insupportable et irrésistible petit coq, Jérém est une bombe atomique. Une infinité de regards convergent sur lui, alors que le sien ne semble se poser, dans un premier temps, nulle part.

    Oui, le regard de Jérémie fait plusieurs fois le tour d’horizon, avant de se focaliser sur un point précis à l’intérieur de la piste. J’essaie de comprendre où le regard de mon beau brun a atterri, en vain.

    Puis, la réponse à ma question arrive brutalement, comme une claque en pleine figure. En suivant son regard, je remarque une petite brune qui danse seule au milieu de la piste. Jérémie la mate sans répit. Elle lui lance un regard de temps à autre, de façon discrète mais de plus en plus insistante. Jérémie ne bouge pas d’un poil, sa seule arme étant son regard de b(r)aise braqué sur elle.

    Un regard qui semble dire : « Je sais que t’as envie de moi ». C’est à tomber. Ça me déchire les tripes de voir ce regard adressé à une nana.

    Les basses entêtantes d’une rythmique répétitive s’infiltrent dans mon corps et se superposent aux battements de mon cœur, ce cœur qui s’est accéléré et qui tape à tout rompre depuis que je mate ce documentaire sur les exploits d’un « beau mâle brun dans sa chasse à la femelle ».

    Je suis à la fois écœuré et intrigué par ce que je vois. Ça me rend malade, mais j’ai très envie de voir comment cela va se finir.

    Les deux bières que j’ai bues un peu plus tôt dans la soirée ont sur moi un effet à la fois excitant et apaisant, je ressens en moi une douce fatigue qui, dans une certaine mesure, semble apaiser ma contrariété. Je regarde Jérémie en train de draguer une nana, je l’imagine en train de s’envoyer en l’air et, aussi dingue que cela puisse paraître, je ressens à la fois de la jalousie et de l’excitation.

    Ça doit être encore l’effet de l’alcool, à un moment, j’ai l’impression de rentrer comme en résonance avec la salle.

    Les basses, envoûtantes, ont sur mon esprit embrumé, comme l’effet d’un mantra. Les jeux de lumière, multicolores, intenses, excitants pour la vue, ont un pouvoir presque hypnotique. La vue des nombreux bogoss circulant dans l’espace autour de la piste de danse a un effet enivrant. Les sensations olfactives, omniprésentes, parfois violentes pour mes narines, lorsqu’il s’agit du parfum trop fort d’une nana, tout simplement envoûtantes lorsqu’il s’agit du déo qui traîne derrière la plaisante plastique d’un beau garçon qui passe devant moi, me mettent dans un état second.

    Je regarde, j’entends, je respire cette insouciance, cette envie de s’amuser, de plaire, de séduire, d’emballer, de baiser, d’oublier le quotidien, de profiter de la jeunesse, de se laisser aller à toute sorte de plaisirs pour faire la fête. Tout cela est comme une ivresse qui s’empare de tous mes sens, et qui me ferait presque oublier que mon Jérémie est en train de draguer une espèce de brunasse.

    Hélas, je ne suis pas au bout de mes surprises. Je ne vais pas tarder à remarquer l’intégralité de son petit manège. Ainsi, je finis par me rendre compte que, de temps à autre, le regard de Jérémie se déplace légèrement sur la droite.

    C’est en suivant à nouveau la direction de ses « yeux kalachnikov » que je repère une autre nana, une blonde, moins discrète que la première, qui n’arrête pas de le mater et de lui lancer de grands sourires.

    Je le regarde draguer méthodiquement, froidement et je me dis que le seul cap qui semble guider sa vie de garçon de 19 ans semble bel et bien être la baise, c’est-à-dire les envies de sa queue.

    Ah, ce sacré petit con de Jérémie : il faut le voir pour le croire, en train de draguer une nana et l’autre aussi, avec ce regard de b(r)aise qui est comme un aimant. Je me demande à quoi il joue, laquelle des deux nanas il a l’intention de lever ce soir-là.

    Son regard du bogoss s’ouvre alors dans un sourire au charme ravageur. Le bogoss mate la brune et, tout en penchant légèrement la tête, lui fait signe de le rejoindre. Ça me paraît tellement gros que je me dis que ça ne va jamais marcher, que ça ne peut pas marcher, que ça ne doit pas marcher, que même son charme de fou n’a pas le pouvoir, ni le droit d’emballer de cette façon.

    Crois-tu, mon Nico, tu es loin d’avoir tout vu ! Une seconde plus tard, je vois la nana amorcer lentement mais assurément une manœuvre d’approche de beau brun. Elle prend son temps, elle semble dériver imperceptiblement, tout en continuant à danser et à lui lancer des regards de plus en plus appuyés.

    Franchement, ce mec n’est juste pas possible.

    La manœuvre de la brune se poursuit. Jérémie balance un nouveau sourire, un sourire rempli d’une étincelle lubrique incandescente. Un petit je-ne-sais-quoi dans le regard de la nana, suivi d’un mouvement des lèvres, semble confirmer que le charme du beau mâle a fait son effet.

    Oui, elle est complètement sous son charme, elle ne le quitte plus du regard, elle le dévore littéralement des yeux, et ce sont des yeux remplis d’un désir brûlant.

    En fin de compte, je pense que Jérémie préfère les brunes, alors c’est cette petite brune qui cette nuit aura la chance de se faire défoncer par le plus beau mâle de Toulouse.

    Ça, c’est ce que j’imagine. Mais les surprises ne sont pas du tout terminées ! Pendant que la brune approche, aimantée par son charme ravageur, le beau brun laisse à nouveau glisser son regard sur la piste, jusqu’à la nana blonde. Et là, même geste en penchant légèrement sa tête, même signe pour l’inviter à le rejoindre, même sourire à l’étincelle lubrique.

    Je me dis que ce coup-ci ça ne va pas marcher, car ça serait vraiment trop. Et pourtant, la blonde balance à son tour un grand sourire tout aussi coquin, elle sort carrément de la piste, elle contourne la foule. Et, sans quitter le bobrun des yeux, elle s’approche de lui.

    Jérémie semble avoir pris le contrôle total et inconditionnel de chacun des esprits des deux nanas, exploit réalisé en passant par la porte du désir, cette porte enfoncée par son charme incroyable. Il n’y a pas à tortiller, Jérémie est le maître, le maître du jeu, le maître charmeur.

    Non, Jérémie n’était pas en train d’emballer une nana, il était en train d’en emballer deux ! Il est parti pour un plan à trois, ou quoi ?

    En voyant Jérémie lever ces deux nanas avec cette facilité déconcertante, je me surprends à l’imaginer faisant le même numéro dans une boîte comme le On-Off ou le Shangay, devant des mecs qui aiment les mecs. Ça va de soi que là aussi ça marcherait comme du feu. Et l’idée me semble particulièrement insupportable.

    Alors, si moi je ne peux pas l’avoir, je préfère encore le voir draguer des nanas au KL. Imaginer sa queue magnifique s’enfoncer dans une chatte, ça me donne envie de gerber, mais ça ne me détruit pas. Je ne peux pas lui offrir ce que peut lui offrir une nana. Je peux lui offrir autre chose, mais pas ce qu’il cherche. Mais je serais vraiment contrarié qu’il se tape des mecs, alors que moi je ne peux pas l’avoir.

    Presque au même moment, comme dans une chorégraphie millimétrée, les deux nanas grimpent les marches de l’estrade, l’une côté droit, l’autre côté gauche, les conduisant en haut de l’estrade, auprès de l’objet de leur désir.

    Alleeeeez, merde à la fin ! Mais réveillez-vous, les nanas ! Il doit bien y en avoir une de vous deux qui va trouver son attitude de petit macho vraiment énervante ! Putaaaaaaiiiiiiin ! Il faut que l’une ou l’autre, vous l’envoyiez chier ! Son charme ne peut pas avoir ce pouvoir absolu ! C’est hallucinant !

    Hélas, tout se passe comme dans les plans du bobrun, les nanas capitulent devant sa bogossitude conquérante.

    Le bobrun se penche à l’oreille de l’une, puis il en fait de même avec l’autre. Je ne sais pas ce que ce petit con vient de leur balancer, mais à en juger par leurs expressions, et par le sourire que les deux nanas échangent entre elles, il semblerait que mon Jérémie soit en passe de transformer son essai.

    Un plan à trois, voilà le tableau que je me fais désormais à propos de la suite des évènements. Je ne vais pas tarder à découvrir que mon tableau est incomplet. Car il manque un dernier élément, un élément de taille.

    Jérémie tourne la tête vers un coin de la piste. Les nanas suivent son regard. Un peu dissimulé dans la pénombre du bord de piste, bière à la main, voilà le beau Thibault, le regard à la fois amusé et charmeur.

    Jérémie descend de l’estrade suivi par ses deux proies d’un soir : la chasse a été bonne, il a ramené quantité de gibier, il en a même ramené pour son pote.

    Lorsque les deux rugbymen se rejoignent, ils échangent quelques mots. Je donnerais cher pour entendre ces mots.

    Un instant plus tard, l’échange de bises avec le pote du bobrun qui vient de l’emballer est l’occasion pour la blonde de poser quelques mots à son oreille. Le sourire de Thibault qui s’en suit dégage une lumière sensuelle à couper le souffle. C’est beau un mec qui commence à s’exciter.

    Ça y est, le tableau est complet, effroyablement complet. Non, ce n’est pas un plan à trois que le beau brun envisageait, mais plutôt un plan à quatre avec son pote Thibault. Ça, vraiment, je ne m’y attendais pas.

    Devant le tableau de ces jeunes gens impatients de s’envoyer en l’air, je ressens un puissant sentiment de frustration et de malaise m’envahir. Jérémie va baiser des nanas, avec son pote Thibault, ils vont se retrouver tous les deux nus, dans le même lit, ils vont se regarder l’un l’autre en train de baiser. Comme je voudrais être à la place de Thibault, ne serait-ce que pour mater Jérém en train de prendre son pied, à défaut d’être à la place de la nana qui va se taper Jérémie !

    La musique tape à fond dans la salle, tout comme mon cœur dans ma poitrine, déchiré comme je le suis entre l’incroyable puissance de cette scène et l’ampleur de ma frustration.

    Ce n’est qu’à ce moment précis que je réalise que mes pieds ont dû avancer tout seuls alors que mon esprit était ailleurs, que je suis carrément sur le bord de la piste, complètement à découvert, à la portée du regard de mon Jérémie.

    Et ça ne rate pas, à un moment, son regard brun s’enfonce dans le mien. Pendant un instant, nous nous fixons sans ciller. Et alors que mes yeux doivent exprimer ma déception et ma jalousie, les siens affichent une expression fière et triomphante.

    Puis, pendant qu’il roule une pelle à la brune, son regard semble chercher le mien, avec une attitude de petit allumeur insolent. Mais peut-être que je ne me fais que des films.

    Je les regarde, tous les quatre, les mecs devant, les filles derrière, en train de se diriger vers la sortie de la boîte. Je mate tristement le t-shirt orange et le t-shirt gris, je ne peux détacher mon regard des deux potes jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans la pénombre de la salle, comme engloutis par la foule, par la musique entêtante, happés par la nuit, par la partie de jambes en l’air qui se profile.

  • JN01018 Jérém, moi et l’autre

    JN01018 Jérém, moi et l’autre

    Après cet intense moment au match de rugby, le week-end s’écoule comme toujours, avec une lenteur désespérante, la lourde lenteur de l’attente.

    Time goes by, so slowly/For those who waits

    Mais le pire de tout, c’est le dimanche après-midi, c’est vraiment le moment le plus mortel, surtout quand on n’a rien à faire ou rien envie de faire, et certainement pas de réviser, du moins au sens propre.

    Oui, le dimanche après-midi est un enfer d’ennui, notamment quand on ne peut pas faire la seule chose qu’on aurait envie de faire, en l’occurrence faire l’amour, toute la journée durant, avec un beau garçon.

    Heureusement, à la suite de l’envoi d’un message de détresse, Élodie accepte de passer un moment avec moi, en ville.

    « Ça ne va pas fort, cousin ? ».

    Elle me connaît par cœur, je ne peux rien lui cacher.

    « Pas vraiment… ».

    « C’est à cause du beau brun… ».

    « C’est ça… ».

    « Vas-y, dis-moi, qu’est-ce qu’il se passe ? ».

    « Il me manque, le week-end c’est atroce… ».

    « Mon pauvre cousin… je vais te dire un truc dur qui va certainement pas te plaire, mais c’est ce que je pense… ».

    « Vas-y ma cousine, au point où j’en suis… un peu de réalisme ne me fera pas de mal… ».

    « Tu sais bien que même s’il couche avec toi, ce mec reste hétéro… »

    « Je sais, oui… ».

    « Tu sais aussi que très vraisemblablement il couche toujours avec des filles, et qu’il ne changera pas de bord d’un claquement de doigts… ».

    « Oui, je sais… ».

    « Surtout un mec aussi en vue que lui… ».

    « Oui, oui… ».

    « Tu joues à un jeu dangereux, mon cousin. Aujourd’hui il a envie de s’amuser avec toi, mais un jour il n’en aura peut-être plus envie. Parce qu’il aura trouvé un autre amant, ou parce qu’il se sera maqué avec une nana… Et ce jour-là, mon cousin, il te laissera tomber comme une merde ! Et tu vas avoir très très mal… ».

    « Je sais ça aussi… ».

    « Tu mérites mieux que ça, mon cousin, mieux que d’assouvir ses envies et ses fantasmes dans l’ombre. Tu es plutôt beau garçon, et je suis sûre qu’il y a plein de beaux garçons qui ne demandent qu’à sortir avec toi. Mon cousin, tu es gay, et tu as besoin d’un mec comme toi, un mec avec qui construire une relation, pas un hétéro qui se sert de toi juste pour se soulager… ».

    «Tu as raison, ma cousine… ».

    « Désolée si mes mots sont crus… ».

    «Ils sont justes, et tu as raison, je le sais… Mais il me manque tellement, je n’arrive pas à arrêter de penser à lui… Et à part lui, aucun garçon ne me fait envie… ».

    « Tu étais amoureux de lui déjà bien avant de coucher avec… ».

    « Je crois bien que oui…»

    Dimanche 20 mai, 23h49.

    Je viens tout juste de me mettre au lit, lorsque mon portable se met à vibrer. Un sms vient d’arriver. Un 06 inconnu. Je sens le cœur bondir dans ma poitrine. J’ouvre le message et je n’en crois pas à mes yeux :

    « Vien à l’apart depche».

    Mais ce ne peut être que mon Jérém ! Le message a beau être bourré de fautes, j’arrive quand même à comprendre l’essentiel, à savoir, qu’il a envie de me voir, et certainement de me baiser, là, tout de suite.

    Je suis trop content qu’il se soit ravisé, qu’il m’envoie un message pour m’inviter chez lui. J’ai trop envie de lui. Ainsi, ma réponse relève du réflexe pavlovien :

    « Chez toi dans 15 minutes ».

    Excité comme pas possible, je bondis de mon lit, je passe un t-shirt, un pull, j’enfile jeans et baskets, et je me faufile hors de chez moi, comme un chat, en essayant de ne pas réveiller mes parents.

    La nuit fraîche de ces premiers jours de juin caresse ma peau, et provoque en moi une violente érection.

    Depuis que je lui ai laissé mon 06, jamais je n’avais pensé qu’il s’en servirait. Je réalise que, du coup je viens d’avoir son propre 06. J’en suis si fier et heureux, j’ai une fois de plus l’impression de détenir les codes de l’arme nucléaire.

    Je sauvegarde précieusement ce numéro dans mon répertoire. Bien que, je le sais déjà, cette suite magique de dix chiffres, capables de me « rapprocher de lui » avec la simple pression d’une touche, s’est immédiatement gravée dans ma mémoire. A tout jamais.

    En route, je relis au moins 10 fois son message.

    J’ai des papillons dans le ventre, je suis si heureux de le retrouver, impatient de découvrir sa tenue, de découvrir son boxer, de le descendre, de humer son odeur de mâle, l’odeur de sa queue. Je suis impatient de découvrir ce qu’il a envie que je lui fasse et/ou ce qu’il a envie de me faire.

    Une légère brise caresse mon cou et mon visage, ma peau est parcourue par des frissons incessants, mes sens sont en éveil maximal. Mes tétons frottent contre mon t-shirt et dans mon boxer, la trique ne cesse de monter. Dans ma bouche et dans mon entrejambe, l’envie de lui est brûlante. Je ne sais même pas ce que j’ai envie de lui faire en premier, tout ce que je sais, c’est que j’ai envie de le faire jouir comme jamais.

    Je suis devant la porte de son immeuble, elle est fermée à cette heure-ci. Mon cœur bat à tout rompre, j’ai l’impression qu’il va bondir de ma poitrine, et que je vais tomber raide.

    J’appuie sur le bouton Jérémie T, et la serrure électrique se déverrouille dans la seconde. Je monte les escaliers quatre à quatre, j’arrive devant sa porte, je tapote discrètement.

    Le battant s’ouvre, et le bogoss est là, torse nu et short molletonné, la clope au bec, un mini pansement collé à l’arcade sourcilière droite, par ailleurs un brin enflée. Des traces de coups inédites ont fait leur apparition sur son torse de malade.

    Ah putain ! Pendant le match du week-end, il a encore dû se faire cogner. Mais qu’est-ce qu’il est sexy ce petit pansement !

    Le parfum de son déo « bien à mec » se dégage copieusement de son torse nu et me donne envie de tout avec lui.

    Mais avant tout de le sucer, putain qu’est-ce que j’ai envie de le sucer ! Et tant pis si un jour, vraiment, le dessin de ses abdos sera imprimé sur mon front.

    « Salut ! » je lui lance.

    « Rentre… ».

    Son haleine sent l’alcool, son attitude ressemble à celle d’un mec éméché en fin de soirée, qui a juste envie de tirer son coup pour se vider les couilles. Charmant qu’il ait pensé à moi pour ce rôle de dépanne-quéquette.

    Mais une surprise m’attend au tournant. Très vite, je réalise que le bobrun n’est pas seul.

    Un autre mec est en train de fumer dans l’entrebâillement de la porte vitrée donnant accès à la terrasse. Pareil pour lui, même tenue que Jérém, torse nu et short.

    L’inconnu est plutôt mignon, c’est le genre de petit mec tout juste la vingtaine, brun, avec des lunettes et un look un peu intello sexy, une petite barbe brune de trois jours, des petits yeux canaille, un regard profond, malicieux, un physique élancé, pas trop musclé mais avec des pecs bien dessinés, quelques petits poils entre les tétons.

    Mais, bordel, c’est qui ce mec ? Un pote ? Un coéquipier ? Est-ce qu’ils couchent ensemble ? Si c’est le cas, pourquoi m’avoir appelé ? Franchement, à côté d’un mec comme lui, je ne fais pas le poids.

    Le mec me dévisage à son tour avec ses petits yeux lubriques.

    « Lui c’est Guillaume… » j’entends Jérém lâcher à la va vite « et lui c’est Nico… ».

    La situation est bizarre, je n’ai franchement pas envie de dire « Enchanté de faire ta connaissance », ni de lui serrer sa main. Pourtant, c’est ce que je fais.

    Après les présentations, un long silence s’installe, plutôt gênant.

    Jérém écrase son mégot, il éteint la lumière, plongeant la pièce dans une pénombre adoucie par la réverbération des illuminations publiques. Le vent amène à mes oreilles le brouhaha des jeunes qui font la fête sur le trottoir, devant un bar, un peu plus loin dans la rue.

    « Maintenant que les présentations sont faites, vous allez me sucer, tous les deux… » lâche le petit con.

    Ah, rien que ça…

    Sur le coup, je suis abasourdi par ses mots. Ce qui ne semble pas être le cas de ce « Guillaume ». Ce « Guillaume » qui devait connaître les plans de Jérém avant mon arrivé.

    Mais bon sang, il sort d’où ce « Guillaume » ?

    Alors que je suis toujours sous le « choc » de ma surprise, Jérém a déjà posé son short molletonné, sous lequel se cachait directement son manche tendu. Guillaume a quitté ses lunettes et il est déjà à genoux, la queue de Jérém dans la main. Et bientôt dans sa bouche.

    Guillaume commence à sucer Jérém, et le reflet du plaisir s’affiche immédiatement sur le visage de ce dernier. Jérém prend son pied et il me regarde, il guette ma réaction.

    Dans ma tête, c’est la tempête. Pourquoi il me fait ça ? Est-ce que je ne ferais pas mieux de repartir ? Est-ce que qu’un plan à trois fait partie du « tout » que j’étais motivé à offrir à Jérém en courant vers son appart? Au fond de moi, j’ai envie de partir.

    Mais comment partir sans regrets, en le laissant prendre son pied, seul, avec ce Guillaume ?

    Un instant plus tard, à genoux dans la pénombre, j’avale cette poutre bien raide qu’il vient d’ôter de la bouche de Guillaume et de présenter devant mes lèvres.

    Partagé entre excitation de me taper un mâle aussi convoité et la jalousie de réaliser que je ne représente pour lui qu’une facette non exhaustive de sa sexualité, je m’applique pourtant pour le rendre fou de plaisir, je tente de me surpasser dans la tentative désespérée de rendre mes caresses tellement uniques et intenses qu’il trouverait les autres, toutes les autres, y compris celles de Guillaume, fades et insipides. Je veux qu’il n’ait plus envie que de moi. Très con, j’en conviens.

    Je saisis ses fesses avec mes mains, je les saisis pour faire avancer son bassin et pousser sa queue au plus profond de ma gorge. Je suis au bord de l’étouffement mais Jérém a l’air d’apprécier.         

    Le fait de le sucer dans la pénombre est à la fois frustrant et excitant. Quand on a la chance de sucer un mec pareil, quel dommage de ne pas avoir l’image !

    Pourtant, à bien regarder, il y a du bon dans cette privation de la vue. Très vite, je me rends compte que mes autres sens se liguent pour compenser l’absence du sens dominant.

    Mon odorat est enivré par son parfum et par les odeurs de mâle qui se dégagent de sa bite. Ma peau, mon visage, mon cou se délectent de cette exposition délicieuse à la chaleur dégagée par la peau de son bas ventre. Ma bouche et ma langue se régalent de la présence de sa queue.

    Quant au toucher, c’est magique ! Mes doigts deviennent mes yeux, se baladant sans retenue sur ses tétons, ses pecs, ses abdos à la fermeté impressionnante, ses hanches, ses fesses, ses cuisses (mais comment est-ce possible d’être aussi bien foutu ?).

    En l’absence d’image, je suis bien plus tactile qu’à mon habitude. Et, cerise sur le gâteau, cette nouvelle approche a l’air de ravir mon Jérém.

    Je note dans ma tête qu’à l’avenir, même avec la lumière, il me faudra peloter davantage mon adorable, insupportable beau brun. Car il kiffe ça.

    Comme quoi, devant l’obligation de nous adapter à une situation imprévue, on découvre souvent des solutions inattendues qui nous ouvrent bien des horizons.

    Jérém sort de ma bouche et il nous bifle, l’un après l’autre, avec sa queue tendue.

    Lorsque le bobrun fourre à nouveau son manche dans la bouche de Guillaume, je me sens bouillir de l’intérieur. Mais c’est qui ce Guillaume à la fin ? Je ne sais rien de lui, à part qu’il est bien trop mignon et qu’il est en train de sucer le mec que j’ai moi aussi envie de sucer, en l’approchant dangereusement de l’orgasme. Ma jalousie et ma frustration grandissent de seconde en seconde.

    Au bout d’un petit moment, Jérém extirpe sa queue de la bouche de Guillaume et va s’allonger sur le lit.

    Guillaume est plus rapide que moi et finit par s’accaparer à nouveau la queue de Jérém. Je me retrouve ainsi, frustré et jaloux, à regarder mon bobrun prendre son pied sous les assauts de la bouche affamée de cet inconnu.

    « Suce-moi les tétons… » je l’entends me balancer.

    Décidément, ce mec ne perd jamais le nord. J’adore qu’il me réclame des trucs, et je m’exécute avec plaisir, même si cela équivaut à l’exciter encore davantage et à contribuer à envoyer l’étincelle qui entraînera l’explosion de sa jouissance dans la bouche de ce petit con qui est en train de le sucer à ma place.

    En effet, dès que mes lèvres et ma langue se posent sur son téton (alors que mes doigts agacent le deuxième), je l’entends prendre d’amples inspirations, témoignant de la montée de son plaisir.

    Ce moment d’extase dure un petit moment, jusqu’à ce que Jérém se dégage de nos caresses. Le bogoss sort du lit presque d’un bond. Un instant plus tard, il se tient là, debout devant nous, dans sa nudité spectaculaire, les mains sur les hanches, le dos en arrière, sa queue pointant le zénith. Il nous toise, l’air fier de sa domination sexuelle non plus sur une nana, non plus sur un mec, mais sur deux mecs, deux mecs à genoux sur son lit, attendant de connaître son bon vouloir et de s’y conformer.

    Sacré petit con. Mais putain qu’est-ce qu’il est sexyyyyyyyyyyy !!!!!!!!!!!!!!!

    Un instant plus tard, Guillaume est à genoux sur le sol, la tête contre le mur. Jérém se met face à lui, glisse la queue entre ses lèvres, il prend appui au mur avec ses deux mains, et il commence à baiser la bouche de ce Guillaume.

    C’est une position qui ressemble à s’y méprendre à celle dans laquelle il s’était installé lors de notre toute première « révision », juste avant de me remplir la bouche de sa semence. Je regarde ce Guillaume en train d’offrir du plaisir à Jérém, sans vraiment savoir quel rôle jouer. J’ai l’impression que Jérém ne pense désormais qu’à jouir et qu’il m’a laissé sur le carreau.

    C’est en matant le cul musclé de mon bobrun, que je trouve l’inspiration. Un instant plus tard, mes mains saisissent et écartent ses fesses si fermes, je plonge mon visage pour y glisser ma langue. Elle bondit de ma bouche, elle court tout droit au but, vers cette rondelle magnifique, bien offerte à mes caresses buccales.

    Je suis excité de sentir Jérém frissonner sous les vagues d’un plaisir intense et inédit, un plaisir amené par l’action combinée de deux bouches s’occupant de sa sexualité. Jamais on n’a dû le sucer et lui bouffer le cul en même temps, et le mec a l’air d’apprécier rudement le traitement.

    « Putain, les mecs, c’est boooon… j’vais jouir… ».

    « J’vais jouir ». Est-ce que le bonheur d’entendre une bombasse comme Jérém annoncer l’explosion son plaisir n’est pas un plaisir en soi, un plaisir ultime ?

    Le bogoss prend une longue inspiration, avant de se lâcher :

    « Oui, oui, oui, comme ça, ça vient, ça vient… aaaah putaaaain ! ».

    Après s’être vidé dans la bouche de Guillaume, Jérém se dégage vite, il part en terrasse fumer sa clope, sans même prendre la peine de se rhabiller.

    Guillaume se relève, et il fonce dans la salle de bain. Je l’entends clairement recracher, avant de faire couler de l’eau et se rincer la bouche à plusieurs reprises.

    Comment peut-on recracher, quand on a la chance de recevoir ce cadeau, la semence d’un mec si canon ?

    Guillaume revient de la salle de bain avant que Jérém ne revienne de sa clope. La situation fait que je n’apprécie pas vraiment ce mec, mais force est de constater qu’il est vraiment beau, avec un physique et une petite gueule vraiment faits pour l’amour, lui aussi.

    Je me demande toujours d’où il sort ce type, s’il est gay, comment il connaît Jérém, si c’est un pote à lui, si c’est un autre bi, comme lui, si c’est un mec à nana qui aime de temps à autre se taper un mec pour changer d’horizon, lorsqu’il est un peu éméché. Je me demande aussi et surtout s’ils ont déjà baisé ensemble, s’ils vont se revoir et baiser encore…

    Guillaume s’allonge sur le lit, à côté de moi. La cigarette de Jérém paraît s’éterniser et je ne vois vraiment pas de quoi je pourrais causer avec ce type.

    C’est ce dernier qui se charge de rompre la glace, chuchotant à moitié pour ne pas être entendu par le maître des lieux.

    « Ça fait longtemps que tu baises avec mon cousin ? ».

    Son cousin ! Ah non, celle-là je ne l’avais pas vue venir !

    « Bah, quelques semaines… Et toi ? ».

    « C’est compliqué, un coup il veut, un coup il ne veut pas… mais je le suce, juste… ».

    Jérém revient enfin de sa clope et, putain !Il bande à nouveau !

    Le bogoss nous toise, le petit con sait qu’il est face à deux mecs qui ont envie de lui à se damner. Son regard nous perce à jour, tout aussi bien Guillaume que moi, il nous déshabille de la tête aux pieds, pénètre dans nos esprits jusqu’à en lire les moindres secrets, les moindres désirs, les moindres envies. En fait, j’ai comme l’impression que ce mec, bien avant de me baiser pour de vrai, me baise avec son regard. Un simple regard, et je suis à lui.

    C’est peut-être à cause de ce corps de fou, de cette attitude de jeune mâle qui ne doute de rien, ou alors de sa vigueur, de son endurance sexuelle. Ce mec me fait penser à un vrai petit taureau, puissant et sauvage, plein de jus et de testostérone.

    Un instant plus tard, Jérém glisse une capote sur son manche bien tendu et il s’enfonce entre les fesses de son cousin, lentement, inexorablement.

    Je regarde le bonheur s’afficher sur son visage – les paupières plissées, la bouche entrouverte – au fur et à mesure qu’il prend possession de cet autre trou chaud et serré.

    Guillaume frémit à son tour, impatient de se faire défoncer par son cousin. Et lorsque le bobrun commence à le pilonner, le petit con tourne presque instantanément le visage dans ma direction, et il me regarde droit dans les yeux. Putain de petit merdeux qui semble prendre un sacré plaisir à se faire baiser par Jérém et à me voir laissé sur le carreau !

    C’est bon, de se faire baiser par un mec comme Jérém, hein ? C’est bon de se laisser soumettre par une virilité aussi débordante, hein ?

    En regardant Guillaume secoué par les coups de reins de son cousin, vibrant de plaisir, je réalise que le plaisir du passif est un plaisir qui se passe tout aussi bien dans la tête que dans le corps. Dans le plaisir du passif, le plaisir du mec actif est un ingrédient fondamental, le plus exquis et le plus parfait des plaisirs.

    Quant à Jérém, qu’est-ce qu’il est sexy, en train de sauter ce mec ! Je le regarde, en train de prendre son pied, sans se poser de questions, sans aucun état d’âme, et je suis à la fois jaloux et presque admiratif de son culot.

    Et malgré son insupportable comportement de macho ne se souciant que de ses envies à lui, qu’est-ce que c’est beau de le voir tout tendu à la recherche de son plaisir !

    Je le regarde poser ses mains à plat sur les fesses de Guillaume, prendre appui dessus, se tenant droit comme un « I », faisant osciller son bassin avec des mouvements de plus en plus rapides, de plus en plus puissants. C’est beau à pleurer !

    Puis, à un moment, le bobrun prend une inspiration bien profonde. Je connais la musique, son orgasme approche. Mais putain, il ne va quand même pas déjà jouir, pas encore en lui !

    Et alors que je commence à désespérer de pouvoir sentir en moi ses coups de reins, il se déboîte de son cousin, il arrache la capote. Un instant plus tard, ses mains écartent mes fesses, une goutte de salive tombe dans ma raie. Et son gland se presse contre ma rondelle. Jérém vient en moi. Tout juste sorti de Guillaume, il vient en moi, s’enfonçant profondément, jusqu’à la garde. Après s’être bien chauffé entre les fesses de son cousin, c’est en moi qu’il veut jouir ! Putain de mec !

    Mais qu’est-ce que je suis heureux de le sentir en moi ! Et qu’est-ce que je suis heureux de savoir qu’il veut jouir en moi !

    Sans davantage de préliminaires, le bogoss accroche ses deux mains à mes épaules et commence à me tringler. Je seconde ses coups de reins avec des oscillations de mon bassin, ce qui semble ravir le beau mâle, si je me fie à certains ahanements bruyants accompagnant mon initiative.

    Voilà le vrai bonheur, chercher à faire toujours davantage plaisir à un beau garçon, trouver le moyen de le surprendre, de le gâter à chaque fois un peu plus.

    Guillaume nous regarde faire. Et quel bonheur, là aussi, de croiser son regard jaloux de ti con !

    Je sais que le bobrun n’est pas loin de venir et je me dis qu’il va bientôt me faire ce cadeau, me remplir de sa semence si convoitée.

    Mais il ne faut jamais essayer de prévoir les intentions de Jérémie, je devrais le savoir désormais. Ainsi, à un moment, tout s’arrête net. Le bobrun sort de moi, il se branle vigoureusement. Et alors que son orgasme se manifeste par des râles difficilement étouffés, des jets chauds et espacés atterrissent tour à tour sur mes fesses et sur celles de Guillaume.

    Un instant plus tard, Jérém sort fumer sur la terrasse. Je le regarde, dans la pénombre, le dos incliné, les bras appuyés au parapet, complètement nu, ses fesses musclées exposées à ma vue. Il est à tomber !

    Guillaume disparaît dans la salle de bain. J’entends de l’eau couler : il est en train de se doucher.

    Je suis terriblement excité. J’ai envie de jouir. Je me branle. Je sais que je n’ai pas besoin de me branler longuement pour jouir. Et je jouis, très vite, très fort.

    Lorsque je reviens à moi, je suis surpris de voir le bobrun, désormais appuyé au montant du cadre de la porte fenêtre, en train de me regarder.

    Mais Guillaume revient à cet instant précis, et Jérém repart en terrasse.

    Sans un mot, sans un regard, « le cousin surprise » ramasse ses vêtements par terre. Le silence qui règne dans la pièce, se combine à celui qui monte de la rue, déserte à cette tardive, et il devient assourdissant.

    Guillaume enfile une petite chemise à grands carreaux noirs et blancs, il passe ses petites lunettes design et sexy.

    « Je vais y aller » il annonce, sans vraiment attendre une réponse.

    « Salut » fait Jérém.

    « Salut » je lance à mon tour, machinalement.

    Guillaume vient de quitter l’appart et j’en profite pour passer moi aussi à la douche.

    Me voilà une nouvelle fois dans ce lieu magique, shooté par de délicieuses petites odeurs de mec et de gel douche, comme hypnotisé par la vision de tous ces petits objets, rasoir, gel, déo, parfum, brosse à cheveux, brosse à dent, qui contribuent à faire d’un bogoss un bogoss.

    Je prends ma douche et je garde le meilleur pour la fin, un petit détour olfactif dans la panière à linge, en m’attardant pendant un petit moment à bien aspirer un boxer qui semble plus odorant que les autres.

  • JN01017 Souvenir de Jérém (anniversaire chez Thomas)

    JN01017 Souvenir de Jérém (anniversaire chez Thomas)

    (Décembre 2000 : moins de six mois avant « première révision »).

    Souvenir d’un soir d’hiver de l’année de terminale, lors d’une fête d’anniversaire chez Thomas, un camarade de lycée.

    Souvenir précis du tube « Music » de Madonna qui résonne dans la chaîne hi-fi. Souvenir de Jérém, une énième bière à la main, la cigarette au bec, qui s’approche de moi et vient me parler, l’une des rares fois depuis le début du lycée.

    « Tu t’amuses ? » il me lance.

    « Oui, ça va… » je réponds, intimidé par sa proximité et mal à l’aise vis-à-vis de son alcoolémie avancée.

    Car le bogoss est torché grave. Je le vois à sa façon de se tenir, titubante. Je le sens à son haleine alcoolisée (odeur qui ne m’est pas désagréable en soi, tout comme l’odeur de la cigarette, faisant émerger en moi une très forte envie de goûter ces saveurs directement à ses lèvres). Je le perçois au son de sa voix, comme éraillée, laissant deviner un état de conscience altérée où certaines inhibitions de langage sont prêtes à sauter. J’ai un peu peur de ce qu’il pourrait me sortir dans cet état d’alcoolémie.

    « Tu mates qui ce soir ? » il me balance à brûle pourpoint.

    « Comment ça ? » je fais l’innocent, alors je me fais chier depuis le début de la soirée et que mon activité principale a été de mater les deux bogoss de la soirée, à savoir, Jérém lui-même, et son pote Thomas.

    « Je t’ai vu…tu mates Thomas… ».

    Putain, il l’a remarqué ! C’est que je ne suis pas assez discret, et que ça se voit…

    « Arrête de raconter n’importe quoi, t’as trop bu» je tente de me défendre, alors que j’ai envie de lui dire que des deux, c’est lui que j’ai maté le plus, et de loin.

    « Tu le kiffes ? » il insiste, l’alcool pas vraiment méchant mais quand même bien relou.

    Je me tais, en espérant qu’il arrête ses conneries. Mais le bogoss persiste :

    « T’as vu comment il est gaulé ? Regarde ses bras, ses épaules, ses pecs. Il est mignon, n’est-ce pas ? Je veux dire…toi tu dois le trouver mignon…enfin… je sais que les filles le trouvent mignon… ».

    Son délire me met super mal à l’aise. Pourtant, je trouve quelque chose de profondément touchant dans le fait de déceler comme une sorte de jalousie vis-à-vis du physique d’un autre gars, un petit complexe chez un mec d’habitude si sûr de lui.

    C’est le genre de petit miracle qui se produit parfois lors de soirées bien alcoolisées. Au fil des heures, certaines barrières finissent par tomber, les langues se délient. Et il arrive ainsi que l’aveu d’une petite faiblesse, vienne rendre un charme comme le sien un peu plus humain.

    Et lorsqu’on a la chance d’assister à cela, de voir et d’entendre un p’tit con qui doute, lorsque la sexytude et la fragilité se mélangent, là c’est comme la nitro et la glycérine qui se rencontrent : à un moment, ça fait boom ! Et là, au-delà de mon malaise, ça fait grave boom, dans ma tête, dans ma poitrine. Boooooom !

    Je ne sais plus où j’habite, j’ai envie de le câliner, de lui donner du plaisir, encore le câliner, et encore lui donner du plaisir, je ne saurais même pas par où commencer.

    Enfin, si, j’ai envie de commencer par le rassurer.

    Oui, Thomas est peut-être un brin plus musclé que toi. Mais toi, toi tu as un physique de dingue, aux proportions parfaites, une gueule d’enfer et un charme de fou, ce regard brun et sexy que lui il n’a pas ! Bien sûr, Thomas est attirant. Mais toi, il n’y a pas de mots pour te décrire. Toi, tu es juste aveuglant, tu es bien plus charmant et charismatique que lui. La preuve en est que c’est toi le mec le plus populaire du lycée.

    Thomas n’est qu’une « façon » de m’aider à arriver au bout d’une soirée morose, d’occuper mon regard lorsque tu n’es pas dans mon champ de vision. Mais toi, Jérém, tu es la plus belle « chose » que je n’ai jamais vue.

    Voilà ce que je voudrais savoir te dire, tout simplement, à la fin de ta tirade alcoolisée : «tu es juste le mec le plus canon que je connaisse ! ».

    Ce sont les mots qui me viendront, comme une évidence, un peu plus tard dans la soirée, chez moi ! Question timing, je n’ai jamais été bon.

    Et alors que je ne sais pas comment réagir à ses mots, le bobrun revient à la charge.

    « Entre moi et Thomas… » je l’entends bafouiller « si tu étais une meuf… je veux dire… ».

    « Mais je ne suis pas une meuf… » je me défends, sans bien savoir où il veut en venir.

    Le bogoss marque une pause, il respire profondément, ses pensées semblent tenter de se dégager des vapeurs qui embrouillent et libèrent son esprit, tout à la fois.

    « Mais si t’étais une meuf… » il insiste, avec le débit de parole lent d’un mec qui décuve: « entre lui et… moi… ».

    Je ne sais toujours pas où il veut en venir. Ou, plutôt, je ne veux pas le savoir. Je suis grave mal à l’aise.

    J’évite de le regarder, mais je sens sa présence à travers l’odeur de la fumée qu’il expire, je sens son regard sur moi, perçant, désinhibé.

    Le bogoss alcoolisé ne lâche pas l’affaire.

    « Je te cause… » il revient à la charge, tout en claquant la paume de sa main sur mon épaule.

    « Quoi ? » je réagis, feignant d’être agacé, alors que ce petit contact, même amorti par mon pull, me fait un effet de dingue.

    « Entre moi et Thomas » il reprend, avant d’assener le coup de massue : « … tu sucerais qui ? ».

    Ses mots claquent dans ma tête comme un coup de fusil. Je réalise tout juste ce que je viens d’entendre. J’ai chaud, j’ai envie de partir loin, très loin. Dans ma tête, la réponse est claire, pourtant inavouable.

    « T’as déjà vu une queue ? » il me balance, sans se gêner.

    Heureusement, l’air de « Joyeux anniversaire » retentit dans le grand salon, un gâteau apparaît, me tirant de cette situation troublante.

    Ce petit échange avec le beau brun m’a bien secoué, j’en tremble, j’ai les jambes en coton, j’étouffe, j’ai la tête qui tourne. Je ne tarde pas à rentrer chez moi.

    Dans mon lit, je me branle en regrettant de ne pas avoir su trouver le bon mot, pour ne pas avoir su flatter son ego de mâle, pour ne pas avoir su livrer tout simplement mon ressenti, cette attirance qui me ravage depuis si longtemps. Je me branle pour faire taire la frustration que je ressens face à mon incapacité à saisir sa provoc’ et à lui dire clairement que, bien évidemment, c’est lui que je voudrais sucer. C’est ce qu’il voulait entendre. Si j’avais été honnête avec lui, il aurait peut-être osé franchir le pas. Qui sait, après tout, peut-être que Jérém est le genre de mec qui après trois bières n’est plus si hétéro pur et dur que ça.

    Mais dès que je jouis, une grande partie de mon trouble disparaît. Dans mon esprit, ces quelques mots de Jérém (qui m’ont tant secoué sur le moment) sont à mettre à parts égales sur le compte de l’alcool et sur celui d’une moquerie de mauvais goût. Je me dis qu’il avait bu et qu’il voulait juste se payer ma tête.

    Qui sait ce qui se serait passé si je lui avais effectivement dit que j’avais envie de le sucer. Peut-être qu’il l’aurait mal pris, ou qu’il l’aurait balancé aux autres camarades.

    Peut-être, peut-être pas. Mais à quoi il joue, ce p’tit con ?

    P’tit con, certes, mais p’tit con tellement sexy !

  • JN01016 Jérém au rubgy

    JN01016 Jérém au rubgy

    Après cette pipe vite fait chez lui, le reste de la semaine s’écoule sans que le bobrun ne me convie à une nouvelle « révision ».

    Le vendredi soir arrive très vite, trop vite, le week-end avec. Je déteste le week-end, ces deux jours qui m’empêchent de le voir. C’est le cas depuis le début du lycée, depuis le premier jour où son existence a croisé la mienne. Mais ça l’est d’autant plus depuis le jour où sa sexualité a croisé la mienne.

    Je garde quand même mon portable tout près de moi, en vérifiant à chaque minute mes messages. Désormais, il a mon 06, il peut s’en servir, si l’envie lui en prend. Même si le bogoss m’a bien dit qu’il n’appellerait pas, je garde espoir. J’espère pour rien.

    D’autant plus que son week-end va être bien rempli. Entre le rugby, les troisièmes mi-temps, la sortie du vendredi soir, celle du samedi soir, celle du dimanche soir, la baise du vendredi soir, celle du samedi soir, celle du dimanche soir, le bobrun ne va pas chômer.

    Je sais à quel point il est un sacré fêtard, doublé d’un incorrigible queutard. Ça m’est arrivé d’assister à ses exploits en soirée, et j’en ai régulièrement des échos en début de semaine. Aussi, c’est lui-même qui me l’a certifié, il n’y a pas longtemps : « Trop révisé hier soir… ».

    Samedi 19 mai 2001

    Le samedi matin je me réveille avec une trique d’enfer, avec l’envie débordante de le voir, de le voir à poil, de toucher son corps, de le sucer, de le sentir en moi, de le faire jouir, de le voir jouir.

    Je me branle une fois, deux fois, mais cela n’arrive pas à étancher ma soif de lui. Plus je me branle, plus je pense à nos galipettes, plus je me dis que je ne vais pas tenir deux jours sans le voir. Au moins le voir, j’ai vraiment besoin de le voir. Mais comment ?

    Soudain, une idée lumineuse fait son apparition dans ma tête. Mais oui, je suis con ! C’est le week-end, et le week-end, il y a le match de rugby. Alors, oui, je vais le trouver sur le terrain de rugby ! Comment j’ai pu ne pas y penser plus tôt ?

    D’autant plus que, pendant toute la semaine, j’ai entendu parler du match que son équipe doit jouer ce dimanche après-midi, à domicile !

    C’est décidé, je vais aller au match. Et comme je ne veux pas me retrouver seul comme un con, j’ai la bonne idée de proposer à ma cousine Elodie de m’accompagner.

    Elodie a quelques années de plus que moi, et nous nous entendons super bien, nous rigolons comme des malades. Elle est drôle, avisée, rusée, bienveillante, et elle est toujours de bon conseil. Elle sait tout de moi, sauf que je suis gay.

    Lorsque nous arrivons au stade, le match est sur le point de commencer. Les deux équipes sont en train de rentrer sur le terrain, et je balaie fébrilement le terrain à la recherche de mon bobrun. Mais ma cousine est plus rapide que moi.

    « Mais mate-moi ce putain de beau gosse ! »je l’entends lâcher de but en blanc.

    « Mais tu parles de qui ? » je ne peux m’empêcher de lui demander, surpris de sa sortie, et très curieux de savoir lequel des jeunes mâles sur le terrain lui a tapé dans l’œil.

    « Le numéro 11 de l’équipe de Toulouse, qui d’autre ? Ce mec est vraiment canon ! » fait-elle du tac-au-tac, comme un cri venant du plus profond du cœur.

    Je le repère enfin sur le bord du terrain, maillot blanc et vert, portant le numéro 11. Sur le terrain de rugby, dans son maillot, Jérém est sexy à mourir.

    Le maillot n’est même pas particulièrement bien coupé. C’est sa façon de le porter, avec le col grand ouvert, remonté derrière le cou, avec cette attitude de petit con qui ne fait pas comme tout le monde, qui en fait une tenue sexy en diable. C’est aussi ce que ce maillot représente, bien au-delà d’un simple vêtement – le symbole ultime de sa passion, de ce jeu auquel il se consacre corps et âme– qui en fait une tenue sexy à craquer.

    Le match commence. Je ne quitte pas Jérém des yeux, et très vite je suis happé par son énergie sur le terrain, par son attitude déterminée et fonceuse.

    Je ne connais rien à ce sport, mais ça saute aux yeux, le ballon ovale est vraiment dans son ADN. Ce mec est passionné, il en veut, il s’applique à fond, et c’est beau à voir. Exit le branleur qui n’en fout pas une en cours, voilà un mec qui se donne à fond.

    Sur le terrain de rugby, le mystère Jérém se dévoile un peu sous mes yeux. Assister à ses exploits, le voir entouré par ses co-équipiers, admiré et/ou jalousé par les supporters de son équipe, maté sans vergogne par les nénettes aux abords du terrain, toute cela contribue à donner à ce maillot numéro 11une charge masculine envoûtante.

    Un coéquipier de Jérém attire également mon attention. Très sexy dans son maillot numéro 9, le jeune demi de mêlée n’est autre que son grand pote Thibault. Ça doit faire presque un an que je ne l’ai pas vu, depuis la soirée à la fête à Fenouillet l’an dernier.

    Et qu’est-ce qu’il est bien foutu lui aussi ! Tout comme Jérém, en l’espace d’un an il a bien gagné en masse musculaire. Ses épaules sont carrées, son cou est puissant, ses biceps semblent carrément devoir exploser les manchettes du maillot. On dirait un petit taureau, tout en muscles, pourtant très élégant, très vif, très rapide.

    Thibault récupère le ballon dans la mêlée et le balance à son pote Jérém. Ce dernier l’attrape et pique un sprint sur la ligne de touche. Les joueurs de l’équipe adverse tentent de barrer son avancée. Il arrive à en éviter trois, l’un après l’autre, mais un quatrième surgit, plaque violemment mon Jérém au sol et lui fait perdre le ballon.

    La faute volontaire est accordée. Mon bobrun tire la pénalité mais le ballon ovale vole à l’extérieur des deux poteaux. Le bobrun fait la gueule. Et putain qu’est-ce qu’il est sexy quand son regard brun devient noir, lorsque ses yeux si charmants se mettent à fulminer !

    Le match reprend. Nouvelle mêlée, nouvelle passe de Thibault, nouveau sprint de Jérém vers la ligne de but. L’un des joueurs de l’équipe adverse, un immense brun plus grand et plus baraqué que mon Jérém se rue sur ce dernier comme un boulet dans un jeu de quilles. Il le percute avec sa masse importante multipliée par la force de son élan, sans ménagement.

    L’impact a été si violent que Jérém n’arrive pas à se relever tout de suite. Allongé sur le dos, les genoux pliés, la respiration agitée, le visage parcouru par une grimace de douleur, mon bobrun a l’air de morfler.

    Ses coéquipiers s’agglutinent autour de lui, le médecin arrive dans la foulée. Ce dernier se penche sur le bogoss, lui parle, pose ses mains sur son thorax. Un instant plus tard, le bobrun se met en position assise, accoudé.

    Aaaah, putain ! Comment je lui connais bien cette position, lors de moments bien plus agréables que celui-ci. Soudaine et brûlante envie de me faufiler entre ses jambes pour lui tailler une pipe de fou !

    Mais alors que je dérive dans mes chaudes rêveries, mon bobrun arrive enfin à se remettre debout. Il essaie de marcher, il avance en boitant, se tenant les côtes.

    Une nouvelle pénalité pour faute volontaire est accordée à l’équipe de Jérém. Ce coup-ci, ce n’est pas lui qui s’y colle, encore trop secoué par le choc. C’est Thierry, un coéquipier qui est aussi un camarade du lycée, un brun pas aussi canon que Jérém, mais avec un charme certain.

    Nouvelle pénalité, nouvelle pénalité ratée. L’équipe adverse mène le match. La mi-temps arrive à point nommé. En quittant le terrain, Jérém a l’air toujours souffrant.

    Flash soudain d’une pipe, de sa queue en moi, du goût de son jus de mec, comme un choc, ça me donne le tournis, je suis comme dans un étant second. Et néanmoins sexy.

    « Putain, qu’il est beau… ».

    « De quoi mon cousin ? ».

    C’est là que je réalise que mes pensées ont glissé sur mes lèvres.

    « Rien… » je tente de me défendre.

    « Tu as dit qu’il est beau, je t’ai entendu… » elle insiste, un grand sourire aux lèvres.

    « Euh, j’ai dit ça ? » je tente de bifurquer sur la rigolade.

    « Oui, oui, t’as dit ça, et je suis presque certaine que tu parles du même mec que moi… » fait-elle, taquine.

    « Tu crois ? » je tente d’esquiver.

    « Je crois que tu n’as pas arrêté de le mater depuis le début du match ».

    « T’exagères ».

    « A peine ».

    « Quoi, c’est pas vrai qu’il est beau ? » j’essaie de relativiser.

    « Si, si, rien de plus vrai, ce mec est juste incroyable » fait-elle, rêveuse « il est beau comme un Dieu et en plus il est très bon joueur… vraiment, il a tout pour lui. Il doit plaire beaucoup aux filles et même à pas mal de mecs… ».

    Ça fait presque trois ans, depuis le premier jour du lycée, depuis que je suis amoureux de Jérém et que j’ai pleinement réalisé que je ne serai jamais le mec d’une nana, que j’ai envie de lui en parler.

    Pourtant, je n’ai pas jamais osé. Ce qui m’a toujours retenu de le faire, ce n’est pas tant la peur que cela puisse changer notre belle relation, car je sais qu’elle comprendrait.

    La raison pour laquelle je ne lui en ai jamais parlé c’est que, dans ma tête, le fait de faire mon premier coming-out ce serait comme entériner mon homosexualité, comme franchir un point de non-retour. Je sais, c’est con, mais au fond de moi, je me dis que tant que personne ne sait, je peux toujours revenir en arrière si je le souhaite. Oui, c’est très con.

    Cependant, depuis que je couche avec Jérém, j’ai plus envie de lui en parler que jamais. Tout « ça » est très nouveau pour moi, d’autant plus que cette « relation » n’a rien d’ordinaire.

    Oui, j’ai vraiment besoin de me confier à quelqu’un, et ce quelqu’un ça ne peut être qu’elle. Et là, j’ai l’impression que le jour est arrivé.

    « Oui, tu as raison, il me plaît à moi aussi »

    « Je m’en doutais un peu… ».

    « Tu m’énerves ! ».

    « Je sais, c’est pour ça que tu m’aimes… ».

    « Il me plaît depuis le premier jour du lycée ».

    « Mais tu sais bien que c’est un mec à nanas ».

    « Oui, je sais bien, mais »

    « Mais, quoi ? »

    « Mais depuis quelques semaines je l’aide à « réviser » les maths…».

    « Et donc…? ».

    « Et donc…depuis, on couche ensemble…»

    « Tu déconnes…» »

    Je fais signe de non avec la tête, en souriant de son étonnement.

    « C’est pas possible… un mec comme lui, ne peut pas être homo… » fait elle, en exagérant son désarroi.

    « Alors que moi… je peux l’être… ».

    « C’est pas ça que je veux dire ! Mais ce mec, quand-même !C’est pas croyable ! Tu l’as dragué ? ».

    « Tu rigoles ? Jamais je n’aurais osé tenter quoique ce soit, surtout avec lui, il m’impressionne trop. Je lui ai juste proposé de réviser, c’est lui qui m’a fait du rentre dedans ».

    « Il avait picolé ? ».

    « Même pas… ».

    « Et depuis, il y a pris goût ? ».

    « Je crois bien… ».

    « Alors là, cousin, tu m’en bouches un coin. Aujourd’hui, tu m’apprends que tu aimes les garçons et que de surcroît tu couches avec un mec canonissime. Dis-le que tu veux la mort de ta pauvre cousine… ».

    « Tu sais, ce n’est que sexuel entre nous…».

    « Alors là, cousin, pour lui c’est peut-être le cas, mais pour toi, j’en doute un peu…».

    Je souris, touché.

    « Tu es amoureux, mon cousin ? ».

    « Je ne sais pas. Je crois que oui… ».

    « Fais attention, Nico, protège-toi pour ne pas souffrir si ça tourne mal…».

    « C’est ce que j’essaye de faire depuis le début…».

    Elle me sourit affectueusement.

    « Je ne l’ai dit qu’à toi, Élodie… ».

    « Je ne dirai rien, Nico, tu le sais…même si on menaçait de me priver de mojito pendant une semaine… ».

    « Tu t’en doutais, alors, Elodie ? ».

    « Un peu, oui… ».

    « Comment ça ? ».

    « Il m’a suffi d’observer où tes regards se posaient lors de nos sorties, c’est-à-dire, jamais sur les nanas… ».

    Les équipes sont de retour sur le terrain pour la deuxième mi-temps. Le brouhaha qui s’en suit nous oblige à couper court à notre conversation. Je fais un bisou sur la joue d’Elodie et je lâche une fois de plus mon regard à la recherche de mon bobrun.

    Le jeu reprend. Malgré l’accident, Jérém retrouve vite sa détermination sur le terrain. Au bout de 15 minutes et de deux essais, il réussit l’exploit de remettre le score de son équipe devant celui des adversaires. Jérém est une véritable machine à marquer.

    L’autre équipe ne se laisse pas faire, elle ne lâche rien, jusqu’à la dernière minute. D’autres points sont marqués, de part et d’autre, mais l’équipe de Toulouse finit par remporter le match.

    Les deux équipes quittent le terrain. Et c’est là que, pendant un court instant, à la faveur d’un détour sur le terrain qui amène mon Jérém assez proche de l’endroit où nous nous trouvons, je rencontre son regard pour la première fois depuis le début du match. Mon cœur bondit dans ma poitrine, et il frôle la fibrillation lorsque le bobrun semble lâcher un petit clin d’œil discret dans ma direction.

    Puis, sans s’arrêter, il continue vers les vestiaires. Et là, ni une, ni deux, il ôte son maillot blanc et vert. Il le fait avec un geste nonchalant et très viril, dévoilant ainsi, aux regards de tous, son torse magnifique et moite, ses muscles chauffés par l’effort du match. Dans la foulée, avec ce même maillot, il s’essuie le front, dégoulinant de transpiration. On dirait une pub pour Coca Cola

    Quand je pense que c’est moi qui me tape « ça » !

    J’entends des nanas crier son prénom, je suis assommé par la jalousie. Mais le bogoss continue son chemin en direction des vestiaires avec ses coéquipiers. Qu’est-ce que je donnerais pour pouvoir les suivre en douce, pour avoir une cape d’invisibilité, pour tout voir, incognito. Ça doit être beau, un vestiaire de rugby, après un match !

    Je le regarde disparaître dans le bâtiment et je me surprends à imaginer la soirée et la nuit qui l’attendent, la troisième mi-temps, la sortie en boîte, les nanas, tant de nanas, trop de nanas à l’affût de se taper le petit champion ultra sexy.

    Pauvre Anaïs, repartie à Bessieres pendant le week-end, et pauvre moi, dont Jérém n’aura pas plus besoin.

    Une fois encore, il va trop « réviser » pendant le week-end »… Ce qui ne m’empêche pas de me demander ce que c’était, au juste, que ce petit clin d’œil qu’il m’a lancé juste avant de disparaître dans les vestiaires.

    Commentaires

    ZurilHoros

    21/06/2020 08:55

    Je ne suis pas un spécialiste de Madonna, mais pour se donner du baume au coeur,  Nico pourrait écouter sa chanson « sooner or later ». Ce n’est ni la plus connue, et même la moins représentative du répertoire de Madonna mais elle est à propos.  Une chanson écrite par le maitre de la comédie musicale contemporaine, Stephen Sondheim, plus habitué à être chanté par Barbra Streisand que par une chanteuse POP. Néanmoins, avec cette chanson difficile, Madonna est magistrale et sa performance aux Oscars reste un moment fort. Sooner or later you’re gonna be mine, Sooner or later you’re gonna be fine. Baby, it’s time that you face it, I always get my man. Sooner or later you’re gonna decide, Sooner or later there’s nowhere to hide. Baby, it’s time, so why waste it in chatter? Let’s settle the matter. Baby, you’re mine on a platter, I always get my man. But if you insist, babe, the challenge delights me. The more you resist, babe, the more it excites me. And no one I’ve kissed, babe, ever fights me again. If you’re on my list, it’s just a question of when

  • JN01015 Souvenir de Jérém (première douche après le cours de sport)

    JN01015 Souvenir de Jérém (première douche après le cours de sport)

    (Novembre 2000 : six mois avant « première révision »).

    Son corps musclé émerge d’un brouillard de vapeur, sublime féerie sensuelle. L’eau chaude ruisselle sur sa peau. Vision de son dos, le bogoss est face au jet de la douche. La première chose qui happe mon regard, qui embrase mon désir, ce sont ses épaules, leur envergure, l’angle parfait qu’elles dessinent avec son cou, leur musculature saillante.

    Deux ans de lycée et deux ans de cours de sport, pourtant je ne l’ai encore jamais vu sous la douche.

    C’est con, ce mec m’attire plus que n’importe quel gars sur terre, et j’ai toujours évité de me trouver sous l’eau en même temps que lui. Trop « peur » de me retrouver à poil devant lui, au sens propre, peur qu’il se moque de moi, de mon physique qui n’a rien à voir avec le sien. Et peur aussi de me retrouver à poil devant lui, au sens figuré, peur que mon regard me trahisse, qu’il échappe à mon contrôle, peur qu’il me perce à jour, peur qu’il se rende compte que je ne peux pas décoller les yeux de son corps, peur qu’il sente mon désir, peur de bander. Et peur qu’il me mette sa main dans la gueule.

    Mais aujourd’hui, alors que j’ai fait comme d’hab, que j’ai traîné exprès sur le terrain de sport pour qu’il ait le temps de se doucher et de partir avant que j’aille prendre ma propre douche, je me suis « fait avoir ».

    Et alors que je pensais qu’il était déjà parti, je me retrouve devant cette image fantasmée, désirée, inattendue, aveuglante.

    Je me sens comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, mon regard se fige, mon cerveau surchauffe et bugge, je perds tous mes moyens. Je me retrouve planté là comme un con, le cœur à mille à l’heure, la respiration coupée, la déglutition bloquée, le ventre en état de choc comme si je venais de ramasser un coup de poing puissant.

    Je me perds en détaillant le V parfait qui se dessine entre ses aisselles et ses reins. C’est tellement beau un dos bien bâti, ça semble dire tant de choses au sujet de la puissance physique et de la virilité du mec qu’on regarde.

    Mon regard glisse le long de ce V vertigineux et finit par se laisser happer par ses fesses musclées, par ses cuisses puissantes, par ses mollets de sportif.

    Ses mains parcourent sa peau, du haut du corps vers le bas, étalant le gel douche depuis ses beaux cheveux bruns jusqu’à son sexe, que je ne vois pas, puisqu’il est toujours de dos.

    Comment je voudrais qu’il se retourne ! Je crève d’envie de découvrir enfin cette partie de son anatomie sur laquelle je fantasme depuis plus de deux ans.

    En attendant, son corps caressé par l’eau chaude me rend dingue. Les mouvements des muscles, des épaules et du dos, provoquent en moi un émoustillement et une sensation de bonheur indescriptibles.

    Tous mes sens sont en émoi. Je suis hypnotisé, tétanisé par tant de beauté masculine. Je n’ai jamais « rien » vu ni personne de si beau de ma vie.

    Devant tant de beauté et de bonheur, je me dis qu’il ne peut vraiment pas y avoir de mal à apprécier la vue d’un beau gosse.

    It’s human nature/No regrets, no regrets/ And I’m not sorry

    Car c’est sa beauté, et tout ce qu’elle provoque en moi, qui, jour après jour, m’aide à reconnaître, à apprivoiser, à assumer qui je suis.

    Lorsque je regarde ce mec, je me sens vivant comme jamais auparavant. J’ai l’impression que mes sens sont décuplés, que mon corps est devenu hypersensible. J’ai l’impression que pour la première fois de ma vie, je sens vraiment l’air passer dans mes poumons, que ma peau est parcourue par des frissons incessants, que tout, dans cette pièce des douches, l’humidité, la température, le moindre déplacement d’air, mais aussi le parfum du gel douche, le bruit de l’eau qui tombe sur ses épaules, provoquent en moi des sensations de dingue. Des papillons, mais carrément des Monarques, remuent sans cesse dans mon ventre, sans compter la trique qui me gagne, et ce frissonnement insistant entre mes fesses…

    Ça me prend aux tripes, ça me ronge à l’intérieur. J’ai envie de crier tellement j’ai envie de lui et tellement je sais que cette envie je la garderai à tout jamais en moi, silencieuse, ravageuse, frustrée. Cette envie qui me consume.

    Je ne sais pas combien de temps je suis resté planté là à le mater sous la douche, comme si rien d’autre n’existait autour de nous. Peut-être que quelqu’un l’a remarqué, mais je m’en fiche.

    Je ne sais pas si ça a duré une, dix, cent ou mille secondes. Ce que je sais en revanche c’est que, même si ça n’a duré qu’une seconde, ça a été une seconde si intense, traversée par d’innombrables désirs et révélations, un instant d’éternité volé au temps.

    Je regarde l’eau glisser sur son corps, et je ressens l’envie de laisser mes lèvres glisser de la même manière sur sa peau, embrasser ses oreilles, caresser son cou, glisser sur ses épaules, descendre, inexorablement, le long de la ligne parfaitement sinueuse de son dos, franchir la barrière de ses reins, et s’insinuer entre ses fesses.

    Tourne-toi, mec, j’ai trop envie de voir ta queue. Et même si le simple fait d’imaginer comment elle est c’est déjà très excitant en soi, le fait d’être si proche du bogoss à poil, me donne une furieuse envie de la voir. Tourne-toi, mec, s’il te plaît, montre-moi comment tu es monté. Juste « comment », le « combien » je m’en fiche pas mal. J’ai juste envie te connaître un peu plus.

    Je l’ai souhaité de toutes mes forces. Et il a fini par le faire. Le bogoss ferme le robinet d’eau chaude et se retourne pour attraper la serviette, alors qu’il aurait pu juste allonger le bras. Il doit être grave à l’aise avec son corps, sûr de lui, pour se montrer ainsi. Evidemment, il a de quoi.

    Oui, il se retourne. Image furtive de ce corps de petit Dieu vivant, les cheveux bruns trempés, le visage, le cou, les bras, le torse mouillés et brillants. Et cette queue qui se montre enfin, cette queue plutôt prometteuse, même après cette longue douche. Vision qui est à la fois délivrance, bonheur, excitation, fascination, frustration.

    Image furtive, celle de son regard qui capte mon regard en train de mater sa queue. Souvenir de ses bras qui stoppent net le mouvement qu’il avait entrepris de façon mécanique, celui de porter la serviette sur ses cheveux ruisselants pour commencer à sécher le corps du haut vers le bas. Souvenir de ses bras qui reviennent même un peu sur leur mouvement, comme pour lui permettre de bien me dévisager, l’air surpris de me trouver planté là, en train de le mater, avec cette tronche de con.

    Oui, le bogoss a l’air surpris, mais en même temps, il ne fait rien pour cacher sa nudité. Au contraire, j’ai même l’impression qu’il est pas mal fier de me voir autant impressionné par son corps.

    Grave envie de me jeter sur sa queue, de la sentir grossir dans ma bouche, de lui faire plaisir, de le faire jouir. L’envie me déchire de l’intérieur, j’en ai mal au ventre.

    Pourtant, honteux, je me tire, je m’éloigne de ces douches dont je ne me servirai pas aujourd’hui. Je m’éloigne pour aller m’habiller vite et partir au plus tôt. Je m’éloigne en espérant qu’il ne vienne pas me chercher des noises ou, pire, qu’il ne me traite pas de pd devant tous les camarades.

    Heureusement, il ne fera ni l’un, ni l’autre. Ses seules « représailles » seront de m’en mettre plein la vue en se ramenant devant son casier, en se baladant devant moi avec la serviette nouée bien basse autour de la taille, à la limite du pli de l’aine et de ses poils pubiens.

    Pour m’achever, le bogoss m’envoie un petit clin d’œil diabolique, accompagné d’un petit sourire narquois, malicieux, une attitude dans laquelle j’ai l’impression de comprendre un truc du genre :

    « Je sais que tu me kiffes, espèce de petit pd. Tu peux baver tant que tu veux, mais ma queue tu ne l’auras jamais… ».

  • JN01013 Souvenir de Jérém (le tatouage)

    JN01013 Souvenir de Jérém (le tatouage)

    (Septembre 2000, à la rentrée, moins d’un an avant la « première révision »).

    « Don’t tell me to stop »

    Le revoilà, Jérémie. Qu’est-ce qu’il m’a manqué tout au long de l’été ! Lorsque je l’ai quitté fin juin, il était déjà beau comme un Dieu. Et là, je le retrouve encore plus beau, plus sexy que jamais, sexy à se damner.

    Il fait encore très chaud en ce mois de septembre 2000, le jour de la rentrée. Le torse enserré dans un débardeur blanc à larges bretelles, histoire de mettre bien en valeur son bronzage de ouf, ainsi que sa masse musculaire qui semble encore avoir gagné du volume pendant l’été.

    Un débardeur qui lui laisse tout le loisir de bien exhiber un brassard au motif tribal tatoué juste en dessous de son biceps gauche. C’est nouveau, ça vient de sortir.

    Son brushing a un peu changé, ses cheveux sont un peu plus en bataille. Son déo de mec, nouveau lui aussi, me frappe violemment lorsque nous échangeons un « Salut », vite fait, en nous croisant dans la cour.

    Je tends l’oreille et je l’entends parler avec les autres camarades de ses vacances à Gruissan. C’est là qu’il s’est fait tatouer ? Frustration déchirante de ne pas faire partie de sa vie, de ses potes, de ses vacances.

    J’ai envie de pleurer tellement j’ai envie de lui, tellement cette beauté masculine m’est inaccessible.

    Je suis obligé de m’enfermer dans les chiottes du lycée pour me branler, pour me calmer, pour éviter de devenir fou dès le premier jour de la rentrée.

    Jérém est de plus en plus populaire au lycée. Ses exploits au rugby suscitent l’admiration. Tout comme ses exploits, aussi nombreux qu’éphémères, avec la gent féminine. La « rumeur » veut qu’il serait un sacré bon coup…

    « Don’t tell me » est la bande son de cette rentrée.

    Voir Jérém torse nu dans les vestiaires au cours de sport est une véritable torture, et encore plus depuis qu’il arbore ce tatouage qui rajoute du bandant au sexy.

    Force est de constater que, plus le temps passe, plus Jérém se fait « mec ». Jour après jour, le bobrun prend de l’assurance, il finit même par se la péter un peu, parfois même beaucoup. Il le sait qu’il est beau gosse, qu’il plaît. Pourtant, il semble chercher sans cesse confirmation du pouvoir de son charme dans les regards autour de lui.

    J’ai envie de lui, grave envie de lui. Je ne compte plus les branlettes que je me suis tapées en pensant à son corps, à sa bonne gueule de mec. Avoir autant envie de quelqu’un, si proche pourtant, quelqu’un que l’on côtoie tous les jours, et n’avoir pas le moindre espoir d’assouvir ce désir. C’est tellement dur à vivre au quotidien que je voudrais que ça cesse, je voudrais me réveiller un matin et ne plus être si furieusement attiré par lui.

    Mais je n’y peux rien…

    Tell the rain not to drop/Dis à la pluie de ne pas tomber

    Tell the wind not to blow/Dis au vent de ne pas souffler

    Tell the sun not to shine/Dis au soleil de ne pas briller

    But please don’t tell me to stop/Mais s’il te plaît ne me demande pas de m’arrêter

  • JN01014 Le maître du jeu

    JN01014 Le maître du jeu

    Le lendemain de cette bonne baise avec Jérém devant le miroir de sa salle de bain, j’ai très envie qu’il me propose de « réviser » après la fin des cours. De son côté, le bobrun m’ignore comme il sait si bien faire. A la fin des cours, je le regarde partir sans se retourner.

    Mercredi 16 mai 2001.

    Ce n’est que le mercredi que le bogoss vient me voir, entre midi et deux, et il me balance :

    « Salut… 18 heures chez moi, ok ? ».

    Et c’est reparti pour un tour.

    En marchant dans la rue, en direction de l’appart de la rue de la Colombette, je me pose toujours et encore la même question : pourquoi, moi ?

    Autrement dit, comment est-ce possible que ce mec, qui pourrait avoir la plupart des nanas de la ville, et pas mal de mecs autrement plus sexy que moi, a envie de baiser avec moi ?

    Cela devrait me flatter. Pourtant je ne peux m’empêcher de penser que s’il a envie de baiser avec moi, c’est avant tout parce que je suis à sa complète disposition, le vide-couilles idéal, disponible à la demande, avec qui il peut assouvir toutes ses envies au pieu.

    Il me sonne, je me ramène en courant. Il me baise, il me dit de me casser, je me casse. Pas de comptes à rendre, pas d’attentions à avoir, pas de fidélité à promettre. La baise pure, la baise sans capote, sans se soucier de MST (c’est le seul mec avec qui j’ai couché), et/ou de grossesse indésirable. Le plaisir débridé et l’esprit léger, car il sait bien que je ne cafterai pas sur ce qui se passe dans son studio. Et ce, moins à cause de ses menaces que du fait que je ne suis pas prêt à assumer mon homosexualité au grand jour. Et, surtout, je ne cafterai pas parce que je sais que si le moindre bruit arrivait à ses oreilles, il mettrait un terme immédiat à nos « révisions ». Et c’est bien celle-ci ma plus grande hantise.

    Bref, nos « révisions » sont la configuration de baise parfaite pour un gars qui a envie de se vider les couilles sans se prendre la tête.

    Pourtant, en montant les escaliers de son immeuble, les doutes laissent vite place au bonheur. Je me dis que je vais encore le voir à poil, le sucer, que je vais encore me faire sauter par ce canon de gars que tout le monde rêve de mettre dans son pieu. C’est grisant de pouvoir me dire que je suis certainement le seul qui connaît cette facette de sa sexualité, sa bisexualité.

    Lorsque j’arrive devant la porte de son studio, je m’aperçois qu’elle n’est pas verrouillée. Le battant est juste appuyé au cadre, comme si j’étais attendu. Je tapote quelques coups légers, et je l’entends me lancer :

    « Rentre… ».

    Je pousse le battant et l’image du bogoss s’imprime immédiatement dans ma rétine, aveuglante. Jérém est sur le lit, dans son plus simple appareil, la queue tendue, en position accoudée, position connue également sous l’intitulé de « Qu’est-ce que tu attends pour venir me sucer ? ».

    Je referme la porte derrière moi, envouté par cette vision de bonheur. Je monte sur le lit, je me faufile entre ses cuisses et je le prends en bouche.

    Je suis tout bonnement subjugué par cette queue bien tendue, par ce gland gonflé à bloc qui emplit mon palais, par ce mât à la peau douce autour duquel ma langue se balade avec délectation.

    La position de son corps m’offre une vision panoramique de son torse époustouflant, ainsi que de l’étendue des bleus imprimés sur cette perfection plastique.

    Non, il n’y a pas que son nez et son front qui portent les traces des coups reçus pendant le match. Le haut de son torse et son épaule ont également bien chargé. Sur son flanc droit, là où l’armoire à glace de l’équipe adverse l’a si violemment percuté, il y a un gros hématome.

    Mon pauvre Jérémie, il est vraiment amoché. Soudain, je me dis que c’est peut-être la raison pour laquelle il n’a pas provoqué de « révisions » depuis quelques jours.

    D’ailleurs, le bogoss a un brusque geste de recul lorsque j’effleure ses pecs. Je renonce à tâter ses muscles, tout en mettant encore plus d’entrain à faire plaisir à sa queue.

    « C’est bon ça… » je l’entends lâcher, très excité « vas-y, avale-la bien à fond… ».

    Joignant le geste à la parole, il pose une main sur ma nuque pour faire avancer encore ma tête et enfoncer davantage sa bite au fond de ma gorge.

    Il aime ça. Et moi aussi.

    Il ne me faut pas le pomper beaucoup plus longtemps pour qu’il délivre dans ma bouche ce cadeau délicieux, une série de bonnes giclées de son jus de mec que j’avale avec un bonheur total.

    Puis, la cigarette l’éloigne de moi pendant quelques minutes.

    Lorsqu’il revient, je suis allongé sur le lit, en train de me branler. Et alors que je m’attends à une réplique de petit con à la queue frétillante, du genre « tu vas prendre cher », je l’entends me balancer, sur un ton sans appel :

    « Vas-y mec, rentre chez toi… ».

    Me voilà soudainement frustré à mort. Mais pourquoi ? Evidemment, je n’ose pas lui demander. De toute façon, je sais qu’il serait inutile d’insister. Il voulait juste une pipe, il m’a fait juste fait venir pour une pipe.

    C’est Jérém le maître du jeu.

  • JN01012 Le reflet de Jérém dans le miroir

    JN01012 Le reflet de Jérém dans le miroir

    Vendredi 11 mai 2001.

    Le lendemain de cet après-midi de baise avec le beau Jérémie, que j’appellerai désormais Jérém, puisque tout le monde l’appelle ainsi, la journée s’annonce difficile.

    Dès le réveil, et tout au long de la journée, mon corps semble mettre un point d’honneur à me rappeler sans cesse la puissance physique et sexuelle du beau brun lors des « révisions » de la veille.

    Pourtant, sa queue me manque déjà, elle m’a manqué à l’instant même où elle s’est extirpée de moi. Un sentiment de vide et d’abandon s’est fait ressentir en moi, tout aussi bien dans mon corps que dans mon esprit.

    Comme souvent, nous ne nous échangeons même pas un simple bonjour. J’ai de plus en plus l’impression que plus on baise, plus le bobrun met un point d’honneur à m’ignorer en cours.

    Pour ma part, je passe le plus clair de mon temps à essayer d’éviter de le regarder, pour éviter de me faire davantage de mal. Oui, je veux éviter de renouveler trop souvent cette intense piqûre au ventre, ce déchirement, cette envie brûlante, à couper le souffle, tout ce que j’ai ressenti en le voyant débarquer le matin avec une chemise noire superbement taillée, complètement ouverte sur un t-shirt blanc col en V…

    Après la pause déjeuner, en ce chaud après-midi de printemps, cours de physique. J’essaie de suivre. Mais comment me concentrer sur ce qui se passe au tableau, sur les mots du prof, alors que, dès le début du cours, le bogoss a tombé sa chemise noire, laissant apparaître son torse magnifique enveloppé par le coton blanc, ce bout de coton offrant une vue plongeante sur son cou puissant, dénudant une belle portion de ses pecs à la peau mate ? Putain de bogoss !

    J’ai toujours trouvé ça très sexy, un simple t-shirt blanc, car j’ai toujours pensé qu’on n’a rien inventé de plus simplement et redoutablement sexy à mettre sur le torse d’un bogoss.

    Va savoir pourquoi, ce simple bout de coton blanc me fait tant d’effet.

    Peut-être que le t-shirt blanc me renvoie à un terriblement sexy Top Gun/Tom Cruise, en t-shirt blanc, jean et blouson en cuir, à cheval de sa moto, ou bien en uniforme, d’où dépasse toujours un bout de t-shirt blanc.

    Peut-être qu’il me renvoie à la scène du dispensaire, au début de « Pearl Harbor », scène dans laquelle on a le plaisir de mater une multitude de jeunes étalons, parmi lesquels Ben Affleck et Josh Harnett, les torses bien taillés enveloppés dans ce coton blanc et doux.

    Le blanc, la couleur de la perfection, une perfection qui souligne par analogie la perfection plastique et le charme d’un bomec. Plutôt ajusté, carrément moulant, col rond, en V ou avec des échancrures vertigineuses, un t-shirt blanc, est toujours du meilleur effet.

    Au final, le cours de physique se déroule sans que j’en écoute un traître mot. Mes courbatures sont de plus en plus vives. Plus l’après-midi avance, plus je trouve ma chaise inconfortable. Je n’ai qu’une envie, celle de rentrer chez moi, de m’allonger sur le lit, et d’attendre que ça passe.

    A contrario, je trouve Jérém très en forme. Je le regarde faire le con avec d’autres camarades au fond de la classe. Son sourire est magnifique, et il respire l’insouciance, le mec bien dans ses baskets.

    Apparemment, lui n’a gardé aucune séquelle de nos ébats de la veille, ni physiquement, ni dans la tête.

    C’est facile pour lui, il a le beau rôle. Lui c’est l’actif, il s’est vidé les couilles, c’est tout. Il peut se dire qu’il baise un mec par curiosité, pour d’amuser, il reste quand même dans son rôle de mec, il peut se dire qu’il n’est pas pd.

    J’ai l’impression que ce qui se passe dans son studio lors des révisions, ça ne le marque pas plus que ça, comme si ce n’était qu’une baise parmi tant d’autres, une simple variante de son plaisir de mâle.

    Presque, il baiserait avec moi, au lieu de se taper une nana, comme il choisirait une boisson plutôt qu’une autre. Tiens, aujourd’hui je troque le Coca pour du Fanta. Tiens, aujourd’hui je troque la chatte d’Anaïs pour le cul de Nico…

    Mais pour moi, ce n’est pas du tout pareil. Jérém est le premier et seul mec avec qui j’ai couché, ce n’est pas un « aller voir ailleurs » par rapport aux nanas, d’autant plus que je n’ai jamais couché avec une nana et que coucher avec une nana ça ne me dit rien du tout.

    C’est avec lui que j’ai envie de coucher, lui, et lui seulement.

    Lorsque je repense à nos ébats, je repense à sa puissance sexuelle, à son rôle d’actif, à ma soumission, à mon rôle de passif. Je repense à ce « jeu de rôles » que Jérém a bâti à l’image de ses envies et qui est en train de façonner ma sexualité. Je deviens passif, complètement passif, et ça me fait peur.

    Dès le jour où j’ai commencé à imaginer les relations physiques entre garçons, voilà que dans ma représentation mentale, être passif était être davantage pd qu’être actif.

    Oui, c’est con, je sais. Le conditionnement des conneries qu’il m’est arrivé d’entendre au lycée, et un peu partout, a certainement joué un rôle dans cette « peur », dans cette « honte » d’être passif.

    Je me souviens d’une « blague » d’un camarade de collège à propos des pd, c’était dans les vestiaires, après le cours de sport.

    « Chacun prend son pied là où il peut… » il avait balancé, alors que la discussion tournait autour des pd, sous-entendant ainsi que tous les pd sont passifs, et qu’ils sont passifs parce qu’ils sont impuissants.

    Une réflexion qui n’explique pas comment tous ces pd passifs pourraient être sexuellement satisfaits, si vraiment tous les pd étaient passifs et impuissants. Une réflexion qui, même si elle ne m’était pas directement destinée, m’a quand même profondément blessé.

    Je me souviens aussi d’avoir lu quelque part, à l’âge de 15 ans, que dans certains pays la sodomie est un délit puni par la loi, une loi qui prévoit que le passif soit puni plus durement que l’actif, par la torture, ou même par une mort atroce. Et ce, pour le seul délit d’avoir eu envie de permettre à un mec actif de prendre son pied.

    Voilà qui est particulièrement violent à lire, à imaginer, à concevoir lorsqu’on a 15 ans et que l’on commence à regarder les garçons, à se demander si on n’aurait pas envie de s’offrir passivement à ce bogoss qu’on voit tous les jours au lycée et qui hante nos branlettes.

    En sortant du cours, les mots actif, passif, résonnent en moi comme une rythmique répétitive et assourdissante. En marchant vers la maison, je me demande ce qui se serait passé si, au lieu de tomber d’entrée sur un « Jérém », j’étais tombé sur un mec passif.

    Est-ce que si le mec m’avait proposé de me sucer plutôt que m’imposer de le sucer, s’il avait voulu que je le prenne au lieu de me prendre, comme une évidence, est-ce que ma sexualité aurait été autrement aiguillée ?

    On ne choisit pas d’être gay. Mais est-ce que pour autant, nos rôles au lit sont prédéfinis, innés, ou bien ce sont les évènements et les rencontres qui façonnent nos pratiques, nos envies ? Et, quelle que soit la réponse à cette question, est ce que le rôle, actif ou passif, est figé à vie ? Quand on s’assume, quand on aime, actif et passif ne sont plus que des nuances d’un seul plaisir, le plaisir de se faire plaisir entre garçons.

    Ce soir-là, sa chemise est toujours avec moi, dans le lit. Il ne me l’a pas réclamée, je fais mine de l’oublier. J’adore l’idée d’avoir chez moi un de ses vêtements, et à fortiori car il a été porté par le bobrun, qu’il n’a pas été lavé depuis, et qu’il est encore imprégné d’un mélange de son parfum et de l’odeur de sa peau. Et si le premier a tendance à disparaître, ses petites odeurs de jeune mâle persistent, des petites odeurs qui me font littéralement tourner la tête.

    Le week-end arrive, le samedi et le dimanche s’écoulent sans relief, chargés d’ennui et d’attente de le revoir.

    Lundi 14 mai 2001.

    Le lundi matin je me réveille plus en forme, avec une trique d’enfer, et je me branle pendant que le réveil sonne.

    Je retrouve le beau Jérém en cours, toujours aussi craquant, le torse moulé dans un t-shirt violet, chaînette rigoureusement posée à l’extérieur, bien en vue. Je passe toute la journée à me demander si le bogoss aurait envie de se laisser sucer après les cours.

    En vain.

    C’est n’est que le lendemain, mardi, que Jérémie m’annonce enfin, avec un petit sourire coquin aux lèvres, qu’il a envie de « réviser » après les cours.

    A 18 heures, me voilà à nouveau à genoux devant son corps musclé, son torse nu, son jeans et son boxer descendus à mi-jambe.

    Mes lèvres autour de son manche, ma langue s’affaire sur son gland gonflé à bloc. Jérém semble prendre son plaisir à fond, je le sens respirer et déglutir bruyamment sa salive, tout tendu vers le plaisir, comme dans un état second. Je suis heureux.

    Définitivement, le mec semble avoir relevé qu’il existe une touche de mon anatomie qui a le pouvoir de rendre ma fellation encore plus magique. Et voilà qu’il parcourt le coton de mon t-shirt à la recherche de mes tétons, qu’il commence à les agacer diaboliquement, alternant caresses légères et pincements plus appuyés.

    Mon excitation monte et fatalement l’allure de ma fellation change. Ça doit bien lui plaire car, à un moment, il se lance dans un truc encore plus inattendu, il fait glisser sa main dans le col de mon t-shirt. Le contact direct de ses doigts avec ma peau est une sensation délirante, il provoque en moi une excitation violente, un frisson qui me fait sursauter.

    Je le suce de plus en plus avidement et très vite, je sens son orgasme approcher. J’attends avec impatience l’arrivée de bonnes giclées de son nectar de mec dans ma bouche.

    Mais Jérém en a décidé autrement. Il sort précipitamment sa main de mon t-shirt, ainsi que sa queue de ma bouche, il attrape le haut de mon t-shirt, m’obligeant ainsi à l’enlever, il se branle à peine et il crache plusieurs jets de semence chaude dans le creux de mon cou. Ses giclées frappent violemment ma peau, éclaboussent mon menton, mon visage, mon cou, mon torse. Décidément, ce mec a des idées claires et variées en matière de baise.

    Dès que les jets se terminent, le bel étalon présente sa queue à mes lèvres. Sans me faire prier davantage, j’enroule ma langue autour de son gland et j’astique son bel engin avec bonheur, trop heureux de retrouver un peu de son goût de mec.

    Puis, le bogoss remonte son froc et sort fumer sur la terrasse. Je me relève, je m’assois sur le lit et je le regarde torse nu, baignant dans la lumière du soleil.

    Je ne sais pas si ce n’est qu’une impression, si l’echo de ses coups de reins, si le goût de son jus dans ma bouche faussent mon ressenti, comme sous l’effet d’une drogue puissante, mais chaque fois, après l’amour, j’ai l’impression que le regarder torse nu me fait deux fois plus d’effet, et que l’émotion que je ressens en m’enivrant de sa présence m’émeut presque aux larmes. Je le regarde et j’ai envie d’aller le rejoindre, de le serrer dans mes bras.

    J’en ai très envie mais je n’ose pas. Je sens que si je tentais ça, surtout en terrasse, il me jetterait comme une merde.

    Le bogoss écrase son mégot, il rentre dans la pièce et, sans me lancer le moindre regard, il se dirige vers la salle de bain.

    « Viens… » je l’entends me lancer juste avant de disparaître de ma vue en changeant de pièce.

    Soudain, mon cœur s’emballe, il redouble de pulsations. Je ne sais pas ce qu’il veut, je sais seulement qu’il le veut, qu’il en veut encore. Et c’est magique.

    En un éclair, j’ôte mes chaussures, mon pantalon, je garde juste mon boxer et je le rejoins dans la salle de bain. Le bogoss est déjà complètement à poil, la queue tendue, tout simplement magnifique.

    « Viens-là…» fait-il sèchement, en m’attrapant fermement par le bras et en m’obligent à me positionner entre le lavabo et lui, face au miroir.

    Et là, dans le reflet de la glace, je vois mon bel étalon. Il se tient peut-être 20 centimètres derrière moi, pourtant son corps dépasse du mien aussi bien en hauteur, en gabarit, en puissance, en teint mat, en perfection plastique.

    Le reflet de son regard rencontre le mien. Et dans ses yeux bruns il me semble deviner une nouvelle bonne envie de jeune mâle en rut.

    Un instant plus tard, ses mains enserrent mes hanches, la prise est ferme, puissante, elles m’attirent à lui subitement. Son bassin se colle à mon bassin, sa queue raide et bouillante se cale dans ma raie encore cachée sous la fine couche de coton de mon boxer. Dans ma tête c’est le black-out, mes paupières retombent, mes yeux se ferment.

    A cet instant précis, la vue se retrouve forcée d’abdiquer face à la puissance des sensations que d’autres sens se chargent désormais de m’apporter.

    Le toucher, en premier : son torse se colle à mon dos, l’épouse sur tout son développement, sa peau est incroyablement douce et plus chaude que la mienne, son souffle chatouille mon oreille, sa barbe frotte contre mon cou, et une puissante sensation de bien-être irradie instantanément dans tout mon corps.

    Le bobrun se colle contre moi, m’attire à lui, me fait sentir à lui. Je suis vraiment fait pour ça. Puissante sensation, que l’étreinte d’un méga bogoss.

    L’odorat : son parfum m’étourdit, mais aussi l’odeur complexe de sa salle de bain, un mix de gel douche, de lessive, avec quelques bonnes petites odeurs de vestiaires après le sport.

    L’ouïe : « Ouvre les yeux, et regarde-toi dans le miroir… » je l’entends lâcher, m’imposer, sur un ton qui fait vibrer en moi quantité de cordes sensibles.

    Débordé par toutes ces sensations, j’ai du mal à réagir, je suis comme dans un état d’hypnose, je ne suis plus maître de moi-même. A cet instant précis, il pourrait faire de moi ce qu’il veut, je ne pourrais rien lui refuser, vraiment rien. Ce mec a tous les pouvoirs sur moi. C’est une grisante sensation, qui me donne le vertige.

    « Ouvre les yeux ! » il insiste, sur un ton de plus en plus directif, tandis que ses mains resserrent encore un peu plus leur prise sur mes hanches, m’attirent encore plus fermement à lui.

    Je m’exécute. Et l’image qui se présente à mes yeux dans le miroir, est celle de son corps musclé dominant complètement le mien, de ses lèvres collées à mon oreille, de son regard lubrique, dégageant une sensualité dense, brûlante. Plus que jamais, je me sens une petite chose fragile en proie au bien vouloir d’un mâle alpha.

    Ses mains quittent mes hanches et attrapent mon boxer, le descendent d’un geste rapide et déterminé. Jérém va me baiser. J’ai le cœur en fibrillation, j’ai l’impression que je vais définitivement perdre pied.

    Mes mollets et mes pieds s’affairent à se débarrasser du petit bout de tissu qui n’a plus d’utilité dans l’immédiat. Ses mains chaudes saisissent mes fesses d’un geste ferme, assuré. Ça y est, je perds pied…

    Le bogoss se tient derrière moi, il se branle tout en me regardant dans le miroir. C’est beau à voir, un bogoss avec la main sur sa queue. Mais putain, après qu’il m’ait chauffé de la sorte, je suis impatient de l’avoir en moi !

    « Vas-y, dis-moi de quoi t’as envie… ».

    « J’ai envie de toi…» je lâche, au bout de mon désir, fou d’envie.

    « Tu veux ma queue bien profond ? » il insiste.

    « Ah, oui… tu me fais de ces trucs… ta queue me rend fou… vas-y, fais toi plaisir… mon cul est à toi… » je lui balance, comme ivre mort.

    « Ça te plaît quand je te baise, hein, espèce de petite salope…» il enchaîne.

    « Oh que oui, tu fais ça comme un Dieu…» je le seconde, sans me faire prier.

    « Je vais te démonter ton cul de salope…».

    « L’autre jour tu as déjà bien commencé…» j’ai envie de le chauffer encore davantage « j’ai eu l’impression d’avoir ta queue en moi pendant toute la semaine…».

    « Et tu vas la sentir encore, t’inquiète… ».

    Ses deux mains saisissent à nouveau mes globes pour les écarter. Son gland se balade dans ma raie, passe et repasse sur mon trou, me faisant languir, me faisant gémir de plaisir. Je n’en peux plus.

    « Tais-toi, salope, il y a des voisins ! » il m’intime.

    « Jérém, prends-moi, j’en ai trop envie…» je le supplie.

    « Tu l’aimes, ma queue… » il continue.

    « Je l’adore, elle me fait trop jouir… tu me fais jouir comme jamais j’ai joui…».

    « Evidemment, je t’ai dépucelé… » fait-il, narquois.

    Un instant plus tard, le bobrun presse son gland sur ma rondelle, il force avec son bassin. Je suis coincé entre le meuble du lavabo et sa queue dure comme l’acier, je n’ai pas d’échappatoire. Sollicitées par la pression grandissante de son gland, mes chairs s’écartent sans presque opposer de résistance. Sa main se pose lourdement au milieu de mon dos, l’obligeant à s’incliner davantage.

    Le bogoss est désormais complètement en moi. Quant à moi, je me sens complètement rempli, complètement possédé par son sexe. Lorsqu’il est en moi, je suis très heureux d’être homo, heureux d’être passif, heureux de pouvoir jouir de cette façon si puissante. Quand il est en moi, je me dis que je suis vraiment fait pour ça.

    Cette petite attente avant qu’il ne se déchaîne en moi, c’est une sensation indescriptible qui me permet de savourer d’avance le bonheur sensuel qui m’attend.

    Dans un instant, il va commencer à me limer, et cette position devant le miroir va me permettre de voir le bogoss prendre son pied.

    Dans cette position je vais également me voir, je vais me retrouver confronté à moi-même, à mon plaisir, à ma soumission, je vais devoir assumer mon propre regard, et ça m’inquiète un peu. Je ressemble à quoi lorsque je suis débordé par le plaisir de me faire tringler par ce superbe mâle ?

    Ça y est, le bogoss commence à me pilonner, tout en enserrant fermement mes hanches pour donner plus d’élan à ses coups de reins.

    Son reflet dans le miroir me rend dingue. Plié sur le lavabo, j’arrive quand même à capter une image presque complète de son torse, de ses coups de reins, des mouvements de sa petite chaînette de mec, des vagues de plaisir qui se succèdent sur son visage.

    Je suis tellement débordé par l’excitation, submergé par le bonheur de cette queue coulissant vigoureusement en moi, que mes paupières retombent à nouveau.

    « Ouvre les yeux, putain… regarde-toi en train de te faire baiser… » il m’intime.

    Je me regarde dans le miroir, le torse incliné, les fesses bien offertes aux assauts, aux envies de Jérém, le seul mâle d’entre nous deux.

    J’avais eu peur de ne pas supporter mon image dans le miroir, l’image d’un mec soumis, s’offrant sans pudeur et sans limites à un jeune mâle dominant. Il n’en est rien. Au contraire, tout est enfin clair dans ma tête.

    Actif, passif, ce ne sont que des mots, il n’y a que le plaisir qui compte. Non, on ne prend pas son pied là où l’on peut, on le prend là où l’on aime le prendre.

    Je suis si excité, si débordé par la puissance de sa saillie, je perds toute raison, toute notion de temps, d’espace, je ne suis plus qu’une torche embrasée de plaisir. Je me sens partir, j’ai l’impression que je vais disjoncter.

    Son bassin est de plus en plus déchaîné, son torse ondule frénétiquement, sa chaînette de mec sautille dans toutes les directions, ses cuisses claquent très fort contre mes fesses, ses couilles frappent violemment mon entrecuisse, sa queue lime rageusement les parois de mon trou chauffé à blanc, son gland cogne de plus en plus loin en moi.

    Puis, tout d’un coup, ses assauts ralentissent, s’espacent.

    « Je viens…je vais te remplir le cul… » je l’entends souffler, au bord du précipice de l’orgasme.

    « Vas-y, remplis-moi de ton jus de mec… » j’arrive à lui répondre, alors que je jouis à mon tour.

    Dans le reflet du miroir, tout son corps, tous ses muscles frémissent, sa bouche laisse échapper un râle puissant, tout juste étouffé. Dans le reflet du miroir, je vois son esprit s’évaporer, face à l’explosion éphémère mais totale de son plaisir.

    Jérém s’effondre sur mon dos, épuisé, le souffle chaud et haletant sur mon cou, sur ma nuque, sa queue toujours raide en moi.

    Je suis tellement bien là, rempli de lui, le corps écrasé par le poids et chauffé par la chaleur du sien. Je voudrais que ce contact ne cesse jamais, je voudrais me sentir rempli de lui chaque jour, chaque heure, chaque instant.

    Mais déjà le reflet du miroir me montre un Jérém en train de se déboîter de moi, de passer un boxer et de sortir de la salle de bain.

    « Tu peux prendre une douche… » il me lance, pendant qu’il passe la porte de la salle de bain.

    Je passe sous l’eau sans me précipiter, je prends mon temps pour me sécher. Je prends également le temps de jeter un œil, et deux narines, dans la corbeille du linge « sale ». Petite escapade un brin décevante, car un seul t-shirt s’y trouve, et pas l’ombre d’un boxer. Je ne me prive pas pour autant du bonheur de bien sniffer les fibres imprégnées de son empreinte olfactive.

    D’autant plus que je ne suis pas vraiment pressé de retourner dans le séjour car je sais que je vais y retrouver un mec pressé de me voir dégager. Et, franchement, je trouve ça triste, angoissant.

    Lorsque je trouve enfin le courage de quitter la salle de bain, Jérém est allongé sur le lit, torse nu, une main glissée dans le jeans, attitude inconsciente de mec, l’autre main en train de zapper.

    Le bogoss m’ignore. Je voudrais trouver les mots pour décrisper l’ambiance, pour créer une petite complicité. Mais, comme d’hab, rien ne me vient. Le silence est pesant, étouffant. Quel dommage de prendre autant son pied et de se sentir si mal à l’aise juste après.

    Une fois rhabillé, il ne me reste qu’à dégager le plancher.

    « Salut… » je lui lance.

    « Ouais… » il me répond, sans quitter l’écran des yeux.

    Qu’est-ce qu’il est beau, putain, mais qu’est-ce qu’il est dur avec moi. Son attitude augmente encore mon malaise, ma frustration, ma déception, mon sentiment de blessure.

    Après m’être donné si entièrement à lui, après avoir secondé toutes ses envies, après lui avoir montré mes fantasmes, lui avoir avoué à quel point il me fait de l’effet, après m’être mis à nu devant lui, dans tous les sens du mot, non, je ne peux pas me satisfaire d’un « ouais… » !

    Je n’arrive pas à me décider à partir, mes jambes refusent de bouger. J’ai besoin d’un simple regard, un regard qui assume le plaisir qu’on s’est offert l’un l’autre, un regard qui confirme mon ressenti, à savoir qu’un truc aussi bon ne doit pas nous faire culpabiliser, et ne peut pas nous éloigner juste après. J’ai juste besoin d’un regard qui me fasse sentir un peu plus que son jouet sexuel…

    « Tu vas rester planté là ? » je l’entends me narguer.

    « Non, je vais y aller… à demain…».

    « Bye…» fait-il, avec indifférence.

    La porte refermée derrière mon dos, je me retrouve dans le petit couloir sombre.

    C’est bizarre comme ce couloir n’a pas du tout la même allure à mon départ qu’à mon arrivée. Une heure plus tôt, il annonçait des retrouvailles fougueuses et des plaisirs intenses. Le voilà désormais transformé en lugubre présage d’une soirée seul dans ma chambre, en pensant avec tristesse à l’attitude froide et méprisante de Jérém après le sexe.

    Commentaires

    ZurilHoros

    21/06/2020 08:54

    Le même que le précédent mais à la tout fin, il y a quelque chose. On sent que Nico espère plus et aussi que Jérémie peut s’exprimer autrement qu’en insultant. Enfin… ca ne va pas loin. A le comprendre, il y a l’idée, que les deux prennent leur pied et que la balle est au centre. Il n’a pas tort d’ailleurs. Nico l’entend il de cette oreille? Il faut être sacrément balaise pour assumer être un vide couille et RIEN d’autre. Il y en a, mais ça ne court pas les rues. 

  • JN01011 Souvenir de Jérémie (fête foraine à Fenouillet)

    JN01011 Souvenir de Jérémie (fête foraine à Fenouillet)

    (Moins d’un an avant « première révision »).

    C’est à la soirée de fin d’année de première que j’ai fait la connaissance de Thibault.

    D’après ce que j’ai pu comprendre, il joue dans la même équipe de rugby que Jérém. Et, surtout, Thibault est le meilleur pote de Jérém. C’est à ce titre qu’il a dû être convié à prendre part à cette soirée de fin d’année, même s’il n’est pas dans notre classe, ni dans notre lycée.

    Thibault est un beau garçon aux cheveux châtains, un peu moins grand que Jérém mais plutôt du genre bien charpenté, un garçon très charmant et d’une gentillesse exquise.

    Après le repas au resto, quelqu’un a lancé l’idée d’aller faire un tour à la fête à Fenouillet. A cette époque encore, les permis et les voitures ne sont pas nombreux dans notre classe. Pour des raisons d’âge, Jérém est motorisé, il dispose d’une 205 d’occasion rouge feu.

    Thibault aussi dispose d’une voiture, ainsi que certains camarades.

    Evidemment, je ne suis pas en voiture avec mon beau Jérém. « Tant mieux », j’ai envie de dire, ça aurait été trop dur d’être à côté de lui et de faire tapisserie.

    Pour la fête locale, les forains ont mis le paquet, ça clignote et ça fait boom boom de partout.

    Les mecs ont d’abord fait étape au punching-ball, ils se sont ensuite déplacés au stand de tir, pour échouer enfin à une buvette, sorte de riche vitrine de jeunes mâles en train de saouler la gueule, de déconner, de consolider leurs amitiés viriles.

    A un moment de la soirée, je vois Jérém s’éloigner tout seul. Mais où est-ce qu’il va ce petit con ? Je ne vais pas tarder à être fixé.

    Pendant son absence, j’entends des camarades parler d’une nana qui aurait flashé sur lui lors de l’étape au punching-ball.

    Lorsque je réalise que le bogoss est parti tirer son coup avec une nana, j’ai soudain l’impression que mon ventre est le punching-ball et que la meute de jeunes mâles vient tout juste de se défouler dessus. L’idée qu’à cet instant précis, le gars qui me rend dingue est en train de se faire peloter ou sucer par une nana, m’est insupportable. J’ai envie de crier, j’ai envie de tout casser.

    Le bogoss revient une demi-heure plus tard, la cigarette au bec, il revient vers ses potes, sa garde rapprochée, un petit sourire bien coquin illuminant son beau visage.

    Jérémie est accueilli de la même façon qu’il a été salué tout à l’heure, affectueusement raillé par ses potes. Des mots comme « serial baiseur » ou « bite à tête chercheuse », lui sont lancés.

    Sans ciller, le bobrun reprend sa place sur la chaise haute qu’il avait quittée une demi-heure plus tôt et qu’on lui a gardée.

    Le regard fier et taquin, il redemande une bière, l’air plutôt fier d’entendre ses potes « célébrer » son exploit avec des moqueries transpirant un subtil mélange de jalousie et d’admiration.

    Derrière son regard conquérant, il sait que ses potes n’attendent qu’une chose, l’entendre justement raconter son exploit.

    La bière demandée atterrit enfin dans la main du bogoss. Il en boit une bonne rasade, avec ce geste très mec de porter le goulot direct à la bouche. Je suis happé par sa pomme d’Adam s’agitant nerveusement au rythme de sa déglutition.

    Puis, le bogoss commence à parler, un petit sourire très coquin au coin des lèvres, l’air du mec plutôt fier de lui.

    Je suis loin, trop loin, à l’opposé de la buvette, et la musique est trop assourdissante pour que je puisse entendre ce qu’il est en train de raconter à ses potes. Je donnerais pourtant une fortune pour pouvoir entendre son récit. Même si je sais que cela serait très dur à entendre pour moi.

    Un camarade vient certainement de lui balancer un truc drôle. Jérém sourit, il ôte la cigarette des lèvres, l’air pressé de répliquer à la boutade de son pote. Et là, il a ce geste en apparence anodin, inconscient, mais que je trouve si « mec », le geste de se gratter la joue avec le pouce de la main qui tient la cigarette, tout en plissant les yeux. Putain, qu’est-ce que je le trouve sexy à cet instant précis !

    Jérém vient à son tour de balancer un truc bien drôle ou bien salace, car je vois toute la clique rigoler.

    Thibault pose son bras sur l’épaule de Jérém, le genre de geste de complicité virile entre mecs qui m’a toujours fasciné. Et, à fortiori, lorsque ça concerne mon bobrun. Thibault rigole, et avec son autre main, il semble indiquer quelque chose dans le cou de son pote. Un « quelque chose » que je ne tarde pas à identifier (avec horreur) comme étant une trace de rouge à lèvres.

    Je sais que Jérém est un mec à nana, sa réputation dans ce domaine n’est plus à faire. Pourtant, mis devant l’évidence, je ne peux m’empêcher de crier intérieurement au gâchis monumental.

    Oui, devant le fait de voir sa sexualité aussi clairement évoquée, je ressens une intense brûlure dans le ventre. Je me sens anéanti par la distance abyssale entre la violence de mon désir pour ce mec et son inaccessibilité totale. J’ai envie d’hurler ma déception, j’ai envie de crier la souffrance qui me ravage de l’intérieur.

    Une heure plus tard, je rentre à Toulouse dans une autre voiture que celle de l’aller. Autour de moi ça discute, ça rigole. Mais moi, je n’ai pas du tout envie de rigoler.

    Le périphérique défile sous mes yeux, et moi je reste seul dans mon coin, prétextant la fatigue et l’envie de dormir. La jalousie et la frustration me ravagent.

    Soudain, je ressens en moi la violente envie de savoir, l’envie d’être un p’tit con comme Jérémie, ne serait-ce qu’une seule journée, l’envie d’avoir les atouts physiques, l’assurance, le charme, l’insolence, l’impertinence, le tout relevé d’une petite arrogance bien dosée. Je voudrais savoir décocher des sourires diaboliquement sexy, lancer des regards brûlants, maîtriser avec aisance et virtuosité le langage corporel et verbal du petit con. Je voudrais apprivoiser l’art du port du t-shirt moulant et de la casquette à l’envers, cet art qui fait d’un petit con un parfait petit con.

    Oui, pendant une seule et unique petite journée, je voudrais pouvoir ressentir la grisante sensation de me savoir maté non-stop, de me savoir désiré de toute part. Je voudrai pouvoir me dire que ma virilité radioactive me permettrait de me taper à peu près qui je voudrais, quand je le voudrais, d’un claquement de doigts.

    Oui, je voudrais au moins savoir, juste savoir, ce que ça fait d’avoir l’impression que le monde est à mes pieds, que tout m’est permis, ou presque, je voudrais vivre une journée dans la peau d’un petit con pour qui tout cela est tout simplement naturel, je voudrais jouir de cette insouciance, au sens propre comme au sens figuré.

    Ah oui, pouvoir être un p’tit con comme Jérémie, ne serait-ce qu’une seule journée, je crois que ce serait un vœu que je ferais volontiers au Génie de la lampe.

    Mais il y en un deuxième vœu que j’aimerais formuler, peut être encore plus fiévreusement que ce premier. C’est celui d’exister aux yeux d’un p’tit con comme Jérémie. Être son pote, déjà, pouvoir le côtoyer régulièrement, partager des moments avec lui, faire partie de sa vie, jouer au rugby avec lui, partager les vestiaires, les troisièmes mi-temps, savoir ce qu’il aime, devenir son complice, son confident. Faire partie de sa « meute ».Etre son meilleur pote, comme Thibault.

    Thibault à qui, hélas, je n’ai pas eu l’occasion – je n’ai pas osé – adresser la parole de la soirée.

    Troisième vœu, en plus de l’amitié – ou à la place, si le choix s’impose – avoir le cran de lui exprimer mon attirance, connaître le bonheur de le voir accepter cette attirance, sans réticences, en être flatté. Puis, s’amuser à flirter, se rapprocher doucement. Rien que le fait de ressentir le désir d’un p’tit con comme Jérémie, qu’est-ce que ça doit être fabuleux !

    Et quand le p’tit con est prêt, je connaîtrai cet instant magique où il franchit la barrière, où il cède enfin à la tentation. Je serais celui qui l’amène à transgresser ses tabous, ses à priori, ses interdits, celui qui lui faire découvrir des envies qui sont déjà en lui mais qu’il n’a jamais osé assouvir. Je serais le premier à lui faire découvrir ce que c’est le plaisir entre garçons. Je le laisserais me posséder, me remplir de lui et de sa virilité. Je lui offrirais l’orgasme de sa vie, tout en lui laissant par ailleurs l’impression que c’est lui qui est aux commandes, qu’il est LE p’tit mâle, le seul. Je conforterais un peu plus son ego et sa fierté de petit macho.

    Alors, est-ce que j’ai davantage envie d’être et de jouir comme Jérémie ou bien de faire jouir Jérémie ? Franchement, entre les deux, mon cœur balance…

    Ce serait un bon sujet de philo du bac : vous avez 4h !!!!!

  • JN01010 Jérémie sort de la douche

    JN01010 Jérémie sort de la douche

    Mardi 8 mai 2001.

    Après cette baise express dans les toilettes du lycée, chacune des fibres de mon corps réclame le délire des sens que ce mec sait m’offrir. Je bande rien qu’en pensant à ce qu’il m’a fait depuis la première « révision », et à ce qu’il ne m’a pas encore fait.

    Je passe ce mardi, jour festif, ce qui veut dire « pas de lycée, pas de Jérém » à penser à mon bobrun et à son incroyable puissance sexuelle.

    Difficile de me concentrer sur les révisions avec des préoccupations de la sorte. Avec de telles idées dans la tête, ma queue ne me laisse aucun répit. La branlette me tire plusieurs fois de mes angoisses, comme une petite brise qui pousse un nuage.

    C’est extraordinaire le pouvoir que possède une branlette, le pouvoir de chasser les tensions, les soucis, de dégager l’esprit de façon, certes provisoire, mais radicale. Une fois qu’on a joui, on se sent bien, et toute chose a l’air de rentrer dans l’ordre. Ça ne dure pas longtemps, mais c’est diablement apaisant.

    Mercredi 9 mai 2001.

    Je retrouve Jérémie le lendemain, au lycée. Aujourd’hui, le bobrun porte une chemise à petits carreaux blancs et noirs, les deux boutons du haut défaits, l’ouverture en V laissant entrevoir sa chaînette dorée posée sur sa peau rasée. Une chemise qui se paie le luxe de mouler à la perfection son torse spectaculaire, comme si elle était cousue sur mesure.

    Là, il faut vraiment qu’on m’explique comment cela est possible. Encore, je comprends qu’un t-shirt puisse mouler une plastique comme la sienne à chaque coup, il suffit de prendre une taille en dessous et le tour est joué. Mais dans le cas d’une chemise, le fait d’arriver à mouler un torse pareil avec une telle perfection est un exploit autrement remarquable.

    Comment est-ce possible que la coupe de cette chemise arrive à créer et maintenir cet équilibre précaire entre le fait de mouler sa plastique à la perfection et le fait de ne pas paraître trop juste, trop étriquée ? Comment est-il possible que les boutons semblent à chaque instant sur le point de tirer sur les fils et sur le pan opposé, de déformer les espaces entre les boutons mêmes, et pourtant, il n’en est rien, l’équilibre est maintenu, la perfection est là, sans discontinuer ? Secret de bogoss…

    Vers la fin de la matinée, c’est au tour du troisième bouton d’être défait, et c’est tout simplement affolant. La vue plongeante sur ses pecs est un pur scandale.

    Jérémie m’ignore carrément pendant toute la journée. Nous ne nous adressons pas la parole de la journée. Même pas un simple bonjour. Le mec est là, assis à quelques bancs de moi et il fait comme si je n’existais pas.

    Une seule question tourne en boucle dans ma tête : quand est-ce que je vais à nouveau goûter à sa queue ? Non, plutôt deux questions : quand et comment vais-je pouvoir lui offrir l’orgasme de sa vie ?

    Pendant toute la journée j’espère qu’il vienne me proposer de « réviser » en fin d’après-midi. Hélas, à mon grand dam, il n’en sera rien.

    A la fin des cours, je le vois partir tout seul, sans doute en direction de son studio. Profitant de l’absence de sa greluche, j’accélère le pas pour le rattraper.

    « Salut » je l’aborde « pas de révisions aujourd’hui ? ».

    « Non, pas de révisions » il me lance avec une certaine indifférence, pour m’assommer juste après avec un : « trop révisé hier soir ».

    « Salopard… ».

    Voilà le premier mot qui me vient à l’esprit. Mais, au lieu de quoi, je réponds bêtement, sans réussir à cacher ma déception :

    « Ok… peut-être demain, alors… ».

    « Je sais pas, on verra » fait-il sur un ton complètement dégagé.

    Je me sens complètement désarçonné. Le bogoss semble le remarquer et il me balance :

    « T’en as jamais assez, toi, de te faire baiser ».

    « J’ai trop envie de toi » je choisis d’être en phase avec moi-même.

    « Je sais… » il rétorque tout naturellement, style « ça coule de source, je suis un canon ». Il me balance ça avec une assurance qui mériterait des tonnes de gifles, et il continue : « mais là j’ai envie de baiser des nanas… toi je te baiserai peut-être plus tard ».

    Sur ce, le bogoss repart sur sa lancée, sans même dire au revoir.

    Il me quitte ainsi, se moquant de mes envies, me balançant un râteau monumental à la figure. Les mots « peut-être » et « plus tard » résonnent obsessionnellement dans ma tête, blessants. Ce n’est donc pas sûr, et ça risque de ne pas être vraiment tout de suite. Mais quand, alors ? Putain, ce mec me rend dingue, ça y est !

    Oui, quel salopard ! Quel magnifique, charmant, sexy salopard !

    En cours, nous nous évitons. Surtout, il m’évite. Non, pire que ça, il m’ignore. La frustration me ronge. L’humiliation qu’il m’a infligée le lundi soir en m’envoyant promener, me brûle de l’intérieur.

    Ce n’est pas tant le fait qu’il ait envie de coucher avec des nanas qui me trouble, je sais qu’il est hétéro et que l’on ne débauche pas un hétéro comme ça. Je me dis que je pourrais éventuellement me contenter de nos « révisions », à condition qu’elles soient régulières. Et, surtout, qu’il ne me balance pas qu’il n’a pas envie de « réviser » avec moi, car il a trop « révisé » la veille !

    Me faire jeter de la sorte, c’est horriblement dur. Je ne comprends pas ce mec. S’il prend autant son pied avec moi que j’en ai l’impression, pourquoi s’en priver ? Est-ce qu’il prend davantage son pied avec les nanas qu’avec moi ?

    Jeudi 10 mai 2001.

    Le jeudi, entre midi et deux, je le croise dans les couloirs avec Anaïs. Il m’arrête avec un grand sourire et, devant elle, avec un aplomb redoutable, il me propose de « réviser » chez lui le soir même, vers 18 heures. Pris de court, un peu gêné par la présence d’Anaïs, j’accepte.

    A l’heure convenue, je vais le retrouver dans son studio pour « réviser » une fois de plus la géographie passionnante de son beau physique, pour explorer les dénivelés de son torse, pour arpenter du regard le profil parfait de son dos musclé, pour jauger le gabarit et la puissance de son sexe.

    Quelle surprise alors, lorsque la porte s’ouvre, de voir le bogoss apparaître avec une simple serviette autour de la taille, serviette qu’il laisse tomber juste après que j’ai refermé le battant derrière moi. Ses cheveux sont encore mouillés et quelques gouttelettes perlent de ses épaules et descendent sur son torse. Et sa queue n’attend qu’une chose : que l’on s’occupe d’elle.

    Sans un mot, il se dirige vers le lit, il s’y allonge, accoudé, beau comme un Dieu, offrant cette plastique incroyable à mes yeux émerveillés, comme une invitation silencieuse mais irrésistible à le faire jouir.

    « Viens sucer… ».

    Je ne me fais pas prier pour satisfaire sa demande, ou plutôt son ordre, trop heureux de mon aubaine, toujours incrédule qu’un mec aussi canon ait envie de se soulager avec moi.

    Ses tétons saillants sont si tentants que je ne peux résister à la tentation de les exciter avec ma langue, avec mes lèvres. Je m’y attarde un bon petit moment, tout en saisissant sa queue et en la branlant lentement. Puis, je descends lentement le long de la ligne médiane de son torse, je passe les abdos en alternant bisous et coups de langue rapides, et je continue en direction du chemin du bonheur.

    Ma langue est insatiable et pleine d’imagination, elle semble trouver toutes les astuces pour faire monter l’excitation du bel étalon jusqu’au point où ce dernier décide de me notifier son impatience avec une suggestion toute « en nuances » :

    « Vas-y, putain, suce ! ».

    Définitivement, j’adore ses ordres qui claquent, cette impression qui se dégage de ses mots, de son attitude, comme s’il était acté, naturel, que je sois là dans le seul but de lui vider les couilles, le parti pris qu’il n’y a que son pied qui compte, quand, comment et autant qu’il le veut, et que je suis censé avoir envie de ce dont il en a envie. Bref, son coté petit macho arrogant et sûr de lui, ça m’excite grave.

    « T’as la peau douce… » je ne peux me retenir de lâcher.

    « Oui, la peau douce et soyeuse, la queue raide et délicieuse… suce ! ».

    Si ça ce n’est pas une réplique de petit con, je n’y connais rien !

    Sans plus tarder, je m’exécute, et avec bonheur.

    « Vas-y, avale-la bien, suce comme ça… elle t’a manqué ma queue, hein ? Maintenant il faut bien t’en occuper, vas-y, fais bien ta salope ! » il enchaîne, sans vraiment s’attendre à une réponse, réponse qui ne pourrait d’ailleurs pas venir dans l’immédiat puisque mes lèvres et ma langue sont prises dans une affaire urgente qui ne leur laisse guère le loisir de causer.

    Ma fellation semble lui faire un sacré effet, très vite le bogoss semble carrément dépassé par le plaisir. Ses abdos se soulèvent au rythme de sa respiration profonde et saccadée, sous l’effet d’une excitation extrême. Je lève les yeux juste à temps pour le voir bomber le torse et ramener la tête en arrière, la bouche entrouverte comme pour rechercher de l’air.

    Le voir dans cet état est un pur bonheur. Je suis excité comme jamais dans ma vie. Pourtant, côté excitation, je ne suis pas au bout de mes surprises. A un moment, ses mains se faufilent sous mon t-shirt pour aller tout droit agacer mes tétons.

    Le toucher de ses doigts est détonnant, c’est à la fois un plaisir des sens et bien plus que ça. Le bogoss a retenu la « leçon », il a compris que mes tétons sont hypersensibles. Est-ce qu’il veut vraiment me faire plaisir ?

    Au fond, peut-être que son but est tout simplement de m’exciter pour me rendre encore plus soumis, pour me pousser à donner encore plus d’entrain à ma fellation.

    Quoi qu’il en soit, alors que ses doigts se baladent autour de mes tétons, alors que ses paumes chaudes se posent sur ma peau, je m’embrase de plaisir. Ma queue est de plus en plus à l’étroit dans mon pantalon, mon entrejambe frémit d’envie.

    Désormais complètement allongé sur le lit, les bras pliés, les mains croisées entre la nuque et l’oreiller, pour la première fois le bogoss me laisse faire, se contentant de me regarder, sans chercher à forcer les choses pour prendre son pied. Comme un instructeur de vol qui laisse enfin prendre les commandes à son élève, Jérémie accepte de me laisser la main pour le pilotage de son plaisir.

    Il faut que je sois à la hauteur. Ma bouche s’affaire autour de sa queue, mes mains parcourent son torse et ses tétons, fébrilement, dans le but de le rendre fou de plaisir.

    Chose que je fais de plus en plus aisément car, au fil de nos« révisions », je commence à répertorier de plus en plus précisément ses zones érogènes et les caresses qui le font vibrer.

    Ce qui ne m’empêche pas de ressentir parfois la grisante sensation de lui faire découvrir des caresses nouvelles, des sensations insoupçonnées. Ce qui, avec un mec comme Jérémie, avec son expérience au pieu, avec l’effet qu’il me fait, représente un petit exploit qui me rend pas peu fier de moi…

    Et lorsque je l’entends lâcher, la voix étranglée par l’excitation :

    « Putain, ça c’est bon, ça c’est trop bon… »,

    je me plais d’imaginer qu’il n’a jamais pris autant son pied au lit.

    Parmi les petits trucs qui semblent vraiment le faire grimper au rideau, le bout de ma langue mettant des petits coups rapides dans le creux du gland.

    « Putain que c’est bon, vas-y, comme ça, tout doux, ah putain… ».

    Et, aussi :

    « Vas-y, occupe-toi de ma rondelle maintenant ! »

    Ah putain, décidemment il aime ça ! Quand je pense que la première fois que j’ai essayé de lui proposer, il voulait m’en empêcher ! Et maintenant, c’est lui qui le réclame !

    Comment refuser une telle invitation ? On ne peut tout simplement pas. Je plonge mon visage entre ses fesses musclées, ma langue se lance à l’assaut de son trou avec un entrain totalement débridé.

    Je sens sa respiration de plus en plus rapide annoncer clairement son plaisir, je nage en plein bonheur !

    « Reviens me sucer maintenant ! ».

    Je m’exécute, je le pompe de plus en plus vigoureusement. Je n’aurais pas le loisir de m’y consacrer très longtemps. C’est au bout de tout juste quelques va-et-vient que je l’entends lâcher :

    « Putain, putain… tu vas m’avoir…».

    Je ne demande pas mieux, alors j’y mets encore plus d’énergie.

    « Oui, oui, comme ça, vas-y ! Oui, je viens, oui, oui, oui…».

    Plusieurs jets chauds et épais viennent percuter le haut de mon palais, répandant dans ma bouche ce goût chaud et un peu salé qui me rend dingue.

    Tout excité d’avoir réussi à lui offrir son orgasme par moi-même, sans que ses coups de reins viennent le chercher, je garde pendant un instant sa semence sur ma langue, avant de l’avaler, et de la savourer par petites gorgées.

    Le bogoss est à présent complètement abandonné sur le lit, avec ce regard détendu et apaisé qu’ont les mecs après l’orgasme.

    J’ai tout juste le temps de me retirer de son entrejambe que le bogoss tend ses abdos de fou pour relever son buste. Un instant plus tard, il est debout, il passe son jeans sans même prendre la peine de glisser le boxer d’abord, ce qui me laisse interrogatif et intrigué quant à une suite possible des évènements. Pieds nus, le bogoss part en terrasse fumer sa clope.

    Le corps étourdi par tant de bonheur sensuel, je trouve agréable de m’allonger à mon tour sur le lit, sans pour autant quitter le bobrun du regard. Recto, verso, ce garçon est une œuvre d’art absolue.

    Je me fais la réflexion que si dans la beauté de ce jeune mâle, les gènes doivent y être pour quelque chose, ce physique de ouf est aussi et surtout le résultat de sa passion, le rugby et d’une pratique assidue de la musculation et de tout type de sport.

    En laissant traîner l’oreille au lycée dans des conversations entre le bogoss et d’autres camarades, j’ai appris que Jérémie s’est également essayé à la natation, au surf, au tennis, au ski, et Dieu seul sait quoi d’autre.

    Soudain, je réalise que le bogoss vient de finir sa cigarette. De quoi va-t-il avoir envie maintenant ? Aurait-t-il envie de me baiser ?

    Il avance vers le lit, il s’arrête juste devant moi. Il me toise. Les secondes s’enchaînent, le silence devient pesant.

    « Dessape-toi, et mets-toi sur le dos… » il finit par me lancer froidement.

    Putain, il va me baiser ! Je n’osais pas l’espérer, je suis fou ! Et je le suis d’autant plus en raison de la façon dont il vient de me l’annoncer, le ton toujours aussi ferme, directif, un tantinet arrogant. En un mot, bandant.

    Il se dessape, je me dessape.

    Si tu savais, mon Jérémie, le cadeau que tu me fais à cet instant précis, en m’annonçant que tu vas me prendre par devant ! Si tu savais à quel point j’ai envie de te mater pendant que tu prends ton pied, à quel point j’ai envie de découvrir tes attitudes pendant la baise, de voir comment l’orgasme se dessine sur ta petite jolie gueule de mec !

    Me voilà allongé sur le dos, les jambes écartées, complètement offert à ses envies de mec. La simple vision de ce beau mâle me donne des désirs de plaisir passif violents. Quant à son déo, il me met dans un état second…

    Je regarde mon beau Jérémie en appui sur ses genoux, me dominant de toute l’envergure de son torse de malade, en train d’enduire sa queue avec sa salive pour la préparer à l’assaut de mon trou affamé.

    « Mets ça sous tes fesses…» fait-il, en me passant un oreiller.

    Le bogoss a les idées claires, j’adore !

    La suite, ce n’est que l’affaire d’un instant. Mes chairs cèdent docilement sous la pression vigoureuse de son gland, elles s’ouvrent devant la fermeté de son érection, comme si elles reconnaissaient instantanément le manche capable de faire leur bonheur.

    Le bogoss s’enfonce en moi en poussant un long soupir de bonheur sensuel. Puis, bien calé au fond de moi, il marque une pause, les yeux fermés, comme débordé par l’excitation, jouissant de la chaleur humide de mon entrejambe, semblant déguster d’avance le plaisir masculin qu’il va prendre dans mon petit cul bien offert.

    Prenant appui sur ses mains posées sur le lit de chaque côté de mon torse, le bobrun commence à me limer.

    C’est tellement beau qu’il me faut un petit moment pour réaliser à quel point me faire prendre dans cette position, c’est également sacrement bon. Je sens bien sa queue coulisser en moi, l’angle d’entrée est juste fabuleux.

    Regarder ce mec prendre son pied est juste fabuleux, je crois que même les Dieux aimeraient assister à ce spectacle majestueux.

    Il fait chaud dans la pièce. Sous l’effort, le beau mâle commence à transpirer. Son front, son visage, son cou, son torse vallonné sont moites. Ce qui rend le bogoss on ne peut plus sexy.

    Sans arrêter de me pilonner, le bogoss se redresse. À nouveau en appui sur ses genoux, il se tient droit comme un « I », ses pecs se bombent, ses abdos ondulent au gré de ses va-et-vient, sa carrure est impressionnante comme jamais. Son torse dressé domine mon corps allongé.

    Je ne peux pas résister à la tentation de tâter des pecs d’acier, son cou, ses épaules massives. Je n’arrive toujours pas à réaliser que des muscles puissent être si fermes.

    Dans la recherche des appuis pour mieux me défoncer, le bogoss n’est pas à court d’idées. Un coup, il pose ses mains grandes et chaudes à plat sur mes pecs, sur mes tétons. Puis, il saisit mes reins, pour que les siens puissent mieux me secouer. Ou encore, il attrape mes jambes, il fait passer mes mollets sur ses épaules, il soulève mon bassin, il s’enfonce de plus en plus profondément en moi, il me martèle sans pitié.

    A cet instant précis, pendant qu’il me lime sans ménagement, sa domination virile est impressionnante comme jamais. Au gré de cette séquence d’attitudes de mâle en rut, je me sens à lui, complètement à lui. Et moi, je prends mon pied comme je n’aurais jamais cru que ce soit possible.

    Dommage que je n’arrive pas à capter son regard, car il semble perdu dans le vide. De toute façon, je ne suis pas certain que j’arriverais à le soutenir.

    Je me laisse happer par la beauté de ce corps complètement livré à la quête de son orgasme, je me laisse hypnotiser par les oscillations de sa chaînette, au gré et en contrecoups de ses coups de reins, de ses va-et-vient. Je suis à la fois excité et fasciné par ce mouvement si masculin, si intime si puissant.

    « Putain qu’est-ce que t’es beau Jérémie…» je laisse échapper, ivre de plaisir.

    Aucune réponse ne vient de la part du bogoss au regard toujours fuyant.

    « Qu’est-ce que j’aime quand tu es en moi… » je relance, avant de continuer, comme ivre.

    « T’aime ça, la queue, hein ? » fait-il, plantant enfin son regard très brun dans le mien, un regard chargé d’un je-ne-sais-quoi d’excité et de brutal, l’expression d’un jeune mâle en rut.

    Et il enchaîne :

    « Il te faut un vrai mec pour jouir, hein ? Elle te sert à rien la nouille que t’as entre les jambes…tu n’as que ta bouche et ton cul pour prendre ton pied… ».

    « Tu me fais jouir comme un Dieu… ».

    « Vas-y, dis-le que t’as besoin de te faire baiser pour prendre ton pied de gonzesse… ».

    « Oui… oui… j’ai besoin de me faire baiser pour prendre vraiment mon pied…j’ai besoin de ta queue… » je lui concède, ravi de me soumettre à ce jeune mâle dominant dans le feu de l’action.

    « Tu vas tellement te faire démonter le cul que tu vas me supplier d’arrêter… » il me lance.

    Attitude de petit con très sûr de sa queue, va ! Et qu’est-ce que je kiffe cette attitude !

    L’image de ce jeune mâle en train de me baiser, tous muscles en action, tendu vers sa jouissance, transpirant à grosses gouttes dans l’effort, est étourdissante. Cette image, couplée à la sensation de sa queue limant magistralement mon trou, est un bonheur indescriptible.

    « Putain de cul à foutre, je vais te remplir… ».

    « J’attends que ça… ».

    Et alors que ses coups de reins ralentissent, la voix cassée par le pic d’excitation qui entoure l’orgasme il lâche, sur un ton animal :

    « Oui, oui, oui, ça vient, ça vient, prends ça, salope!…prends ça!…et ça!…».

    Ses paupières retombent lourdement sous l’effet du relâchement musculaire, sa bouche s’ouvre pour laisser échapper des ahanements qui ne trompent pas. C’est la première fois que je le vois jouir, et c’est beau à se damner. J’ai l’impression de ressentir en moi la vague d’énergie dégagée par son orgasme, cette vague qui parcourt son corps jusqu’à faire évaporer son esprit, cette vague qui circule en boucle dans nos corps unis dans le plaisir.

    Si je ferme les yeux, même après tant d’années, je me souviens de cette première fois que j’ai vu, que j’ai senti mon bobrun en train de jouir. Je ressens, exactement comme à cet instant précis, son plaisir vibrer dans le frémissement de ses muscles ; je revois la jouissance s’afficher dans une sorte de grimace sur son beau visage. Pendant un instant, le temps de quelques giclées de bonheur, Jérémie n’était plus là, il était tout seul, perdu dans un monde de plaisir total.

    Je n’ai pas vraiment le temps de me remettre de mes émotions que très vite le bogoss se dégage de moi, il passe une nouvelle fois son jeans pour aller fumer en terrasse, me laissant là, allongé sur le lit, les jambes écartées, les fesses relevées par un oreiller écrasé, rempli de son jus de mec.

    Je n’ai toujours pas joui, mais je m’en fous, je viens de prendre mon pied comme jamais. Je suis tellement excité par ce qu’il vient de me faire que j’en tremble.

    Je le regarde en train de fumer, de reprendre son souffle, prêt à m’offrir à lui dès que l’envie lui reprendra.

    Hélas, une fois sa cigarette terminée, le bogoss me dit carrément de me tirer, car il a des trucs à faire.

    « Jérém…» je lui lance en partant, après avoir griffonné mon numéro sur un bout de papier sur le meuble à côté de la porte d’entrée « voilà mon 06…tu m’appelles ou tu m’envoies un sms quand tu veux, si tu veux…».

    « J’appellerai pas… » sera sa réponse laconique.

    Une minute plus tard, je me retrouve seul dans la rue de la Colombette.

    Je n’ai pas encore atteint le boulevard Carnot que je réalise à quel point je me sens physiquement comblé mais psychologiquement dérouté ; à quel point, une fois le plaisir consommé, des angoisses grandissantes s’imposent à mon esprit : quand est-ce que je le reverrai ? Quand est-ce que je coucherai à nouveau avec lui ? Est-ce que j’ai raison de me laisser à ce point dominer par ce mec ?

    Lorsque j’arrive au Grand Rond, je ressens un certain malaise s’emparer de moi, un malaise qui grandit au fur et à mesure que je m’éloigne de ce studio où un autre Nico se dévoile.

    Un malaise qui m’envahit complètement le soir, dans le lit, un malaise qui ressemblerait presque à un sujet de dissertation.

    « Coucheries avec un bobrun : pendant le sexe et après le sexe, deux univers à part. »

    Thèse :

    Pendant l’excitation, pendant nos ébats, j’adore me soumettre à son plaisir, à ses attitudes de macho, à sa bite. Plus je me donne à lui, plus j’ai envie d’aller encore plus loin dans la soumission à ce beau mâle, et à son manche fabuleux.

    Le premier contact avec sa queue incandescente avait instantanément révélé cette facette de moi, il l’avait révélée avec une puissance et une évidence aveuglantes, il l’avait révélée à moi-même avant tout.

    Je me rends bien compte que je devrais remercier le destin de m’avoir permis de croiser le lit de ce beau spécimen, ce véritable fantasme sur pattes, un fantasme que nombre de jeunes gays voudraient pouvoir se taper ne serait-ce qu’une fois dans leur vie.

    Je devrais être comblé : et je le suis, au plus haut point, pendant la baise. Pourtant…

    Antithèse :

    Mais quand c’est fini, je me sens comme rabaissé, comme sali. À chaque fois que je quitte son appart, j’ai l’impression que je viens de m’enfermer un peu plus dans le rôle de vide couilles d’un beau mâle. Plus je baise avec lui, plus j’accepte de me soumettre à sa domination, plus je me sens honteux une fois que c’est terminé, plus j’ai de mal à le regarder dans les yeux, à m’adresser à lui.

    J’adore l’idée qu’il m’utilise pour son plaisir. Le problème c’est qu’une fois qu’il a joui, j’ai comme l’impression qu’il me méprise, l’impression de me faire jeter comme une capote usagée.

    Je ne demande pas à être embrassé tendrement, juste un minimum de considération. Un mot, un regard, je ne sais pas, qu’il me montre qu’il a bien pris son pied, qu’il a envie de recommencer, qu’il est heureux de coucher avec moi. Je ne demande rien de plus qu’un minimum de complicité…

    Thèse, antithèse, mais guère de synthèse…

    Il est deux heures trente. Juste avant de m’endormir, j’ai enfin un moment de lucidité. La vérité c’est que je suis en train de m’attacher à ce mec. Et ça, c’est précisément la connerie à ne pas faire.

    Mais comment échapper à ce sentiment que je traîne en moi depuis le premier jour du lycée, ce sentiment qui s’embrase désormais, catalysé par cette alchimie sexuelle qui me rend fou ? Comment me protéger de ce sentiment de manque qui envahit mon corps et mon esprit dès que je suis loin de lui ?

    Jérémie m’a dépucelé, il m’a rendu accro à son corps, à sa queue, il m’a fait découvrir le plaisir de passif. Et il est chose inhumaine d’imaginer de pouvoir séparer l’amour physique des sentiments. Surtout à 18 ans, et surtout quand les sentiments étaient là avant l’amour physique.

  • JN01009 Souvenir de Jérémie (voyage en Espagne)

    JN01009 Souvenir de Jérémie (voyage en Espagne)

    (Mai 2000, 1 an avant « première révision »).

    Le voyage de fin d’année de première, nous amène en Espagne, à Saint-Sébastian, à Bilbao, en Aragon, à Alquézar.

    Au départ de Toulouse, alors que je monte dans le bus avec Valérie, une camarade de classe et ma meilleure copine de l’époque (après que Nadia a déménagé dans une autre ville), Jérémie est installé à côté de son pote Thierry à mi-chemin entre les deux sorties.

    J’avance dans le petit couloir et je ne peux m’empêcher de le regarder. Le bogoss capte mon regard, il l’accroche, il ne le lâche pas. Moi non plus je ne lâche pas le sien, et je m’étonne moi-même de ne pas baisser les yeux.

    En passant à côté de lui, j’ai même droit à un beau sourire et à un « Salut ! ».

    Malgré le sprint olympique que se tape mon cœur dans la seconde, j’arrive à lui répondre de la même façon. « Salut ! ». Je suis trop content intérieurement, mais j’essaie de ne pas trop le montrer.

    Avec Valérie, nous nous installons dans les sièges juste derrière lui. Quelle chance qu’ils soient encore vides !

    Le bus démarre. Nous n’avons même pas encore quitté la rocade que déjà Valérie commence à taper la discute avec Jérémie. Je tends bien l’oreille pour entendre leur conversation et j’apprends beaucoup de choses au sujet du bogoss. Il est célibataire (ça promet pour le voyage qui commence), il kiffe une meuf d’une autre classe (ça fait mal de l’entendre), il a un petit frère prénommé Maxime, son père est vigneron.

    Les kilomètres s’enchaînent, le réveil trop matinal finit par avoir raison de ma curiosité. Entre Tarbes et Pau, je finis par m’assoupir.

    Lorsque je refais surface, une bien mauvaise surprise m’attend : j’ouvre les yeux et je vois direct ma pote Valérie à côté de mon Jérémie… en train de lui rouler une pelle ! Ah, putain, que c’est traître une gonzesse ! (la jalousie me rend dingue).

    Je bug carrément quand je vois ça ! Ma meilleure pote se tape le mec sur lequel j’ai flashé. C’est insupportable. Pourquoi il faut que ce soit elle ?Je suis dégoûté à un point inimaginable ! Le voyage commence tout juste et je ne suis plus très heureux d’être là.

    Du coup, par jalousie, je ne calcule plus trop Valérie. Ni pendant le reste du trajet, ni pendant les premiers jours du voyage. Je me renferme sur moi-même, tout en essayant de ne pas montrer ma déception et ma colère, je m’isole un peu plus encore que d’habitude.

    Quand je les vois se rouler des pelles, se peloter, quand je vois Jérémie sourire à ma copine (ex copine), la faire rire, tenter (avec succès) de lui faire du charme, je m’imagine tout simplement à sa place à elle. Je donnerais n’importe quoi pour embrasser et toucher le bogoss, pour avoir droit à ses sourires de fou qui me font fondre.

    Au bout de deux jours, Valérie finit par venir me voir et me demander pourquoi je lui fais la tête : malgré tous mes efforts, elle a bien vu que je suis contrarié. J’invente un bobard vite fait pour ne pas éveiller ses soupçons.

    Pourtant, je lui en veux beaucoup. Même si, au fond, elle ne fait rien de mal. Aller vers un mec comme Jérémie, il n’y a rien de plus naturel pour une belle nana.

    Je prends sur moi pour faire semblant, pour essayer d’avoir un comportement « normal ».

    Comme si le fait de voir ma copine se taper Jérémie n’était pas suffisant, dans la deuxième partie du voyage je me fais sérieusement emmerder par Laurent, un mec d’une autre classe, un type franchement trop chiant. Le type me colle la honte en m’appelant « Ma Chérie », il me cause comme si j’étais une nana, il se fout de mes cheveux « coiffés en balai de chiottes », de mes vêtements « Made in Emmaüs », de chacun de mes gestes, de mes mots, de ma voix. Je ne peux pas faire un pas sans entendre sa voix de con me casser les couilles. Il est vraiment trop rélou.

    Le pire c’est quand il arrive derrière moi par surprise, qu’il me passe son bras autour du cou et qu’il me parle dans l’oreille ! Putain, qu’est-ce que ça me gonfle d’entendre son souffle et de me prendre ses postillons !

    Très vite, il commence à me demander des clopes. Evidemment, puisque je ne fume pas, je n’en ai pas. Il me demande alors de l’argent pour acheter des clopes. Je lui en donne une fois, pour qu’il la ferme. Et il la ferme, du moins à chaque fois qu’il a une clope au bec.

    Mais une fois le paquet terminé, c’est-à-dire le lendemain, il vient me redemander de l’argent. Je refuse. Il recommence à me casser les couilles. Je fais tout mon possible pour l’éviter, en veillant autant que possible d’avoir toujours un prof à proximité. Mais le connard est du genre teigneux et il finit par réussir à me coincer dans le couloir de l’hôtel, juste après le dîner. J’ai beau lui dire que je n’ai pas beaucoup d’argent, il ne me lâche plus.

    J’en ai vraiment marre de lui, je ne veux plus me laisser faire, mais le mec insiste, il devient de plus en plus agressif et menaçant, je ne sais vraiment plus comment m’en débarrasser.

    « Il te dit qu’il n’a pas de clope, fiche-lui la paix ! ».

    Jérémie vient de surgir à l’improviste et de s’adresser directement à ce gros con de Laurent. Et il lui donne son paquet de clopes entamé.

    « Merci Jérém… » fait Laurent, soudainement calmé « on rigolait, pas vrai, Nico ? ».

    Je me tais, sonné par l’intervention de Jérémie.

    « A partir de maintenant, je ne veux plus te voir en train de le faire chier… » fait le bogoss, le regard noir.

    « Il faut pas en faire un drame… ».

    « Demain tu t’achètes des clopes et t’arrêtes de l’emmerder, c’est compris ?! » fait Jérémie en montant le ton de plusieurs crans.

    « Ok, ok, t’énerve pas… ».

    Sur ce, Laurent se tire, et Jérémie lui emboîte le pas. Je le regarde s’éloigner alors que j’ai tellement envie de le retenir.

    « Merci, Jérémie ! » je lui lance, le cœur qui bat à tout rompre.

    Le bogoss ne se retourne même pas, se limitant à me lancer un geste de la main qui semblait signifier : « c’est rien, laisse tomber », juste avant de disparaître au tournant du couloir.

    Sur le coup, je réalise tout juste ce qui vient de se passer : Jérémie vient de prendre ma défense alors que rien ne l’y obligeait. Sans pour autant vraiment comprendre pourquoi il est venu à mon secours à cet instant précis, alors que je me fais régulièrement emmerder au lycée (mais jamais à ce point, c’est vrai), et qu’il n’a jamais levé le petit doigt pour me sortir du pétrin.

    Le lendemain, j’espère profiter de cet épisode pour avoir un ticket d’entrée pour discuter un peu avec lui. Je prends mon courage à deux mains et je vais le voir alors qu’il fume seul dans un coin.

    Mes espoirs sont vite déçus. J’essaie de lui parler, mais je le sens plutôt distant et froid, il affiche un air pressé, surtout pressé de me voir dégager. Ce qui coupe mon élan et me fait perdre tous mes moyens : du coup, j’ai juste envie d’aller me cacher.

    Le voyage touche à sa fin et nous voilà sur le chemin du retour. Au départ d’Alquézar, je suis assis à côté de mon pote David. Valérie et moi sommes toujours en froid.

    Ceci dit, je suis soulagé de voir qu’elle semble l’être avec Jérémie aussi, car ce dernier est installé à plusieurs sièges de distance. Est-ce que le fait que Jérém ait embrassé une autre nana lors de la soirée d’il y a deux jours, y est pour quelque chose dans cet éloignement providentiel ?

    En début de soirée, alors que la nuit tombe, le bus s’arrête dans une station-service pour une pause pipi. Au moment de repartir, mon pote David s’en va s’installer au fond du bus avec d’autres camarades. Une place reste donc libre à côté de moi, côté couloir. Une place qui ne tarde pas à être prise.

    Par qui ? Par cette mégabombasse de Jérémie !

    Le bogoss semble de bien meilleur poil que la dernière fois où j’ai essayé de lui parler. Il me demande si j’ai bien aimé le voyage, nous échangeons quelques banalités. Il me parle de Valérie, il me dit qu’elle est cool, marrante (ah bon, c’est pour ça que tu as embrassé l’autre blondasse avant-hier soir ?). Je l’écoute, tout en chauffant sérieusement à l’intérieur, mais j’essaie de ne rien montrer.

    Puis, à un moment, un pote assis de l’autre côté du couloir l’appelle ; le bogoss se retourne, il me tourne le dos et il ne me calcule plus. Je mets mes écouteurs sur les oreilles et j’essaie de dormir un peu.

    Il fait nuit à présent, les lumières dans le bus sont plutôt faibles : très vite, je m’assoupis.

    Je suis presque endormi, lorsque je sens quelque chose se poser et peser contre moi. Lorsque je reviens à moi, je me rends compte que c’est la tête de Jérémie qui est en train de glisser sur mon épaule. Le bogoss, toujours de dos par rapport à moi, est en train de s’endormir lui aussi.

    Je suis fou de le savoir si proche, je suis dans un état d’excitation inimaginable ! J’en tremble…

    Avec les mouvements du bus, sa tête et ses épaules finissent par glisser le long de mon bras et par se retrouver sur mes cuisses. Le mec que je kiffe à mort est en train de dormir sur mes genoux, je suis enivré par la chaleur et l’odeur de sa peau. J’ai les sens en feu, j’ai trop envie de le caresser, de mettre ma main dans ses cheveux ou de la glisser sous son t-shirt.

    J’ai horriblement envie de lui, mais je suis également très touché. Quand je le regarde dans son sommeil, dans cette position, je ne vois plus le jeune loup sûr de lui et inaccessible, le jeune mâle à la queue bien chaude, un brin arrogant. Ce que je vois, c’est un gosse qui s’est encore fait avoir par le marchand de sable… bonne nuit, les petits…

    L’image est d’une douceur émouvante. Alors, avant tout désir sensuel, j’ai envie de le serrer dans mes bras et de le couvrir de bisous.

    Assommé par la fatigue, bercé par les mouvements du bus, et bouleversé par le bonheur d’avoir le mec que j’aime si proche, même si endormi, je finis par m’assoupir à mon tour.

    Nouvelle surprise en me réveillant un peu plus tard. Je suis saisi par une panique indescriptible lorsque je réalise que ma main est posée sur son torse. Du coup, je suis comme pétrifié, je n’ose plus bouger, de peur qu’il se réveille et qu’il s’en rende compte. Mon regard reste bloqué sur ma main se soulevant au rythme de sa respiration, ma paume chauffée par le contact avec son corps, et j’ai l’impression que le moment dure longtemps, très longtemps. Et c’est à la fois un moment de pur bonheur et d’immense angoisse.

    Lorsque j’arrive enfin à tourner la tête et à regarder son visage, je m’aperçois que le bogoss a les yeux entrouverts, et rivés sur ma main. Je ne bouge pas, j’évite juste son regard direct, tout en le « surveillant » du coin de l’œil.

    Quelques instants plus tard, je le vois refermer les yeux, sans chercher mon regard une seule fois.

    Le bus s’arrête pour une nouvelle pause pipi. Jérémie se relève avant tout le monde, comme s’il avait honte qu’on le voit allongé sur mes genoux. Je le regarde se faufiler en vitesse dans le couloir du bus, m’ignorant une fois de plus, alors que ma main et mes genoux s’ennuient déjà de la présence de son corps chaud, alors que mon cœur est meurtri par son manque de considération à mon égard.

    Au moment de reprendre place avant de repartir, un camarade appelle Jérémie et ce dernier passe à côté de moi et, sans un regard, il continue vers le fond du bus.

    Je suis très déçu qu’il ne revienne pas s’asseoir à côté de moi. Au fond de moi, j’y avais cru. Du moins, je l’avais espéré très, très, très fort.

    Je me retourne pour voir où il va s’asseoir. Pendant un instant, je croise son regard, un regard dans lequel je crois voir comme une ombre de déception, comme s’il était emmerdé d’avoir été interpellé et qu’il aurait préféré faire les derniers kilomètres avant Toulouse à mes côtés.

    Mais je me fais certainement des films, je prends mes rêves pour des réalités. Il faut que j’arrête de kiffer ce mec à ce point.

    Le soir, dans mon lit, je me demande si j’ai vraiment vécu l’épisode du bus. Je me sens un peu honteux, je me sens soudainement très « pd », je me demande s’il est normal, s’il est sain de ressentir autant de choses pour ce garçon, surtout pour un garçon si inaccessible.

    Des questionnements qui tournent en boucle dans ma tête, qui ne cessent de faire surface, de tourner dans mon esprit, tout en aboutissant à chaque fois la même considération : Nico, tu es amoureux pour la première fois de ta vie.

    Tout s’emmêle dans ma tête, j’ai envie d’aller vers lui et j’ai peur de mes sentiments. Je crois que j’ai vraiment réalisé à cet instant ce qu’être amoureux signifie, et je devine que, puisque mon amour est ainsi fait, ma vie sera compliquée.

    Je trouve cela à la fois beau et effrayant. Être amoureux, j’imagine bien que ça doit être l’une des plus belles choses de l’existence. Mais être amoureux d’un gars, et notamment de ce gars, ça ne présage rien de bon. Et, surtout, ça ne mènera nulle part, à part me confronter au malheur de ne pas pouvoir l’avoir. Malgré cela, j’ai hâte que le week-end se termine pour retrouver Jérémie en cours. Hélas, dès le lundi suivant, le bogoss est à nouveau très distant avec moi, voire davantage que d’habitude. Est-ce qu’il m’en veut pour ce qui s’est passé dans le bus ?

  • JN01008 Baise avec Jérémie entre deux cours

    JN01008 Baise avec Jérémie entre deux cours

    Lundi 7 mai 2001.

    Le lundi suivant, le temps a bien changé. Avec la pluie, l’air du printemps s’est drôlement rafraîchi.

    Le beau Jérémie s’est adapté au changement climatique en conservant le mode « short », certes, mais en enserrant son torse dans un pull à capuche gris qui en rajoute encore à son côté mauvais garçon, une tenue qui lui donne même un petit air de p’tite frappe qui le rend craquant à souhait.

    On est toujours éblouis par la nouvelle tenue de celui qui nous plaît. Sans compter le fait que le zip partiellement ouvert laisse entrevoir l’arrondi d’un débardeur blanc posé sur sa peau mate et à nouveau rasée de près. Qu’est-ce que c’est beau cette peau mate sans poils. J’ai envie de plonger mon nez dans ce débardeur, avec ou sans poils !

    Après sa réflexion de la veille, j’évite soigneusement de le regarder. Je ne lui adresse même pas un bonjour. De son côté, le bobrun m’ignore comme il sait si bien faire. Je le regarde vivre sa vie, déconner avec les autres camarades, comme d’habitude. Rien dans son attitude ne laisse deviner de loin ou de près qu’hier après-midi il m’a baisé et qu’il a joui en moi…

    « Tiens, Nico, toi qui a l’air bien ailleurs ce matin, tu vas venir au tableau et nous réexpliquer la formule que je viens de développer… ».

    Lorsque la prof de maths s’adresse à moi de cette façon directe et inattendue, j’ai juste envie de partir en courant.

    Je me lève et j’ai mal partout, tous mes muscles sont endoloris, je marche et je sens l’écho de ses coups de queue dans mon entrecuisse. Je crois que je n’ai jamais été autant mal à l’aise de ma vie.

    J’ai l’impression de sentir les regards de tous les camarades sur moi, comme si toute la classe était au courant que je me suis fait baiser comme une salope.

    Une fois au tableau, je tente de me coller à l’explication, mais je pars en live. Je n’ai pas tout suivi, je me mélange les pinceaux, mes phrases sont confuses, je bafouille, j’ai le visage en feu, je transpire.

    Je fuis le regard de Jérémie comme la peste. Pourtant, à deux ou trois reprises, j’ai la nette impression qu’il me fixe de façon appuyée, comme s’il cherchait à attirer mon regard, comme s’il jouait avec mes nerfs. Cela n’est peut-être que dans ma tête, pourtant cela contribue à mon malaise grandissant.

    J’ai le plus grand mal à arriver à la fin de la démo, je suis en nage et j’ai le souffle coupé.

    Contre toute attente, à la sortie de la cantine, le petit con vient me parler.

    « T’es fort en maths, mec…» il me lance, sur un ton inhabituel, presque affable.

    « Tu parles, j’ai été archinul tout à l’heure… ».

    « Si elle m’avait demandé d’y aller, j’aurais dû raconter des blagues pour meubler… toi t’es fort… ».

    « C’est pour ça que tu as accepté de réviser avec moi… » j’aurais aimé avoir de cran de lui répondre.

    « Je me débrouille…» ce sera ma réplique.

    Jérémie est là, devant moi, je sens son regard sur moi et je vibre de désir. Son parfum est envoûtant, son charme est envoûtant, son sourire l’est aussi.

    « Faut vraiment qu’on révise…» fait-il avec un petit sourire au coin des lèvres.

    C’est qu’il y prend goût le saligot, j’adore !

    « C’est quand tu veux, tu sais…» je m’étonne d’arriver à lui répondre.

    « Je sais bien… » il réagit du tac-au-tac, en appuyant ces quelques mots avec un large sourire malicieux qui me rappelle à quel point je lui « appartiens » sexuellement. C’est un brin humiliant mais tellement excitant.

    « Tu me rends dingue… » j’ai l’audace de relancer.

    « Elle te plaît ma queue, hein ? » fait le bogoss, visiblement flatté et excité.

    Je décide de le suivre sur ce terrain et d’essayer de l’exciter encore plus.

    « Oh oui…t’es trop sexy, mec… j’ai très envie de toi…».

    « Ça t’a plu que je te fourre bien profond… ».

    Le bogoss vient de toucher une corde sensible, certes. Pourtant, sa présence, sa proximité, le désir qu’il fait flamber en moi juste en me regardant, en me parlant avec ces mots crus, me font oublier toute inquiétude. A cet instant précis, je n’ai plus qu’une envie, qu’il jouisse à nouveau en moi.

    « Je ne demande que ça… ».

    « C’est ça que tu voulais, te faire remplir… ».

    Décidemment, le mec sait me parler.

    « Tu peux me remplir autant que tu veux… ».

    Sa pomme d’Adam s’agite nerveusement, alors qu’une étincelle lubrique s’allume dans son regard.

    « File aux toilettes à l’étage et attends-moi… » il me balance, avant de s’éloigner.

    J’ai tout juste saisi ses mots. Ai-je bien compris ? Il ne va quand même pas oser ça ? Entre deux cours, au lycée, dans des toilettes où l’on pourrait nous surprendre ? Il n’y a qu’une seule façon pour en avoir le cœur net.

    Les toilettes à l’étage sont désertes à cette heure-ci. Le visage en feu, je m’approche du lavabo et je fais couler l’eau.

    J’ai l’impression d’avoir des papillons géants et surexcités dans le ventre, je ressens comme de l’électricité circuler entre mes tétons, ma queue, jusqu’à mon trou.

    J’attends plusieurs longues, interminables, excitantes minutes, partagé entre la crainte d’être surpris par quelqu’un d’autre, le doute qu’il m’ait joué un canular et l’inquiétude qu’il vienne vraiment et qu’on se fasse gauler pendant nos ébats. Mais qu’est-ce qu’il a donc dans la tête ?

    Mon cœur bat à tout rompre pendant ce moment d’attente qui me paraît durer une éternité. J’ai les jambes en coton, je suis tellement stressé que mon érection finit par retomber.

    Et la porte s’ouvre enfin, Jérémie surgit d’un pas rapide.

    Le zip de son pull à capuche désormais grand ouvert, la vision de son débardeur blanc, avec ses fines rayures verticales sculptant le relief de ses pectoraux, est tout simplement à tomber. Et ce mec a envie de me baiser, moi, là, tout de suite, dans les chiottes du lycée…

    D’un geste rapide il arrête l’eau dans le lavabo. Puis, d’un simple mouvement du menton, il m’indique l’une des cabines. Je n’arrive pas à le croire, il va vraiment le faire.

    Face à mon hésitation, il finit par m’intimer :

    « Dépêche-toi, vas-y! ».

    Tout se passe très vite. Le bogoss referme précipitamment la porte des chiottes derrière nous, il défait sa ceinture, il déboutonne son short. Je baisse le mien, tout en retirant également mon pull et mon t-shirt.

    Ses mains se posent fermement sur mes épaules, elles manœuvrent de façon musclée et directive pour me retourner vers le mur du fond, elles me font pencher vers l’avant, juste au-dessus de la cuvette.

    Je l’entends cracher dans sa main, enduire sa queue, puis mon entrejambe, vite fait.

    Très vite, je sens son gland se presser contre ma rondelle. Sans prendre le temps d’autres préliminaires, il passe en forcing, et « à cru ».Hier une capote a cassé, aujourd’hui il s’en passe.

    Sur le moment j’ai mal, je suis à deux doigts de lui demander de se retirer. Mais une fois son zob bien au fond de moi, je me sens tellement possédé, rempli, heureux de me laisser soumettre à l’appétit sexuel débordant de ce jeune mâle, que très vite la douleur se transforme en bonheur sensuel.

    Le bobrun entreprend de me ramoner avec vigueur. Les jambes bien écartées, mon entrejambe envahi par sa queue, secoué par ses assauts, je tente de garder l’équilibre en prenant appui avec mes mains aux coins du minuscule espace.

    La petite cabine empeste grave l’urine de mec, mais je n’en ai cure. Mon beau Jérémie est en train de me défoncer sans ménagement, les mains crochetées sur mes épaules pour donner plus d’ampleur à ses coups des reins. Ce qu’il me fait est trop trop bon. Et l’idée qu’il va à nouveau jouir en moi, me rend complètement dingue.

    Pendant qu’il me lime sans répit, je tente d’imaginer toutes les fois où il a dû jouir sans capote. J’essaie d’imaginer ce qu’il ressent lorsque le plaisir explose dans son corps musclé et dans sa tête, lorsque sa semence jaillit de sa queue pour aller se répandre dans une chatte ou dans un cul de nana. Est-ce qu’il a déjà eu l’occasion de gicler dans le cul d’un mec avant moi ?

    Au final, je suis si excité que j’accepte de prendre le risque. Déjà, parce qu’il m’a dit qu’il n’avait rien. Et aussi et surtout, parce que j’ai trop envie de ça. Le désir rend fou.

    Le bogoss se penche sur mon dos et ses abdos rencontrent mes reins, ses pecs se posent juste en dessous de mes épaules. Je sens ses halètements juste derrière ma nuque, son souffle chaud dans mon cou et sur mes oreilles. Je suis fou !

    Et alors que ses coups de boutoir s’enchaînent implacablement, je le sens passer une main sous mon t-shirt, effleurer la peau de mon torse.

    C’est la première fois qu’il me touche autrement qu’avec sa queue ou dans une prise musclée avec ses mains pour mieux me défoncer et prendre son pied. Au contact léger de ses doigts, je ressens des petites décharges électriques irradier dans tout mon corps.

    Ses doigts se baladent sur la peau de mon torse et finissent par frôler la zone la plus érogène de mon anatomie : mes tétons. Le bobrun y revient à plusieurs reprises, ce qui me fait sursauter de plaisir. Très vite, le mec finit par détecter ma faiblesse.

    « En plus t’es sensible des tétons, une véritable salope ! » il me chuchote, la voix chargée d’excitation, l’attitude de mâle dominant et macho.

    Je ne suis plus qu’une torche enflammée de plaisir et qui ne demande qu’à s’embraser encore davantage.

    Le bogoss se relève, tout en continuant de me pilonner de façon musclée. Je ne peux pas le voir mais je l’imagine bien dans une attitude on ne peut plus « mec », le torse légèrement penché vers l’arrière, les épaules bien ouvertes, le visage vers le ciel, la bouche entrouverte à la recherche d’air, en train d’envoyer les puissants coups de reins qui secouent mon corps de fond en comble.

    Le mec est très excité, mais pressé, car on peut nous surprendre, et les cours reprennent dans 10 minutes.

    Lorsque ses coups de rein ralentissent, ses doigts se crispent sur mes épaules, et tous ses muscles se tendent sous la déferlante de son plaisir de mec.

    Un instant plus tard, il jouit, en se faisant violence pour contenir ses râles puissants. Seule sa respiration, profonde, saccadée, traduit la violence de son orgasme, rythmant la succession des flots de sperme qu’il est en train d’envoyer en moi, marquant ce moment éphémère où l’esprit d’un mec s’évapore, complètement emporté par la vague géante de sa jouissance.

    Le bogoss se retire rapidement de moi. Je me relève aussitôt. En me retournant, je tombe fatalement sur sa queue luisante de sperme. Mais déjà monsieur-débardeur-blanc-immaculé me pousse vers un coin du minuscule espace.

    Je n’ai pas le temps de me poser la question de savoir à quel jeu il voudrait jouer à présent, que ses intentions, bien plus terre à terre, me sautent aux yeux. Je le vois diriger sa queue vers la cuvette et, très rapidement, laisser échapper un épais jet d’urine.

    Ah putain !Je me dis qu’il faut être sacrement à l’aise avec son corps pour arriver à pisser juste après avoir joui, sous les yeux de quelqu’un, et dans un espace si confiné, qui plus est. Quand je pense que je suis bien incapable de pisser dans les urinoirs si quelqu’un est à côté… Définitivement, ce mec me fascine.

    Son jet continu et dru dégage une bonne odeur d’urine de jeune mâle. Je suis happé par ce spectacle inattendu.

    En ce moment précis, un nouveau fantasme vient de surgir dans ma tête : moi à genoux, lui debout devant moi, en train de m’asperger avec son jet jaune et odorant.

    Un fantasme qui disparaît aussitôt, lorsque Jérémie remonte son boxer et son short et qu’il se tire en vitesse, en claquant la porte derrière lui, me laissant seul dans ce WC, vidé de sa présence, rempli de sa semence, en proie à une sensation de manque très violente.

    Je referme la porte et je me soulage à mon tour. Qu’est-ce que j’aime ça, le faire jouir, qu’est-ce que je kiffe le fait que, pendant nos « révisions », il ne soit question que de son plaisir à lui, que mon plaisir de mec soit mis entre parenthèses, et que je prenne mon pied uniquement grâce à la puissance de mon mâle, en me soumettant complètement à sa puissance sexuelle, en offrant mon corps à une jouissance qui n’est pas la mienne. Et avoir son jus en moi, putain, quelle sensation !

    Pourtant, lorsque le mâle a joui, lorsque je me retrouve seul et rempli de sa semence, je retrouve l’envie de me soulager « comme un mec ». Je réalise qu’en fait, être passif c’est avoir la chance de jouir deux fois, et de façon tellement différente.

    Lorsque j’arrive en classe, le cours a déjà commencé. En passant la porte, j’ai une fois de plus l’impression que tout le monde me regarde, que tout le monde sait. Je suis passé devant le miroir juste avant de quitter les chiottes, et j’ai eu l’impression d’avoir précisément l’air d’un mec qui vient tout juste de se faire baiser.

    D’autant plus que j’ai l’impression d’amener avec moi les odeurs dont était remplie cette cabine, l’impression de puer la pisse de mec ; mais aussi l’impression de sentir le jus de Jérémie.

    J’ai peur de me prendre une réflexion de la prof, ce qui attirerait encore davantage l’attention vis-à-vis de mon retard « suspect ».

    Je suis très mal à l’aise, et j’ai peur que Jérémie aussi soit mal à l’aise. Pourvu qu’il soit arrivé à temps pour ne pas trop éveiller les soupçons. J’évite de le regarder.

    Par chance, la prof continue son speech sans s’occuper de moi. Il ne me reste plus qu’à essayer de me concentrer sur le cours.

    Mais comment arriver à me concentrer, après ce qui vient de se passer, alors que j’en tremble encore ? Et alors que le bogoss est là, devant moi, le débardeur blanc désormais pour seule enveloppe de sa plastique de rêve, beau comme un dieu qui vient de jouir ?

    Si près et si loin à la fois, si furieusement sexy et si inaccessible, tant qu’il n’aura pas décidé du contraire. Je n’ai aucune prise, aucun pouvoir de provoquer ces « révisions » dont j’ai envie plus que tout au monde, et c’est tout bonnement insupportable.

    Ce mec est vraiment incroyable. Dix minutes plus tôt, il me remplissait de son jus. Et maintenant, il est assis en cours, la main d’Anaïs sur sa cuisse, faisant semblant d’écouter, comme si de rien n’était. Putain de mec !

    Commentaires

    ZurilHoros

    21/06/2020 08:51

    Pour la première fois, on lit qu’il y a un échange entre Jérém et Nico. Jérém domine et humilie, mais Nico, à sa façon, entre dans le jeu et devient un partenaire. Il se sent capable d’exciter Jérém. Il jouit également du rôle qu’il tient et qui semble l’amuser. Ils franchissent un cap à chaque fois en allant plus loin, ce qui peut paraitre trash.  C’est une exploration du désir masochiste, une sorte de version de « Belle De Jour » au lycée. Comme dans le film de Bunuel, il faut bien admettre que cette mise à jour des désirs inavouables est assez troublante. 

    ZurilHoros

    21/06/2020 08:51

    Je pense qu’il est un peu présomptueux le Nico pour croire que Jérém va lui sauter au cou. Au regard de ce qui s’est passé la veille, c’est pas trop son trip. Le mec a clairement eu besoin de marquer son territoire de façon bien obscène et pas subtile. Nico ne sait pas sur quel pied danser. Je trouve assez curieux que Jérém n’ait pas été clair sur les règles à respecter. Je n’ai pas l’impression qu’ils révisent tellement mais Jérém doit aimer ça puisqu’il recommence et qu’une autre révision est dans les cartons. Pourquoi a t-il autant besoin de dominer, est ce que c’est ce qui l’excite. Trouver quelqu’un qui lui autorise d’exprimer sa volonté de toute puissance n’est peut  pas si facile. En tout cas, le rôle semble convenir à Nico, qui devient accroc.  

  • JN01007 Souvenir de Jérémie (voyage en Italie)

    JN01007 Souvenir de Jérémie (voyage en Italie)

    (Avril 1999, deux ans avant « première révision »).

    Le voyage de fin d’année de seconde nous amène en Italie, à Turin, sur le lac de Garde, à Bergame, à Vérone, à Venise. Un voyage magique, à la découverte d’un pays fascinant. Mais aussi, en grande partie, magique grâce à la présence de Jérémie, une présence tout aussi délicieuse que déchirante.

    Car Jérémie ne se contente pas de visiter les villes et les monuments, il a besoin de visiter également quelques-unes des nanas en voyage avec nous.

    Loin des bancs du lycée, comme un animal longtemps captif et enfin remis en liberté, le bogoss se lâche. Dans la décontraction du voyage, il est encore plus à l’aise que d’habitude. Je découvre en direct live le Jérémie fripon, fêtard, déconneur, coureur.

    Pendant les longs trajets en bus, il discute avec une nana, il en drague une autre, parfois deux à la fois, il roule une pelle à une autre encore. Sacré petit con chaud comme la b(r)aise, bonne petite gueule sexy, bonne petite tête à claques qui ne doute de rien, et surtout pas de la toute puissance de son charme de fou.

    Pendant le séjour, le bogoss dort chaque nuit dans une chambre qui est rarement celle qui lui a été attribuée, et avec une nana différente. Petit con de 17 ans au charme ravageur et à la queue bien chaude.

    Beau comme un Dieu, je ne peux pas arrêter de le mater et de suivre ses faits et gestes. Bien évidemment, je bous de l’intérieur de le voir autant papillonner, croquant la vie par les deux bouts, profitant à fond de sa jeunesse, de sa sexytude, de son charme. Je bous de l’intérieur d’assister à cette tranche de vie de bogoss comme un spectateur impuissant, sans qu’aucun rôle ne soit prévu pour moi à côté du jeune premier. Même pas un regard de sa part.

    Pour la pause déjeuner du dernier jour, nous faisons une étape gourmande dans un vignoble du Vaucluse. De midi à deux heures, nous avons quartier libre.

    De façon complètement inattendue, je me retrouve à me balader dans les vignes en compagnie de Jérémie et de deux autres camarades, Malik et Nadia.

    Avec cette dernière, nous sommes potes. C’est une nana à l’esprit très ouvert, déconneuse, grande gueule, directe, nature, et pour beaucoup de choses elle me fait penser à ma cousine Elodie. Elle a toujours été sympa avec moi et parfois elle a même pris ma défense lorsque certains camarades se payaient ma tête. Parfois, j’ai eu l’impression qu’elle savait que je n’étais pas un mec à nana, mais elle n’a jamais rien fait pour savoir, aucune question, aucune allusion. Elle était juste mon amie ; quant à moi, je n’étais pas prêt.

    C’est Nadia qui m’a proposé de me balader avec eux. Elle m’a expliqué qu’elle veut se rapprocher de Malik (jeune reubeu assez typé, très charmant), et que ma présence rendrait l’approche plus discrète. Déjà, le fait que je l’accompagne lui servirait de prétexte pour « traîner » avec les deux potes. De plus, elle prévoit de s’éclipser avec le petit reubeu, tout en me laissant « tenir compagnie » à son pote, c’est-à-dire, le beau Jérémie (oui, une nana peut être à la fois diabolique et providentielle).

    Comme elle est sympa avec moi, j’ai envie d’être sympa avec elle. D’autant plus que lui rendre service m’offre également l’occasion et le prétexte pour approcher un peu le beau Jérémie, fait assez inespéré pour que je saisisse l’occasion au vol (non, il n’y a pas que les nanas qui peuvent être diaboliques).

    Je suis à la fois excité et angoissé, je ne sais pas comment je vais me comporter avec lui, ni de quoi nous pourrions bien parler. Mais je m’en fous, j’ai très envie de me retrouver seul avec lui. J’ai envie de voir s’il va me parler, si j’arriverai à lui parler. Si je n’en profite pas aujourd’hui, pendant la décontraction de ce dernier jour de voyage, ça n’arrivera probablement plus jamais. Dès lundi prochain, il sera accaparé par les autres camarades, sa bande, et il me sera à nouveau totalement inaccessible. Alors, c’est maintenant ou jamais.

    En fait, Malik et Jérémie cherchent un endroit discret pour fumer un joint. Ils ouvrent le petit cortège, ils avancent côte à côte avec l’allure assurée de deux petits mecs bien virils. Nadia et moi marchons juste derrière, chacun dans le sillage d’un jeune mâle (et d’un déo entêtant) qui embrase nos désirs.

    Nous avançons entre deux rangées de vigne et il fait super chaud. Je commence à transpirer et je vois que Jérémie aussi est en train de transpirer à grosses gouttes. Déjà rien que le fait de le voir comme ça, son t-shirt blanc collé sur sa peau mate et moite de sueur, ça me donne une sacrée envie de lui sauter dessus.

    Mais le bogoss n’a pas fini de me rendre dingue, loin de là. A un moment, il marque une pause. Malik s’arrête aussi, Nadia et moi avec. Il se tourne vers la droite, tout en discutant avec son pote, se positionnant ainsi de trois quarts par rapport à moi. Et là, il a ce geste inattendu, magique, inconscient, bouleversant :il attrape le t-shirt blanc par le bas, il le soulève, alors que son buste et son cou se plient vers l’avant. Des gestes parfaitement coordonnés, permettant au coton immaculé de rentrer en contact avec son front dégoulinant pour l’essuyer.

    Geste qui, au passage, donne accès à un large panoramique de ses tablettes de chocolat à la peau mate, de son nombril, si tentant, ainsi de cette diabolique ligne de poils qui descend vers son sexe.

    Je sens mes tripes se serrer un peu plus, j’ai la tête qui tourne. J’ai horriblement chaud. J’ai terriblement envie de toucher ses abdos, envie de lécher sa peau, envie de sentir l’odeur de sa transpiration. J’ai envie de lui.

    Ça ne dure qu’une seconde, deux, grand maximum, mais cela suffit pour me mettre dans tous mes états. Puis, le coton retombe, et le bogoss recommence à marcher, comme si de rien n’était, inconscient du fait que son simple geste m’a tout simplement retourné comme une crêpe.

    Nous nous remettons à marcher et je bande. Mais le meilleur reste à venir. Au bout d’une rangée de vigne, le bobrun s’arrête.

    « Putain, il fait chaud… » il lâche.

    Et là, il enlève carrément son t-shirt blanc. Geste soudain, inattendu, rapide, le plus naturel du monde, geste devant lequel je sens ma gorge se serrer, mon cœur taper avec une puissance capable de secouer tout mon corps. Le bogoss ôte son t-shirt, il le pose nonchalamment sur son épaule. Probablement sans s’en rendre compte, il pivoté légèrement vers son pote, se plaçant de trois quarts par rapport à moi.

    Mon regard, déjà assommé par la vision de son dos puissant, par ses épaules solides, par ses biceps rebondis, est désormais aimanté par son beau torse en V, par ses pecs saillants, par ses tétons magnifiques, par ses abdos dessinés, par cette peau mate brillante de transpiration et par cette rangée de poils qui part du nombril pour rejoindre son pubis. J’en peux plus !

    J’ai envie de l’allonger dans l’herbe, dans un coin à l’ombre, j’ai envie de poser un million de baisers sur sa peau bronzée, de lécher chaque goutte de transpiration qui s’échappe de son corps. Et j’ai envie de le sucer. J’ai envie de lui offrir du plaisir, autant qu’il en veut. J’ai envie de le faire jouir. Putain, qu’est-ce qu’il est beau et sexy, à en crever ! Un truc de dingue ce mec !

    Nous finissons par nous arrêter à l’ombre d’un platane, en bordure d’une parcelle. Jérémie s’appuie dos contre l’arbre, avec une jambe repliée, la pointe de sa basket posée contre le tronc. Au pied de l’arbre, il y a un rocher plat, je m’y installe avec Nadia. Malik reste debout.

    Le bobrun sort de sa poche un paquet de cigarettes et il en retire un joint.

    « Elle n’est pas belle la vie ? » fait-il, l’air plutôt content de lui.

    « Là j’ai du respect, mon pote… » fait Malik.

    Jérémie glisse le joint entre ses lèvres et l’allume. Un épais nuage blanc s’échappe alors du tarpé. J’adore le regarder tirer sur le joint. Même quand il fume, le gars est grave sexy. Le joint passe d’un mec à l’autre, alors que Nadia fume une cigarette. Bien évidemment, personne ne pense à me proposer de tirer ne serait-ce qu’une taffe.

    Au bout de quelques minutes, l’effet du joint se manifeste assez clairement : le regard de Jérémie change, il est moins dur qu’à son habitude. Le bogoss semble fixer l’horizon. Et putain, qu’est-ce qu’il est beau !

    Le joint se termine et Malik, visiblement détendu lui aussi, se laisse tenter par la proposition de Nadia d’aller faire un tour « de l’autre côté ». Je regarde ma copine s’éloigner avec le mec qu’elle va certainement se taper. Lorsque je me retourne, Jérémie allume déjà une cigarette, en silence.

    Le bogoss est là, debout devant moi, toujours appuyé dos contre le platane, toujours torse nu, toujours avec le t-shirt blanc sur l’épaule. Quant à moi, je suis toujours assis sur le petit rocher, le regard pile à la bonne hauteur pour mater la bosse de son jeans, la bouche pile à la bonne hauteur pour lui faire plaisir.

    Le bogoss ne cause pas, il ne fait que fumer, le regard toujours perdu dans le vide. Le bogoss est stone, et ce n’est pas encore aujourd’hui qu’il va me taper la discute.

    J’ai envie de briser ce silence insupportable, mais je ne sais pas comment. Je tente de lui parler de ce qui j’ai aimé pendant le voyage, je tente de le flatter en le félicitant pour sa maîtrise de l’italien. Mais rien ne semble prendre, le bogoss se limite à des petits hochements de la tête et à des « Ouaiss… ».

    Puis, à un moment, je l’entends lâcher, comme excédé : « Putain, j’ai trop chaud !!! ».

    Et là, ni une ni deux, il défait sa ceinture et il déboutonne les deux premiers boutons de son jeans.

    Là, ça en est trop. Je suis sur le point de devenir fou pour de bon. Les départs des plis de l’aine, bien saillants, se dévoilent sous mes yeux. Les poils au-dessus de l’élastique bleu de son boxer sont trempés : je devine que son boxer doit être bien humide.

    J’ai l’impression de deviner, de sentir l’odeur de sa transpiration, et même l’odeur de sa queue. Je n’arrive même pas à imaginer le bonheur de poser mon nez sur ce tissu imbibé de ses petites odeurs de jeune mâle !

    Cette image de Jérémie, si sexy, en train de fumer contre cet arbre me rend dingue. J’ai le cœur qui bat la chamade, des papillons géants dans le ventre, le ventre en feu, les tripes vrillées.

    Je donnerais n’importe quoi pour lécher la moindre partie de son corps, ses beaux tétons, son nombril, et foutre ma tête dans son boxer qui doit sentir si bon. Je donnerais une fortune pour avoir la chance de le sucer comme il se doit ! Je donnerais tout, même juste pour que cette proximité, ce petit moment rien que tous les deux dure une éternité !

    Mais toutes les bonnes choses ont une fin, l’heure du départ approche, nous devons revenir au bus. Je n’en ai pas envie, je voudrais qu’il me cale sa belle bite dans la bouche et qu’il se lâche dedans !

    Le bogoss écrase le mégot de cigarette contre l’écorce de l’arbre, il décolle son dos du tronc, il avance son bassin (je ne vais pas tenir, je vais faire un malaise) et il agrafe les deux boutons défaits de son jeans, il retend sa ceinture. Il passe ensuite le t-shirt blanc, tout en roulant les manchettes jusqu’à les caler en haut de la cassure de l’épaule. Je ne sais pas comment on peut imaginer plus sexy. Franchement, comment résister à ça ? Comment ne pas avoir envie de se faire posséder par ce splendide petit mâle ?

    Sans attendre le retour de Malik et de Nadia, nous revenons sur nos pas, en silence. Je quitte cette vigne en amenant avec moi cette image sublime et bouleversante gravée dans ma tête. Hélas, j’amène également avec moi l’insupportable conscience de l’impossibilité absolue à avoir pour moi, à connaître l’amour et le plaisir avec le mec qui me rend fou.

    Je sais que je n’aurai jamais ce gars, et je sais désormais que je ne serai même jamais pote avec. Je n’existe même pas pour lui.

    Mais, putain, qu’est-ce qu’il était beau, Jérémie, en ce beau jour de printemps, dans cette vigne du Vaucluse !

  • JN01006 Nouvelle révision rue de la Colombette

    JN01006 Nouvelle révision rue de la Colombette

    Vendredi 4 mai 2001.

    Le lendemain, le mot d’ordre est : me faire discret, éviter de le regarder, éviter de m’enfoncer davantage, éviter de me faire du mal. Même si une partie de moi a envie d’attirer l’attention du bogoss, ne serait-ce qu’en me montrant indifférent.

    De toute façon, comment faire pour ne pas mater un mec pareil ? Si encore il n’était pas si sexy ! Et en plus il y met les formes. Aujourd’hui, sa tenue comporte un t-shirt noir, un autre, avec col en V plutôt échancré, donnant envie de plonger le regard et le nez dans les profondeurs de sa peau mate.

    Et pour m’achever, voilà que la veille il a trouvé le temps d’aller chez le coiffeur. Ses cheveux bruns et fournis sont plus courts, surtout sur les côtés et derrière la nuque, alors que sur le haut de son crâne, ils sont fixés au gel. C’est précisément le genre de brushing qui me fait craquer chez un mec.

    Résister à la tentation de le mater est une véritable torture. Pourtant, je m’oblige à me concentrer sur les cours. Chose qui ne me réussit pas trop mal, au prix d’une grande frustration.

    Mais en fin d’après-midi, alors que je m’apprête à rentrer chez moi, une surprise de taille m’attend. Jérémie s’approche de moi et me lance discrètement, un petit sourire canaille au coin des lèvres :

    « Viens réviser dans 15 minutes ».

    A cet instant, je suis le mec le plus heureux de la terre.

    Le bogoss vient de me proposer des « révisions », mais je sais pertinemment qu’il ne sera pas question de réviser des maths, mais plutôt de réviser la géographie du physique, de la sexualité et du plaisir d’un jeune homme au charme ravageur.

    Dix minutes plus tard, je suis devant la porte de son appart. Je n’ai pas tapé deux coups que le battant s’ouvre, laissant apparaître le bel apollon dans toute sa splendeur.

    Le bogoss referme la porte derrière moi et, sans plus attendre, il ôte son t-shirt noir, il le balance dans un coin, dévoilant ainsi son torse magnifique. Non, définitivement, aujourd’hui non plus il ne va pas du tout être question de maths…

    Qu’est-ce que ça lui allait bien ce t-shirt noir, comme un gant ! Et putain comment ça lui va encore mieux, cette nouvelle tenue, ce torse nu dépassant d’un beau jeans. Et à la lisière entre les deux, le haut d’un élastique blanc avec de grosses lettres bleues.

    Décidément, tout lui va, et tout particulièrement la nudité. Sa peau n’est toujours pas rasée, et une pilosité de bobrun assez fournie commence à se dévoiler petit à petit sur les pecs. Si jeune, et déjà du poil de mâle, putain de bombasse ! Si seulement il pouvait laisser pousser !

    « Viens me sucer ! » il me lance, la ceinture et le premier bouton de son jeans déjà défaits, laissant entrevoir un bout de son boxer bleu à l’élastique insolemment épais.

    Une étincelle lubrique dans son regard m’autorise à imaginer que le bobrun a envie, encore plus que lors de la première révision, d’un moment bien chaud. Je me demande toujours comment un mec comme lui, qui peut avoir toutes les nanas qu’il veut, peut avoir envie de coucher avec moi, un mec. Je finis par me dire qu’après avoir exploré, lors de ses nombreuses aventures, un bon nombre des facettes de la sexualité hétéro, le bogoss se tourne désormais vers d’autres horizons de plaisir.

    Peut-être qu’il ne cherche ni plus ni moins qu’une bouche et un cul à baiser, disponibles à la demande, un soumis qui ne lui refuserait rien d’un plaisir qu’il veut totalement débridé. Dans ce cas, je suis le mec qu’il lui faut.

    Une seconde plus tard je me retrouve à genoux devant le bomâle. Mes mains s’appliquent pour descendre lentement son jeans et son boxer, pour dévoiler ce manche chaud, bien tendu. Une queue que j’avale sans tarder, comme une évidence. Très vite, mes mains s’accrochent à ses jambes musclées pour donner plus d’élan à ma fellation.

    « Putain… » je l’entends grogner « putain de bouche à pipes…vas-y, avale-la bien…».

    Mes narines sont envoutées par ce mélange de gel douche, de déo et de petite odeur de sexe masculin. La douceur et la tiédeur de sa peau me font tourner la tête. Ses mots et ses grognements de plaisir m’envoient en orbite.

    Ses mains posées sur mes épaules, son bassin assène désormais de grands coups de queue dans ma bouche. C’est un mouvement assez brutal, cadencé par sa respiration bruyante, évoluant au rythme de la montée de son plaisir. Je sais qu’il a envie de jouir dans ma bouche, et qu’il veut que j’avale sa semence. Et je ne vais pas me faire prier pour cela.

    Mais avant, j’ai envie de lui faire vraiment plaisir. Désormais, je sais comment m’y prendre : je lève les bras, j’envoie mes doigts lui exciter les tétons. Je l’entends frissonner, sa façon à lui de rendre hommage à mes talents…

    « Putain, putain, t’es vraiment une bonne salope, tu aimes la queue, tu aimes ça, hein ? Vas-y, lèche-moi les couilles…».

    Ses mots m’excitent au plus haut point, je sens mon esprit dériver dans une profonde ivresse. Je m’exécute avec grand bonheur, tout en continuant de le branler.

    Jusqu’à ce que, avec un geste soudain, rapide et puissant, le bobrun ne fourre à nouveau sa bite bien au fond de ma gorge. Et là, ce n’est plus l’affaire que de quelques va-et-vient bien envoyés, le bogoss me remplit la bouche de ce liquide chaud et épais que j’avale sans besoin qu’il m’y invite. Insatiable, ma langue s’affaire autour de son gland pour ne rien gâcher de ce nectar parfumé.

    Jérémie remonte son boxer et son jeans et sort en terrasse pour fumer sa cigarette. Jérémie torse nu, en plein soleil, c’est une pure vision de bonheur. J’ai encore envie de lui, tellement envie de lui.

    Je m’allonge sur le lit et je le regarde fumer paisiblement, tout en me demandant s’il va y avoir une suite à cette pipe délicieuse, et quelle suite. Je le regarde fumer et je savoure le bonheur de cette deuxième « révision », comme une réponse à plusieurs de mes questionnements.

    Déjà, c’est sûr, il aimé la première « révision », c’est certainement la raison pour laquelle il y en a eu une deuxième. Une nouvelle perspective semble alors s’ouvrir devant moi, car on dit qu’il n’y a pas deux sans trois. Ainsi, cette nouvelle « révision » semblerait annoncer le début d’une série de plaisantes rencontres sexuelles.

    Je m’emballe, et pourtant je sais qu’il ne faut pas. Je sens que tout ça est fragile, que la « suite » ne tient qu’aux envies de Jérémie et à ma complète obéissance à ses besoins. Je sens que je n’ai pas mon mot à dire ni sur quand ni sur comment nos ébats vont avoir lieu, ni même s’ils vont avoir lieu tout court. Je sens que le bobrun a tous les pouvoirs, qu’il mène le jeu, et que je ne maîtrise rien. C’est frustrant.

    Et pourtant, il faut bien admettre que c’est également enivrant comme sensation !

    Quelques minutes plus tard, le bogoss revient de sa cigarette, il se dessape, il monte sur le lit. Sans un mot, il vient se mettre à califourchon sur mon torse. Prenant appui sur ses genoux, il avance le bassin vers mon visage et presse son gland contre mes lèvres.

    Sa queue a perdu un peu de sa vigueur. Mais elle raidit à nouveau, et très vite, dès l’instant où elle retrouve la douceur de ma langue. Ce mec, c’est un bonheur sans pareil.

    Je le laisse me baiser la bouche, en secondant son envie, tant qu’il en a envie. Lorsqu’il se retire, le bogoss avance son bassin pour venir poser ses couilles sur mon nez.

    « Lèche-les ! ».

    J’envoie ma langue titiller ses bourses bien chaudes, je m’y attarde, je joue avec, lui procurant un véritable plaisir. C’est tellement bon de découvrir la géographie érogène du physique d’un beau gosse….

    Après avoir longuement baladé ma langue dans son entrejambe, je ne peux m’empêcher de la laisser dériver vers sa rondelle.

    « Putain t’es une vraie salope, vas-y lèche mon fion…» m’encourage le bogoss.

    Et, ce disant, il se retourne carrément, m’offrant ses fesses et son trou sans vergogne. Il doit vraiment aimer ça…

     « Vas-y, enfonce ta langue bien au fond…».

    Je suis tellement excité, j’y vais franco, je perds tout contrôle.

    Le bogoss se branle en même temps. Je me branle en même temps.

    Un instant plus tard, je sens son trou se contracter violemment, à plusieurs reprises, j’entends ce grognement typique qui accompagne son orgasme. Plusieurs jets frappent lourdement ma queue et mes couilles, comme s’ils étaient précisément visés. Et je jouis à mon tour, je jouis comme un malade.

    Sa nouvelle cigarette en terrasse dure un peu plus longtemps. Le bogoss en profite pour passer un coup de fil, à un coéquipier certainement : la conversation tourne intégralement autour du match du week-end suivant. Je l’écoute parler rugby, avec des mots techniques dont certains me sont inconnus. Il y a dans ses mots une aisance et une passion qui me donnent des frissons. Très sérieux dans sa conversation, le bogoss dégaine par moments un rire franc et sonore. Son interlocuteur doit lui balancer des trucs drôles, et c’est tellement beau de le voir amusé ! Qu’est-ce que ça doit être bon de partager des moments de jeu, d’amitié, de camaraderie, de franche rigolade avec Jérémie !

    Le bogoss raccroche en rigolant. Je le regarde écraser sa cigarette et je me prends à rêver qu’il puisse revenir vers moi avec un peu de cette bonne humeur.

    Il n’en est rien : Jérémie s’arrête au bord du lit et il me lance, d’un ton froid et autoritaire :

    « Fous toi à poil et allonge-toi sur le ventre… ».

    Putain, il va le refaire ! Je suis aux anges ! J’ai adoré me faire prendre la première fois, je sens que je vais surkiffer de l’avoir à nouveau en moi.

    Me voilà à poil, allongé sur le lit. Sa queue glisse entre mes fesses, son gland titille ma rondelle.

    « T’as envie que je te pète le cul, n’est-ce pas, salope ?! Vas-y dis-le ! » je l’entends alors me balancer.

    « Oui, s’il te plaît, défonce-moi le cul avec ta queue d’acier… ».

    « T’es vraiment une chienne en chaleur… ».

    Le bogoss attrape la boîte de capotes sur la table de chevet, il en sort une, il la passe sur son manche tendu.

    Ses mains empoignent mes fesses, les écartent, je sens une bonne perle de salive atterrir pile sur ma rondelle.

    Et là, comme si mon corps était désormais préparé à l’union avec le sien, dès que son gland se présente à l’entrée de mon trou, je sens très rapidement mes muscles céder, mes chairs s’écarter pour laisser venir en moi la queue de Jérémie, pour la laisser glisser jusqu’à la garde.

    La douleur lancinante de la première pénétration a laissé la place à une intense sensation de chaleur, de plaisir. Ma queue est tendue comme jamais, mes tétons sont surexcités, ma peau tout entière est brûlante d’excitation.

    Le bogoss s’arrête bien au fond de moi, savourant le contact serré et chaud de mon trou autour de son sexe.

    « Ça passe mieux que la première fois, hein ? » fait-il, tout près de mon oreille, après s’être allongé sur moi de tout son poids.

    « Ah oui… ».

    « Je t’ai bien dépucelé, hein ? ».

    « Je ne pouvais pas rêver mieux… ».

    « Tu la sens bien là, hein ? »

    « Ah, oui, je la sens bien, j’adore… ».

    «T’as envie que je te baise…» il lance, avec une arrogance dans la voix que je trouve extrêmement excitante.

    « Oui, oui, s’il te plaît, défonce-moi…» je capitule.

    Je commence à m’offrir à lui par la parole.

    Le bogoss commence me limer, à se faire plaisir et, de ce fait, à me faire plaisir.

    J’aimerais tellement pouvoir le regarder en train de me baiser, voir les mouvements de son corps, de ses muscles, ses attitudes de mâle en rut, l’expression du plaisir s’afficher sur son beau visage.

    Mais le fait de ne pas pouvoir le mater a aussi ses avantages. La vue étant entravée, tout passe par les autres sens.

    Mes narines aspirent avidement le parfum de sa peau. Mes hanches, mes épaules, essuient la prise puissante, la domination de ses mains. Mes oreilles entendent ses mots crus. Mes fesses et mon trou reçoivent les assauts de ses cuisses et de sa queue.

    Oui, j’aimerais mater ce mec en train de me baiser. Pourtant, à bien regarder, cette privation participe elle aussi à mon excitation. Et puis, je me dis que si cette fois-ci encore je me laisse faire dans cette position, la prochaine fois il aura peut-être envie d’essayer l’autre.

    Car, oui, il y aura une prochaine fois, le bogoss prend trop son pied pour que ce ne soit pas le cas. C’est juste impossible qu’il n’y ait pas une prochaine fois !

    Le bobrun me pilonne pendant de longues minutes, sa musculature puissante lui permettant une endurance spectaculaire.

    « Dis-moi de quoi t’as envie, espèce de chienne en chaleur ! » il me balance sur un ton agressif.

    Jolie réplique à laquelle je réponds :

    « J’ai envie que tu me défonces comme je le mérite… ».

    Ce mec me rend vraiment dingue.

    « T’es vraiment une grosse salope, tu vas prendre cher…» surenchérit le bogoss surexcité.

    Et, ce disant, il m’attrape brutalement par les épaules, tandis que son bassin augmente encore la cadence et la puissance de ses va-et-vient. C’est physiquement intense, mais terriblement excitant. A chacun de ses va-et-vient, ses couilles frappent lourdement mes fesses. A chacun de ses coups de reins, mon corps est percuté si violemment que je me sens glisser vers la tête du lit. A chacun de ses coups de bite, j’ai l’impression que son gland s’enfonce de plus en plus loin dans mes entrailles.

    « Putain de salope, je vais jouir dans ta chatte en chaleur ! ».

    Et le bogoss jouit, il se vide les couilles. Et je kiffe ça à mort.

    Epuisé, Jérémie s’affale ensuite sur mon dos, de tout son poids, sans se retirer de moi, et pour mon plus grand bonheur. J’adore sentir sa queue me posséder encore après l’orgasme, et sentir mon trou vibrer d’excitation.

    Comment j’aurais voulu qu’il ne mette pas de capote, comment j’ai envie d’avoir son jus en moi. Vraiment, le désir fait perdre le contact avec la réalité.

    Lorsqu’il sort de moi, je me retourne et je le vois enfin, mon beau mâle brun, le torse dégoulinant de sueur, la queue toujours raide.

    « Mince alors… » je l’entends lâcher, le regard sur sa queue.

    C’est là que je suis rappelé brusquement à la réalité.

    « Qu’est-ce qui se passe ? » je m’entends lui demander, alors que je viens de comprendre ce qui vient de se passer.

    « La capote a pété… ».

    Un instant plus tôt j’avais envie d’avoir sa semence en moi. Mais là, à cet instant précis, je sens une immense inquiétude s’emparer de moi. Mille doutes et questions se mettent à fuser dans ma tête et je commence à flipper grave.

    Est-ce que Jérém se protège toujours ? Du moment que la nana prend la pilule, peut-être pas. Les mecs n’aiment pas la capote. C’est ainsi que, de mec en nana et de nana en mec, le risque se propage.

    Et puis, non, finalement je n’étais pas vraiment prêt à me laisser jouir dans le cul. Je le croyais, ce n’était pas le cas. Et surtout pas de cette façon, « accidentelle ».

    Je suis tellement abasourdi que cela doit se voir sur mon visage. A un moment, j’entends le bogoss me lancer :

    « T’inquiète, j’ai rien. De toute façon, tu m’as avalé plusieurs fois… ».

    Il a raison, mais cela ne me calme pas.

    Mon silence doit trahir mon inquiétude, car le bogoss revient à la charge :

    « T’as peur de quoi, de tomber enceinte ? ».

    Je sens un grand malaise monter en moi, et je ne sais même pas vraiment en identifier les causes. Je suis inquiet, en colère, je me sens trahi, je me sens humilié. Et je ne sais même pas pourquoi. Mon malaise est tel que je n’ai qu’une envie, partir au plus vite.

    Je cherche mon t-shirt et je le retrouve au milieu du lit. Je l’attrape, je le déplie et je réalise que, visiblement, il s’est trouvé au « mauvais » endroit au « mauvais » moment : plusieurs taches de jus perlent le tissu, et parlent d’une « révision » très chaude.

    J’ai tout juste le temps de me demander comment je vais repartir avec un t-shirt taché au jus de bogoss, lorsque Jérémie me tend une chemise blanche :

    « Ça t’évitera de te faire remarquer… ».

    Je m’habille et je m’apprête à saisir la poignée de la porte de son studio pour partir, lorsque Jérémie me lance durement :

    « Eh mec… arrête de me mater en cours, sinon ça ne va pas le faire du tout ! ».

    « Ok, je ferai attention » je me morfonds.

    « T’as intérêt ! » il insiste.

    « Salut, à demain…» je tente de me tirer du nouveau malaise que sa réflexion vient de provoquer en moi.

    « C’est ça…» ce sera son dernier mot.

    Ce soir-là, dans mon lit, je me branle en reniflant tour à tour sa chemise qui porte l’odeur fraîche et jeune de sa peau et mon t-shirt qui porte, lui, l’odeur intense et délicieux de sa puissance sexuelle.

    Le lendemain, samedi, je me réveille comme je me suis endormi : à la fois super excité par la nouvelle « révision » de la veille, pendant laquelle le beau brun m’a à nouveau baisé comme un chef, mais aussi inquiet pour cet accident de capote.

    Bien sûr, l’idée d’avoir son jus en moi était l’un de mes plus grands fantasmes, j’en avais envie depuis le premier jour. Mais parfois, les fantasmes gagnent à le rester, du moins le temps qu’on soit vraiment prêts à les assumer.

    Dans un coin de ma tête, je me dis que je prends quand même un risque. Jérémie a beau dire qu’il n’a rien, comment peut-il en être certain à 100% ? Si jamais il m’a refilé un truc, si jamais il va falloir aller voir le médecin, si jamais il faut que je me soigne, comment je vais l’expliquer à maman ?

    Mais ce qui me prend le plus la tête, c’est autre chose. Même si l’idée d’avoir son jus en moi me fait bander comme un âne, je n’arrive pas à assumer cette nouvelle soumission à sa virilité. Maintenant qu’il a joui en moi, je me sens définitivement son passif, son soumis. Et ses mots, sa façon de prendre la chose à la légère : « T’as peur de quoi, de tomber enceinte ? », son refus de comprendre mon malaise, je trouve cela plutôt humiliant.

    Pourtant, avant de me lever, je ne peux m’empêcher de me branler en pensant à son plaisir de mec, à ses coups de reins dont d’écho est bien vif dans mon entrejambe, et à ce jus de mâle qu’il a déposé en moi.

    Le week-end se charge de mettre entre lui et moi une distance insurmontable. Pendant deux jours je ne le verrai pas, pendant deux jours il sera avec ses coéquipiers, aux entraînements de rugby, au match du dimanche, il sortira avec ses potes, il ira en boîte, il lèvera des nanas.

    Je suis prêt à parier que, pendant le week-end, il n’aura pas une seule pensée pour le camarade qu’il a dépucelé dans la semaine, je me dis que sa vie continuera comme d’habitude, alors que la mienne a basculé lundi dernier. Le bogoss continuera à vivre son existence de bogoss, pendant que moi je serai dans ma chambre en train de me branler en me demandant si un jour je vais à nouveau pouvoir approcher ce corps d’apollon et cette sexualité incandescente.

    Je me maudis de ne pas lui avoir au moins filé mon portable, au cas où il aurait une envie soudaine de « révisions ». Tu parles, il n’a pas besoin de ça, pendant le week-end…

    Je l’imagine sur un terrain de rugby, dans un vestiaire, en train de faire la bringue avec ses potes ; je l’imagine en boîte de nuit, en train de draguer, d’emballer, d’enfiler des nanas.

    Pendant ces deux jours, il ne se passe pas une seule minute sans que je pense à lui. Alors que si ça se trouve, lui il ne souvient déjà plus de notre dernière « révision ».

    Le week-end s’écoule ainsi, dans l’attente, l’envie, le questionnement, le désespoir.

  • JN01005 Souvenir de Jérémie (premier cours de sport)

    JN01005 Souvenir de Jérémie (premier cours de sport)

    (Octobre 1998, 3 ans avant « première révision »).

    C’est la première fois que j’ai cours de sport avec mes nouveaux camarades de lycée, la première fois que je me retrouve dans les vestiaires avec eux. Avec lui.

    Jérémie ôte son t-shirt comme il dirait bonjour et il exhibe sa demi-nudité avec une aisance déconcertante. Habitude de sportif coutumier de la promiscuité masculine des vestiaires (dès le deuxième jour du lycée j’ai su qu’il était rugbyman, ce qui a enflammé en peu plus encore mon attirance) et/ou simple assurance vis-à-vis de sa plastique de rêve : quoi qu’il en soit, le bogoss déconne longuement avec les autres camarades, habillé uniquement de son boxer orange et blanc, ce petit bout de coton tendu qui cache sa virilité, sans faire le moindre cas du fait qu’il est à moitié à poil, la bosse bien saillante, bien en vue.

    Pendant ce temps, je regarde sa main posée à plat sur ses abdos, en train de les caresser doucement, inconsciemment, nonchalamment. Geste lent, répété, puissamment érotique à mes yeux.

    Ah, putain, mais qu’est-ce qu’il est bien foutu, qu’est-ce qu’il est sexy ce petit con !Non seulement je le trouve beau sans comparaison possible avec n’importe quel autre mec, mais je le trouve tellement plus viril que les autres camarades.

    Jérémie n’a même pas 17 ans, rien qu’une année de plus que moi et mes autres camarades, mais il fait tellement plus « mec », tellement plus jeune mâle que tous les autres. Son corps dégage une sensualité exacerbée. « Mister Sexe »…

    Déjà, le fait qu’il ait un an de plus, le place à mes yeux sur une sorte de piédestal (lorsqu’on a 16 ans, un an ça compte). Son corps de fou et sa beauté m’impressionnent. Son attitude de petit con effronté vis-à-vis de l’autorité des profs, son côté petit branleur, son statut de cancre assumé et presque revendiqué, me fascinent, tout comme je suis fasciné par l’admiration dont il jouit de toute part, grâce notamment à ses exploits au rugby, ainsi qu’à sa façon d’en imposer, ce qui lui confère un statut de « mec qui compte », dans chaque situation, naturellement.

    Oui, que ce soit sa popularité auprès des camarades de classe, des potes du rugby, ou bien sa réputation sulfureuse vis-à-vis de ses relations avec les nanas, tout contribue à me donner de lui une image à part, au-dessus de la mêlée.

    Dès le premier jour du lycée, Jérém a représenté à mes yeux une sorte d’absolu masculin, l’absolu masculin même. Et cet absolu, il l’incarne d’une façon désinvolte, effrontée, insolente, troublante, criante, débordante.

    Pourtant, lorsqu’aujourd’hui, 15 ans plus tard, je croise dans la rue des petits mecs avec le même âge que Jérém à ce moment-là, même pas 17 ans, j’ai l’impression que des petits cons hypersexy, à gifler, exhibant fièrement leur corps fait pour l’amour, leur petite gueule à faire jouir d’urgence, leur jeunesse aveuglante et leur sensualité débordante, il y en a plein les rues.

    Le fait est qu’à l’époque, je ne voyais que lui, mon « feel good boy », le garçon qui me faisait sentir bien.

    Je n’oublierai jamais le souvenir de la première fois que je me suis retrouvé dans les vestiaires du lycée avec mes nouveaux camarades, la première fois que j’ai vu Jérém torse nu. Tout comme je n’oublierai jamais que ce jour-là, à un moment, son regard s’est planté dans le mien, l’a harponné, l’a mis en joue.

    Jusqu’à que je cède, que je baisse les yeux, honteux, craintif, comme toujours.

  • JN01004 Envie de Jérémie pendant les cours

    JN01004 Envie de Jérémie pendant les cours

    Jeudi 3 mai 2001

    Le lendemain de ce premier après-midi de baise avec le beau Jérémie, je me rends en cours très impatient de le revoir et surtout de tenter de savoir s’il a envie de recommencer.

    Oui, je suis impatient, mais aussi un peu dérouté.

    Le bogoss a bien précisé que je devais rester discret, que personne ne devait savoir, sous peine de me faire défoncer la gueule.

    Alors, quelle attitude adopter ? Comment me comporter avec lui après ce qui s’est passé ? Faire comme si de rien n’était ? L’éviter ? Attendre et voir d’abord son comportement à mon égard ? Comment savoir s’il a envie de recommencer ?

    Guidé par la profonde naïveté qui était la mienne à cette époque, je me dis que cette bien sympathique « révision » pourrait nous rapprocher, qu’une sorte de complicité pourrait prendre la place de la distance qu’il m’a montrée jusque-là.

    Oui, j’étais un jeune garçon rêveur, dérivant au milieu de son plus beau rêve. Et je rêvais les yeux ouverts.

    Dès mon arrivée au lycée, je balaie de mon regard fébrile l’espace autour de moi, le cœur qui bat à mille à l’heure, impatient de capter sa plastique de fou.

    Je le retrouve à sa place habituelle dans la cour, à côté des scooters, en train de discuter et déconner avec les camarades, en train de fumer une clope. Le bogoss a l’air tout à fait naturel, comme si rien ne s’était passé hier après-midi.

    Alors que moi, je suis tout chamboulé. J’ai l’impression d’avoir le dessin de ses abdos imprimé sur le front, comme si on pouvait lire sur ma peau ce qui s’est passé la veille. J’ai l’impression d’avoir l’air d’un mec qui s’est fait divinement dépuceler.

    Un t-shirt noir col rond, parfaitement coupé, nouveau coton fin sculptant le relief de ses pectoraux et dessinant avec une précision redoutable la forme en V de son torse de rugbyman. Un short camouflage, des chaussures de couleur rouge intense, tout comme sa casquette, rouge et estampillée du logo Ferrari : un cheval cabré, certainement un étalon, presque une métaphore de cette puissance sexuelle avec laquelle il m’a retourné, au sens propre comme au sens figuré, lors de notre première « révision ».

    Bref, voilà sa tenue, un ensemble comme toujours très simple mais tellement masculin, redoutablement sexy.

    Mon regard prend un plaisir intense à se balader entre sa chaînette posée sur le coton noir, le petit grain de beauté dans le cou juste au-dessus de la ligne du col du t-shirt, et le tatouage dessiné juste en dessous de la manchette gauche, gravé sur cette peau mate que je sais désormais être d’une douceur incroyable.

    Brun, jeune, musclé, débordant de virilité, un sourire ravageur, Jérémie est vraiment trop bandant.

    Le fait est que tout en lui – sa plastique de fou, sa bonne petite gueule, ses attitudes de mec, sa réputation de tombeur de nanas – appelle violemment au sexe. Plus qu’un appel, c’est un cri insupportable. Définitivement, ce mec est né pour faire l’amour.

    Au fil des années, j’ai fini par lui donner un surnom, dans ma tête : « Mr Sexe ». Et maintenant que j’ai goûté à la puissance sexuelle de « Mr Sexe », je n’ai qu’une envie, de me mettre à genoux devant lui et de le sucer.

    Je le regarde serrer des mains, faire des bises à ses potes, déconner avec. Je le regarde, assumant parfaitement ce corps de fou, sa petite gueule à faire jouir d’urgence, cette canonitude hors normes, se faufilant le plus naturellement du monde dans l’épais faisceau des fils invisibles que sont les désirs violents qu’il inspire. Je suis fasciné par sa façon d’évoluer avec nonchalance à travers la jungle dense de regards qui se posent sur lui à chacun de ses pas, qui essaient de le retenir, d’attirer son attention. Je suis interloqué par sa façon d’être à la fois sensible (car il sait bien à quel point il plaît) et imperméable à ces regards (car il sait très bien faire semblant de les ignorer).

    Je n’arrive pas à comprendre comment son attitude arrive à exprimer à la fois autant de conscience de son charme hors normes, le sentiment assez exceptionnel d’être constamment le plus beau mec à l’horizon, et autant d’aisance et de naturel à l’assumer.

    Je sais parfaitement ce que ça fait d’être considéré comme le mec qui ne « compte pas », le camarade qu’on ne calcule pas, le dernier à être choisi pour former une équipe de foot lors des cours de sport, celui qui a l’air tellement « pas dans le coup » qu’on ne lui propose même pas le tarpé qui circule dans une soirée, celui qui est pointé du doigt comme étant pd, tout simplement à cause de sa timidité, de son manque de passion pour les sports et toute autre activité « de mec », ou bien parce qu’il n’arrive pas à empêcher son regard de se balader là où « il ne devrait pas ».

    Mais comment un super bogoss vit-il son statut de « mégabombasse », comment vit-il sa popularité ? Comment, quand on est un tel canon de mec et qu’on en a, à l’instar de Jérém, pleine et parfaite conscience, comment vit-on cela au quotidien, au plus profond de soi-même, comment vit-on le fait de voir tant de regards et de désir se poser sur soi ?

    Ça fait quoi d’être aussi en vue que Jérémie, aussi respecté, d’être presque tout le temps nommé capitaine de l’équipe et pouvoir choisir ses coéquipiers, d’être celui qui est toujours « dans le coup », celui qui est admiré, désiré ?

    À l’époque, je me suis souvent posé ce genre de questions.

    Plus tard, j’arriverai à la conclusion que si un mec comme Jérémie peut être pleinement conscient de son charme et des désirs qu’il inspire, il n’est pas du tout certain qu’il soupçonne l’existence de ce frisson insoutenable que sa vision provoque dans certains êtres, les plus fins gourmets de la beauté masculine. Est-il conscient des remous que sa beauté provoque dans la sensibilité de ces esprits passionnés ?

    Comment pourrait-il l’être ? Comment pourrait-il, si au moins une fois dans sa vie il n’a pas ressenti ce truc déroutant, ce désir qui coupe le souffle, qui happe l’esprit tout entier, ce désir qui est d’autant plus exacerbé qu’il s’accompagne de l’insupportable certitude de l’inaccessibilité de l’autre ?

    Peut-être qu’un bogoss comme Jérém doit ressentir d’autres frissons, celui du défi qu’il se lance à chaque fois qu’il repère une « proie », puis celui de sentir cette même « proie » tomber dans les filets de son charme tout puissant, avant de la sentir soumise à ses envies et ses désirs.

    Mais se rend-il seulement compte à quel point sa simple présence est à la fois un bonheur sans limites et une brûlure cuisante ?

    Est-ce qu’il a un jour senti un truc aussi bouleversant pour quelqu’un, un truc si puissant et dévastateur que celui que j’ai ressenti dès le premier instant où je l’ai vu, un truc qui est comme une révélation ?

    Non, je ne peux pas l’imaginer. Pour un mec comme lui, c’est normal de désirer les nanas. Un mec comme lui, n’a qu’à claquer les doigts pour assouvir son désir. Ainsi, le désir ne demeure pas assez longtemps inassouvi en lui pour qu’il puisse ressentir ce que ressent un homo attiré par un hétéro canon qu’il n’aura jamais.

    « Salut » je lui lance en classe, tout en esquissant un petit sourire.

    « Salut » il me jette froidement, en passant son chemin.

    Bah, me voilà fixé. Pour la nouvelle complicité, on repassera. J’ai l’impression que notre petite galipette va plutôt amener une nouvelle froideur entre nous.

    Cinq minutes plus tard, le cours de philo démarre. Je ne peux décoller les yeux de lui, je n’arrive pas à décrocher mon regard de ce corps magnifique qui m’a donné tant de plaisir la veille.

    Et je n’arrive pas encore à croire qu’hier après-midi ce beau mâle m’a laissé accéder à sa sexualité, qu’il m’a fait ce cadeau. Ma bouche se souvient de la puissance de ses assauts, elle garde le souvenir de la vigueur de ses jets et de son goût de jeune mâle. Mes doigts, ma langue et mes fesses conservent le souvenir du contact avec sa peau, avec la raideur puissante de son manche. Et mon entrejambe vibre encore de l’écho de ses coups de reins.

    Je sens ma queue gonfler dans mon boxer rien qu’en y repensant.

    Assise à côté de lui, voilà Anaïs, sa copine du moment. Si elle savait !

    Je la regarde et je me surprends à me demander comment le bogoss lui fait l’amour. Est-ce qu’il est aussi macho avec elle qu’avec moi ? Est-ce qu’il la traite de salope ? Est-ce qu’il est aussi directif, aussi dominant ?

    Je la regarde et je l’imagine en train de le sucer, en train de s’offrir à lui, images d’horreur. Je me demande si le bogoss prend avec elle autant de plaisir qu’il semble en avoir pris avec moi. Est-ce qu’elle lui offre tout ce dont il a envie, comme je me sens prêt à le faire moi-même ? A l’évidence non, puisqu’il va voir ailleurs. Et tant mieux pour moi…

    Evidemment, le cours de philo est le cadet de mes soucis, car mille questions fusent dans ma tête et monopolisent mon attention.

    C’était quoi au juste ce qui s’est passé hier ? Rien qu’un coup sans lendemain ? Une curiosité, un « juste pour voir » ?

    Je sais que ce mec est un mec à nanas, et qu’il enchaîne les aventures. D’ailleurs, c’est bien la première fois que je lui connais une copine pendant plusieurs semaines.

    Je me demande si, au moins, j’ai été le premier mec pour lui, tout comme lui il l’a été pour moi. Je me dis qu’un mec comme lui pourrait se taper n’importe qui. Qu’en est-il des vestiaires de rugby ? Je me souviens avoir entendu que, parfois, dans les douches, il se passerait des choses entre mecs. Est-ce que Jérémie a déjà essayé le sexe entre garçons ? Il semblait bien à l’aise hier après-midi, très sûr de lui…

    En attendant, rien que le fait de le regarder assis à son banc est un pur bonheur. Négligemment appuyé au dossier de sa chaise, le buste incliné, les jambes allongées et croisées sous la table, le t-shirt tendu sur son torse parfait, la petite chaîne abandonnée sur le coton noir, ses pecs ondulant au rythme de sa respiration ample et paisible, le regard fixé vers un point indéfini : à ce moment précis, tout ce qui constitue pour moi la beauté du monde est là, sous mes yeux.

    Ce mec est une bombe ; et la petite brise qui rentre par les fenêtres ouvertes et caresse ma peau, c’est l’« étincelle ».

    Et à un moment, tout cela s’embrase. Je sens exploser en moi une excitation qui part de mes tétons, une vibration qui se propage à mon nombril, à mon ventre, à ma queue jusqu’à irradier entre mes fesses là où le souvenir du premier passage de son manche est encore très vif. Mon désir est brûlant, mon envie de lui totale, ma queue dure comme un piquet. J’ai l’impression que ma peau est en feu, que mon visage est en feu, je ressens un besoin viscéral de lui sauter dessus.

    Je suis complètement absorbé dans mes pensées, je dois avoir l’air totalement ailleurs. Lorsque la prof de philo finit par me rappeler à l’ordre, j’ai du mal à redescendre. J’entends quelques ricanements monter du fond de la classe. Je commence à transpirer à grosses gouttes. Heureusement qu’elle s’est limitée à me tirer de mes rêveries, gentiment, avec un brin d’humour. Sans relever, bien qu’elle l’ait peut-être remarqué, que je n’arrive pas à détacher les yeux du beau Jérémie qui m’accapare bien plus que son cours…

    Le problème c’est que, lorsqu’on regarde quelqu’un fixement, on finit immanquablement par attirer l’attention des gens qui nous entourent. Ce qui peut devenir très gênant, aussi bien pour le mateur que par le maté, et créer de sérieux problèmes.

    C’est même souvent l’un des obstacles les plus redoutables auxquels ont doit faire face en tant qu’homo, celui de savoir doser l’attention qu’on porte à un bogoss, sous peine en effet de nous attirer son hostilité.

    Oui, lorsqu’on regarde quelqu’un aussi fixement, on finit immanquablement par attirer son attention. C’est ainsi qu’à un moment, je finis par rencontrer son regard de b(r)aise.

    C’est inattendu, et presque violent, je suis sidéré de voir dans ses yeux, en lieu et place de son sourire charmeur, un regard bien noir qui ne signifie qu’une seule chose, à savoir, qu’il faut que j’arrête de le mater, et tout de suite !

    Putain que je suis con, je l’ai vexé. De plus, j’ai l’impression que tout le monde a remarqué mon manège. J’ai envie de disparaître plusieurs mètres sous terre. J’aurai dû me maîtriser, mais c’est plus fort que moi : je crève d’envie, d’envie de lui, d’envie de ses envies à lui.

    Pendant la pause, j’ai l’impression qu’il m’évite. Toujours pendant la pause, je le vois rouler un patin à Anaïs. Je me surprends à éprouver un sentiment violent et jamais encore ressenti avec une telle puissance viscérale : la jalousie.

    Mais ce qui me trouble encore plus, c’est le fait de reconnaître dans le regard de cette fille le même désir qui fait vibrer mon corps à la simple vue de Jérémie. Je la déteste.

    Cerise sur le gâteau, cet après-midi-là, nous avons Sport. Les exercices d’échauffement, la course, le foot, autant d’occasion de solliciter mes muscles endoloris, de me rappeler ce que j’ai vécu la veille. Autant de malaise, plus encore que d’habitude, à trimballer mon corps maladroit, à supporter les regards, les quolibets, alors que j’ai l’impression que tout le monde sait, ou devine, ce qui s’est passé hier après-midi.

    Oui, le cours de sport, autant de violences que je suis obligé de m’infliger pour éviter Jérémie, son regard, sa proximité ; alors qu’une attirance inouïe, renforcée par le lien sensuel que cette première révision a tissé entre nous, me ramène à lui sans cesse.

    Le cours de Sport est un calvaire qui trouve son apothéose dans le moment des vestiaires, surtout des vestiaires d’« après », le plus redouté. Les vestiaires, c’est le regarder se dessaper, voir son torse exhibé avec nonchalance, mater la bosse de son boxer, la proximité avec ce corps dont je connais désormais les moindres recoins, les envies, le plaisir.

    Je ne veux pas le regarder, car je suis profondément gêné par son torse dénudé. C’est con, mais j’ai l’impression que les camarades pourraient faire le rapprochement entre le dessin de ses abdos et ce même dessin, imprimé sur mon front.

    J’essaie de ne pas le regarder, mais je ne peux pas. Je le regarde disparaître dans les douches, je l’entends passer sous l’eau. Et je le vois revenir, une serviette autour de la taille, portée bien basse sur les hanches, à hauteur du pli de l’aine. Elle est tellement basse que son diabolique chemin du bonheur est totalement dévoilé, que les premiers poils de son pubis dépassent.

    Non, je ne peux pas ne pas le regarder, je suis subjugué par ce mec.

    Ma contemplation est tellement insistante, qu’à un moment nos regards finissent à nouveau par se croiser. Le sien est bien noir, et il contraint le mien à se détourner.

    J’ai attendu toute la journée un signe de sa part, en vain. A la fin des cours, je le vois partir avec sa pouffe, je le regarde disparaître dans la rue.

    Le soir, dans mon lit, pendant que je me branle pour trouver le sommeil, je me dis que je n’ai été pour lui qu’une aventure sans suite ; et que, de toute manière, j’ai tout gâché avec mon comportement, mes regards qui ont fini par l’agacer.

  • JN01003 Souvenir de Jérémie (tout premier souvenir)

    JN01003 Souvenir de Jérémie (tout premier souvenir)

    (3 septembre 1998, le jour où tout a commencé : 3 ans avant « première révision »).

    C’est le premier jour du lycée. Je ne le sais pas encore, mais cette journée va me marquer à tout jamais.

    Ce qui m’a d’abord marqué ce jour-là, c’est le t-shirt jaune vif que maman m’avait obligé à porter, un t-shirt informe, de trois tailles trop grand par rapport à mon physique de crevette de l’époque.

    Je n’aimais pas ce t-shirt, pas du tout. Et surtout, je ne voulais pas le porter pour mon premier jour de lycée. J’avais le sentiment que la première impression que je donnerais dans cette nouvelle communauté contribuerait de façon assez définitive à façonner mon image et mon statut, une image et un statut que je me traînerais pendant trois longues années. Je ne voulais surtout pas qu’on commence à se moquer de moi dès le premier jour, je ne voulais pas revivre ce que j’avais vécu au collège.

    Hélas, maman n’avait pas voulu entendre raison.

    Ainsi, c’est avec un peu d’appréhension, le regard un peu perdu, comme un lionceau qui foule pour la première fois la poussière de la savane, méfiant, sur ses gardes, que je m’approche de l’établissement dans lequel je vais passer les trois prochaines années de ma vie.

    A cet instant précis, à l’approche de mes 16 ans, je ne sais pas encore qu’un compte à rebours est en marche dans mon destin et qu’il est très très très proche du point zéro. Dans une poignée de secondes, une rencontre va complètement bouleverser ma vie.

    Lorsque je rentre dans la cour du lycée, je laisse instinctivement mon regard balayer ce grand espace inconnu.

    C’est là que je le remarque, instantanément. C’est comme un coup de poing dans le ventre que je n’avais pas vu venir et qui manque de me mettre KO.

    Brun, peau mate, un t-shirt noir posé comme un gant sur un torse déjà prometteur malgré son très jeune âge, une chaînette négligemment posée sur le coton, un jeans bien coupé, des baskets de marque. Et une casquette, noire elle aussi, posée à l’envers sur ses cheveux bruns.

    Le bogoss est là, au beau milieu de cet espace ouvert, en train de discuter et de déconner avec d’autres garçons. Et sur son beau visage il y a ce sourire, ce sourire de dingue qui semble illuminer non seulement toute la cour du lycée, mais la vie toute entière, ma vie toute entière.

    Je bugge, je suis tétanisé : ça fait depuis un certain temps déjà que j’ai compris que je ne suis pas vraiment attiré par les filles, ça fait un certain temps déjà que certains mecs me font vibrer. C’était le cas dans mon ancien collège, c’est souvent le cas dans la rue, ou bien à la télé ou au cinéma (qu’est ce que je kiffe, à cette époque, en 2001, Colin Farrel, Mark Whalhberg, Matt Dillon, Josh Harnett, ou encore Ben Affleck, ainsi que son pote Matt Damon). Oui, ça fait un certain temps que je tente de percer le mystère fascinant de la beauté masculine, sans pourtant arriver à me dire que je suis gay. Mais jamais encore de ma vie je n’ai vu un garçon aussi beau.

    Dès l’instant où mon regard s’est posé sur ce mec, tout a disparu autour de moi. La cour du lycée s’est vidée d’un coup, le bruit des conversations a été remplacé par un silence total dans lequel je n’entendais plus que les battements de mon cœur et ma respiration saccadée. Tout semblait se dérouler au ralenti, le temps d’une seconde, infinie.

    A cet instant précis, je ne vois que lui. Car ce mec, pourtant si jeune, dégage une sexytude ravageuse. Chaque seconde passée à le regarder, c’est un coup de poing dans le ventre, une gifle dans la figure, un truc de fou.

    J’ai dû rester planté un long moment à le mater, la gorge nouée, la respiration bloquée, mes jambes incapables de faire le moindre pas, mon cerveau inapte à considérer quoi que ce soit en dehors de l’attraction débordante que je ressentais pour ce garçon, du désir de tout connaître de sa vie, de savoir qui il était, comment il s’appelait, dans quelle classe il pouvait bien être, qui étaient ses potes, ces chanceux qui le côtoyaient tous les jours, où il habitait, s’il avait une copine…

    Chaque fibre de mon corps s’était réveillée à cet instant précis, et criait une envie irrépressible de serrer ce garçon contre moi. Ma peau réclamait sa peau, mes lèvres les siennes.

    J’ai eu envie de lui dès le premier instant, une envie furieuse, à en avoir mal au ventre. Je l’ai tellement maté qu’à un certain moment nos regards s’étaient croisés. Et, pendant quelques secondes, son regard avait accroché le mien. Il m’avait vu. Ou, du moins, il avait capté que je le matais. Mon cœur avait été sur le point d’exploser.

    Mais très vite, le bonheur de découvrir ce regard très brun, charmant comme ce n’est pas permis, a laissé la place à la peur : la peur qu’il comprenne que je le matais, qu’il comprenne que je le kiffais, que j’avais envie de lui. Et qu’il vienne me mettre son poing dans la gueule. Alors, j’ai baissé mon regard, je me suis accroupi et j’ai ouvert mon sac à la hâte, les mains tremblantes, style « je cherche un truc »,juste pour créer une diversion.

    Un instant plus tard, on nous appelait pour rejoindre nos classes respectives. Lorsque j’ai enfin osé relever les yeux, le bobrun discutait toujours avec ses potes.

    La suite de cette journée, je pourrais la raconter dans les moindres détails, tant elle est gravée dans ma mémoire.

    Je me dirige vers ma classe et je suis obligé de le quitter des yeux. Je me demande quand est-ce que je le reverrai. Sans doute à la récré : ça va être long…

    Je m’installe dans la classe parmi les premiers, je regarde les autres camarades prendre place petit à petit, en essayant de définir lesquels pourraient devenir mes potes. C’est un tri silencieux qui ne donne pas de grands résultats pour l’instant.

    Quant à l’autre tri, celui sur les critères physiques, là non plus ça ne donne pas grand-chose : à 15-16 ans, c’est encore rare de trouver des garçons vraiment attirants. Il faut attendre encore quelques années pour que la musculature s’installe et que le garçonnet laisse entrevoir le jeune mâle.

    Comment j’aimerais être dans la même classe que le bobrun au t-shirt noir ! Il doit être en terminale, il fait tellement mec !Ça, c’est ce que je me disais juste avant.

    Juste avant que le beau brun au t-shirt noir ne passe la porte de la classe en rigolant avec deux potes, avec son sac à dos rouge et blanc, avec son air de parfait branleur, de lycéen en mode touriste. Et avec sa putain de casquette à l’envers…

    Il n’est pas difficile d’imaginer ma surprise et mon excitation de le voir débouler dans « ma » classe, alors que cette possibilité ne m’avait même pas effleuré l’esprit.

    Le bogoss passe à côté de moi, sa hanche percute mon coude, premier contact physique. J’entends un « Excuse » lancé à la hâte, premier contact avec sa voix. Je me retourne, je le regarde s’installer avec ses deux potes bien au fond de la classe.

    Ce mec n’est pas seulement beau : le regarder, c’est se brûler les rétines.

    Un instant plus tôt, je n’avais même pas osé espérer qu’il soit dans la même classe que moi, j’avais commencé à jalouser les camarades qui le côtoieraient chaque journée de cours pendant les trois prochaines années. J’avais pressenti la torture que ce serait de passer les trois prochaines années à espérer le croiser dans les couloirs ou dans la cour de récré, sans même la certitude de le voir tous les jours.

    Et maintenant qu’il est là, à quelques mètres de moi, je pressens une autre torture, celle que je vais endurer chaque jour pendant les trois prochaines années. Comment côtoyer un mec aussi attirant sans péter un plomb ? Comment supporter la déchirure qui prend aux tripes, entre la brûlante envie de lui et le fait de le savoir inaccessible, de devoir cacher ce que je ressens chaque jour, chaque heure, chaque instant ? Et je n’ose même pas imaginer ce que ça va être pendant le cours de sport, dans les vestiaires…

    Le prof arrive, l’appel commence. Prénom, nom, date de naissance : que de bonnes nouvelles en perspective.

    J’écoute attentivement la succession de prénoms, de noms et de dates, en guettant fébrilement le moment où le beau brun répondra présent.

    L’appel avance, par ordre alphabétique, le prof arrive aux noms en « P »… une bonne partie des camarades a déjà levé la main ; mon tour arrive aussi : Nico S., né le 15 septembre 1982, présent !

    L’appel continue avec deux noms de famille suivis de prénoms féminins. Puis, un nom en « T » sort des lèvres du prof, Tommasi, suivi d’un beau prénom masculin : Jérémie. Le prof annonce enfin une date qui résonne en moi avec l’importance des codes de l’arme nucléaire : le 16 octobre 1981.

    « Me voilà, monsieur…» je l’entends répondre, sur un ton taquin et insolent. Je reconnais sa voix. Déjà je reconnais sa voix, après avoir juste entendu un simple « Excuse » quelques minutes plus tôt. Je me retourne, tout comme d’autres élèves, pour regarder ce petit clown qui se fait remarquer dès le premier jour.

    Jérémie, joli prénom qui lui va à merveille, je trouve. Tommasi, un nom de famille qui sonne d’ailleurs : et ça en rajoute encore au charme.

    1981, ainsi le bogoss a un an de plus que moi : et ça en rajoute encore et encore au charme. Je me dis qu’il doit redoubler, ce qui semble raccord avec le côté branleur qu’il dégage de façon effrontée, ainsi qu’avec le coté insolent qu’il vient de montrer en répondant à l’appel.

    Pendant que le prof donne l’emploi du temps, j’entends rigoler au fond de la classe. Je me retourne un peu, juste ce qu’il faut pour capter le bogoss du coin de l’œil, pour le voir en train de se marrer avec ses potes.

    « On se calme, on se calme…» fait le prof à un moment « Monsieur Tommasi, s’il vous plaît…dois-je vous rappeler que vous êtes ici parce qu’un autre lycée ne veut plus de vous…faisons en sorte que l’expérience ne se renouvelle pas…».

    « D’accord monsieur…» fait-il sur un ton railleur.

    « Commencez déjà par ôter votre casquette pendant les cours. Et à partir de demain, je voudrais vous voir plus proche de mon bureau que du radiateur… ».

    « D’accord monsieur…» répète le bogoss sur le même ton, le regard taquin et malicieux, tout en ôtant sa casquette et en dévoilant sa belle crinière brune. Ce qui le rend, évidemment, sexy en diable. Toutes les nanas le regardent. Moi aussi je le regarde, incapable de me retourner vers le prof, conquis par un charme qui ne me lâchera plus jamais.

    Premier jour du lycée, première branlette en rentrant à la maison en pensant à ce mec si beau qui a provoqué ce truc si violent en moi, balayant d’un seul sourire tous mes doutes et toutes mes tergiversations au sujet de mon attirance vis-à-vis des garçons.

    Car lorsqu’on éprouve une attirance si violente pour un garçon, lorsqu’on ne peut plus détacher les yeux de lui, lorsque le simple fait de le regarder donne à la fois le plus exquis des plaisirs et la plus brûlante des frustrations, lorsqu’en le regardant on a envie de pleurer et de hurler, lorsqu’on est à ce point persuadé que son propre bonheur serait dans ses bras et dans ses draps : voilà, c’est à ce moment-là que l’on comprend qu’on est définitivement gay et qu’on ne pourra jamais rien y faire. Car c’est tout simplement ce que l’on est, et notre chemin vers le bonheur nous amène vers les garçons.

    Mais comment distinguer le désir inspiré par un garçon et l’amour véritable qu’on lui porte ? Comment faire la différence, alors que le désir, et à fortiori son assouvissement, le plaisir, brouillent l’esprit?

    Moi je crois que lorsque le désir physique pour un garçon s’accompagne à l’envie de tout connaître de son existence, à l’envie de le câliner, de mélanger son propre souffle avec le sien, de se perdre en lui, d’être là pour lui, de passer chaque instant de sa vie avec lui, dans ses bras, c’est que ce qui nous lie à ce gars va bien au-delà de l’attirance. Est-ce que c’est ça, être amoureux ? Si c’est ça, je l’ai été depuis la première milliseconde où son image a traversé ma rétine.

    Oui, il y a eu un avant et un après ce lundi 3 septembre 1998. Avant, il n’existait pas pour moi. Après, j’étais fou de lui.

    Une folie qui s’embrasera définitivement le lendemain lorsque, en classe, il viendra me serrer la main, chose qu’il ne fera pas souvent par la suite.

    « Nico, c’est ça ? ».

    Putain ! Il avait retenu mon prénom, dès le premier jour !

    Oui, c’est sapé avec un t-shirt jaune informe que j’avais vécu mon premier jour de lycée.

    Fort heureusement, un beau jeune garçon brun m’avait fait tout oublier, y compris mon t-shirt : car mon cœur avait commencé à battre pour autre chose que pour me maintenir en vie.

  • JN01002 Les envies de Jérémie

    JN01002 Les envies de Jérémie

    Je le regarde planté là, dans l’encadrement de la porte, en train de me jauger. Son torse nu dépassant du short est d’une beauté tout simplement insoutenable. Et cette casquette à l’envers est vraiment à hurler. Comment peut-on résister à un mec pareil ?

    Je suis en train de brûler mes rétines, de surchauffer mes neurones dans la tentative désespérée de capter et garder en moi l’immensité de sa bogossitude bouillonnante, radioactive, sans cesse renouvelée.

    Le vent d’Autan caresse ma peau, j’ai des frissons partout.

    Jérém approche du lit, et il commence à se défroquer. Il est positionné de trois quarts par rapport à moi, ce qui a pour effet de me permettre d’apprécier le relief plutôt impressionnant de ses pecs et de ses biceps, la beauté sexy de son tatouage.

    Je guette chacun des gestes du bogoss, pendant qu’il ôte son short, ses chaussures et ses chaussettes. Son torse se penche vers l’avant, ce qui a pour effet de suspendre sa chaînette dans le vide, et de la laisser osciller au gré de ses mouvements.

    Seul le boxer noir reste à sa place. Et sa casquette, dont il remet la visière à l’endroit, mais un peu sur le côté quand même, avec un geste rapide et assuré de bogoss. Cet instant d’interrogation, l’attente avant d’être fixé sur ses envies, m’excite au plus haut point.

    Le bogoss s’allonge sur le lit, en position accoudée, juste à côté de moi. Son torse est le dessin d’une harmonie parfaite, une déferlante de désir et une promesse de plaisir.

    C’est à nouveau Jérémie qui se charge de me tirer de mes rêveries.

    « Maintenant tu sais où elle est, viens t’en occuper…».

    Le mec a les idées claires. J’adore.

    Le ton de sa voix, son assurance qui ne doute de rien, son sourire insolent, son regard coquin, tout cela rend l’instant chargé d’une sensualité et d’un érotisme insoutenables. Rien que le regarder, c’est un plaisir. Savoir que je peux le toucher, le prendre en bouche, le faire jouir, c’est inouï. Je voudrais faire durer cet instant à tout jamais.

    Mais au bout de quelques secondes, voyant le bogoss s’impatienter, je réalise que je ne peux tarder davantage. Très vite, j’enlève à mon tour mon short, mes chaussures, mes chaussettes et mon boxer, un brin gêné à l’idée de montrer mon sexe que personne n’a vu jusque-là.

    Je suis tellement gêné par ma nudité que, pendant quelques instants, je n’ose même pas le regarder. Mais lorsque je lève enfin les yeux, quelque chose me surprend. Ça ne dure qu’une fraction de seconde, mais j’ai la nette impression que je viens de surprendre Jérémie en train de mater mon corps et, plus précisément, mon sexe. Mais peut-être que cela n’est que dans ma tête.

    Très vite, ses yeux bruns se posent ailleurs, loin.

    Et, très vite, mon regard à moi est aimanté par son boxer bien rempli. Sa queue à nouveau raide comme un piquet dessine une belle bosse. Le bogoss se sait désiré, et il me le fait savoir :

    « Tu la veux, hein ? T’en as pas eu assez ? » je l’entends me lancer, avec une insupportable mais irrésistible arrogance de petit con.

    C’est exactement cela. Je la veux, car non, je n’en ai pas eu assez. J’ai envie de lui répondre qu’il ne se trompe pas, que sa bite me rend dingue, que son goût de mec qui persiste dans ma bouche me rend ivre. Mais je n’ose pas. J’ose tout juste lui adresser un petit sourire, tout en fuyant son regard, avant d’approcher mon visage de sa queue et le sucer à nouveau.

    Mais le bogoss semble vraiment décidé à imposer ses règles. D’un geste très ferme, sa main saisit mon épaule, elle arrête net mes va-et-vient.

    « Vas-y, dis-le que t’aimes ma queue ! » il revient à la charge, tout en sortant son manche du boxer, droit comme I « dis-le que t’as envie que je te défonce le cul ! ».

    Ainsi, c’est de cela dont il a envie…

    De la même façon que, une seconde avant qu’il ne me somme : « Je vais jouir et tu vas tout avaler…», je ne savais pas exactement jusqu’au j’étais prêt à aller lors de cette première « révision », un instant avant qu’il ne me balance : « dis-le que t’as envie que je te défonce le cul !! », je ne savais pas si j’étais prêt pour ça. Et pourtant, maintenant qu’il vient de me parler sodomie, j’ai soudain très envie de m’offrir à lui de cette façon.

    A vrai dire, j’avais imaginé ma première fois avec un mec un tantinet plus romantique, avec des bisous, des câlins. Mais peut-être qu’avant cette première révision, je vivais au pays des bisounours.

    Certes, j’avais déjà imaginé me faire prendre par un garçon, mais je n’avais peut-être pas prévu de me faire prendre la toute première fois.

    Plusieurs raisons à cela : une fois de plus, des considérations sanitaires (la peur des MST, si jamais la capote casse), et d’autres plus personnelles, liées à mon inexpérience (la peur d’avoir mal, la peur de trop donner à un garçon la première fois, si jamais ce n’est pas le bon et qu’il veut juste tirer un coup, la peur de ne pas arriver à assumer ce plaisir qui, dans ma tête de mec qui ne connaît et n’assume pas sa sexualité, n’était pas celui auquel un garçon « normal » devrait aspirer).

    Oui, toutes ces considérations auraient pu me pousser à y aller par palier dans la découverte de ma sexualité, et à ne pas envisager de me laisser prendre lors de ma première fois. Surtout que cette première fois n’avait pas été « planifiée ». Non, ce matin, en me levant, j’étais loin d’imaginer que ce jour même, je serai dépucelé, et encore moins que je le serais par le mec qui me rend dingue depuis bientôt trois ans.

    Bien sûr, l’envie de me faire dépuceler était là, à fortiori d’être dépucelé par Jérém. Il manquait juste un déclic capable de me faire surmonter mes peurs et mes réticences. Et ce déclic, ce petit truc capable de faire définitivement pencher la balance, c’est une fois encore le simple fait d’entendre ses mots sans appel.

    Sa réplique de petit con qui ne doute de rien : « … dis-le que t’as envie que je te défonce le cul !! », a été une nouvelle révélation dans la découverte de mon plaisir.

    Le ton est si appuyé, si autoritaire, les mots si sensuellement virulents, et par ailleurs si justes, que je ne peux me soustraire à l’envie soudaine, irrépressible, de répondre :

    « Oui j’en ai envie… ».

    « T’as envie de quoi ?! » fait-il, de façon encore plus virulente.

    Je sens que le mec veut vraiment sentir ma soumission, qu’il veut la sentir de façon inconditionnelle, avec des aveux. Face à tant de détermination, d’assurance, de brûlante sensualité, face à cette queue tendue qui me rend dingue, je n’ai plus le choix, je capitule avec bonheur devant mon maître du sexe.

    « Jai envie de toi, j’ai très envie de me faire défoncer par ta queue… ».

    « Suce-moi, déjà, et on verra ensuite si tu mérites que je te baise le cul ! ».

    Putain de petit con, va, mais petit con grave sexy !

    La résistance de sa main cesse enfin et je peux alors recommencer à sucer le bogoss à casquette. Sa queue chaude et raide dégage un petit arrière-goût de sa première éjaculation, un petit goût qui m’excite au plus haut point.

    J’envoie mes doigts agacer ses tétons magnifiques, ce qui a l’air de le faire bien kiffer. J’adore. J’ai envie de découvrir ses points sensibles, de trouver les touches qui me permettront de jouer sur son corps une véritable mélodie du bonheur sensuel et sexuel.

    Hélas, je n’ai pas le loisir de m’attarder longuement dans ce voyage initiatique. Très vite, je me retrouve à nouveau totalement accaparé par sa puissance sexuelle. Prenant appui sur ses pieds et ses mains posés à plat sur le matelas, le bogoss envoie de bons coups de reins, à sa queue tape avec puissance au fond de mon palais, jusqu’à l’entrée de ma gorge.

    Le bobrun aime vraiment décider de son plaisir, contrôler la situation. Il y a une sorte de rage dans son excitation, et je découvre rapidement que je kiffe ça à mort.

    Son attitude semble révéler mes véritables envies, ma nature profonde, jusque-là inavouée. Plus le bogoss se déchaîne, plus je me sens chaud et désinhibé. Plus il en demande, plus j’ai envie de lui en donner. Plus il me soumet à sa queue, plus j’ai envie de m’y soumettre.

    Tout arrive, tout se révèle très vite. Un instant plus tôt, j’étais puceau ; un instant plus tard, j’ai envie de tout avec lui, de tout ce dont il a envie, et encore plus. Certaines passions sont innées et certaines rencontres les font se dévoiler.

    J’ai envie de le surprendre, de lui faire un truc inattendu pour marquer le coup. J’ai envie de lui offrir l’orgasme se sa vie.

    Soudain, quelque chose remonte à mon esprit. Je me souviens avoir lu quelque part un article à propos d’un truc que les mecs redoutent souvent avant d’y goûter, mais qu’ils aiment dès l’instant où ils y goûtent.

    J’hésite cependant à me lancer, ne sachant pas s’il va aimer. Pourtant, chauffé à bloc par son attitude, je décide quand même d’y aller. J’y vais avec prudence, en douceur, prêt à tout arrêter si le moindre signe d’une réaction hostile devait se manifester.

    Après avoir privé ma bouche du bonheur d’enserrer sa queue, j’entreprends de lui lécher les couilles, tout en continuant de le branler : premier palier.

    Ma langue commence alors une lente descente dans son entrejambe : deuxième palier.

    Le beau mâle frissonne de plaisir. Je m’enhardis petit à petit, toujours en guettant le moindre signe de réticence. Mais rien de tel ne vient. Au contraire, sa respiration bruyante et ses ahanements m’indiquent qu’il prend un plaisir intense, un plaisir que j’aime imaginer lui avoir été jusque-là inconnu.

    Le bogoss me laisse faire, se laisse faire. Du moins jusqu’à ce que ma langue ne semble commettre l’irréparable, effleurer l’entrée de sa raie. Ses mains se posent alors violemment sur mes épaules, les retiennent fermement.

    Premier « signe hostile », les voyants clignotent au rouge vif, un avertissement sonore retentit dans ma tête. Mon « protocole » d’expérimentation prévoit dans ce cas précis une annulation immédiate de l’opération en cours.

    Pourtant, le « protocole » semble bugger. Il bugge face à la frustration d’être si près du but. D’autant plus que j’ai l’intime conviction qu’il suffirait que ma langue effleure sa rondelle pour que ses dernières barrières tombent, pour que je puisse lui offrir un plaisir capable de marquer son esprit.

    Pourquoi il me retient, au fond ? De quoi a-t-il peur, au juste ? De ne pas aimer ? Ou, au contraire, de trop aimer ? Que cela remette en question sa virilité de petit mâle qui jouit avec sa queue et rien qu’avec sa queue ?

    Ses mains enserrent toujours mes épaules, tout en maintenant fermement mon buste à bonne distance « de sécurité ». Le niveau d’alerte est toujours bien rouge : continuer l’opération est un risque certain de réaction violente de bobrun.

    Et pourtant, je suis trop excité, j’ai vraiment envie de lui faire goûter « ça ». Tant pis, je prends le risque de me faire jeter violemment.

    Je force avec mon buste et j’arrive enfin à caresser son entrejambe avec le bout humide de ma langue.

    Et là, non seulement aucune réaction violente de sa part ne se manifeste, mais au contraire, et presque instantanément, l’opposition de ses bras cesse. C’était une opposition à l’évidence pas si déterminée que ça, car ma puissance musculaire n’aurait jamais fait le poids face à un véritable déploiement de la sienne.

    Rassuré, je retrouve de l’audace. Mes coups de langue aussi. J’entends le bogoss souffler très fort, alors que des spasmes de plaisir parcourent son corps.

    C’est un bonheur indescriptible que celui de découvrir les touches sensibles du corps de ce beau garçon. Un bonheur qui n’a d’égal que celui de lui faire découvrir des facettes inattendues de son propre plaisir.

    Et quel bonheur de sentir sa main, l’une de ces mains qui retenaient mes épaules une minute plus tôt, se poser à l’arrière de ma nuque et pousser mon visage encore plus profondément entre ses fesses musclées. J’en déduis qu’il kiffe grave et qu’il veut que j’y aille franco.

    Et alors, j’y vais franco. Plus sa main, puis ses mains, plaquent mon visage contre son entrejambe, plus ma langue se déchaîne.

    Là encore, je sens chez le bogoss la volonté puissante d’imposer son propre plaisir, d’être le dominant : il accepte le nouveau plaisir que je viens de lui proposer, mais il le fait à sa façon, avec ses règles à lui.

    Son geste me chauffe à bloc, et je n’ai plus qu’une envie, celle de le faire jouir là où il n’aurait jamais cru pouvoir jouir un jour.

    La pression de sa main sur ma nuque est toujours aussi intense, mais Jérémie a ramené l’autre main autour de sa queue et il se branle en même temps.

    Un instant plus tard, je l’entends lâcher un « j’vais jouir », la voix déjà étouffée par le nouvel orgasme qui secoue son corps et son esprit de fond en comble.

    Sa rondelle se contracte et se relâche à plusieurs reprises, et le beau mâle jouit pendant que je lui bouffe le cul.

    Lorsque je relève mon buste, l’image qui se présente à mes yeux est d’une beauté saisissante. Je le regarde, beau à se damner, le torse musclé marqué par plusieurs traînées de ce nectar dont le goût persiste dans ma bouche, ce jus blanc et épais qui brille à la lumière du jour.

    Bonheur visuel, bonheur olfactif : après ce deuxième orgasme, son corps dégage désormais une insistante odeur de transpi, de sexe, de mâle baiseur.

    Mais l’odeur qui prend le dessus, qui frappe mes narines, est celle bien caractéristique qui se dégage de son sperme étalé sur son torse. Et cette odeur, cette délicieuse senteur de mec, ça me rend littéralement dingue.

    Excité comme jamais, je n’ai qu’une envie, celle de tout lécher, jusqu’à la dernière trace.

    Mais comment oser y aller ? Comment savoir si ça peut lui faire plaisir ? Comment savoir s’il ne va pas me prendre pour la pire des salopes ?

    Je croise son regard de braise. Le bogoss à la casquette, les yeux plissés, affiche une petite moue sexy de petit con arrogant, fier de sa queue et du pouvoir qu’elle lui confère, fier de voir dans mon regard et dans mon attitude une soumission totale à sa virilité.

    Je crois qu’il a compris ce dont j’ai envie. Et sa petite moue sexy s’accompagne désormais d’un léger hochement de la tête que je prends pour un feu vert.

    Dès que ma langue retrouve le goût pétillant et fort de son jus, dans mon cerveau c’est le feu d’artifice. Car ce jus est désormais ma drogue. Dès la première prise, il m’a rendu accroc ; et alors que le manque est déjà insupportable, y goûter à nouveau, c’est l’extase.

    Après s’être attardée sur son gland, ma langue se balade inlassablement sur sa peau douce et tiède, parcourant avec soin les sillons et les reliefs de ses abdos et de ses pectoraux durs comme la pierre, en quête de son jus parfumé.

    Ses muscles réagissent au passage de ma langue, le bogoss souffle d’excitation. Une giclée a atterri sur un téton : dès que ma langue l’effleure, ça le fait sursauter. J’entreprends de le titiller avec des coups légers, puis je pose carrément mes lèvres dessus, je le suçote avec insistance, je m’y attarde longuement.

    Le bogoss a l’air de vraiment bien apprécier, preuve en est le fait que sa queue, à moitié retombée après ce deuxième orgasme, ne tarde pas à se redresser à nouveau.

    Un instant plus tard, le bogoss saute du lit et me balance d’un ton ferme, très directif :

    « Mets-toi ici, sur le bord du lit, à quatre pattes ! ».

    Ses mots claquent comme des ordres qui forcent l’obéissance.

    C’est puissant et fascinant la sexualité d’un mec de 19 ans. Il y a encore une heure je n’osais imaginer pouvoir un jour accéder à l’intimité de ce bel étalon et voilà qu’une troisième mi-temps se profile.

    Je me sens ivre, je perds le contrôle, je suis à la merci de ce jeune mec avec sa casquette insolente sur la tête. Je vibre, je frissonne. Et surtout je m’exécute.

    Je viens tout juste de me mettre en position et déjà je sens la présence, la chaleur, la puissance de son corps musclé tout proche de moi.

    Une fois de plus, Jérémie est debout, alors que moi, je suis à genoux : lui le dominant, moi le dominé.

    Avec ses mains il écarte mes fesses. Le rêve érotique qui a peuplé tant de fois mes moments de plaisir solitaire va enfin se réaliser. Je suis dans un état indescriptible. Je suis fou.

    Un instant plus tard, je sens sa queue raide glisser dans mon entrejambe : un frisson géant remonte tout le long de ma colonne vertébrale, un feu d’artifice explose dans ma tête, tout mon épiderme est le réceptacle d’une excitation délirante.

    Le bogoss répète son geste plusieurs fois, il me fait languir.

    Je sens son torse envelopper mon dos, sa barbe effleurer ma joue, ses lèvres approcher de mon oreille, son souffle sur ma nuque, ses mots me chauffer à bloc :

    « T’es une bonne salope, hein ? ».

    Je frémis d’excitation.

    « Je suis à toi… ».

    Oui, je suis à lui, je le suis depuis l’instant où il m’a balancé : « dis-le que t’as envie que je te défonce le cul !! ». A cet instant précis, j’ai aussi réalisé que j’avais vraiment envie de le laisser jouir en moi.

    « Tu la veux ma queue dans ton cul, hein ? » il persiste et signe.

    « Je n’attends que ça… ».

    « J’en étais sûr… j’étais sûr que tu étais une bonne chienne… ».

    « J’ai envie de toi… ».

    « Ouaisss… je sais… t’es bien en chaleur, hein ? ».

    « Oui… ».

    « Alors tu vas prendre cher… ».

    Son gland se presse alors à l’entrée de mon petit cul. Le bon sens voudrait qu’il enfile une capote, le désir est d’un autre avis. De toute manière, j’ai déjà gouté deux fois à son jus, et j’ai envie de lui faire confiance. Et surtout j’ai trop envie de me sentir rempli par la semence de ce beau mâle. Le désir rend fou.

    Le bogoss se retire. Je le sens cracher, sans doute dans sa main, sans doute pour mouiller sa queue. Ses mains saisissent à nouveau fermement mes fesses, les écartent. Il crache sur ma rondelle.

    Je vais me faire sauter par Jérémie. Le beau gosse. J’en frissonne. Ma queue va exploser. La sienne fait des va-et-vient dans ma raie, chatouillant ma rondelle. Il me fait languir, il me fait bouillir.

    Au bout d’un moment, les sens en feu, je ne peux me retenir de lui lancer :                        

    « Prends-moi s’il te plaît, trop envie…s’il te plaît ! ».

    Je n’arrive pas à croire que je suis en train de le supplier de me baiser. Oui, définitivement, le plaisir rend fou.

    « T’inquiète, tu vas la sentir passer…» fait-il, sur ce ton si assuré, effronté, traduisant son assurance de petit con un tantinet arrogant. Mais sexy à mort !

    Son gland vise à présent ma rondelle. La boîte de capotes sur sa table de nuit n’a pas bougé de sa place. Je suis aux anges. Je sens son pieu de chair exercer une pression de plus en plus insistante. Mon orifice vierge, oppose une certaine résistance à cette tentative d’intrusion.

    A nouveau le bogoss saisit mes fesses, les écarte et recrache sur ma rondelle.

    Et là, je le vois se pencher vers la table de nuit, attraper la boîte de capotes, en extraire une, avant de balancer négligemment la boîte par terre. Je l’entends déchirer l’emballage, j’entends le bruit de la fine pellicule de caoutchouc en train de se dérouler le long de son mât.

    Je ne m’attendais pas à ça. Ainsi, le petit con se protège. De moi peut-être. Est-ce qu’il a peur des MST ? Est-ce qu’il a peur que je puisse lui refiler un truc ? Est-ce qu’il fait ça avec les nanas aussi ? Il se fait sucer sans capote, mais il baise avec ?

    Cela devrait me rassurer et, de fait, c’est le cas. Ce qui ne m’empêche pas en revanche de ressentir une intense frustration à l’idée de la présence de cet « emballage » entre son corps et le mien, entre son plaisir et le mien, à l’idée de renoncer ainsi au bonheur d’avoir son jus de mec en moi.

    Un instant plus tard, il appuie à nouveau son gland à l’entrée de mon trou. Et là, je sens la résistance de mes muscles se dissiper peu à peu. Son bassin exerce une bonne pression et sa queue avance, avance, avance en moi.

    Puis, d’un coup, l’excitation laisse place à la douleur. Car, pour sa première fois, mon trou a affaire à un engin plutôt imposant. Il m’a promis que je la sentirais passer et le petit con n’a pas menti.

    La douleur augmente au fur et à mesure que son manche avance en moi. A un moment j’ai tellement mal que mon corps est parcouru par un spasme involontaire, un petit bruit de douleur s’échappe de ma bouche.

     « C’est la première fois que tu te fais éclater le cul, c’est ça, hein ? » je l’entends me lancer, le ton chargé d’un mélange de fierté et de mépris.

    « C’est la première fois, oui… » j’admets, tout en prenant de grosses inspirations, cherchant à maîtriser la douleur qui me déchire, malgré le fait que le bogoss vient de se retirer de moi.

    « Et t’en crèves d’envie… hein ? » relance le petit con bien monté.

    J’ai très envie de me faire secouer par ce mâle vigoureux et si sûr de lui, sûr de cette assurance que seule la jeunesse insouciante sait offrir. J’ai envie de l’avoir en moi, de m’offrir à lui pour son plaisir le plus total, de me sentir possédé par lui. J’ai aussi envie de me savoir fourré par son jus chaud et épais de petit mec, mais cela n’est pas à l’ordre du jour…

    « Oui, j’en crève d’envie… j’ai trop envie de me faire dépuceler par toi… » j’ai envie de le flatter, juste avant de lui donner le mode d’emploi « mais vas-y doucement, s’il te plaît… ».

    « Tu vas prendre ton pied de salope, t’inquiète… ».

    Et, ce disant, le bogoss envoie un autre bon crachat entre mes fesses tenues bien écartées par la prise puissante de ses mains chaudes. Soudain, je sens ma douleur s’évaporer, laissant la place à un désir de possession brutale.

    Son gland revient à la charge. A nouveau, ma rondelle s’ouvre lentement, hésitante. Je frissonne, entre douleur et excitation.

    « Laisse-la rentrer doucement, comme ça… détends-toi… t’as un cul bien serré… » fait-il, le ton péremptoire, tout en exerçant une pression constante, lente mais impitoyable.

    C’est indescriptible comme sensation. Je sens enfin ma rondelle se détendre, s’ouvrir, s’offrir aux besoins sexuels de ce mec, de mon mâle. Centimètre après centimètre, je sens sa queue glisser en moi, prendre possession de mon intimité, me remplir, me combler, apporter sa toute-puissance virile entre mes fesses si offertes. Je sens sa puissance sexuelle débordante écraser la mienne, cette dernière prête à se laisse soumettre, à se laisser carrément effacer au contact de cette déferlante de testostérone pure.

    Car ce mec est une bombe de sexe, un jeune mâle plein de testostérone, avec la queue bien droite, et les couilles pleines de jus brûlant.

    Son pieu de chair complètement enfoncé au plus profond de moi, les couilles calées contre mes fesses, le bogoss marque une pause.

    Me voilà rempli, envahi, débordé, empalé, dominé, par sa puissance virile, par sa queue enfoncée au plus profond de moi, me voilà entravé par ses mains puissantes posées sur mes épaules. Me voilà complètement à lui.

    Dans ma tête, je réalise d’un coup ce qui vient de se passer, ce qu’il vient de me faire, au fait qu’il vient de me prendre, lui, le fantasme sur pattes ultime. Je pense à celle qui était encore jusqu’à quelques secondes plus tôt et qui n’est plus, ma virginité. J’ai offert ma virginité à Jérémie.

    Je ressens une intense chaleur au fond de moi, j’ai l’impression que son pieu de chair est brûlant. Mais c’est peut-être juste une sensation due à l’échauffement de mes muscles, bien sollicités par le passage de ce membre imposant.

    Sensation qui m’enivre, qui me donne le tournis. J’ai vraiment très envie de me faire défoncer. J’écarte encore un peu plus les jambes pour m’offrir davantage. Rien n’est trop beau ou trop bon pour m’offrir à un mâle comme lui.

    « Putain qu’est-ce que c’est serré…c’est chaud… » je l’entends souffler, très excité.

    « Putain, qu’est-ce qu’elle est bonne… » j’ai envie de le flatter.

    Jérémie semble prendre le temps de savourer cet instant, de jouir de la domination virile qu’il exerce sur moi, de cette sensation d’être LE mec. Le mâle.

    « C’est ça que tu voulais, ma queue dans ton fion ? ».

    « Ah ouiiiiii… ».

    « Tu la sens bien là, hein, vas-y, dis-le ! C’est ça que tu voulais, être empalé par ma bite ! » fait-il, de façon plutôt virulente.

    « Oui, oui, oui, je la sens bien, j’adore te sentir en moi, j’adore sentir mon cul rempli par ta bite…là c’est vraiment le pied pour moi ! » je le suis dans son délire. Je suis presque dans un état second. Oui, le désir rend fou.

    Sa queue est au plus profond de moi, la peau douce de ses abdos enveloppe sur mes fesses. Son parfum si frais, si masculin est désormais associé à une chaude odeur de mec et de baise qui s’installe petit à petit dans la pièce. Son goût de mec persiste dans ma bouche. Ses mots, son attitude dominatrice me fait vibrer de plaisir. Mon cerveau est pris dans une tempête des sens où la raison est provisoirement mise à mal.

    « Baise-moi, s’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît… vas-y, prends ton pied, c’est toi le seul vrai mec ici… et moi je suis là pour t’offrir ton plaisir… » je finis par lâcher, ivre de lui et de sa queue.

    « Je vais tellement t’éclater le cul que tu vas me supplier d’arrêter ! ».

    Son arrogance de petit con me fait un effet de malade. Cet échange coup sur coup fait monter encore mon excitation de plusieurs crans.

    « C’est tout ce que je demande…» j’admets sans réticence.

    C’est là que le bogoss commence ses va-et-vient. Au début j’ai un peu mal, mais assez vite la douleur laisse la place à un plaisir intense.

    Ses coups de reins me secouent de fond en comble ; à chaque va-et-vient, je sens ses couilles frôler mes fesses. C’est le pied absolu, je gémis de plaisir.

    Je transpire dans ce petit studio où il fait trop chaud, je transpire au contact de son corps, je transpire de plaisir, le plaisir que sa queue m’apporte. Je frissonne, je tremble, j’ahane profondément.

    « Je te la mets bien profond… » je l’entends lâcher.

    « Ah, oui, putain t’es bien monté, mec ! ».

    « Tu la sens bien là, hein, elle te remplit le cul… » il me souffle à l’oreille.

    « Oh, oui… et c’est ça qui est bon… » je couine.

    Je ne sais pas combien de nanas il a eu avant moi et combien d’entre elles, nombreuses certainement, ont ressenti, au moment de se faire baiser par ce beau mâle, cet irrépressible besoin de flatter sa virilité.

    J’imagine qu’il est habitué à ce qu’on le complimente, pour sa beauté, pour son corps, pour sa sexytude, pour la puissance de sa queue.

    Pourtant j’ai envie d’ajouter ma petite pierre à l’édifice de sa fierté virile, j’ai envie de lui exprimer à quel point il me fait de l’effet, à quel point je kiffe être le soumis d’un bel étalon comme lui.

    « Tu fais ça trop bien, ta queue m’excite trop, c’est vraiment le pied…» je lâche, débordé par le plaisir de le sentir coulisser en moi.

    « Prends ça salope ! » il balance sans retenue, tout en mettant encore plus de fougue dans ses coups de reins.

    C’est vrai, je suis sa salope, je suis le réceptacle de son plaisir.

    Me frotter à sa sexualité incandescente, ça m’a rendu instantanément passif, soumis à cette sexualité. J’ai très vite senti qu’il n’y a que sa jouissance qui comptait pour lui, et j’ai tout de suite adoré me sentir l’objet, l’instrument de son plaisir, sentir que c’est lui le seul mec de nous deux, que mon plaisir dépend du sien. Que mon plaisir est le sien.

    Je réalise que le plaisir que j’ai ressenti pendant des années de branlettes solitaires en m’imaginant offrir du plaisir à ce mec, n’est rien face à la jouissance que je ressens désormais grâce à sa queue se défoulant partout en moi.

    Pour ma première fois, je n’aurais pas pu imaginer expérience plus excitante et marquante : c’est ma première fois et c’est la queue de Jérémie, le mec qui représente pour moi l’absolu de la mâlitude.

    Je ne pourrais jamais assez le remercier d’être si actif, si sûr de lui, si dominant, si macho, si débordant de virilité, de m’avoir fait découvrir ce plaisir ultime, celui de faire jouir un jeune mâle comme lui, un plaisir psychologique bien avant d’être un plaisir physique, et c’est géant. Je suis comblé, au-delà de tous mes espoirs les plus fous.

    Pourtant, je n’arrive toujours pas à réaliser que je suis en train me faire démonter par ce mec hyper musclé de 19 ans. C’est un cadeau inespéré qu’il me fait en me laissant accéder à sa beauté, à sa jeunesse, à sa virilité.

    Parfois il s’arrête bien au fond de moi, la respiration haletante, en savourant pendant un instant sa position de mâle dominant. Puis, il reprend son affaire avec une vigueur renouvelée, s’agrippant tour à tour à mes épaules ou à mes hanches, se servant de mon corps pour donner davantage d’élan à ses coups de reins.

    Pendant ce temps, sous l’impulsion de ses va-et-vient, mon gland frotte contre la couette. Ainsi, petit à petit, je sens monter du bas-ventre cette chaleur qui annonce l’orgasme.

    « Je vais pas pouvoir me retenir longtemps…» je lui annonce, alors que je sens désormais le frisson de la jouissance exploser dans ma tête.

    « Vas-y, mouille comme une salope, mouille pendant que je te baise, vas-y! » je l’entends balancer pendant que je perds pied et que je me vide sur ses draps.

    Le bogoss continue de me pilonner sur le même rythme effréné.

    « T’as vraiment un bon cul pour recevoir de la bite…» il lance, au comble de l’excitation.

    Et là, comme tout à l’heure, pendant qu’il se vidait dans ma bouche, je sens la cadence de ses coups de boutoir se ralentir, et ses va-et-vient se faire plus espacés. Je commence à connaître un peu la bête, c’est le signe qu’il va jouir.

    « Putain, putain de cul à bite…» voilà son dernier soulagement verbal avant que le soulagement physique survienne. J’adore le sentir grogner son plaisir.

    Mais alors que je me prépare à le sentir jouir en moi, même si son jus sera retenu par le caoutchouc, le bogoss se retire, arrache la capote précipitamment, il bondit sur le lit, alors que sa main appuie lourdement sur mes reins. Une fraction de seconde plus tard, je me retrouve à plat ventre, son gland appuyé juste sur ma rondelle. Le bogoss se branle, et finit par lâcher quelques bons jets bien chauds et bien lourds sur ma rondelle, rythmé par des râles bien puissants.

    Le bogoss s’allonge sur le lit à côté de moi. Je n’ose pas chercher son regard, mais je regarde son torse onduler sous l’effet d’une respiration profonde et rapide. Je regarde sa peau moite, son front perlé de sueur, son visage cramoisi, sa queue magnifique, toujours raide, luisante de son sperme. C’est l’image du mâle repu, l’image du « calme après la tempête » des sens. C’est beau à voir et c’est bon de savoir que c’est moi qui lui ai offert ce bonheur.

    Oui, le bogoss a l’air bien secoué par son troisième orgasme en l’espace d’une heure à peine. Pourtant, la casquette n’a pas bougé de sa tête… putain de p’tit con !

    Non, je n’ose pas chercher son regard : de toute façon, le sien est perdu dans le vide, à nouveau loin de moi.

    En attendant, je sens toujours sa présence dans mon entrejambe, comme s’il était toujours en moi. J’ai toujours son goût dans ma bouche, son odeur sur ma peau.

    Je suis un peu frustré qu’il n’ait pas voulu se lâcher en moi, et pourtant si heureux, car cette privation ressemble à la promesse de nouveaux plaisirs à venir. Est-ce qu’un jour il aura envie de me baiser sans capote ? Est-ce qu’un jour il aura envie de jouir en moi ? Est-ce qu’un jour il me fera assez confiance, et je lui ferai assez confiance, pour cela ? Est-ce qu’on va recoucher ensemble ?

    Le bogoss se lève, enfile son boxer noir et sort fumer en terrasse.

    « Je peux prendre une douche ? » je lui demande.

    « Si tu veux… ».

    « Merci… »

    Tout comme la pièce de vie, la salle de bain est elle aussi dans un état plutôt bordelique. Sur le lavabo et sur le rebord du miroir juste au-dessus, s’étalent les objets du quotidien d’un bogoss, son deo, son rasoir, sa mousse à raser, son gel pour les cheveux, sa brosse à dents, son tube de dentifrice, sa tondeuse à barbe, ainsi que plusieurs parfums de marque. Je trouve cela fascinant, cette chance inouïe de pénétrer dans l’intimité d’un bogoss. Surtout juste après que ledit bogoss a pénétré la mienne, d’intimité, et dans un sens beaucoup moins imagé.

    Et mes découvertes ne font que commencer. La simple vision du panier à linge me rend dingue. Ainsi, c’est vers ce « puits du bonheur », contenant les boxers et t-shirts portés par le beau mâle, que je me sens irrépressiblement attiré.

    J’ouvre l’eau dans la douche pour faire diversion, et je plonge illico mon visage dans cet endroit de bonheur olfactif. Je respire à pleins poumons. Chacune de mes respirations est un peu plus profonde, un peu plus longue que la précédente, chacune de mes respirations m’apporte une nouvelle note de ces délicieuses petites odeurs de mec.

    Très vite, j’ai carrément la tête qui tourne. Je relève le buste, je ferme les yeux, j’essaye de me calmer, ça m’est impossible : je suis déjà en manque. Ce mélange d’odeurs dans le panier à linge est étourdissant, excitant. J’ai envie d’y revenir, mais d’y revenir avec méthode pour en découvrir et en apprécier toute la richesse olfactive.

    Je commence par sentir ce boxer orange à l’élastique blanc, chargé du subtil mais délicieux souvenir olfactif de sa queue, puis cet autre boxer noir, dans lequel je découvre une trace qui ressemble à celle laissée par ce liquide qui suinte parfois du sexe des garçons quand ils sont excités. C’est une trace qui pourrait tout aussi bien être le souvenir laissé par sa queue rangée à la va vite après avoir joui, juste avant d’aller fumer une cigarette en terrasse. Je me demande qui a bien pu provoquer en lui cette excitation, ou bien entre quelles cuisses a joui mon beau brun le jour où il portait ce boxer noir.

    Après les boxers, j’ai envie de découvrir l’odeur de ce t-shirt blanc caché juste en dessous, envie de poser mon nez en correspondance de l’endroit qui a caressé ses aisselles. Puis, j’ai besoin de plonger mes narines dans ce débardeur noir que je ne lui ai encore jamais vu porter mais dans lequel je n’ai pas de mal à l’imaginer, scandaleusement beau, furieusement sexy, divin, à pleurer. Je ne peux pas me passer de humer cet autre débardeur blanc à fines rayures, un débardeur dont il doit se servir pour le sport, un débardeur qui sent bon la transpiration, au point qu’elle prend le pas sur le deo, pourtant présent en arrière-plan.

    Le temps file, et avant que la durée de ma permanence dans la salle de bain ne devienne louche, je dois me faire violence pour arrêter ce merveilleux voyage olfactif, alors que bien d’autres couches de vêtements restent à découvrir au fond du panier à linge. Je dois me faire violence également pour passer à la douche, car une part de moi n’a pas vraiment envie de passer sous l’eau, elle voudrait garder son odeur sur ma peau à tout jamais.

    J’ouvre le gel douche et je reconnais instantanément la fragrance qui se dégage de la peau de Jérémie. Je connais enfin la marque et le parfum. C’est le bonheur. Demain, j’irai acheter le même.

    L’eau m’apporte une sensation de fraîcheur et de bien-être. Je n’arrive pas encore à croire que je suis en train de prendre une douche dans la salle de bain de Jérémie, parce que je viens de m’envoyer en l’air avec Jérémie. C’est fou.

    Pendant que je me sèche, j’entends des bruits venant de la pièce principale. Le bogoss doit être en train de mater la télé.

    Avant de quitter la salle de bain, je replonge une dernière fois le nez dans le panier à linge, cet endroit magique, en me faisant la réflexion que les sous-vêtements portés par un garçon finissent par s’imprégner d’une marque olfactive complexe et unique qui caractérise ce même bogoss.

    Lorsque je plonge le nez dans ce panier à linge, je retrace le parcours olfactif vécu par ces tissus. En arrière-plan dans les fibres, le parfum de la lessive persiste. Le tissu posé sur la peau après la douche et le deo s’imprègne pendant des heures de ces parfums. Pendant ce temps, des odeurs naturelles se dégagent par la transpiration, la peau, le sexe. Au fil des heures, tous ces parfums changent, se mélangent aux odeurs naturelles du corps. Puis, au bout d’un certain temps, tout semble se stabiliser, se figer dans un bouquet riche et délicieux qui devient alors la signature olfactive d’un garçon.

    Alors, peut-on vraiment appeler cela un panier à linge sale ? Moi j’appellerais plutôt cela l’entrée du Paradis. Je voudrais être un chaton et me faufiler dans ce panier, m’endormir des heures, des jours durant, bercé par toutes ces petites odeurs !

    C’est en me faisant une nouvelle fois violence que je me décide à m’arracher définitivement de ce puits de bonheur pour sortir enfin de la salle de bain. Est-ce que j’aurai l’occasion d’y replonger mon nez, un jour ?

    Jérémie est installé sur le canapé, torse nu et boxer noir, la casquette toujours vissée sur la tête, une manette dans les mains, les yeux rivés sur l’écran, en train de faire courir des petits bonhommes derrière un ballon. Je m’étais trompé : le bogoss ne regarde pas la télé, il est en train de jouer à Fifa.

    « T’as pris ton temps… » il me balance.

    Je le regarde et j’ai envie de pleurer. C’est à tomber. Si je m’écoutais, j’irais lui faire un câlin, je le couvrirais de bisous et de caresses, je promènerais mes mains sur sa musculature à peine croyable.

    Mais je ne suis pas le genre de garçon qui s’écoute, pas assez en tout cas. La peur de sa réaction me fait renoncer.

    « Désolé… » je réponds machinalement.

    « Vas-y, rentre chez toi… ».

    C’est un peu dur comme mot de la fin. Au fond de moi j’avais espéré qu’il m’offre un truc à boire, qu’on discute un peu. Non, avec Jérémie, c’est la baise et la porte ensuite.

    Pendant que je m’habille, je le regarde en me disant : « Mais putain, qu’est-ce qu’il est beau ! ». Ses couilles doivent être bien vides, sinon j’aurais bien voulu recommencer encore et encore. Un mec comme ça, est fait pour faire l’amour.

    Après avoir récupéré mes notes bien inutiles, je me dirige vers la porte.

    « Salut…» je lui lance, comme une tentative un peu ridicule de lui faire remarquer que je vais partir, alors qu’il ne décroche pas les yeux de son jeu bruyant.

    « A plus…» il lâche, sans me regarder.

    « A demain ! » je relance.

    « C’est ça…».

    J’ai tout juste le temps d’ouvrir la porte de du studio, que je l’entends me rappeler sèchement :

    « Eh, Nico… ».

    « Oui… ».

    « Pas un mot à personne de ce qui s’est passé aujourd’hui, compris ? » fait-il sur un ton presque menaçant.

    « Je dirai rien, t’inquiète… ».

    « T’as intérêt… sinon je te défonce… » fait-il, vraiment menaçant à présent.

    La porte de son studio refermée, je sens un grand vide s’emparer de moi. J’aurais aimé quand même un peu plus de considération de sa part, un simple mot pour me dire qu’il avait aimé, pour savoir s’il avait envie de recommencer. Alors que lui, tout ce qui l’intéresse, c’est que je me tire et que je ferme ma gueule.

    Dans la rue, le soleil est aveuglant, la chaleur écrasante. Je suis tellement lessivé que j’ai du mal à mettre un pied devant l’autre. Une douce fatigue, un délicieux épuisement ont pris possession de mon corps.

    La douche a un effet de détente, un effet qui se prolonge et se fait de plus en plus marqué au fil des minutes, un effet qui finit par ressembler à une sorte d’engourdissement de mes muscles épuisés.

    Mais avant la douche, le sexe, à répétition, a été puissant. Et putain, qu’est-ce que c’était bon ! Coucher à deux, c’est tellement plus puissant qu’une branlette ! Un plaisir bien plus intense, et un effort bien plus important ; une branlette me calme, coucher avec Jérémie m’a mis KO.

    Tous mes muscles ont travaillé, ils ont été longuement parcourus par d’infinies décharges de cette énergie puissante et insaisissable qu’est le plaisir. Mon corps tout entier, et mon cerveau avec, ont surchauffé.

    La douche a refroidi l’extérieur, mais l’intérieur reste incandescent : mes terminaisons nerveuses sont en effervescence, ce qui rend ma peau hypersensible.

    A chaque pas mes tétons frottent contre mon t-shirt, dégageant des nouveaux frissons qui se propagent dans mon corps, jusqu’à rencontrer ceux qui se dégagent de mon entrejambe où le souvenir de la présence de Jérémie est le plus vif.

    Ainsi, à chaque pas je bande un peu plus. Je bande comme un âne, j’ai l’impression que les passants dans la rue regardent mon entrejambe, qu’ils remarquent ce qui se passe dans mon short, j’ai l’impression d’être à poil.

    J’ai vraiment du mal à marcher, tous mes muscles semblent se raidir, comme s’ils voulaient m’empêcher de m’éloigner de ce beau mâle à qui je viens d’offrir « ma première fois ».

    Sacrée première fois… ah, putain, mon Jérémie… tu m’as secoué, retourné, baisé comme un Dieu !

    Je marche lentement dans la ville, étouffé par la chaleur qui se dégage des pierres, des briques, du goudron en cette belle journée de printemps. Je marche, avec ma tête remplie par l’image de son corps d’apollon tout tendu à la recherche du plaisir, par le souvenir de ses envies précises, de ses attitudes de petit macho dominant. Je marche et je sens sa présence entre mes jambes, à chaque pas je retrouve le souvenir palpitant et sensible de cette première, puissante pénétration. C’est tellement vif que j’ai l’impression qu’il est encore en moi. Et j’ignore encore qu’il va l’être des jours durant.

    Le soir dans le lit, je me tape une bonne branlette, puis une autre, et une autre encore. Je me branle en repensant à la délirante sensation de tenir sa queue dans ma bouche, de tenir son plaisir de mec dans ma bouche. Je me branle en repensant à la puissance ses coups de reins, à ses mots et à ses attitudes de petit macho qui ne pense qu’à son plaisir. Et je jouis en repensant à la puissance de ses giclées, à la délicieuse découverte de son goût de mec, à la présence de sa queue en moi, à ses coups de reins impitoyables.

    Je m’endors, dorloté par le parfum de son gel douche, le parfum de sa peau à lui, qui est désormais le parfum de ma peau à moi aussi.

    Je m’endors en rêvant que Jérémie est là, dans mon lit, et qu’il me suffirait de me retourner pour le prendre dans mes bras.

    Au plus profond de moi, une seule, brûlante, obsédante envie, celle de « réviser » à nouveau avec lui, le plus vite possible.

    Commentaires

    ZurilHoros

    21/06/2020 08:50

    Pour une première fois, Nico a connu la totale. Il devait y penser depuis longtemps pour être aussi professionnel dans ses idées, sa capacité a être désinhibé comme ça. Ou alors il est très tactile. Pas de gel, pas de capote pour une première fois, avec un mec dont il sait qu’il baise tout ce qui passe. Il y en a beaucoup qui se sont fait avoir comme ça. Mais le désir, quand il est là, rend sourd, inconséquent. En tout cas, le texte est sexy et les mots aussi décomplexés que les deux marlous. 

  • JN01001 Le t-shirt de Jérémie / Jérémie ôte son t-shirt

    JN01001 Le t-shirt de Jérémie / Jérémie ôte son t-shirt

    Mercredi 02 mai 2001.

    Jérémie a 19 ans. Brun, avec de beaux cheveux coupés très courts autour de la tête et pas mal plus longs au-dessus, fixés au gel. Un torse en V spectaculaire, des épaules carrées, sculptées par le rugby, un cou puissant. Vraiment un physique de dingue pour son jeune âge.

    Aujourd’hui, en cours, en cette chaude journée de mai, il portait un t-shirt blanc, col en V assez profond d’où dépassaient sa chaînette de mec, ainsi que quelques poils qui commencent à repousser après le dernier rasage. Craquant.

    Le t-shirt semblait cousu sur mesure, tant il mettait en valeur les lignes magnifiques de ses épaules et de son torse.

    Les manchettes du t-shirt enserraient ses biceps musclés avec une précision scandaleuse, tout en retombant pile à la bonne hauteur pour mettre en valeur, du côté gauche, un brassard tatoué aux motifs tribaux. Grave sexy.

    Le blanc immaculé du t-shirt faisait ressortir de façon encore plus marquée le teint mat de sa peau. Le blanc, aveuglant, comme une évidence, comme pour souligner la perfection de sa plastique. Bandant.

    Bogoss au regard très brun et au sourire ravageur, il cultive une barbe brune de trois jours du meilleur effet. Charmant naturellement, charmeur par acharnement. En un mot, un canon de mec.

    Jérémie est LA bombasse mâle de ma classe, de mon lycée, de la ville. En fait, à mes yeux, Jérémie est le plus bogoss de l’Univers tout entier.

    Trois ans qu’il me fait envie comme rien ni personne d’autre ; trois ans que j’ose tout juste le regarder, sans presque jamais lui parler.

    Ce n’est que tout dernièrement que j’ai osé aller vers lui. J’ai saisi une occasion qui s’est présentée à moi et que je n’ai pas pu laisser passer. Peut-être la dernière occasion de tenter de l’approcher avant que le bac ne nous éloigne définitivement.

    Trop sollicité par les nanas, cette année de bac le bogoss a trop baisé et pas assez révisé. Il est arrivé à la fin du dernier trimestre avec pas mal de retard dans presque toutes les matières.

    Pas plus tard que ce matin, il a pris une énième bâche en maths. Alors, j’ai pris sur moi, dit merde à ma timidité, et je lui ai proposé de l’aider à réviser.

    A ma grande surprise, il a dit oui.

    Ce qui explique pourquoi je me retrouve dans les allées, direction son appart rue de la Colombette, à la fois excité et me maudissant pour m’être embarqué dans un pétrin qui, je le sais d’avance, ne m’apportera rien, à part un bon malaise. Le malaise de me retrouver seul avec lui, seul avec mon désir fou et frustré.

    Je me dis : T’es con, Nico, pourquoi tu t’imposes ça ? Tu vas être à côté de lui pendant un long moment, tu vas sentir son parfum, tu vas avoir envie de lui, tu ne vas même pas arriver à te concentrer tellement il te fait craquer. Si tu lui as proposé de réviser ensemble, ce n’est pas seulement parce que tu veux l’aider, mais aussi pour essayer de te rapprocher un peu de lui. Même si au fond de toi, tu sais bien que tu n’auras pas le cran de tenter quoique ce soit.

    Car, d’abord, tu n’oses pas. Ensuite, tu te dis qu’un mec comme lui, qui s’est tapé plus de nanas que d’heures de révisions, jamais ne sera tenté de faire quoi que ce soit avec un mec. Et de toute façon, même si l’envie lui en prenait, il est trop canon pour toi, il pourrait trouver mille fois mieux.

    Aussi, tu as peur de lui montrer qu’il te plaît et que tu as envie de lui, tu as peur qu’il le prenne mal et qu’il te balance son poing dans la gueule.

    Mais par-dessus tout, tu as peur que ça se sache, tu as peur qu’il te balance devant tout le monde : oui, tu ne supporterais pas que ça se sache que tu es gay.

    Déjà que tu as bien assez souvent essuyé des moqueries à cause du fait que tu es trop effacé, que tu es nul en sport, que tes regards ne traînent pas vraiment du côté des nanas. Si tu tentes un truc avec le bogoss et que ça vient à se savoir, tu sais que tu vas être pointé du doigt pour de bon. Et ça, tu ne le supporterais pas.

    Qu’est-ce que je voudrais être un garçon qui s’intéresse aux filles, ma vie serait tellement, mais tellement plus simple.

    Pourquoi je suis comme ça ? Pourquoi j’aime le corps, les traits du visage, la voix, le parfum, les petites odeurs, le sourire, la façon d’être, non pas des nanas, mais des garçons ? Et surtout ceux de ce garçon en particulier, ce garçon avec qui je n’ai aucune chance, tout simplement parce je suis un garçon aussi, et que ce garçon aime les filles, qu’il les aime beaucoup, qu’il en aime beaucoup.

    Je repense à ce t-shirt blanc qu’il portait le matin même, comme une deuxième peau sur son torse de malade : à chaque fois que mon regard se posait sur lui, et Dieu sait qu’il s’y posait plus que de droit, je ressentais en moi une violente envie de me mettre à genoux devant lui, de le prendre en bouche et de me cogner la tête contre son mur d’abdos d’acier. Une fortune, pour pouvoir seulement les toucher, ces abdos, pour pouvoir juste effleurer sa peau mate…

    Lorsque je pense à Jérémie, je suis envahi par des fantasmes violents. Des fantasmes d’autant plus brûlants et déchirants qu’ils me sont inaccessibles. Car, si ce mec me fait craquer, il est complètement hors de ma portée.

    Je traverse le Grand Rond, mon cœur s’emballe. Mes mains sont moites. Je m’approche de la sortie vers le boulevard Carnot, lorsque à hauteur des grilles, deux mots s’affichent dans ma tête, en énormes lettres capitales :

    « DEMI-TOUR ! ».

    La peur me bloque, me tétanise. Je ne vais pas y arriver. Je m’apprête à revenir sur mes pas, cédant à la peur, prisonnier de mes craintes, fuyant la vie. Je m’apprête à faire demi-tour, lorsqu’une rafale de vent plus puissante et déterminée que les précédentes semble me bousculer, me « mettre un pied au cul », m’obliger à avancer.

    Un bogoss brun vient d’en face et rentre dans le Grand Rond. Et son passage à tout juste un mètre de moi est comme un coup de poing dans le ventre qui me laisse groggy. Car le mec laisse derrière lui une délicieuse traînée de parfum à l’arôme boisé, à la fois douce et entêtante. Je suis scié. Ce genre de parfum, ce genre de bogoss, c’est tout ce qui me fait envie. Non, je n’y arriverai jamais. Je n’oserai jamais aller vers les garçons. Et surtout pas avec Jérém. Pourquoi est-ce si dur d’aimer les garçons ?

    La circulation s’arrête, une feu a du passer au rouge. Et c’est là que je l’entends. Sa voix enveloppante, le rythme dansant de cette chanson qui dégage une belle énergie. Sortant des enceintes musclées de l’une des voitures arrêtées à un feu rouge, « What I feel it for a girl » résonne à toute puissance dans la rue. Son rythme sensuel fait vibrer quelque chose en moi.

    Soudain, j’ai envie de danser, d’aller de l’avant, de profiter de la vie, de prendre le risque. J’ai envie de vivre.

    J’ai envie d’aller chez Jérém, de réviser avec lui. Et tant pis si je vais me sentir comme un con pendant les deux heures qui vont suivre : je vais découvrir la tanière du beau mâle. Et ce soir, chez moi, je me branlerai comme un malade.

    Nouvel affichage dans ma tête :

    « AVANCE, NICO, AVANCE !!! ».

    Je traverse le passage piéton et, le temps que le feu repasse au vert et que la voiture disparaisse en suivant l’arrondi du Boulingrin, les beats de la chanson me portent encore pendant quelques secondes.

    Je file sur le Boulevard Carnot, je m’engage dans la rue de la Colombette comme sur un nuage.

    En tapotant à la porte de son studio, j’ai le cœur qui bat la chamade. Je devine que sa simple présence va être une claque inouïe et insupportable pour mon attirance, pour mon désir.

    Ce que j’ignore encore à cet instant précis, c’est à quel point les claques seront nombreuses, variées, implacables.

    Le battant s’ouvre, le bogoss apparaît dans l’embrasure de la porte. Première claque : beau comme un dieu, habillé du même short en jeans et t-shirt blanc que ce matin en cours.

    Deuxième claque, le bogoss porte une casquette noire vissée sur sa tête, à l’envers, une touffe de ses beaux cheveux bruns dépassant de l’espace en demi-lune au-dessus de la petite ceinture de réglage.

    Je me trouve planté là, face à ce petit Dieu, pour la première fois complètement seul avec lui, et je suis complètement désorienté.

    Je le regarde et j’ai envie de pleurer, car ce mec représente à mes yeux la perfection masculine. Je suis tétanisé, ensorcelé, dans ma tête c’est le blackout.

    Avec son plus beau sourire, troisième claque, il me dit : « Entre ». Je craque littéralement. Dans mon ventre, un désir qui me ravage.

    Je ne sais comment j’arrive à bouger mes jambes pour franchir le seuil de ce « Temple du Mâle ».

    Pour rentrer dans l’appart, je suis obligé de passer très près de lui : ce qui m’expose au danger ultime, celui d’être foudroyé par le parfum de son déo, quatrième claque de fou. Je ne sais même pas comment je tiens encore sur mes jambes.

    Le souffle coupé, le cœur qui tape à tout rompre, je me retourne illico, juste à temps pour voir Jérém de dos en train de refermer la porte. Image furtive, qui me permet cependant de capter le spectacle inouï qu’est son dos sculpté en V, sa fantastique chute d’épaule, ses biceps rebondis : le tout moulé dans ce t-shirt scandaleusement ajusté, pas « trop » et pas « pas assez », le coton retombant sur chaque point de sa plastique sans plis, sans tension, comme la simple perfection. Cinquième claque.

    Et quand, au gré des mouvements de son torse et de ses bras, le coton se tend ou fait des plis provisoires dans son dos puissant, le spectacle est d’autant plus époustouflant.

    Ça ne dure qu’une fraction de secondes, un infime laps de temps pendant lequel j’apprécie son côté verso (son petit cul de rugbyman rebondi et musclé dans son short, c’est à tomber : sixième claque), tout en frémissant d’impatience qu’il se retourne pour retrouver la petite gueule sexy qui va avec ce corps de fou.

    Mon regard glisse sur ses mollets musclés et finement poilus, jusqu’à ses pieds nus : le bogoss est en mode décontract.

    Jérémie pivote sur lui-même, et il me balance un nouveau sourire à tomber par terre.

    Son appart, un studio, est une véritable tanière de mec. Une tanière qui sent la cigarette à plein nez et le ménage approximatif.

    Il y a du bordel partout, le lit est en vrac, une boîte de capotes est posée sur la petite table de chevet. Je me demande combien de nanas ont dû passer dans ce lit, combien ont gouté à sa queue, à son jus, combien se sont faites démonter par ce beau mâle. Il parait qu’il a même sauté la prof d’anglais, qui a le double de son âge.

    Putain qu’est-ce qu’il sent bon, je crois que je vais le supplier de me laisser le sucer.

    Au lieu de quoi, je m’installe à la petite table juste à côté de lui. J’ouvre un cahier de notes et je lui demande ce qu’il veut réviser en priorité. Il me dit : « Ce que tu veux ».

    J’essaye de me concentrer, de trouver un sujet de révision. Je n’y arrive pas. Je sens son regard perçant sur moi. Je me sens mal à l’aise. Son regard me perturbe, aimante le mien. Je finis par tourner la tête et je croise illico ses yeux noirs si charmants. Son sourire au coin des lèvres a quelque chose d’étourdissant, de magnétique, un truc qui me fait penser à Colin Farrell à l’époque du film La Recrue. Je suis trop tendu pour penser à lui renvoyer un sourire.

    Le fait est que, en plus de sa beauté quasi surnaturelle, le bogoss possède un charme de fou. Et ça, il ne le sait que trop bien. Oh, que oui, il le sait. Il sait qu’il a du pouvoir sur les gens et il sait que son sourire est une arme redoutable, capable de lui ouvrir bien des portes. Et il ne s’en prive pas.

    Non, on ne peut pas rester insensible à son sourire, à sa sexytude débordante, à sa jeunesse insolente. Je suis happé par son regard, et ce n’est qu’au bout de quelques secondes que je m’aperçois que j’ai arrêté de parler.

    Lui aussi s’en est aperçu, et son petit sourire est devenu un grand sourire qui embrase son beau visage aux traits à la fois fins et très masculins. Il a dix-neuf ans, il est beau comme un enfant, fort comme un homme…

    Je retourne à mes notes, mais pas pour longtemps. Du coin de l’œil, je décèle un petit mouvement. Le bogoss est en train de se tripoter le paquet. Sur le coup, je me dis qu’il est en train de rajuster son service trois pièces dans le short, avec ce geste nonchalant et si puissamment érotique qu’ont parfois les petits mecs comme lui.

    Mais le geste se répète, encore et encore. Je ne veux pas regarder, je ne veux pas qu’il s’aperçoive que je suis attiré par ce qui se passe dans son entrejambe.

    Mais je ne suis pas assez fort, et je finis par tourner un peu la tête vers le « cœur de l’action ». Je détecte une bosse dans son short, laissant deviner la présence d’une belle bête tapie sous le tissu.

    Son buste est légèrement plié vers l’avant, ce qui fait que dans le bas du dos, le t-shirt remonte et l’élastique noir et blanc d’un boxer dépasse. Entre les deux tissus, un bout de peau est à l’air. Un petit aperçu de sa plastique qui appelle à une vision plus généreuse : furieuse envie de le voir torse nu.

    Je l’ai vu quelques fois, torse nu : en sortant des douches après le cours de sport, avec une serviette autour de la taille, ou à l’occasion de soirées bien arrosées. C’est tellement dur d’aimer les mecs et de côtoyer des gars comme Jérémie.

    Sans même m’en rendre compte, je finis par me tourner complètement vers lui. Je fixe sa main en train de caresser la bosse sous le short et je n’arrive plus à détacher mon regard, je suis comme hypnotisé.

    « Qu’est-ce que tu mates ? » je l’entends me demander à brûle-pourpoint.

    La honte. Je reviens vers mon cahier, rouge comme une pivoine.

    « Eh mec… » il me lance, tout en posant carrément une main sur mon épaule « Je sais que t’as envie de la voir… ».

    Nouvelle claque. Touché, en plein dans le mille, coulé. Je sens une vague de chaleur parcourir mon corps et embraser mon visage. Le cœur tape tellement fort qu’il semble devoir exploser dans ma poitrine.

    J’ai juste envie de disparaître dix mètres sous terre, envie de ranger mes notes et de me barrer. C’est décidé, je ne remettrai plus jamais les pieds dans cet appart, ni au lycée.

    « Arrête tes conneries… » je finis par bégayer, dans la tentative vaine d’échapper à ce malaise étouffant. Je n’arrive même plus à le regarder.

    « Je déconne pas…» il lâche, sans se démonter.

    Je sens sa main se poser sur la mienne et l’enserrer, l’attirer, puis l’approcher de sa braguette. A ce stade, ce n’est pas une simple claque de plus que je reçois, c’est carrément un coup bon pour me mettre KO.

    Je ne sais plus où me mettre. J’ai le réflexe de retirer ma main, mais la sienne la retient. Mes doigts effleurent désormais son short ; instantanément, ils sont confrontés à la raideur, à la chaleur de sa bosse. Je sens sa queue frémir sous le tissu tendu.

    Je suis dans un état d’excitation indescriptible. J’ai envie de lui à en devenir dingue. Pourtant, je finis par dégager ma main avec un geste brusque.

    Je suis complètement dérouté. Mais à quoi joue-t-il ce petit con ?

    « Arrête de te foutre de moi… » je me braque, le souffle coupé, comme en apnée.

    « Je ne me fous pas de toi…je suis sérieux… ».

    Son assurance me frappe comme un coup de massue.

    Un instant plus tard, le bogoss se lève de sa chaise. Lorsque je me retourne vers lui, il est déjà adossé au mur, beau, viril, sensuel, conquérant. Il est à craquer. Ou, plutôt, à croquer…

    « Allez, viens la chercher… » il m’invite, le plus naturellement du monde.

    Apparemment, il ne rigole pas, il a vraiment envie de ça. Alors là, si je m’y étais attendu !

    Je n’ai encore jamais couché avec un mec. Bien sûr, je crois savoir comment faire plaisir à un garçon. Mais comment oser y aller ? Par où commencer ? On fait comment entre garçons ? On s’embrasse d’abord ? On fait comment pour ne pas avoir l’air con, surtout avec un mec pareil ?

    Devant mon hésitation, c’est lui qui me donne la marche à suivre, avec tout le tact et la finesse qui seront souvent sa marque de fabrique :

    « Allez, putain… mets-toi à genoux et suce ! ».

    Mon cœur va exploser. Non, définitivement, le bogoss ne rigole pas. Alors pourquoi hésiter ? J’en ai trop envie et, après tout, c’est ce qu’il veut. Nos envies sont parfaitement complémentaires, alors pourquoi s’en priver ?

    Un instant plus tard, je suis à genoux devant lui, en train de défaire sa ceinture, puis un à un les boutons de sa braguette. J’ai toujours du mal à me faire à l’idée que je vais pouvoir toucher ce corps et que je vais pouvoir prendre dans ma bouche cette bombasse de mec.

    Le boxer, le dernier rempart dissimulant sa virilité, se présente alors à moi. Un parfum de propre, mêlé à une petite odeur tiède de sexe masculin monte à mes narines, mélange délicieux, entêtant, étourdissant. Sa belle poutre raide déforme le tissu noir, fin, élastique.

    Sans plus attendre, ses mains dégagent la bête de son enveloppe de coton. Et là, c’est le KO, le Ippon.

    La voilà, cette queue sur laquelle j’ai tant fantasmé. Et bien que j’aie eu l’occasion de l’entrevoir une fois, au repos, après un cours de sport, à la sortie des douches, j’ai tant fantasmé de la voir bien raide, impatiente de prendre son pied et de jouir.

    Ce fantasme est désormais réalité, et la réalité dépasse même le fantasme. Sa queue est belle, avec des proportions parfaites, raccord avec le reste de l’anatomie de son maître.

    Instinctivement, j’approche mon nez pour capter l’empreinte olfactive de sa virilité. Il n’y a pas photo, sa virilité tendue me donne faim, très faim.

    Je n’arrive toujours pas à réaliser ce qui m’arrive : sa queue est là, devant mon nez, elle s’offre à moi. C’est un cadeau tellement inespéré que je n’arrive même pas à réaliser que tout ça c’est bien vrai.

    Je suis ébloui, aveuglé par le fait d’approcher la perfection absolue, sa nudité. Non pas « juste » un bogoss, mais le super-méga-bogoss inaccessible sur lequel je fantasme depuis le premier jour du lycée. Et c’est ce mec qui va me dépuceler.

    Cet après-midi, ce jeune mâle qui a baisé tant de nanas, va être à moi, et rien qu’à moi. C’est au-delà de tous mes espoirs, j’ai l’impression de toucher le ciel avec un doigt, je me sens comme Icare à l’approche du Soleil.

    Et pourtant, malgré le bonheur qui m’envahit, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi cette chance me revient à moi, Nico, celui qui est transparent au lycée, celui qui n’a aucune voix au chapitre nulle part, celui à qui aucun mec n’a encore montré la moindre attention.

    Je crois que je suis en train de rêver. C’est trop, putain. J’ai la tête qui tourne, je vais faire un malaise.

    C’est un cadeau inouï de la vie, c’est un rêve qui devient réalité, je suis comme un gosse à Noël. Je ne me lasse pas de mater et d’humer ce pieu de chair gonflé à bloc. Peut-être qu’instinctivement je repousse l’instant où je saisirai ce cadeau, pour savourer l’attente, ce moment où rien n’est encore, cet instant avant que tout commence.

    Mais si à mes yeux la contemplation est en elle-même un plaisir intense, Jérémie s’attend visiblement à autre chose que de se faire mater et renifler. Et il va vite me le faire savoir.

    Le bogoss avance le bassin, son gland vient forcer mes lèvres.

    Le tout premier contact avec sa queue me met dans tous mes états, mon cœur bondit tellement dans ma poitrine que j’ai l’impression qu’elle se déforme à chaque battement, comme dans les dessins animés.

    Je suis à la fois le garçon le plus heureux de la terre et le plus inquiet.

    Est-ce que je vais savoir lui donner du plaisir ? Est-ce que je vais être à la hauteur des attentes de ce mec, lui qui a déjà tant d’expérience dans le domaine, expérience qui va lui permettre de me comparer à d’autres bouches ?

    Est-ce que le fait d’être à ce point impressionné par ce jeune mâle ne va pas couper tous mes moyens ?

    Pourtant, lorsque son gland augmente sa pression contre mes lèvres, ces dernières s’ouvrent dans un mouvement qui semble prévu depuis toujours. Lentement, sa queue chaude, raide, douce, déterminée, glisse entre mes lèvres, jusqu’à se faire avaler presque en entier.

    Dès le premier contact avec ma langue, un frisson géant secoue mon corps, de la nuque jusqu’à mon entrejambe, faisant des allers-retours incessants, impitoyables.

    « T’as envie de ma queue, hein ? ».

    « Grave ! » je lui réponds par la pensée, tout en émettant un grognement assertif.

    Le bogoss à la casquette à l’envers et au t-shirt blanc commence alors des va-et-vient avec son bassin. Très vite, je lève les yeux, impatient de découvrir comment une telle bombasse de mec prend son pied. Je lève mes yeux juste à temps pour le voir fermer les siens, lever le visage vers le plafond, et déglutir bruyamment la salive.

    « T’avais envie de ça, hein ? N’est-ce pas, petite salope… » il me balance, tout en accélérant ses coups de reins « j’ai vu comment tu me regardais en cours… j’ai vu comment t’as regardé ma queue la fois où tu m’as vu sortir de la douche… je savais que tu devais être une bonne bouche à pipes… vas-y, suce bien… vas-y comme ça, suce une bonne queue… prends ton pied de salope…».

    Au début, je suis un brin dérouté par ses mots crus. Pourtant, très vite, je finis par ressentir du plaisir du fait d’entendre le ton sec et déterminé de sa voix, de sentir son attitude de mec actif, dominant, de découvrir et d’expérimenter son côté petit macho. Cela m’excite.

    Ses coups de reins sont puissants. Sa main maintient fermement ma tête, tout en imprimant des mouvements destinés à bien me faire avaler son manche, à m’étouffer avec. Et je kiffe ça.

    Très sûr de lui, le petit mec de 19 ans. Il est sûr et fier de son corps, de sa queue, de sa virilité.

    Chaque seconde qui passe décuple mon envie démente de faire jouir ce mec à la plastique de rêve.

    J’avais eu peur de ne pas arriver à le satisfaire à cause de mon manque total d’expérience, il n’en est rien : à croire que certains talents sont innés, et qu’il suffit de se laisser porter par l’instinct pour les dévoiler.

    « Tu l’aimes ma queue, hein ? » il recommence « vas-y… suce-la comme ça, vas-y, t’es un bon pédé, toi… il te faut une queue de mec pour prendre ton pied… ».

    Ma tête toujours maintenue par ses mains, ses grands coups de bassin envoient sa queue jusqu’au fond de ma gorge. Au gré de ses va-et-vient, ses couilles frappent mon menton, et le bas de son t-shirt vient taper sur mon nez. En levant les yeux, j’aperçois son nombril, ses abdos, avec mes narines je capte un mélange de bon, de propre, de tiède et de mec qui me fait tourner la tête.

    Mes mains se faufilent sous son t-shirt, mes doigts frôlent au passage la peau douce et ferme de ses abdos : c’est le bonheur. Et lorsqu’ils arrivent en contact avec ses pecs d’acier, j’ai l’impression de disjoncter.

    « Putain qu’est-ce que t’es bien foutu… » je ne peux m’empêcher de lui lancer, tout en reprenant mon souffle, mais sans oublier de le branler.

    Le bogoss penche son visage et, du haut de son mètre quatre-vingts, il me lance un regard bien lubrique.

    Puis, d’un geste rapide, il décolle le dos du mur, il balance sa casquette dans un coin de la pièce. Il attrape son t-shirt par le bas, il le retourne le long de son torse de malade, geste assuré de mec qui a l’habitude de se dessaper vite dans l’urgence impérieuse du plaisir des sens, il le balance nonchalamment sur le sol.

    Souhaiter qu’il pose son t-shirt, c’est une nécessité évidente. Mais lorsque cela arrive, il faut se préparer à supporter l’insoutenable. Surtout à distance si rapprochée.

    Tout chez ce mec est beau: ses pecs saillants, surmontés par deux magnifiques boutons de mec que je rêve de caresser, de lécher depuis des années, une ligne médiane bien marquée qui souligne la symétrie parfaite de son anatomie, les abdos, magnifique bas-relief de peau douce et de muscles fermes, au milieu desquels un délicieux nombril marque le départ de cette diabolique ligne de poils conduisant tout droit à sa virilité. Les plis de l’aine, à la saillie impressionnante, ressemblent à un entonnoir anatomique conduisant lui aussi le regard vers le siège de son plaisir de mec. La chaînette retombant sur cette peau mate, entre ses clavicules, le petit grain de beauté dans le cou (juste une envie folle de l’embrasser à cet endroit précis), le tatouage en dessous de son biceps gauche, le tout confère à l’« ensemble Jérémie » un côté bad boy, une touche de mystère, un côté animal et indompté.

    Bref, je suis sans mot devant tant de perfection, devant ce corps de Dieu de l’Amour, devant cette p’tite gueule à faire jouir d’urgence.

    « T’es vraiment trop bien foutu… » je me répète, assommé par tant de perfection masculine, en m’inclinant devant mon impuissance à exprimer autrement l’émotion sensuelle ravageant mon cerveau.

    Et là, comme s’il restait encore la moindre parcelle de mon esprit à embraser, le bogoss se met à gonfler ses biceps et à bomber ses pecs, son égo de jeune mâle visiblement flatté par mes mots et mon regard impressionné. Un regard, le mien, que le sien, rempli de fierté après un rapide détour sur sa plastique de fou, cherche avec insistance.

    Le bogoss est fier de ses muscles, mais il a pourtant besoin de ça, m’impressionner. Et il y arrive parfaitement.

    Par ailleurs, si son attitude, son envie de me montrer la puissance de sa musculature est carrément bandante, le besoin de m’impressionner qui en est à l’origine est touchant, d’une certaine façon.

    Un instant plus tard, sa main revient se poser lourdement sur ma nuque pour m’obliger à le sucer à nouveau.

    Je m’exécute avec bonheur, tout en envoyant mes mains affamées caresser, tâter sans cesse ce paysage délicieusement vallonné. Je n’en reviens toujours pas d’à quel point ses pecs sont fermes : lorsque je les empoigne et j’ai l’impression de saisir de la pierre polie et tiède.

    Je le suce de plus en plus avidement, de plus en plus accroc à ce manche chaud, bien monté, très raide.

    Mon front cogne violemment contre ses abdos d’acier, j’ai l’impression que quand il en aura fini, le dessin de ses tablettes de chocolat sera imprimé au fer rouge entre mes sourcils et mes cheveux.

    Puis Jérémie se dégage de ma bouche, il attrape mes épaules, il pivote, et moi avec. Sans même m’en rendre compte, je me retrouve la nuque posée contre le mur.

    Jérémie prend appui contre le mur avec ses deux mains, il penche le corps vers l’avant, il avance le bassin, il enfonce sa queue dans ma bouche déjà en manque et recommence à la baiser avec une vigueur renouvelée.

    Au début, c’est un peu douloureux, mais le petit désagrément disparaît vite face au bonheur de me soumettre complètement au plaisir d’un si bel étalon. Le bogoss frissonne de plaisir. J’ai l’impression qu’il n’est pas loin de venir.

    Je ne m’y trompe pas : quelques instants plus tard, d’un ton péremptoire, je l’entends me sommer :

    « Je vais jouir et tu vas tout avaler…».

    Puis, un instant plus tard, je l’entends lâcher des :

    « Oui, oui, oui, oui…» avec une voix altérée par la puissance de l’orgasme.

    Et là, le bogoss balance dans ma bouche une bonne séquence de jets chauds et épais. Son nectar de p’tit mec vient en moi, étalant dans mon palais un goût fort et un peu salé.

    Un goût que j’adore instantanément, provoquant en moi une sorte d’ivresse qui me donne immédiatement envie de recommencer encore et encore. Ça y est, je suis accroc.

    Un instant avant qu’il ne jouisse, je ne savais pas si j’avais envie qu’il se lâche dans ma bouche, et encore moins si j’avais envie de l’avaler. Des considérations sanitaires, et d’autres plus personnelles, liées à mon inexpérience, auraient pu faire pencher la balance du côté du « NON ». Bien sûr, le désir pesait lourdement du côté du « OUI ». Mais ce qui fait pencher définitivement la balance, c’est le simple fait de l’entendre me l’ordonner.

    Son…

    « Je vais jouir et tu vas tout avaler…».

    … a été comme une révélation, presque la découverte d’une vocation.

    C’est un peu de lui qui vient en moi, c’est l’essence même de sa mâlitude dont il me fait cadeau. Je ne peux pas refuser ce cadeau.

    Sans un mot, sans même un regard, le bogoss remonte le boxer et le short. C’est un goût un peu amer qui me reste, quand de mes lèvres il s’enlève, quand il s’éloigne sans un mot.

    Le bogoss attrape sa casquette, il la remet sur sa tête, rigoureusement à l’envers, il saisit le paquet de cigarettes posé sur la table à côté de mes notes inutiles.

    D’un geste assuré il allume la clope et il sort fumer sur la terrasse, torse nu. Je le regarde, de dos, l’épaule appuyée au mur, le regard vers la rue, en plein soleil. J’ai ainsi l’occasion de bien détailler sa silhouette parfaite, marquée par l’alternance de parties dénudées et d’autres couvertes.

    Du bas vers le haut : ses pieds et ses mollets nus, le short noir d’où l’élastique du boxer dépasse généreusement, son torse parfait émergeant du short, comme une sculpture vivante, à la couleur ambrée, charmant héritage de ses origines napolitaines.

    Et au sommet de ce chef d’œuvre de chair et de muscles, une casquette, à l’envers, à la visière bien plongeante sur son cou, lui donnant un air de parfait petit con à gifler et (re)faire jouir d’urgence.

    Le vent d’Autan souffle toujours, il caresse sa peau, ma peau.

    En ce moment je n’ai pas encore joui, je n’ai même pas défait mon short, il ne m’a même pas touché, à part avec sa queue. Son goût de jeune mâle est bien vif dans ma bouche mais je n’arrive pourtant pas encore à réaliser que tout ça s’est vraiment produit.

    Je suis super excité, je ne peux m’empêcher de défaire mon short, m’allonger sur le lit et commencer à me branler.

    Mais lorsque Jérémie revient de la terrasse, je l’entends me lancer d’un ton ferme, presque agressif :

    « Arrête ça, je n’en ai pas fini avec toi…».

  • Jérém&Nico Intro

    Jérém&Nico Intro

    Le jour où le Vent d’Autant a soufflé sur ma vie
    (Mai 2001).

    Je m’appelle Nicolas, Nico pour presque tout le monde. J’ai 18 ans et je vais bientôt passer le bac dans un lycée de la plus belle ville au monde. Laquelle ? Toulouse, bien évidemment, ma ville à moi.
    En cet après-midi très ensoleillé du mois de mai, je marche dans les allées, je marche en direction de l’appart de Jérém, le bogoss sur lequel je fantasme depuis le premier jour du lycée.

    C’est le début de cette histoire, de mon histoire.

    C’était le printemps, c’était la première année du nouveau millénaire. Mais c’était surtout et avant tout l’année de mes 18 ans.
    Ce jour-là, le vent d’Autan soufflait très fort dans les rues de la ville Rose. Puissant, insistant, il caressait ma peau, chatouillait mes oreilles, me parlait du printemps, un printemps qui se manifestait partout, dans les arbres des allées au feuillage triomphant, dans les massifs fleuris du Grand Rond, dans les t-shirts qui mettaient en valeur la plastique des garçons.
    J’ai le net souvenir de la sensation de ce vent dans le dos, accompagnant mes pas, encourageant ma démarche, comme pour faire taire mon hésitation.
    Tant d’années plus tard, lorsque je me pose devant ce clavier pour rassembler mes souvenirs, pour partir en quête de moi-même, après la tornade sentimentale qui a tout balayé dans ma vie, j’ai presque l’impression que le vent d’Autan semblait ce jour-là souffler dans mon dos comme pour me pousser à la rencontre de mon destin.
    Tant de fois, dans la suite de cette histoire, il sera question de vent d’Autan, ce vent qui est à Toulouse une institution au même titre que le Stade Toulousain, le cassoulet, le TFC, le foie gras.
    Et à chaque moment clef de cette histoire, et jusqu’au dernier chapitre, il sera là, glissant sur ma peau, semblant parfois me pousser, parfois me retenir. Comme s’il voulait me parler, me conseiller.
    C’est drôle la signification qu’on a parfois envie d’accorder à certains signes.
    Ce jour-là, le vent d’Autan me poussait à aller au bout de mon trajet, à franchir la distance entre la maison de mes parents, dans le quartier St Michel, et l’appart de Jérém, rue de la Colombette. Il me poussait à marcher tout droit vers la première révision de maths avec mon camarade, vers la première révision de ma vie sentimentale, et de ma vie d’adulte.
    Je n’ai jamais oublié la puissance du vent d’Autan, ce jour-là. Tout comme je n’ai jamais pu oublier mon Jérém. Bien que depuis tant de temps déjà, nos vies ne marchent plus ensemble.