JN01010 Jérémie sort de la douche
Mardi 8 mai 2001.
Après cette baise express dans les toilettes du lycée, chacune des fibres de mon corps réclame le délire des sens que ce mec sait m’offrir. Je bande rien qu’en pensant à ce qu’il m’a fait depuis la première « révision », et à ce qu’il ne m’a pas encore fait.
Je passe ce mardi, jour festif, ce qui veut dire « pas de lycée, pas de Jérém » à penser à mon bobrun et à son incroyable puissance sexuelle.
Difficile de me concentrer sur les révisions avec des préoccupations de la sorte. Avec de telles idées dans la tête, ma queue ne me laisse aucun répit. La branlette me tire plusieurs fois de mes angoisses, comme une petite brise qui pousse un nuage.
C’est extraordinaire le pouvoir que possède une branlette, le pouvoir de chasser les tensions, les soucis, de dégager l’esprit de façon, certes provisoire, mais radicale. Une fois qu’on a joui, on se sent bien, et toute chose a l’air de rentrer dans l’ordre. Ça ne dure pas longtemps, mais c’est diablement apaisant.
Mercredi 9 mai 2001.
Je retrouve Jérémie le lendemain, au lycée. Aujourd’hui, le bobrun porte une chemise à petits carreaux blancs et noirs, les deux boutons du haut défaits, l’ouverture en V laissant entrevoir sa chaînette dorée posée sur sa peau rasée. Une chemise qui se paie le luxe de mouler à la perfection son torse spectaculaire, comme si elle était cousue sur mesure.
Là, il faut vraiment qu’on m’explique comment cela est possible. Encore, je comprends qu’un t-shirt puisse mouler une plastique comme la sienne à chaque coup, il suffit de prendre une taille en dessous et le tour est joué. Mais dans le cas d’une chemise, le fait d’arriver à mouler un torse pareil avec une telle perfection est un exploit autrement remarquable.
Comment est-ce possible que la coupe de cette chemise arrive à créer et maintenir cet équilibre précaire entre le fait de mouler sa plastique à la perfection et le fait de ne pas paraître trop juste, trop étriquée ? Comment est-il possible que les boutons semblent à chaque instant sur le point de tirer sur les fils et sur le pan opposé, de déformer les espaces entre les boutons mêmes, et pourtant, il n’en est rien, l’équilibre est maintenu, la perfection est là, sans discontinuer ? Secret de bogoss…
Vers la fin de la matinée, c’est au tour du troisième bouton d’être défait, et c’est tout simplement affolant. La vue plongeante sur ses pecs est un pur scandale.
Jérémie m’ignore carrément pendant toute la journée. Nous ne nous adressons pas la parole de la journée. Même pas un simple bonjour. Le mec est là, assis à quelques bancs de moi et il fait comme si je n’existais pas.
Une seule question tourne en boucle dans ma tête : quand est-ce que je vais à nouveau goûter à sa queue ? Non, plutôt deux questions : quand et comment vais-je pouvoir lui offrir l’orgasme de sa vie ?
Pendant toute la journée j’espère qu’il vienne me proposer de « réviser » en fin d’après-midi. Hélas, à mon grand dam, il n’en sera rien.
A la fin des cours, je le vois partir tout seul, sans doute en direction de son studio. Profitant de l’absence de sa greluche, j’accélère le pas pour le rattraper.
« Salut » je l’aborde « pas de révisions aujourd’hui ? ».
« Non, pas de révisions » il me lance avec une certaine indifférence, pour m’assommer juste après avec un : « trop révisé hier soir ».
« Salopard… ».
Voilà le premier mot qui me vient à l’esprit. Mais, au lieu de quoi, je réponds bêtement, sans réussir à cacher ma déception :
« Ok… peut-être demain, alors… ».
« Je sais pas, on verra » fait-il sur un ton complètement dégagé.
Je me sens complètement désarçonné. Le bogoss semble le remarquer et il me balance :
« T’en as jamais assez, toi, de te faire baiser ».
« J’ai trop envie de toi » je choisis d’être en phase avec moi-même.
« Je sais… » il rétorque tout naturellement, style « ça coule de source, je suis un canon ». Il me balance ça avec une assurance qui mériterait des tonnes de gifles, et il continue : « mais là j’ai envie de baiser des nanas… toi je te baiserai peut-être plus tard ».
Sur ce, le bogoss repart sur sa lancée, sans même dire au revoir.
Il me quitte ainsi, se moquant de mes envies, me balançant un râteau monumental à la figure. Les mots « peut-être » et « plus tard » résonnent obsessionnellement dans ma tête, blessants. Ce n’est donc pas sûr, et ça risque de ne pas être vraiment tout de suite. Mais quand, alors ? Putain, ce mec me rend dingue, ça y est !
Oui, quel salopard ! Quel magnifique, charmant, sexy salopard !
En cours, nous nous évitons. Surtout, il m’évite. Non, pire que ça, il m’ignore. La frustration me ronge. L’humiliation qu’il m’a infligée le lundi soir en m’envoyant promener, me brûle de l’intérieur.
Ce n’est pas tant le fait qu’il ait envie de coucher avec des nanas qui me trouble, je sais qu’il est hétéro et que l’on ne débauche pas un hétéro comme ça. Je me dis que je pourrais éventuellement me contenter de nos « révisions », à condition qu’elles soient régulières. Et, surtout, qu’il ne me balance pas qu’il n’a pas envie de « réviser » avec moi, car il a trop « révisé » la veille !
Me faire jeter de la sorte, c’est horriblement dur. Je ne comprends pas ce mec. S’il prend autant son pied avec moi que j’en ai l’impression, pourquoi s’en priver ? Est-ce qu’il prend davantage son pied avec les nanas qu’avec moi ?
Jeudi 10 mai 2001.
Le jeudi, entre midi et deux, je le croise dans les couloirs avec Anaïs. Il m’arrête avec un grand sourire et, devant elle, avec un aplomb redoutable, il me propose de « réviser » chez lui le soir même, vers 18 heures. Pris de court, un peu gêné par la présence d’Anaïs, j’accepte.
A l’heure convenue, je vais le retrouver dans son studio pour « réviser » une fois de plus la géographie passionnante de son beau physique, pour explorer les dénivelés de son torse, pour arpenter du regard le profil parfait de son dos musclé, pour jauger le gabarit et la puissance de son sexe.
Quelle surprise alors, lorsque la porte s’ouvre, de voir le bogoss apparaître avec une simple serviette autour de la taille, serviette qu’il laisse tomber juste après que j’ai refermé le battant derrière moi. Ses cheveux sont encore mouillés et quelques gouttelettes perlent de ses épaules et descendent sur son torse. Et sa queue n’attend qu’une chose : que l’on s’occupe d’elle.
Sans un mot, il se dirige vers le lit, il s’y allonge, accoudé, beau comme un Dieu, offrant cette plastique incroyable à mes yeux émerveillés, comme une invitation silencieuse mais irrésistible à le faire jouir.
« Viens sucer… ».
Je ne me fais pas prier pour satisfaire sa demande, ou plutôt son ordre, trop heureux de mon aubaine, toujours incrédule qu’un mec aussi canon ait envie de se soulager avec moi.
Ses tétons saillants sont si tentants que je ne peux résister à la tentation de les exciter avec ma langue, avec mes lèvres. Je m’y attarde un bon petit moment, tout en saisissant sa queue et en la branlant lentement. Puis, je descends lentement le long de la ligne médiane de son torse, je passe les abdos en alternant bisous et coups de langue rapides, et je continue en direction du chemin du bonheur.
Ma langue est insatiable et pleine d’imagination, elle semble trouver toutes les astuces pour faire monter l’excitation du bel étalon jusqu’au point où ce dernier décide de me notifier son impatience avec une suggestion toute « en nuances » :
« Vas-y, putain, suce ! ».
Définitivement, j’adore ses ordres qui claquent, cette impression qui se dégage de ses mots, de son attitude, comme s’il était acté, naturel, que je sois là dans le seul but de lui vider les couilles, le parti pris qu’il n’y a que son pied qui compte, quand, comment et autant qu’il le veut, et que je suis censé avoir envie de ce dont il en a envie. Bref, son coté petit macho arrogant et sûr de lui, ça m’excite grave.
« T’as la peau douce… » je ne peux me retenir de lâcher.
« Oui, la peau douce et soyeuse, la queue raide et délicieuse… suce ! ».
Si ça ce n’est pas une réplique de petit con, je n’y connais rien !
Sans plus tarder, je m’exécute, et avec bonheur.
« Vas-y, avale-la bien, suce comme ça… elle t’a manqué ma queue, hein ? Maintenant il faut bien t’en occuper, vas-y, fais bien ta salope ! » il enchaîne, sans vraiment s’attendre à une réponse, réponse qui ne pourrait d’ailleurs pas venir dans l’immédiat puisque mes lèvres et ma langue sont prises dans une affaire urgente qui ne leur laisse guère le loisir de causer.
Ma fellation semble lui faire un sacré effet, très vite le bogoss semble carrément dépassé par le plaisir. Ses abdos se soulèvent au rythme de sa respiration profonde et saccadée, sous l’effet d’une excitation extrême. Je lève les yeux juste à temps pour le voir bomber le torse et ramener la tête en arrière, la bouche entrouverte comme pour rechercher de l’air.
Le voir dans cet état est un pur bonheur. Je suis excité comme jamais dans ma vie. Pourtant, côté excitation, je ne suis pas au bout de mes surprises. A un moment, ses mains se faufilent sous mon t-shirt pour aller tout droit agacer mes tétons.
Le toucher de ses doigts est détonnant, c’est à la fois un plaisir des sens et bien plus que ça. Le bogoss a retenu la « leçon », il a compris que mes tétons sont hypersensibles. Est-ce qu’il veut vraiment me faire plaisir ?
Au fond, peut-être que son but est tout simplement de m’exciter pour me rendre encore plus soumis, pour me pousser à donner encore plus d’entrain à ma fellation.
Quoi qu’il en soit, alors que ses doigts se baladent autour de mes tétons, alors que ses paumes chaudes se posent sur ma peau, je m’embrase de plaisir. Ma queue est de plus en plus à l’étroit dans mon pantalon, mon entrejambe frémit d’envie.
Désormais complètement allongé sur le lit, les bras pliés, les mains croisées entre la nuque et l’oreiller, pour la première fois le bogoss me laisse faire, se contentant de me regarder, sans chercher à forcer les choses pour prendre son pied. Comme un instructeur de vol qui laisse enfin prendre les commandes à son élève, Jérémie accepte de me laisser la main pour le pilotage de son plaisir.
Il faut que je sois à la hauteur. Ma bouche s’affaire autour de sa queue, mes mains parcourent son torse et ses tétons, fébrilement, dans le but de le rendre fou de plaisir.
Chose que je fais de plus en plus aisément car, au fil de nos« révisions », je commence à répertorier de plus en plus précisément ses zones érogènes et les caresses qui le font vibrer.
Ce qui ne m’empêche pas de ressentir parfois la grisante sensation de lui faire découvrir des caresses nouvelles, des sensations insoupçonnées. Ce qui, avec un mec comme Jérémie, avec son expérience au pieu, avec l’effet qu’il me fait, représente un petit exploit qui me rend pas peu fier de moi…
Et lorsque je l’entends lâcher, la voix étranglée par l’excitation :
« Putain, ça c’est bon, ça c’est trop bon… »,
je me plais d’imaginer qu’il n’a jamais pris autant son pied au lit.
Parmi les petits trucs qui semblent vraiment le faire grimper au rideau, le bout de ma langue mettant des petits coups rapides dans le creux du gland.
« Putain que c’est bon, vas-y, comme ça, tout doux, ah putain… ».
Et, aussi :
« Vas-y, occupe-toi de ma rondelle maintenant ! »
Ah putain, décidemment il aime ça ! Quand je pense que la première fois que j’ai essayé de lui proposer, il voulait m’en empêcher ! Et maintenant, c’est lui qui le réclame !
Comment refuser une telle invitation ? On ne peut tout simplement pas. Je plonge mon visage entre ses fesses musclées, ma langue se lance à l’assaut de son trou avec un entrain totalement débridé.
Je sens sa respiration de plus en plus rapide annoncer clairement son plaisir, je nage en plein bonheur !
« Reviens me sucer maintenant ! ».
Je m’exécute, je le pompe de plus en plus vigoureusement. Je n’aurais pas le loisir de m’y consacrer très longtemps. C’est au bout de tout juste quelques va-et-vient que je l’entends lâcher :
« Putain, putain… tu vas m’avoir…».
Je ne demande pas mieux, alors j’y mets encore plus d’énergie.
« Oui, oui, comme ça, vas-y ! Oui, je viens, oui, oui, oui…».
Plusieurs jets chauds et épais viennent percuter le haut de mon palais, répandant dans ma bouche ce goût chaud et un peu salé qui me rend dingue.
Tout excité d’avoir réussi à lui offrir son orgasme par moi-même, sans que ses coups de reins viennent le chercher, je garde pendant un instant sa semence sur ma langue, avant de l’avaler, et de la savourer par petites gorgées.
Le bogoss est à présent complètement abandonné sur le lit, avec ce regard détendu et apaisé qu’ont les mecs après l’orgasme.
J’ai tout juste le temps de me retirer de son entrejambe que le bogoss tend ses abdos de fou pour relever son buste. Un instant plus tard, il est debout, il passe son jeans sans même prendre la peine de glisser le boxer d’abord, ce qui me laisse interrogatif et intrigué quant à une suite possible des évènements. Pieds nus, le bogoss part en terrasse fumer sa clope.
Le corps étourdi par tant de bonheur sensuel, je trouve agréable de m’allonger à mon tour sur le lit, sans pour autant quitter le bobrun du regard. Recto, verso, ce garçon est une œuvre d’art absolue.
Je me fais la réflexion que si dans la beauté de ce jeune mâle, les gènes doivent y être pour quelque chose, ce physique de ouf est aussi et surtout le résultat de sa passion, le rugby et d’une pratique assidue de la musculation et de tout type de sport.
En laissant traîner l’oreille au lycée dans des conversations entre le bogoss et d’autres camarades, j’ai appris que Jérémie s’est également essayé à la natation, au surf, au tennis, au ski, et Dieu seul sait quoi d’autre.
Soudain, je réalise que le bogoss vient de finir sa cigarette. De quoi va-t-il avoir envie maintenant ? Aurait-t-il envie de me baiser ?
Il avance vers le lit, il s’arrête juste devant moi. Il me toise. Les secondes s’enchaînent, le silence devient pesant.
« Dessape-toi, et mets-toi sur le dos… » il finit par me lancer froidement.
Putain, il va me baiser ! Je n’osais pas l’espérer, je suis fou ! Et je le suis d’autant plus en raison de la façon dont il vient de me l’annoncer, le ton toujours aussi ferme, directif, un tantinet arrogant. En un mot, bandant.
Il se dessape, je me dessape.
Si tu savais, mon Jérémie, le cadeau que tu me fais à cet instant précis, en m’annonçant que tu vas me prendre par devant ! Si tu savais à quel point j’ai envie de te mater pendant que tu prends ton pied, à quel point j’ai envie de découvrir tes attitudes pendant la baise, de voir comment l’orgasme se dessine sur ta petite jolie gueule de mec !
Me voilà allongé sur le dos, les jambes écartées, complètement offert à ses envies de mec. La simple vision de ce beau mâle me donne des désirs de plaisir passif violents. Quant à son déo, il me met dans un état second…
Je regarde mon beau Jérémie en appui sur ses genoux, me dominant de toute l’envergure de son torse de malade, en train d’enduire sa queue avec sa salive pour la préparer à l’assaut de mon trou affamé.
« Mets ça sous tes fesses…» fait-il, en me passant un oreiller.
Le bogoss a les idées claires, j’adore !
La suite, ce n’est que l’affaire d’un instant. Mes chairs cèdent docilement sous la pression vigoureuse de son gland, elles s’ouvrent devant la fermeté de son érection, comme si elles reconnaissaient instantanément le manche capable de faire leur bonheur.
Le bogoss s’enfonce en moi en poussant un long soupir de bonheur sensuel. Puis, bien calé au fond de moi, il marque une pause, les yeux fermés, comme débordé par l’excitation, jouissant de la chaleur humide de mon entrejambe, semblant déguster d’avance le plaisir masculin qu’il va prendre dans mon petit cul bien offert.
Prenant appui sur ses mains posées sur le lit de chaque côté de mon torse, le bobrun commence à me limer.
C’est tellement beau qu’il me faut un petit moment pour réaliser à quel point me faire prendre dans cette position, c’est également sacrement bon. Je sens bien sa queue coulisser en moi, l’angle d’entrée est juste fabuleux.
Regarder ce mec prendre son pied est juste fabuleux, je crois que même les Dieux aimeraient assister à ce spectacle majestueux.
Il fait chaud dans la pièce. Sous l’effort, le beau mâle commence à transpirer. Son front, son visage, son cou, son torse vallonné sont moites. Ce qui rend le bogoss on ne peut plus sexy.
Sans arrêter de me pilonner, le bogoss se redresse. À nouveau en appui sur ses genoux, il se tient droit comme un « I », ses pecs se bombent, ses abdos ondulent au gré de ses va-et-vient, sa carrure est impressionnante comme jamais. Son torse dressé domine mon corps allongé.
Je ne peux pas résister à la tentation de tâter des pecs d’acier, son cou, ses épaules massives. Je n’arrive toujours pas à réaliser que des muscles puissent être si fermes.
Dans la recherche des appuis pour mieux me défoncer, le bogoss n’est pas à court d’idées. Un coup, il pose ses mains grandes et chaudes à plat sur mes pecs, sur mes tétons. Puis, il saisit mes reins, pour que les siens puissent mieux me secouer. Ou encore, il attrape mes jambes, il fait passer mes mollets sur ses épaules, il soulève mon bassin, il s’enfonce de plus en plus profondément en moi, il me martèle sans pitié.
A cet instant précis, pendant qu’il me lime sans ménagement, sa domination virile est impressionnante comme jamais. Au gré de cette séquence d’attitudes de mâle en rut, je me sens à lui, complètement à lui. Et moi, je prends mon pied comme je n’aurais jamais cru que ce soit possible.
Dommage que je n’arrive pas à capter son regard, car il semble perdu dans le vide. De toute façon, je ne suis pas certain que j’arriverais à le soutenir.
Je me laisse happer par la beauté de ce corps complètement livré à la quête de son orgasme, je me laisse hypnotiser par les oscillations de sa chaînette, au gré et en contrecoups de ses coups de reins, de ses va-et-vient. Je suis à la fois excité et fasciné par ce mouvement si masculin, si intime si puissant.
« Putain qu’est-ce que t’es beau Jérémie…» je laisse échapper, ivre de plaisir.
Aucune réponse ne vient de la part du bogoss au regard toujours fuyant.
« Qu’est-ce que j’aime quand tu es en moi… » je relance, avant de continuer, comme ivre.
« T’aime ça, la queue, hein ? » fait-il, plantant enfin son regard très brun dans le mien, un regard chargé d’un je-ne-sais-quoi d’excité et de brutal, l’expression d’un jeune mâle en rut.
Et il enchaîne :
« Il te faut un vrai mec pour jouir, hein ? Elle te sert à rien la nouille que t’as entre les jambes…tu n’as que ta bouche et ton cul pour prendre ton pied… ».
« Tu me fais jouir comme un Dieu… ».
« Vas-y, dis-le que t’as besoin de te faire baiser pour prendre ton pied de gonzesse… ».
« Oui… oui… j’ai besoin de me faire baiser pour prendre vraiment mon pied…j’ai besoin de ta queue… » je lui concède, ravi de me soumettre à ce jeune mâle dominant dans le feu de l’action.
« Tu vas tellement te faire démonter le cul que tu vas me supplier d’arrêter… » il me lance.
Attitude de petit con très sûr de sa queue, va ! Et qu’est-ce que je kiffe cette attitude !
L’image de ce jeune mâle en train de me baiser, tous muscles en action, tendu vers sa jouissance, transpirant à grosses gouttes dans l’effort, est étourdissante. Cette image, couplée à la sensation de sa queue limant magistralement mon trou, est un bonheur indescriptible.
« Putain de cul à foutre, je vais te remplir… ».
« J’attends que ça… ».
Et alors que ses coups de reins ralentissent, la voix cassée par le pic d’excitation qui entoure l’orgasme il lâche, sur un ton animal :
« Oui, oui, oui, ça vient, ça vient, prends ça, salope!…prends ça!…et ça!…».
Ses paupières retombent lourdement sous l’effet du relâchement musculaire, sa bouche s’ouvre pour laisser échapper des ahanements qui ne trompent pas. C’est la première fois que je le vois jouir, et c’est beau à se damner. J’ai l’impression de ressentir en moi la vague d’énergie dégagée par son orgasme, cette vague qui parcourt son corps jusqu’à faire évaporer son esprit, cette vague qui circule en boucle dans nos corps unis dans le plaisir.
Si je ferme les yeux, même après tant d’années, je me souviens de cette première fois que j’ai vu, que j’ai senti mon bobrun en train de jouir. Je ressens, exactement comme à cet instant précis, son plaisir vibrer dans le frémissement de ses muscles ; je revois la jouissance s’afficher dans une sorte de grimace sur son beau visage. Pendant un instant, le temps de quelques giclées de bonheur, Jérémie n’était plus là, il était tout seul, perdu dans un monde de plaisir total.
Je n’ai pas vraiment le temps de me remettre de mes émotions que très vite le bogoss se dégage de moi, il passe une nouvelle fois son jeans pour aller fumer en terrasse, me laissant là, allongé sur le lit, les jambes écartées, les fesses relevées par un oreiller écrasé, rempli de son jus de mec.
Je n’ai toujours pas joui, mais je m’en fous, je viens de prendre mon pied comme jamais. Je suis tellement excité par ce qu’il vient de me faire que j’en tremble.
Je le regarde en train de fumer, de reprendre son souffle, prêt à m’offrir à lui dès que l’envie lui reprendra.
Hélas, une fois sa cigarette terminée, le bogoss me dit carrément de me tirer, car il a des trucs à faire.
« Jérém…» je lui lance en partant, après avoir griffonné mon numéro sur un bout de papier sur le meuble à côté de la porte d’entrée « voilà mon 06…tu m’appelles ou tu m’envoies un sms quand tu veux, si tu veux…».
« J’appellerai pas… » sera sa réponse laconique.
Une minute plus tard, je me retrouve seul dans la rue de la Colombette.
Je n’ai pas encore atteint le boulevard Carnot que je réalise à quel point je me sens physiquement comblé mais psychologiquement dérouté ; à quel point, une fois le plaisir consommé, des angoisses grandissantes s’imposent à mon esprit : quand est-ce que je le reverrai ? Quand est-ce que je coucherai à nouveau avec lui ? Est-ce que j’ai raison de me laisser à ce point dominer par ce mec ?
Lorsque j’arrive au Grand Rond, je ressens un certain malaise s’emparer de moi, un malaise qui grandit au fur et à mesure que je m’éloigne de ce studio où un autre Nico se dévoile.
Un malaise qui m’envahit complètement le soir, dans le lit, un malaise qui ressemblerait presque à un sujet de dissertation.
« Coucheries avec un bobrun : pendant le sexe et après le sexe, deux univers à part. »
Thèse :
Pendant l’excitation, pendant nos ébats, j’adore me soumettre à son plaisir, à ses attitudes de macho, à sa bite. Plus je me donne à lui, plus j’ai envie d’aller encore plus loin dans la soumission à ce beau mâle, et à son manche fabuleux.
Le premier contact avec sa queue incandescente avait instantanément révélé cette facette de moi, il l’avait révélée avec une puissance et une évidence aveuglantes, il l’avait révélée à moi-même avant tout.
Je me rends bien compte que je devrais remercier le destin de m’avoir permis de croiser le lit de ce beau spécimen, ce véritable fantasme sur pattes, un fantasme que nombre de jeunes gays voudraient pouvoir se taper ne serait-ce qu’une fois dans leur vie.
Je devrais être comblé : et je le suis, au plus haut point, pendant la baise. Pourtant…
Antithèse :
Mais quand c’est fini, je me sens comme rabaissé, comme sali. À chaque fois que je quitte son appart, j’ai l’impression que je viens de m’enfermer un peu plus dans le rôle de vide couilles d’un beau mâle. Plus je baise avec lui, plus j’accepte de me soumettre à sa domination, plus je me sens honteux une fois que c’est terminé, plus j’ai de mal à le regarder dans les yeux, à m’adresser à lui.
J’adore l’idée qu’il m’utilise pour son plaisir. Le problème c’est qu’une fois qu’il a joui, j’ai comme l’impression qu’il me méprise, l’impression de me faire jeter comme une capote usagée.
Je ne demande pas à être embrassé tendrement, juste un minimum de considération. Un mot, un regard, je ne sais pas, qu’il me montre qu’il a bien pris son pied, qu’il a envie de recommencer, qu’il est heureux de coucher avec moi. Je ne demande rien de plus qu’un minimum de complicité…
Thèse, antithèse, mais guère de synthèse…
Il est deux heures trente. Juste avant de m’endormir, j’ai enfin un moment de lucidité. La vérité c’est que je suis en train de m’attacher à ce mec. Et ça, c’est précisément la connerie à ne pas faire.
Mais comment échapper à ce sentiment que je traîne en moi depuis le premier jour du lycée, ce sentiment qui s’embrase désormais, catalysé par cette alchimie sexuelle qui me rend fou ? Comment me protéger de ce sentiment de manque qui envahit mon corps et mon esprit dès que je suis loin de lui ?
Jérémie m’a dépucelé, il m’a rendu accro à son corps, à sa queue, il m’a fait découvrir le plaisir de passif. Et il est chose inhumaine d’imaginer de pouvoir séparer l’amour physique des sentiments. Surtout à 18 ans, et surtout quand les sentiments étaient là avant l’amour physique.
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