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Films et séries

Cette page présente une sélection des films et séries gays particulièrement marquants.

Sebastian – Film belgo-britanniquo-finlandais 2024

Max est un jeune intellectuel prometteur qui occupe un emploi de journaliste à Londres et figure parmi les espoirs de la littérature. Une éditrice opportuniste lui a commandé un roman sur l’univers de la prostitution masculine via les sites de rencontres où le narrateur est le personnage principal. Souhaite-t-il simplement se documenter pour mieux alimenter son roman ou prend-il un réel plaisir à satisfaire le manque affectif et sexuel de sexagénaires esseulés et plus ou moins attentionnés ? Toujours est-il que ce jeune homme de vingt-cinq ans au physique avantageux et qui dispose d’un salaire confortable, va s’adonner lui-même à l’activité d’escort boy sous le pseudonyme de Sebastian.
Max se prend au jeu, mais sa double vie devient de plus en plus risquée. De plus en plus absorbé par Sebastian et son besoin toujours croissant d’en savoir plus. Les clients de Sebastian sont souvent des hommes plus âgés, hommes d’affaires qui le considèrent comme une simple transaction, ou hommes en quête de plaisir en groupe. Mais lorsque Sebastian rencontre Nicholas un éditeur sensible, artistique et compétent, et ancien conférencier, son rôle d’escort prend un nouveau sens, permettant enfin à Max et Sebastian de ne faire plus qu’un.
Un jour un de ses collègues le reconnaît lors d’une réception littéraire. Max efface toutes les traces culpabilisantes sur Internet, son statut d’auteur respectable étant pour lui prioritaire. Mais c’est pour se réinscrire quelque temps plus tard.

Le film débute avec la dualité saisissante de Max dans une scène de sexe très physique suivie d’une autre où il tape en silence ses textes sur son ordinateur portable. Ce contraste conduit le spectateur à s’interroger sur le personnage.
Les gros plans des scènes intimistes alternent avec ceux d’ensembles afin de mettre l’accent sur la dualité entre les deux situations. Comme pour les scènes, la bande originale recherche le contraste entre la sonorité d’une musique électronique et celle d’une musique plus atmosphérique. Beaucoup de films se sont concentrés sur le besoin d’échapper au travail du sexe plutôt que sur le désir de l’accepter.
Le travail du sexe masculin est souvent considéré comme une conséquence et une cause de traumatismes et d’abus.
Avec Sebastian, le réalisateur explore de façon inédite l’autre versant : le désir d’acceptation de travailleur du sexe, l’intimité, la pulsion et l’expérience gay intergénérationnelle chez une profession cachée dans l’ombre au travers de scènes de sexe érotiques et de moments de réflexion tranquille.


C’est sans aucun doute l’une des explorations les plus fascinantes du sexe, de l’art et de la complexité des liens humains que nous tissons, un voyage vers la découverte de soi. Sebastian est une expérience sensorielle chargée d’émotions qui ne laisse pas indifférent.

Queer – Film italo-américain 2024

Ce film fait référence à un évènement tragique de la vie de l’écrivain américain William S. Burroughs dont le réalisateur italien s’est inspiré. Huit ans après, le cinéaste de Call Me by Your Name, n’a jamais été aussi proche de l’esprit de son grand succès. La vibration émouvante de ce nouveau film vient, à nouveau, d’une relation déséquilibrée entre deux hommes. C’était dû au trop jeune âge de l’amoureux éperdu joué par Timothée Chalamet dans Call Me…

Inversement, le héros cabossé de Queer, Lee (Daniel Craig), écrivain qui raconte sa vie à des étudiants américains expatriés à Mexico et qui erre sans but dans les bars gays de la ville, va voir son destin basculer le jour où il va croiser la route du jeune Allerton. Il jette son dévolu sur le jeune homme dont il s’éprend de manière obsessionnelle mais celui-ci le rejette.

Dans ce Mexique des années 1950, peuplé d’expatriés Il découvre un peu tard la brûlure des sentiments, face à la jeunesse éclatante de celui qu’il désire.

La Pampa – Français 2024

Willy et Jojo, deux ados inséparables, passent leur temps à chasser l’ennui dans un petit village au cœur de la France. Ils se sont fait une promesse : ils partiront bientôt pour la ville.

Début de l’été, les nuques suintent, la poussière défie la gravité sous le vrombissement des motos sur le terrain d’entraînement de supercross milieu testostéroné boursoufflée de masculinité toxique et d’enjeux virilistes dans le milieu sportif, qui plane ensuite sur l’ensemble du film. 

Dès le début, dans une mise en scène énergique, le cadre est posé, les « p’tits mâles » du coin jouent les têtes brûlées. L’amitié de, Willy interprété par le remarquable Sayyid El Alami, avec Jojo (magnétique Amaury Foucher) est indélébile, comme ce tatouage qu’ils ont fait à l’identique sur le bras. Copains pour la vie, même lorsque Willy découvre le secret longtemps gardé de Jojo. Mais lorsque tout le village le découvre, les rêves et les familles des deux amis volent en éclat.

Antoine Chevrollier alterne leur point de vue pour montrer comment l’un et l’autre sont confrontés aux excès d’une masculinité névrosée qui s’incarne dans les figures d’adultes (Artus et Damien Bonnard), jusqu’à faire voler en éclat leur jeunesse. Mais, même sur le terrain de cross, les trajectoires sociales ont encore l’espoir de dévier pour trouver la liberté.

Young hearts –  Film Belgo-Néerlandais 2024

Elias, 14 ans, est épanoui, sociable, entouré d’affection par son grand-père et ses parents. Tout va pour le mieux dans la plus riante des zones pavillonnaires, jusqu’à l’arrivée d’ Alexander, son nouveau voisin, un garçon de son âge, dans la maison d’en face. Alexandre venant de Bruxelles est beau, chaleureux, solaire, craquant. Malgré lui, mais sans le moindre doute, Elias en tombe presque aussitôt amoureux… Il devra alors faire face au chaos intérieur provoqué par ses sentiments naissants afin de vivre pleinement son histoire avec Alexander et de la révéler à tous.


Young Hearts est un film délicat et humain, Il capture avec subtilité la beauté du premier amour et les défis de l’acceptation de soi. Les performances des jeunes acteurs sont émouvantes, et la mise en scène, à la fois intime et poétique, ajoute une dimension poignante à cette histoire d’adolescence. Une œuvre touchante et sincère qui résonne longtemps après le visionnage.

Nuovo Olimpo – Film Italien 2023

1er novembre 1978. Enea Monti, 25 ans, étudiant en cinéma travaille comme bénévole sur les plateaux de tournage de la Capitale. C’est là qu’il voit pour la première fois Pietro Gherardi étudiant en médecine. Entre eux une entente silencieuse faite de regards s’installe. Mais c’est au Nuovo olimpo, cinéma permanent d’art et d’essai qui passe de vieux films et qui sert de lieu où les garçons sensibles se retrouvent pour draguer sous le regard bienveillant de la patronne, que Énéa et Pietro se retrouveront par hasard. Ils vont aux toilettes, mais Pietro ne veut pas d’une relation décontractée consommée à la hâte et en secret. Enea lui fait plaisir, en organisant une rencontre avec lui dans une maison temporairement vide où ils passeront une nuit torride…
C’est ainsi que commence cette histoire d’amour intense et passionnée, qui connaîtra cependant un revers brutal et inattendu. Alors qu’ils devaient se revoir, un événement inattendu les séparera. Les années passent. Mais depuis lors, à travers quatre premiers mois de novembre en presque quarante ans, le souvenir et le regret de ces premiers moments d’intimité et de tendresse resteront à jamais dans le cœur de Pietro et Enea malgré leurs vies installées avec chacun des compagnons et des carrières professionnelles différents.
Nuovo Olimpo combine deux passions de Ferzan Ozpetek : celle pour le cinéma (également compris ici comme un lieu physique) et celle pour les sentiments, dont les cinémas, comme le dit le film, ne devraient pas avoir honte.
Les secrets inavoués, les terrasses lieux de vie et de révélations, les couples qui se questionnent, les chansons de Mina, grande diva italienne, et les corps sculpturales des garçons en l’occurrence ici Damiano Gavino et Andrea Di Luigi, beau brun ténébreux sont des motifs chers au réalisateur. Dans la première partie, il se plait à les mettre beaucoup à nu. Il les filme sous toutes les coutures pour nous faire ressentir au plus près des corps le tourbillon de la passion. Cette seule et unique nuit d’amour est un modèle d’érotisme et de sensualité.

Pour paraphraser le personnage le plus sage de cette histoire, qui dit que « ce n’est pas le combien, c’est le comment », dans ce contexte narratif ce n’est pas le quoi qui compte – c’est-à-dire le thème du « feu allumé et qui ne peux plus être éteint », comme le chante Mina dans le générique de fin – mais plutôt la manière dont ce thème est développé. Le désir et le regret sont des matériaux incandescents et hautement évocateurs et doivent être traités avec une grande délicatesse narrative, et une capacité d’interprétation encore plus grande.

Fireworks (Stranizza d’amuri) – Italien 2023

Sicile, été 1982. Alors que toute l’Italie est emportée par la Coupe du monde en Espagne, Gianni, un gay de dix-sept ans, malmené par ses camarades et soutenu uniquement par sa mère Lina, voit sa vie basculer lorsque, à la suite d’un accident aléatoire sur une moto, il rencontre Nino, seize ans. Plus qu’un ami et qu’un amoureux, c’est une famille que Gianni trouve quand il commence à travailler en tant qu’assistant artificier. Dans ces villes où l’air chaud a une odeur de pouvoir, de patriarcat et de religion, les deux personnages s’évadent au bord de l’eau, pour une histoire d’une douceur opposée à la rudesse omniprésente. Ce film met en scène des relations familiales authentiques et touchantes : la complicité de Nino avec son neveu, la proximité de façade avec son père et son oncle, ces hommes à première vue chaleureux et bienveillants mais qui, comme tous les autres, lorsqu’ils apprennent la vraie nature de la relation des deux garçons s’opposeront de la pire des manières.

Gianni, encore une fois rejeté, battu sera contraint de retourner travailler pour ce beau-père exécrable et de subir tous les jours le harcèlement des connards du bar d’à côté. C’est dans sa relation très belle avec sa mère que Gianni trouvera

La relation de Gianni avec sa mère est très belle. L’actrice joue bien cette mère détruite par sa dépendance à un homme violent, qui voit son fils s’éloigner sans pouvoir le protéger au risque de se mettre en danger.

Arrête avec tes mensonges – Français 2023

Ce film est l’adaptation cinématographique du roman autobiographique écrit en 2017 par Philippe Besson. Le romancier Stéphane Belcourt, auteur à succès, a accepté de parrainer le bicentenaire d’une célèbre marque de cognac. De passage dans ses terres natales bordelaises, 35 ans plus tard, il rencontre un jeune homme dont il ne peut s’empêcher de crier le nom : Thomas. Celui-ci se retourne, il est le sosie de Thomas, mais il est Lucas, le fils de Thomas le premier amour de Stéphane pour qui les souvenirs vont refaire surface. Le désir irrépressible, les corps qui s’unissent, une passion qu’il faut taire… Stéphane, adolescent de 17 ans, était un jeune homme timide, fils d’instituteur, élève exemplaire. Au lycée, il s’intéressait à un garçon rebelle et mystérieux, coqueluche des filles : Thomas. Ce fils d’agriculteur taiseux ne voulait pas s’afficher avec lui, d’autant que la rumeur courait au sujet de Stéphane qu’il préfèrerait les garçons.

Dans l’insouciance de ces années-là s’esquissent entre eux des trajectoires inconciliables : basculer à vie dans le mensonge en niant son homosexualité, et transformer les mensonges de l’enfance en fictions libératrices. Huit ans après cette première rencontre, Lucas, le fils de Thomas, demande un rendez-vous à Stéphane. Il a mené une enquête à travers les romans de ce dernier et des lettres retrouvées après le récent suicide de son père. Ensemble, ils démêlent les fils de cet amour contraint, « contraire » et contrarié.

Prisma – Série Italienne 2022

Les jumeaux, Marco et Andrea, sont apparemment identiques physiquement mais profondément différents dans leur personnalité. Ils vont partir chacun à la découverte de leur moi et de leur sexualité.

Se déroulant dans la ville italienne de Latina, principalement dans l’école, la bibliothèque, la salle de sport, le bar ou les intérieurs des maisons que fréquentent les personnages, la série dépeint les bouleversements émotionnels de la génération actuelle de jeunes dans leur environnement quotidien. L’intrigue est centrée sur deux jumeaux, Marco et Andrea (tous deux interprétés par le talentueux acteur Mattia Carrano), dont les mondes intérieurs et les manifestations extérieures représentent deux archétypes de genre différents : le masculin et le genderfluid. La palette anthropologique est diversifiée par leur cercle d’amis et leurs brèves rencontres. Bien sûr, l’élément jumeau suggère l’échange des rôles pour ajouter du suspense à l’intrigue, tandis que la communication entre les personnages via une application « justifie » la présence de nouveaux tours de passe-passe narratifs impliquant des réalités alternatives. Le film est néanmoins intense, car il se passe beaucoup de choses à l’écran, mais – outre les rebondissements constants qui maintiennent le spectateur en éveil – ce qui est peut-être plus intéressant à observer, c’est la dynamique complexe entre les personnages. Celle-ci laisse entrevoir leurs profils ambigus de jeunes gens perplexes, pris au piège entre les contraintes de l’apparence physique et leurs désirs profonds, entre leurs rôles sociaux et leurs sentiments, ambitions et tentations sincères.

L’atout majeur de Prisma réside dans le fait que, la série laisse ouverte la question de l’identité sexuelle. Elle ne recourt pas à l’activisme, mais dépeint plutôt les hésitations sincères dans toute leur ambiguïté et leur incapacité à trouver des réponses claires.

Cette série nous montre que, l’amour est l’amour, quelle que soit la sexualité ou le genre.

My Policeman – Film Américano-Britannique 2022

Inspiré du roman de Bethan Roberts, sur l’histoire vraie de E. M. Forster, auteur qui a vécu une histoire avec un policier qui était marié à une femme. A 51 ans, il a rencontré un policier de 28 ans, Bob Buckingham, avec qui il a entamé une relation de 40 ans.

C’est dans le Brighton des années 50, que débute l’histoire. Marion se lie d’amitié pour Tom, policier. En parallèle apparaît Patrick, conservateur de musée, qui se met à côtoyer le couple. Une amitié fusionnelle entre les trois s’organise. Les trente premières minutes donnent à voir une romance des plus banales. Pourtant, la suite, loin d’être simple, vient bouleverser le cours du film. Basculant vers le point de vue de Patrick, le spectateur devient témoin d’une liaison amoureuse passionnée mais interdite. Débutant, bien avant la rencontre au musée montrée dans la première partie du film, la relation de Tom et Patrick se heurte au climat glaçant et oppressant de l’époque. Punie par la loi, leur homosexualité devient la base d’un mensonge destructeur.

On pourrait s’accorder à dire qu’il s’agit d’un triangle amoureux mais la suite démontre le contraire. Car si Patrick est souvent présent avec le couple, il porte en réalité une haine profonde pour Marion. « Ils sont si mal assortis que je n’ai pu réprimer un sourire lorsque je les ai vus ensemble », dira-t-il. Tiraillé entre Marion, la femme qu’il a marié, et l’homme qu’il aime, Tom devient alors un pilier, celui vers qui tout converge, produisant le trouble entre Marion et Patrick qui se détestent et dont le seul point commun ne sera que leur obsession. Un mélodrame de comportements terribles et de souffrances sinistres s’ensuit. Dans les années 90, Tom, Marion et Patrick sont toujours transportés par le désir et le regret, mais ils ont une dernière chance de réparer les dégâts du passé. A la retraite, retirés dans la ville balnéaire anglaise de Peacehaven, ils décident d’accueillir leur ancien ami, Patrick, ayant subi un AVC.

La tension et la distance entre les personnages sont perceptibles dès le départ. Oscillant entre passé et présent, entre les visions de Patrick et Marion, My Policeman révèle une histoire d’amour pleine de douleur et c’est ce sombre passé que Tom, Marion et Patrick se remémorent dans leur vieillesse.

Les scènes de sexe sont esthétisantes et, par conséquent, plus rassurantes que déstabilisantes ou dérangeantes pour quiconque appréhenderait le spectacle de deux hommes au lit.

Un Professore – Série Italienne 2021

Dante Balestra est le nouveau professeur de philosophie au lycée scientifique Leonardo Da Vinci de Rome , où il est revenu après huit ans d’absence pour être avec son fils, Simone, maintenant que Floriana, son ex-femme, est sur le point de déménager à Glasgow . Charmant et atypique, le professeur donne un cours au lycée Leonardo Da Vinci où il applique sa méthode d’enseignement anticonformiste et établit une relation très particulière avec ses élèves, dont Simone. Mais sa façon de faire l’amène bientôt à confondre sa vie privée avec sa vie professionnelle et le retour du passé d’Anita, une vieille connaissance et mère de Manuel, le « mouton noir » de la classe, rend les choses encore plus compliquées.

Un récit d’apprentissage aux multiples facettes

Si le récit commence comme un récit d’apprentissage classique, on remarque rapidement que l’histoire prend une tournure bien plus complexe.

Avec pour toile de fond Rome (remarquablement calme et verdoyante), nous suivons l’histoire d’un professeur de philosophie et de ses élèves. Bien que l’on puisse s’interroger sur les choix (romantiques et parentaux) du professeur, on ressent l’amour qu’il porte à sa profession et à ses élèves dans chacun de ses cours sur les grands philosophes. Cela vous fera repenser à certains de vos professeurs et vous fera regretter d’avoir eu d’autres professeurs comme lui.
C’est l’histoire du passage à l’âge adulte d’un adolescent dans le magnifique décor de Rome, le tout animé par un professeur fou dans une leçon de philosophie.

La dynamique entre un père et son fils, séparés, qui commencent une relation, est parfaitement maîtrisée. Le drame du lycée est tout à fait pertinent.

Les jeunes acteurs font preuve d’un talent remarquable, mais la série est portée par Alessandro Gassmann et Damiano Gavino, qui donnent vie à leurs personnages.

Les amours de Beytou – Film Suisse 2020

Beyto est plein de vie, c’est un nageur talentueux et un apprenti motivé qui fait la fierté de ses parents turcs immigrés en Suisse. Le tableau serait idyllique si le jeune homme ne cachait pas quelque chose : son homosexualité. Pourtant, si bien gardé jusque-là, le secret éclate au grand jour lorsque Beyto tombe amoureux de son entraîneur Mike. Le monde s’écroule. Choqués et couverts de honte, ses parents ne voient qu’une solution pour sauver l’honneur : l’envoyer se marier en Turquie avec Seher son amie d’enfance. Beyto n’a pas d’autre choix que de s’exécuter mais une fois rentré en Suisse il se retrouve partagé entre son désir de retrouver Mike sans blesser ses proches.

Beyto ne renie jamais qui il est. Il sait exactement ce qu’il veut et quelle que soit la situation, il reste déterminé dans sa quête. Qu’il mérite ou non l’autre gars, n’est pas le problème. Le cœur sait ce que le cœur veut et Beyto ne perd jamais cette concentration, même lorsque toutes les chances semblent être contre lui.

Il décide, très rapidement, de parler à Seher et de lui expliquer qu’il est gay et qu’il a un ami qui l’attend en Suisse. Seher a peur qu’il parte sans elle.

S’il fait ça, elle ne survivrait pas, elle serait la risée du village. Alors Beyto décide de rentrer en Suisse avec ses parents après le mariage, et avec Seher. Ils habitent tous ensemble chez ses parents … et Beyto retrouve Mike, mais les relations sont difficiles. Beyto aime Mike, Mike n’aime pas Seher, et Seher est perdue dans un pays qu’elle ne connait pas.

Finalement, ils décident de trouver une solution à leurs problèmes en déménageant tous les 3 à Leipzig en Allemagne, pour commencer une nouvelle vie tous les Trois.

Eté 85 – Film français 2020

Le film est inspiré du livre « La danse du coucou » d’Aiden Chambers, paru en 1982 qui est considéré comme l’un des premiers livres pour la jeunesse parlant, sans la condamner, d’une histoire d’amour homosexuelle entre deux jeunes garçons vivant dans une petite ville balnéaire.

L’adolescence, le sentiment amoureux, la mort, la puissance de l’écriture cinématographique au cœur de l’un des meilleurs films du cinéaste François Ozon.

L’histoire est racontée du point de vue d’Alexis, sur le point d’entrer en première littéraire au lycée du Tréport. Il y rencontre, lors d’une sortie en mer mouvementée, David (18 ans) qui, suite à la mort de son père, a quitté le lycée pour aider sa mère à tenir le magasin d’articles de pêche que son père gérait. Alexis est sauvé de la noyade par David, plus aguerri que lui en toute chose. Ils ne se quitteront plus pendant plusieurs jours, soudain passionnément épris l’un de l’autre.

Merli Sapere aude – Série Catalane 2019

Devant le succès de Merli le prof de philo (voir juste au-dessous), un spin off : Merli Saper Aude a été fait. Cette série n’est pas une suite et se distingue par son indépendance, car elle met en pratique les connaissances de Pol auprès de Merlí au lycée et les applique à ses études de philosophie à l’université.
La série est centrée sur Pol, l’acteur principal de la première série, et ses années fac de philo.
Pol, cancre à ses heures, a été marqué par la figure de Merli et sa mort tragique. La philosophie lui a donné envie de poursuivre ses études. L’histoire suit Pol alors qu’il entre au programme de philosophie.
Pol n’est plus l’adolescent arrogant et fier, il est devenu un jeune adulte qui commence à réfléchir à son avenir, poussé par le désir d’être le prochain Merlí. Mais rien ne se passe comme il l’avait prévu et il se retrouve confronté à de nouveaux défis, au besoin de quitter sa zone de confort et à l’opportunité de se faire de nouveaux amis.
Pol fréquente régulièrement son ami Bruno, le fils de Merlí. Malgré leur deuil, l’attirance entre eux est palpable. Bruno et Pol ont déjà eu des relations sexuelles par le passé, mais Bruno souhaite simplement qu’ils restent amis.
Pol essaie de comprendre ce qui l’attire. Il se prend pour un hétéro qui a déjà expérimenté. Il est fier de lui lorsqu’une cliente qu’il a trouvée sur un parking lui offre un coup rapide non loin de sa voiture. Mais ses interactions avec Bruno laissent entendre le contraire. Bruno le qualifie ouvertement de bisexuel, mais Pol ne semble pas vouloir le croire. Les regards prolongés qu’il lance à Bruno, et ceux qu’il lance à Rai lorsqu’il enlève son maillot de bain et plonge dans la piscine, laissent présager le contraire.
Bruno le fils du professeur Merli, commencera à étudier l’histoire et, après la mort de son père, il devra également faire face au sentiment de perte, aux nouveaux défis de la vie d’adulte et comprendre la nouvelle dynamique de son amitié avec Pol.
Rai, le camarade de classe de Pol, est celui qui parvient à toucher les fibres sensibles du protagoniste et à le rendre nerveux.

Venu d’un monde complètement différent (qui a ses propres défis), une amitié très forte naît entre eux.
La vie de Pol bascule le jour où il découvre sa séropositive.
On découvre une jeunesse avide de connaissance et de découvertes, gravitant autour d’une prof de philosophie désenchantée et alcoolique, mais terriblement efficace.

Merli le prof de philo – Série Catalane 2015

Cette série a été diffusée de 2015 à 2018. Devant son succès, le spin off Merli Saper Aude a été créé en 2019 (à voir juste au-dessus). Sans que ce soit une suite, on retrouve dans cette nouvelle série plusieurs des acteurs de la série originale.
Merli est un professeur de philosophie atypique aux méthodes d’enseignement peu conventionnels mais qui est attentif à ses élèves en se mêlant bien plus qu’il ne le devrait de leur vie leur montre le chemin pour qu’ils se trouvent eux-même alors que sa propre vie personnelle part à vau l’eau.. Avant tout programme ministériel, il enseigne à ses élevés la libre pensée, le sens critique, la remise en question du narratif sociétal.
Chacun des épisodes est consacré à un philosophe, dont la pensée est souvent le fil conducteur et la morale sous-jacente aux évènements.
Merlí a une longue carrière d’enseignant, mais pas beaucoup de chance dans la vie. À 55 ans, ses finances l’obligent à vivre dans l’appartement de sa mère… où son fils de 16 ans, Bruno, doit également vivre. Qui, en plus d’être un fils, Bruno deviendra son élève, puisque Merlí a obtenu un emploi dans son école. Son ex-femme part vivre à l’étranger et le garçon est laissé aux soins de son père. C’est dans cette maison où trois générations se côtoient, une grand-mère actrice, un petit-fils qui répond et Merlí, un ironiste militant et dans la salle de classe, que s’entendent les meilleurs dialogues de l’histoire. Il n’y a pas de concessions, pas de « doit être » : il y a une honnêteté brutale dans la plupart des phrases que l’on entend – parce qu’elles ne sont pas seulement dites, mais sont là pour être entendues.

Merlí, parvient à capturer un personnage complexe, sensible, brutal et direct avec une capacité de communication qui imite véritablement celle d’un professeur. Quand on l’entend, on est assis en classe plutôt que devant un écran.

La série consacre une part importante à Bruno, le fils de Merli qui est amoureux de Pol, un camarade de lycée.  Leur histoire commune évolue au gré de l’acceptation de soi, de la découverte des sentiments et de la sensualité. Bruno, porte le poids d’accepter son homosexualité en raison de la stigmatisation et des préjugés sociaux.

Autre point fort c’est le charisme de tous les acteurs. Chaque personnage brille par sa personnalité. On comprend leur subjectivité et comment les relations entre camarades sont transformées par la perspective philosophique qu’ils adoptent dans leur vie au fil des cours. C’est une série dramatique, audacieuse, et par-dessus tout, elle est introspective, car cela peut vraiment valoir la peine de s’arrêter pour traiter l’information, ou plutôt, de prendre le temps de répondre aux questions que posent les épisodes.

PD 2019 – Film Français 2019

« PD » est un court-métrage d’une durée de 35 minutes réalisé par Olivier Lallart et produit par Les Faquins. Un titre court qui résonne comme une insulte trop souvent lancée dans les cours des lycées ou dans les stades de foot. Tourné en février 2019, dans l’Oise, avec des techniciens et figurants régionaux, le film débute sa carrière en festivals quelques mois après. Quatre prix, en une année le palmarès de PD à de quoi rendre fière l’équipe qui a travaillé sur ce beau projet.

C’est l’histoire d’un moyen-métrage (35 minutes) qui a eu plusieurs vies. Et la dernière en date se révèle assez retentissante. Mis en ligne sur YouTube le 27 décembre, il a très vite explosé les compteurs : plus de deux millions de vues à ce jour et des réactions à la pelle.

Son titre : PD. Oui, comme cette insulte dont le réalisateur Olivier Lallart pense même qu’elle a malheureusement gagné en vigueur, ces dernières années. « On l’entend tout le temps dans les cours de récré, elle est à la fois dure, terrible et complètement banalisée », raconte le cinéaste, 34 ans, originaire de l’Oise, qui s’est lointainement inspiré de sa propre vie pour écrire le scénario.

Le film se déroule dans le milieu lycéen et débute par une séance alcoolisée d’« action ou vérité » où Thomas 17 ans est invité à embrasser Esteban, sous les sarcasmes des camarades. L’émotion de Thomas a cependant été ressentie et le voilà très vite ostracisé par ses copains. Et bien sûr traité de « pédé ». Esteban, lui, réagit avec agressivité. Le récit s’achève lors du bal de promo, sur une séquence assez saisissante. Image soignée. Musique électro. Émotion à vif.

Plaire, aimer et courir vite – Film Français 2018

Il ne s’agit pas d’une comédie burlesque comme le titre pourrait le laisser penser, mais d’un film qui aborde un sujet sérieux et grave. Un hymne à la vie quand on sait que le temps qui reste est compté.
1990. Arthur a vingt ans et il est étudiant à Rennes. Sa vie bascule le jour où il rencontre Jacques, un écrivain qui habite à Paris avec son jeune fils. Le temps d’un été, Arthur et Jacques vont se plaire et s’aimer. Mais cet amour, Jacques sait qu’il faut le vivre vite.
Ce film repose sur une l’idée, faire de ce trio un reflet crédible de trois générations de gay, dans leur manière d’être, soulignant ainsi les évolutions des comportements. Entre celui des années 60/70 un peu dans la réserve et la peur du qu’en dira-t, celui des 80/90 acteur des années SIDA et celui des années 90 à nos jours plus spontané et quelque part, plus posé. Chacun de ces personnages donne cette belle articulation sensible au film. L’action se passe en 1993, le SIDA fait rage, le SIDA fait peur. Il n’est pas bon pour une personne contaminée d’en parler, la plupart du temps cette pathologie confine à l’isolement voire, l’exclusion. Certains comme Jacques (écrivain sans le sou) s’en sortent tant bien que mal n’étant pas dépendant financièrement (sauf d’un père certes décrié mais généreux). Il cachetonne à droite et à gauche ce qui lui permet de vivre raisonnablement au niveau matériel. Jacques est un peu à l’image d’un Guibert (à qui il est rendu hommage avec le mur de photos) fascinant, arrogant mais ingrat. Il est ce que Mathieu aurait aimé être d’où leur amitié quelque peu contrariée. Mais Jacques est surtout quelqu’un qui souffre de se savoir condamné. Moins par la maladie que par ce sentiment de ne pas être allé au bout. Ecrire un chef d’œuvre, briller en société (et ne plus avoir droit à des hôtels 2 étoiles !), être aimer et aimer. C’est pour cela qu’il refuse de s’investir dans toute relation amoureuse, prétextant de ne pas infliger à l’autre ses dernières heures mais bien plus par peur de souffrir. C’est pour cela aussi que ses nuits se font fauves, apportant plaisir immédiat sans avoir les inconvénients de faire des efforts pour construire avec l’autre, au risque d’être reconnu pour ce qu’il est. Honoré botte en touche au niveau du réalisme ! C’est dans ce contexte que Jacques va rencontrer le jeune Arthur, véritable rentre dedans qui va bouleverser ce petit univers si bien cloisonné. Jacques qui se dit « que l’âme fait de plus belles flammes que tous ces tristes culs » se met à douter. Un doute comme il est permis ! Face à ce jeune homme si plein de vie avec qui l’on aimerait finir une vie. Face à cette jeunesse qui n’est plus et qui à cause d’un écart d’un soir n’atteindra pas la vieillesse.
Face à cette vie qui aurait pu être si différente et plus simple s’il n’y avait eu autant de vanité. Face à la mort en avance alors qu’on se rend compte qu’il reste tant à vivre…

C’est là toute l’essence du film, cette remise en question qui se dévoile pudiquement sous nos yeux et qui nous émeut par sa proximité avec Jacques.
« Plaire, aimer et courir vite » est la vraie vie ! Cruelle et souvent injuste ! Arthur, lui a son avenir devant lui… Il s’installera à Paris, fera carrière dans le cinéma, rencontrera amours de plaisir ou les plaisirs de l’Amour, même si au fond de lui Jacques, se serrera à jamais contre son cœur.

Call me by your name 2018

Sous le soleil d’Italie du nord en plein été , Luca Guadagnino filme la passion fulgurante entre un adolescent et un étudiant américain de passage dans la villa parentale. Ce film est d’une langueur saisissante.
Elio, 17 ans, fils unique d’un couple d’intellectuels est déjà un musicien accompli et un érudit. Oliver, venu travailler quelques ­semaines auprès de son père, énerve, puis fascine, puis obsède Elio, qui l’observe sans cesse, le suit le plus souvent possible, inspecte sa chambre en cachette… 

De cette rencontre va naître un amour qui d’abord n’existera que dans le cœur d’Elio. Mais l’intensité naîtra de la séparation annoncée entre les deux protagonistes devenus amants. Les parents d’Elio se révèlent plus que bienveillants : ils vont jusqu’à transformer les derniers jours de l’Américain sur le sol italien en une courte lune de miel pour lui et leur fils. Mais les deux garçons ne sont pas au même stade de leurs vies. 
Plusieurs décennies après, Elio se souviendra de l’été le plus marquant de sa vie.

Jonas Téléfilm de Christophe Charrier 2018

Le film alterne entre deux périodes de la vie de Jonas adolescent (Nicolas Bauwens) et Jonas adulte (Félix Maritaud). En 1997, Jonas a 15 ans. Timide et introverti, lors de la rentrée scolaire, il rencontre, Nathan (Tommy Lee-Baïk), un garçon un peu trop sûr de lui, qui l’entraîne dans une amitié amoureuse. En 2015, Jonas a trente ans. Il travaille, le jour, comme brancardier dans un hôpital où il est très apprécié de ses collègues et des patients, mais il passe ses nuits à chercher l’aventure avec d’autres hommes et fait facilement le coup de poing. On comprend peu à peu qu’il a vécu dans son adolescence un drame qui l’a traumatisé et a fait de lui cet écorché vif, instable et parfois violent.

On comprendra vers la fin pourquoi Jonas est, depuis son adolescence, rongé par la culpabilité pour ne pas avoir su venir en aide à Nathan lorsque ce dernier a été victime d’un prédateur sexuel.

Jonas adolescent est touchant par sa naïveté et sa fraîcheur et contraste avec le Jonas adulte, fermé et presque mutique. On vibre avec les premiers tourments de Jonas et on ressort le cœur serré, avec une impression nostalgique de ne rien pouvoir changer.

Boy Erased – Film Américain 2018

L’histoire de Jared Conley, fils d’un pasteur dans une petite ville américaine, dont l’homosexualité est dévoilée à ses parents à l’âge de 19 ans. Jared fait face à un dilemme : suivre un programme de thérapie de reconversion censée le “guérir” de son homosexualité et le rendre hétérosexuel ou être rejeté pour toujours par sa famille, ses amis et sa communauté religieuse. « Boy Erased » c’est l’histoire vraie du combat d’un jeune homme pour se construire alors que tous les aspects de son identité sont remis en question.

C’est dans une atmosphère tendue et lourde où la violence psychologique est omniprésente, tant dans la famille que dans le centre de thérapie que Jared, abandonné et ignoré par ses amis, n’ayant plus que le seul contact avec sa mère, va affronter son thérapeute et devoir faire face au rejet de l’homosexualité avec son lot d’incommunicabilité, dissimulation, non-dits, enfermement avec actes de cruauté et de violences, manipulations et tortures psychologiques.
Boy Erased frappe fort. Son thème, immoral est effrayant au possible. Basé sur le récit autobiographique éponyme de Garrard Conley, il dénonce le rejet de l’homosexualité et les thérapies de conversion, avec leurs violences qui détruisent la personnalité et l’identité sexuelle des participants et poussent même certains au suicide. Il invite à une réflexion sur des croyances religieuses qui s’opposent à la liberté de conscience et poussent au fanatisme.


Quand on sait que ce genre de thérapies existe encore aujourd’hui, et ce, légalement, ce film fait encore plus froid dans le dos. En plus de témoigner de l’immense courage qu’a eu le protagoniste principal pour rendre public son expérience dans une autobiographie et ainsi assumer son homosexualité, Boy Erased pose la question de la religion et de ce qu’elle véhicule comme message. C’est très troublant de constater ce manque total de tolérance dans des familles où la parole de Dieu est primordiale. Ce film qui pourrait être un documentaire d’une Amérique prude et fermée d’esprit, est porteur d’un message fort et important : l’orientation sexuelle n’est pas un choix et ne peut être changée ou guérie. La seule chose qu’on peut faire, c’est l’accepter et s’y adapter.

Baisers cachés – 2016

D’après le roman de Jérôme Larcher, ce film dépeint sans hypocrisie ce qui, encore aujourd’hui, constitue un combat inégal contre la bêtise crasse, l’obscurantisme et les silences coupables. Ce proviseur, pétrifié à l’idée de se coltiner la réaction des parents d’élèves si le sujet de l’homosexua­lité était abordé en classe.
Nouveau venu au lycée, Nathan, 16 ans, vit seul avec son père policier, Stéphane. Leurs rapports sont complices. Lorsque son père lui demande, mi-taquin, s’il a « repéré des filles » dans son nouveau lycée, Nathan n’a pour réponse qu’un sourire gêné. Invité à une soirée il a flashé sur un garçon de sa classe avec lequel ils se sont retrouvés à l’abri des regards et se sont embrassés.

Mais quelqu’un les a observés en cachette. Il a publié la photo de leur baiser sur facebook : la rumeur se répand sur le net et provoque le scandale au lycée et dans les familles. Stéphane découvre l’homosexualité de son fils. Il est choqué et se détourne de Nathan. 

Au lycée, les élèves harcèlent Nathan et s’interrogent sur l’identité de l’autre garçon. Nathan, amoureux, refuse de révéler l’identité de son amoureux et fait front contre les moqueries et la violence. Pourra-t-il compter sur son père ? Et sur celui qu’il aime ?

En la Gama – Film Chilien 2015

Bruno est un homme qui se cherche, architecte à Santiago du Chili, menant la belle vie il est marié depuis onze ans et père d’un petit garçon, mais il ne se reconnaît plus dans sa vie toute tracée. Bruno étouffe et décide de quitter temporairement ce « confort » familial, et s’installe chez son grand-père pour faire le point. On lui propose de construire un monument emblématique de la ville de Santiago ; pour ce faire, il s’associe avec un jeune professeur d’histoire, Fernando, très beau lui aussi, drôle, érudit, passionnant… et gay assumé et bouillonnant d’énergie. Entre eux naît un amour fort, intense, et surtout inattendu pour Bruno qui doit tout à coup creuser sous la surface des choses et décider de sa vie hors des chemins balisés.
Pour Bruno, le choix est difficile, d’un côté sa famille, avec un garçon qui a besoin de son père, et qui ne comprend pas que son papa ait embrassé un garçon. Et de l’autre, Fernando, avec lequel, il se sent bien apaisé, heureux. Il revit.

Très beau film sur la remise en question d’un père qui tombe amoureux d’un homme et chamboule l’équilibre familial et qui évite l’écueil du cliché de l’hétéro-homo qui doute, grâce notamment à l’interprétation profonde et magnétique de Francesco Celhay (Bruno), et à un scénario fort et original avec ce défi lancé par Fernando à Bruno bisexuel : « Tu as le privilège de faire un choix, alors fais-le » – nous savons que Fernando ne l’a pas fait.

Boys (Jongens) – Néerlandais2015

Sieger, timide et introverti, est passionné par l’athlétisme qu’il pratique en club. Au cours d’un stage d’été, il rencontre Marc, fort et souriant, avec qui le courant passe tout de suite. C’est le début d’une forte complicité, mais cette amitié laisse vite place à des sentiments bien plus profonds… Une amitié très forte se développe entre les deux garçons qui partagent la même passion du sport. Puis l’amitié laisse vite place à d’autres sentiments plus passionnels. Si Sieger a du mal à les exprimer et fuit Marc, ce dernier pour sa part les affronte de face et avec force.

L’amour naissant est évident, bien amené par des acteurs sincères et réalistes auxquels on a peu de mal à s’identifier. On ressent une véritable émotion en observant Sieger et Marc, notamment dans leurs hésitations. Marc est très touchant en jeune homme fort, assumé et toujours souriant.

Le film est pudique et séduit en particulier par ses non-dits et la finesse avec laquelle l’auteur se frotte à son intrigue sans surligner les troubles des personnages.

Free Fall  – Film Allemand 2014.

Ce film dénonce l’homophobie dans un milieu assez viril tel que celui de la police.

Marc, jeune CRS, a une vie épanouie, une belle carrière, une femme qui attend un bébé. Il rencontre un jour Kay, un nouveau collègue qui vient de rejoindre son unité. La complicité des deux hommes vient rapidement à dépasser le cadre de leur travail, rapidement ils deviennent proches, partent souvent courir dans la forêt et la passion qui les entraine va dévorer la vie comme celle des proches de ces deux personnages. Une passion est brute et destructrice. Comment accepter ce que l’on ressent profondément et les changements qui vont en découler ? Le tiraillement entre une vie de famille hétéro et cette liaison secrète est ici au cœur de l’intrigue.

L’inconnu du lac – Film Français 2013

Au lac, tout le monde semble un inconnu aux yeux des autres. Habillés tous dans le plus simple appareil, il n’y a guère que le parking et ses voitures pour nous donner une piste de la vie sociale des personnes présentes sur les lieux – soulignant l’absence par la présence insistante d’une voiture rouge dans le cas du noyé -, mais également, à l’issue de chaque « journée », ceux qui n’auraient pas encore quitté la place.
Franck, beau jeune homme, est un habitué des lieux où il vient l’été pour se rafraîchir, bronzer, draguer. Ce lac fait office d’un petit paradis perdu. Sa plage de galets que rejoignent aussitôt les hommes ainsi garés est un espace de vision large, un lieu de tous les regards et de toutes les jalousies. Allongé, assis, nu ou encore habillé, ou encore à l’ombre des platanes les corps, petits, bedonnants ou jeunes, les hommes faussement indifférents, toujours en attente, se prélassent. Lieu de passion, de fougue et de sexualité débordante, le petit bois offre de nombreuses « caches » derrière les buissons, tout en restant un espace ouvert de voyeurisme et de déambulation à la recherche du partenaire idéal. Chacun s’observe en silence, se salue brièvement, ou sommeille avec nonchalance sous la clarté du soleil. Parfois l’un d’eux se lève, porte un regard insistant sur un autre, et se dirige vers le sous-bois pour s’enlacer, le temps de quelques minutes, parfois de quelques heures. S’abandonner dans les bras d’un inconnu. Et puis, repartir seul à la tombée de la nuit.

Cet endroit magnifique rempli d’inconnus tous là pour les mêmes raisons : la drague sans contrainte. Mais ce n’est qu’illusion, comme le fait de penser que coucher sans sentiments peut nous rendre heureux.

« L’Inconnu du Lac » met en scène, à travers ces lieux, quatre personnages aux caractères bien différenciés. Franck, notre « héros » mature, sportif et passionné mais également rêveur et contemplatif à ses heures. Michel, athlétique et charmeur, misant tout sur le physique, qui parvient à prendre dans ses rets un Franck illusionné. Henri, petit homme enveloppé, timide et esseulé qui ne semble pas admettre son homosexualité latente. Enfin, l’Inspecteur de Police, homme un peu vieillot en acteur extérieur et mauvais pensant que rien ne semble gêner, faisant irruption dans la vie intime des protagonistes et traversant les espaces sans les différencier.

Le sujet, c’est l’inconnu : l’inconnu de ce que recèle ce lac, à travers ces rumeurs d’une silure, qui menacerait les nageurs. C’est en fait une allégorie du sexe, organe long et mortel, montrant la gêne vis-à-vis de l’acte sexuel, l’inconnu qu’on recherche pour soulager son désir, l’inconnu qu’est l’autre.
Henri, est le seul à ne pas venir au lac pour coucher ni mater. Celui qu’on prenait pour fou de croire à cette légende était le seul lucide et a dû se sacrifier pour sauver son ami.
Dans ce lac le véritable inconnu reste l’amour, celui qui n’a rien à faire là. La passion de Franck pour Michel était tellement forte qu’il n’hésitait pas à jouer avec le feu, flirtant dangereusement avec la scène du meurtre.

La passion charnelle que Franck entretient avec Michel vers un espace plus intime, plus adéquat (son habitation), ce que son amant refuse en bloc, prônant les retrouvailles quotidiennes comme puissant moteur de désir.
L’inconnu du lac est un film, très lumineux au début, qui multiplie les plans de crépuscule vers la fin, jusqu’à se terminer au beau milieu de la nuit. Un grand film sur l’amour, le sexe et la mort teinté de fantastique.

Un nouveau printemps – Film Américain 2012
Titre original Naked as we came

Le film se concentre sur les deux enfants adultes d’une femme, Lilly, en phase terminale qui s’est recluse dans sa propriété familiale dans les jours précédant sa mort imminente. Elliot et Laura, associés dans le pressing de leur défunt père, mettent leur vie entre parenthèses après un coup de téléphone inattendu de leur mère dont ils étaient séparés depuis longtemps pour passer du temps avec elle. Lilly, enturbannée et aux joues creuses, n’était apparemment pas une bonne mère, mais sa longue maladie lui a ouvert les yeux et elle veut se racheter. À leur arrivée, Elliot et Laura trouvent la maison baignée de musique, de verdure, d’art et de soleil. Un charmant garçon tenant un sac en papier rempli de provisions se présente comme Ted. C’est lui qui s’occupe de Lilly, de sa maison, du jardin et des courses. Il écrit également un roman.
La première question de Laura est de savoir si leur mère malade couche avec Ted, même s’il est évident que Ted aurait plutôt des vues sur Elliot. Et, bien sûr, Ted a ses propres secrets, sinon le film n’aurait pas vraiment de sens. L’intrigue se développe alors avec imagination.
Laura exhorte sa mère à passer ses derniers jours à New York mais celle-ci refuse résolument car elle veut garder sa maison et sentir ses orchidées, voir la lumière. Les vieux conflits font surface, et une histoire d’amour entre les deux garçons prend naissance…
Si ce film maintes fois primé compte bien deux personnages masculins homosexuels comme acteurs principaux, il serait inexact de le considérer comme un simple « film gay ». C’est avant tout une histoire sur l’amour, sur le dépassement des obstacles et sur la croissance d’un couple. Où l’amour se manifeste et change de forme : les premiers signes, le moment où on tombe amoureux, la maladresse, l’espoir d’une éternité ensemble, les échecs, la rage et l’addiction. C’est l’amour inconditionnel et infini qui dure jusqu’au moment – et au-delà – où l’un doit partir avant l’autre.
Ce drame est merveilleusement raconté parmi les fleurs et les serres de la belle propriété de la mère.
Le jeu d’acteurs est très fin et les dialogues subtils ce qui sublime le scénario. La lumière et les acteurs sont beaux (en particulier le fils).

Entre rancœurs, non-dits, regrets et la prise de conscience des choix de vie, ce drame reste touchant.
La fin ne manque pas de surprendre car même si les choses ne se passent pas comme un esprit romantique l’aurait souhaité, les personnages apprennent et grandissent un peu à travers leurs expériences respectives et c’est déjà ça.
C’est stimulant, déchirant, drôle et triste.
« Nous partons tous comme nous sommes arrivés… nus et seuls ».

Alata – Film Israélien 2012

Alors que le magazine en ligne de « Têtu » portait à notre connaissance l’appel au secours d’un jeune palestinien homosexuel qui cherchait à pouvoir intégrer Israël, on découvrait la difficile condition des gays palestiniens persécutés par les leurs dans leur propre pays, leur propre quartier, leur propre foyer… Michael Mayer en a fait un film engagé qui traite de front ce sujet qui touche aujourd’hui encore des jeunes privés de liberté, condamnés au silence et qui risquent leur vie si leur homosexualité est découverte.

« Alata » est un film dur et noir, et comme en écho à cette morosité, l’action se passe souvent de nuit, une nuit anxiogène où on se cache… doublement. De sa famille pour ne pas éveiller de soupçons sur son orientation sexuelle, et de la police israélienne quand on a fui le territoire palestinien pour trouver refuge à Tel-Aviv, considérée comme la Mecque des homosexuels palestiniens.

Nimer, un étudiant palestinien réfugié clandestinement à Tel-Aviv, rêve d’une vie meilleure à l’étranger. Dans une boîte de nuit gay de Tel-Aviv, il rencontre Roy, venu de Ramallah. Ils s’éprennent l’un de l’autre. Au fil de leur relation, Nimer est confronté aux réalités cruelles de la communauté palestinienne – qui rejette son identité – et de la société israélienne – qui ne reconnaît pas sa nationalité. L’avocat ne peut rien faire pour aider son amant apatride, rejeté de Palestine parce qu’homosexuel et d’Israël parce que ­palestinien. Reste une seule solution pour cette communauté sans racines : l’exil vers l’étranger…

Michael Mayer tient en haleine le spectateur avec son premier film accusateur qui rappelle qu’il y a un autre combat derrière le conflit israélo-palestinien qui accapare tous les médias : celui des homosexuels palestiniens, victimes de l’homophobie violente sur leurs terres et oubliés par les autorités israéliennes qui se disent pourtant une nation éclairée… À méditer…

Week-end – Anglais 2011

Après une soirée bien arrosée avec ses copains hétéros, Russell sort dans un club gay. Juste avant la fermeture, il rencontre Glen, mais ce qui ne devait être qu’une aventure d’un soir va se transformer en quelque chose d’autre, en quelque chose de spécial. Remarquablement bien interprété par un tandem qui ne rentre pas dans la caricature du couple gay, souvent trop ancrée dans l’imaginaire cinématographique. Peut-être est-ce parce que le réalisateur est anglais et que le cinéma d’outre-manche souvent plus honnête, plus brut et délesté d’artifices que cette tranche de vie au scénario finalement très simple ( les prémices d’une histoire d’amour) déjoue tous les pièges tendus au genre par sa fluidité et son naturel.

Doutes existentiels ou conversations badines rythment ce film principalement cloisonné à l’appartement de Russel, et illuminé par la lumière de Nottingham, aussi indécise que les protagonistes eux-même. On aurait presque l’impression de visionner un documentaire tant le réalisme et le minimalisme de l’action s’imbriquent harmonieusement dans ce long métrage pourtant jamais ennuyant. Et ce sans jamais adopter ce ton indé prétentieux qui fait parfois défaut à d’autres films de la même veine.

Prayers for Bobby – Bobby seul contre tous.
Film Américain 2009.

L’histoire vraie de Mary Griffith, militante pour les droits des homosexuels, dont le fils adolescent s’est suicidé en raison de son intolérance religieuse. D’après le livre du même titre de Leroy Aarons. Fervente pratiquante, Mary Griffith a élevé ses enfants selon les principes conservateurs de la foi religieuse. Le destin de la famille va être bouleversé le jour où Bobby décide de confier à son frère aîné un terrible secret : il préfère les garçons. Lorsque sa mère l’apprend, elle met tout en oeuvre pour « guérir » son fils, car selon la Bible, Bobby sera condamné à l’Enfer. Bobby va voir un psy aux positions homophobes, participe au groupe de l’église et subit un harcèlement de la part de sa mère qui parsème la maison de messages bibliques pour lui rappeler qu’il est dans le péché.

Bobby est de plus en plus fragilisé et rongé par l’homophobie intériorisée. Un soir, il aperçoit son petit ami avec un autre, et c’est plus qu’il ne peut en supporter : Bobby commet l’irréparable en se jetant d’un pont.  Une dont la principale cause est liée à la religion et au mot « différence ». Un témoignage qui nous frappe droit dans le coeur. Ce film est avant tout le combat d’une mère pour la mémoire de son fils après la tragédie qui va remettre en cause toutes ses convictions.

Ryan Kelley dans le rôle de Bobby arrive à nous faire ressentir avec émotion sa frustration de ne pas être accepter, et son amour pour un garçons.

Le Secret de Brokeback Mountain. Film Américain de 2006.

Eté 1963, Wyoming.
Deux jeunes cow-boys, Jack et Ennis, sont engagés pour garder ensemble un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Isolés au milieu d’une nature sauvage, leur complicité se transforme lentement en une attirance aussi irrésistible qu’inattendue. A la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer.
Ennis se marie avec sa fiancée, Alma, tandis que Jack épouse Lureen. Quand ils se revoient quatre ans plus tard, un seul regard suffit pour raviver l’amour né à Brokeback Mountain. Leurs escapades sont autant de pèlerinages.

Sans jamais oser retourner à Brokeback Mountain, ils reconstituent tacitement, invariablement, les conditions de leur première fois. Comme s’il n’y avait qu’un seul instant d’éternité dans toute une vie et, ensuite, des décennies vouées au culte de cet instant.

Ce film est à l’évidence, un chef-d’œuvre. Réalisé par Ang Lee, d’après une nouvelle d’Annie Proulx parue en 1999, il traite du sujet de l’homosexualité entre cow-boys avec une intelligence et une subtilité rare.

Brokeback Mountain est avant tout un intense mélodrame, une histoire d’empêchement où les visages parlent plus que les dialogues courts concis et efficaces.

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