JN01015 Souvenir de Jérém (première douche après le cours de sport)
(Novembre 2000 : six mois avant « première révision »).
Son corps musclé émerge d’un brouillard de vapeur, sublime féerie sensuelle. L’eau chaude ruisselle sur sa peau. Vision de son dos, le bogoss est face au jet de la douche. La première chose qui happe mon regard, qui embrase mon désir, ce sont ses épaules, leur envergure, l’angle parfait qu’elles dessinent avec son cou, leur musculature saillante.
Deux ans de lycée et deux ans de cours de sport, pourtant je ne l’ai encore jamais vu sous la douche.
C’est con, ce mec m’attire plus que n’importe quel gars sur terre, et j’ai toujours évité de me trouver sous l’eau en même temps que lui. Trop « peur » de me retrouver à poil devant lui, au sens propre, peur qu’il se moque de moi, de mon physique qui n’a rien à voir avec le sien. Et peur aussi de me retrouver à poil devant lui, au sens figuré, peur que mon regard me trahisse, qu’il échappe à mon contrôle, peur qu’il me perce à jour, peur qu’il se rende compte que je ne peux pas décoller les yeux de son corps, peur qu’il sente mon désir, peur de bander. Et peur qu’il me mette sa main dans la gueule.
Mais aujourd’hui, alors que j’ai fait comme d’hab, que j’ai traîné exprès sur le terrain de sport pour qu’il ait le temps de se doucher et de partir avant que j’aille prendre ma propre douche, je me suis « fait avoir ».
Et alors que je pensais qu’il était déjà parti, je me retrouve devant cette image fantasmée, désirée, inattendue, aveuglante.
Je me sens comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, mon regard se fige, mon cerveau surchauffe et bugge, je perds tous mes moyens. Je me retrouve planté là comme un con, le cœur à mille à l’heure, la respiration coupée, la déglutition bloquée, le ventre en état de choc comme si je venais de ramasser un coup de poing puissant.
Je me perds en détaillant le V parfait qui se dessine entre ses aisselles et ses reins. C’est tellement beau un dos bien bâti, ça semble dire tant de choses au sujet de la puissance physique et de la virilité du mec qu’on regarde.
Mon regard glisse le long de ce V vertigineux et finit par se laisser happer par ses fesses musclées, par ses cuisses puissantes, par ses mollets de sportif.
Ses mains parcourent sa peau, du haut du corps vers le bas, étalant le gel douche depuis ses beaux cheveux bruns jusqu’à son sexe, que je ne vois pas, puisqu’il est toujours de dos.
Comment je voudrais qu’il se retourne ! Je crève d’envie de découvrir enfin cette partie de son anatomie sur laquelle je fantasme depuis plus de deux ans.
En attendant, son corps caressé par l’eau chaude me rend dingue. Les mouvements des muscles, des épaules et du dos, provoquent en moi un émoustillement et une sensation de bonheur indescriptibles.
Tous mes sens sont en émoi. Je suis hypnotisé, tétanisé par tant de beauté masculine. Je n’ai jamais « rien » vu ni personne de si beau de ma vie.
Devant tant de beauté et de bonheur, je me dis qu’il ne peut vraiment pas y avoir de mal à apprécier la vue d’un beau gosse.
It’s human nature/No regrets, no regrets/ And I’m not sorry
Car c’est sa beauté, et tout ce qu’elle provoque en moi, qui, jour après jour, m’aide à reconnaître, à apprivoiser, à assumer qui je suis.
Lorsque je regarde ce mec, je me sens vivant comme jamais auparavant. J’ai l’impression que mes sens sont décuplés, que mon corps est devenu hypersensible. J’ai l’impression que pour la première fois de ma vie, je sens vraiment l’air passer dans mes poumons, que ma peau est parcourue par des frissons incessants, que tout, dans cette pièce des douches, l’humidité, la température, le moindre déplacement d’air, mais aussi le parfum du gel douche, le bruit de l’eau qui tombe sur ses épaules, provoquent en moi des sensations de dingue. Des papillons, mais carrément des Monarques, remuent sans cesse dans mon ventre, sans compter la trique qui me gagne, et ce frissonnement insistant entre mes fesses…
Ça me prend aux tripes, ça me ronge à l’intérieur. J’ai envie de crier tellement j’ai envie de lui et tellement je sais que cette envie je la garderai à tout jamais en moi, silencieuse, ravageuse, frustrée. Cette envie qui me consume.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté planté là à le mater sous la douche, comme si rien d’autre n’existait autour de nous. Peut-être que quelqu’un l’a remarqué, mais je m’en fiche.
Je ne sais pas si ça a duré une, dix, cent ou mille secondes. Ce que je sais en revanche c’est que, même si ça n’a duré qu’une seconde, ça a été une seconde si intense, traversée par d’innombrables désirs et révélations, un instant d’éternité volé au temps.
Je regarde l’eau glisser sur son corps, et je ressens l’envie de laisser mes lèvres glisser de la même manière sur sa peau, embrasser ses oreilles, caresser son cou, glisser sur ses épaules, descendre, inexorablement, le long de la ligne parfaitement sinueuse de son dos, franchir la barrière de ses reins, et s’insinuer entre ses fesses.
Tourne-toi, mec, j’ai trop envie de voir ta queue. Et même si le simple fait d’imaginer comment elle est c’est déjà très excitant en soi, le fait d’être si proche du bogoss à poil, me donne une furieuse envie de la voir. Tourne-toi, mec, s’il te plaît, montre-moi comment tu es monté. Juste « comment », le « combien » je m’en fiche pas mal. J’ai juste envie te connaître un peu plus.
Je l’ai souhaité de toutes mes forces. Et il a fini par le faire. Le bogoss ferme le robinet d’eau chaude et se retourne pour attraper la serviette, alors qu’il aurait pu juste allonger le bras. Il doit être grave à l’aise avec son corps, sûr de lui, pour se montrer ainsi. Evidemment, il a de quoi.
Oui, il se retourne. Image furtive de ce corps de petit Dieu vivant, les cheveux bruns trempés, le visage, le cou, les bras, le torse mouillés et brillants. Et cette queue qui se montre enfin, cette queue plutôt prometteuse, même après cette longue douche. Vision qui est à la fois délivrance, bonheur, excitation, fascination, frustration.
Image furtive, celle de son regard qui capte mon regard en train de mater sa queue. Souvenir de ses bras qui stoppent net le mouvement qu’il avait entrepris de façon mécanique, celui de porter la serviette sur ses cheveux ruisselants pour commencer à sécher le corps du haut vers le bas. Souvenir de ses bras qui reviennent même un peu sur leur mouvement, comme pour lui permettre de bien me dévisager, l’air surpris de me trouver planté là, en train de le mater, avec cette tronche de con.
Oui, le bogoss a l’air surpris, mais en même temps, il ne fait rien pour cacher sa nudité. Au contraire, j’ai même l’impression qu’il est pas mal fier de me voir autant impressionné par son corps.
Grave envie de me jeter sur sa queue, de la sentir grossir dans ma bouche, de lui faire plaisir, de le faire jouir. L’envie me déchire de l’intérieur, j’en ai mal au ventre.
Pourtant, honteux, je me tire, je m’éloigne de ces douches dont je ne me servirai pas aujourd’hui. Je m’éloigne pour aller m’habiller vite et partir au plus tôt. Je m’éloigne en espérant qu’il ne vienne pas me chercher des noises ou, pire, qu’il ne me traite pas de pd devant tous les camarades.
Heureusement, il ne fera ni l’un, ni l’autre. Ses seules « représailles » seront de m’en mettre plein la vue en se ramenant devant son casier, en se baladant devant moi avec la serviette nouée bien basse autour de la taille, à la limite du pli de l’aine et de ses poils pubiens.
Pour m’achever, le bogoss m’envoie un petit clin d’œil diabolique, accompagné d’un petit sourire narquois, malicieux, une attitude dans laquelle j’ai l’impression de comprendre un truc du genre :
« Je sais que tu me kiffes, espèce de petit pd. Tu peux baver tant que tu veux, mais ma queue tu ne l’auras jamais… ».
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