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JN01027 En attendant le bac

Jeudi 31 mai 2001.

Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi Jérém refuse si violemment ma tendresse et à me dire que c’est sans doute à cause du fait que je suis un mec. Me baiser oui, mais mes baisers, certainement pas.

« Si ça ne te convient pas, il vaut mieux qu’on en reste là ! ». « Fiche-moi la paix ! » : ses règles sont claires, c’est à prendre ou à laisser.

Oui, j’essaie de comprendre si je n’avais pas fait le faux pas de trop, à me demander s’il y aurait de nouvelles « révisions » ou pas. Quel con j’ai été, j’ai tout gâché !

Mais aussi, qu’est-ce qu’il est chiant ce mec, à ne vouloir que du sexe, rien que du sexe. Personne ne lui a jamais appris qu’il n’y a pas que ça dans la vie ? Personne ne lui a appris que les câlins font un bien fou ?

Moi aussi j’adore le sexe, j’adore tout ce que mon beau mâle brun me fait. Mais lorsque nos corps se déboîtent, je ressens en moi d’autres envies, d’autres besoins. Des besoins de tendresse. D’autant plus qu’après l’amour, mon bobrun a souvent cet air déboussolé, perdu, qui le rend terriblement touchant, comme si l’orgasme éclipsait temporairement le mâle sûr de lui et débordant de testostérone, pour laisser apparaître un garçon avec ses fêlures et sa solitude.

Après le sexe, je crève d’envie de le prendre dans mes bras, de poser des baisers sur sa peau. Chose faite, avec un succès tout à fait mitigé.

Est-ce que vraiment j’ai tout fichu en l’air avec ces maudits bisous ?

Je repense sans cesse au bonheur de passer mes doigts dans ses cheveux, de poser mes lèvres sur sa peau, et je ressens une envie brûlante de recommencer, d’y revenir, une envie à en crever.

Ce jeudi, le bogoss débarque en cours habillé d’un t-shirt marron avec les bords du col et des manchettes de couleur blanc, t-shirt qui habille son torse et retombe sur son jeans en toute simplicité et en toute sexytude. Des baskets noires et vertes complètent sa tenue.

Sa peau mate gagne chaque jour un ton de bronzage, sa petite barbe est à craquer, tout comme sa chaînette et son putain de sourire, un sourire de mec sûr et certain de son pouvoir de séduction.

La saveur de sa mâlitude est par ailleurs rehaussée par les épices puissantes que sont sa jeunesse et son effronterie de jeune loup. Voilà les ingrédients d’un « cocktail masculin » irrésistible.

Ce jeudi, en cours, Jérém m’ignore, comme d’hab. Il ne vient pas vers moi, et moi je n’ose pas aller vers lui.

C’est dur de le retrouver en cours après avoir couché avec lui, dur de capter ce déo de mec qui me met tout sens dessus-dessous, qui fait ressurgir en moi les images et les sensations les plus torrides, son torse nu, ses épaules, ses pecs, ses abdos, sa queue en moi, son goût dans ma bouche, sa transpiration, les ondulations de sa chaînette au rythme de ses coups de reins, l’orgasme qui s’affiche sur son visage, son jus en moi.

Ce jeudi, un papier circule dans la classe pour noter les noms de ceux qui souhaitent prendre part à la soirée resto-boîte prévue pour le week-end même. C’est une initiative au timing judicieux, presque deux semaines avant le bac, au cas où tout le monde ne l’aurait pas, ce qui rendrait plus délicate une dernière sortie tous ensemble.

Tout le monde semble excité à l’idée de faire une dernière fois la fête ensemble. Pourtant, pour moi, cette soirée, cette feuille, ne sont que les sinistres présages de la fin du lycée. Une fin que je redoute par-dessus tout.

Car, une fois que le lycée sera fini, une page de ma vie va se tourner, laissant derrière-moi tout ce qu’elle contient : les cours, l’organisation du temps qui a façonné ma vie pendant des années, les profs, les camarades.

Certes, pour moi le lycée n’a pas toujours été une promenade de plaisir, on s’est souvent moqué de moi, « Nico le pd ». Parfois, j’ai même été en cours à reculons, surtout les jours où il avait cours de Sport : j’étais nul dans tous les sports, et ça ne faisait que décupler les moqueries dont j’étais victime au quotidien.

Pourtant, maintenant que le compte à rebours est enclenché, maintenant que la fin de ce petit monde approche, je me surprends à regretter cette période de ma vie. Dans trois mois, je vais partir à Bordeaux pour mes études, je vais quitter Toulouse, ma ville, j’aurai mon studio, je vivrai seul. Je vais quitter tout ce que je connais pour partir vers l’inconnu, un inconnu qui me donne le vertige.

Un vertige qui tient en grande partie à une question qui m’obsède et dont je n’ai pas la réponse : est-ce que je vais revoir Jérém, après le bac ?

D’ailleurs, qu’est-ce qu’il va faire Jérém, après le bac ?

Non, il ne faut pas rêver, il n’y a pas d’avenir pour nos « révisions », pas plus que pour ces câlins que je rêve de pouvoir lui faire. Dans un mois, tout sera fini, nos routes vont se séparer et nous ne nous reverrons peut-être plus jamais. Je pressens déjà l’infinie tristesse que cela va engendrer en moi, tout comme j’imagine la facilité avec laquelle Jérém va certainement m’oublier.

Lorsque la feuille arrive sur mon banc, je cherche les cinq lettres de son prénom. Je les trouve très rapidement, griffonnées dans cette calligraphie brouillonne que je connais bien, car elles brillent à mes yeux plus fort que toutes les autres, comme gravées en surimpression. Je fixe son prénom sur la feuille et je sens les larmes monter aux yeux.

Je ne sais même pas si j’ai envie d’y aller à cette soirée, je n’ai vraiment pas le moral pour. Et revoir Jérém, alors que nos « révisions » sont probablement terminées, le regarder draguer des nanas, tout cela me paraît au-dessus de mes forces.

Pourtant, au fond de moi, je me dis que je ne peux décemment pas manquer cette soirée. C’est certainement la dernière fois que nous serons tous réunis, si je rate ça, je vais le regretter.

Je prends une bonne inspiration et je marque mon prénom à la suite des autres.

Le lendemain, vendredi, pour m’achever après cette semaine éprouvante, Jérém débarque en cours avec un t-shirt blanc du meilleur effet. Le bogoss est assis juste à côté de la fenêtre, et le coton immaculé baigne dans la lumière du soleil du mois de juin.

Je suis assis quelques bancs derrière lui, un peu décalé, de sorte que je peux le mater jusqu’à l’overdose, sans crainte d’être repéré ; mater son cou, son dos puissant, ses oreilles sexy, me laisser éblouir par le contraste entre ses beaux cheveux bruns, sa peau mate, la couleur foncée de son tatouage et la blancheur aveuglante de ce coton doux qui enveloppe cette merveille absolue qu’est sa plastique.

A midi, j’ai carrément mal aux yeux à force de mater ce t-shirt blanc enveloppant son torse de fou.

Mais comment renoncer à s’enivrer de cette vision presque divine, cette beauté masculine qui se renouvelle à chaque instant et dont il m’est impossible d’être rassasié ?

Le mater est à la fois un bonheur sans égal et une torture insupportable. Si près, et si loin à la fois…

Depuis 2010, la Queer Palm est un prix alternatif qui, au cours du Festival de Cannes, récompense un film aux thématiques LGBTQIA+.
Deux films sont à retenir dans la sélection 2025.

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Une histoire d’amitié authentique et poignante.

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L’histoire de Jérém&Nico rentre dans sa phase finale.

Jérém&Nico est une belle aventure qui aura duré près de 10 ans et qui n’aurait pas été possible sans vous tous.

Et pour cela, un grand

Fabien

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