JN01023 Nouvelle nuit au KL : mater le beau mâle toulousain
Samedi 26 mai 2001.
Comme d’habitude, le week-end s’annonce bien pénible. Mais c’est sans compter avec Élodie, ma cousine adorée. Il est samedi 13h lorsqu’elle m’appelle pour me proposer une sortie au KL, la grande boîte de nuit de la Sesquière, le soir même, avec des potes à elle.
« Allez, viens avec nous… » elle insiste, face à ma première réticence « ça va te changer les idées, ça va te faire du bien… ».
Je finis par accepter son invitation.
Le soir venu, nous nous retrouvons tous chez Elodie, pour un long apéritif dinatoire. Nous sommes cinq au total, Elodie elle-même, deux copines à elle, un certain Benjamin, maqué à une desdites copines, et moi. Benjamin est un mec plutôt sympathique, mais il n’y a pas grand-chose à signaler côté charme.
Nous allons prendre un verre dans un bar et vers une heure du mat nous débarquons au KL.
Nous sommes encore sur le parking, Elodie n’a même pas encore verrouillé sa voiture, que j’ai déjà enclenché mon « détecteur de Jérém ».
Si j’ai accepté l’invitation de ma cousine d’aller au KL, ce n’est pas seulement (ou pas du tout) « pour me changer les idées ». Au contraire, j’ai accepté parce que je sais pertinemment que cette boîte de nuit est le « QG » de mon Jérém, et que j’espère y croiser mon bobrun. Qui sait, peut-être que je trouverai le moyen d’aller lui dire bonjour. Peut-être que je pourrais même trouver le cran de lui proposer une pipe dans les chiottes. Il m’en a bien proposé une dans celles du lycée.
Nous nous laissons embarquer par Elodie dans un premier tour à travers les différentes salles du KL.
Nous passons trop vite à mon goût dans la salle Techno, là où, à mon sens, les chances de croiser mon bobrun sont les plus fortes. Dans la salle disco, je me fais violence pour résister à la tentation brûlante de plonger direct dans la piste de danse, mes jambes entraînées par la rythmique irrésistible de « Gimme ! Gimme ! Gimme ! ».
Une force violente m’attire vers la piste de danse, le même genre d’envie qui m’appelle irrésistiblement à faire « plouff » dans la mer dès que mes orteils se posent sur le sable.
La discothèque est bondée, au point que nous avons du mal à nous frayer un chemin pour avancer.
Le tour des lieux prend ainsi un bon petit moment. C’est un long périple au terme duquel nous finissons par nous poser dans la salle latino. Elodie a envie de latino ce soir-là, Elodie propose, Elodie dispose.
Evidemment, une seule et unique pensée accapare mon esprit, vérifier la présence de mon bobrun dans la boîte.
Le problème est que le KL est immense, et surtout composé de plusieurs salles. Pour peu que le bobrun ne bouge pas de la salle Techno, et que moi je ne bouge pas de la salle latino, il pourrait bien être là et nous pourrions ne jamais nous croiser.
Déjà, je n’aime pas des masses la musique latino. Mais alors, l’idée de passer une grande partie de la soirée dans cette salle, en sachant à fortiori que cela risque fort de me faire rater mon bobrun, voilà qui m’est carrément insupportable.
Même si je sais que mon bobrun ne viendra certainement pas dans cette salle, je ne peux pour autant m’empêcher de le chercher du regard. Je mate tous les beaux mecs, tous les t-shirts bien remplis, tous les physiques avantageux que j’arrive à capter, en espérant retrouver sa plastique, sa bonne petite gueule de mec, son t-shirt à lui.
Pendant une infime fraction de seconde, chaque bobrun est mon Jérém à moi ; avant que je ne me rende compte, de plus en plus déçu et frustré, que ce n’est pas le cas.
Non, Jérém n’est pas ici. Je dois absolument aller faire un tour dans la salle Techno : c’est là que se terre le beau mâle toulousain de moins de 20 ans, le samedi soir.
L’occasion rêvée se présente lorsque que ma cousine tombe sur l’une de ses innombrables connaissances. J’en profite alors pour lui annoncer que je vais faire un détour par la salle Techno pour aller dire bonjour à des camarades « aperçus » lors de notre KL Tour un peu plus tôt.
Me voilà donc dans la salle Techno, charmé par ses lumières colorées et aveuglantes, conquis par ses basses répétitives et entêtantes, captivé par les odeurs d’alcool, de cigarette, de nuage fumigène lancé par le DJ, émoustillé par la présence de tant de jeunesse masculine.
Mon regard balaie fébrilement la salle, analyse tous les visages, toutes les morphologies, toutes les bogossitudes. Je capte, je scanne, je recense, je « fiche » un bon paquet de bogosses, mais toujours pas de trace de mon Jérém.
Jusqu’à ce que quelque chose finisse par attirer brusquement mon attention, de l’autre côté de la piste de danse. Cheveux brun ras, barbe de trois jours, la peau basanée et les traits typés, une plastique de fou mise en valeur par un t-shirt noir bien ajusté, et un regard ténébreux qui semble me fixer et surtout me suivre sans me lâcher.
L’espace d’une seconde, les battements de mon cœur ont des ratés. J’ai l’impression qu’il s’agit du beau reubeu de la dernière fois, celui que j’ai trop maté, qui m’a fait peur et qui m’a poussé à prendre mes jambes à mon cou.
L’espace d’un instant, je crois que c’est bien lui et je crois qu’il m’a reconnu. Je le vois déjà faire le tour de la piste, me rattraper – je suis tétanisé, comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, incapable de bouger – pour obtenir ce qu’il voulait l’autre fois, des excuses ou des explications au fait que je le matais, ou bien me casser la gueule.
Mais mon esprit reprend très vite le contrôle, pour me faire prendre conscience que ce n’est pas lui. Oui, c’est un reubeu, mais c’est un autre très beau et sexy reubeu.
Une fois calmé, je ne me prive pas de m’enivrer de sa bogossitude basanée, tout en prenant bien garde à ne pas me faire repérer.
Mais très vite le beau reubeu disparaît de ma vue, avalé par la salle, par la foule, par la nuit. Après une première petite déception, je recommence à passer en revue les bogoss dans mon horizon proche. L’observation du « jeune mâle » est en effet l’un de mes occupations favorites.
Grâce à ma petite expérience, j’ai retenu que les moments privilégiés pour cette observation se présentent lors de soirées, notamment pendant le week-end. A condition, bien évidemment d’aller pister l’« animal » dans son milieu naturel, à savoir les boîtes de nuit ou les fêtes de village. Un milieu qui n’est pas forcément celui que je fréquente habituellement.
Autre chose que j’ai retenue, dans l’écosystème « boîte de nuit », ce sont les points d’abreuvage qui abritent la faune la plus intéressante, celle des petits mâles virils.
Très demandeurs de boissons alcoolisées, les jeunes mecs s’agglutinent le plus souvent aux abords des comptoirs. Parfois, ils se réunissent dans un coin de la boîte, autour d’une table basse pour s’hydrater et déconner. Il est également possible de les apercevoir autour de la piste de danse, un verre à la main, une cigarette entre les lèvres, le dos ou l’épaule appuyé à un mur, à un pilier. Parfois, leurs bassins ondulent de façon imperceptible sous l’effet de la musique, leur corps trahissant l’envie que leur instinct de mâle leur empêche d’exprimer, celle de se laisser transporter par les basses puissantes et entraînantes et se défouler sur la piste de danse.
Car le mâle viril ne danse pas. Il préfère boire. Boire et déconner avec ses potes. Boire et mater les nanas. Draguer les nanas. Le jeune mâle ne « danse » que lorsqu’il est vraiment torché. Ou lorsqu’il veut à tout prix emballer une gonzesse.
Au fil de mes observations, j’ai également pu constater que c’est dans la « meute », et dans l’interaction entre les membres à l’intérieur de celle-ci, qu’on retrouve la plus grande richesse de renseignements à leur sujet.
Je guette un sourire, un geste, une attitude, une expression, je cherche à capter un peu de cette intimité, de cette complicité, de cette proximité virile entre garçons qui me sont inconnues et qui me fascinent au plus haut point. Je guette une bise, un bras autour du cou d’un pote, un regard longuement fixé sur un camarade pendant qu’il parle, des gestes que jamais je n’oserais avec un mec, de peur de me faire traiter de pd.
Oui, cette complicité insolente et parfois ambiguë entre jeunes mâles me fascine. Je me dis que ces deux potes qui viennent de se faire la bise se sont certainement déjà vus à poil, dans un vestiaire par exemple.
Qu’ont-ils pensé l’un de l’autre ? Est-ce qu’il leur est déjà arrivé d’avoir des pensées sexuelles l’un à l’égard de l’autre ? Est-ce que ça leur est déjà arrivé de se branler en pensant à l’autre ? Peut-être que l’un des deux en pince pour l’autre et qu’il n’ose pas lui dire…
Des potes hétéros qui s’offrent du plaisir l’un l’autre, ça doit quand même arriver, parfois…
Si les soirées sont des moments privilégiés pour tenter de percer le mystère du charme masculin, ce sont les « fins de soirée » qui constituent le créneau idéal pour aller encore plus loin dans l’étude de cette faune merveilleuse.
Les « fins de soirée », ces instants hors du temps et du cours normal des choses, lorsque l’heure tardive et l’alcool délient les langues et font baisser les barrières de la pudeur. Ces instants bénis où l’on arrive parfois à capter des mots, des réflexions plus intimes que les conversations habituelles, des instants où les mecs se dévoilent un peu, ils évoquent des angoisses, des faiblesses, les partagent avec leurs semblables.
Parfois, mon oreille a eu la chance de traîner au bon endroit et au bon moment. Et il m’est arrivé d’entendre certains petits cons d’habitude très sûrs d’eux, et même un brin arrogants, se confier à un pote, comme à son grand frère.
C’est extrêmement touchant de découvrir, dans ces instants-là, derrière les muscles saillants, la virilité débordante, l’assurance affichée au quotidien, des êtres sensibles qui ont besoin d’être rassurés et réconfortés.
Certes, ce n’est qu’un état passager, provisoire, et qui ne survivra pas à quelques heures de sommeil. Le lendemain, lorsque l’ivresse et la fatigue seront disparues, les jeunes loups retrouveront leur assurance, leur place dans la meute, leur air « bien dans leurs baskets » qu’on leur connaît si bien. Mais lorsque ces instants magiques se présentent, c’est touchant à en tirer les larmes.
Une « meute » de jeunes mâles, ça me fascine, m’intrigue, me captive, me fait rêver, moi, si différent d’eux, si loin de leurs centres d’intérêts, sportifs ou sexuels, si étranger à cette complicité amicale, à cette camaraderie entre mecs.
Je n’ai jamais fait ni de sport co, ni aucune de ces activités « entre mecs » qui auraient pu me faire appartenir, moi aussi à une « meute ». J’ai toujours été nul en sport, et j’ai toujours redouté de me confronter aux autres garçons, j’ai toujours eu peur qu’on se moque de moi.
En revanche, j’ai toujours rêvé de me frotter, plutôt que me confronter, aux beaux garçons. Je les ai d’abord admirés, idéalisés, avant de les désirer furieusement.
Lorsque j’avais 18 ans, les mecs de 20-22 ans étaient à mes yeux des « grands garçons », ils m’attiraient en raison de ce que je croyais être leur expérience, infiniment supérieure à la mienne. Aussi, leur assurance de jeunes mâles m’impressionnait énormément.
Aujourd’hui, à 35 ans, les petits mecs du même âge, de 10-15 ans mes cadets donc, m’attirent au contraire en raison de leur manque d’expérience, de la vie, en particulier. Ce qui m’avait apparu auparavant comme leur assurance, ne me semble désormais qu’une « façade », une illusion qui ne tient qu’au fait d’une jeunesse qui a tant encore, pour ne pas dire presque tout, à découvrir. Une assurance qui est parfois tout simplement une façon de jouer au « petit mâle », en attendant d’en être vraiment un.
Avec le recul de l’âge, ces petits mecs me touchent tout autant qu’ils m’attirent. Ainsi, le désir violent qu’ils m’inspirent s’accompagne d’un regard bienveillant, d’une profonde envie de leur faire du bien, des câlins, de les laisser exprimer leurs envies, de leur faire découvrir leurs envies, et de les faire jouir comme personne ne l’a encore fait auparavant.
Aujourd’hui, comme hier, je ressens toujours la même intense envie de faire plaisir à un bogoss, toujours la même quête de ce qui est pour moi le plus exquis des plaisirs, celui de donner du plaisir à un bogoss.
Enfin, presque le plus exquis. Il existe un autre plaisir, un seul, plus grand que celui de donner du plaisir à un bogoss : c’est celui de donner du plaisir au garçon que l’on aime. Car quand l’amour, le vrai, se mêle au plaisir, il lui fait prendre une nouvelle dimension. Et là, c’est le bonheur ultime et absolu.
Je suis toujours absorbé par l’observation du « jeune mâle en meute en boîte de nuit », lorsqu’à un moment une image traverse ma rétine comme un éclair, et me retourne comme une crêpe.
Et voilà mon Jérém, avec un t-shirt vert pâle, style militaire, épousant sa plastique de fou comme une deuxième peau, le coton tendu ne dissimulant rien de sa musculature impressionnante.
Juste à côté de lui, habillé d’un t-shirt noir un brin moins moulant mais quand même plutôt ajusté sur sa morphologie carrée, se tient le très charmant Thibault.
Les deux potes avancent vers le bar, avec leur allure bien « mec ». Derrière eux, d’autres éléments de « leur meute » suivent le mouvement. Les jeunes mâles commandent à boire. Et alors que je m’attends à les voir s’installer à une table dans un coin de la salle, la meute semble de disperser. Certains partent dire bonjour et discuter avec d’autres gars qui viennent d’arriver, d’autres semblent carrément disparaître, peut-être partis faire un tour dans d’autres salles.
Quant à Jérém et Thibault, ils s’installent en lisière de la piste de danse, un verre à la main, les yeux rivés sur les nanas que le mouvement de la danse doit rendre encore plus séduisantes à leurs yeux. Enfin, j’imagine.
J’essaie de me mettre dans leur peau, j’essaie de lire dans leur regard, j’essaie de rentrer dans leur tête, j’essaie de comprendre ce qui fait courir ces adorables, insaisissables mecs à nanas, j’essaie de deviner ce qu’ils ressentent en voyant ces corps féminins onduler au rythme de cette musique entêtante, cette musique qui, au dire de certains, contribuerait à adoucir les mœurs.
La vie est si mal faite, les jeunes hommes comme moi sont condamnés à mater les mecs comme Jérém et Thibault, matant à leur tour des nanas. Des nanas qui font semblant de les ignorer, préférant parfois danser avec des mecs… comme moi !
Ce qui n’enlève rien au bonheur de mater les deux potes, et qui plus est de les voir côte à côte, ce qui m’offre la chance de faire un parallèle entre deux gars, deux potes si proches, qui n’ont pourtant pas du tout le même style.
D’un côté, Jérém, avec son physique élancé et tout en muscles, une belle gueule à faire jouir d’urgence.
De l’autre, Thibault, à peine un peu moins grand que son pote, mais avec des épaules larges, un cou puissant, un visage aux traits bien virils et rassurants.
Jérém a parfaitement conscience du pouvoir quasi illimité de son charme, et il ne se prive pas d’en jouer.
Thibault, tout aussi incroyablement beau et sexy, donne en revanche l’impression de ne pas se rendre compte du tout de son pouvoir de séduction, pourtant tout aussi incroyable que celui de son pote.
Jérém s’emploie à mettre en valeur son physique de malade, avec des t-shirts moulants, des jeans bien coupés, un brushing de bogoss, une barbe bien taillée, une pilosité maîtrisée, le tatouage.
Thibault est, au contraire, le garçon le plus naturel du monde. Son brushing ? Les cheveux courts, sans gel, parfois brossés vers l’avant, parfois en bataille. La barbe ? Pas de poil de trois jours soigneusement entretenu, visage rasé de près, le plus souvent. Côté pilosité ? Quelques poils scandaleusement sexy qu’aucun rasoir n’a, à priori, jamais tenté de faire disparaître, et qui dépassent du col du t-shirt lorsque celui-ci est suffisamment échancré.
Jérémie incarne à mes yeux le feu, l’imprévisibilité.
Thibault représente la force paisible, le mec posé, sa présence dégage une force et un équilibre auxquels on a envie de s’abandonner.
Jérém semble avoir en lui le besoin constant et jamais assouvi de s’assurer de la toute-puissance de son pouvoir de séduction.
Thibault ne semble pas avoir besoin de cela. Thibault est un mec qui a l’air réellement bien dans sa tête et dans ses baskets. Ne serait-ce donc pas cela, la véritable assurance de soi ?
Je kiffe à fond l’insolence et l’arrogance d’un petit con comme Jérémet cela est d’autant plus vrai depuis que je couche avec lui.
D’un autre côté, je trouve terriblement attirant le côté rassurant de Thibault, j’ai l’impression que c’est un gars vraiment adorable.
Jérém, Thibault, deux mecs incarnant un idéal de charme masculin.
Je regarde les deux potes tenter de discuter, l’un portant sa bouche près de l’oreille de l’autre. Je les regarde échanger des sourires de camaraderie, des sourires tellement charmants. Je trouve leur amitié belle et précieuse.
D’autant plus que, lorsque je regarde Jérém en présence de Thibault, je le trouve souriant, déconneur, joueur, une attitude qui contraste farouchement avec celle dure et dominatrice qui est la sienne pendant nos séances de baise. A l’évidence, Thibault sait comment mettre son pote à l’aise, comment le faire rire. Comment le rendre plus « humain ».
Oui, j’ai l’impression qu’au contact de Thibault, Jérém est dans son élément, à l’aise, détendu. Et lorsqu’il est détendu, mon bobrun est, si possible, encore plus beau.
Comme j’envie la chance de Thibault de connaître si bien son pote, d’avoir tant de vécu en commun, d’avoir cet ascendant positif sur lui. Et comment je voudrais être capable d’obtenir ce sourire, moi aussi!
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