JN01012 Le reflet de Jérém dans le miroir
Vendredi 11 mai 2001.
Le lendemain de cet après-midi de baise avec le beau Jérémie, que j’appellerai désormais Jérém, puisque tout le monde l’appelle ainsi, la journée s’annonce difficile.
Dès le réveil, et tout au long de la journée, mon corps semble mettre un point d’honneur à me rappeler sans cesse la puissance physique et sexuelle du beau brun lors des « révisions » de la veille.
Pourtant, sa queue me manque déjà, elle m’a manqué à l’instant même où elle s’est extirpée de moi. Un sentiment de vide et d’abandon s’est fait ressentir en moi, tout aussi bien dans mon corps que dans mon esprit.
Comme souvent, nous ne nous échangeons même pas un simple bonjour. J’ai de plus en plus l’impression que plus on baise, plus le bobrun met un point d’honneur à m’ignorer en cours.
Pour ma part, je passe le plus clair de mon temps à essayer d’éviter de le regarder, pour éviter de me faire davantage de mal. Oui, je veux éviter de renouveler trop souvent cette intense piqûre au ventre, ce déchirement, cette envie brûlante, à couper le souffle, tout ce que j’ai ressenti en le voyant débarquer le matin avec une chemise noire superbement taillée, complètement ouverte sur un t-shirt blanc col en V…
Après la pause déjeuner, en ce chaud après-midi de printemps, cours de physique. J’essaie de suivre. Mais comment me concentrer sur ce qui se passe au tableau, sur les mots du prof, alors que, dès le début du cours, le bogoss a tombé sa chemise noire, laissant apparaître son torse magnifique enveloppé par le coton blanc, ce bout de coton offrant une vue plongeante sur son cou puissant, dénudant une belle portion de ses pecs à la peau mate ? Putain de bogoss !
J’ai toujours trouvé ça très sexy, un simple t-shirt blanc, car j’ai toujours pensé qu’on n’a rien inventé de plus simplement et redoutablement sexy à mettre sur le torse d’un bogoss.
Va savoir pourquoi, ce simple bout de coton blanc me fait tant d’effet.
Peut-être que le t-shirt blanc me renvoie à un terriblement sexy Top Gun/Tom Cruise, en t-shirt blanc, jean et blouson en cuir, à cheval de sa moto, ou bien en uniforme, d’où dépasse toujours un bout de t-shirt blanc.
Peut-être qu’il me renvoie à la scène du dispensaire, au début de « Pearl Harbor », scène dans laquelle on a le plaisir de mater une multitude de jeunes étalons, parmi lesquels Ben Affleck et Josh Harnett, les torses bien taillés enveloppés dans ce coton blanc et doux.
Le blanc, la couleur de la perfection, une perfection qui souligne par analogie la perfection plastique et le charme d’un bomec. Plutôt ajusté, carrément moulant, col rond, en V ou avec des échancrures vertigineuses, un t-shirt blanc, est toujours du meilleur effet.
Au final, le cours de physique se déroule sans que j’en écoute un traître mot. Mes courbatures sont de plus en plus vives. Plus l’après-midi avance, plus je trouve ma chaise inconfortable. Je n’ai qu’une envie, celle de rentrer chez moi, de m’allonger sur le lit, et d’attendre que ça passe.
A contrario, je trouve Jérém très en forme. Je le regarde faire le con avec d’autres camarades au fond de la classe. Son sourire est magnifique, et il respire l’insouciance, le mec bien dans ses baskets.
Apparemment, lui n’a gardé aucune séquelle de nos ébats de la veille, ni physiquement, ni dans la tête.
C’est facile pour lui, il a le beau rôle. Lui c’est l’actif, il s’est vidé les couilles, c’est tout. Il peut se dire qu’il baise un mec par curiosité, pour d’amuser, il reste quand même dans son rôle de mec, il peut se dire qu’il n’est pas pd.
J’ai l’impression que ce qui se passe dans son studio lors des révisions, ça ne le marque pas plus que ça, comme si ce n’était qu’une baise parmi tant d’autres, une simple variante de son plaisir de mâle.
Presque, il baiserait avec moi, au lieu de se taper une nana, comme il choisirait une boisson plutôt qu’une autre. Tiens, aujourd’hui je troque le Coca pour du Fanta. Tiens, aujourd’hui je troque la chatte d’Anaïs pour le cul de Nico…
Mais pour moi, ce n’est pas du tout pareil. Jérém est le premier et seul mec avec qui j’ai couché, ce n’est pas un « aller voir ailleurs » par rapport aux nanas, d’autant plus que je n’ai jamais couché avec une nana et que coucher avec une nana ça ne me dit rien du tout.
C’est avec lui que j’ai envie de coucher, lui, et lui seulement.
Lorsque je repense à nos ébats, je repense à sa puissance sexuelle, à son rôle d’actif, à ma soumission, à mon rôle de passif. Je repense à ce « jeu de rôles » que Jérém a bâti à l’image de ses envies et qui est en train de façonner ma sexualité. Je deviens passif, complètement passif, et ça me fait peur.
Dès le jour où j’ai commencé à imaginer les relations physiques entre garçons, voilà que dans ma représentation mentale, être passif était être davantage pd qu’être actif.
Oui, c’est con, je sais. Le conditionnement des conneries qu’il m’est arrivé d’entendre au lycée, et un peu partout, a certainement joué un rôle dans cette « peur », dans cette « honte » d’être passif.
Je me souviens d’une « blague » d’un camarade de collège à propos des pd, c’était dans les vestiaires, après le cours de sport.
« Chacun prend son pied là où il peut… » il avait balancé, alors que la discussion tournait autour des pd, sous-entendant ainsi que tous les pd sont passifs, et qu’ils sont passifs parce qu’ils sont impuissants.
Une réflexion qui n’explique pas comment tous ces pd passifs pourraient être sexuellement satisfaits, si vraiment tous les pd étaient passifs et impuissants. Une réflexion qui, même si elle ne m’était pas directement destinée, m’a quand même profondément blessé.
Je me souviens aussi d’avoir lu quelque part, à l’âge de 15 ans, que dans certains pays la sodomie est un délit puni par la loi, une loi qui prévoit que le passif soit puni plus durement que l’actif, par la torture, ou même par une mort atroce. Et ce, pour le seul délit d’avoir eu envie de permettre à un mec actif de prendre son pied.
Voilà qui est particulièrement violent à lire, à imaginer, à concevoir lorsqu’on a 15 ans et que l’on commence à regarder les garçons, à se demander si on n’aurait pas envie de s’offrir passivement à ce bogoss qu’on voit tous les jours au lycée et qui hante nos branlettes.
En sortant du cours, les mots actif, passif, résonnent en moi comme une rythmique répétitive et assourdissante. En marchant vers la maison, je me demande ce qui se serait passé si, au lieu de tomber d’entrée sur un « Jérém », j’étais tombé sur un mec passif.
Est-ce que si le mec m’avait proposé de me sucer plutôt que m’imposer de le sucer, s’il avait voulu que je le prenne au lieu de me prendre, comme une évidence, est-ce que ma sexualité aurait été autrement aiguillée ?
On ne choisit pas d’être gay. Mais est-ce que pour autant, nos rôles au lit sont prédéfinis, innés, ou bien ce sont les évènements et les rencontres qui façonnent nos pratiques, nos envies ? Et, quelle que soit la réponse à cette question, est ce que le rôle, actif ou passif, est figé à vie ? Quand on s’assume, quand on aime, actif et passif ne sont plus que des nuances d’un seul plaisir, le plaisir de se faire plaisir entre garçons.
Ce soir-là, sa chemise est toujours avec moi, dans le lit. Il ne me l’a pas réclamée, je fais mine de l’oublier. J’adore l’idée d’avoir chez moi un de ses vêtements, et à fortiori car il a été porté par le bobrun, qu’il n’a pas été lavé depuis, et qu’il est encore imprégné d’un mélange de son parfum et de l’odeur de sa peau. Et si le premier a tendance à disparaître, ses petites odeurs de jeune mâle persistent, des petites odeurs qui me font littéralement tourner la tête.
Le week-end arrive, le samedi et le dimanche s’écoulent sans relief, chargés d’ennui et d’attente de le revoir.
Lundi 14 mai 2001.
Le lundi matin je me réveille plus en forme, avec une trique d’enfer, et je me branle pendant que le réveil sonne.
Je retrouve le beau Jérém en cours, toujours aussi craquant, le torse moulé dans un t-shirt violet, chaînette rigoureusement posée à l’extérieur, bien en vue. Je passe toute la journée à me demander si le bogoss aurait envie de se laisser sucer après les cours.
En vain.
C’est n’est que le lendemain, mardi, que Jérémie m’annonce enfin, avec un petit sourire coquin aux lèvres, qu’il a envie de « réviser » après les cours.
A 18 heures, me voilà à nouveau à genoux devant son corps musclé, son torse nu, son jeans et son boxer descendus à mi-jambe.
Mes lèvres autour de son manche, ma langue s’affaire sur son gland gonflé à bloc. Jérém semble prendre son plaisir à fond, je le sens respirer et déglutir bruyamment sa salive, tout tendu vers le plaisir, comme dans un état second. Je suis heureux.
Définitivement, le mec semble avoir relevé qu’il existe une touche de mon anatomie qui a le pouvoir de rendre ma fellation encore plus magique. Et voilà qu’il parcourt le coton de mon t-shirt à la recherche de mes tétons, qu’il commence à les agacer diaboliquement, alternant caresses légères et pincements plus appuyés.
Mon excitation monte et fatalement l’allure de ma fellation change. Ça doit bien lui plaire car, à un moment, il se lance dans un truc encore plus inattendu, il fait glisser sa main dans le col de mon t-shirt. Le contact direct de ses doigts avec ma peau est une sensation délirante, il provoque en moi une excitation violente, un frisson qui me fait sursauter.
Je le suce de plus en plus avidement et très vite, je sens son orgasme approcher. J’attends avec impatience l’arrivée de bonnes giclées de son nectar de mec dans ma bouche.
Mais Jérém en a décidé autrement. Il sort précipitamment sa main de mon t-shirt, ainsi que sa queue de ma bouche, il attrape le haut de mon t-shirt, m’obligeant ainsi à l’enlever, il se branle à peine et il crache plusieurs jets de semence chaude dans le creux de mon cou. Ses giclées frappent violemment ma peau, éclaboussent mon menton, mon visage, mon cou, mon torse. Décidément, ce mec a des idées claires et variées en matière de baise.
Dès que les jets se terminent, le bel étalon présente sa queue à mes lèvres. Sans me faire prier davantage, j’enroule ma langue autour de son gland et j’astique son bel engin avec bonheur, trop heureux de retrouver un peu de son goût de mec.
Puis, le bogoss remonte son froc et sort fumer sur la terrasse. Je me relève, je m’assois sur le lit et je le regarde torse nu, baignant dans la lumière du soleil.
Je ne sais pas si ce n’est qu’une impression, si l’echo de ses coups de reins, si le goût de son jus dans ma bouche faussent mon ressenti, comme sous l’effet d’une drogue puissante, mais chaque fois, après l’amour, j’ai l’impression que le regarder torse nu me fait deux fois plus d’effet, et que l’émotion que je ressens en m’enivrant de sa présence m’émeut presque aux larmes. Je le regarde et j’ai envie d’aller le rejoindre, de le serrer dans mes bras.
J’en ai très envie mais je n’ose pas. Je sens que si je tentais ça, surtout en terrasse, il me jetterait comme une merde.
Le bogoss écrase son mégot, il rentre dans la pièce et, sans me lancer le moindre regard, il se dirige vers la salle de bain.
« Viens… » je l’entends me lancer juste avant de disparaître de ma vue en changeant de pièce.
Soudain, mon cœur s’emballe, il redouble de pulsations. Je ne sais pas ce qu’il veut, je sais seulement qu’il le veut, qu’il en veut encore. Et c’est magique.
En un éclair, j’ôte mes chaussures, mon pantalon, je garde juste mon boxer et je le rejoins dans la salle de bain. Le bogoss est déjà complètement à poil, la queue tendue, tout simplement magnifique.
« Viens-là…» fait-il sèchement, en m’attrapant fermement par le bras et en m’obligent à me positionner entre le lavabo et lui, face au miroir.
Et là, dans le reflet de la glace, je vois mon bel étalon. Il se tient peut-être 20 centimètres derrière moi, pourtant son corps dépasse du mien aussi bien en hauteur, en gabarit, en puissance, en teint mat, en perfection plastique.
Le reflet de son regard rencontre le mien. Et dans ses yeux bruns il me semble deviner une nouvelle bonne envie de jeune mâle en rut.
Un instant plus tard, ses mains enserrent mes hanches, la prise est ferme, puissante, elles m’attirent à lui subitement. Son bassin se colle à mon bassin, sa queue raide et bouillante se cale dans ma raie encore cachée sous la fine couche de coton de mon boxer. Dans ma tête c’est le black-out, mes paupières retombent, mes yeux se ferment.
A cet instant précis, la vue se retrouve forcée d’abdiquer face à la puissance des sensations que d’autres sens se chargent désormais de m’apporter.
Le toucher, en premier : son torse se colle à mon dos, l’épouse sur tout son développement, sa peau est incroyablement douce et plus chaude que la mienne, son souffle chatouille mon oreille, sa barbe frotte contre mon cou, et une puissante sensation de bien-être irradie instantanément dans tout mon corps.
Le bobrun se colle contre moi, m’attire à lui, me fait sentir à lui. Je suis vraiment fait pour ça. Puissante sensation, que l’étreinte d’un méga bogoss.
L’odorat : son parfum m’étourdit, mais aussi l’odeur complexe de sa salle de bain, un mix de gel douche, de lessive, avec quelques bonnes petites odeurs de vestiaires après le sport.
L’ouïe : « Ouvre les yeux, et regarde-toi dans le miroir… » je l’entends lâcher, m’imposer, sur un ton qui fait vibrer en moi quantité de cordes sensibles.
Débordé par toutes ces sensations, j’ai du mal à réagir, je suis comme dans un état d’hypnose, je ne suis plus maître de moi-même. A cet instant précis, il pourrait faire de moi ce qu’il veut, je ne pourrais rien lui refuser, vraiment rien. Ce mec a tous les pouvoirs sur moi. C’est une grisante sensation, qui me donne le vertige.
« Ouvre les yeux ! » il insiste, sur un ton de plus en plus directif, tandis que ses mains resserrent encore un peu plus leur prise sur mes hanches, m’attirent encore plus fermement à lui.
Je m’exécute. Et l’image qui se présente à mes yeux dans le miroir, est celle de son corps musclé dominant complètement le mien, de ses lèvres collées à mon oreille, de son regard lubrique, dégageant une sensualité dense, brûlante. Plus que jamais, je me sens une petite chose fragile en proie au bien vouloir d’un mâle alpha.
Ses mains quittent mes hanches et attrapent mon boxer, le descendent d’un geste rapide et déterminé. Jérém va me baiser. J’ai le cœur en fibrillation, j’ai l’impression que je vais définitivement perdre pied.
Mes mollets et mes pieds s’affairent à se débarrasser du petit bout de tissu qui n’a plus d’utilité dans l’immédiat. Ses mains chaudes saisissent mes fesses d’un geste ferme, assuré. Ça y est, je perds pied…
Le bogoss se tient derrière moi, il se branle tout en me regardant dans le miroir. C’est beau à voir, un bogoss avec la main sur sa queue. Mais putain, après qu’il m’ait chauffé de la sorte, je suis impatient de l’avoir en moi !
« Vas-y, dis-moi de quoi t’as envie… ».
« J’ai envie de toi…» je lâche, au bout de mon désir, fou d’envie.
« Tu veux ma queue bien profond ? » il insiste.
« Ah, oui… tu me fais de ces trucs… ta queue me rend fou… vas-y, fais toi plaisir… mon cul est à toi… » je lui balance, comme ivre mort.
« Ça te plaît quand je te baise, hein, espèce de petite salope…» il enchaîne.
« Oh que oui, tu fais ça comme un Dieu…» je le seconde, sans me faire prier.
« Je vais te démonter ton cul de salope…».
« L’autre jour tu as déjà bien commencé…» j’ai envie de le chauffer encore davantage « j’ai eu l’impression d’avoir ta queue en moi pendant toute la semaine…».
« Et tu vas la sentir encore, t’inquiète… ».
Ses deux mains saisissent à nouveau mes globes pour les écarter. Son gland se balade dans ma raie, passe et repasse sur mon trou, me faisant languir, me faisant gémir de plaisir. Je n’en peux plus.
« Tais-toi, salope, il y a des voisins ! » il m’intime.
« Jérém, prends-moi, j’en ai trop envie…» je le supplie.
« Tu l’aimes, ma queue… » il continue.
« Je l’adore, elle me fait trop jouir… tu me fais jouir comme jamais j’ai joui…».
« Evidemment, je t’ai dépucelé… » fait-il, narquois.
Un instant plus tard, le bobrun presse son gland sur ma rondelle, il force avec son bassin. Je suis coincé entre le meuble du lavabo et sa queue dure comme l’acier, je n’ai pas d’échappatoire. Sollicitées par la pression grandissante de son gland, mes chairs s’écartent sans presque opposer de résistance. Sa main se pose lourdement au milieu de mon dos, l’obligeant à s’incliner davantage.
Le bogoss est désormais complètement en moi. Quant à moi, je me sens complètement rempli, complètement possédé par son sexe. Lorsqu’il est en moi, je suis très heureux d’être homo, heureux d’être passif, heureux de pouvoir jouir de cette façon si puissante. Quand il est en moi, je me dis que je suis vraiment fait pour ça.
Cette petite attente avant qu’il ne se déchaîne en moi, c’est une sensation indescriptible qui me permet de savourer d’avance le bonheur sensuel qui m’attend.
Dans un instant, il va commencer à me limer, et cette position devant le miroir va me permettre de voir le bogoss prendre son pied.
Dans cette position je vais également me voir, je vais me retrouver confronté à moi-même, à mon plaisir, à ma soumission, je vais devoir assumer mon propre regard, et ça m’inquiète un peu. Je ressemble à quoi lorsque je suis débordé par le plaisir de me faire tringler par ce superbe mâle ?
Ça y est, le bogoss commence à me pilonner, tout en enserrant fermement mes hanches pour donner plus d’élan à ses coups de reins.
Son reflet dans le miroir me rend dingue. Plié sur le lavabo, j’arrive quand même à capter une image presque complète de son torse, de ses coups de reins, des mouvements de sa petite chaînette de mec, des vagues de plaisir qui se succèdent sur son visage.
Je suis tellement débordé par l’excitation, submergé par le bonheur de cette queue coulissant vigoureusement en moi, que mes paupières retombent à nouveau.
« Ouvre les yeux, putain… regarde-toi en train de te faire baiser… » il m’intime.
Je me regarde dans le miroir, le torse incliné, les fesses bien offertes aux assauts, aux envies de Jérém, le seul mâle d’entre nous deux.
J’avais eu peur de ne pas supporter mon image dans le miroir, l’image d’un mec soumis, s’offrant sans pudeur et sans limites à un jeune mâle dominant. Il n’en est rien. Au contraire, tout est enfin clair dans ma tête.
Actif, passif, ce ne sont que des mots, il n’y a que le plaisir qui compte. Non, on ne prend pas son pied là où l’on peut, on le prend là où l’on aime le prendre.
Je suis si excité, si débordé par la puissance de sa saillie, je perds toute raison, toute notion de temps, d’espace, je ne suis plus qu’une torche embrasée de plaisir. Je me sens partir, j’ai l’impression que je vais disjoncter.
Son bassin est de plus en plus déchaîné, son torse ondule frénétiquement, sa chaînette de mec sautille dans toutes les directions, ses cuisses claquent très fort contre mes fesses, ses couilles frappent violemment mon entrecuisse, sa queue lime rageusement les parois de mon trou chauffé à blanc, son gland cogne de plus en plus loin en moi.
Puis, tout d’un coup, ses assauts ralentissent, s’espacent.
« Je viens…je vais te remplir le cul… » je l’entends souffler, au bord du précipice de l’orgasme.
« Vas-y, remplis-moi de ton jus de mec… » j’arrive à lui répondre, alors que je jouis à mon tour.
Dans le reflet du miroir, tout son corps, tous ses muscles frémissent, sa bouche laisse échapper un râle puissant, tout juste étouffé. Dans le reflet du miroir, je vois son esprit s’évaporer, face à l’explosion éphémère mais totale de son plaisir.
Jérém s’effondre sur mon dos, épuisé, le souffle chaud et haletant sur mon cou, sur ma nuque, sa queue toujours raide en moi.
Je suis tellement bien là, rempli de lui, le corps écrasé par le poids et chauffé par la chaleur du sien. Je voudrais que ce contact ne cesse jamais, je voudrais me sentir rempli de lui chaque jour, chaque heure, chaque instant.
Mais déjà le reflet du miroir me montre un Jérém en train de se déboîter de moi, de passer un boxer et de sortir de la salle de bain.
« Tu peux prendre une douche… » il me lance, pendant qu’il passe la porte de la salle de bain.
Je passe sous l’eau sans me précipiter, je prends mon temps pour me sécher. Je prends également le temps de jeter un œil, et deux narines, dans la corbeille du linge « sale ». Petite escapade un brin décevante, car un seul t-shirt s’y trouve, et pas l’ombre d’un boxer. Je ne me prive pas pour autant du bonheur de bien sniffer les fibres imprégnées de son empreinte olfactive.
D’autant plus que je ne suis pas vraiment pressé de retourner dans le séjour car je sais que je vais y retrouver un mec pressé de me voir dégager. Et, franchement, je trouve ça triste, angoissant.
Lorsque je trouve enfin le courage de quitter la salle de bain, Jérém est allongé sur le lit, torse nu, une main glissée dans le jeans, attitude inconsciente de mec, l’autre main en train de zapper.
Le bogoss m’ignore. Je voudrais trouver les mots pour décrisper l’ambiance, pour créer une petite complicité. Mais, comme d’hab, rien ne me vient. Le silence est pesant, étouffant. Quel dommage de prendre autant son pied et de se sentir si mal à l’aise juste après.
Une fois rhabillé, il ne me reste qu’à dégager le plancher.
« Salut… » je lui lance.
« Ouais… » il me répond, sans quitter l’écran des yeux.
Qu’est-ce qu’il est beau, putain, mais qu’est-ce qu’il est dur avec moi. Son attitude augmente encore mon malaise, ma frustration, ma déception, mon sentiment de blessure.
Après m’être donné si entièrement à lui, après avoir secondé toutes ses envies, après lui avoir montré mes fantasmes, lui avoir avoué à quel point il me fait de l’effet, après m’être mis à nu devant lui, dans tous les sens du mot, non, je ne peux pas me satisfaire d’un « ouais… » !
Je n’arrive pas à me décider à partir, mes jambes refusent de bouger. J’ai besoin d’un simple regard, un regard qui assume le plaisir qu’on s’est offert l’un l’autre, un regard qui confirme mon ressenti, à savoir qu’un truc aussi bon ne doit pas nous faire culpabiliser, et ne peut pas nous éloigner juste après. J’ai juste besoin d’un regard qui me fasse sentir un peu plus que son jouet sexuel…
« Tu vas rester planté là ? » je l’entends me narguer.
« Non, je vais y aller… à demain…».
« Bye…» fait-il, avec indifférence.
La porte refermée derrière mon dos, je me retrouve dans le petit couloir sombre.
C’est bizarre comme ce couloir n’a pas du tout la même allure à mon départ qu’à mon arrivée. Une heure plus tôt, il annonçait des retrouvailles fougueuses et des plaisirs intenses. Le voilà désormais transformé en lugubre présage d’une soirée seul dans ma chambre, en pensant avec tristesse à l’attitude froide et méprisante de Jérém après le sexe.
Commentaires
ZurilHoros
21/06/2020 08:54
Le même que le précédent mais à la tout fin, il y a quelque chose. On sent que Nico espère plus et aussi que Jérémie peut s’exprimer autrement qu’en insultant. Enfin… ca ne va pas loin. A le comprendre, il y a l’idée, que les deux prennent leur pied et que la balle est au centre. Il n’a pas tort d’ailleurs. Nico l’entend il de cette oreille? Il faut être sacrément balaise pour assumer être un vide couille et RIEN d’autre. Il y en a, mais ça ne court pas les rues.
Laisser un commentaire