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JN01017 Souvenir de Jérém (anniversaire chez Thomas)

(Décembre 2000 : moins de six mois avant « première révision »).

Souvenir d’un soir d’hiver de l’année de terminale, lors d’une fête d’anniversaire chez Thomas, un camarade de lycée.

Souvenir précis du tube « Music » de Madonna qui résonne dans la chaîne hi-fi. Souvenir de Jérém, une énième bière à la main, la cigarette au bec, qui s’approche de moi et vient me parler, l’une des rares fois depuis le début du lycée.

« Tu t’amuses ? » il me lance.

« Oui, ça va… » je réponds, intimidé par sa proximité et mal à l’aise vis-à-vis de son alcoolémie avancée.

Car le bogoss est torché grave. Je le vois à sa façon de se tenir, titubante. Je le sens à son haleine alcoolisée (odeur qui ne m’est pas désagréable en soi, tout comme l’odeur de la cigarette, faisant émerger en moi une très forte envie de goûter ces saveurs directement à ses lèvres). Je le perçois au son de sa voix, comme éraillée, laissant deviner un état de conscience altérée où certaines inhibitions de langage sont prêtes à sauter. J’ai un peu peur de ce qu’il pourrait me sortir dans cet état d’alcoolémie.

« Tu mates qui ce soir ? » il me balance à brûle pourpoint.

« Comment ça ? » je fais l’innocent, alors je me fais chier depuis le début de la soirée et que mon activité principale a été de mater les deux bogoss de la soirée, à savoir, Jérém lui-même, et son pote Thomas.

« Je t’ai vu…tu mates Thomas… ».

Putain, il l’a remarqué ! C’est que je ne suis pas assez discret, et que ça se voit…

« Arrête de raconter n’importe quoi, t’as trop bu» je tente de me défendre, alors que j’ai envie de lui dire que des deux, c’est lui que j’ai maté le plus, et de loin.

« Tu le kiffes ? » il insiste, l’alcool pas vraiment méchant mais quand même bien relou.

Je me tais, en espérant qu’il arrête ses conneries. Mais le bogoss persiste :

« T’as vu comment il est gaulé ? Regarde ses bras, ses épaules, ses pecs. Il est mignon, n’est-ce pas ? Je veux dire…toi tu dois le trouver mignon…enfin… je sais que les filles le trouvent mignon… ».

Son délire me met super mal à l’aise. Pourtant, je trouve quelque chose de profondément touchant dans le fait de déceler comme une sorte de jalousie vis-à-vis du physique d’un autre gars, un petit complexe chez un mec d’habitude si sûr de lui.

C’est le genre de petit miracle qui se produit parfois lors de soirées bien alcoolisées. Au fil des heures, certaines barrières finissent par tomber, les langues se délient. Et il arrive ainsi que l’aveu d’une petite faiblesse, vienne rendre un charme comme le sien un peu plus humain.

Et lorsqu’on a la chance d’assister à cela, de voir et d’entendre un p’tit con qui doute, lorsque la sexytude et la fragilité se mélangent, là c’est comme la nitro et la glycérine qui se rencontrent : à un moment, ça fait boom ! Et là, au-delà de mon malaise, ça fait grave boom, dans ma tête, dans ma poitrine. Boooooom !

Je ne sais plus où j’habite, j’ai envie de le câliner, de lui donner du plaisir, encore le câliner, et encore lui donner du plaisir, je ne saurais même pas par où commencer.

Enfin, si, j’ai envie de commencer par le rassurer.

Oui, Thomas est peut-être un brin plus musclé que toi. Mais toi, toi tu as un physique de dingue, aux proportions parfaites, une gueule d’enfer et un charme de fou, ce regard brun et sexy que lui il n’a pas ! Bien sûr, Thomas est attirant. Mais toi, il n’y a pas de mots pour te décrire. Toi, tu es juste aveuglant, tu es bien plus charmant et charismatique que lui. La preuve en est que c’est toi le mec le plus populaire du lycée.

Thomas n’est qu’une « façon » de m’aider à arriver au bout d’une soirée morose, d’occuper mon regard lorsque tu n’es pas dans mon champ de vision. Mais toi, Jérém, tu es la plus belle « chose » que je n’ai jamais vue.

Voilà ce que je voudrais savoir te dire, tout simplement, à la fin de ta tirade alcoolisée : «tu es juste le mec le plus canon que je connaisse ! ».

Ce sont les mots qui me viendront, comme une évidence, un peu plus tard dans la soirée, chez moi ! Question timing, je n’ai jamais été bon.

Et alors que je ne sais pas comment réagir à ses mots, le bobrun revient à la charge.

« Entre moi et Thomas… » je l’entends bafouiller « si tu étais une meuf… je veux dire… ».

« Mais je ne suis pas une meuf… » je me défends, sans bien savoir où il veut en venir.

Le bogoss marque une pause, il respire profondément, ses pensées semblent tenter de se dégager des vapeurs qui embrouillent et libèrent son esprit, tout à la fois.

« Mais si t’étais une meuf… » il insiste, avec le débit de parole lent d’un mec qui décuve: « entre lui et… moi… ».

Je ne sais toujours pas où il veut en venir. Ou, plutôt, je ne veux pas le savoir. Je suis grave mal à l’aise.

J’évite de le regarder, mais je sens sa présence à travers l’odeur de la fumée qu’il expire, je sens son regard sur moi, perçant, désinhibé.

Le bogoss alcoolisé ne lâche pas l’affaire.

« Je te cause… » il revient à la charge, tout en claquant la paume de sa main sur mon épaule.

« Quoi ? » je réagis, feignant d’être agacé, alors que ce petit contact, même amorti par mon pull, me fait un effet de dingue.

« Entre moi et Thomas » il reprend, avant d’assener le coup de massue : « … tu sucerais qui ? ».

Ses mots claquent dans ma tête comme un coup de fusil. Je réalise tout juste ce que je viens d’entendre. J’ai chaud, j’ai envie de partir loin, très loin. Dans ma tête, la réponse est claire, pourtant inavouable.

« T’as déjà vu une queue ? » il me balance, sans se gêner.

Heureusement, l’air de « Joyeux anniversaire » retentit dans le grand salon, un gâteau apparaît, me tirant de cette situation troublante.

Ce petit échange avec le beau brun m’a bien secoué, j’en tremble, j’ai les jambes en coton, j’étouffe, j’ai la tête qui tourne. Je ne tarde pas à rentrer chez moi.

Dans mon lit, je me branle en regrettant de ne pas avoir su trouver le bon mot, pour ne pas avoir su flatter son ego de mâle, pour ne pas avoir su livrer tout simplement mon ressenti, cette attirance qui me ravage depuis si longtemps. Je me branle pour faire taire la frustration que je ressens face à mon incapacité à saisir sa provoc’ et à lui dire clairement que, bien évidemment, c’est lui que je voudrais sucer. C’est ce qu’il voulait entendre. Si j’avais été honnête avec lui, il aurait peut-être osé franchir le pas. Qui sait, après tout, peut-être que Jérém est le genre de mec qui après trois bières n’est plus si hétéro pur et dur que ça.

Mais dès que je jouis, une grande partie de mon trouble disparaît. Dans mon esprit, ces quelques mots de Jérém (qui m’ont tant secoué sur le moment) sont à mettre à parts égales sur le compte de l’alcool et sur celui d’une moquerie de mauvais goût. Je me dis qu’il avait bu et qu’il voulait juste se payer ma tête.

Qui sait ce qui se serait passé si je lui avais effectivement dit que j’avais envie de le sucer. Peut-être qu’il l’aurait mal pris, ou qu’il l’aurait balancé aux autres camarades.

Peut-être, peut-être pas. Mais à quoi il joue, ce p’tit con ?

P’tit con, certes, mais p’tit con tellement sexy !

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L’histoire de Jérém&Nico rentre dans sa phase finale.

Jérém&Nico est une belle aventure qui aura duré près de 10 ans et qui n’aurait pas été possible sans vous tous.

Et pour cela, un grand

Fabien

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