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JN0320 Les voies du rugby sont impénétrables.

Jeudi 27 février 2003.

C’est ce jour-là, alors que je suis au plus mal, que je reçois le coup de fil de Thibault. Le jeune pompier m’annonce que le Stade Toulousain va se déplacer à Bordeaux pour un match de championnat le samedi suivant, c’est-à-dire deux jours plus tard. Il m’explique qu’ils ont prévu de rester à Bordeaux le soir et de ne repartir que le dimanche matin. Il me propose d’entamer le début de troisième mi-temps avec ses potes, puis de venir me rejoindre vers 21 heures pour dîner.

Ça tombe bien, ce week-end Ruben a prévu d’aller voir sa famille. Je n’ai pas envie de l’accompagner, même si cela a l’air de bien le décevoir. Mais je n’ai pas non plus envie de le passer seul avec la pub et la vie sexuelle de Jérém qui me hantent à chaque bout de chemin. J’aurais pu passer le week-end chez mes parents, mais j’ai prévu d’y aller le prochain pour l’anniversaire de Papa.

Alors, l’idée de voir Thibault me met du baume au cœur. Et j’accepte avec plaisir.

Samedi 1er mars 2003.

Le match Stade Toulousain-Bordeaux/Begles était télévisé. Les Haut-Garonnais se sont battus comme des lions et ont eu raison des Girondins. Thibault est vraiment très beau dans son maillot blanc et noir. La match Stade Français-Castres Olympique se jouait dans le sud. Il ne passait pas à la télé, mais j’ai appris par la radio qu’il avait été remporté par les Parisiens.

Je retrouve Thibault dans une brasserie du centre-ville. Chemise, costard, cravate, chaussures de ville, brushing soigné, le demi de mêlée est vraiment très élégant, et tout en beauté. Définitivement, le petit brillant à l’oreille ajoute un je-ne-sais-quoi de furieusement sexy à sa personne, le rendant définitivement craquant.

  • Eh, beh, tu es très beau ! je ne peux m’empêcher de lui lancer.
  • Merci. C’est la ténue règlementaire de l’équipe pour l’après match.
  • Ils ont bien choisie…

Je me retiens de justesse d’ajouter que sur un physique comme le sien, même un sac de patates ressemblerait à de la haute couture. Et que la petite traînée de parfum de mec qui flotte autour de lui titille mes narines et vrille mes neurones.

Le jeune pompier sourit, avant d’ajouter :

  • Mais toi non plus t’es pas mal du tout !

C’est vrai qu’avec ma chemise grise et mon jeans pas trop mal coupés, je me sens plutôt bien dans mes baskets. Ruben m’a dit et répété qu’il me trouve beau dans cette tenue. Une fois il m’a même sucé dans cette tenue. Et le compliment de Thibault finit de me convaincre que je suis à mon avantage dans ces fringues.

  • Si tu permets, je me mets à l’aise, il poursuit.
  • Je t’en prie…

Le beau rugbyman ôte sa veste, défait sa cravate, ouvre deux boutons de sa belle chemise bleue, laissant ainsi apparaître quelques petits poils, ainsi qu’un soupçon de la naissance de ses pecs. C’est terriblement sexy.

La compagnie de Thibault est des plus agréables. J’aime l’amitié qui s’est créée entre nous depuis deux ans, j’aime notre complicité. J’aime le fait de me sentir à l’aise pour parler de (presque) tout avec lui. J’aime sa façon de vivre sa vie, bien que si atypique. J’aime sa façon d’assumer son enfant, un enfant qui est arrivé sans vraiment être prévu, mais certainement pas sans être aimé. Car ce petit garçon qui va bientôt avoir un an est à l’évidence le plus grand bonheur de sa vie.

  • Et alors, toujours bien avec Paul ? je le questionne après qu’il m’a longuement parlé de Lucas.

« Oui, toujours. Le seul problème, c’est que nous ne nous voyons pas souvent. Une ou deux fois par mois, tout au plus.

  • Ah, zut…
  • Et depuis le début de l’année, c’est encore plus compliqué. Ça tombe toujours mal. Un coup c’est lui qui ne peut pas, un coup c’est moi. Ça fait plus d’un mois que je ne l’ai pas vu.
  • C’est difficile de former un couple avec ce genre d’obstacles… je réfléchis à haute voix.
  • Je ne sais pas si nous sommes vraiment un couple. Je sais qu’il m’aime beaucoup et qu’il ferait tout pour moi. Tout comme je ferai n’importe quoi pour lui. Mais il ne m’a jamais rien promis et il m’a toujours laissé toute la liberté de vivre ma vie comme je le sens.
  • Et tu n’as pas envie d’autre chose ?
  • Comme une vraie vie de couple ?
  • Oui, par exemple…
  • Pour l’instant, ça me va. Je prends comme ça vient, je profite des bons moments. Je ne veux pas lui mettre la pression.

Je suis touché par sa façon d’aimer, sans jamais regretter de ne pas pouvoir vivre cela en pleine lumière. Par sa façon d’accepter les choses, sans jamais se plaindre, sans jamais proférer un seul mot amer. Par son côté lumineux, positif, cette philosophie qui est la sienne, « l’important ce n’est pas ce qu’on fait de vous, mais ce que vous faites de ce qu’on fait de vous », ou encore « il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions ».

J’aime son côté bien masculin, j’aime sa droiture. Et j’adore sa profonde gentillesse et sa douceur exquise. Le tout parsemé par une certaine fragilité qui le rend émouvant au possible.

Quand je le regarde, j’ai à la fois envie d’être rassuré par ses bras virils et très envie de le prendre dans les miens pour le rassurer à mon tour. Définitivement, ce gars est un véritable puits à câlins. Je sais à quel point il est bon amant, fringant et doux, viril et tendre. Et je me dis qu’en amour, il doit être adorable au possible.

  • Et toi, Nico, tu en es où avec Jé ? il finit par me questionner.
  • Je n’ai pas de ses nouvelles depuis près de trois mois.
  • Oh, merde ! Il ne t’a même pas appelé pour te souhaiter la bonne année ?
  • Non… enfin, je ne sais pas…
  • Comment, ça, tu ne sais pas ?
  • Le premier janvier, il a essayé de m’appeler dans la nuit. J’avais éteint le portable pour ne pas être dérangé par les messages de vœux. Je n’ai vu son appel en absence que le lendemain. J’ai essayé de le rappeler plusieurs fois, mais il ne m’a jamais répondu. Je lui ai envoyé des messages, et il a fini par me répondre que ce coup de fil était une erreur.
  • Comment, ça, « une erreur » ?
  • Je ne sais pas. Je ne sais pas s’il voulait dire que l’erreur c’était le fait de m’avoir appelé à la place de quelqu’un d’autre, ou bien si c’est le fait de m’appeler tout court qui était une erreur. Au fait, il t’a appelé pour la bonne année ?
  • C’est moi qui l’ai appelé. Mais il était pressé, et nous avons peu discuté. On s’est dit qu’on se rappellerait plus tard, mais nous ne l’avons pas fait.
  • Il ne t’a pas parlé de moi…
  • Non. Je voulais lui demander de tes nouvelles, mais je n’ai pas eu le temps.
  • Je lui ai envoyé une lettre.
  • Quand, ça ?
  • Il y a un mois et demi environ.
  • Et il ne t’a pas répondu…
  • Non… et il ne me répondra pas. Je crois que ce coup-ci, il a vraiment tourné la page.
  • J’ai du mal à croire ça.
  • T’as vu cette histoire avec cette nana de la télé ? je le questionne.
  • J’ai vu, oui. Mais à ta place je ne m’inquiéterais pas pour ce genre de sottises. Ça, ce n’est que du marketing, Nico. Les dirigeants se servent de la popularité des joueurs et de la presse people pour essayer d’intéresser un nouveau public au rugby. Et au Stade Français ils sont champions en la matière. C’est eux qui ont inventé le calendrier des joueurs à poil !
  • Quoi qu’il en soit, la dernière fois il m’a bien fait comprendre que je ne lui suffisais pas…
  • Je trouve qu’il a été injuste avec toi. Quand il a eu son accident de voiture à Paris, tu as pris les choses en main, et tu lui as évité bien des problèmes. Tu as bien agi, tu as agi comme un homme l’aurait fait. Et tu l’as impressionné. Il m’en avait même parlé.

Je regrette de ne pas avoir pensé à lui rappeler cet épisode lorsqu’il m’a balancé que je n’étais qu’un gamin. Je regrette de ne pas avoir su lui rappeler ça et sa gratitude de l’avoir sorti de la merde.

  • Il a l’air d’avoir oublié cet épisode…
  • Malheureusement, je n’ai pas de solution à te proposer, Nico. Désormais Jérém a pris son envol, et mon avis n’est plus aussi important pour lui qu’il a pu l’être auparavant. Bien sûr que j’aimerais vous voir ensemble et heureux que séparés et malheureux. Bien sûr que ça me démange de l’appeler et de lui dire qu’il me semble qu’il fait une connerie monumentale en te laissant tomber. Mais s’il ne vient pas me solliciter mon avis, il continue, j’estime que je n’ai pas le droit de le lui donner. Jérém a le droit de faire ses propres choix. Je n’ai pas à les juger, à décider s’ils sont bons ou pas. Je pense qu’il a besoin de vivre sa vie, de faire des erreurs.
  • Tu as certainement raison…
  • Et Ruben dans tout ça ? Tu le vois toujours ? il enchaîne.
  • Oui, toujours.
  • Et comment ça se passe ?
  • Je suis bien avec lui, mais je ne sais pas bien où notre histoire nous mène.
  • Fais comme moi, prends le bon qu’il y a à prendre chaque jour.
  • J’essaie. Mais je n’arrête pas de penser à Jérém. Et quand j’y arrive, je tombe sur un match, sur cette putain de pub, ou sur cette histoire à la con dans les journaux…
  • Il est beau notre Jérém dans cette pub, hein ?
  • Il est plus que beau, il est fabuleusement beau ! Quand je le vois à moitié à poil dans cette pub avec Ulysse, je me dis qu’il est impossible qu’il ne se soit rien passé entre eux.
  • Je doute fort qu’il se passe quelque chose entre eux, le gars m’a l’air bien branché nanas.
  • Admettons. Mais ce qu’il ressent pour Ulysse est bien réel…
  • J’imagine qu’il faut vivre des expériences pour pouvoir faire ses choix et ne pas les regretter par la suite. Peut-être que justement de ces expériences il ressortira que le bon choix pour lui c’est toi. Moi, en tout cas, à sa place, je ne te laisserais pas filer !
  • T’es mignon, Thibault.

Nous buvons nos cafés et un petit silence s’installe entre nous. Par-dessus le bord des tasses, nos regards s’accrochent, s’aimantent. Je le trouve vraiment sexy à mourir. Et les deux petits verres de vin que j’ai bus un peu trop vite à l’apéro me donnent cette petite ivresse sur laquelle le désir glisse sans freins. Peut-être que je prends mes désirs pour des réalités, mais j’ai l’impression que dans le regard de Thibault une petite lueur sensuelle pétille également.

Je le trouve insupportablement désirable. J’ai très envie de lui ce soir. Ça fait un moment que je ressens une certaine attirance entre nous. A chaque fois que je le revois, j’ai l’impression que nous refusons de la voir. Mais jamais je n’ai ressenti cette attirance aussi intensément, aussi violemment que ce soir. J’ai envie de lui, mais les conséquences d’une aventure entre nous me font peur. Vis-à vis de Jérém, de Ruben, de Thibault lui-même, et probablement de Paul aussi.

  • Je dois y aller, sinon les gars vont se demander où je suis passé, m’annonce le beau demi de mêlée en reposant sa tasse sur la table.

La perspective de rentrer seul ce soir me paraît bien triste. L’idée de laisser partir Thibault me déchire les tripes.

  • Comme tu voudras… je finis par lâcher, la mort dans le cœur.

Je l’accompagne à l’arrêt du bus. Nous parlons de choses et d’autres, mais je n’ai pas le cœur à la discussion. J’ai une folle envie de lui dire de ne pas partir, de venir chez moi. Mais j’ai peur de sa réaction. Et si je me trompais quant à ses envies à mon égard ? Il est possible que si je lui propose de passer la nuit ensemble, il refuse. Il est possible que je puisse le décevoir. Il est possible que ça mette à mal notre amitié.

  • Ça m’a fait plaisir de te revoir, Nico.
  • A moi aussi, ça m’a fait plaisir.
  • Ça a été un peu court, mais on se rattrapera la prochaine fois. Passe me voir quand tu viens à Toulouse.
  • Je viendrai avec plaisir.
  • Tiens, il arrive, fait Thibault en voyant l’engin apparaître au loin dans la rue.

La rame avance vite. Dans une poignée de secondes elle sera là, et Thibault disparaîtra de ma vue, sa compagnie me fera défaut, et je m’ennuierai de lui.

Je ne peux me résoudre à être privé de sa présence qui me fait autant de bien. Je ne peux me résoudre à le laisser partir sans rien tenter pour le retenir.

  • Tu es vraiment obligé de retrouver tes potes ce soir ?
  • Euh… oui… pourquoi ?
  • Tu pourrais venir boire un verre chez moi, et dormir chez moi. Je peux te laisser mon lit, j’ai un sac de couchage pour moi, je m’empresse de préciser, devant la moue dubitative du beau pompier.

Le bus vient de s’arrêter pile devant nous. Les portes s’ouvrent et laissent sortir un peu de monde.

  • C’est très gentil, Nico, mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
  • Pourquoi ce ne serait pas une bonne idée ?
  • Parce que j’ai trop peur de ce qui pourrait se passer si je viens chez toi.

J’avais vu juste. Thibault a lui aussi envie de passer la nuit avec moi. Mais il a peur des conséquences, tout autant que moi.

  • Moi aussi, j’en ai peur, j’enchaîne, mais j’en ai très envie aussi !
  • Moi aussi j’en ai envie… mais je crois que nous ferions du mal à trop de monde.
  • Tu as certainement raison. Au fond, je pense la même chose.

Les portes du bus se ferment et l’engin reprend sa course.

  • Ah, crotte, il est reparti ! il s’exclame. Tant pis, je prendrai le prochain. Je ne veux pas causer encore des problèmes, il continue, tu comprends ? J’ai déjà foutu assez le bazar la dernière fois quand j’ai craqué avec Jé. Ça m’a presque couté l’amitié avec mon meilleur pote, et j’ai failli te perdre toi aussi. Avec Jérém, ça s’est un peu arrangé depuis. Mais s’il se passe quelque chose toi et moi et qu’il l’apprend, je vais le perdre définitivement. Et puis, tu as quelqu’un…
  • Ruben ne compte pas…
  • Et Jé ? Il compte, lui, non ?
  • Bien sûr qu’il compte. Il me manque tellement, si tu savais ! Mais je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il fait en ce moment, ni avec qui il est, ni si je le reverrai un jour.
  • Je suis certain que vous allez vous revoir.

Le bus suivant se pointe au loin et avance tout aussi vite que le précèdent.

  • Et puis, de toute façon, tu as quelqu’un aussi, je considère. Passe une bonne soirée, j’ajoute, en essayant de retenir mes larmes.

Des larmes qui sont le symptôme d’une tristesse dans laquelle se mélangent le manque de Jérém, qui est si loin, et la frustration de ne pas pouvoir retenir Thibault, qui est pourtant tout près de moi.

Le beau rugbyman me prend dans ses bras et me serre fort contre son torse solide. Je plonge mon visage dans son cou, il en fait de même. Ce contact physique et olfactif provoque d’intenses frissons en moi.

  • Eh, merde, j’ai vraiment pas envie de partir, je l’entends me glisser à l’oreille.
  • Alors, reste.

Le bus suivant arrive, mais il repart alors que Thibault et moi nous sommes déjà loin. Je suis très content qu’il ait accepté mon invitation à venir chez moi. J’ignore ce qui va se passer cette nuit. Je sais ce dont j’ai envie. Mais je ne veux pas forcer les choses. Car cette nuit j’ai avant tout besoin de la compagnie d’un pote, d’un garçon adorable et touchant comme Thibault.

Et pourtant, j’ai l’impression d’avoir déjà forcé les choses. Et je n’ai pas envie que Thibault pense que l’intensité de mon attirance pour lui dépasse l’intensité de mon amitié. Je sais qu’il a envie de passer cette nuit avec moi. Mais je sais aussi que si je n’avais pas proposé, lui il ne l’aurait pas fait. Parce que Thibault est un garçon qui sait mieux que moi contrôler ses désirs.

Pendant que le jeune papa et moi marchons en direction de mon studio, il commence à pleuvoir. D’abord quelques gouttes, puis carrément des cordes. Nous traversons la cour au sol rouge en courant. Après avoir cherché mes clés et les avoir faites tomber deux fois dans la précipitation, nous nous mettons enfin à l’abri dans mon petit studio. Nous sommes alors trempés. Thibault enlève sa veste dégoulinante. Sa chemise est trempée aussi. Le coton adhère à son torse massif, et c’est furieusement sexy.

Je fais un tour par la salle de bain pour me changer. Je cherche un t-shirt sec et une serviette pour Thibault. Lorsque je reviens dans mon séjour, le beau rugbyman commence à déboutonner sa chemise mouillée.

Je savoure cet instant, cet instant qui me prépare à une belle claque visuelle. Je savoure cet « l’instant d’avant ». Avant que cette belle chemise soit complètement ouverte, avant de me laisser aveugler par l’intense mâlitude de ce beau garçon. Chaque bouton ouvert me dévoile un peu plus de ce torse solide. Ce n’est pas la première fois que je le vois torse nu, mais à chaque fois je suis cueilli par la même intense émotion qui me vrille les tripes et embrase mes sens.

Les deux pans de la chemise sont désormais complètement séparés. Thibault fait pivoter lentement son torse dans un sens et dans l’autre, avance une épaule puis l’autre pour décoller le tissu mouillé de sa peau. C’est terriblement sensuel. La chemise finit par tomber et par dévoiler ce qu’elle était censée dissimuler. Dissimulation on ne peut plus délicieusement ratée, tant sa coupe épousait bien ce torse déjà lorsqu’elle était sèche, et a fortiori lorsque le tissu a été mouillé.

La vision de ce torse finement poilu, de cette peau sans seul tatouage, de ses pecs saillants, de ses beaux tétons, de ses abdos en bas-relief, de ses gros bras aux biceps rebondis, de son cou puissant – bref, de sa demi-nudité – me renvoient au plaisir que j’ai pris avec lui la dernière fois qu’il m’a fait l’amour à Campan, lorsqu’il s’était joint à Jérém et à moi pour une nuit magique. Ce souvenir fait grimper mon désir à des sommets insoutenables.

Le petit brillant à l’oreille lui va furieusement bien. Et la note intense de parfum de mec qui se dégage de sa peau et qui se mélange à l’humidité de sa peau finit de m’achever. J’ai envie de lui à en crever.

Le jeune papa s’essuie longuement les cheveux, me laissant tout aussi longuement admirer la beauté de son torse. Lorsqu’il passe le t-shirt que je lui ai ramené, je me dis que c’est dommage de cacher une plastique pareille. Encore que, en ayant pioché dans la précipitation un t-shirt blanc, involontaire malice, sa sexytude ne s’en trouve que décuplée. Ainsi, ce t-shirt qui est bien de deux tailles trop grandes pour moi, dans lequel je ne ressemble à rien, trouve sa véritable vocation en habillant les pecs, les épaules et les biceps du jeune rugbyman avec une précision redoutable. Ah putain, qu’est-ce qu’il est sexy !

Soudain, le beau pompier réalise qu’en rentrant, il a laissé des traces sur le sol. Et il amorce le mouvement pour se déchausser. Il est vraiment trop mignon. Mais il n’a pas à faire ça, non. Et là, sans vraiment réfléchir, dans un simple reflexe pour l’empêcher de se déchausser, je pose ma main juste en-dessous de la manchette tendue, pile sur l’arrondi de son biceps. Et lorsque je sens dans ma paume la douce chaleur et la puissante fermeté de sa peau, je ressens un puissant frisson d’excitation. Et de malaise. Je quitte instantanément le contact avec cette peau douce, tiède, avec ce muscle ferme, très ferme. Contact de bonheur que seul un mec sait offrir.

Contact bref, et pourtant piquant comme une brûlure, vif comme une décharge électrique, mais délicieux comme le désir. Un contact qui laisse longtemps son empreinte dans ma main et dans mon esprit, contact qui provoque un frisson que je ressens par toutes les fibres de mon corps.

Je croise son regard. Thibault semble amusé de voir à quel point ce simple contact m’a troublé. Il me sourit, et un petit bout de sa langue se glisse entre les dents, là, pendant il sourit. Je trouve ce petit détail à craquer, ça me rend fou. J’ai l’impression qu’il lit dans mes désirs comme dans un livre ouvert, je trouve ça à la fois excitant et gênant.

  • Tu veux boire quelque chose ? je lui demande, pour me sortir de ce malaise.

Mais le beau pompier ne répond pas, son regard a verrouillé le mien et le tient avec insistance. C’est la première fois qu’il me regarde de cette façon, la première fois que je ressens son désir aussi clairement, aussi intensément.

  • J’ai du jus de fruit, du café… je continue, de plus en plus perdu.

Mais le beau pompier ne m’écoute plus. Il avance vers moi, il passe ses gros bras autour de ma taille, tout en me glissant :

  • Viens-là, toi…

Et il m’embrasse. Ses lèvres se posent sur les miennes et mille frissons se déchaînent dans ma colonne vertébrale. J’ai terriblement envie de lui.

A cet instant, je pense à l’adorable Ruben, et je me sens nul de lui faire ça. Et je pense surtout à Jérém, malgré tout ce qui s’est passé. Et je ne peux empêcher d’être submergé par un immense malaise.

J’ai terriblement envie de continuer à embrasser Thibault. Et pourtant, j’ai un mouvement de recul instinctif.

  • Désolé… fait Thibault, l’air mortifié. Je n’aurais pas dû…

Et là, devant son malaise sincère, je sens en un instant mes réticences s’évaporer une à une, jusqu’à la dernière. Le contact avec ses lèvres me manque déjà. Et je ne peux pas laisser ce gars adorable penser qu’il vient de faire quelque chose de déplacé.

  • Si, tu aurais dû… je lui réponds, tout en l’embrassant à mon tour.

Nous nous embrassons, nous nous câlinons longuement. Thibault est un garçon très viril, et pourtant il dégage une douceur touchante. Le jeune papa est un véritable puits à câlins. Sa main se glisse dans mes cheveux, descend lentement vers les bas de la nuque. Ses caresses sont si douces qu’elles me donnent envie de pleurer. Par ce simple contact de sa main à cet endroit de ma peau, je suis comme sous hypnose, dans un état second, un état de bonheur pur et bouleversant. Ses baisers sont à la fois tendres et sensuels, ils m’apportent une sorte d’ivresse délicieuse. Je bande comme un fou. J’ai tellement envie de ce garçon !

Thibault me serre très fort contre lui et plonge son visage dans le creux de mon épaule. Je pose ma paume sur son cou, je le caresse doucement. Je l’entends pousser un long soupir. Je continue, tout en guettant les variations de sa respiration, les variations du bonheur que j’arrive à lui offrir avec de simples caresses. Le jeune pompier a l’air de vraiment apprécier, je trouve cela très émouvant.

Les deux fois que j’ai fait l’amour avec Thibault, je l’avais trouvé incroyablement doux et attentionné. Mais jamais sa tendresse à mon égard n’a été aussi débordante. Jamais ses câlins n’ont été aussi doux et fougueux à la fois. Et jamais je ne l’ai trouvé autant en demande d’affection.

  • Ça fait du bien ça… je l’entends me glisser à l’oreille.

Puis, quelques instants plus tard, le jeune pompier rompt ce contact délicieux. Nos regards se croisent à nouveau. Dans le sien, je vois les mêmes réticences tapies au fond de moi : la peur des conséquences, la peur des remords.

Cela ne dure qu’un instant, qui me paraît pourtant une éternité. Une éternité qui prend fin lorsque nous nous élançons l’un envers l’autre, pile au même instant, comme si on nous avait donné le top départ. Nous nous embrassons à nouveau. Finalement, nous tombons tacitement, physiquement d’accord sur le fait qu’il vaut encore mieux avoir des remords que des regrets.

Peu à peu, la douceur laisse place à la sensualité. Je sens ses mains se glisser dans mon dos, sous mon t-shirt. Je laisse les miennes se glisser sous son t-shirt, je laisse mes doigts effleurer et compter ses abdos.

Les baisers se font de plus en plus audacieux, les caresses de plus en plus érotiques.

Thibault recule d’un pas et attrape le bas de son t-shirt. Je vois se profiler une autre « instant d’avant », encore plus bouleversant que le précèdent. Car celui-ci, n’est pas seulement l’instant d’avant que sa bogossitude m’aveugle, que le parfum de sa peau m’assomme, que le désir s’embrase et échappe à mon contrôle. Cet instant, c’est « l’instant d’avant » de goûter à la virilité de Thibault, de me dévouer avec délice à lui donner le plaisir qu’il mérite.

Alors, cet « instant d’avant », j’ai envie de le faire durer. Aussi, je trouve le coton blanc tendu sur son torse rudement sexy. Je pose mes mains sur les siennes, je l’empêche d’ôter le t-shirt. Je le serre très fort contre moi. Je recommence à l’embrasser et je caresse ses pecs saillants par-dessus le coton. Quel bonheur exquis, que de le sentir frissonner ! Je presse mon bassin contre le sien, et nos queues raides se rencontrent, s’aimantent. Même au travers le quadruple tissu de nos pantalons et de nos boxers, je ressens la douce chaleur de sa virilité.

Ah putain ! Je réalise pleinement à cet instant à quel point le contact avec un corps solide, à la sexualité virile m’a manqué !

Je ne peux plus résister. J’attrape le bas de son t-shirt et je libère enfin son torse. Ça ne fait pas cinq minutes que je l’ai vu. Mais cette nouvelle vision est une claque tout aussi intense que la précédente. Je suis hypnotisé par tant de beauté masculine. Et son parfum, putain, son parfum fait vriller mes narines, mes tripes, mes neurones, mon esprit. Il aimante mon désir.

Quant à ses poils, ils m’inspirent une folle, irrépressible, indécente envie de plonger mon nez, mon visage, entre ses pecs, dans ses poils, de humer sa peau douce, tiède, parfumée. C’est ce que je fais, incapable d’attendre davantage. Je plonge mon nez entre ses pecs et ses poils, je m’enivre de son parfum, de la douce tiédeur da sa peau. Approcher la nudité d’un beau mâle viril, qu’est-ce que ça m’a manqué ! Putain, qu’est-ce que j’ai envie de lui !

A son tour, Thibault attrape mon t-shirt par le bas et le retourne le long de mon torse. Ses doigts frôlent ma peau et ça embrase mes sens un peu plus encore.

Il s’approche de moi, nos torses nus se frôlent. Mes lèvres sont attirées par son cou, par ses pecs. Ma langue brûle d’envie de lécher ses beaux tétons. Je sens le beau rugbyman frissonner, trembler.

  • Viens, je lui glisse en l’attrapant par la main, incapable de résister plus longtemps au désir qui me ravage.

Un instant plus tard, Thib est allongé sur le lit, sur le dos. Je me glisse entre ses cuisses musclées et je défais sa braguette. La bosse saillante de son boxer noir déformé par son érection décuple mon excitation. Approcher l’intimité sensuelle d’un mâle viril, qu’est-ce que ça m’a manqué !

Je me penche sur son entrejambe et je titille sa queue à travers le coton élastique. D’abord avec mes lèvres, puis avec ma langue humide. Le jeune papa frissonne de plaisir.

Je ne peux attendre davantage pour libérer sa queue frémissante de sa prison de coton. Je ne peux attendre davantage pour la revoir, pour la sentir, pour la prendre en bouche, pour la pomper. Dès l’instant où mes lèvres se posent sur son gland, je réalise combien ça m’a manqué de sentir un beau garçon frémir dans ma bouche. Car c’est l’une des sensations les plus exquises que je connaisse.

Pendant que je m’affaire à son plaisir, je regarde mon bel amant du coin de l’œil. Thib est accoudé sur le lit, et il me regarde faire, il me regarde en train de le sucer. Comment il me rappelle à cet instant, certaines révisions dans l’appart de la rue de la Colombette !

C’est un fait. Même le bonheur sensuel de cet instant n’a pas le pouvoir de me faire totalement oublier la tristesse à l’idée d’avoir perdu Jérém. Mais il a quand-même celui de l’anesthésier provisoirement. Et ça, c’est déjà pas mal.

Thibault se laisse tomber sur le dos. Et alors que ses ahanements augmentent d’intensité, ses doigts caressent mes tétons. Lorsqu’à mon tour je caresse les siens, il pousse un long soupir d’extase.

Et il ne tarde pas à reprendre appui sur ses coudes. Il entreprend alors d’envoyer de petits coups de reins. Je ralentis mes va-et-vient, je le laisse faire, je m’offre totalement à ses envies. Son souffle saccadé m’apporte la preuve de son plaisir. Le jeune pompier se lâche, et c’est terriblement excitant. Et je ne suis pas au bout de mes surprises.

  • Lèche-moi les… je l’entends soupirer, la voix cassée par l’excitation.

Mais il s’arrête là, comme s’il n’osait pas aller au bout de ses envies, comme s’il avait honte. Mais je n’ai pas besoin de lui demander de terminer sa phrase pour deviner ce dont il a envie. Et je suis bien décidé à le lui offrir.

Je quitte sa queue pour aller m’occuper de ses couilles. Je les lèche en douceur, puis de façon plus appuyée. Les nouveaux soupirs de mon bel amant me confirment que je ne me suis pas trompé, que c’est bien de ça dont il avait envie.

Transporté par son excitation montante, je sens venir en moi l’envie irrépressible de tout donner pour embraser encore un peu ses sens. Je laisse mes lèvres et ma langue glisser lentement entre ses fesses. La surprise du jeune pompier se traduit par un ahanement sonore. Son plaisir certain, par un souffle bas et prolongé. Est-ce que quelqu’un lui a déjà fait ça auparavant ?

  • Ah putain, qu’est-ce que c’est bon… ce truc ! je l’entends gémir.

Thibault se lâche de plus en plus, et je kiffe ça ! Cette nuit, comme jamais, j’ai envie de faire exulter son corps, de galvaniser son ego de mec, de lui faire prendre conscience à quel point il est sexy et viril. J’ai terriblement envie de le faire jouir.

Comme ivre, je le reprends dans ma bouche, et je recommence à le pomper.

  • Attend, Nico…

Mais je n’attends pas. Je sais ce que cela signifie, et je veux le faire jouir.

  • Attend, ne me fais pas venir si vite… il insiste.

Je cesse alors de le pomper.

  • Lèche-moi les boules encore un peu.

Le jeune papa a l’air de vraiment aimer ça, et je m’exécute à satisfaire ses envies avec un bonheur non dissimulé. Du moins jusqu’à ce qu’il manifeste à nouveau d’autres envies :

  • Vas-y, pompe-moi, maintenant…

Ah, putain, il a décidé de me rendre dingue, en me parlant de cette façon ! Je m’exécute illico, avec un entrain décuplé. Je sens ses mains se poser sur mes épaules, ses doigts se crisper dans ma peau. Ça me donne des frissons inouïs. Là encore, il me rappelle drôlement Jérém. Définitivement, qu’est-ce que j’aime ce Thibault qui se lâche !

  • Ça vient… ça vient… putain… Nico !

Un long râle à la fois puissant et contenu s’échappe de son torse, alors que de longues giclées copieuses, puissantes, bouillantes jaillissent dans ma bouche. Leur goût est enivrant, tout aussi enivrant que cette attitude inédite de Thib.

C’est à cet instant que je réalise à quel point faire jouir, sentir jouir un beau mâle dans ma bouche, le voir repu et satisfait après l’orgasme que je viens de lui offrir, ça m’a manqué.

Le temps de se remettre de ses émotions, le jeune rugbyman me prend dans ses gros bras et m’enveloppe avec son torse puissant. Vraiment, le contact avec un corps solide ça m’a manqué.

  • Ça va ? je le questionne.
  • Qu’est-ce que j’ai kiffé !
  • Moi aussi, j’ai kiffé.
  • Chaque fois que je couche avec toi, tu me fais des trucs de dingue !
  • Et Paul, il ne te fait pas des trucs de dingue ?
  • Entre nous c’est plutôt safe, et plutôt soft…
  • Ah, d’accord…
  • Je ne dis pas que c’est pas bon, au contraire. Mais jamais il ne m’a fait ce « truc »… tu vois ?
  • Je vois, je vois.
  • En fait, Paul est plutôt actif. Et je prends mon pied. Mais certaines choses me manquent.
  • Ce qui te manque c’est qu’on s’occupe de toi comme je viens de le faire…
  • Voilà !
  • A moi aussi certain trucs qui me manquent.
  • Avec ton mec ?
  • Oui. Il est passif, et uniquement passif.
  • Et tu es actif avec lui ?
  • Oui, et je prends mon pied aussi. Mais c’est pas ce que je kiffe le plus.
  • Ça veut dire que si j’ai envie de te sucer, là, maintenant, tu dirais non ?
  • T’as qu’à essayer pour voir…

Ça me fait toujours un sacré effet de voir un mâle comme Thibault ou Jérém me sucer. C’est grisant. Je sens mon excitation monter en flèche. Je sens mon orgasme arriver au grand galop, et je ne veux pas qu’il arrive si vite. Parce que j’ai envie d’autre chose avant.

  • J’ai envie de toi, Thibault !
  • Moi ça fait toute la soirée que j’ai envie de toi !
  • Moi aussi ça fait toute la soirée que j’ai envie de toi !

Le beau pompier vient en moi et me fait l’amour. Je réalise violemment à cet instant combien la sensation d’être possédé par un mâle viril m’a manqué aussi.

L’amour avec Thibault est un mélange subtil et délicieux de douceur et de sensualité. Ses coups de reins sont lents, espacés, et pourtant ils dégagent une puissance inouïe.

Thibault a toujours été un merveilleux amant. Mais force est de constater que cette nuit, quelque chose a changé chez lui. Une fougue inédite anime ses regards, ses caresses, ses attitudes. Cette nuit, j’ai l’impression de découvrir un autre Thibault, un autre amant. Un amant que je vois littéralement vibrer de plaisir. Au point que j’ai l’impression qu’il n’a jamais autant joui auparavant. En tout cas, pas avec moi.

Je ne peux m’empêcher de me demander si Paul qui lui a appris à laisser son corps s’exprimer davantage. Ou bien, si c’est la frustration de ne pas pouvoir jouer le rôle communément appelé « actif » avec Paul lui a donné cette fougue, cette envie, ce besoin de se lâcher.

Mais je me demande avant tout si c’est l’absence du regard de Jérém sur lui qui le libère ainsi. Les autres deux fois où il m’a fait l’amour, c’était sur invitation de son meilleur pote. Les autres fois, il faisait l’amour au mec de son pote, sous les yeux de son pote. Et cette nuit, confronté à ce « nouveau Thibault », je me demande si l’« ancien Thibault » ne se bridait pas dans l’expression de ses envies et de son plaisir.

Cette nuit, sans ce regard de Jérém sur lui, ce regard qui pourrait le juger, qui pourrait exprimer de la jalousie, se montrer contrarié, il doit se sentir davantage libre d’exprimer ses envies, ses besoins, ses désirs.

J’imagine que c’est ça. En tout cas, je sais que ça l’est pour moi. Cette nuit, sans le regard de Jérém sur moi, j’ai envie de montrer à cet adorable petit mec à quel point il me touche. J’ai envie de lui donner toute la tendresse dont il a besoin, j’ai envie de lui donner tout le plaisir dont il a envie.

Je le regarde en train de me faire l’amour, le torse droit comme un « I », tous pecs et abdos dehors, les biceps épais, bien rebondis, le cou puissant. Je suis aimanté par cette belle gueule de mec traversée par des frissons. J’adore comment il me manipule avec ses bras puissants, j’adore sentir ses belles paluches sur moi, elles me remuent comme une brindille. J’adore sa façon de me faire sentir à lui, de me posséder.

Cette nuit, le jeune papa ose enfin aller au bout de son plaisir de mec. Et c’est terriblement beau pour mes yeux, c’est terriblement bon pour ma chair. Le sentir prendre autant son pied en moi, ça me rend dingue. Comment ça m’a manqué cette puissance de bras musclés, le contact avec la puissance sexuelle d’un garçon solide !

Mais Thibault n’oublie pas non plus de s’allonger sur moi, de venir m’embrasser, de plonger son visage dans le creux de mon épaule. Son souffle excité sur ma peau me rend dingue. Le mélange de virilité et de tendresse qui se dégage de ce garçon musclé est tout simplement explosif. J’ai envie de lui à en crever.

Il n’y a rien de plus beau au monde que regarder un beau garçon en train de vous faire l’amour, ivre de plaisir. Pendant un instant, je ferme les yeux, et j’ai l’impression de revoir Jérém en train de me faire l’amour, lors de nos retrouvailles à Campan, à Paris.

Oui, rendre heureux un gars qui suscite notre désir et qui nous comble de tendresse, est l’un des grands bonheurs de la vie. Et lui montrer à quel point il est bon amant, ça en est une autre. Que je ne veux pas bouder non plus cette nuit.

  • Qu’est-ce que c’est bon ! je lui glisse, dans un long soupir, tout en laissant mes mains parcourir et tâter sa plastique de fou, épaules, biceps, pecs, tétons.

Le jeune rugbyman est secoué par d’intenses frissons. Ses coups de reins cessent alors. Sa queue profondément enfoncée en moi me remplit, me domine, me fait jouir. Son regard rempli d’excitation et de désir me fait me sentir complètement à lui. Mais là non plus je ne suis pas au bout de mon bonheur.

  • Tu aimes comme je te fais l’amour… je l’entends me glisser.

Thibault a prononcé ces quelques mots sur un ton qui les font ressembler davantage à un constat qu’à une question. Il veut me rendre dingue !

  • Oh, putain, oui ! Tu fais ça trop bien Thibault !
  • Tu me fais beaucoup d’effet, Nico !
  • Et toi, alors !

Le beau rugbyman pousse un long soupir, il baisse la tête, son corps se raidit. Je sais ce que ça veut dire. Il essaie de se retenir.

  • Oh, putain, Nico… je l’entends lâcher, la voix essoufflée.
  • Vas-y, ne te retiens pas ! je l’encourage.

Thibault pose un dernier bisou sur mes lèvres, ce bisou que je connais bien et qui signifie « nous nous reverrons après mon orgasme ». Puis, il relève son torse et il recommence à me limer lentement. Ses coups de reins sont courts, sa queue toujours bien enfoncée en moi, ses couilles effleurent mes fesses.

  • Je viens…
  • Fais-toi plaisir, beau mec !

Voir et sentir un beau mâle viril atteindre son orgasme, profondément emboîté en moi, le voir débordé par son orgasme, le savoir en train de me remplir de sa semence, c’est la sensation la plus enivrante que je connaisse.

Avant de se déboîter de moi, le jeune pompier me branle et me fait jouir. Lorsque mon orgasme vient, j’ai l’impression que mon ventre est en feu, que ma conscience va s’évaporer à tout jamais. Il n’y a qu’avec Jérém que j’ai ressenti ça auparavant.

Nous nous allongeons sur le lit, tournés l’un vers l’autre. Nos regards se cherchent. Je lui souris, il me sourit en retour. En fait, il n’y a rien de plus beau au monde qu’un garçon qui vous sourit après vous avoir fait l’amour.

Tout est craquant chez ce garçon. Y compris les fait que, tout en étant si déraisonnablement beau, il donne l’impression de ne pas se rendre compte de l’effet qu’il fait autour de lui.

  • Ça va ? je ne trouve pas mieux pour entamer une conversation.
  • Je crois que je n’ai jamais pris autant mon pied ! il me balance, après un long soupir.

J’adore son regard, cette expression de jeune mâle repu et satisfait.

  • Et toi ? il me questionne.
  • C’était trop bien.
  • Tu es un merveilleux amant, Thibault, je continue après un instant de silence.
  • Toi aussi, Nico, toi aussi…

Ça fait du bien de se l’entendre dire.

  • J’ai toujours beaucoup aimé faire l’amour avec toi, je lui glisse. Mais cette nuit je t’ai trouvé différent, comme… libéré…
  • J’ai ressenti la même chose vis-à-vis de toi.
  • C’est assurément vrai, je considère.
  • C’est la première fois que nous ne sommes que tous les deux, il me glisse.

Nous n’avons pas besoin d’aller plus loin dans ces considérations. Je sais que nous pensons à la même chose, à la même personne. Je ressens un malaise insistant m’emparer de moi, à l’évocation de Jérém juste après avoir fait l’amour avec Thibault. Mais je n’arrive pas à regretter. Ça fait des mois que je n’ai pas des nouvelles de Jérém, que je n’ai pas fait l’amour avec lui. Et ça m’a fait un bien fou de faire l’amour avec Thibault.

  • C’est celle de Jé, non ? me questionne le jeune papa, en saisissant doucement ma chaînette.
  • Oui, c’est bien la sienne. Il me l’a donnée il y a deux ans, après son accident.
  • Je n’aurais jamais cru qu’il se sépare un jour de cette chaînette.
  • Je sais ce que cette chainette représente pour lui.
  • Tu es conscient que c’est un cadeau d’une grande valeur qu’il t’a fait, là.
  • Oui, je sais. Il m’a dit que tant que je portais cette chaînette, il serait toujours avec moi.
  • Et si tu l’as toujours, c’est parce qu’il le veut bien.
  • C’est-à-dire ?
  • S’il pensait vraiment que tout est fini entre vous, il t’aurait demandé de la lui rendre. Elle est trop précieuse à ses yeux.

Soudainement, je me sens submergé par l’émotion suscitée par cette évidence que je ressentais au fond de moi mais que Thibault vient de me rappeler et de rendre encore plus tangible. Le jeune rugbyman doit d’en rendre compte, car il m’enveloppe avec ses bras puissants, avec son corps massif et chaud, avec ses muscles rassurants.

Dans ses bras, comme dans son regard, je me sens protégé. Je me sens aimé, mais sans possessivité. Comme si ce moment de sensualité n’était que le prolongement de notre belle amitié.

Pendant la nuit, nous refaisons l’amour. Son torse glisse sur mon dos avec une douceur inouïe, son souffle chaud chatouille mon cou, embrase mon désir. Ses coups de reins ont une douceur exquise. Lorsque je l’entends souffler son nouvel orgasme, je viens à mon tour. Et je me rendors en tenant ce beau mâle puissant dans mes bras.

Il n’est pas encore 7 heures du matin lorsque nous apprêtons à traverser la petite cour au sol rouge pour aller prendre un petit déj en vitesse. Thibault a décidé de prendre le premier train pour Toulouse. Le jeune papa a envie de passer un peu de temps avec son petit Lucas dans l’après-midi. Il est vraiment, vraiment touchant.

Oui, il n’est même pas 7 heures, un dimanche matin, qui plus est. Et pourtant, mes proprios sont déjà debout et en poste de surveillance. Et nous ne pouvons pas échapper au « contrôle ».

  • Bonjour, Nico, me lance Albert. Alors, tu nous présentes ce charmant garçon ?
  • Voici Thibault, un pote de Toulouse, et voici Albert et Denis, mes propriétaires. Thibault joue au Stade Toulousain.
  • Au Stade ? Attend un peu… mais je te connais, toi… lance Denis.
  • Il connait tous les beaux garçons de la terre, celui-là ! plaisante Albert.
  • Mais tu ne serais pas… voyons… ah, oui ! Pujol… numéro… 9… et… demi de mêlée !
  • Vous avez tout bon, monsieur !
  • Et vous avez joué ici à Bordeaux hier après-midi !
  • C’est ça.
  • Et vous avez fait des misères à nos gars !
  • C’est le but du jeu, plaisante Thibault.
  • Trêve de plaisanteries, j’ai regardé le match à la télé, et vous avez très bien joué. Vous avez une sacrée équipe à Toulouse. Je pense que cette année vous avez toutes vos chances de gagner le TOP.
  • Je l’espère !
  • A mon sens, il n’y a qu’une autre équipe qui peut vous faire de l’ombre…
  • Laquelle ?
  • L’autre Stade, voyons ! Les parigots ! Ils ont eux aussi une équipe de tonnerre !
  • Ah, oui, ça c’est bien vrai !
  • Mais je parierais sur les Toulousains quand-même. Enfin, on verra bien dans quatre mois. Il reste pas mal de taf d’ici là, et il peut se passer pas mal de choses. Les voies du rugby sont impénétrables.
  • Il n’y a bien que les voies du rugby qui le sont ! balance Albert, avec un sourire malicieux.

Incroyable clairvoyance de Denis. Il aurait dû parier en effet. Car il avait tout bon. Vraiment tout bon.

Thibault et moi prenons le petit déj dans un bar au fond de ma rue. Mon corps frémit encore du plaisir que nous nous sommes donnés, mon esprit des caresses que nous nous sommes échangées. J’ai passé une soirée et une nuit fabuleuses avec ce garçon. Je le regarde en train de boire son café, et je n’ai pas envie qu’il parte. J’ai encore envie de le serrer dans mes bras, de le câliner.

Lorsque je croise son regard, je me sens noyé dans ses yeux vert-marron qui dégagent une douceur et un calme qui sont autant de caresses pour l’esprit. Son regard a gardé la pureté d’un enfant. Et pourtant, il porte le charme d’un homme.

Thibault me sourit. Et dans ce sourire, charmant et plein de douceur, j’ai l’impression que tout est dit. Dans ce sourire, je lis que Thibault a passé un bon moment lui aussi, mais qu’il ne me demande rien de plus. Je sens qu’il ne regrette rien, parce que nous nous sommes juste faits du bien à un moment où nous en avions tous les deux besoin.

J’en ai la confirmation quelques minutes plus tard à la gare, lorsque le jeune pompier qui s’apprête à monter dans le train pour aller rejoindre son petit bout de chou à Toulouse, me serre une dernière fois dans ses bras pour me dire au revoir.

  • J’ai passé un très bon moment, Nico, il me glisse.
  • Moi aussi, un très bon moment.
  • Il faut pas regretter ce qui s’est passé cette nuit. Je sais que tu es toujours amoureux de Jé. Mais il n’y a pas de mal à se faire du bien. Nous en avions envie tous les deux. Et nous sommes assez grands pour l’assumer.
  • Tu as raison, je pense la même chose.
  • Je t’aime beaucoup, Nico.
  • Moi aussi, Thibault, je t’aime beaucoup, je lui réponds, comme une évidence, le ventre remué par mille émotions.

J’ai envie de l’embrasser. Même si je pense que ce ne serait pas une bonne idée. Mais le jeune rugbyman, quitte notre étreinte, et me lance, avec un sourire qui me fait fondre :

  • Quand tu reviens sur Toulouse, passe me voir à l’appart !
  • Ce sera avec grand plaisir !

Sa main qui enserre mon épaule, qui effleure mon oreille et qui caresse furtivement ma nuque ce sont les derniers contacts que j’ai avec le jeune papa avant qu’il ne monte dans le train pour aller retrouver le petit Lucas.

Je rentre chez moi et sa présence me manque déjà. Mon t-shirt blanc, celui que Thibault a porté pendant la nuit, abandonné sur le lit, me fait de l’œil. Le coton porte son parfum, mélangé à des délicieuses petites odeurs de transpiration et de sexe.

Je passe le dimanche à repenser à cette délicieuse nuit. Et je bande à chaque fois. Sacré petit mec que ce jeune pompier ! Trois fois je me branle pour m’apaiser.

En début de soirée, Ruben m’appelle pour me dire qu’il vient de rentrer de chez ses parents. Je prétexte un mal de tête carabiné (ça m’arrive d’en avoir, alors c’est tout aussi facile à prétendre pour moi qu’à croire pour lui) pour déclarer forfait à son envie de me voir.

Commentaires

Nathanelendil

18/09/2022 16:25

Merci Fabien.

Une lecture commencé il y a quelques années. Une long que pause pour moi (gestion du quotidien qui a pris le dessus sur tout), c’est avec Grand plaisir que je retrouve Jerem et Nico, tous les deux grandi par la vie.

Merci pour tout Fabien.

Yann

16/08/2022 18:02

Jérém se retrouve à nouveau dans une situation compliquée après qu’il ait été vu dans une boîte gay. De plus, la solution que lui propose son agent n’est pas de nature à le mettre à l’aise. Comme à chaque fois qu’il est devant une difficulté, Jérém se referme sur lui-même plutôt que de se confier à Nico qui peut comprendre la situation. D’où à chaque fois un quiproquo regrettable.
Si Nico et Thibault ont cédé à leurs envies. Ce n’est pas, comme ils semblent vouloir s’en convaincre, juste pour se donner du plaisir car quelque chose de plus fort les attire. Ils sont tous les deux amoureux du même garçon, Jérém. Même si Thibault s’est effacé pour ne pas mettre en péril l’amitié avec son pote, à deux occasions, lors d’un plan à trois proposé par Jérém, ils se sont découvert. Cette fois Nico et Thibault n’étaient que tous les deux et ce qui vient de se passer entre eux peut-il être sans conséquence ?
Ca fait plaisir que la relation entre Nico et son père soit désormais apaisée.
La carrière de Jérém risque-t-elle d’être compromise par sa blessure ?

Depuis 2010, la Queer Palm est un prix alternatif qui, au cours du Festival de Cannes, récompense un film aux thématiques LGBTQIA+.
Deux films sont à retenir dans la sélection 2025.

En 2024, le jury, avait remis son prix au film roumain Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde, d’Emanuel Pârvu.

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Tu peux aider Fabien à écrire ses histoires !

Deux méthodes possibles :

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Merci FanB pour tes corrections et ton aide précieuse.

Merci Yann pour les graphismes du site et ton soutien.

Merci aux mécènes de tout temps, et en particulier à Cyril et Virginie, dont le soutien perdure depuis 2016.

Merci à vous tous pour votre fidélité et vos commentaires.

L’histoire de Jérém&Nico rentre dans sa phase finale.

Jérém&Nico est une belle aventure qui aura duré près de 10 ans et qui n’aurait pas été possible sans vous tous.

Et pour cela, un grand

Fabien

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