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JN01117 Quand on a tout faux.

Samedi 25 août 2001, 17 heures.

Le t-shirt noir dépassant du zip largement ouvert de son bleu de travail, la tête sous le capot d’une voiture de sport, comme toujours Thibault a l’air d’un gars bosseur, très appliqué à sa tâche.

Il est 17 heures et je sais qu’il ne va pas tarder à débaucher.

Je traîne sur le trottoir d’en face, tout en faisant mine de trifouiller mon téléphone, en attendant qu’il capte ma présence. Lorsqu’il lève enfin le nez, je lui adresse un signe de la main.

Un signe qu’il me retourne, certes. Cependant, quelque chose me frappe tout de suite. Le beau sourire chaleureux et bienveillant auquel il m’a habitué, ne semble pas de la partie aujourd’hui.

Un instant plus tard, il referme le capot de la voiture, raccroche les outils au tableau, se nettoie les mains dans un bout d’essuietout.

Les battements de mon cœur s’emballent lorsque je le vois marcher droit dans ma direction. Malgré l’essuietout, ses mains et les avant-bras portent des traces de cambouis, il en porte même sur le visage. Il est craquant.

Hélas, au fur et à mesure qu’il approche, force est de constater que non seulement son beau sourire semble être absent, mais qu’en plus, ses magnifiques yeux noisette tirant sur le vert ont l’air plutôt inquiets aujourd’hui.

« Salut Nico… » il me lance, sans tenter la bise.

« Salut Thibault… ».

« Tu vas bien ? ».

« Oui… oui… et toi ? ».

« Ça peut aller… » fait-il.

Avant d’enchaîner, sur un ton empressé, impatient, presque fiévreux :

« Dis-moi, Nico… tu as des nouvelles de Jéjé ? ».

Je sens les larmes monter à mes yeux en entendant le diminutif amical du prénom de ce garçon que je n’ai pas vy depuis deux semaines. Et, en même temps, je suis à mon tour inquiet de l’entendre me poser pile la même question que j’avais besoin de lui poser.

« Non… ça fait deux semaines que je n’en ai pas… ».

« Il fait chier ! » fait Thibault, à la fois agacé et soucieux.

« Mais il n’est pas chez toi ? » je m’inquiète à mon tour.

« Ça fait plus d’une semaine que je ne l’ai pas vu… ».

« Et tu n’as aucune nouvelle depuis… une semaine ??? » j’angoisse.

« Tu m’attends deux minutes, Nico ? Je vais me laver et on va prendre un truc ensemble ».

Thibault revient cinq minutes plus tard. Le bomécano s’est nettoyé à la va vite, et des petites traces de cambouis persistent sur ses avant-bras puissants et au-dessus de son arcade sourcilière. Avec son regard un peu triste, si inhabituel chez lui, il est terriblement touchant.

Nous nous installons en terrasse d’un bar à proximité du garage.

« Et tu n’as aucune nouvelle depuis… une semaine ??? » je le questionne.

« Si, j’ai su par des potes communs qu’il crèche chez une nana ».

« Une nana ?!?! ».

« Je crois bien, oui. Mais il ne répond même pas à mes appels » fait-il, tout en tripotant nerveusement sa canette de soda.

« Mais qu’est-ce qui s’est passé ? ».

D’habitude si calme, si posé, si maîtrisé, à cet instant précis, Thibault n’a l’air pas bien du tout dans ses baskets. Une sorte de frémissement de sa personne, tout un ensemble de petits gestes nerveux (son genou qui ne cesse de sautiller), maladroits (il a failli renverser sa canette), inaccoutumés (il sort un paquet de cigarettes de sa poche et il en allume une), semblent témoigner une anxiété certaine au lieu et la place de sa solidité naturelle.

Je ressens une violente envie de le prendre dans mes bras pour le rassurer. Si seulement je le pouvais, le rassurer.

Le bomécano expire la fumée de cigarette. Puis, il prend une grande inspiration, et il raconte.

« Il a commencé à découcher le week-end d’il y a 15 jours. Le vendredi soir, il est venu chercher quelques affaires pendant que j’étais au taf. Et il m’a envoyé un sms pour me dire qu’il partait à Paris pour le week-end pour rencontrer des gars du Racing. Il ne m’a pas donné plus d’explications. Sur le coup, je ne me suis pas inquiété, j’ai cru que c’était lié à ses sélections… ».

C’est le vendredi où nous nous sommes tapés sur la gueule. A coup sûr, Jérém a voulu cacher son cocard à son pote, et éviter ainsi de devoir donner trop d’explications.

« Mais tu l’as quand même revu depuis ? ».

« Il n’est revenu qu’en milieu de semaine dernière. Mais il n’avait pas été à Paris ».

« Ah bon ? ».

« Il m’a dit qu’il était resté à Toulouse et qu’il avait juste eu besoin de prendre l’air »

« Et il a dormi où, alors ? ».

« Ça, je ne sais pas, il n’a pas voulu me le dire non plus. Et en plus il avait un gros bleu sur la figure. Evidemment, il n’a pas voulu me dire ce qui lui était arrivé ».

« Mais il ne t’a pas parlé de ce qui s’est passé entre nous ? ».

« Non, il ne m’en a pas parlé. Qu’est-ce qui s’est passé ? ».

« C’est avec moi qu’il s’est battu… ».

« Avec toi ? Et c’est toi qui l’as cogné ? ».

« C’était le vendredi d’il y a deux semaines, justement, le premier soir qu’il a découché de chez toi. Cet après-midi-là, il est venu chez moi, on s’est disputés et il m’a fait sortir de mes gonds. Mais je le regrette, si tu savais comment je le regrette ! ».

« T’as pas à te justifier, Nico ».

« J’ai cru que tu savais ce qui s’était passé et que tu m’en voulais de l’avoir frappé ».

« Mais non, jamais de la vie, Nico. Je ne savais même pas que c’était avec toi qu’il s’était battu. Après, je sais aussi à quel point Jé peut être une tête de con quand il est en colère ».

« Je suis soulagé qu’il n’y a pas de malaise entre nous. J’ai cru que ton silence c’était à cause de ça ».

« Non, non, je t’assure ! Ça faisait un moment que je voulais t’appeler, mais les derniers jours ont été intenses. Le taf, la caserne, et tout le reste… ».

« Je comprends, t’en fais pas. J’aurais dû t’appeler. Mais dis-moi… du coup il est parti à Paris pour les sélections ou pas ? ».

« Si, si, il y a été lundi dernier et il est revenu jeudi, avant-hier ».

« Et il a été retenu ? ».

« Oui, ils l’ont pris ».

Un mélange de joie sincère pour sa réussite, mais également de tristesse pour la distance géographique et sociale que cela va installer entre nous. Voilà l’état d’esprit qui s’empare de moi à cet instant.

« Mais tu lui as parlé, alors ! ».

« Pas vraiment. Jeudi soir j’ai essayé de l’appeler plusieurs fois pour savoir comment s’était passé à Paris. Il m’a répondu par SMS à trois heures du mat, en disant juste que c’était signé et qu’il allait démarrer les entraînements lundi prochain ».

Lundi prochain ! C’est « demain » ! Lorsque les choses redoutées se précisent, on a l’impression de prendre une baffe en pleine figure.

« Dans deux jours il repart à Paris et je ne sais même pas si je vais le voir d’ici là… » il considère tristement.

« Mais pourquoi il se comporte de cette façon avec toi ? » je ne peux me retenir de lui demander.

Thibault écrase son mégot, marque une pause, prends une grande inspiration. Il semble hésiter, autant sur la direction à donner à sa réponse que sur le choix des mots à utiliser, comme s’il avait un poids très lourd sur le cœur. Puis, il finit par se lancer.

« La semaine dernière j’ai été contacté par le Stade Toulousain… ».

« Le Stade Toulousain ? Et alors ? ».

« Ils m’ont engagé ».

« C’est vrai ?? Félicitations ! ».

« Merci… ».

« Mais c’est génial ! ».

« Je sais. Mais je n’arrive pas à m’en féliciter autant que je l’aurais imaginé ».

« Et pourquoi ça ? ».

« Parce que mon recrutement a fichu un sacré coup au moral de Jé ».

« Comment ça ? ».

« La proposition du Racing est une belle opportunité pour lui. Mais son rêve de toujours était de jouer au Stade. C’était notre rêve à tous les deux. On rêvait d’y jouer ensemble, comme depuis toujours. Et maintenant que j’ai été recruté, et pas lui, ça lui a fichu un grand coup au moral. En plus, le ST c’est le Top14, le Racing, c’est la Pro D2. Nous n’allons même pas pouvoir jouer en tant qu’adversaires ».

« Mais pourquoi le Stade Toulousain n’a pas recruté Jérém, alors que c’est l’un des meilleurs joueurs de votre équipe ? ».

« Jé n’est pas l’un des meilleurs joueurs, Jé est de loin le meilleur ailier que je connaisse. Un gars comme ça, ça te change une équipe. Je pense que s’il a été laissé sur la touche, c’est plus à cause de son « petit » caractère ».

« Comment ça ? ».

« Jé est un gars qui s’emporte vite, surtout pendant le jeu. Il est sanguin, impulsif, râleur. Il s’est souvent pris la tête avec l’entraîneur, avec les arbitres, avec des co-équipiers et même avec l’équipe dirigeante. Jé n’est pas un champion de diplomatie, quand il a un truc à dire, il n’y va pas par les quatre chemins ».

« Mais il faut reconnaitre qu’il sait jouer et qu’il sait analyser le jeu dans son ensemble. Et quand il n’était pas d’accord sur certaines stratégies de jeu ou sur l’attitude de jeu de certains joueurs, il l’a bien fait savoir ».

« Il y a eu des accrochages ? ».

« Oui. Mais le fait est qu’il avait souvent raison. On a commencé à bien jouer à la mi saison, quand il y a eu des changements tactiques suite à plusieurs défaites. Au final, c’est pas seulement grâce à ses qualités de joueur que nous avons gagné le tournoi. Mais aussi grâce à ses coups de gueule. Des coups de gueule qui lui ont couté parfois des matches sur le banc de touche. Et qui lui ont vraisemblablement coûté son recrutement au ST. Si tu savais comment ça me fait chier pour lui ! ».

Thibault s’allume une nouvelle cigarette, son geste est machinal, nerveux.

« Quand le ST m’a contacté, j’ai de suite su que ça allait créer un gros malaise avec Jé ».

« Tu ne pouvais pas renoncer à cette opportunité ! Tu l’aurais regretté toute ta vie ! ».

« Non, bien sûr, je ne pouvais pas refuser cette opportunité. Mais je ne veux pas devoir choisir entre une carrière pro et mon meilleur pote ! ».

J’ai toujours vu mon pote Thibault bien dans ses bottes, plein de ressources, rassurant. J’ai toujours vu en lui le gars pour qui il n’y a jamais de problèmes, que des solutions. Alors, de le voir si déstabilisé, ça me fait mal.

« Jé ne va pas bien en ce moment » il ajoute « j’ai peur qu’il fasse des conneries. J’ai peur qu’il lui arrive quelque chose… ».

Je suis interloqué par ses derniers mots. Je me dis que si le bomécano est autant angoissé au sujet de son pote, c’est qu’il a des raisons de l’être. Et je me laisse gagner à mon tour par l’inquiétude.

Après un instant de silence, lourd comme du plomb, Thibault écrase sa nouvelle cigarette – fumée qu’à moitié – dans le cendrier, et il finit par lâcher :

« Nico… maintenant il n’y a plus que toi qui peut veiller sur lui ».

« Mais pourquoi tu dis ça ? Vous êtes toujours potes quand même… ».

« Je ne sais plus où nous en sommes avec Jé » m’annonce le bomécano, l’air de plus en plus affecté par toute cette affaire.

« Le rugby nous a rendu comme des frères, et maintenant, il nous éloigne. Je n’aurais jamais cru que ça arriverait. Et pourtant… Il va falloir du temps pour que les choses se tassent. C’est pour ça que, pour l’instant, il n’y a plus que toi qui peut garder un œil sur lui… ».

« Qu’est-ce que je vais pouvoir faire, moi ? Il m’a largué comme une merde ! ».

« Il t’a largué en tant que petit ami comme il m’a largué en tant que pote. Le départ de Toulouse l’affecte beaucoup. Et quand il ne va pas bien, tu connais Jé, il envoie tout balader ».

« Il me fait penser à un animal blessé qui réagit par la violence contre quiconque veut l’approcher ».

« Mais tu connais Jéré mieux que moi, et tu sais mieux que moi comment l’approcher, comment lui parler… ».

« Pas cette fois-ci. Il est tellement affecté par le fait que je vais jouer au Stade, et lui au Racing, que pour l’instant je ne suis pas la personne la plus à même de l’aider à aller mieux ».

« Il t’en veut d’avoir été recruté par le Stade ? ».

« Je ne crois pas qu’il m’en veuille vraiment. Mais il est très déçu, il est en colère. Je crois qu’il en veut à tout le monde. Je crois qu’il n’a pas envie de partir de Toulouse, mais pour l’instant sa seule opportunité est à Paris ».

« Et Paris, ça veut dire s’éloigner de toi… ».

« Après ce qu’il m’a balancé l’autre jour, s’éloigner de moi est le cadet de ses soucis ».

« Il faut lire entre les lignes, Nico. Si tu tiens vraiment à lui, ne t’arrête pas à ses coups de sang ».

« Si je l’appelle, je vais encore me faire jeter. Et, s’il le faut, il ne va même pas me répondre ».

Thibault a l’air de plus en plus abattu et désarçonné. Le silence entre nous devient très vite insupportable.

Son inquiétude et son désarroi me touchent au plus haut point. Et cette petite larme que sa main s’est empressée d’essuyer avant qu’elle ne glisse sur sa joue, m’en arrache des dizaines et me vrille les tripes. C’est bouleversant de voir un garçon comme Thibault si désemparé.

Je me surprends à prendre ses mains entre les miennes, comme il l’avait fait lors de notre premier apéro, lors de mon coming out. Elles sont grandes, chaudes, puissantes.

« Je te promets que je vais essayer de l’appeler » je prends sur moi.

Soudain, la sonnerie de son portable retentit bruyamment.

« C’était la caserne. Je dois partir en intervention » il m’annonce en raccrochant.

« Je vais essayer de l’appeler, je te le promets » je répète, comme pour m’en donner le courage.

« Et je te tiens au courant ».

« Merci, Nico » fait Thibault en se levant de table.

Nous nous prenons dans les bras ; et nous pleurons ensemble, en silence.

Je réalise à cet instant à quel point j’étais dans le faux dans l’interprétation de son attitude depuis deux semaines. J’ai cru qu’il m’en voulait d’avoir frappé son pote, alors qu’il était lui aussi inquiet et malheureux.

Oui, j’avais tout faux. Mais comment imaginer qu’un gars comme Thibault, sorte de pilier servant de repère à tous ceux qui ont la chance de le côtoyer, puisse ne pas aller bien ?

Thibault est un homme, si jeune et pourtant si solide. Mais là, face à cette inquiétude qui le travaille, je découvre une toute autre facette de lui. Je découvre qu’au-delà de ce physique gaillard, de ces bras dans lesquels on se sent à l’abri et en sécurité, au-delà de cette force, de cette virilité, de cette maturité qu’il dégage, se trouve un jeune mec avec ses moments de doutes, ses angoisses. Et une fragilité qui n’est en aucun cas une faiblesse, mais juste l’expression la plus touchante de sa profonde humanité.

C’est un Thibault dont j’avais parfois imaginé l’existence, mais qui se révèle là au grand jour. Et face à ça, je fonds.

Je quitte Thibault bien déterminé à tenir mon engagement. Prendre des nouvelles de Jérém, coûte qui coûte.

Je marche jusqu’au Grand Rond, je trouve un banc tranquille, je m’assois. Je tapote son numéro, j’appuie sur la touche verte de mon portable.

Dès la première sonnerie, mon cœur est sur le point d’exploser.

Deuxième sonnerie. Ma respiration est suspendue. Je sais qu’entendre sa voix va être une épreuve.

Troisième sonnerie. J’étouffe. Le simple fait de l’appeler ravive ma souffrance. Pourquoi je m’inflige ça ?

Parce que si je ne tente rien, je risque de le regretter, et de souffrir encore plus longtemps après. En prenant les choses en main, en forçant le destin, je pourrai au moins me dire « j’ai essayé ». Même si ça ne marche pas.

Et parce que je l’ai promis à mon pote Thibault.

Quatrième sonnerie. Le répondeur ne va pas tarder à prendre le relais. J’aurais dû m’en douter : le silence de sa part c’est tout ce que j’obtiendrais. Je me sens à la fois déçu et soulagé par ce silence. Je l’attendais, en vrai. Mais j’aurais au moins essayé.

Mais ça décroche.

« Allo, bonjour ? » fait une voix… de nana !

J’éloigne le téléphone de mon oreille, je regarde l’écran. Il n’y a pas d’erreur, c’est le bon numéro.

Tutt’al più, ti troverò/ Tout au plus, je te trouverais,

Assieme a quelle che, ha preso il posto moi/Avec celle qui a pris ma place…

 « Allo ? Allo ? AAAAllooooo ! » j’entends insister cette voix de crécelle à l’autre bout des ondes.

« C’est qui ? » j’entends demander en arrière-plan par une voix de jeune mâle. Illico, la vibration chaude et familière de SA voix vient remuer d’infinies cordes sensibles en moi.

« C’est marqué « MonNico »… mais ça ne parle pas… c’est qui « MonNico » ? ».

« C’est personne !!! » assène-t-il, en raccrochant précipitamment.

Tutt’al più, mi accoglierai/ Tout au plus, tu m’accueilleras

Con la freddezza che, non hai avuto mai/Avec la froideur que tu n’as jamais eue (…)

Je glisse mon téléphone dans la poche comme un automate. Je suis sonné.

« MonNico » !!!! Ces 7 lettres résonnent à tout rompre dans ma tête et dans mon cœur. Sept lettres qui semblent tout dire, tout révéler de ce qu’éprouve Jérém, tout ce qu’il n’a jamais voulu admettre. Sept lettres qui semblent contenir toutes les réponses que j’attends depuis toujours.

Est-ce qu’il a vraiment pensé que je pouvais être son « MonNico », un Nico spécial à ses yeux, à l’instant où il a rentré ces sept lettres dans son répertoire ? Comment j’ai pu passer à côté de ça ?

De toute façon, si tant est que ça ait pu être le cas à un moment, ça a cessé de l’être après son recrutement au Racing, après notre dispute. Et encore plus, après le choc du recrutement de Thibault au Stade Toulousain, ce qui a dû mettre un sacré bazar dans sa tête.

Visiblement, c’est d’une nana dont il a besoin, désormais. Une nana qui, dans ce moment de grands changements, de colère, de frustration, un moment où même son amitié avec Thibault est mise à mal, va le rassurer au moins en tant qu’hétéro. Une nana avec laquelle il venait peut-être de coucher pendant que je m’inquiétais pour lui.

Je savais que ce n’était pas une bonne idée de m’infliger le supplice d’aller vers lui.

Qualche volta, penso di tornare da te/Parfois, je pense revenir te voir

E se non l’ho ancora fatto/Et si je ne l’ai pas encore fait

Non è perché l’amore sia finito/Ce n’est pas parce que l’amour est terminé

Ioti amo ancore/Je t’aime encore

Non l’ho fatto solo perché/Je ne l’ai fait parce que

Perché ho paura/Parce que j’ai peur

Di trovarti cambiato/De te trouver changé

Ce coup de fil m’a doublement meurtri. D’abord parce qu’il m’a confirmé que j’ai perdu mon Jérém, car il ne souhaite plus avoir de contact avec moi. Mais aussi, parce qu’il m’a appris quelque chose que j’ignorais jusque-là, le fait d’avoir été un jour à ses yeux, sans m’en rendre compte, MonNico ».

Aujourd’hui, « MonNico », « C’est personne ». Personne.

J’envoie un SMS au bomécano :

« Je l’ai appelé, c’est sa nana qui a répondu, mais lui m’a raccroché au nez ».

Le vent d’Autan souffle, souffle, souffle. Il souffle et il emporte mes derniers espoirs. Il souffle et il disperse les cendres de mon amour.

Je vais tout faire pour t’oublier, mon Jérém. Toi qui, pour ne pas être quitté, tu quittes.

Commentaires

ZurilHoros

19/06/2020 13:29

Un épisode lourd, c’est pesant tout ça. Il aurait pu s’appeler « instinct de survie ». Jérém est devenu ingérable, égoïste, jaloux, méchant.

Depuis 2010, la Queer Palm est un prix alternatif qui, au cours du Festival de Cannes, récompense un film aux thématiques LGBTQIA+.
Deux films sont à retenir dans la sélection 2025.

En 2024, le jury, avait remis son prix au film roumain Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde, d’Emanuel Pârvu.

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Merci Yann pour les graphismes du site et ton soutien.

Merci aux mécènes de tout temps, et en particulier à Cyril et Virginie, dont le soutien perdure depuis 2016.

Merci à vous tous pour votre fidélité et vos commentaires.

L’histoire de Jérém&Nico rentre dans sa phase finale.

Jérém&Nico est une belle aventure qui aura duré près de 10 ans et qui n’aurait pas été possible sans vous tous.

Et pour cela, un grand

Fabien

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