JN01113 Un petit con à casquette (lundi suivant) partie 2
Des grains de sable et des pas de crabe.
Lundi 06 août 2001, après le départ de mon bobrun.
Jérém vient de partir, et je me sens comme abasourdi par la façon dont on s’est quittés. Je me demande pourquoi ma relation avec Jérém doit toujours être aussi compliquée, aussi incertaine, aussi imprévisible. Mille questions et inquiétudes se bousculent dans ma tête.
Mais quelque chose va capter toute mon attention. Je découvre sa chainette nichée dans un pli de la couette, toute proche des oreillers. Elle a dû se décrocher pendant qu’il était allongé sur le lit. Etonnant qu’il ne se soit pas rendu compte de l’avoir perdue. A moins que cela se soit passé à un moment où il était tellement happé par son plaisir que rien d’autre n’existait pour lui.
Etonnant aussi de ma part de ne pas avoir relevé son absence autour de son cou.
Je ressens une immense émotion dans le fait de la retrouver là, sur mon lit. Je la saisis, et je réalise qu’elle est plus lourde que je l’avais imaginé, c’est une véritable chaînette de mec. C’est la première fois que je la tiens entre mes doigts, que je peux la contempler si calmement. Je caresse les mailles serrées, je les rassemble dans le creux de ma main. Je la porte tout proche de mes narines. Comme je le soupçonnais, elle porte l’odeur de sa peau.
Je ferme les yeux, je l’embrasse, tout en inspirant avidement les bonnes petites odeurs cachées entre ses mailles. Soudain, c’est comme si mon Jérém était là avec moi. J’ai l’impression que lorsque je vais rouvrir les yeux, mon bobrun sera là devant moi, en train de me regarder avec son regard de b(r)aise, le bouton du pantalon ouvert, l’attitude du bogoss qui semble intimer, sans besoin des mots. « Tu attends quoi pour venir me sucer ? ». Et qu’une fois que je l’aurai fait jouir, il acceptera mes caresses et mes bisous.
Le geste vient tout naturellement, comme une évidence. J’attrape un bout, puis l’autre, je passe la chaînette autour de mon cou. Et là, c’est un intense bouquet de sensations magiques qui s’offre à moi. Son poids, la fraîcheur du métal derrière mon cou, sur mes clavicules. Et le délicieux petit massage offert par les mailles, source de mille frissons, lorsqu’elles se dérobent sur ma peau au gré de mes mouvements.
Très vite, je décide que je ne l’enlèverai pas, du moins tant que je n’aurai pas l’occasion de la lui rendre. Cette chaînette, c’est comme un avatar de mon bobrun. Elle est aussi le pont de secours vers nos prochaines retrouvailles.
Maman m’appelle pour le dîner. Ce qui me fait penser que je dois faire gaffe à ce que mes parents ne la voient pas. Je n’ai vraiment pas le courage de réponde à des questions impromptues. Je passe un t-shirt col rond assez serré et je la glisse dedans.
En descendant les escaliers, je sens les mailles glisser entre mon t-shirt et ma peau, comme une caresse, douce et virile à la fois, une sensation qui me donne des frissons de la tête aux pieds. Je ferme les yeux et, une fois de plus, pendant un court instant, j’ai l’impression que mon Jérém est là, avec moi.
Hélas, ce n’est qu’une illusion. Sa chaînette est là, mais mon Jérém me manque horriblement. L’inquiétude s’ajoute au manque, et me voilà parti pour des cogitations infinies, m’entraînant tour à tour par tous les extrêmes émotionnels.
L’optimisme, d’abord. Lorsque je me dis que ce que nous avons vécu depuis dix jours est si beau et si fort que ça ne peut être balayé par ce qui s’est passé cet après-midi. D’autant plus que, dans l’absolu, il ne s’est rien passé de grave. Alors, je me dis que demain Jérém va revenir sonner à ma porte, comme d’habitude. Et il sera une nouvelle fois sexy en diable, chaud comme la braise.
Le pessimisme, ensuite. Lorsque je me dis que ce petit « accident », ce début de pipe avorté, est le genre de truc capable de remettre en cause son seulement les fragiles avancées des derniers jours, mais notre relation toute entière.
Après le dîner, et jusqu’à très tard dans la soirée, je ressens l’envie de lui envoyer un message. Mais quoi lui dire ? Quoi, pour que ça n’empire pas un peu plus les choses ?
C’est vers minuit que je finis par trouver la bonne accroche, comme une évidence.
« Salut. J’ai retrouvé ta chaînette ! ».
Le message envoyé, je me sens mieux. Je me dis que mon SMS est comme une sorte d’invitation, une sorte de garantie que mon bobrun reviendra demain après-midi, du moins pour la récupérer.
Je suis sûr que demain matin j’aurai un message de sa part. Un message que j’essaierai d’interpréter en long, en large et en travers pour comprendre dans quelles dispositions il est à mon égard.
J’essaie de dormir. Je n’y réussis pas vraiment. Je passe une partie de la nuit à tenter de me rassurer, en me disant que ce n’est pas possible que ça se finisse de cette façon entre Jérém et moi.
Hélas, il est de petits grains de sable capables, sans qu’on y prenne gare, d’enrayer la mécanique la plus parfaite. Certes, la mécanique de notre complicité était encore loin d’être irréprochable, mais elle semblait tourner de plus en plus rond. Malheureusement, en ce lundi, de nombreux grains de sable étaient venu mettre à dure épreuve ses rythmes, ses oscillations.
Mardi 07 août 2001.
J’ai passé une nuit agitée, perturbée, parsemée par une succession de micro-sommeils au fil desquels j’ai compté chaque heure, et même plusieurs fois par heure. Je me réveille abattu, les membres endoloris. Certes, une partie de mes courbatures sont la conséquence directe des galipettes de la veille, de la puissance des assauts de mon bobrun.
Pourtant, la cause principale de mon insomnie et de mon épuisement ce sont bien les soucis.
Oui, les soucis. Ils nous minent en s’attaquant d’abord à notre sommeil. Vicieux, ils continuent à nous accabler le lendemain, se combinant avec l’épuisement qu’ils ont eux-mêmes provoqué, cette fatigue qui nous prend au corps et à l’esprit. Implacables, ils nous font perdre rapidement nos moyens, jusqu’à nous faire tomber dans un état de prostration totale.
Il est 7 heures. Ma chambre est encore plongée dans la pénombre, mais les rayons intenses du soleil matinal arrivent à se frayer un chemin dans le petit espace entre les volets fermés et l’embrasure de la fenêtre. Et ils me parlent d’une météo revenue au grand beau.
Hélas, dans mon cœur, ce n’est pas du tout la même histoire. Dans mon cœur, c’est plutôt maussade. Lorsque je suis heureux, il pourrait faire n’importe quelle météo, j’emporte le soleil dans mon cœur. mais lorsque je suis triste, soucieux, le beau soleil est presque une insulte à ma détresse. Comme j’aime, lorsqu’il pleut dans mon cœur, qu’il pleuve aussi sur la ville !
Oui, après cette nuit affreuse, je me sens triste, désemparé. J’ai plus que jamais la conviction qu’aujourd’hui, Jérém ne reviendra pas. Et que la magnifique lancée de nos après-midis magiques s’est brutalement arrêtée.
Preuve en est qu’il n’a pas même pas répondu à mon SMS. Car il a forcément vu mon message. Mais il n’a pas pris le temps de répondre.
Mais que s’est-il passé dans sa tête hier après-midi ? Que cherchait-il à prouver ? Est-ce qu’il voulait juste « tester », voir ce que ça fait de toucher une queue avec ses lèvres ? Quel rôle ont joué la position propice de nos corps, ainsi que le tarpé ? Pourquoi ce tarpé aujourd’hui, alors qu’il n’en avait jamais fumé depuis qu’il venait chez moi ? A-t-il cherché à se détendre ? A oublier ses envies ? Ou bien, à se laisser aller, à se donner du courage pour les affronter, à oublier cette lutte intérieure, à se laisser porter par les évènements ?
Au fond de moi, je me dis que le tarpé n’a pu que libérer des envies bien existantes, et en aucun cas créer ces envies. Mais que regrette exactement Jérém ? D’avoir été surpris par mon regard ébahi, ou bien de succomber à une envie qu’il n’arrive pas à assumer ?
Tant que son rôle était 100% actif, il pouvait toujours se voir « hétéro », malgré le fait de baiser un gars. De plus, pour un macho, baiser un autre mec c’est voir sa propre virilité dominer celle de quelqu’un qui est lui-même censé « dominer ». Baiser un mec, fait ainsi de lui un vrai « mâle Alpha ». Mais dès lors que son envie de sucer s’est manifestée, ça a posé problème.
Pourtant, si mon Jérém s’est lancé là-dedans, c’est qu’il en avait envie. Vraiment envie. Tarpé ou pas tarpé. C’était peut-être pour me faire plaisir, bien qu’à aucun moment je ne lui avais rien demandé de tel. Mais je suis persuadé qu’il ne l’aurait pas fait s’il n’en avait pas eu envie.
Que ce serait-il passé si je n’avais pas arrêté de sucer et si je ne l’avais pas regardé comme on regarde un enfant pris la main dans le sac ? Que ce serait-il passé si je m’étais « laissé faire » ? Serait-il allé au bout de son envie ? Que ce serait-il passé ensuite ?
Je ne le saurai jamais.
J’ai passé le matin à cogiter, à imaginer ce que j’allais faire si mon bobrun ne venait pas aujourd’hui. J’ai décidé que s’il ne vient pas, je vais le laisser tranquille. Du moins pendant un temps. Au fond, il a peut-être juste besoin de temps. Un jour de distance et de réflexion ne peut pas lui faire du mal.
Peut-être même que ça va nous aider à mieux nous retrouver demain.
Oui, j’ai passé la matinée à me dire que s’il ne vient pas aujourd’hui, ce ne sera pas la fin du monde. Que je n’ai pas à paniquer, que ce n’est pas la fin de notre relation, juste une petite pause. que je dois simplement être patient et que tout va bien se passer.
Vers midi, je me suis senti apaisé. Pendant que je déjeunais avec maman, j’avais l’impression d’avoir retrouvé un semblant de sérénité.
Pourtant, à bien regarder, c’était une sérénité plutôt du genre « stressé ». Elle ne tenait qu’au fait que, au fond de moi, j’étais sûr qu’il viendrait quand même.
Dès que maman est partie travailler, mes angoisses ont immédiatement repris le dessus.
13 heures, ce n’est plus le matin, c’est déjà l’après-midi. La ligne de partage de la journée franchie, tout semble s’accélérer. Le moment où il devrait débarquer approche. Et au fur et à mesure que le temps passe, je suis de plus en plus certain qu’il ne viendra pas.
Désormais, Jérém a dû voir mon message. Ce matin il s’est levé, il est parti travailler, il a bien dû regarder son portable. Pourquoi ne prend-il pas le temps de répondre ?
Les minutes passent, les quarts d’heure glissent, les demi-heures s’enchaînent. Le temps passe si lentement, pour ceux qui attendent.
Oui, les heures passent à la fois si lentement, et pourtant si vite, lorsqu’on attend l’être cher, sans avoir la certitude qu’il viendra.
J’essaie de tromper le temps en me plongeant dans la lecture. Hier soir, j’ai bien avancé dans « L’Empire des Anges ». Venus… Igor… Jacques… Venus… Igor… Jacques… et désormais… Venus 17 ans… Igor 17 ans… Jacques 17 ans.
Me voilà très impatient d’atteindre le dénouement, tout en redoutant d’arriver à la fin de la magie du roman. Mais le récit est addictif, il prend le lecteur par la main et ne le lâche plus, l’entraîne de page en page, de chapitre en chapitre. Alors, je me laisse transporter.
Non seulement j’ai le bon bouquin, mais j’ai aussi une technique imparable pour essayer de tromper le temps. Je m’oblige à rester plongé dans le récit jusqu’à la fin d’un chapitre, sans regarder mon téléphone et guetter les messages, sans même regarder l’heure. Parfois, je me laisse porter par ma curiosité et j’en lis un autre. Ainsi, le rythme de la lecture limite la perception de l’attente.
14 h 07, il ne va pas tarder.
14 h 39, oui, il peut encore venir.
14 h 58, ça va sonner d’un instant à l’autre.
15 h 17, ou pas…
15 h 31, garde espoir, Nico, il est déjà venu après 16 heures.
15 h 49, mais pourquoi ce petit con n’est toujours pas là ? Pourquoi faut-il que ce soit toujours si compliqué avec lui, pourquoi faut-il toujours qu’il gâche tout avec son incapacité à assumer ce qu’il est ?
16 h 07, je désespère, tout en continuant à espérer.
Il ne me reste plus qu’une cinquantaine de pages à lire. Je me plonge dedans, et j’y reste, comme en apnée, m’imposant de ne jamais plus regarder l’heure. Porté par le final spectaculaire, je n’ai pas trop de mal à m’y tenir. Même si je sens mon cœur devenir un peu plus lourd à chaque minute, à chaque ligne.
Me voilà en train de lire la toute dernière page. Comme à son habitude, l’auteur nous fait part de la musique qu’il écoutait, ainsi que des évènements marquants survenus durant l’écriture du roman.
La quatrième de couverture tournée, je regarde enfin l’heure.
17h14, l’heure où je peux me dire pour sûr que Jérém ne viendra plus. Instantanément, je me sens plongé dans un abyme infini de tristesse et d’angoisse. Il fait peut-être 30 degrés dans la maison, pourtant je ressens des frissons, j’ai froid, je tremble, j’ai envie de pleurer.
Je me sens soudainement très fatigué. je m’allonge sur le canapé, et je m’assoupis.
18h40, lorsque je me réveille, maman n’est toujours pas rentrée. Je me sens horriblement seul dans cette maison vide. J’allume la télé, je mets la 2. J’ai besoin de rigoler. Ça fait du bien de retrouver cette bande de perchés installés autour d’une table. Car leur déconnade sans répit, leur bonne humeur sont contagieuses. J’adore cette émission. Elle est tellement déjantée qu’elle a le pouvoir d’anesthésier ma détresse. Même ce soir, elle m’aide à ne pas trop penser à Jérém, à ne pas pleurer, en attendant que maman rentre. J’ai toujours aimé « On a tout essayé ». Et ce, même avant que Myriam et Dominique Pipeau y fassent leurs débuts fracassants, en rendant cette émission mythique.
Maman rentre pile au moment où le générique de fin résonne dans le poste. Je l’écoute me parler de sa journée et je me sens un peu mieux. Bien qu’au fond de moi, j’ai toujours envie de pleurer.
J’ai attendu mon bobrun tout l’après-midi, et il n’est pas venu. Il a forcément eu sa pause, et il n’est pas venu. Et il ne m’a pas prévenu. Il n’a toujours pas pris le temps de répondre à mon sms. Comme s’il s’en foutait. Comme s’il m’évitait.
C’est lorsque le soir tombe que le mal d’amour et les angoisses sont le plus durs à supporter. Un nouveau jour s’éteint, emportant avec lui les espoirs déçus. La nuit avance, présageant un nouveau jour sans lui.
Seul dans mon lit, je commence à penser d’avoir sous-estimé l’ampleur des dégâts. J’ai peur que Jérém ne revienne plus, jamais. Je tente de lire, je n’y arrive plus. Je n’ai pas envie d’écouter de la musique, même pas Madonna. Vraiment, je ne suis pas bien.
Avant d’éteindre la lumière, je me surprends à parcourir ma chambre du regard. Aussitôt, ma mémoire se met à projeter des images de mon bobrun dans ce décor. Je le revois, debout, à côté du lit, pendant que je le suce. Ou assis sur le lit, dans mes bras, pendant que je le rends fou avec mon kif. Je le revois en train de fumer à la fenêtre, caché par les rideaux. Je le revois rigoler parce que je lui fais des bisous dans le cou. Je le revois assis sur ma chaise de bureau, je revois ma casquette cachant difficilement sa virilité tendue.
Images de complicité sensuelle, images de sourires, images de bonheurs. Souvenirs de contacts de nos corps, de petites odeurs magiques, de sensations infinies et délicieuses, de frissons, de petits moments d’éternité.
Je réalise à cet instant que j’ai pris un gros risque en le faisant venir à la maison, en laissant sa présence faire de chaque pièce de la maison où nous avons partagé du plaisir – l’entrée, le couloir, le séjour, ma chambre – autant de boîtes à souvenirs où tout me ramènera désormais à lui.
Il ne faudrait pas que sa présence d’un instant, que le bonheur d’un instant, prépare la souffrance de son absence de toujours.
Oui, j’ai commis une grave imprudence en lui ouvrant la porte de cette chambre, en laissant notre bonheur passager installer des souvenirs dans chaque coin, sur chaque objet, dans ce lit où nous nous sommes donnés tant de plaisir, et dont les draps portent désormais sa présence olfactive. Des souvenirs qui hantent ma solitude et nourrissent mon angoisse.
Jérém va revenir dès demain, ce n’est pas possible autrement.
Ce n’est pas possible qu’il ne revienne pas.
Mercredi 8 août 2001.
Contrairement à mes rêves, que j’ai voulu prendre pour des réalités, le mercredi après-midi s’écoule exactement de la même façon que le mardi après-midi. Jérém ne se manifeste pas. J’ai envie de lui envoyer un autre SMS, mais je redoute de le harceler. Je redoute surtout qu’il y apporte la même réponse qu’au précèdent…
De toute façon, il sait que ma porte est ouverte. Que je détiens sa chaînette. Et moi je sais que s’il a décidé de ne pas venir, je ne peux rien pour le faire changer d’avis.
Pourtant, chaque minute qui passe, l’angoisse enserre un peu plus mon cœur, la souffrance envahit un peu plus mon cerveau.
Je tourne en rond dans la maison comme un animal en cage. C’est fou de se mettre dans un tel état pour un mec. C’est fou de lui laisser à ce point voler les clefs de son cœur, de son bonheur. Quel drôle de machinerie, que la mécanique du cœur.
J’étouffe dans la maison vide. J’ai envie de sortir, de courir, de crier. Je ne peux pas, pas avant l’heure où je me dirai, dépité, qu’il ne viendra plus.
J’attends. Deux heures, l’espoir est permis. Trois heures, l’espoir est en souffrance. Quatre heures, l’espoir devient désespoir. Cinq heures, en pleine détresse, il ne viendra pas.
J’ai envie d’aller le voir à la brasserie, de lui demander pourquoi il ne vient plus me voir, pourquoi il me fait la tête. Je n’ose pas.
Cinq heures 10, j’ai une meilleure idée. Je vais aller voir Thibault à la sortie de son taf. Ça fait un petit moment que j’ai envie de savoir comment se passe la coloc avec son pote. Et aujourd’hui, j’ai en plus envie de ressentir sa bienveillance, et pourquoi pas avoir son conseil avisé.
Lorsque j’arrive devant le garage, dans le quartier de la gare Matabiau, je me trouve immédiatement confronté à l’un des plus grands mystères de l’Univers. A savoir, comment un bogoss peut parvenir à être encore plus bogoss à chaque fois qu’on le voit.
Un mystère qui va de pair avec une autre énigme insoluble, celui de savoir comment un bogoss peut s’habiller dans n’importe quelle tenue sans que sa sexytude en soit un tant soit peu affectée.
Ainsi, dans sa cotte de travail rouge et grise, une taille trop grande, parsemée de traces de cambouis, Thibault demeure incroyablement sexy.
D’autant plus que, à la faveur de la chaleur revenue sur la ville Rose, un côté du double zip est ouvert sur plusieurs centimètres, laissant apercevoir l’arrondi du col de son t-shirt. Un t-shirt gris qui a dû connaître pas mal de passages en machine, et dont l’arrondi baille légèrement, laissant dépasser quelques petits poils bruns et doux, tout simplement craquants. Quand je pense que j’ai la chance de connaître la magnifique anatomie qui se cache sous cette cotte. Et ce, pour la simple et bonne raison que pendant une nuit pas si lointaine, j’ai eu la chance de faire l’amour avec cet adorable garçon. Je me demande toujours si ça a été une bonne chose. Mais putain, qu’est-ce que ça a été bon !
Le bomécano est en train de traficoter dans le capot d’une voiture. J’ai le temps de le mater pendant un petit instant, avant que son sourire ne m’atteigne comme une caresse vraiment bienvenue.
Je lui fais un signe de la main. Il me fait signe d’approcher. Il s’essuie les mains dans un grand bout de papier et il sort sur le trottoir. Son sourire est comme une caresse.
« Hey, Nico, ça fait un bail ! » fait le bomécano sur un ton enjoué, tout en me claquant la bise. Toujours aussi adorable.
Thibault est rasé de prés. Et même rasée de près, la peau colonisée par sa barbe dégage un contraste sombre et plutôt viril avec la couleur plus claire de celle du reste de son visage.
« Ça fait un moment que j’ai envie de passer te voir ».
« T’as bien fait ! En plus, tu tombes bien, je débauche, là. Comment tu vas, Nico ? ».
« Ça va… » je lâche machinalement.
Mais on ne la fait pas au charmant Thibault. Dès que son regard s’est posé sur moi, il a su que ça n’allait pas. Et Thibault ce n’est pas le genre de mec à laisser tomber un pote qui n’est pas bien.
« On dirait que ça va pas fort… ».
J’essaie de sourire.
« C’est Jé, c’est ça ? Il s’est encore conduit comme un goret ? ».
« C’est un peu compliqué ».
« Ecoute Nico, je vais me laver et je reviens. Tu viens boire un coup chez moi ? ».
« Avec plaisir… ».
Le bomécano revient quelques minutes plus tard, simplement habillé de ce t-shirt gris que j’avais aperçu sous sa cotte, accompagné d’un short en jeans et d’une paire de vieilles baskets. Sa peau dégage cette odeur caractéristique du cambouis nettoyé par le savon industriel, tandis que ses vêtements respirent la fraîcheur d’une lessive récente.
Dans ces habits qui ont un peu vécu, émanant ce délicieux bouquet olfactif de jeune mec bosseur, mais très clean, Thibault est tout simplement et tout naturellement beau. Eblouissant de charme et de droiture. Au final, sa beauté est comme sublimée par la simplicité de sa tenue. Vraiment, jamais l’habit ne fera le bogoss.
Le bomécano me file un ticket, nous prenons le bus. Les platanes du Canal du Midi défilent sous mes yeux.
L’appart de Thibault est un peu plus en vrac que la dernière fois, mais toujours aussi accueillant.
« Désolé pour le bazar ».
Un peu partout, sur le canapé et sur les chaises, il y a des vêtements. Des vêtements qui à priori n’appartiennent pas à Thibault. Oui, dans le bazar, je reconnais bien la même « technique de rangement » que j’avais connu dans l’appart de la rue de la Colombette.
« Ça c’est la touche Jérém… » je plaisante.
« Oui, c’est ça ! Le séjour c’est sa chambre, le canapé c’est son lit, et le dossier du canapé c’est sa penderie ».
Je reconnais la chemise blanche qui m’avait fait tant d’effet négligemment abandonnée sur un accoudoir du canapé. Envie de plonger mon nez dedans.
« Une bière ? » enchaîne le bomécano.
« Oui, avec plaisir… ».
Thibault fait un aller-retour à son frigo et revient avec deux petites bouteilles à la main.
« Vas-y, pousse le bordel, trouve-toi une place sur le canapé… » il me lance.
Nous voilà assis côte à côte. Je regarde le jeune pompier avaler une bonne rasade, comme le ferait un mec assoiffé.
« Ça fait du bien ! » je l’entends souffler.
« Vas-y, raconte, qu’est-ce qui se passe ? ».
« Depuis la semaine dernière, il est venu tous les jours à la maison ».
« Mais c’est génial, ça ! ».
« Oui, mais… cette semaine ça s’est gâté. Et je n’ai plus de ses nouvelles depuis lundi… ».
« En ce moment, Jéjé est un peu secoué. C’est depuis le coup de fil de lundi soir… ».
« Quel coup de fil ? ».
« Il t’en a pas parlé ? ».
« Non, je ne l’ai pas vu depuis. Quel coup de fil ?!?! ».
« Ecoute, Nico. Je préférerais que ce soit lui qu’il t’en parle ».
« Mais il ne me parle plus ! ».
« Il est chiant ! Ecoute, je veux bien t’en parler… » fait le bomécano touché par ma détresse « mais quand il t’en parlera, parce qu’il faut bien qu’il t’en parle à un moment ou à un autre, tu feras mine de l’apprendre de sa bouche, ok ? ».
« Ok, mais dis-moi, s’il te plaît… ».
« Les responsables du Racing veulent le rencontrer dans quelque jours… ils envisagent de l’engager dès la rentrée… »
« Et c’est où le Racing ? » je m’exclame par réflexe, moi qui ne connais rien au monde du rugby.
« C’est le nouveau club de… Paris… il est né cette année de la fusion de deux équipes… ».
Les mots de Thibault tombent sur ma tête comme un coup de massue. Je suis assommé.
« Dans quelques jours ! » je m’entends exclamer, sans même réfléchir.
« Quelques jours ! » je répète, abasourdi. J’ai la tête qui tourne, les idées qui se brouillent. J’ai l’impression que le ciel va me tomber sur la tête.
« Je vais le perdre, je le savais que ça se finirait comme ça… ».
« Ne dis pas ça, Nico ! » fait Thibault en passant un bras autour de mon cou.
« Si, je vais le perdre… ».
« Moi aussi ça me fait de la peine qu’il parte, mais Paris ce n’est pas au bout du monde, c’est à une heure d’avion… ».
« On va plus jamais se voir, c’est fini… ».
« Nico, je sais que c’est dur pour toi, je sais à quel point tu tiens à lui. Mais c’est une immense chance pour lui, tu le comprends aussi. C’est son rêve qui devient réalité ».
« Je sais bien. Et je suis content pour lui. Mais je sais aussi qu’il m’oubliera super vite quand il sera là-bas ».
« Je suis sûr que c’est aussi dur pour lui que pour toi. Il ne l’avouera jamais, mais je suis sûr que lui aussi a peur de te perdre ».
Quand je pense que depuis une semaine ça se passait si bien entre nous !
Ainsi, son malaise d’avoir été surpris en flagrant « délit » de fellation, ce n’est pas la seule cause de son silence des derniers jours. Le coup de fil du club parisien n’y est pas pour rien. Est-ce que mon Jérém est vraiment perturbé à l’idée de partir loin de moi ?
« Ne te laisse pas décourager, Nico… » me glisse le charmant Thibault, tout en me caressant l’épaule avec sa main à la fois douce et rassurante.
« Et s’il ne vient pas te voir, vas lui parler. N’aie pas peur… ».
Si seulement c’était facile, mon Thibault. Aller lui parler, quand et comment ? Pour lui dire quoi ?
Lui dire à quel point ça me fait mal de savoir qu’il va partir ? Pour quoi faire ? Pour essayer de le retenir ? Le retenir à quoi, le retenir où, alors que moi aussi je vais partir de Toulouse pour mes études ?
Dans ma tête, j’avais imaginé que Jérém continuerait à la brasserie, ou qu’il trouverait un autre boulot, mais qu’il resterait sur Toulouse, avec ses potes du rugby, avec son pote Thib. J’avais imaginé des aller-retours Bordeaux Toulouse tous les week-ends pour retrouver le garçon que j’aime. J’avais imaginé que je trouverais le moyen de prendre une place dans sa vie.
Mais quand je l’imagine à Paris, en joueur de rugby, avec une pression terrible de rentrer dans le moule hétérosexuel, ça me parait beaucoup plus compliqué de trouver une place dans sa vie.
Toulouse, je connais, je sais me bouger dans Toulouse. Paris, c’est un monde abstrait pour moi. J’ai l’impression que jamais je ne saurais retrouver Jérém dans cette immense ville.
Non, je n’ai pas le droit de l’empêcher de vivre son rêve. Je n’ai pas le droit de lui parler de mes sentiments maintenant. J’ai peur de sa réaction, quelle que ce soit. Soit, il n’en a rien à faire de moi, et dans sa tête il est déjà à Paris, et il va me rire au nez. Soit, s’il a vraiment des sentiments pour moi, comme je l’ai senti pendant toute cette semaine magique, ça va lui faire encore plus de la peine. Les deux éventualités me sont insupportables.
Faut-il parfois renoncer à son amour, par amour ?
Son silence est sans doute sa façon de me quitter. Pour se débarrasser de moi, ou pour se protéger, lui. Il essaie peut-être de m’oublier. Et il veut peut-être que je l’oublie.
Mais notre histoire ne peut pas se terminer de cette façon ! Je ne peux me résigner à accepter son silence, et son départ sans un mot. Pas après tout ce que nous avons vécu, pas après le bonheur des derniers jours. J’ai besoin de le revoir ne serait-ce qu’une fois, ne serait-ce qu’un instant. Ne serait-ce que pour lui rendre sa chaînette, pour lui donner le maillot que j’ai ramené de Londres.
Ne serait-ce que pour lui dire au revoir.
Et que vais-je faire de mes sentiments ? Est-ce que je vais oser lui dire à quel point je suis fou de lui ? Est-ce que j’ai le droit de lui dire dans ces circonstances ? Est-ce que j’ai le droit de ne pas lui dire, au risque de passer, et de le faire passer, à côté de quelque chose de beau et d’important ?
Ce mercredi soir, je me sens très triste. Je ne sais pas quoi faire. Alors, je plonge dans les souvenirs, comme s’ils pouvaient m’aider à changer les choses.
Je plonge mon nez dans ce t-shirt dérobé un matin, au petit matin, dans sa salle bain. Je plonge mon nez dans ce tissu qui porte toujours son empreinte olfactive. Je me glisse sous les draps en amenant avec moi ce trésor inestimable, les trois photos dont l’adorable Thibault m’a fait cadeau il y a quelques temps.
Je pose les trois images sur le drap, devant moi, et je me sens comme happé par les histoires qu’elles racontent. Jérém assis sur la pelouse de la prairie des Filtres, Jérém en maillot de rugby, et Jérém à la plage, torse nu, le bronzage ajoutant des couleurs à sa peau mate, la lumière du soleil mettant en valeur et en relief la musculature parfaite de son corps.
Non, je ne me lasse pas de regarder ces images qui, prise à distance de quelques mois l’un de l’autre, matérialisent sous mes yeux le chemin parcouru par la virilité de mon bobrun. C’est beau de voir un jeune gars devenir un vrai petit mec.
Je range les photos dans un tiroir de ma table de nuit, j’éteins la lumière et je me glisse sous les draps. Dans le noir, la vue laisse la place aux autres sens. Allongé dans mon lit, je sens le poids des mailles de sa chaînette sur ma peau. J’ai l’impression de sentir son corps contre le mien, ses mains dans mes cheveux, ses lèvres sur mes lèvres, sa langue sur ma peau. Et je pleure à chaudes larmes.
Je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je n’ai même pas envie de me branler. Vers 1 heure du mat, je craque et je lui envoie un nouvel SMS.
« Hey, tu viens chercher ta chaînette ? ».
Le SMS envoyé, je me sens apaisé. Je m’endors peu de temps après, confiant que le lendemain matin j’aurai sa réponse.
Jeudi 09 août 2001.
Ce matin, je ne suis pas bien. Je n’ai pas trop mal dormi, pourtant je n’ai pas envie de me lever. La journée commence mal. Toujours aucun SMS sur mon portable.
Je n’ai pas envie d’affronter une nouvelle journée sans Jérém, une nouvelle journée à me poser des questions, à attendre, à me sentir impuissant.
Il fait très beau et très chaud. Mais la matinée s’écoule morose. Quant à l’après-midi, ce n’est qu’une succession d’espoirs sans cesse déçus.
17h25, je sais qu’il ne viendra plus.
J’étouffe chez moi. Je sors et je me mets à marcher. Je marche, je marche, je marche. J’ai envie d’aller voir mon Jérém, mais je ne sais toujours pas si c’est une bonne idée. Aussi, je crains sa réaction, son hostilité qui trancherait brutalement avec l’accueil si chaleureux de dimanche dernier.
Dimanche, il y a tout juste 4 jours. Et pourtant, ce dimanche me parait si lointain.
J’ai beau m’imposer des détours, tenter l’évitement. Mes jambes finissent toujours par me diriger là où le cœur les amène. Je n’ai pas marché une demi-heure que je me retrouve dans la rue de Metz en direction d’Esquirol.
Les dés sont lancés, autant y aller franco. Je vais me pointer à la brasserie, et m’installer en terrasse pour prendre un verre. Je m’attends, je me prépare, à me faire fulminer du regard. Pourvu juste qu’il ne m’ignore pas, et que ce soit bien lui qui vient me servir.
Je sens sa chaînette se dérober entre ma peau et mon t-shirt au gré de mes pas. Oui, je vais y aller avec le prétexte de la chaînette, mais je ne vais pas la lui donner pour autant. Je vais juste lui demander de venir la chercher chez moi. Si je dois le revoir, j’ai besoin de le voir au calme. Assurément pas ici, entre deux portes.
Je suis à quelques pas de la brasserie, je retire la chaînette de mon cou, je la glisse dans ma poche. Je me fais violence pour continuer à avancer vers la terrasse désormais en vue, alors que le cœur s’emballe mètre après mètre.
Ça y est, je suis devant l’entrée de la terrasse. Mon bobrun est là, il porte un jeans marron et un beau t-shirt noir, craquant à souhait. Il est en train de servir des clients. Lorsqu’il finit de vider son plateau, il débarrasse une table voisine. C’est là que son regard capte ma présence. Le bogoss semble surpris, mais il disparaît à l’intérieur avec son plateau.
Ça commence « bien ». Je redoute de plus en plus sa réaction. Mais désormais je suis là, alors il faut y aller.
Je repère une table un peu isolée et je m’y installe. Jérém revient avec un plateau chargé. Lorsqu’il repère ma position, je découvre que le sourire incendiaire de dimanche a été remplacé par un regard noir, orageux.
Il n’y a pas encore grand monde en terrasse, et visiblement le bobrun est seul au service pour l’instant. Il ne pourra pas m’ignorer, il sera obligé de venir me voir. Le bogoss disparaît de nouveau à l’intérieur. Mon cœur continue à s’emballer de seconde en seconde pendant son absence de mon champ de vision.
Lorsqu’il réapparait, il fonce directement sur moi. On dirait un jeune taureau en train de charger.
« Qu’est-ce que tu fiches là ? » il me lance sèchement, sans préliminaires.
« Tu m’as mieux accueilli dimanche dernier », je lui glisse.
« Tu veux quoi, tu vois pas que je bosse ? ».
« Je sais… mais comme tu ne viens plus me voir à la pause, je viens prendre des nouvelles… ».
« C’est pas le moment… ».
« Tu pourrais au moins répondre à mes messages ! ».
« J’ai pas le temps… ».
« Des conneries ! ».
« T’as ramené ma chaîne, au moins ? » fait-il froidement.
« Non, elle est à la maison… » je mens
« Tu fais chier ! ».
« Passe demain, je te la donnerai… ».
« Je t’ai dit que je n’ai pas le temps ! ».
« T’as plus de pauses ou quoi ? ».
« Ne me casse pas les couilles, Nico, et ramène-la-moi ! ».
« Ok, j’arrête de te casser les couilles. Mais si tu veux ta chaînette, il va falloir venir la chercher ! ».
« Tu m’emmerdes !! » il me balance, mauvais, juste avant de repartir à l’intérieur, alors que son patron vient de l’appeler.
Il revient une minute plus tard, il plante une bière blanche devant moi. Je ne l’ai pas commandé, mais je suis content qu’il y ait pensé.
« Bois la vite et tire-toi… ».
« Tu viens demain ? ».
« Si je viens, ce sera juste pour récupérer ma chaînette, et je me casse ! ».
« Mais pourquoi ? » je me désespère.
Mais le bogoss est déjà reparti servir d’autres clients.
Je n’ai plus envie de ma bière. Je me lève et je pars sans y avoir touché.
Je rentre à la maison encore plus triste que j’en suis parti. Pourquoi il se comporte de cette façon avec moi ? Pourquoi est-il si cassant ? Pourquoi est-il si remonté vis-à-vis de moi ?
Je préférerais encore être en train de me demander si demain il viendra, plutôt que de me dire qu’il va venir juste pour récupérer sa chaînette.
C’était si beau ce que nous avons vécu pendant ces derniers jours. Pourquoi tout a changé du jour au lendemain ? Pourquoi Jérém réagit-il de cette façon ?
Commentaires
ZurilHoros
06/07/2020 11:27
C’est le genre d’épisode ou ne ne sait pas ou son cœur balance. D’un coté Nico, sur son nuage qui se remémore les gestes de Jérémie, qui se réjouit du chemin parcouru, non pas par lui mais par Jérém, car il faut bien reconnaitre que Nico ne parcourt aucun chemin. Il attend, il subit, ce qui, finalement, ne lui réussit pas trop mal. Il pense un peu à Thibaut, plus pour se rassurer que s’inquiéter de ses éventuels tourments. D’ailleurs il a tort, il ferait mieux d’aider Thibaut à verbaliser ce qu’il ressent. Jusqu’à ce qu’il se retrouve à son cours de conduite. Bien qu’il ait l’habitude de Julien, il est encore sous le choc de sa présence et en plus, cette fois, il y a un Alex. C’en est trop pour lui, Alex est un Dieu. C’est plus plaisant comme qualificatif que celui de « mâle reproducteur » réservé à Jérém. Ensuite, il se fait allumer par Julien et il est fier de résister à un hétéro qui lui montre ses abdos pour le faire baver et lui montrer sa supériorité. Ca se passe en voiture, en plein jour, sur une bretelle d’autoroute, à la vue de tous…Il y a de quoi être fier LOL. On est tenté de se demander comment ça se serait passé dans un lieu plus discret. Et aussi, comment il peut être dans cet état de fascination alors qu’il en est à je ne sais combien d’éjaculation depuis 3 jours… 9, 12??? on ne compte plus. Donc, comme lecteur, je trouve que le petit et adorable Nico devrait parcourir un peu de chemin lui aussi, et devenir plus orgueilleux et moins facile à choper. Mais les séances avec Jérém sont particulièrement réussies pour toute cette semaine. Bravo Fabien, ça ne doit pas être facile de les enchainer et de les rendre différentes à chaque fois.
fab75du31
24/07/2017 23:20
Merci à vous tous pour vos commentaires. C’est un bonheur de vous lire. Fabien
Christina
24/07/2017 16:29
Je relis ces derniers chapitres pour la deuxieme fois aujourd’hui. Fabien, merci de nous faire ressentir autant d’emotions. Voilà un moment que je te lis et je n’ai jamais eu autant de frissons qu’avec ces chapitres de fou où Jerem s’ouvre enfin. Merci de me faire ressentir tout ça. Une fan du bout du monde 🙂
Yann
22/07/2017 18:24
Encore un bel épisode. J’aime beaucoup cette complicité juvénile et Nico commence à se poser des questions sur la fidélité de son beau brun. Il découvre que l’amour rend exclusif même si lui n’a pas résisté à la tentation de Julien. Bonne année à tous Yann
Etienne
20/07/2017 18:14
Bonjour Fabien, Très bel épisode, mais je reste inquiet… puisque tu nous as distillé au compte-goutte que bientôt tout va exploser. On reste à l’écoute. Bonne année à tou-te-s
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