JN01111 Un petit con à casquette (dimanche)
Docteur P’tit Con et Mister Classe
Dimanche 5 août 2001
Sa main ralentit ses va-et-vient, son souffle chatouille la peau hypersensible de mon gland. Je me dis que s’il a envie de ça, je ne peux pas l’en empêcher. Et que si c’est vraiment le cas, je suis sur le point découvrir un nouvel univers sensuel.
Alors, je décide de le laisser faire, de me laisser faire. Ni l’en empêcher, ni l’encourager, juste le laisser faire.
Mon Jérém est désormais à genoux devant moi, comme je l’ai tant de fois été devant sa virilité conquérante. Le temps est suspendu à l’hésitation du bogoss à assumer une envie qui me semble de plus en plus claire.
Lorsque ses lèvres hésitantes se posent sur mon gland, lorsque sa langue humide commence à caresser doucement le frein, j’ai l’impression de décoller pour une autre dimension. Plaisir nouveau, jusque-là interdit, impossible, plaisir délirant. Jamais je ne l’aurais cru capable de ça, mon bobrun.
Ses va-et-vient s’amorcent timidement. Je me laisse faire, incapable de réagir, complètement dérouté.
Quand mes mains se réveillent enfin, elles se précipitent sur son anatomie, impatientes, affamées. Je caresse son cou, ses cheveux, ses épaules, ses pecs, ses tétons. Je le caresse pour lui faire plaisir, je sais qu’il aime ça. Je le caresse pour le « remercier » de ce qu’il est en train de faire.
J’ai beau avoir été jusque-là passif à fond, et heureux de l’être. J’ai beau avoir pris des plaisirs inouïs en me laissant dominer e posséder. Et j’ai beau avoir cru que c’était la seule façon de jouir que je ne connaitrai à tout jamais avec mon bobrun.
Quand mon Jérém s’affaire à éveiller ma virilité, je me découvre prêt à goûter à l’autre face du plaisir masculin. Mon bobrun me suce et ça réveille le petit mec qui sommeille en moi. Et je redécouvre très vite que je peux jouir avec ma queue aussi.
Mon bobrun me pompe vigoureusement. Je ne sais pas jusqu’où il veut aller mais je sais que je n’irai pas jusqu’à lui gicler dans la bouche.
Pourtant, lorsque mon orgasme approche dangereusement, je sens ma raison flancher, mon instinct reptilien prendre le dessus. Soudain, j’ai très envie de jouir, et de jouir dans sa bouche, et qu’il m’avale comme je l’ai tant de fois avalé avec bonheur.
Je sais que je devrais lui dire que je vais jouir, mais je n’y arrive pas. Je crains qu’il se retire, qu’il n’amène pas jusqu’au bout. Je sais que ce n’est pas réglo, et je sais que je vais en subir les conséquences.
Mais j’ai trop envie de jouir, et de jouir de cette façon, de découvrir ce que ça fait de se décharger dans la bouche d’un mec. Dans la bouche de Jérém.
Le bogoss continue à me pomper, se doutant de rien.
Et je perds pied. Et je gicle. Dans sa bouche. Je gicle en enfonçant fébrilement mes doigts dans sa crinière brune, en enserrant son biceps à hauteur de son nouveau tatouage…
Un instant plus tard, je me réveille, seul dans mon lit. Le radio réveil indique 8h02. Il est dimanche et je viens de faire un putain de rêve de fou.
Le corps engourdi par une douce torpeur, j’émerge en douceur, enveloppé par son odeur qui flotte dans ma chambre, sur ma couette, sur moi.
Soudain, mon téléphone se met à vibrer. C’est ma cousine. Nous échangeons quelques messages, et elle finit par m’inviter prendre un verre en ville l’après-midi même. Elle me précise qu’elle sera accompagnée par le très charmant Phil.
Je trouve ça cool qu’elle ait rencontré quelqu’un avec qui ça a l’air de ben rouler. Et pourtant, une partie moi est triste à cause du « revers de la médaille ». Le revers de la médaille c’est que, du coup, Elodie est beaucoup moins disponible pour moi. J’ai très envie de lui parler de mon nouveau, immense bonheur avec Jérém et d’entendre son point de vue sur les derniers développements.
Mais pour cela, il faudrait que je puisse la voir seul à seul. Car je sais pertinemment que, devant son mec, aussi sympa soit-il, je ne pourrai pas m’ouvrir de la même manière.
De toute façon, même si je sais qu’elle pense toujours très fort à moi, je sais aussi qu’elle ne passera pas l’après-midi à me cuisiner. Par respect de Phil, et parce que d’autres choses, de bonnes choses, occupent son esprit, et c’est très bien comme ça.
J’accepte quand-même l’invitation, car j’ai envie de la revoir, et aussi de les revoir tous les deux, ensemble, heureux.
Lorsque je descends pour prendre mon petit déj, il est 9h30 passé.
Maman est en train de préparer un bourguignon pour midi. Je me charge du ménage et de quelques repas pendant la semaine, mais le week-end elle tient quand même à faire de bons petits plats.
Je bois mon café au lait pendant que maman découpe, fait saisir, remue, viande, légumes, oignons. Les bonnes odeurs de cuisine maison et celui de mon café au lait se mélangent, ce qui n’est pas forcément très agréable.
Maman contourne la table pour aller chercher les carottes sur l’étagère juste derrière moi.
« C’est quoi ces marques dans ton cou ? » je l’entends alors me balancer à brûle-pourpoint, tout en sentant son doigt effleurer un endroit de ma peau assez sensible.
Je sais exactement d’où viennent ces marques. Ce sont les traces laissées par les passages répétés des lèvres, de la barbe, des mordillements d’un beau brun en rut. Ce que je ne savais pas, c’est qu’elles soient si visibles, comme si Jérém avait inscrit sa marque sur ma peau.
« De quoi ? » je tente de gagner du temps pour trouver une explication qui tienne un minimum la route. Putain, j’aurais dû y penser avant, préparer une connerie plausible, au cas où.
« Des traces rouges… » fait elle, tout en revenant s’installer devant moi, sur sa planche à découper, les carottes à la main.
« Ah bon ? » je feins de m’étonner pendant qu’elle a déjà commencer à couper les carottes.
« Oui, j’ai déjà remarqué ça depuis deux ou trois jours, mais ça a l’air d’empirer… ».
Quoi lui répondre ? Je cherche, il faut que je trouve un truc, vite ! Je pourrais lui dire la vérité, mais je ne suis pas encore prêt pour cela.
« Ca doit être les moustiques sur le canal… je me fais piquer souvent… ».
« C’est bien rouge… ».
« Ça gratte et je gratte… ».
Maman a l’air de gober mes explications.
« Mets-toi de la crème… et achète-toi un répulsif ! ».
« Ok maman… ».
Il faut que je fasse gaffe. Aucun moustique laisse des traces de ce genre. Et en ce qui est du répulsif, c’est bien la dernière chose que je voudrais utiliser contre mon beau brun !
Lorsque je sors, en début d’après-midi, le ciel est bien gris au-dessus de la ville Rose. Les températures se sont drôlement rafraichies, la météo est maussade. Je ne serais pas étonné de voir des gouttes tomber avant le soir.
« Je suis contente de te voir, mon cousin, comment vas-tu ? » m’accueille Elodie, en me faisant la bise, toute guillerette.
Son bobrun à elle est là, je lui serre la main. Phil est toujours aussi sexy avec sa belle chevelure souple et ondulée, ses lunettes de petit intello, sa barbe d’une semaine, plus marquée que celle de mon bobrun à moi. Mais Phil a la trentaine. Et le duvet de barbe de 20 ans et celui de 30 n’a souvent rien à voir.
« Ma foi, ça va plutôt pas mal » je réponds à ma cousine « j’ai commencé les cours de conduite. J’espère pouvoir passer l’examen début septembre ».
« Cool, il va falloir fêter ça ! ».
« Attends un peu quand même » je rigole « attends que je l’aie dans la poche !».
« Tu vas l’avoir haut la main ! ».
« J’espère. J’ai un très bon instructeur… ».
« Hum, il devait être sexy aussi, non ? ».
« Pas mal, non, pas mal » je n’ai pas difficulté à admettre.
« Tu m’as manqué mon cousin… » enchaîne Elodie.
« Toi aussi… ».
« On se voit moins en ce moment… ».
« A qui la faute ? » je la taquine.
« J’ai un taf monstre… » fait-elle.
« Oui, c’est ça… » je plaisante « t’as un mec, surtout ! ».
Phil rigole dans son coin, tout en faisant des papouilles à Elodie. Définitivement, ce gars a l’air vraiment adorable.
Je les regarde, si complices. Comment j’adorerais pouvoir un jour vivre ça un jour avec mon bobrun. Je ne parle même pas de nous faire des papouilles en public. Je parle tout simplement de faire des choses ensemble, un cinéma, un resto. J’aimerais pouvoir l’inviter prendre un verre avec nous, passer des moments ensemble. Sans forcément crier sur tous les toits qu’on est ensemble, mais sans non plus avoir besoin de se cacher.
Sans peur, sans réticences. En ayant tous deux intégré que nous ne faisons rien de mal, que notre bonheur ne concerne que nous.
Phil a l’air vraiment accro. Je me dis qu’elle a de la chance ma cousine, une chance presque inespérée. Elodie est très rigolote, et aussi un brin fofolle, c’est une pile électrique. Elle est aussi très indépendante, d’un naturel cash et décomplexé. Un peu trop même parfois. Elle est parfois du genre « j’agis et je réfléchis après ».
C’est génial de se taper des barres de rire avec elle. Mais, à côté de ça, je me suis parfois dit que ça ne doit pas être facile pour un mec de la suivre dans ses délires, et de lui tenir tête. Même moi, elle me fatigue parfois ! Ma cousine a un sacré petit caractère, c’est un sacré numéro. Mais avec parfois des excès qui, me semble-t-il, pourraient bien effaroucher un certain nombre de garçons. D’où, peut-être, la précarité de ses relations.
Elle est belle, et les garçons ne se sont jamais pas prier pour l’approcher. Mais quand les garçons ne font que défiler et qu’aucun ne reste, y compris lorsque ça lui arrive de le souhaiter, au bout d’un moment, ce ne doit plus être si drôle. J’ai parfois senti que, en dépit de son moral toujours à la déconnade, ma cousine souffrait parfois de ne pas avoir une épaule masculine sur laquelle se reposer.
Je n’ai jamais osé la questionner quant à la conduite de ses relations. De toute façon, je suis loin d’être une référence dans le domaine ! Puceau il y a peu encore, apprenti maladroit depuis mes révisions avec Jérém, je n’ai pas de conseils à lui donner, c’est évident.
En attendant, ses crushes étaient d’ailleurs parfois si courts que très souvent je n’avais même pas l’occasion de faire la connaissance des garçons dont elle me disait un jour, toute guillerette : « Ce gars est génial ! », puis, le lendemain, l’air dépitée : « Je me suis encore faite avoir par un connard ! ».
Mais cette fois-ci, je suis content de voir qu’elle a l’air d’y mettre du sien. Elle est plus douce qu’avec ses autres petits amis, plus à l’écoute, plus sous le charme je crois bien. En fait, je crois que je ne l’ai jamais vue si amoureuse. Phil a vraiment l’air adorable. Ils ont l’air heureux tous les deux, et c’est beau à voir.
« Mon pauvre cousin, je te délaisse… » elle se moque.
« Ça me fait des vacances… » je la cherche.
« Mais ta gueule… » elle me pique, avant d’enchaîner « sinon, raconte, t’en es ou avec ton Jérém ? ».
« Ça va ça va… ça va mieux… » je résume, un tantinet gêné de parler de ce sujet devant son Phil.
Ma cousine continue pourtant le plus naturellement du monde.
« Allez, raconte à ta cousine ! ».
« On se voit souvent en ce moment. Depuis lundi, il est venu chez moi tous les après-midis… ».
« A la maison ?!?! ».
« Oui, à la maison… ».
« Et vous avez fais crac crac à la maison ? ».
« Elodie ! ».
« Allez ! ».
« Oui, oui, oui… ».
« Ca alors ! Et Tata ? ».
« Elle travaille… ».
« C’est parfait ! ».
« Vous l’avez fait dans chaque pièce ? ».
« Presque ! ».
« Je suis contente pour vous. Ce n’est pas rien qu’il accepte de venir chez toi, tu sais ? ».
« Je sais, je sais… d’autant plus qu’il semble avoir changé, il est plus doux, plus détendu ».
« Tu vas y arriver à le dompter, le jeune lion ! ».
« Ca me plait comme image… ».
« Je vais avoir deux semaines de congés, du 13 au 26 août… » enchaîne Elodie « si tu es dispo, mon cousin, on pourrait partir quelques jours à Gruissan tous les deux… ».
« Ce serait coooool ! ».
« Phil nous rejoindra certainement le week-end, ou plus, s’il peut se libérer ».
« Super plan ! » j’essaie de me montrer enthousiaste, même si j’ai un peu de mal avec l’idée de m’éloigner de mon bobrun. Je n’ai pas envie de casser cette belle progression, je veux profiter de lui un max.
Il n’est que 16 heures lorsque nous nous séparons. Et une profonde sensation de vide et de solitude s’empare de moi. Aujourd’hui, c’est dimanche, et mes parents sont à la maison. Je sais qu’aujourd’hui Jérém ne viendra pas. Que je ne ferai pas l’amour avec lui. Que je ne pourrai pas le serre contre moi, ni lui faire des papouilles.
Alors, pour tenter de tromper la frustration et le manque, j’ai envie de marcher. J’ai envie de marcher longtemps, jusqu’à m’en épuiser. J’ai envie de marcher sans but. Je m’y efforce, du moins. Tout en sachant pertinemment que je n’arriverai pas longtemps à contrer cette force irrépressible qui guide, attire, aimante mes jambes vers Esquirol.
Dans le lot, il y a des bruns, des châtains, un blond très clair. Il y a des t-shirts ajustés, d’autres plus amples, des cols ronds, d’autres échancrés, il y a des shorts, des survêts. Il y a des beaux mecs, des moins beaux, des charmants, des « quelconque ». Mais comme toujours, dans le bilan riche est complexe de la bogossitude globale d’une bande de mâles, l’ensemble vaut davantage que la somme des simples éléments pris séparément. Certains spécimens ont, certes, tiré sévèrement de leur côté la couverture de la sexytude. Mais l’ensemble de la meute profite de la sexytude dégagée par cette proximité masculine, par cette complicité, cette passion commune, cette bonne ambiance, cette camaraderie, par ce mélange de différentes essences de testostérone.
Lorsque le Masculin se décline en meute, c’est le plus beau des spectacles.
Le Masculin, anatomie qui m’est agréable à regarde, qui m’attire, que je ressens si familière. Un bonheur plastique fait de reliefs, de creux, de rebonds, de proportions, d’harmonie des formes. Un délicieux mélange de lignes fermes, droites, nettes, inspirant la solidité, l’érotisme, la puissance sexuelle ; mais aussi de lignes plus douces, courbes, arrondies, comme un appel à la sensualité.
Le corps, le sexe, l’esprit des mâles. C’est une sublime alchimie de puissance et de douceur.
Je les regarde et je me demande si, sur les dix, il y en a au moins deux qui ont déjà partagé plus qu’un match de rugby et une bière. J’aime bien l’idée…
Mais ce que je ressens avant tout en les regardant, c’est une profonde sensation de bien-être. Du bien-être, de l’apaisement, un désir de partage. Avant-même que le désir sexuel. C’est l’effet que le Masculin a sur moi. Ce que je ressens, c’est l’envie d’être comme eux, avec eux. Aussi insouciants, aussi entourés qu’eux.
Soudain, je réalise que pendant que mon esprit était happé par mes réflexions, mes jambes en ont profité pour m’amener carrément à Esquirol. Je réalise que je n’ai plus le temps de me préparer, et je me retrouve confronté à un choc visuel aussi inattendu qu’insoutenable
J’ai beau être familier avec la bogossitude de mon bobrun, elle semble se renouveler, devenir chaque jour plus aveuglante. Et comme s’il ne suffisait pas sa prestance naturelle pour en mettre plein la vue, il faut que ses tenues choisies de bogoss soient mises à contribution.
Ce dimanche le temps s’est bien rafraichi, ce qui amène à troquer provisoirement le t-shirt pour des tenues un peu plus chaudes. Mais là, dans ce CAS précis, ce n’est pas juste habillé. Sa tenue du jour est une claque si puissante que je manque de peu de tomber à la renverse.
Oui, je suis assommé, aveuglé, bouleversé par cette sublime chemise blanche qu’il porte sur son torse comme un gant sur une main. Elle est tellement bien coupée qu’on la croirait taillée sur mesure.
La tenue est relevée par une cravate noire plutôt longue, ni trop large ni trop fine. Le nœud est porté « lâche », tombant juste en dessous du dernier bouton de la chemise, laissé ouvert. Une cravate dont la pointe arrive jusqu’à sa belle et épaisse ceinture de mec, semblant indiquer ni plus ni moins la direction de sa braguette, comme une invitation vers l’insupportable tentation cachée dans ce sublime pantalon noir.
Les manches retroussées juste au-dessus des coudes. Une jolie montre de mec habille son poignet. Ses baskets noires à l’épaisse semelle blanche semblent comme léviter pendant qu’il voltige entre les tables.
Dans sa tenue habillée, le bogoss révèle une nouvelle et inattendue facette de sa pure et insaisissable bogossitude, un style qui contraste tellement avec le petit con « t-shirt /casquette à l’envers » dans lequel j’ai l’habitude de le voir s’illustrer. C’est un contraste qui me rend dingue et qui enflamme mon désir.
Le bogoss vient de servir des boissons à une table, il vole à une deuxième pour un encaissement. Il disparait ensuite à l’intérieur de la brasserie.
Il réapparait quelques instants plus tard. Il s’arrête sur le seuil, les coudes pliés, les mains sur les flancs, son regard balayant lentement l’espace de la terrasse. Puis, voyant que personne ne semble réclamer son intervention, il déplie les bras, il appuie son épaule contre le montant de l’embrasure de la porte, le bassin un peu en avant, l’attitude qui n’est pas sans me rappeler certaines pauses cigarettes entre deux séquences de coups de reins. Le bogoss passe les doigts dans ses cheveux bruns pour les ramener en arrière. Puis, il finit par glisser les deux mains dans les poches.
Deux envies totalement opposées font rage en moi à cet instant.
Celle de lui arracher sa chemise et de me jeter sur sa braguette avec une fougue de bête affamée.
Mais aussi une autre, celle de défaire les boutons un à un, en douceur, de découvrir petit à petit sa peau, ses petits poils qui repoussent, de humer longuement les délicieuses petites odeurs retenues par le coton qui a caressé par sa peau. Puis, titiller sa puissance virile par-dessus le pantalon, la sentir monter en puissance, la faire languir avant de la libérer et de la laisser exprimer toute sa fureur.
C’est bien dommage que Jérém ne prenne jamais sa pause avec ses tenues du taf. Qu’est-ce que j’aimerais le pomper dans cette tenue !
Je le fixe assez longuement pour que le bogoss finisse par remarquer ma présence. Je le vois plier le cou, plisser les yeux, jouer l’étonnement avec ses sourcils. Mais ce que je vois surtout, c’est son putain de sourire brun incendiaire, ce sourire qui réchauffe cette journée maussade à bloc, ce sourire qui ferait ressembler un mois de janvier au pôle Nord à un mois de juillet au Sahara.
Le bogoss sourit et me fait signe d’approcher. Alors, je n’ai plus le choix, mes jambes m’amènent toutes seules, je m’engage pour traverser la route.
Au fur et à mesure que j’approche, sa chemise dévoile d’autres détails de sa perfection. Les pans avant épousent ses pecs bombés, ni trop, ni pas assez, juste ce qu’il faut. Voilà la magie de la rencontre heureuse entre un corps divin et une chemise à la coupe parfaite.
Je suis désormais devant lui, nos regards se rencontrent, s’aimantent. Il a l’air de lui faire plaisir que je sois là. Je suis tellement heureux ! J’ai tellement envie de l’embrasser !
« Salut ! » il lance en premier.
« Salut… tu vas bien ? ».
« Ouaissss… je cours partout ! Tu veux boire un truc ? ».
« Euhhhh… je… si tu veux… ».
« Allez, je t’invite. T’as qu’à t’installer à la petite table dans le coin là-bas ».
« Ok… merci… ».
« Tu prends quoi ? ».
« Une bière blanche… s’il te plaît… ».
« Je reviens… ».
Je le regarde repartir et je n’arrive pas à détacher les yeux de lui, de cet ensemble chemise-cravate, code masculin par excellence.
La chemise blanche a quand même tout pour plaire. Car, tout comme le t-shirt blanc, elle est à mes yeux un autre grand basique, ou classique, un incontournable absolu du vestiaire masculin.
D’ailleurs, les deux vont souvent ensemble, et si bien ensemble. J’adore deviner, sous une chemise blanche, ou d’autre couleur d’ailleurs, la marque des manchettes d’un t-shirt blanc. J’aime, dans l’ouverture d’un, deux, trois, boutons ouverts, découvrir le col arrondi, le coton immaculé qui s’arrête juste en dessous de la clavicule, détail si sexy à mes yeux. Tout comme je trouve furieusement sexy de voir les deux pans de la chemise ouverts, en dehors du pantalon, dévoilant tout le devant du t-shirt blanc, lui aussi en dehors du pantalon, tenue débraillée de fin de soirée où la pipe est dans l’air.
Mais nous sommes en été, et nous sommes à Toulouse. Et même si le temps est un peu maussade, cela ne justifie pas la superposition de deux couches de coton sur son beau torse. Mais quand-même ! Qu’est-ce que j’adorerais voir le col d’un t-shirt blanc dépasser au-dessus du nœud de sa cravate. Et, pour finir an apothéose, voir sa tenue complétée par une veste de jeunz, avec une coupe à la fois élégante et sportive. J’imagine tout cela, sans même savoir si je serais capable d’encaisser le choc supplémentaire.
Je me sens bander. Qu’est-ce que j’ai envie de lui !
J’ai remarqué que sa chemise est impeccablement repassée. Qui aurait bien pu la repasser pour lui ? Est-ce mon bobrun sait repasser ?
Soudain, je l’imagine, torse nu et boxer, ou bien torse nu et pantalon noir, le matin, la peau fraîchement douchée, en train de repasser sa chemise.
Puis, j’imagine ses gestes amples de bogoss, son bras qui enfile la première manche encore chaude de repassage, l’autre qui part vers l’arrière chercher la deuxième, le col qui atterrit sur son cou puissant, le haut qui se cale sur ses épaules, les pans encore ouverts qui retombent sur son torse musclé, caressant ses pecs, ses abdos, le plis de l’aine.
J’imagine ses doigts en train de boutonner les manchettes ou bien de les retrousser directement.
Je l’imagine en train de fermer un à un les boutons, tout en laissant sciemment le dernier ouvert.
Je l’imagine relever le col rigide, faire glisser la cravate encore défaite.
Je l’imagine ensuite s’attaquer au nœud. Sait-il aussi faire un nœud de cravate ? J’en suis incapable !
Je l’imagine en train de passer la chemise dans le pantalon, ajuster sa ceinture, passer ses chaussures.
Je m’imagine faire un dernier passage devant le miroir pour se mettre du gel, du parfum, pour une dernière touche avant de partir pour sa nouvelle journée.
Je donnerais cher pour pouvoir assister à sa morning-routine ne serait-ce qu’une fois.
Lorsque je reviens de mes délires, je réalise que si la tenue ne fait peut-être pas le moine, cette chemise contribue sérieusement à mettre en valeur un bogoss. A moins que ce ne soit le bogoss qui met en valeur la chemise…
Car, au final, je réalise que le plus fort dans cette tenue est bel et bien la façon qu’à mon bobrun de la porter. Sur mon Jérém, cette tenue fait à la fois mec élégant et décontracté, habillé et cool, classique et très jeune, soigné et impertinent. Sur mon Jérém, cette tenue est relevée par sa prestance, sa présence, par une puissante touche de fraîcheur, de jeunesse, d’effronterie et de sexytude. On dirait un jeune premier, un acteur, un mannequin.
Dans sa tenue habillée, mon petit con de Jérém a l’air tous aussi à l’aise que dans un t-shirt et un short. Il y a dans ses gestes, dans son allure, une aisance, une assurance, un naturel déconcertants.
Ok, il porte une chemise et une cravate, mais tout le monde peut être élégant dans une tenue pareille. Mais lui, il n’est pas seulement hyper classe avec. Il réussit carrément l’exploit de concilier la classe et la petitconitude. Il est un « p’tit con » avec une chemise élégante et une cravate, il est l’incarnation même de ce délicieux oxymore.
Comment il réussit cela ? Voici quelques éléments de réponse.
Déjà, son dernier tatouage dépasse un brin du col de la chemise. Ensuite, il suffit de desserrer un peu le nœud de la cravate, et de laisser le dernier bouton ouvert pour donner une furieuse envie aux regards de plonger plus loin. Et pour finir, il porte sur lui sa fabuleuse petite gueule armée en permanence avec son regard charmeur et de mon sourire incendiaire. Et hop ! Le tour est joué.
Mesdames et messieurs, voici Docteur P’tit con et Mister Classe dans une seule et unique bombasse.
Le bogoss disparaît une minute à l’intérieur et réapparait avec un plateau empli à bloc qu’il décharge presque entièrement à une grande table avec des nanas.
Si elles savaient, ces pouffes (Pouffe = nana dont le seul et impardonnable défaut à mes yeux est en l’occurrence son envie de se taper mon Jérém) qui le dévorent des yeux, qui lui tapent la discute ! Si elles savaient le torse de fou, les merveilles plastiques qui se cachent sous cette belle chemise, si elles savaient à quel point je les connais par cœur ! Si elles savaient quels délices sexuels se cachent derrière sa braguette, dans son boxer ! Si elles savaient à quel point cette bombasse de serveur me fait l’amour comme un dieu, et à quel point il prend son pied avec moi. Si seulement elles savaient, ça les calmerait, et pas qu’un peu !
Une minute plus tard, il vient m’amener ma bière. Et pendant qu’il se penche vers moi pour me servir, mon regard tombe tout naturellement dans ce petit triangle de peau mate au-dessus du nœud de cravate. J’arrive à entrevoir son petit grain de beauté si mignon, si adorable, si sexy. Et force est de constater que dans n’importe quelle tenue, il dégage un truc vraiment animal, comme une odeur de mâle baiseur, un baiseur si classe ! Putain, qu’est-ce que j’ai envie de lui !
« Voilà, monsieur est servi ! ».
« Merci, monsieur… ».
J’aimerais tant qu’il puisse rester un peu avec moi. Prendre un verre avec moi. Mais je sais que ce n’est pas possible. D’autant plus que la terrasse est bondée et que le bogoss semble seul à cette heure de la journée.
« Eh merde, il me faut encore courir… je reviens… » fait le bobrun sur un ton agacé, alors qu’une main vient de se lever à une table à l’opposé de la terrasse.
Dommage. Je me console en appréciant à sa juste valeur l’incroyable l’évolution de mon bobrun, dans ses attitudes, sa façon d’être, son comportement vis-à-vis de moi. Il n’y a encore pas très longtemps, s’il m’avait surpris en train de « roder » autour de la brasserie, il m’aurait regardé en travers, ou même carrément jeté ! Et là, il me fait installer en terrasse, il m’offre à boire, il a l’air content de me voir.
Puis, quelque chose attire mon regard. Mon bobrun s’est arrêté à une table. Les secondes passent, et il semble s’y attarder, longtemps. Et s’y attarder non pas pour prendre une commande ou pour un encaissement, mais plutôt pour taper la discute.
Autour de la table, deux petits mecs, 18-20 ans je dirais. Le premier, est plutôt mignon. Mais l’autre, c’est une pure bombasse atomique.
Très brun, la peau mate, les cheveux un peu en bataille, retombant en mèches rebelles sur son front, sauvage crinière de jeune loup. Ses yeux naturellement plissés donnent à son regard une intensité troublante. Ce sont des yeux « laser » qui dégagent un érotisme permanent, comme des éclairs de sexytude bouillante.
Le jeune mec porte un t-shirt blanc soulignant un torse élancé, un col en V à l’échancrure passablement affolante, laissant dépasser une chaînette fine et assez courte, tombant à hauteur de sa clavicule.
C’est très beau mec, un très très beau mec. Très beau, et très « mec ».
Jérém a l’air tout particulièrement complice avec ce dernier. Je les vois rigoler avec, lui mettre une tape sur l’épaule, ébouriffer ses cheveux. Je me dis que ça doit être un de ses potes du rugby que je ne connais pas. Mais en même temps, je ressens une pointe de jalousie remonter de mon bas ventre. Mais c’est qui ce petit mec ?
Quelques instants plus tard, les deux gars se lèvent. Ainsi debout, les deux petits mâles dévoilent pleinement la beauté d’une plastique plutôt avantageuse. Une plastique qui semble témoigner d’une activité sportive ou physique capable de sculpter un beau physique de mec. Jérém leur fait la bise, tout en posant une main sur l’épaule du magnifique petit brun.
Les deux potes quittent la terrasse et traversent la route pour aller rejoindre deux filles qui les attendent à côté de l’entrée du métro. Jérém vient dans ma direction, sans pour autant quitter des yeux la scène qui se déroule de l’autre côté de la route. Son regard est comme attendri.
Soudainement, ça fait tilt dans ma tête, je crois que je viens de comprendre le topo.
À mon tour, je ne peux quitter mon Jérém des yeux, je le trouve tellement adorable à cet instant, tellement émouvant !
« C’est mon petit frère Maxime » il me glisse, en arrivant près de moi.
« Le brun, j’imagine… ».
« Ouais ! ».
« Je m’en doutais un peu, il y a bien un air de famille ».
« Il est beau ! » fait Jérém, le regard toujours fixé sur ce qui se passe de l’autre côté de la route.
« Tout comme son frère ! ».
« Ils sont venus sur Toulouse fêter le permis de son pote Gildas » il enchaîne comme s’il n’avait pas entendu mes mots « Maxime va le passer dans pas longtemps ».
Soudain, je me trouve ridicule à avoir ressenti de la jalousie en assistant à cette complicité et à cette déconnade qui n’étaient en fait que des retrouvailles entre fréres.
« Vous êtes très proches ? ».
« Maxou est toute ma famille ! ».
« Il est plus jeune que toi ? ».
« Tout juste deux ans… ».
Les quatre jeunes finissent par prendre la direction du centre-ville. En marchant, le beau Maxime tient sa copine par la taille et lui pose un bisou dans le cou.
« Regarde-le s’il n’est pas mignon ! Un vrai petit mec ! » fait Jérém, attendri et touchant au possible.
« Il a l’air adorable, oui. Et il fait quoi dans la vie ? ».
« Il va aller à Paul Sabatier à la rentrée, il va être ingénieur. C’est une tronche lui… ».
Un client l’appelle.
« Je reviens… » fait-il en détalant aussi sec.
Je suis vraiment touché par la petite scène qui vient de se dérouler sous mes yeux. Je suis ému par les regards, les mots, les intonations de la voix de Jérém trahissant son affection et sa tendresse infinies à l’égard de son petit frère. C’est beau quand la tendresse s’exprime dans le regard d’un mec tel que Jérém.
Une tendresse qui ne fait qu’amplifier encore l’infinie sexytude qu’il dégage dans sa putain de chemise blanche.
Lorsque le bogoss revient enfin me voir, je viens tout juste de finir ma bière.
« C’est chaud le dimanche après-midi… » je lui lance.
« Ce soir ça va être encore pire ! ».
« T’es tout seul à servir ? ».
« Mon collègue rembauche à 18 heures ».
« T’as pas eu de pause ? ».
« J’ai commencé à 13 heures ».
« Qu’est-ce que tu es sexy avec ta chemise et ta cravate ! » je laisse échapper, comme un cri du cœur.
« Tu veux boire autre chose ? » il trace, faisant mine de ne pas avoir entendu mon compliment.
Pourtant, un petit frémissement dans son regard fait office à mes yeux de notification de bonne réception du message.
C’est en prononçant ces mots, ou juste après, que le bobrun se rend compte du double sens que je pourrais y voir, et que j’y ai vu. Il sourit, il est beau.
« Laisse-moi réfléchir… » je me marre, tout en regardant instamment sa braguette. Je remonte ensuite mon regard le long de la cravate noire, jusqu’à accrocher le sien. Dans ses yeux, une bonne étincelle lubrique a fait son apparition.
« Oui, j’ai envie d’un… » je le cherche.
« Jus… » il me suit.
« De toi… » je le chauffe tout bas..
« Je ne suis pas certain d’avoir ce parfum en stock… » il me taquine.
« Quel dommage, je croyais que l’établissement mettait un point d’honneur à satisfaire le client… ».
« Pour en avoir le cœur net, il faudrait aller voir dans la remise de l’arrière-boutique… » il me lance en joignant un sourire de malade, une moue de défi, chaude comme la b(r)aise. Son regard est comme transperçant, et ce semblant de petit hochement de tête qui semble dire « t’as envie de moi, hein, t’en as envie ? » est juste insoutenable. Putaaaaaaaain de mec !
Son regard est perçant comme une flèche, sauvage et puissant comme ses coups de reins. Un seul regard brun et sexy, et je suis à lui. Un seul regard et, dans ma tête, je suis déjà à genoux devant lui.
La perspective de le sucer dans l’arrière-boutique et dans cette tenue, me plait grave. Est-ce qu’il est juste en train de me chauffer ou bien il a une idée derrière la tête ?
« Je ne connais pas les lieux… » je le teste.
« La remise c’est la porte juste après les toilettes… ».
« Je ne pense pas être autorisé à y aller… ».
« Je t’y autorise… ».
« C’est peut-être dangereux… ».
« Il n’y a que moi qui y ai accès… ».
« T’es sérieux, là ? » je m’assure.
« A ton avis… » fait-il alors que l’étincelle lubrique dans son regard s’est transformée en incendie polisson.
« Vas-y d’abord, commence à chercher, je vais venir t’aider dans une minute… » fait le bogoss, l’air complètement sûr de lui.
Apparemment, il me reste qu’à suivre ses instructions pour trouver mon bonheur. Putain de mec !
Je rentre dans la brasserie, je cherche les toilettes.
« J’encaisse la 8 et la 12 et je vais m’en cramer une… » j’entends le bogoss lancer à son patron.
« Ok, tu en profiteras pour ramener du café de la réserve, s’il te plait… » lui retorque ce dernier.
« Ok, chef ! ».
Je me retrouve dans un couloir, je passe les toilettes, je trouve la porte indiquée. Je l’ouvre, elle donne sur une petite cour intérieure. Un peu plus loin, sur la droite, je vois une autre porte, je la pousse. C’est la remise, un petit local assez sombre, empli de futs de bière, de packs de sodas, de café, de friandises. J’hésite à m’y engouffrer, préférant attendre l’arrivée de mon bobrun.
Mon attente n’est pas longue. Le bogoss déboule d’un pas rapide, la cigarette au bec.
« Viens ! » il me balance, en me précédant dans le petit local. Il avance jusqu’à une nouvelle porte, il l’ouvre, allume la lumière. Nous nous retrouvons dans une cave remplie de bouteilles. Le bogoss referme la porte derrière nous, la cigarette coincée entre les lèvres, en train de se consumer à vide. Ses gestes sont rapides, empressés. Je trouve très excitante cette précipitation.
Le bogoss saisit sa cigarette, fait tomber la cendre déjà en équilibre instable.
« J’ai pas trouvé le jus qui me convenait… » je le titille.
« On n’a pas ça en bouteille… seulement à pression… ».
« Comme la bière ? ».
« C’est ça ! ».
Sur ce, le bogoss pose la cigarette au coin des lèvres. Ses mains s’empressent de défaire la braguette. Pas la ceinture, juste la braguette. Et là, en-dessous de la pointe de sa cravate qui semble indiquer précisément le bon endroit pour trouver le meilleur des jus, sa queue bondit, pas encore complètement tendue, mais déjà frétillante. Le bogoss récupère sa cigarette, il expire, fait tomber les cendres .il se branle à peine et très vite la bête s’éveille.
Je me peux résister à la tentation de me jeter sur lui et de l’embrasser sur le cou, tout en portant mes mains sur ses biceps, et en appréciant le contact avec le tissu de sa belle chemise.
« Dépêche-toi, je n’ai que 5 minutes ! ».
« Ça va être court… » je commente.
« Grouille ! » fait-il, moitié en rigolant, moitié sérieux, directif, pressé de repartir et impatient de jouir, une main à sa cigarette, une autre sur mon épaule, comme une sommation à me mettre à genoux.
C’est entre une rangée de bouteilles de Côtes du Rhône et une autre de Jurançon que j’entreprends de sucer mon bobrun.
Je le pompe en frottant mon nez contre le tissu de son pantalon à chaque va-et-vient, je le pompe en caressant ses couilles que je vais aller titiller avec mes doigts, en passant par la braguette ouverte. Je le pompe les yeux rivés sur sa tenue d’homme que je trouve hyper sexy. Je le pompe en me disant à quel point ce serait cool d’avoir le temps de défaire sa cravate, d’ouvrir un à un les boutons de sa chemise, de sentir une à une les petites odeurs de mec se dégager de sa peau, de son cou jusqu’à sa queue.
Mais il n’y a pas le temps pour tout cela. Alors, je le pompe vigoureusement, décidé à le faire jouir au plus vite, décidé à obtenir la plus douce des boissons.
Pendant ce temps, les mains du bogoss ont trouvé chacune leur rôle. Pour l’une, celui de gérer la cigarette. Pour l’autre, celui de caresser mon cou, mes épaules, ma nuque, d’enfoncer les doigts dans mes cheveux.
Je commence à m’habituer à ce genre de caresses, elles m’excitent terriblement. Mais il est d’autres « caresses », des « caresses » que nous avons un peu laissé de côté ces derniers temps, des « caresses » d’un tout autre genre mais furieusement excitantes, des « caresses » que mon bobrun ne semble pas avoir oublié pour autant.
Ainsi, lorsque sa main se pose sur ma nuque et commence à imprimer le rythme et l’amplitude qui lui conviennent le mieux, tout en maintenant fermement ma tête, alors que ses coups de reins envoient son gland loin dans mon palais, là, je suis fou d’excitation. Parce que je suis rassuré de voir que si la palette des plaisirs que nous pouvons partager s’enrichit de jour en jour, nous n’en oublions pas les « fondamentaux » pour autant.
Tout va très vite aujourd’hui. Je commence tout juste à prendre goût au retour du Jérém un peu macho et un peu domi, que déjà je sens son corps se crisper. J’entends un râle étouffé résonner dans ses poumons, je sens ses doigts se contracter nerveusement et s’enfoncer dans mes cheveux, jusqu’à presser mon cuir chevelu.
C’est en toussotant, en balançant violemment ce qui reste de sa cigarette, certainement pour cause d’avoir avalé la fumée de travers dans la précipitation de l’orgasme, c’est en tenant bien fermement ma nuque que le bogoss envoie de longs traits chauds et épais dans ma bouche.
Voilà le meilleur des jus, du bon jus de mâle brun.
Très vite, le bogoss range le matos, il boutonne la braguette. Je me relève, je regarde ses joues un brin rougies, la respiration rapide. C’est beau un mec qui vient de jouir, le physique et esprit encore secoués par l’écho de l’orgasme. Et quand ce mec est le garçon que j’aime, ça fait comme des popcorns qui explosent en rafale dans mon cœur. Et je ne connais pas bonheur plus intense.
« Alors, le client est satisfait ? » se moque le p’tit con.
« C’est le meilleur jus que je n’ai jamais goûté ! ».
Je tente de lui faire un bisou dans le cou.
« J’ai pas le temps ! » il se dégage, tout en prenant la peine de poser une caresse rapide sur mes cheveux.
Le bogoss rouvre la porte de la cave, la referme derrière nous. Il traverse la remise, sort dans la petite cour et s’apprête à emprunter le couloir et à disparaître dans la brasserie.
« Jérém, le café ! » je lui lance.
« Ah oui ! » fait-il en faisant demi-tour.
Pendant qu’il va chercher le café, je me planque dans l’entrebâillement de la porte des toilettes. Le bogoss arrive comme un fou, je bondis sur lui par surprise et je pose un bisou dans son cou.
« Tu peux pas t’en empêcher, hein ? » fait-il, tout en traçant son chemin.
« Non, vraiment pas… » je lui réponds du tac-au-tac, juste avant qu’il disparaisse dans la salle.
J’attends quelques secondes et je m’engage vers la sortie. C’est juste après avoir traversé le seuil de la terrasse, je me retrouve face à face avec au sexy serveur.
« A demain ! » je lui lance discrètement en me faisant violence pour ne pas lui sauter dessus et le couvrir de bisous devant tout le monde.
« On verra… » fait-il avec sa réplique habituelle, pourtant accompagnée par ce sourire brun, incendiaire.
Un sourire qui, pour moi, comme toujours, vaut promesse de retrouvailles sensuelles à venir.
Je quitte la brasserie en faisant une violence terrible pour pouvoir le quitter des yeux. Je n’ai jamais vu quelqu’un porter une chemise et une cravate de cette façon, avec cette aisance, cette sexytude, cette bogossitude.
Le soir même, dans mon lit, sous ma couette, je repense à la distance parcourue depuis la première image que j’ai eu de Jérém le jour de la rentrée en seconde, et celle que j’ai de lui aujourd’hui.
Le premier jour du lycée, le premier regard échangé avec ce magnifique félin mâle, m’avait donné une certaine définition de l’idée de « bobrun ténébreux ». A savoir, un regard animal et indomptable, sauvage et insaisissable, totalement hors de ma portée. Et pourtant, paradoxalement, au lieu d’éloigner, cette inaccessibilité m’avait attiré et fasciné.
Mais aussi terriblement frustré. Pendant longtemps, le monde sans lequel il évoluait m’a semblé totalement inaccessible. Comment imaginer d’être admis dans le cercle fermé de ses amitiés, alors que nous n’avions à priori absolument rien en commun ? J’avais de bonnes notes, il avait des blâmes. Il aimait aller en boîte, j’aimais Tchaïkovski. Il aimait boire, je ne supportais pas l’alcool. Il aimait le rugby, j’aimais les rugbymen. Il aimait toutes les filles du lycée, je n’aimais que lui.
Puis, juste avant le bac, à l’occasion de nos « révisions », j’ai découvert alors un petit macho impulsif et un tantinet égoïste, habitué à toujours obtenir ce qu’il voulait, au pieu comme dans la vie en général. Un petit con incapable de faire la moindre concession, dont les envies sont à prendre ou à laisser, ne s’intéressant qu’à son propre plaisir.
Oui, Jérém se comportait avec moi comme il s’était sans doute toujours comporté avec les nanas. Bon baiseur, mais froid et distant. Il l’avait été avec chacune des filles qu’il avait mis dans son lit, et il l’était à fortiori avec moi, un pédé qui lui offrait un plaisir par lequel il avait fini par être débordé, car il l’obligeait à se regarder en face, le forçait à admettre des envies inavouables. Un pédé lui réclamant, directement ou indirectement, une tendresse pour laquelle il n’était pas prêt, à laquelle il ne voulait pas céder, par crainte de trop s’égarer.
Mon Jérém, le « feu » au lit, la « glace » dans la vie. Dur dur de se contenter du bonheur sexuel, si grand soit-il, quand le cœur bat très fort et réclame chaque jour avec un peu plus d’insistance sa part de bonheur.
Pendant longtemps, j’ai été confronté à un p’tit con prêt à me mettre à la porte dès qu’il avait pris son pied. Cependant, j’ai toujours senti qu’un cœur battait sous sa carapace. Le cœur d’un garçon à qui la vie n’a pas toujours fait de cadeau, un cœur avec des blessures jamais guéries. Un cœur qui a besoin de douceur, et qui est parfaitement capable d’en offrir en retour.
Une douceur dont j’ai eu quelques aperçus fugaces à de rares occasions, attestant ainsi de son existence, mais me faisant désespérer de pouvoir l’atteindre un jour.
Cette douceur enfouie a refait surface cette semaine, plus intense, plus puissante que jamais, comme la lave d’un volcan. Et comme la lave d’un volcan, elle semble être en train de transformer en profondeur et durablement le paysage « Jérém », dans ses attitudes, et dans notre relation.
Oui, j’ai l’impression de ressentir comme une sorte d’impérieux besoin de tendresse chez Jérém, comme l’expression d’une puissante nécessité, comme un besoin trop longtemps inassouvi, une envie trop souvent refoulée, un trop plein qui ne peut plus être contenu et qui doit s’exprimer.
Tout n’est pas encore gagné, mais ça semble vraiment bien avancer. Je me dis que le jour où mon Jérém laissera sa sensualité exploser complément, sans bride, sans entraves, sans retenue, ce sera un véritable feu d’artifice, un truc insoutenable.
En attendant, que de chemin parcouru, en si peu de temps, après que les choses aient longtemps patiné entre nous. Peut-être que finalement tout devait se passer ainsi.
Désormais, quand je suis avec lui, je suis tellement heureux que j’ai envie de crier, de pleurer. Mon être tout entier connaît en sa présence le sens précis du mot « bonheur ».
J’ai de plus en plus envie de lui dire à quel point je l’aime. Lui dire « Jérém, je t’aime ». Couplet parfait à la rime parfaite. Ça claque comme la plus douce des mélodies, ça sonne comme une évidence.
Lui dire « Jérém, je t’aime ». Oui, mais quand ? Dans le feu de l’excitation, avant nos ébats ? Sur l’oreiller, après cette jouissance des corps et des esprits qui sait rendre ces derniers parfois plus réceptifs ou d’autres plus réfractaires ?
Lui dire « Jérém, je t’aime » et après ? Attendre à qu’il me dise « Je t’aime » en retour ? Je ne suis pas sûr qu’il en soit là dans sa tête, et surtout pas qu’il soit prêt à le formuler avec ces mots-là, des mots qui peuvent faire peur, car ils engagent, nous obligent à donner à l’autre une sorte de pouvoir sur nous. Il faut être sacrement en confiance pour dire « Je t’aime ». Est-ce que Jérém est à ce point confiant en moi ?
Lui dire « je t’aime », et avoir son silence pour toute réponse. C’est ce qui me pend au nez, un grand moment de solitude que je n’ai pas envie d’affronter.
Ou alors, le lui dire pile au moment de se quitter, juste avant qu’il passe la porte, comme une espèce de bouteille lancée à la mer, lui donnant le temps de « digérer » le message avant de se retrouver. Mais comment se retrouver, que vais-je ressentir s’il ne va pas aborder le sujet par lui-même par la suite ?
Ou, pire, s’il ne revient pas justement parce que ces mots l’ont fait fuir ?
Je ne veux surtout pas l’effaroucher en parlant sentiments.
Pourtant, un jour, il va bien falloir affronter le sujet. Je m’attache de plus en plus à ce bel animal et j’ai besoin de savoir où nous allons, si nous allons pouvoir un jour nous demander d’être fidèles l’un envers l’autre. Le fait de l’avoir vu en terrasse de sa brasserie se faire mater par des filles, rigoler avec des filles, cela réveille en moi une certaine jalousie qui me pousse à m’interroger sur cela.
Non, tout n’est pas encore gagné, mais je suis confiant. Je pense que nous sommes en bon chemin. Je sais qu’il faut laisser le temps. Je me dis que quand la lave coule, même si elle coule lentement, elle finit par fait avancer les terres.
En attendant, demain, lundi, mon bobrun va revenir me voir. Je le sais car, malgré son énième : « On verra… », je suis persuadé que le résultat sera le même que les autres fois. Son sourire était là, témoin du fait que lui aussi a été marqué par le bonheur sensuel hors normes des derniers jours.
Commentaires
ZurilHoros
05/07/2020 20:17
Ca c’est très excitant, parce que c’est un récit drôlement bien écrit. On sent tout ce qu’il y a à sentir Par contre, je me pose une question à propos de Jérémie. De quoi se punit il pour avoir mis tant de temps pour en arriver à vivre ça. En quoi était ce si compliqué, si tabou. Ca interroge, non?
gebl
10/07/2017 11:30
Que dire , cette sensualité , sexualité , un tel épisode, une telle description des gestes , des ressentis, on imagine le visuel, l’odeur, l’ouie, le toucher , le goût . Etre pris est ce passif ? je ne le crois plus, et l’envie d’y goûter grandie quand on lis une telle histoire . Merci
Yann
09/07/2017 15:48
C’est un épisode si fort, si puissant et tellement bien raconté qu’on en ressent presque le plaisir immense que Jerem et Nico viennent de se donner. Pour la première fois ils se sont fait l’amour avec tellement de sensualité, de sensibilité et d’attentions mutuelles qu’on en est troublé. Comment expliquer se changement chez Jerem ? On a du mal à comprendre. J’espère Fabien que tu ne nous refais pas le coup d’un rêve de Nico. Je pense que non, mais j’espère aussi que cela ne soit pas le cadeau d’adieu de Jerem à Nico, nous savons tous que l’épilogue de l’histoire est proche. Ce serait tellement triste car quelque part, et au-delà de la déchirure pénible pour tous les deux, ce serait pour Jerem une façon de dire à Nico qu’il a enfin compris et trouvé la réponse à sa question quand il lui demandait : « qu’est-ce que tu attends de moi ? ». Et Jerem a donné à Nico ce qu’il attend depuis si longtemps l’amour le vrai. Magnifique épisode Fabien un grand merci pour ton talent. Yann
Romain T
09/07/2017 14:47
Ah mon Fabien! Magnifique suite…J’y étais : Jerm qui enfin fait « l’amour » à son Nico… Qui reste avec lui après la baise malgré le « fantasme »… C’est inespéré!! Mais j’ai la désagréable impression que ça sent l’au revoir, donc a voir :p Vivement là suite :)Romain T
Etienne
08/07/2017 23:10
J’ai d’abord cru que Nico révait… Mais non ! Jérem capable de sensualité, mais est-il capable de l’assumer… Super Fabien ! Vite la suite !
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