JN01110 Un petit con à casquette (samedi)
Un beau mâle brun et très très chaud.
Samedi 4 août 2001.
Le lendemain de cet après-midi d’amour avec mon bobrun, je me réveille de très bonne heure. Il n’est que 5h42 et je me sens en super forme. Je ne tiens pas en place, j’ai besoin de bouger, de me dépenser. Je prends mon petit déjeuner alors que la maison dort encore. Je laisse un message sur la table de la cuisine et je sors.
Le soleil se lève à peine sur la Ville Rose, le ciel s’embrase de couleurs vives, d’une richesse extraordinaire, une splendeur sans cesse renouvelée au fil des minutes. La fraîcheur du petit matin chatouille ma peau, réveille mes sens. L’air frais s’infiltre dans mes poumons et me donne la pêche, j’ai l’impression que ma vie n’a jamais été aussi douce. Je me sens si bien, empli d’espoir et de bonheur.
En courant le long du canal, je repense ce qui s’est passé la veille, à tous ces gestes tendres et à toutes ces attentions que Jérém a eus envers moi, à ces moments où la sensualité et la douceur avec mon bobrun ont atteint de nouveaux, inattendus, incroyables sommets.
Jour après jour, j’ai le sentiment d’assister au démantèlement, les unes après les autres, de toutes ses barrières mentales. Un « désarmement » ouvrant la voie à l’expression d’une sensualité et d’une tendresse que commençais à désespérer de pouvoir partager un jour avec lui.
Car c’est désormais une évidence, le petit mec en veut de cette tendresse, il en redemande, car il en a besoin. Et il va même au-delà de mes attentes et de mes espoirs les plus fous, se laissant aller à des gestes si touchants, à des attitudes qui m’émeuvent aux larmes.
Un mélange d’excitation extrême, d’émotions délicieuses, de complicité magique et de bonheur inouï, voilà ce que j’ai ressenti hier après-midi. Un mélange de sensations toutes plus magiques les unes que les autres, et dont l’écho me porte ce matin, comme sur un petit nuage. Ce matin, j’ai l’impression de planer, de toucher le ciel avec le bout de mes doigts.
Je regarde la ville se réveiller petit à petit, et je me demande ce que fait mon bobrun à cet instant précis. A tous les coups, il doit être en train de dormir. Qui sait à quelle heure il a dû finir cette nuit.
Je me demande comment se passe la coloc avec Thibault. Certainement bien, ils sont potes depuis si longtemps.
Je me surprends à repenser aux questions qui m’avaient inquiété à un moment, et notamment après cette nuit qu’on avait passé tous les trois ensemble. Cette nuit-là, pendant que nous nous emboitions dans un ensemble de combinaisons parfaites, j’avais vu à un moment les deux potes si proches, front contre front, leurs lèvres semblant s’aimanter. Et j’avais imaginé leurs désirs réciproques, je les avais imaginés refoulés, mais brûlants, et sur le point de s’exprimer. Au point que j’en étais même venu à me demander si ma présence avec eux cette nuit-là n’était au fond qu’un alibi, du moins dans la tête de Jérém, pour permettre un rapprochement sexuel avec son meilleur pote. Et ce, en marge de nos ébats, sans que cela ne remettre en question leurs virilités, leurs egos masculins, leur amitié.
Je m’étais imaginé des désirs longtemps enfouis entre les deux potes. Des désirs qui, dans la foulée de cette nuit où tant de tabous s’étaient envolés, voudraient enfin trouver le moyen de s’exprimer.
Oui, je m’étais inquiété au sujet de la complicité sensuelle qui pourrait survenir entre les deux potes, de la possibilité qu’ils puissent avoir envie de découvrir le bonheur de mélanger leurs corps, leurs jeunesses, leurs plaisirs, leurs jouissances. Et ce, y compris sans moi.
Est-ce qu’ils repensent chacun de leur côté à cette fameuse nuit ? Est-ce qu’ils en ont reparlé depuis ? Est-ce qu’ils vont le faire ? Est-ce que le simple souvenir leur donne des envies, un précédent, un justificatif, une occasion, de recommencer, entre mecs ?
Evidemment, le fait que Jérém emménage chez le bomécano pratiquement le lendemain de cette fameuse nuit avait encore mis de l’essence sur le feu de mes questions, me procurant une forme de jalousie assez difficile à calmer.
Pourtant, depuis que Jérém vient chez moi, je me sens rassuré. Plus cette semaine magique avance, plus je suis accaparé par le bonheur apporté par ce nouveau Jérém, plus j’ai tendance à oublier mes inquiétudes.
Je me dis qu’il est si bien avec moi – je le sens, il me le montre – que je n’arrive pas à imaginer qu’il puisse penser à aller voir ailleurs, même avec son meilleur pote. Tout comme je suis tellement comblé que je ne me vois pas aller voir ailleurs, nulle part ailleurs.
Je regrette vraiment ce qui s’est passé avec le garçon levé devant le ON OFF. C’était une erreur dans un moment de désespoir.
Oui, je sens que Jérém est comblé, sexuellement, sensuellement. Et puis, je me dis qu’il reste toujours le dernier rempart contre l’éventualité qu’il se passe quelque chose entre les deux potes. Une chose est faire un plan à trois avec un tiers qui s’occupe de l’un et de l’autre, moi en l’occurrence, sans qu’il se passe des choses « irréparables » entre eux. Toute autre chose est de coucher ensemble sciemment, de se livrer à « l’irréparable ». Que deviendrait leur amitié si jamais ils décidaient de franchir le pas ?
Alors, quand je pense à leur cohabitation, je ne suis plus vraiment inquiet que quelque chose puisse se passer entre eux. D’autres questions viennent à moi, des questions anodines, banales, qui pourtant suscitent en moi une frustration qui est aussi une forme de jalousie.
Est-ce qu’ils mangent parfois ensemble ? De quoi parlent-ils ? Est-ce qu’ils regardent parfois la télé ensemble ? Rigolent-ils ensemble face à un truc drôle ? Commentent-ils l’actu ? Ont-ils la même vision des choses, les mêmes idées, ou bien ils sont en désaccord parfois ? Comment sont leurs échanges ?
J’aimerais tellement être à la place de Thibault, me réveiller et trouver Jérém chez moi, pouvoir le regarder dormir sur le canapé, en me levant, le matin. Manger avec lui. Regarder la télé avec lui. Partager des moments avec lui.
En fait, je suis surtout jaloux du quotidien que Thibault partage avec mon bobrun.
Un de ces jours, il faudra que j’aille voir le bomécano pour prendre de ses nouvelles, et pour savoir comment se passe la coloc. D’autant plus que les échanges avec lui ont toujours été très instructifs. Et il n’y a pas de raison que cela ait changé, bien au contraire. Le bomécano n’a jamais été dans une position aussi privilégiée que maintenant pour partager l’intimité de son pote, qu’il côtoie désormais au quotidien. Il pourrait avoir des choses à me raconter au sujet du « nouveau Jérém », et de comment il vit le bonheur des derniers jours.
Oui, retrouver le bomécano ne pourrait me faire que du bien. Pourtant, j’hésite.
Le fait est que, lorsque je repense à notre dernière rencontre, je ressens une espèce de malaise sournois et latent. J’avais été le voir le lendemain de cette fameuse nuit, et il m’avait invité prendre une bière chez lui. J’avais vraiment apprécié ce moment, sa volonté de « dédramatiser » ce qui s’était passé, et de me rassurer. Il m’avait montré l’album photo de son amitié avec son Jé et il m’avait même fait cadeau de quelques images que je garde désormais comme des trésors inestimables.
Pourtant, en quittant l’appart des Minimes, une partie de moi avait eu comme l’impression que derrière son attitude et son discours de mec bien dans ses baskets il y avait quand-même des non-dits, une frustration, un malaise inavoué. Comme si, entre son envie de voir son pote heureux avec moi et celle de me voir heureux avec son pote, il était en train d’oublier son propre bonheur.
Au fond de moi, je me demande toujours ce que ressent vraiment Thibault pour son Jé. Et je me dis que s’il éprouve vraiment des sentiments et des désirs à l’égard de son pote, ça doit être pour lui d’autant plus dur de les maitriser et de les cacher depuis qu’il est confronté à la coloc.
Je ne pense pas que Jérém lui ait parlé de ce qui se passe entre nous depuis quelques jours. Mais le bomécano pourrait l’avoir deviné à son changement d’attitude.
Je sais que je ne pourrais pas lui cacher mon nouveau bonheur avec Jérém. Et même si je suis persuadé qu’il se montrerait heureux pour moi, pour nous, je n’ai pas vraiment envie d’étaler tout cela devant lui, au risque de le blesser. Je ne veux pas que mon bonheur provoque son malheur.
Mais bon, il faudra quand-même que je trouve le moment pour aller le voir, ne serait-ce que pour savoir comment il va. Les amis, c’est fait pour ça.
L’après-midi, après que maman soit partie au travail, l’envie de retrouver mon beau mâle brun est si ravageuse qu’elle m’empêche de penser à autre chose. J’espère vraiment qu’il va venir. J’essaie de lire, mais mon esprit est ailleurs. Je perds le fil, je suis obligé de m’arrêter et de relire, de reprendre des paragraphes, des pages entières.
Je chauffe, j’ai envie de lui.
L’après-midi avance, mon bobrun n’est toujours pas là. C’est terrible d’attendre sans savoir quand et si. Le temps s’écoule si lentement pour celui qui attend.
A 16 heures, je commence à me dire qu’il ne viendra plus. J’ai envie de lui écrire un sms, je me tâte. Je commence à tapoter sur le petit clavier, j’efface, j’écris à nouveau.
« Tu viens cet aprèm ? » je finis par envoyer.
Sa réponse ne tarde pas à arriver, mais pas sous la forme d’un SMS. Sa réponse tient dans la sonnette de la porte d’entrée qui retentit dans la maison.
Je me lève du canapé, je traverse le couloir, le cœur qui tape très fort, prêt à exploser.
J’ouvre la porte et mon Jérém, beau et sexy comme un Dieu, il se tient juste devant moi, avec cette assurance de mec que je lui connais et qui me fait à chaque fois le même effet de dingue.
Aujourd’hui, il porte un t-shirt d’un bleu intense et brillant, ainsi qu’une casquette noire, la visière rigoureusement tournée vers l’arrière. Voilà des couleurs intenses qui se marient parfaitement au teint mate de sa peau, avec le « brun » de ses cheveux, de son regard, de ses tatouages, leur donnant encore plus d’éclat, de profondeur.
Le bogoss tient son téléphone dans sa main. Et le sourire qu’il me balance est amusé, charmant, lumineux, c’est le coup de grâce pour me faire disjoncter.
« Alors, tu t’impatientais ? » je l’entends se moquer de mon SMS.
« Un peu… ».
Et là, sans attendre que je l’y invite, il passe devant moi et franchit le seuil de la maison, de plus en plus à l’aise chez moi.
Putain, qu’est-ce qu’il sent bon ! Et putain, qu’est-ce que j’ai envie de lui !
Si je m’impatientais ? Ma réponse non plus ne vient pas avec des mots, mais avec des actes.
La porte refermée précipitamment, je l’attrape par les biceps, ces biceps tatoués et musclés qui me remplissent les mains de sa puissance de mec. Je l’attrape et je le colle au mur, je lui saute carrément dessus. Dans la précipitation, je cogne le front contre la visière de sa casquette. Je recule d’un bond, il rigole, je rigole.
J’ai un peu mal mais je reviens illico à la charge, je tourne un peu plus sa casquette sur le côté, je l’embrasse. J’y vais direct, je pose mes lèvres sur les siennes, je l’embrasse fougueusement, longuement. Mes mains se faufilent de part et d’autre de son cou puissant, s’enfoncent dans ses cheveux bruns, caressent sa nuque, ses oreilles. Ma précipitation est telle que la casquette finit par voler à terre. Tant pis pour la casquette de petit con, car en son absence mes mains ont plus de latitude pour caresser la crinière brune et douce de mon bomâle.
Oui, je l’embrasse, comme un fou, affamé, insatiable. Et même si au départ ses lèvres restent immobiles, le bogoss se laisse faire quand-même, et c’est un bonheur total. Un bonheur qui est encore décuplé lorsque ses lèvres s’ouvrent enfin et que sa langue vient engager un nouvel duel musclé, mais pas moins sensuel, avec la mienne.
C’est intense, puissant, bouleversant au point que je ne pourrais pas dire combien de temps cela a duré. Un simple baiser de mon bobrun m’arrache du présent pour m’emporter dans une dimension hors du temps. Je ferme les yeux et plus rien n’existe, à part sa bouche, sa proximité tactile et olfactive, cette douceur, cette tendresse, le bonheur d’être enfin si bien avec lui. Sa présence est la seule chose dont j’ai besoin.
Lorsque nos langues se séparent, à son initiative, ses mains enserrent mon visage, son front se presse contre le mien. Je sens son souffle brûlant d’excitation sur mon nez, sur ma bouche.
J’ai envie de lui, là, tout de suite. Et je ressens chez lui un désir de même intensité que le mien. Mon désir me ravage, le sien me bouleverse.
Un instant plus tard, le bobrun dévoile une nouvelle fois toute sa maitrise de l’art de l’enlèvement du t-shirt, exercice de haute-voltige, mais dont l’exécution est parfaite lorsqu’elle est menée par un bogoss. Jérém ôte le bout de coton bleu d’un geste rapide, animé par une précipitation pleine de promesses.
Je suis happé par la vision de son torse nu, assommé par tant de bogossitude. Puis, très vite, je suis frappé par un petit détail magique, un détail qui était déjà là depuis quelques jours, mais que je n’avais senti qu’au toucher, nos deux dernières après-midis s’étant déroulés dans la pénombre.
Des petits poils commencent timidement à repousser un peu partout sur ses pecs, sur ses abdos, comme s’il avait oublié de les raser. Ou, encore mieux, comme s’il n’y faisait plus cas, comme s’il avait enfin décidé d’assumer sa pilosité naturelle. Tout comme il accepte enfin d’assumer ses envies avec moi.
Ces petits poils me captivent, m’intriguent, m’émeuvent.
Bien sûr, la plastique de mon bobrun est une image même de la perfection au masculin. Avec ou sans poil, cela ne change guère. Un torse musclé, c’est toujours un bonheur à regarder, poils ou pas poils. Mais quand même, ça me plairait vraiment de voir mon Jérém « au naturel ».
Depuis que j’ai la chance de le voir à poil régulièrement, j’ai pu parfois assister à des débuts de repousse, voir s’esquisser la géographie de sa toison de jeune mâle. Hélas, le bogoss ne les a jamais laissés pousser suffisamment longtemps pour que je puisse assister à un développement complet. Son rasoir, mon ennemi, m’en a toujours empêché. Est-ce que ce coup-ci j’aurai enfin la chance de contempler la toison naturelle de mon bobrun ?
En attendant, c’est tellement beau tout ça ! J’ai envie de lécher partout, de bouffer chaque centimètre carré de la peau de ce torse, de sentir sous ma langue le frisson de ces petits poils bruns naissants. J’en ai très envie, mais je ne vais pas en avoir le loisir.
Le bogoss, très excité, impatient, s’approche de moi, et c’est au tour de mon t-shirt d’être arraché. Et quand je dis « arraché », c’est sans doute ce qui lui serait arrivé si mes bras ne s’étaient pas levés au bon moment pour seconder la fougue de son élan.
Le beau mâle brun passe ses bras sous mes épaules, glisse ses mains dans mon dos. Ses biceps se gonflent, m’attirent contre lui avec un geste rapide, chargé d’urgence sensuelle. Ses pecs rebondis et chauds se pressent contre mon torse, ses épaules rencontrent les miennes, son bassin se colle à mon bassin, me communiquant son érection au travers des multiples couches de tissu de nos shorts et de nos boxers. Son visage se pose dans le creux de mon épaule, sa langue glisse sur ma peau. Et c’est un bonheur indicible.
Je passe à mon tour mes mains dans son dos, je le serre très fort contre moi. Les petits poils de son torse piquent ma peau, sa barbe aussi pique ma peau, comme d’innombrables petites aiguilles, provoquant des petites irritations que j’accepte avec un plaisir intense.
J’adore ces instants avant le début de nos ébats, ces instants où nos désirs s’enflamment, où nos excitations se mélangent, s’embrasent, réaction explosive de nos désirs vibrants, instants de bonheur intense suspendu au-dessus du temps.
Hier, le bobrun m’a laissé aller au bout de mon kif, diriger nos plaisirs. Aujourd’hui, c’est avec un immense plaisir que je lui laisse reprendre les rênes de nos jeux sensuels. Je suis très impatient de découvrir où son désir brûlant va pousser ses gestes, ses attitudes aujourd’hui. Je suis très impatient de savoir où le nouveau Jérém va nous amener.
Lorsque les bras du bogoss desserrent leur étreinte, je seconde le mouvement. Nos corps se séparent. Je le regarde enlever son short, son boxer, ses baskets. Autant de gestes précipités de mec emporté par l’urgence de son plaisir.
Jérém revient vers moi et s’emploie aussitôt à défaire ma braguette. Je sens sa main empoigner ma queue par-dessus le coton fin de mon boxer, et amorcer le mouvement de la branler. Je ne peux résister plus longtemps à la tentation de défaire sa braguette à mon tour, de saisir sa queue à mon tour, de retrouver le plaisir chaque fois bouleversant de la sentir remplir ma main, si raide, si chaude.
Et qu’importe si nous n’avons pas pris le temps de monter dans ma chambre et que nous ébats semblent bien partis pour se passer dans l’entrée de la maison. Mon envie de lui est si forte que je me fiche de tout le reste.
Un peu plus tard, je me retrouve face au mur, plaqué par son torse chaud. Sa langue chaude et humide glisse entre mes omoplates, remonte le long de mon cou, s’attarde à la base de ma nuque. Ses mains attrapent l’élastique de mon short, le font glisser le long de mes hanches. Ses doigts fébriles vont chercher ma queue raide dans sa prison de tissu.
Le bogoss se colle un peu plus contre moi, cale sa queue dans mon entrejambe. Il recommence à à mordiller mes oreilles, de plus en plus fort. Je n’en ai rien à faire des traces que ça va laisser. Au contraire, j’adore me sentir marqué par sa folie de mâle en rut.
Je suis dans un tel état d’excitation, je me sens comme une allumette proche d’une source de chaleur, je sais qu’il suffirait de très peu pour que je m’embrase. Et en effet, il suffit que sa main commence à branler ma queue que très vite, je sens la chaleur ultime monter dans mon bas ventre.
« Doucement, Jérém, tu vas me faire jouir… » je le préviens, sentant approcher le point de non-retour.
Pour toute réponse, le bogoss se décolle de mon dos, sa main lâche ma queue juste avant que je jouisse. Ses mains empoignent mes fesses, les écartent avec fermeté. Ses pouces s’immiscent dans mon intimité, écartent mes chairs.
Et mon beau mâle brun vient en moi.
A cet instant, plus rien n’existe, à part nos deux corps qui se font du bien, nos désirs qui se rencontrent, des plaisirs qui se partagent. Je ne sais plus où j’habite, je perds la notion du temps. Je ferme les yeux et les seules sensations qui atteignent ma conscience sont celles qui touchent mes autres sens : ses halètements de plaisir, le contact avec son corps chaud et sa langue insatiable, les coups de bélier de son bassin contre le mien, les va-et-vient de sa queue en moi, sa présence olfactive, délicieux mélange de déo, de sexe, de puissance virile, de plaisir masculin.
Un véhicule klaxonne dans la rue, à proximité, le son retentit dans l’entrée, très fort, très vif. Instinctivement, je rouvre les yeux, je tourne la tête et je me rends compte que, dans la précipitation, je n’ai pas bien fermé la porte d’entrée. Le battant est resté juste appuyé au cadre. Le vent d’Autan le fait osciller, ce qui fait légèrement ouvrir et refermer l’entrebâillement par moments.
D’abord surpris, puis inquiet, je finis très rapidement par me dire que ce petit détail n’a aucune importance : aucune chance d’être vus depuis la rue. Au contraire, le fait d’entendre nos gémissements étouffés se mélanger aux bruits de la rue, aux voix des passants, me paraît même plutôt excitant.
Le bogoss, tout pris dans le tourbillon de son plaisir de mec, ne semble s’être rendu compte de rien. Ou alors, cela ne le dérange pas du tout. Peut-être même que, tout comme moi, ça l’excite. Tout comme ça a dû l’exciter notre petite sauterie dans l’entrée de son immeuble le soir de notre clash.
En tout cas, cela ne semble le perturber le moindre du monde. Ses coups de reins sont amples, réguliers, profonds. Le bogoss prend son pied, je ressens en moi la succession des notes de cette merveilleuse symphonie, le crescendo de son plaisir de mec.
Ses mains, ses bras, ses biceps saisissent mes épaules, mes bras, mes hanches, me secouent de fond en comble. Ses mains passent sous mes aisselles, ses doigts retrouvent mes tétons, avec leur toucher magique. Sa main se pose sur ma queue, l’enserre, la branle par moments, puis s’arrête, m’offrant le plus fou des plaisirs, un plaisir « en pointillé », celui qui poursuit l’orgasme sans l’intention de le rattraper trop vite, celui qui retarde sans cesse la jouissance, celui qui excite et qui frustre, celui qui fait perdre tout contrôle de soi.
Nos corps, nos sens se rencontrent autour de ce partage, de cette parfaite complémentarité de nos plaisirs. Il me baise et il me fait l’amour. C’est puissant.
J’ai plus que jamais envie de le sentir se décharger dans un grand râle sauvage, de me savoir empli et marqué par son nectar de bogoss.
Mais je ressens en moi également une autre envie, en opposition à cette première, une envie tout aussi intense et déchirante, une envie qui n’est autre que le deuxième pilier du plaisir des garçons comme moi. Ceux pour qui, plus que leur propre jouissance compte celle de l’Autre, puisque de cette dernière découle la leur. C’est l’envie de le sentir sa semence se répandre dans ma bouche, couler dans ma gorge, celle de retrouver son goût de mec.
Un beau mec nous fait le cadeau de nous laisser accéder à son plaisir, de nous permettre d’être le maître et/ou l’objet de sa jouissance. Parfois même, la chance nous sourit au point de nous donner l’occasion de partager son plaisir sans se soucier des précautions qui, nous interdisant le contact avec sa semence, nous ôtent tout un pan de notre plaisir. Des précautions pourtant obligatoires, j’ai nommé la capote, lorsque on ne connaît pas assez le garçon en question pour pouvoir lui faire confiance.
Mais quand on est en confiance comme je le suis avec mon bobrun, comment choisir entre l’envie de recevoir sa jouissance dans mes entrailles et celle de la sentir gicler dans ma bouche ? Ainsi, à chaque rencontre sexuelle avec mon bobrun, une intense jouissance se combine à une frustration tout aussi extrême.
Bien sûr, il y a aura d’autres jouissances, cet après-midi même, je l’espère, j’en suis même certain. Bien sûr, je pourrai rattraper cette frustration. Mais chacune des attentes de son plaisir est unique, elle m’accapare totalement, comme si c’était à la fois la première et la dernière.
Choisir, m’est impossible. Alors, je me laisse porter par son envie. Son envie, c’est elle qui finit par définir mon bonheur et ma frustration. Son bonheur est le plus intenses des bonheurs pour moi.
À moins que ce ne soit lui-même qui vient à proposer de choisir.
« Tu veux que je te gicle où ? » je l’entends me demander.
J’ai envie de pleurer tant cette petite phrase résonne en moi comme la plus belle preuve du changement profond de mon beau mâle.
« J’ai trop envie de t’avoir en bouche… » je saisis l’occasion.
Ça fait deux jours que je n’y ai pas goûté. J’en crève d’envie.
A l’instant où sa queue quitte mon entrejambe, je me sens délaissé, frustré. Mais une belle « consolation » m’attend. Le beau mâle brun me retourne, ses gestes me font mettre à genoux. Je capte au passage son beau regard brun excité. C’est magique de voir cet emportement, cette fougue dans son regard.
Me voilà à genoux devant sa queue tendue, à deux doigts de jouir. Je saisis ses hanches, je colle son bassin contre le mur. Je le prends en bouche, je l’avale jusqu’à la garde. Je commence à le pomper vigoureusement, j’ai envie de le faire jouir vite.
Sa main se pose aussitôt sur mon cou. D’abord lourde, imprimant un mouvement de va-et-vient secondant la cadence de ma fellation, son attitude change très rapidement. Et radicalement. Elle se transforme en caresse. Caresse sensuelle, caresse à deux mains, caresse insistante, complice, fébrile. Caresse qui se propage à ma nuque, à mes épaules, mes tétons, mon dos.
Mais alors que j’attends impatiemment la venue de ses giclées puissantes, ses mains se glissent sous mes aisselles, imprimant un mouvement vers le haut, m’invitant à me relever. Je me retrouve une nouvelle fois face à mon bobrun, face à son beau regard de plus en plus excité, confronté à son souffle de plus en plus chaud et haletant.
À nouveau le bogoss colle son torse au mien, son bassin au mien, sa queue à la mienne, enfonce son visage dans le creux de mon épaule. Ivre de bonheur, j’entreprends de pincer ses deux beaux boutons de mecs bien saillants.
Un instant plus tard, le bogoss recommence à me branler. Puis, il penche son buste. Pendant de longs instants, sa langue se balade nerveusement entre mes pecs, autour de mes tétons. Puis, elle descend, approche de mon nombril. Je frissonne, je gémis.
Le bogoss se relève, le bout de sa langue pincé entre ses lèvres, le regard en équilibre instable et brûlant entre excitation et hésitation, comme possédé et troublé par son propre désir. Comme s’il cherchait dans mes yeux le courage, le sens et la raison pour faire tomber l’une de ses dernières barrières.
Les va-et-vient de sa main sur ma queue augmentent encore en intensité. Débordé par le plaisir, je ferme les yeux. Un nouveau frisson géant s’empare alors de mon corps, lorsque sa langue descend vers mon nombril. Elle s’y attarde, comme si elle hésitait à descendre encore.
Je me demande si…
Je rouvre les yeux, je regarde le bogoss à moitié accroupi, sa bouche à quelques centimètres à peine de sa main et de ma queue. Je regarde son beau brushing brun et dense et j’ai l’impression qu’il est en train de descendre encore, tout doucement.
Je n’arrive pas à réaliser ce qui est en train de se passer. Mais… est-ce qu’il a vraiment envie de me… Non, ce n’est pas possible, je n’arrive même pas à formuler la question dans mon esprit.
Le moment est magique, le temps suspendu à cette nouvelle envie du bogoss qui semble se révéler, une révélation suspendue à sa capacité à l’assumer ou pas.
Hélas, un moment magique est un moment fragile. Le moindre grain de sable dans les rouages suffit à enrayer cette mécanique délicate, encore en phase « d’expérimentation » qui plus est.
Une voix dans la rue, puis une autre, les deux très proches de la porte d’entrée. Deux personnes discutent en marchant. Soudainement, je repense à la voisine de Jérém débarquant dans l’entrée de la rue de la Colombette pendant que je lui faisais une pipe. J’imagine que dans sa tête le même souvenir doit refaire surface à cet instant.
Quoi qu’il en soit, cela suffit à couper son élan net. Le bogoss se relève soudainement, il claque la porte, pose une main sur mon épaule, me fait me remettre à genoux. Et il enfonce sa queue entre mes lèvres. Il recommence à me pilonner avec des coups de reins rapides et profonds.
Et son orgasme ne tarde guère à venir.
« Vas-y, avale, avale bien, avale tout… » il me glisse, la voix déformée par la vague de plaisir qui traverse son corps et son esprit.
Des mots qui me ravissent, et qui doivent d’une certaine façon rassurer son égo, après ce qui a failli se passer quelques instants plus tôt.
Ses traits sont puissants, copieux, bien chauds, épais, plutôt corsés. C’est un goût très mâle qui accapare toute la palette gustative de mon palais et de ma langue, un goût qui se répand dans ma bouche comme une épice, qui remonte jusqu’à mon nez. Boisson divine qui réchauffe ma gorge et tout mon corps. Suprême délice qui me fait du bien, qui excite et réconforte, qui parle de la jouissance de mon homme et de son apaisement sensuel à venir. Il n’y a pas meilleure boisson, pas saveur plus délicieuse, que celle de la semence du garçon qu’on aime.
Ivre de sa jouissance, je jouis à mon tour, en me branlant, et je me répands sur le carrelage de l’entrée de la maison.
Le bogoss se retire aussitôt de moi. Je me relève instantanément, je le prends dans mes bras, je le retiens, je le couvre de bisous, fou de lui.
Nos corps sont brûlants, vibrants de plaisir, nos respirations haletantes. Je sens peu à peu une douce fatigue s’emparer de mon corps, engourdir mes membres. Et, visiblement, il en est de même pour mon beau mâle brun.
« J’ai envie de m’allonger un peu… » je l’entends me chuchoter à l’oreille.
J’aime penser que si nos besoins sont si semblables à cet instant précis, c’est parce que nous avons vécu cette fabuleuse étreinte avec la même intensité. Que, tout comme moi, mon bobrun ressent la boule chaude au fond de son ventre, que ses poumons lui réclament de l’air, que chaque inspiration et expiration lui rappelant sa jouissance, alors qu’une douce torpeur est en train de s’emparer de son corps. Et que toute sa puissance musculaire est momentanément terrassée par une jouissance qui l’a mis KO, comme elle m’a mis KO.
Câlin sur le lit en vue, je pleure de bonheur à l’intérieur de moi. J’arrive à trouver le courage de décoller mon torse du sien, d’arracher mes lèvres de sa peau. Je croise son regard brun. Ce mec est tellement beau ! Et je le trouve encore plus beau depuis que son regard et son attitude après le sexe ne sont plus celles d’un mec qui regrette déjà le plaisir qu’il vient de prendre.
Oui, mon Jérém est encore plus beau depuis que son regard après l’amour est celui d’un mec qui assume ce qui vient de se passer. Un garçon qui connait enfin le bonheur d’être en accord avec lui-même.
Et même si nous n’en sommes toujours pas au stade de mettre des mots sur ce qui se passe entre nous depuis une semaine, je suis heureux. Tant de verrous semblent avoir sauté dans sa tête, en si peu de temps ! Il en reste d’autres, je suis confiant qu’ils sautent à leur tour.
« Vas-y monte… » je suis heureux de lui proposer.
Et le bogoss s’en va vers l’escalier, sans un mot.
« Tu veux boire quelque chose ? ».
« Un truc frais… s’il te plaît… ».
Le bogoss ramasse ses affaires et monte les escaliers, à poil. C’est beau.
Seul dans ma cuisine, je prends quelques secondes pour savourer le bonheur qui est le mien à cet instant précis. Notre complicité grandit et elle déborde au-delà du domaine sexuel. Notre nouvelle complicité me rend fou. Nous sommes de plus en plus à l’aise, l’un envers l’autre, dans les gestes, les mots, les regards, les sourires.
Quand je pense qu’il y a une semaine il me balançait un « dégage ! » qui semblait sonner le glas de notre histoire ! Je n’en reviens toujours pas de son changement d’attitude, en si peu de temps.
Je me dis que, parfois, il faut un électrochoc pour voir les choses autrement. Il a peut-être regretté ce « dégage ! », il a peut-être eu peur de ne plus jamais me revoir. Peut-être que finalement je compte à ses yeux.
Je savoure le geste d’ouvrir le frigo, et la sensation de fraîcheur sur ma peau qui me donne des frissons qui me font me sentir si vivant. Je savoure le geste d’attraper une bière, de prendre le chemin de ma chambre pour la lui apporter.
Je monte les escaliers quatre à quatre, impatient de le retrouver, de le regarder boire sa bière au goulot, fumer sa cigarette à la fenêtre. La porte de ma chambre est entrouverte. Je n’arrive pas à croire que Jérém soit là, dans ma chambre, sur mon lit.
J’entre dans la chambre plongée dans la pénombre. Mon bobrun est bien là, la cigarette à la main, le briquet dans l’autre. Mais il n’est pas à la fenêtre, il n’est pas en train de fumer tout court. Le bogoss est allongé sur mon lit, déjà assoupi. Il était tellement fatigué que l’appel du matelas a été plus fort que celui de la cigarette. C’est trop mignon.
Mon regard est aimanté par sa chaînette de mec abandonnée à l’entrée de la vallée de ses pecs, cette vallée enfin peuplée par une pilosité (re)naissante. Il est happé par son torse puissant bercé par sa respiration apaisée. Il est captivé par ses tatouages, par ses abdos, par sa queue au repos. Sa nudité est d’une beauté aveuglante. Et il est si beau quand il fait dodo.
Je pose nos bières sur mon bureau et je m’allonge sur le lit à côté de lui. Je me tourne sur le flanc, calé contre son biceps, je pose mon visage sur son épaule. J’ai envie de le prendre dans mes bras, et m’assoupir contre lui. Si seulement je savais à quelle heure il reprend son taf !
Mais je dois veiller sur son sommeil, je ne dois surtout pas refaire la même erreur que la veille. Je vais le laisser dormir pendant une demi-heure, puis je vais le réveiller. Je programme le réveil pour 17h30.
J’ai tout juste le temps de me caler contre lui que le bogoss émerge en sursaut, comme s’il se sentait entravé et qu’il voulait se dégager. Très vite, il se rend compte qu’il est en sécurité, qu’il est bien, dans mes bras. Mais il s’inquiète pour autre chose.
« Je ne dois pas dormir, je vais encore être en retard… » il balance, la voix lente, pâteuse.
« Tu reprends à quelle heure ? » je lui chuchote doucement.
« 18 heures, je crois… » je l’entends marmonner.
« Dors tranquille, Jérém… j’ai mis un réveil ce coup-ci… » je le rassure.
« Ok » fait le bogoss, replongeant aussitôt dans ce sommeil que son corps lui demande avec insistance. Puis, il se tourne sur le flanc, comme une invitation à le prendre dans mes bras. Je ne me fais pas prier, je cale mon corps contre le sien. À cet instant précis, je suis le gars le plus heureux de l’univers.
Le vent d’Autan fait bouger le rideau, mouvement régulier qui fait varier la luminosité dans la chambre, passant du plein jour à la pénombre. Les rafales soulagent la chaleur de la pièce, caressent nos corps enlacés.
Je ferme les yeux et j’écoute la symphonie de mon bonheur. Le petit frottement du rideau caressé par le vent. Le souffle apaisé de mon bobrun. Les battements de son cœur. Les bruits de la circulation dans la rue qui remontent comme amortis, lointains. J’écoute la mélodie de cet après-midi d’été, sorte de bande son de mon nouveau bonheur avec mon bobrun.
Et je m’assoupis à mon tour.
J’émerge bien avant le réveil, il n’est que 17h10. Je ne suis plus enlacé à Jérém, je suis allongé sur le dos. Jérém est lui aussi allongé sur le dos. Nos épaules, nos bras se touchent, le dos de nos mains aussi. Nos doigts sont comme entrelacés.
Je me demande comment cela est arrivé, pendant le sommeil. Les doigts de qui ont cherché ceux de l’autre, qui s’est laissé faire ? J’ai envie de profiter encore et encore de ce contact que je voudrais pouvoir partager avec lui plus souvent, sciemment, et non pas seulement à cause d’un « accident de sommeil ».
Le bogoss émerge à son tour de son sommeil, toujours en sursaut. Et là, il retire ses doigts de l’étreinte avec les miens. Il me demande l’heure. Je la lui donne. Rassuré, il se laisse à nouveau tomber sur le matelas. Le bogoss s’étire, ce qui fait gonfler ses biceps et les muscles de son torse.
J’ai à nouveau envie de lui. Je ne peux résister à la tentation de lui proposer un réveil tout en douceur.
Je glisse vers le fond du lit, je me faufile entre ses cuisses musclées. Je saisis sa queue, je commence à la branler.
Soudainement, le bogoss contracte ses abdos et relève le dos.
« Tu fais quoi ? ».
« Laisse-moi faire… ».
« Il est quelle heure ? ».
« L’heure d’une dernière pipe pour la route… ».
Le bogoss ne trouvant rien à redire à ma proposition, je m’emploie à lui offrir une érection honorable.
Petit à petit, sous l’effet de mes caresses, sa queue retrouve des belles couleurs. Petit à petit, sa respiration à s’emballe, signe que le bogoss passe de la torpeur au plaisir, un plaisir auquel il ne dit pas non.
Sa main se pose à plat sur ma nuque, mais elle demeure immobile. La chaleur de sa paume irradie sur ma peau, m’apportant une intense sensation de bonheur. Je pense que le bogoss est toujours en train d’émerger et qu’il a besoin d’un petit moment pour recouvrir ses esprits et ses gestes sensuels. En attendant les intentions de sa main, je continue à le sucer avec entrain.
Tout doucement, ses doigts commencent à s’animer, à remuer sur ma peau. Très vite, sa main est rejointe par la deuxième. Ensemble, de concert, elles voyagent, caressent, câlinent, ma nuque, mes cheveux, mes épaules, mes bras, mes tétons. Ce contact changeant et multiple, fait exploser mon envie de lui faire plaisir.
Soudain, le radio réveil se met en route. Jérém se contorsionne aussitôt pour l’éteindre. Puis, ses mains m’attrapent, me font remonter le long de son torse. Je me retrouve complètement allongé sur lui, torse contre torse, queue contre queue, couilles contre couilles, désir contre désir, mon visage enfoncé dans le creux de son épaule.
Une fois encore, le bobrun va me surprendre. Sa main se faufile entre nos bassins, elle trifouille, elle saisit. Un instant plus tard, elle tient nos deux bites raides en une seule étreinte. Gland contre gland, couilles contre couilles, érection contre érection, sa virilité est bien chaude contre la mienne.
Sa main commence à nous branler lentement. Je savoure alors les mille nuances d’un plaisir inconnu qui s’offre à moi. Un plaisir par lequel, très vite, je me trouve débordé. Car, très vite, je réalise à quel point tout ce plaisir est explosif. Si je ne fais pas attention, je vais très rapidement perdre pied. Et mon plaisir va exploser une nouvelle fois.
Et malgré mes efforts, cela arrive très vite. La puissance de la montée de mon plaisir dépasse et déborde l’énergie que je suis capable de mobiliser pour lui résister.
« Je vais encore jouir… » je m’entends lui annoncer sur un ton monocorde, presque résigné.
Je dépose les armes, lève le drapeau blanc, reconnais ma défaite. Ma défaite dans la maîtrise de mon corps face au plaisir que mon beau brun sait m’offrir.
Sans faire cas de mes mots, bogoss continue dans sa lancée. Sa main accélère même le mouvement de va-et-vient, sa prise se fait encore plus marquée. Il veut me faire jouir.
Alors je vais jouir.
Ma jouissance dégage une énergie encore plus intense que la précédente, une jouissance qui monte, monte, monte, qui m’envahit, qui semble devoir terrasser mon corps tout entier. Une jouissance qui dure anormalement longtemps, intensément longtemps, mon esprit entièrement happé dans une déflagration de plaisir insoutenable. Une jouissance si intense qui, pour un peu, en deviendrait réellement douloureuse.
Réelle délivrance, lorsque je sens enfin mes giclées fuser, tremper son torse, atterrir entre ses pecs, effleurer sa chaînette. Le bogoss relève le menton pour protéger son visage.
Un instant plus tard, je sens le manche de mon beau mâle lâcher à son tour de bonnes giclées, dont certaines effleurent mon torse avant de retomber sur le sien. Ainsi, son jus de mâle se mélange au mien, sur ses abdos, entre ses pecs.
Nous venons je jouir et déjà une nouvelle surprise m’attend. Alors que je tente de trouver les forces pour me relever et lui passer de quoi s’essuyer, ses mains me retiennent, m’attirent carrément contre lui, comme s’il s’en foutait que son torse soit trempé de nos jus mélangés. Ses mains enlacent, enserrent, câlinent, caressent. Et surtout, elles le font après l’amour.
Et ce qui me fait carrément délirer, c’est qu’encore il n’y a pas longtemps, cela aurait été inconcevable.
Le bogoss finit par se lever, je lui tends mon t-shirt pour qu’il s’essuie. Il s’en empare et éponge à la va vite le fruit de nos jouissances. Pui, il s’en va fumer à la fenêtre. Je le regarde, de dos, appuyé au montant de l’embrasure, sa nudité partiellement dissimulée par les rideaux chatouillés par les caprices du vent d’Autan. Je le regarde et je le trouve tout simplement beau à m’en donner les larmes.
Plus je le regarde, plus je me sens envahi par l’envie de le câliner, de le couvrir de bisous. Envie brûlante, irrépressible. Alors, je me lève à mon tour, je m’approche de lui et, caché par le rideau, j’entreprends de lui caresser les épaules et de poser quelques bisous légers.
« Tu fais quoi ? » je l’entends me lancer entre deux taffes, le regard perdu dans la rue.
« Rien… j’ai juste envie de sentir ta peau, tes cheveux, de te caresser, de te faire des bisous… » je me lâche.
« Alors, t’es content ? » il se moque.
« Grave ! ».
« Je ne suis pas clébard ! ».
« Non, tu es mon Jérém… et tu es quelqu’un qui compte tellement pour moi… » je lui chuchote à l’oreille, tout en continuant à lui faire des bisous légers derrière le cou.
« Arrête Nico, arrête ! » il tente de se dégager.
Pourtant, malgré ses mots et quelques gigotements, au final il se laisse faire, et il a même l’air amusé.
Dans la précipitation de ses gestes, sa cigarette finit par lui échapper des doigts, et elle tombe sur le trottoir.
« Merde… » s’inquiète le bogoss tout en se penchant par-dessus le rebord de la fenêtre. Et là, l’air amusé, canaille, adorable fripon, les yeux toujours rivés dans la rue, il me balance « elle a failli tomber sur la tête d’une mémé ! T’as failli mettre le feu à une mémé ! ».
« Alors, ça… » je m’amuse avec lui.
« Allez, je vais y aller… » coupe court le bogoss.
Je regarde ses pecs saillants, ses abdos sculptés, et je n’arrive toujours pas à réaliser que ça fait une semaine que ce petit Dieu vivant vient chez moi pour me faire l’amour. Qu’il me fait à chaque les cadeaux les plus inestimables qui soient, sa fraîcheur, sa bogossitude, sa virilité.
En deux temps et trois mouvements, le bogoss a passé son boxer, son short et ses baskets, et il s’apprête à quitter ma chambre avec son t-shirt et sa casquette à la main, certainement avec l’intention de les passer chemin faisant, avant d’arriver à la porte d’entrée.
J’enfile mon boxer et mon t-shirt à la va vite, je le suis dans le couloir, dans l’escalier, dans l’entrée. Le bogoss est pressé, il avance vite, le t-shirt et la casquette toujours à la main.
Dans l’entrée, il se retourne, tente de passer le t-shirt, il fait tomber sa casquette, il la ramasse, il se rend compte que ça entrave ses mouvements. Geste inattendu et trop mignon, profitant de ma proximité, il l’encastre sur ma tête avec un geste un peu brusque, certes, mais tellement adorable, geste accompagné par un sourire ravageur au possible.
Je suis touché, heureux, ému par sa casquette qui comprime mes cheveux, qui enserre mon front, comme une caresse de sa part qui ne s’avouerait pas.
Je tourne la tête vers le miroir juste à côté, je me trouve beau avec sa casquette. Mais ce que je trouve encore plus beau, beau et déchirant à la fois, c’est le reflet de mon Jérém qui attrape le t-shirt bleu par le fond, s’apprêtant à le passer, à dissimuler sa plastique de fou, se préparant à partir.
Je me retourne vers lui, préférant l’original au reflet, et je le regarde si intensément que le bogoss en vient à me demander :
« Qu’est-ce que tu regardes ? ».
« J’adore ces petits poils qui poussent, c’est beau, c’est sexy… » je trouve bien de lui répondre. Rien de plus que mon ressenti profond, sans filtres.
« J’ai pas eu le temps de m’en occuper ce matin, je vais couper ça demain… ».
« Mais pourquoi ?!?! » je m’insurge.
« J’aime pas… ».
« Mais surtout pas, surtout pas… s’il te plaît… tu es grave sexy avec ! ».
« Je vais couper… ».
« Allez, s’il te plaît, laisse-les pousser un peu… juste pour voir ce que ça fait… ».
« Tu vas pas me dire ce que j’ai à faire de mes poils ! » il rigole.
« Non, c’est sur… Je te dis juste ce que j’aimerais. Après, tu fais ce que tu veux » je le mets à l’aise.
« On est d’accord… ».
« N’empêche que je pense que tu serais encore plus sexy avec quelques poils… encore plus viril… » je le titille cependant.
« Pourquoi, je ne suis pas assez viril pour toi ? ».
« Ah, si, grave !!! ».
Le bogoss sourit et passe son t-shirt. Puis, il dévisse la caquette de ma tête pour la visser sur la sienne. Soudain, je ressens une certaine frustration. Pendant une fraction de seconde, j’avais rêvé qu’il me la laisserait.
Mais lorsque je regarde cette sa casquette portée à l’envers sur sa tête, je me dis qu’il n’y a pas de regret à avoir du fait qu’il ait reprise. Il faut se rendre à l’évidence, cette casquette lui va mille fois mieux qu’à moi. Car une casquette est faite avant tout pour sublimer le côté petit con à bouffer d’un bogoss absolu. Définitivement, il faut laisser l’art du port de casquette aux pros de la discipline.
Je sais que le temps presse. Mais je ne peux cependant me résigner à le laisser partir sans le serrer une dernière fois contre moi.
« Lâche-moi, je dois y aller… » sans pour autant rien faire pour repousser mes câlins.
C’est beau un bobrun qui se laisse aimer.
« Tu vas les appeler et dire que tu es malade, je vais te garder chez moi… » je délire.
« Tu es pénible… » fait le bogoss en se libérant de mon accolade.
« Tu es beau… » je lui lance.
Le bogoss me regarde fixement, comme s’il voulait me dire quelque chose. Pendant un instant, j’ai l’impression qu’il hésite à me lancer « Toi aussi, tu es beau ».
Mais il n’en est rien. Déjà il se retourne, attrape la poignée de la porte d’entrée.
« Bye » il glisse au passage.
« Tu viens lundi ? ».
« On verra… » il me glisse, juste avant de quitter la maison.
Et il me sourit. Son beau sourire lumineux est le dernier souvenir que je garde de lui cet après-midi.
Je le regarde s’éloigner, jusqu’à qu’il disparaisse au détour d’un coin de rue. Je suis fou de bonheur. Je fixe longuement la rue désormais vide de sa présence.
J’ai envie de pleurer de bonheur tellement le changement de Jérém me rend heureux. A mes yeux, il n’a jamais été aussi viril que depuis qu’il est devenu si doux et si tendre. Un gars qui assume qui il est, qui assume ses envies, ses amours. Un gars à la fois sexy et touchant, male viril et puits à câlins. Voilà la formule masculine la plus explosive qui soit.
Ce soir, dans mon lit, cherchant dans les draps l’odeur de celui que je considère être l’homme de ma vie, je réalise que j’ai encore oublié de lui donner le maillot que j’ai ramené de Londres.
Je me dis que je vais le faire lundi, sans faute.
Gripsou22
10/07/2017 22:15
Encore un épisode bien excitant ! La discussion entre Romain et Nico était très interessante, il est difficile de savoir si Julien est bien seulement hétéro ou non…Quand au kiff de Jerem il est vraiment bien, l’anour dans le noir attendre son partenaire nu c’est trop excitant ! Jerem a eu une bonne idée !!
Yann
08/07/2017 11:06
Mais qu’est-il arrivé à Jerem ? On ne le reconnait plus ! Lui qui ne pensait qu’à aller droit au but pour tirer son coup le voila qui fantasme sur un plan avec Nico, qui accoure chez Nico alors qu’avant c’était Nico vient tout de suite quand j’en ai envie et en plus il se lance dans des préliminaires avec des caresses. Plutôt inattendu mais cette complicité est tellement attendrissante. Jerem expliqué à Nico par Julien c’est assez subtile et il le défend plutôt bien. Espérons que le portrait qu’il en fait soit le bon.
Perock
08/07/2017 10:02
La tu m’enmerde pourquoi faut-il que tu arrête maintenant c’est pas bien de nous torturer ainsi
GEBL
02/07/2017 07:59
Trop sensuel. Tu es décidément quelqu’un qui sait très bien décrire les ressentis : c’est toujours enivrant de te lire, difficile de lâcher cet interminable feuilleton « plus bel le vi »
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