JN01109 Un petit con à casquette (vendredi)
T’en as jamais assez, toi…
Vendredi 3 août 2001.
Le lendemain de cet après-midi magique avec mon beau mâle brun, j’ai l’impression de flotter : je me sens survolté, heureux, euphorique.
Dès le réveil, les souvenirs de ses gestes, de ses attitudes, les « images sans image » de ce kif dans la pénombre, remontent à mon esprit, en rafales.
Dans ce flot incessant et presque violent, je cherche à retrouver chaque infime sensation, à rallumer chaque parcelle de bonheur. Je veux graver en moi chacune des infinies nuances de ces instants presque irréels. Je veux me souvenir de quoi mon beau mâle brun est capable, lorsqu’il s’applique.
Ce que j’ai vécu hier après-midi est tellement incroyable que j’ai presque du mal à croire qu’il ait été réel. Au fond, ça aurait pu n’être qu’un rêve, à la fois le plus érotique et le plus sensuel qui soit.
C’est l’empreinte olfactive de mon beau mâle brun, flottant dans ma chambre, et en particulier sur mes draps, qui se charge de me confirmer que ça s’est vraiment passé.
Alors, ce matin, le manque de mon beau mâle brun se fait sentir avec une violence inouïe. J’ai besoin de le sentir contre moi, j’ai besoin du contact avec son corps. J’ai besoin de sentir son odeur, son envie de mec, son envie de moi.
Jamais je n’ai été aussi en manque « de lui » que ce matin. Car, hier après-midi, Jérém n’a pas fait que me baiser. Hier après-midi, Jérém m’a fait l’amour pour la toute première fois.
Oui, j’ai vraiment l’impression que hier après-midi nous avons franchi une étape dans notre relation.
Depuis le début, chacune de nos « révisions » m’a comblé de bonheur sexuel. Il a suffi que nos corps et nos désirs trouvent le chemin pour se rencontrer, s’unir, se reconnaître, pour que je découvre un bonheur sexuel d’une intensité inouïe. J’avais trouvé mon mâle, le maître de mon plaisir, mon alter-ego sexuel, érotique. Ses envies étaient les miennes, ça en était presque troublant.
Mais là où ça devenait carrément déroutant, c’était lorsque l’instinct « mâle » de mon bobrun devenait parfois, souvent, le révélateur de certaines de mes propres inclinaisons, enfouies ou même ignorées jusque-là. Ce qui poussait nos ébats bien au-delà de mon imagination de puceau.
Un beau jour de mai, le bogoss m’avait balancé : « Tu vas me sucer, me faire jouir, et tu vas tout avaler ! ».
J’avais souvent pensé à le sucer. Mais pas vraiment à aller plus loin. Pourtant, rien que le fait de l’entendre me l’ordonner, j’avais ressenti monter une furieuse envie d’aller aussi loin qu’il me le demanderait.
Puis, il m’avait dit : « Je vais te baiser… ».
Je crois que je n’avais jamais encore envisagé de me faire prendre par un garçon, même pas par lui. Il avait pourtant suffi qu’il l’envisage pour que je brûle d’envie de l’avoir en moi.
Jérém avait des envies de mec, mais il avait aussi des envies de mecs. Et moi j’avais juste envie de satisfaire ses envies. Et ça, le bogoss l’avait compris depuis longtemps. Et il avait usé de son charme ravageur pour que je tombe à ses pieds, ou plutôt à sa braguette. Et nos corps se sont emboités à la perfection. Voilà comment tout avait commencé.
Mais hier après-midi, ça a vraiment été différent. Très différent. Hier après-midi, il ne m’a rien dit, il l’a juste fait. Jamais Jérém s’est montré à la fois si puissamment « mec », tout en étant très doux. Jamais ça n’a été aussi intense entre nous.
Privé de l’information visuelle, j’avais eu peur de rater certaines sensations, certaines nuances de son plaisir, de mon plaisir. Or, c’est bien le contraire qui s’est produit. Contraint à m’en remettre à mes autres sens et à mon intuition pour capter les gestes, les attitudes, la présence, celle que l’appellerai la « présence masculine » de mon bobrun, mes sensations ont été décuplées autant en nombre qu’en intensité. Chaque instant a été plus insensé que le précédent, autant pour mon corps que pour mon esprit.
Au final, ce qui s’est passé hier après-midi m’a vraiment bouleversé. Tout en faisant naitre en moi un certain nombre de questions et d’attentes.
Pourquoi ce changement ? Pourquoi maintenant ?
Que se passe-t-il dans sa tête ? Est-ce que ça avance enfin ?
Est cela la promesse d’évolutions à venir dans notre relation ?
Envisage-t-il une suite pour notre relation après le bac, et ce malgré mon déménagement à Bordeaux, et malgré l’incertitude quant à son avenir professionnel et géographique ?
Et, dans l’immédiat : Est-ce qu’il va aimer le kif que je vais lui proposer ?
Je sais pertinemment que, dès que je le verrai, j’aurai envie de lui sauter dessus. Mais il faut absolument que je me tienne à mon kif. Je dois transformer l’essai des « points » que nous avons marqués hier après-midi. J’ai tellement envie que ça avance entre nous !
Je repense à hier après-midi, à cet instant de fou, juste après l’amour. L’écho du bonheur des sens retentissait encore tellement si fort dans mon corps et dans ma tête, j’en tremblais, je me sentais comme ivre, ivre de lui.
Je me souviens de l’avoir écouté en train de se rhabiller, et je me souviens d’avoir ressenti une violente, brûlante, déchirante envie de l’empêcher de partir, de l’attirer sur le lit, de le serrer dans mes bras, de le couvrir de bisous. Et de lui crier, de lui montrer à quel point j’étais fou de lui.
Mais, par-dessus tout, je me souviens avoir ressenti en moi la plus « dangereuse » de toutes les envies. Celle de lui dire, lui annoncer, lui crier, tout simplement : « Jérém… je t’aime ! ».
Des mots qui sont resté accrochés au fond de ma gorge, par pudeur, par crainte de sa réaction. Des mots qui, pourtant, de plus en plus je trouve, « vont si bien ensemble ».
Il est 14h39 lorsque son sms tombe, précis et direct comme un uppercut.
Jérém : « prepare ton kiff jarrive ».
Moi : « La porte est ouverte, monte direct ».
J’ai décidé que mon kif se passera dans le noir, tout comme le sien. Le noir, mon précieux allié.
Jérém : « T’es cho ».
Moi : « Tu peux pas savoir ! »
Quelques minutes plus tard, j’entends la porte d’entrée s’ouvrir, puis se refermer derrière mon bel mâle brun. Ses pas dans l’escalier, autant de frissons crescendo dans mon ventre, autant de décharges sur ma peau, autant de nuances d’excitation qui s’installent en moi, coupant ma respiration, altérant mes perceptions. Bref, l’effet d’une drogue dure.
Le bruit de ses pas approche encore, lent, posé, discret et puissant comme celui d’un félin, un grand et beau félin mâle.
Je l’attends débout, installé juste devant la porte, j’essaie de me préparer à le voir débouler dans une tenue encore inconnue, mais qui, je peux en mettre ma main à couper, sera encore plus sexy que celle de l’avant-veille.
Sa main se pose sur la poignée, la fait tourner. Le battant de la porte s’ouvre, et le bogoss apparaît…
Et là, PAF !!!
P
A
F
!!!
Le bogoss s’arrête net, surpris de me trouver là, dans le noir, juste devant lui.
« Sa…lut… Jé… Jé.. ré… m… » j’arrive à bégayer.
Garde ton sang-froid, Nico, c’est toi qui dirige le jeu aujourd’hui. Du moins en théorie…
Comme je l’avais craint, dès que l’image de cet absolu bogoss traverse ma rétine, j’ai envie de lui sauter dessus. D’autant plus que, comme je l’avais pressenti, sa tenue est un scandale insoutenable.
« Salut ! » me lance le bobrun, jamais déstabilisé.
Je le regarde, planté là, juste devant moi, en plein dans le cône de lumière venant du couloir et passant par l’entrebâillement de la porte. Sa beauté, sa plastique, sa sexytude sont mises en valeur comme la silhouette d’un artiste jouant seul au milieu d’une scène. D’autant plus que son torse est enveloppé d’un simple, aveuglant, sexy, débardeur blanc qui brille de mille feux.
Les mots me manquent pour décrire ce petit bout de coton immaculé. Les bretelles sont dangereusement tendues sur ses muscles trapèzes, alors que l’arrondi est assez profond pour révéler une vaste portion de ses pecs bombés, tout en invitant le regard à plonger dans ce sillon, cette ligne de médiane de son anatomie descendant tout le long de son torse, disparaissant provisoirement, très provisoirement, sous le coton immaculé.
Ce petit débardeur sublime le haut de son torse, les épaules, les aisselles, le cou, ainsi que la musculature de ses biceps. Il crée un délicieux contraste avec sa peau au teint de plus en plus mat au fur et à mesure que l’été avance. Et laisse tout le loisir de contempler sa chaînette de mec, ainsi que par ce petit grain de beauté tout mignon dans le creux de son cou.
Et comme s’il en fallait davantage pour m’achever, une casquette noire est vissée sur sa tête, à l’envers, bien évidemment, portée très en arrière, la visière presque collée à son cou, tandis que quelques cheveux en bataille dépassent tout aussi bien en dessous et au-dessus de la languette de réglage. C’est à se damner ! Quand je pense qu’il n’a même pas vingt ans !
Oui, les mots me manquent face à l’apparition fracassante de mon beau mâle brun. Alors que les envies me submergent.
Il faut que je me lance tout de suite dans mo kif, avant de perdre mes moyens et de le laisser prendre la main.
J’attrape sa main, je le fais avancer d’un pas, je referme la porte derrière lui, en replongeant ainsi la chambre dans la pénombre. J’avance vers lui, l’invitant à reculer et à se presser dos contre la porte. Pour bien commencer, j’ai envie d’un nouveau torse à torse hyper sensuel comme celui de l’autre jour dans l’entrée.
Manœuvre dangereuse, me voilà frappé de plein de fouet par les effluves de son déo de mec, sortes de sirènes capables d’égarer l’Ulysse qui est en moi.
Pris au dépourvu, le bogoss se laisse faire dans un premier temps. Mais lorsque nos torses s’effleurent, et nos visages avec, très vite ses deux mains saisissent mes biceps, retenant mon élan, freinant mes ardeurs, m’éloignant à une distance suffisante pour me regarder droit dans les yeux.
« C’est quoi ton kif, alors ? ».
Ses mots claquent, le ton de sa voix est plutôt sec. Je reconnais la réaction typique de mon bobrun lorsqu’il n’est pas vraiment à l’aise, lorsque la situation échappe à son contrôle. Oui, le bogoss a l’air impatient de savoir. Car, savoir, c’est contrôler à nouveau.
« Ne sois pas inquiet, laisse-moi faire… ».
« Je ne suis pas inquiet… tu veux faire quoi ? ».
« Tu me laisses faire, s’il te plaît ? ».
« T’es pénible… ».
« Hier c’était ton kif… et c’était un putain de kif… mais aujourd’hui c’est le tour de mon kif à moi… ».
« Mais moi je t’avais annoncé la couleur… ».
« Oui, mais pas la bonne… »
« C’est-à-dire ? »
« Je ne m’attendais pas à un truc si incroyable… ».
« Tant mieux… » il se moque. Pourtant, je sens au ton de sa voix qu’il a l’air flatté que je lui dise ça. J’adore.
« Toi aussi t’as kiffé, je le sais… » je le taquine.
« C’est quoi ton kif ? » j’entends le bogoss couper court, à mi-chemin entre agacement et impatience.
« Tu vas vite savoir… ».
« Je veux savoir maintenant ! ».
On dirait un gosse impatient d’ouvrir les paquets le soir de Noël.
« T’aime pas les surprises ? » je le cherche à nouveau.
« Pas vraiment… ».
« Faudra faire avec… ».
« Mais ta gueule ! ».
Sur ce, je m’avance vers lui. Dès que mes mains passent sous son débardeur blanc, mes doigts reconnaissent immédiatement le contraste familier entre la douceur de sa peau et la fermeté de sa musculature. Mes lèvres et ma langue se posent dans l’échancrure du débardeur, parcourent l’espace en long, en large et en travers. Impatientes, fébriles, elles s’engagent le long de son cou, suivant le parcours dessiné par son nouveau tatouage, elles remontent jusqu’à son oreille.
Impatient de lécher chaque millimètre carré de sa peau, je remonte son débardeur. Le coton est tellement tendu sur sa plastique qu’il se maintient sans difficulté juste en dessous de ses aisselles. L’horizon musclé bien dégagé, je me précipite sur ses pecs, sur ses tétons. Mes mains ouvrent sa braguette, glissent dans son boxer, saisissent sa puissance masculine, caressent, branlent.
Le bonheur qui m’envahit est total.
Ma bouche s’aventure sur son front, sur ses sourcils, le long de son nez, elle distille des bisous légers. Elle redescend encore, rencontre le terrain abrasif et pourtant si attirant de sa barbe de quelques jours, douce aspérité virile.
Puis, sans crier gare, ma bouche s’égare, elle se pose sur sa bouche à lui. Brûlantes de désir, mes lèvres se pressent contre les siennes. Et là, son manque de réaction m’exaspère.
Mes lèvres cherchent alors à provoquer, à chauffer. Fébrile, ma bouche enserre sa lèvre inférieure, puis la supérieure, les deux restant désespérément immobiles. De plus en plus excité et frustré, je décide de tenter le tout pour tout, j’envoie ma langue faire du forcing entre ses lèvres.
C’est à cet instant que ses mains saisissent à nouveau mes bras, puissante et prompte prise de mec, m’éloignant de lui, comme pour me rappeler à l’ordre. Le bogoss me regarde droit dans les yeux, le regard passablement noir, il me toise en silence.
« T’as promis… » je m’insurge, une main toujours sous son débardeur, l’autre coincée dans son boxer, enserrant sa queue raide.
« Tu me gonfles ! ».
« T’aime pas ? ».
Pour toute réponse, il lève les yeux vers le ciel et souffle bruyamment, l’air passablement agacé.
« Tu tiens ta parole ou pas ? »
« N’en profite pas trop… ».
Autorisé par ses mots qui, sans être un « oui » véritable, ne sont pas non plus un « non » ferme, encouragé par la disparition de la pression de ses mains sur mes biceps, j’y retourne. Je l’embrasse une nouvelle fois. Sans l’espoir qu’avec un peu d’insistance, elles s’animent enfin un peu.
Ce ne sera pas « un peu », mais plutôt « tout d’un coup ». Lorsque ses lèvres se desserrent, sa langue déboule avec une puissance et une détermination inattendues. Elle traque la mienne, l’agresse, s’y enroule dessus, cherche à la maîtriser, à l’« intimider », à avoir le dessus. Et elle y arrive, la contraint à battre en retraite.
Ses mains saisissent à nouveau mes biceps, très fermement. L’une de ses mains se pose sur ma nuque pour me retenir, pour m’entraver, pour m’empêcher de reculer, pour pouvoir continuer à me baiser la bouche avec sa langue déchaînée.
Car c’est bien m’impression que cette pelle m’inspire, comme une pénétration, une baise sauvage.
Ce n’est pas exactement ça que j’avais imaginé, mais c’est quand même bien excitant.
Passé la première surprise, ma langue tente de se ressaisir, de préparer la riposte. Elle revient à la charge, tente de bousculer la sienne. Hélas, même à ce niveau-là, la puissance du bogoss dépasse la mienne. Ma langue tente par tous les moyens de résister aux assauts de l’envahisseur, mais elle ne fait pas le poids. Elle n’est ni assez forte, ni assez rapide.
Sa langue envahit ma bouche sans répit, je n’ai même pas le temps de respirer, je me retrouve en apnée. Et lorsque je pose à mon tour mes mains sur ses biceps saillant pour tenter de me dégager et reprendre mon souffle, le bobrun me retient. Et là, il envoie un dernier, puissant coup de langue entre mes lèvres, juste avant de me repousser avec un geste ample et brusque.
Le bogoss s’essuie la bouche du revers de la main, tout en me toisant avec un regard de feu, en plissant les yeux, les réduisant à deux fentes éructant des flots de sexytude bouillante. Et là, il me balance, taquin, provocateur, fier de lui :
« C’est ça que tu voulais ? ».
« Presque… j’avais imaginé ça un peu moins brutal, mais l’idée était là… ».
« T’as pas kiffé ? ».
« Si… ».
« C’est bon, alors, tu l’as eu ton kif… maintenant, suce ! ».
« Maintenant, suce ! ». J’adore ces deux mots, je les ai toujours considérés comme le titre du tout premier chapitre du « Code du parfait petit con ». Un code que le Jérém m’a si souvent répété, tout en maitrisant à la perfection la présence, l’attitude et l’intonation virile nécessaires pour donner à ces deux simples mots une valeur de loi.
Non, Jérém ne perd jamais le nord. Et le petit sourire, à la fois amusé et fripon, que je décèle dans son regard brun, voilà qu’il rend son culot tout aussi excitant que marrant. Plus ça va, plus j’ai l’impression que, de plus en plus, nos échanges évoluent d’une relation de domination/soumission à une forme de complicité grandissante.
Et ça me rend fou de bonheur.
« Non, je vais pas te sucer, mon kif n’est pas fini… » je lâche, taquin.
J’ai l’impression que ce n’est pas moi qui viens de prononcer ces mots. Jamais je n’aurais osé lui balancer ça, il n’y encore pas si longtemps.
« On verra ça plus tard, maintenant, suce… » insiste le bogoss, tout en amorçant le geste de poser une main sur mon épaule pour me faire me mettre à genoux.
Je me dégage de son emprise et je lui lance :
« Vas-y, assieds-toi sur le bord du lit… ».
« De quoi ? ».
« Assieds-toi sur le bord du lit… ».
Le bogoss a l’air perplexe.
« Fais-moi confiance, je te dis, tu ne vas pas regretter ! ».
Que ce soit l’idée de se lancer dans un kif « à l’aveugle », ou tout simplement l’idée de « s’abaisser » à obéir à une requête venant de moi, le bogoss hésite toujours. Il n’est pas habitué à se laisser faire, et surtout pas au pieu. Et encore moins par moi.
Pourtant, quelques instants plus tard, il décolle le dos de la porte, me pousse et me bouscule pour dégager son chemin. Mais ses gestes n’ont aucune brutalité. Et même son agacement a l’air davantage feint, comme pour se donner une contenance d’indomptabilité, alors qu’il suit mes consignes, que vraiment réel.
Je le regarde se diriger vers le lit, tout en amorçant le geste d’ôter son débardeur. Ah, non, pas si tôt ! Je veux qu’il le garde, car je le trouve indiciblement sexy, mais aussi pour jouer avec mes caresses par-dessus et par-dessous le coton.
« Garde le débardeur, s’il te plaît… » je lui balance.
Très sagement, le bogoss redescend le tissu blanc jusqu’à sa taille. Puis, il s’assoit au bord et il se déchausse.
Je me déshabille, je monte sur le dit, je me glisse derrière lui, en appui sur mes genoux ; je passe mes bras sous les siens, j’enlace son dos, je le serre fort contre moi. Il se laisse faire.
Sa plastique de dingue comble l’espace de mes bras, et tous mes cinq sens.
La vue.
Je suis émoustillé par sa peau mate et ses tatouages, ainsi que par le contraste saisissant qu’ils signent avec la couleur immaculée de son débardeur.
L’odorat.
Lentement, délicatement, j’enlève sa casquette (la vie est faite de choix, et parfois un bonheur en exclut un autre, problème de riches !). Oui, pour mieux m’approcher de lui, j’enlève sa casquette, en l’attrapant par la visière, dégageant ainsi sa magnifique crinière brune. L’odeur de son shampoing s’en prend illico à mes narines, remonte à mon cerveau, s’attaque à mes neurones. Dès lors, il m’est impossible de résister à la tentation d’enfoncer mon visage dans ses cheveux.
Son débardeur dégage une odeur légère, comme de « propre » et de « bon », de vêtement tout juste sorti de son emballage.
Quant à sa peau, elle m’apporte la fraîcheur bien connue de son deo de mec.
Bref, son corps tout entier sent la fraicheur de jeune mâle qui se soigne et qui plaît.
Voilà l’empreinte olfactive de mon beau mâle brun.
Le toucher.
Le contact de mon torse avec le coton doux de son débardeur est extrêmement excitant. Mes mains s’attardent sur ses pecs, mes doigts glissent légèrement dans l’échancrure, effleurent ses tétons ; ils se retirent aussitôt, reviennent agacer ses tétons par-dessus le coton, elles caressent, pincent, agacent, frustrent. Elles s’emploient à faire monter son excitation.
Mes mains repartent, atterrissent sur ses biceps puissants qui les remplissent, les comblent, elles caressent, saisissent, palpent sans modération.
J’adore le contact avec sa puissance musculaire, contact se faisant pour moi écho d’une toute autre puissance, celle qui se niche dans son entrejambe. Je suis dans un étant d’excitation et d’émoi indicible.
Le goût.
Ma langue est aimantée par sa peau douce et tiède. Elle atterrit sur son oreille, descend le long de son nouveau tatouage qui l’attire comme un aimant, suit la ligne de son épaule, jusqu’au biceps. Elle remonte, m’attarde sur son cou, joue avec sa chaînette de mec, insiste le long de cette lisière dans le bas de la nuque où ses cheveux bruns prennent naissance. Je le sens frissonner tout le long, et je varie les plaisirs en posant parfois des chapelets de bisous très légers, tout doux.
L’ouïe, enfin.
Celui de sa respiration qui s’accélère. Le frottement léger de mes mains sur son corps. La vibration de son excitation.
Je me fais plaisir, et mon beau brun se laisse faire. Je suis fou de bonheur. Mon émotion monte, grimpe, explose en même temps que mon excitation. Je ne sais même plus de quoi j’ai le plus envie avec lui. De continuer à le caresser, à le couvrir de bisous, de jouir de cette tendresse qu’il accepte enfin, ou bien de satisfaire mon corps qui réclame chaque instant un peu plus de lui faire l’amour.
C’est un tout, tout à la fois. Je crois que ce que je ressens le plus fort au fond de moi, c’est une violente envie de communion avec son corps et avec son esprit. Une communion qui n’est jamais assez forte.
Ce garçon me plait d’une façon presque douloureuse. Et il me touche à m’en donner les larmes.
Submergé par le bonheur de cet instant, j’ai du mal à retenir mes larmes.
J’ai besoin de sentir sa présence, j’ai besoin de ne faire qu’un avec le garçon que j’aime. J’ai besoin d’approcher encore davantage nos corps et nos esprits. Je déplie mes jambes, je laisse glisser mes cuisses autour des siennes (frisson géant), mon bassin contre le sien (excitation de fou), mes mollets contre les siens (délice magique). Mon torse désormais complètement collé contre son dos, mes bras plus que jamais serrés autour de son torse (bonheur absolu).
J’ai très envie de saisir sa queue et de la branler. J’ai également très envie d’ôter ce débardeur de fou et de déballer ce torse magnifique, de sentir le contact direct avec son corps, et d’ouvrir la boîte de Pandore de ses arômes cachés.
Mais je me retiens. Je veux le rendre dingue, faire monter la pression, le torturer de plaisir et de frustration. Je veux lui montrer à quel point la tendresse peut participer au bonheur des sens et de l’esprit.
Je passe mes deux mains sous le coton immaculé, j’écarte un peu le tissu bien serré autour de sa plastique. Mes doigts remontent jusqu’à ses pecs, agacent ses tétons, alors que mes lèvres et mon nez glissent à nouveau dans ses cheveux pour en capter chaque odeur, chaque arome, chaque douceur.
Même à travers le tissu, je sens la chaleur de sa peau irradier dans mon torse.
Mes tétons frottent contre le coton blanc, mon état d’excitation est extrême. Mon érection, emprisonnée entre mon bassin et les reins du bogoss est désormais on ne peut plus manifeste. J’espère que ça ne va pas l’indisposer.
Ça n’a pas l’air en tout cas. Au contraire, le bogoss semble adorer ce que je suis en train de lui faire. Avec des ahanements très explicites, sa respiration semble ponctuer les différents degrés de plaisir apportés par mes caresses plus ou moins appuyées autour de ses tétons.
Oui, le bogoss a l’air très excité. Une sensation qui se confirme lorsque, n’y tenant plus, il attrape ma main pour la faire glisser lentement sur son boxer. Un boxer déformé par une érection remarquable et… humide, chose plutôt rare chez lui! Ah, putain ! C’est qu’il est vraiment excité !
Je crève d’envie de le branler, mais je veux le faire languir encore un peu. Aujourd’hui, c’est mon kif, et je veux décider de quand et comment je vais lui faire plaisir.
J’extirpe ma main de sa prise, et je reviens caresser ses deux pecs, ses tétons. Sa respiration s’accélère encore, le bogoss se branle tout seul.
Là, c’est moi qui n’y tiens plus. Je glisse ma main dans son boxer, je prends le relais et je commence à le branler doucement.
Mon Jérém déglutit bruyamment. Son excitation est palpable, je la ressens au plus profond de moi. Et c’est sacrément bon.
De plus en plus bisous dans son cou, sur ses épaules, jusqu’à ses biceps. De plus en plus de va-et-vient, de plus en plus de caresses sur ses tétons, des bisous de plus en plus enfiévrés. Sa respiration s’emballe encore, le bogoss lève le visage au ciel. Il prend son pied à fond.
A cet instant précis, je me sens le Roi du Monde, et je me sens assis au Paradis. Je n’arrive pas à imaginer qu’il puisse exister bonheur plus grand que celui que je suis en train de vivre.
Vraiment, ce mec est né pour ça, éveiller le désir et faire l’amour ! J’ai envie de le bouffer tellement il est beau et sexy. Mais aussi touchant, lorsqu’il prend son pied de cette façon, dans mes bras, me faisant confiance, sans besoin de jouer les petits machos. L’émotion qu’il m’inspire est telle qu’elle finit par passer la barrière de mes pensées et déborder de mes lèvres :
« Mais qu’est-ce que t’es beau, Jérém, qu’est-ce que tu es sexy, qu’est-ce que… ».
Et là, les trois mots auxquels je n’ai cessé de penser depuis hier s’affichent en grandes lettres rouges dans ma tête, genre affiche de l’Olympia : « Je t’aime ». J’entends une petite voix en moi crier que c’est le bon moment de les lâcher : « Nico, vas-y… vas-y… c’est maintenant ou jamais ! ».
Heureusement, une autre voix fait retentir une alerte sécurité : « Non, non, non, non, non, ce n’est pas le bon moment du tout, si tu balances ça maintenant, tu vas tout gâcher. Arrête tes bêtises, on verra ça plus tard quand le poisson Jérém sera vraiment ferré ! ».
Du coup, mon élan est coupé, et je m’embrouille.
« Qu’est-ce que… que… que… qu’est-ce que tu es… qu’est-ce que tu es… mec… ».
Je sais, ça ne veut pas dire grand-chose. Mais c’est tout ce qui m’est venu à l’esprit pour terminer ma phrase sans lâcher la bombe aux effets imprévisibles mais potentiellement dévastateurs que ces trois petits mots représentent.
J’enchaîne avec la diversion la plus efficace qui soit pour détourner l’attention d’un garçon, j’accélère encore les va-et-vient de ma main sur sa queue. Le bogoss soulève son fessier pour faire glisser son short et son boxer le long de ses jambes, remue les mollets et les pieds pour s’en débarrasser.
Et là, je me sens soudainement envahi par le besoin de ressentir encore plus fort, encore plus près le contact avec son corps. J’attrape les bas du débardeur pour le retourner et le faire glisser le long de son torse. Mais déjà mon bobrun seconde le mouvement, comme s’il n’attendait que ça. Ses doigts saisissent le petit bout de coton blanc, le font glisser le long de ses bras, le balancent avec nonchalance. Et le petit débardeur imprégné des délicieuses petites odeurs de sa mâlitude atterrit en équilibre instable sur le bord du lit.
Je peux enfin contempler la magnifique nudité de son dos puissant, ressentir le bonheur du contact direct avec sa peau, douce, chaude, capter la fréquence accélérée des battements de son cœur. Et être assommé par les rafales d’arômes de mec qui se dégagent de son torse dénudé. Et, lorsque je recommence à caresser ses pecs, ses tétons, tout en le branlant comme il aime, me sentir vraiment connecté avec la vibration de son plaisir, sentir ses muscles vibrer, son corps secoué par les vagues de plaisir délivrées par mon étreinte, par mes caresses.
Le bogoss aime mon kif, mais j’ai envie de l’entendre le dire.
« Tu veux peut-être que j’arrête… » je lui chuchote à l’oreille, tout en décollant ma main de ses pecs et en ralentissant sérieusement les va-et-vient sur sa queue.
« Si tu fais, ça je te tue ! ».
On ne rigole pas avec son pied ! Quel bonheur pour mes oreilles !
« T’aimes mon kif, alors… » je le questionne, tout en accélérant un tout petit peu mes va-et-vient.
« Ça va, ça va… ».
« Tu aimes, oui ou merde ? ».
« Oui, je kiffe, vas-y, branle et ferme-la… » je l’entends lancer, alors que sa main se pose sur la mienne pour la contraindre à retrouver une cadence plus rapide.
Fou de plaisir, le bogoss tourne le cou, son visage se présente à moi par-dessus son épaule. Ses traits sont crispés, les yeux fermés, la bouche ouverte, la respiration haletante, le front moite. Et là, ses lèvres semblent s’offrir à moi.
Je sens son souffle brûlant sur ma bouche, sur mon visage, mon menton imberbe effleure sa barbe brune de quelques jours. J’ai furieusement envie de l’embrasser. Je m’en fiche de sa possible réaction, j’en ai trop envie, je vais l’embrasser.
Et quelle est ma surprise lorsque mes lèvres non seulement ne se font pas refouler, mais elles sont carrément happées par les siennes. Certes, ce sont les lèvres ivres d’un mâle excité, mais elles s’offrent quand-même à moi. Un contact aussi court qu’intense, aussi inattendu que bouleversant. Je n’ai pas de souvenir que mon bobrun ait cherché le contact de mes lèvres auparavant, même « égaré » dans la tempête de son plaisir. Il le fait aujourd’hui. Je nage dans un bonheur sensuel et émotionnel qui ne semble jamais devoir prendre fin.
Pourtant, ça finit par arriver. A un moment, j’entends le bogoss lâcher, la voix déjà cassée par les vagues annonciatrices de l’orgasme :
« Tu vas m’avoir… putain… ».
« Vas-y, fais toi plaisir… ».
Encouragés par ses mots, mes va-et-vient se font de plus en plus rapides, le contact de ma main avec ses pectoraux de plus en plus frénétique et appuyé.
Quelques instants plus tard, sa cage thoracique résonne d’un brâme de plaisir péniblement étouffé. Je savoure le privilège d’être aux premières loges, pour ressentir toute la puissance, toute la vibration de l’orgasme qui secoue de fond en comble son corps tendu comme un archet. Je sens sous mes doigts la pression de son jus monter dans sa queue. Un premier jet vient tremper mes doigts, avant d’aller s’abattre sur le carrelage dans un bruit sourd.
Visiblement submergé, dépassé par le plaisir, à nouveau le bogoss lève le visage vers le ciel, m’« offrant » ainsi tout le développement de son cou puissant. Le voir, le sentir jouir dans mes bras, c’est beau et c’est bon, trop bon.
Et, une fois la tempête des sens calmée, j’adore tout autant sentir son corps se détendre, son énergie virile momentanément épuisée, le voir trempé de sueur, frissonnant, la respiration haletante. Oui, j’adore voir mon Jérém repu, ressentir l’écho de son plaisir retentir encore autour de lui. J’adore cet instant où l’odeur de son plaisir envahit mes narines.
J’avais redouté qu’il se dégage de moi dès l’orgasme passé. Mais là, pour mon plus grand bonheur, je le sens s’abandonner contre mon torse, dans mon étreinte. C’est un bonheur presque inconcevable. Alors, je me laisse aller aussi, je plonge mon visage dans le creux de son épaule. Et je le laisse récupérer tranquillement.
Les secondes s’enchainent, le silence s’installe. Le bogoss demeure immobile, la respiration toujours aussi profonde et rapide.
« Ca va ? » je finis par lui glisser.
« T’es vraiment dingue, toi… » je l’entends balancer, la voix calme, entre deux grandes inspirations, en passant le revers de la main sur son front trempé de sueur,
« Oui, dingue de toi… si encore tu ne l’as pas compris, depuis le temps… ».
Je ponctue mes mots avec quelques bisous dans son cou, sur sa joue.
« Dingue de ma queue, oui… » il rigole, tout en plongeant ses doigts dans sa crinière luxuriante de jeune fauve, en essayant de rajuster ses cheveux désormais en bataille.
Je lâche son manche et je desserre mon étreinte autour de son buste. Je recule et je me dégage de ma position dans son dos. Je m’assieds à côté de lui.
« T’es vraiment incroyable, comme mec, toi… » je lui glisse.
Le bogoss se tourne vers moi, il sourit. Et là, je le regarde droit dans les yeux et je lui balance :
« Si encore je n’étais dingue que de ta queue, ce serait pas si grave… ».
Le bogoss me regarde en silence, dans la pénombre. Je le toise en essayant de déceler l’effet que ma petite phrase a eu sur son esprit. Hélas, le bogoss ne laisse rien paraître. Et son silence me questionne.
Est-ce qu’il a compris ce que mes mots voulaient lui dire, sans pour autant le dire ? Est-ce qu’il a su lire entre les lignes ? Et ça lui fait quoi ?
Jérém recule son bassin et d’allonge sur le dos. Je m’allonge à côté de lui. Même s’il n’y a pas eu de véritable réaction de sa part, je suis assez fier de ma phrase. Je sais que ce n’est pas encore le bon moment pour lui dire ces trois petits mots qui me chatouillent la gorge depuis quelques jours. Je ne sais même pas si ça le sera un jour. Mais j’ai au moins besoin de lui dire, même si ce n’est qu’à demi-mots, que ce n’est pas que pour le sexe que j’ai envie de le voir.
Le bogoss récupère pendant quelques instants. Et lorsqu’il relève le torse, tout en s’installant en position accoudée, j’ai l’impression que ses tablettes de chocolat défient la semi obscurité pour se montrer de façon insolente. A moins que ma mémoire ne contribue pas à me montrer ce que ma vue a du mal à percevoir.
Et là, le bogoss saisit ma queue raide comme un piquet et me balance :
« T’as envie de jouir ? ».
Je ne m’y attendais pas à celle-là !
« O… oui… » je bégaye.
Jérém se tourne alors sur le flanc, il commence à me branler, tout en mordillant doucement l’un de mes tétons.
Je frissonne de plaisir. S’il continue de cette façon, lui aussi il va m’avoir, et très vite. Mais le bogoss a d’autres projets.
« Assieds-toi au bord du lit… ».
Un instant plus tard je me retrouve dans ses bras, exactement comme lui il l’a été dans les miens quelques minutes plus tôt. Bonheur inouï que d’être enveloppé par la puissance chaude et musclée de son corps de rugbyman. Sa main me branle, son autre main se balade sur mes pecs, ses doigts s’amusent avec mes tétons, ses lèvres et sa langue se promènent sur ma peau, mordillent mon oreille. Le bobrun semble bien décidé à m’offrir le même plaisir que je lui ai offert quelques minutes plus tôt, le frisson provoque par les poils de sa barbe en plus.
Décidemment, cette position est un truc de fou. La nouvelle attitude de Jérém est un truc de fou.
Quelques va-et-vient de sa main sur ma queue, et je me sens perdre pied. Je ressens une montée de chaleur brûlante dans mon bas ventre. Je m’entends pousser un grand râle de plaisir, à la mesure de l’orgasme de fou qui vient de me percuter de plein fouet. J’essaie de le contenir, mais l’effort est tellement important que j’en ai mal aux poumons.
Lorsque je reviens à moi, je réalise que ses bisous dans mon cou ont cessé, que le bogoss a retiré ses bras de mon torse et qu’il est déjà en train de se décoller de moi.
Pourquoi est-il si pressé de partir ?
J’imagine que c’est à cause de l’appel de la clope. Je m’attends donc à le voir s’approcher de la fenêtre pour s’en griller une. Il n’en est rien, le bogoss s’allonge à nouveau sur le lit. Puisque c’est ça, j’en profite. Je me positionne de façon à pouvoir caler mon cou contre son flanc et poser ma tête sur ses abdos.
Jérém me laisse faire, une fois de plus. Contact magique avec sa peau douce et son muscle bien ferme, contact qui m’apporte la perception des mouvements de son diaphragme sous les abdos, la cadence de sa respiration, les battements de son cœur, ma tête bercée par ces simples mais précieuses vibrations de vie.
Mes narines m’apportent l’odeur de sperme qui remonte de son sexe. Je tourne légèrement la tête et je suis happé par ce délicieux alignement de petits poils doux qui descendent vers sa queue désormais presqu’au repos.
Je ferme les yeux et je me laisse bercer. Et un instant plus tard, je crois carrément rêver, ou même devenir fou, lorsque je sens sa main se poser sur mon épaule, l’enserrer doucement. Instinctivement, je rouvre les yeux et je tourne la tête, je croise son regard. Et c’est un regard qui a l’air presque doux, en tout cas, c’est un beau regard de bobrun détendu.
Je referme les yeux, je cherche sa main. Je la saisis, et elle ne se dérobe pas. Encouragé, je tente d’entrelacer nos doigts. Là encore, le bogoss semble accepter ce contact.
Nous restons ainsi, en silence, unis dans ce contact doux et émouvant. Je suis tellement touché, je suis au bord des larmes. Des larmes qui auraient certainement fini par jaillir si sa main, se dégageant soudainement de mon épaule et de mes doigts, ne s’était pas chargée de faire diversion.
Elle atterrit sur mon torse, ses doigts effleurent mon téton. Au début, je me dis que ce n’est qu’un petit « accident », un mouvement mal contrôlé. Mais ça, c’est avant que ses doigts persistent dans ce contact, avant qu’ils entreprennent clairement à agacer mon téton.
Presque instantanément, je bande à nouveau. Instinctivement, je dirige mon regard en direction de sa queue. Elle n’est plus au repos. Elle n’est même pas en mode mi-molle. Non, elle bande dur à nouveau.
Très clairement, le bogoss a encore envie, et cherche à me faire connaitre son envie. Il n’a pas à chercher bien loin. Il n’a pas à me chauffer longtemps pour m’allumer. Moi l’essence, lui l’étincelle.
« J’ai envie de toi… » je lâche, comme un cri du cœur.
« T’en as jamais assez, toi… » il feint la surprise, l’étonnement, l’air presque « outré ».
« Eh ! oh ! C’est toi qui as commencé à jouer avec mon téton ! ».
« Je fais rien, moi… » fait-il en affichant un faux air innocent.
Petit con, va !
Ses abdos se mettent en tension sous ma joue. Le bogoss redresse le torse, j’en fais de même.
J’ai envie de lui, et j’ai furieusement envie de le regarder en train de me faire l’amour. Je m’allonge sur le dos, pour lui faire connaitre à mon tour mon envie.
Le bogoss me regarde fixement, je sais à quoi il pense. Au frisson de glisser entre mes fesses, au plaisir qu’il va prendre entre mes fesses, et au bonheur ultime de jouir entre mes fesses. J’adore ce regard excité, concupiscent. Le regard du mâle qui me regarde en train de m’offrir à lui.
Je soutiens son regard, je lui tiens tête dans cet échange silencieux. J’accepte son regard, je lui fais connaitre mon bonheur de m’offrir à lui.
Un instant plus tard, le bogoss bondit entre mes cuisses, les écarte. Il attrape un oreiller, le plie en deux, le glisse sous mes fesses, et il vient en moi. Ses mains chaudes posées bien à plat sur mes pecs, il commence à me limer tout doucement.
Fou de plaisir, je porte mes mains sur ses biceps, j’enfonce mes doigts fiévreux dans le muscle ferme. Insatiables de tâter sa plastique, ils remontent ses épaules, caressent le cou puissant, redescendent sur ses pecs. Jérém semble bien apprécier le contact.
Le bogoss s’allonge sur moi, son torse collé à mon torse, son visage enfoui dans le creux de mon épaule. Le parfum sucré de sa peau toute proche m’enivre, j’enfonce à mon tour mon visage dans sa crinière brune.
Au gré des mouvements de son cou, sa barbe frotte ma peau. Mais là où ses poils piquent sensuellement, ses lèvres soignent tout aussi sensuellement.
Ses coups de reins sont lents, tout doux. Fou de plaisir, je laisse mes mains se déchaîner sur son dos, chercher le contact avec sa peau mate et soyeuse, caresser, étreindre. Aucun geste me semble excessif pour lui témoigner le plaisir inouï qu’il est en train de m’offrir.
Mais qu’est-ce que c’est bon de se faire plaisir sans chercher à dominer ou se laisser dominer. Je suis le pénétré, il est celui qui pénètre. C’est un fait. Mais il n’est pas l’actif, je ne suis pas le passif. Car tous deux sommes actifs dans notre volonté et dans notre contribution à ce plaisir totalement partagé.
Oui, qu’est-ce que c’est bon de se faire plaisir, surtout lorsque le plaisir ne se résume pas à un emboîtement, à un frottement de corps, mais lorsque ce plaisir est porté par la complicité des esprits. Quand on prend à ce point son pied, tout en désirant ardemment en offrir à l’autre, je crois que ça s’appelle « faire l’amour », ce qui n’a rien à voir avec « baiser ». On baise un cul, on baise un beau corps, mais on ne fait pas l’amour qu’à un corps, si beau soit-il. Lorsqu’on fait l’amour, on le fait à un esprit, à une âme. Faire l’amour est autant la rencontre, la fusion, la complicité avec un corps, un sexe qu’avec un esprit. Faire l’amour implique une connexion profonde entre deux esprits. Peu importe l’enveloppe charnelle qui les abrite.
Le bogoss relève brusquement la tête, sa chaînette oscilles autour de son cou. Nos regards se croisent brièvement, le sien semble complètement habité et dérouté par l’orgasme tout proche. Et là, geste inattendu, il pose son front contre mon front. Je sens son souffle brûlant sur mon visage, j’ai presque l’impression de sentir ses lèvres contre les miennes.
Hélas, c’est à ce moment-là que l’orgasme explose dans son bas ventre et dans sa tête. Son front trempé se décolle du mien avec un mouvement brusque, presque violent. Son visage s’enfonce à nouveau dans le creux de mon épaule, son torse revient se coller à mon torse.
Le bobrun quelques derniers coups de reins pendant qu’un nouveau rugissement de jeune mâle résonne dans ma chambre.
Et alors que le bogoss termine son affaire, alors que ses mouvements ralentissent, je me sens perdre pied. Je sais que cette deuxième jouissance va être délirante, je ne veux pas la rater. Je sais que la plénitude de mon plaisir dépend d’un petit effort de mon beau mâle, un petit effort que je suis bien décidé à lui demander.
« Vas-y, s’il te plaît, ne t’arrête pas, je vais jouir, fais-moi jouir ! ».
Le bogoss ne se fait pas prier, son bassin recommence illico à onduler contre le mien, ses abdos à exciter ma queue. Il suffit de très peu, quelques frottements à peine. Et mon corps est secoué par la déferlante d’un orgasme géant. Un instant plus tard, je gicle copieusement entre nous deux torses.
Lorsque je recouvre mes esprits, je découvre le bonheur de sentir mon beau mâle totalement abandonné sur moi, de tout son poids, son front trempé de sueur enfoui dans le creux de mon épaule. J’ai l’impression qu’il est bien là, et qu’il n’est pas pressé de se relever. Ni pour partir, ni même pour aller fumer sa cigarette.
Je caresse lentement son dos, puis son cou, mes doigts se perdent dans la douceur de ses cheveux bruns. Ivre de lui, je ne peux m’arrêter de lui faire des caresses et des bisous. Des caresses et des bisous qu’il me laisse faire, qu’il se laisse faire.
Nous restons ainsi, enlacés, en silence, pendant un bon petit moment.
Lorsque le bogoss se relève enfin, je lui passe mon t-shirt pour s’essuyer le torse.
« Je vais prendre une douche » fait le bogoss, tout naturellement.
Et, ce disant, il se dirige vers la porte de la chambre, sans même prendre le temps de faire suivre ses sous-vêtements. Il disparaît, à poil, dans le couloir.
Ah putain ! J’adore son aisance, sa façon de se sentir « chez soi ». Dans sa tête, ça n’a jamais été : « Est-ce que je peux prendre une douche ? », mais directement, dès la première fois : « J’ai besoin de prendre une douche ». Mais aujourd’hui, ce n’est déjà plus ça non plus, mais carrément : « Je vais prendre une douche ».
Son aisance me touche au plus haut point. Le bogoss continue de prendre ses « marques » chez moi. J’ai envie de pleurer.
Lorsqu’il réapparait dans la chambre, les cheveux encore bien humides, la peau fraîchement douchée, tous biceps, pecs, tétons et abdos dehors, mon Jérém a toute l’air d’un bogoss qui a bien joui et qui s’apprête à se rhabiller et à partir.
En parcourant son anatomie de haut en bas, mon regard est aimanté par cette chute oblique et diablement saillante entre ses muscles abdominaux, ligne canalisant le regard vers cette queue qui m’a donné tant de plaisir, désormais au repos, mais toujours aussi belle, ainsi que vers ces couilles délicieusement rebondies.
Je le regarde et j’ai encore envie de lui.
Mais ce dont j’ai envie par-dessus tout, c’est qu’il reste encore un peu avec moi. Je ne veux pas qu’il parte tout de suite. Chaque minute avec lui, est une minute soustraite au manque douloureux que son absence enfonce dans mon cœur.
« Jérém… ».
« Quoi ? ».
« Tu reprends à quelle heure ? ».
« 17 heures… ».
« J’ai envie que tu restes un peu avec moi… ».
« J’ai pas le temps… ».
« Mais il n’est que 16 heures … ».
« Pas faux… » il concède, en s’allongeant à nouveau sur le lit, à côté de moi, trouvant finalement agréable ma proposition.
« Je suis naze… ces horaires me tuent… ».
« Repose-toi un peu, alors… ».
« Il faut pas que je m’endorme… ».
« Si ça arrive, je te réveillerai… » je lui chuchote à l’oreille, tout en l’invitant à se mettre sur le flanc et en le prenant dans mes bras.
« Il vaut mieux que… il vaut mieux que… que je ne dorme pas… sinon… sinon… je vais… je vais me réveiller… me réveiller… déchiré… ».
Le bogoss a tout juste le temps de terminer sa phrase que déjà j’entends sa respiration changer. Un instant plus tard, il dort.
Quel contraste saisissant, et émouvant, entre le Jérém qui fait dodo et le jeune mâle à la sexualité débordante et à la sensualité bouillante. Dans son sommeil, le puissant étalon « dieu du sexe » redevient touchant poulain « puits à câlins ».
Alors je vais veiller sur lui, surveiller l’heure, pour lui., Et pendant ce temps, je vais adorer le regarder dormir.
Mon Jérém dans mes bras. Et moi veillant sur son sommeil. Je me blottis un peu plus contre lui. C’est le bonheur.
Moi je n’étais rien/Et voilà qu’aujourd’hui/Je suis le gardien/Du sommeil de ses nuits/Je l’aime à mourir
C’est tellement bon de le tenir dans mes bras pendant qu’il dort, c’est tellement doux d’écouter sa respiration enfin calme. Enveloppé par son empreinte olfactive désormais si familières, si apaisante, apaisé par sa présence qui me rassure, détendu par la chaleur de sa peau, je sens tous mes muscles se détendre. Et mon esprit aussi. A cet instant précis j’ai tout ce qu’il me faut pour être pleinement heureux. Alors, comme un enfant bien au chaud dans son lit, son doudou bien serré dans ses bras, je sens venir le marchand de sable.
Mon corps réclame un petit somme pour récupérer des émotions de l’après-midi. Je tente de m’y opposer, de tenir bon. Mais je finis par m’assoupir à mon tour.
Lorsque je me réveille, je me réveille en sursaut. Et lorsque je regarde l’heure, je panique.
Putain ! Il est 17h25 !
« Jérém ! Jérém ! » je tente de le faire émerger.
Et là, pour toute réaction, le bogoss se retourne, se colle contre moi et vient poser un bisou léger dans le cou. Ce n’est qu’un bisou dans le sommeil, et mon état de panique ne me permet pas de l’apprécier comme je le devrais. Mais c’est si bon ! Et c’est si dur de mettre un terme à cet instant de douceur, de bonheur, j’ai envie de passer ma vie dans ses bras. J’ai envie d’autres bisous…
Hélas, le temps presse.
« Jérém ! Jérém ! Réveille-toi ! » je reviens à la charge.
Lorsque le bogoss émerge enfin, il se tourne brusquement vers le radio-réveil.
« Putain, je suis à la bourre ! » il panique à son tour.
Avant de s’en prendre à moi, à juste titre.
« Tu m’avais dit que tu me réveillerais ! ».
« Désolé, je suis parti aussi… ».
Le bogoss se lève, me bouscule, attrape son débardeur et le passe sur son torse sculpté. Ce débardeur blanc, est vraiment un truc de fou !
Boxer, short, baskets, un bogoss est presque aussi vite rhabillé que déshabillé.
Le bogoss fouille dans son short, il en extrait une cigarette, le briquet et se dirige vers la porte de la chambre.
« Jérém ! ».
« Quoiiiiiiiiiiiii ??? Je suis à la bourre, là !!! » il me balance, sur un ton agacé.
« Demain c’est samedi ».
« Je sais, merci ! ».
« Mais je suis seul aussi, tout l’après-midi… tu peux passer si tu veux… ».
« T’en as jamais assez, toi… » fait-il en se passant la main dans les cheveux bruns toujours aussi en bataille, encore humides après la douche, pour les ramener vers l’arrière.
Geste simple, mais geste chargé d’un érotisme infini. Comment pourrais-je en avoir assez ?
Commentaires
Agnès
30/06/2019 00:24
Pk tu fais çaaaaaa ! Faut pas nous torturer comme ça !Après nous aussi on va finir trop optimiste et on va se prendre une douche froide… J’ai peur j’ai peur pour le petit Nico…
GEBL
29/06/2017 07:46
Yann a raison tes mots . , que dire , j ‘en ai pas ton aisance dans l’écriture. Ce qui captivant , c’est ces ressentis , ces évolutions dans le psyché des personnage , mais aussi , ces petites touches d’informations qui construise l’histoire de J&N, et qui interpellent notre curiosité. ET c’est d’un érotisme si bien décrit , que l’on se projette à ressentir les bienfaits de leur plaisirs . merci
Yann
28/06/2017 11:48
Au moins de me répéter je manque d’adjectif pour commenter cet épisode si bien écrit ! Ce qu’il y a de différent chez toi Fabien, par rapport à d’autres auteurs dans ce même registre, c’est (comme le dit raf dans son commentaire de l’épisode précédent) la psychologie de tes personnages qui donne tout le sens à cette histoire. Il y a aussi ta passion si forte pour la beauté et le charme masculin, chaque mot la célèbre. Depuis le précédent épisode Jerem a un peu changé, il montre en tous cas un peu plus de considération pour Nico. Leur complicité nouvelle est si émouvante que je crains que la fin n’en soit que plus dure pour Nico. Yann
lo
26/06/2017 22:27
Encore un super chapitre. Merci.
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