JN01108 Il y a cours de conduite et cours de conduite
Vendredi 3 août 2001.
Ce matin, à 11 heures précises, j’ai cours conduite avec le sexy Julien. Je sens que ça me faire du bien, que ça va m’aider à attendre le retour de mon bobrun.
En marchant vers l’autoécole, je me surprends à me dire que, cours après cours, je commence quasiment à le percevoir comme un pote. Un peu fouineur, un peu envahissant parfois, mais un pote quand-même. Un pote drôle et charmant, qui plus est.
Je retrouve le sexy Julien dans sa voiture, garée tout en travers sur le petit parking de l’autoécole, à cheval sur deux emplacements, dépassant de tout côté, la porte côté conducteur grand ouverte. Sa façon de se garer est à l’image de sa personnalité, débordante de toute part, ne passant pas inaperçue pour un sou.
Mais il n’est pas seul. Devant lui, debout, un petit brun carrément à hurler.
18-19 ans, pas très grand, 1 mètre 70 peut-être, équipé d’un bon petit physique de nageur, très bien proportionné, laissant imaginer des séances de musculation, mais juste ce qu’il faut.
Le petit mec est châtain, avec un brushing de bogoss, les cheveux assez longs sur le haut de la tête, tenus dans un équilibre instable par Dieu sait quel gel.
Il porte un petit t-shirt gris chiné, avec encolure bleu marine, laissant peu à l’imagination au sujet de ses pecs très bien dessinés et des tétons qui pointent. Un short gris clair habille ses cuisses musclées, des baskets noires chaussent ses pieds.
Le petit nouveau est en train de discuter avec Julien, ou plutôt d’écouter Julien, ce dernier étant assurément en train de faire son débriefing au sujet du cours qui vient de se terminer. Le mec a l’air plutôt attentif, ce qui se traduit dans son attitude : il se tient bien droit, les bras légèrement écartés le long du corps, ce qui a pour effet de bien mettre en valeur son torse magnifique.
L’instructeur et l’élève, deux bombasses chacun dans leur style. Beau mâle charmeur et conquérant le premier. Choupinou tout mignon, mais très mec quand même, le deuxième. Je frôle la tachycardie lorsque les deux jeunes mâles s’engagent pour traverser la route, lorsqu’ils « foncent » sur moi.
Au fur et à mesure que le petit Dieu inconnu approche, je peux pleinement apprécier sa jolie bouche sensuelle, ainsi que sa petite barbe naissante, affirmant sa jeune virilité. Mais ce qui le caractérise avant tout, ce sont ses grands yeux bleu-azur qui semblent comme vouloir happer tout le monde qui l’entoure, des yeux dans lesquels on a juste envie de se noyer.
Ils sont presque là, je vais leur devoir serrer la main, ce qui va avoir pour conséquence de m’arracher à la contemplation de cette double perfection. Car, une fois qu’ils seront près de moi, je n’oserai plus les regarder de la même façon, avec la même extase.
Comme d’habitude, mon moniteur préféré est non seulement très très très sexy, mais également très accueillant. Le premier regard qu’il m’adresse est accompagné d’un grand sourire charmeur assorti d’un clin d’œil à te faire tomber à la renverse.
« Salut, Nico ! Ça va ? » il me lance, tout en me serrant la main avec sa bonne prise de mec, tout en ma claquant la bise, oh surprise, oh frissons !
« Tu ne dois pas connaître Alex… » il enchaîne.
Ah, putain, Alex. Qu’est-ce que ça te va bien ce prénom. En me donnant son petit nom, c’est comme si Julien m’avait donné les clefs pour rentrer dans ton univers de bogossitude.
« Non, en effet… ».
« Alex, lui c’est Nico… Nico, Alex… je pense que vous allez passer l’exam en même temps, début septembre… ».
Le petit Dieu Alex me serre la main, sa prise de mec est ferme, son sourire un peu timide. Son regard bleu à bout portant me fait vaciller.
« Enchanté… » fait le petit Dieu avec une voix calme et basse.
« Enchanté moi aussi… » je lui réponds.
« On se revoit mercredi pour le dernier cours… » j’entends Julien lui lancer.
« Ok, c’est entendu, à mercredi ! » fait le petit Alex, son visage s’illuminant d’un sourire doux qui me fait craquer.
Le petit Dieu repart ensuite vers le centre-ville, et je ne peux le quitter du regard jusqu’à ce qu’il finisse par disparaître au détour d’une rue transversale.
Ce qui n’échappe pas au très malin Julien.
« Il est à ton goût, le petit Alex, hein ? » il me balance, moqueur.
« Il faudrait être difficile ! ».
« Il est bogoss… » fait Julien, en rigolant.
« On peut dire ça… ».
« Je ne l’ai jamais mis en cours avec toi, j’étais sûr que t’allais faire un accident… ».
« Sale type ! » je le cherche.
« Et puis, tu m’avais déjà moi à mater… t’as pas besoin d’avoir un autre bogoss à reluquer. Tu ne saurais pas où donner de la tête ! » se marre le jeune loup à poil doré.
Je crève d’envie de lui demander sur quels critères il se base pour taxer ce petit Alex de « bogoss », quelle est sa définition du « bogoss », à quel point et de quelle façon la bogossitude de ce petit Dieu le touche vraiment, qu’est-ce que ça lui inspire…
Mais déjà je me laisse happer par sa bogossitude dorée, aujourd’hui drôlement mise en valeur par un t-shirt noir bien tendu sur ses épaules. Décidemment, rien que le regarder est une épreuve. Une épreuve délicieuse. Car ce mec pue le sexe à plein nez. Se tenir à ses côtés relève tout bonnement de l’insoutenable.
Je me fais une joie de me dire qu’aujourd’hui je vais avoir le bomoniteur tout pour moi, mais Sandrine débarque à son tour. Nous prenons place dans la voiture, et je me retrouve une nouvelle fois « condamné » au délicieux supplice de la banquette arrière, ce poste d’observation, de « matage » de bomoniteur.
Un bomoniteur qui depuis notre dernier cours a opéré quelques changements dans son apparence, le rendant si possible encore plus sexy qu’auparavant.
Premièrement, il a dû passer chez le coiffeur. Autour de la nuque, c’est plus court. Mon regard est aimanté par cette lisière entre la peau nue du cou et les cheveux courts, fins et doux à la base de sa nuque. Je suis comme hypnotisé par ce détail de l’anatomie des garçons.
Sur le haut de la tête, les cheveux sont beaucoup plus longs, rabattus vers l’arrière et maintenus par une bonne quantité de gel.
Deuxièmement, le bogoss sent terriblement bon. Je n’ai qu’à avancer mon buste discrètement pour apprivoiser cet effluve qui remonte de sa nuque. Shampooing ? Produit pour fixer les cheveux ? Je ne le saurai jamais. Aussi, je l’affirme, le bogoss a changé de déo. Les vitres ouvertes à l’avant laissent rentrer l’air et la brassent vers l’arrière, m’apportent cette fragrance, cette « fraîcheur de bogoss » par grandes « rafales », comme autant de gifles olfactives.
Troisièmement, après notre discussion de la dernière fois, depuis que je sais qu’il sait que je le kiffe et que ça l’amuse, je n’ai plus trop de scrupules à me livrer au « jeu du retro ». Ainsi, nos échanges de regards et de sourires par miroir interposé sont nombreux, marrants, excitants.
J’aime bien l’idée qu’il sait pour moi et Jérém, que ça ne lui pose le moindre problème, et que ça crée même une belle de complicité entre nous.
Depuis la dernière fois, Sandrine semble avoir radicalement changé d’attitude vis-à-vis du boblond. Elle a désormais l’air d’être passablement impressionnée par l’aura sexuelle du beau moniteur.
Putain de mec, il a réussi son pari ! Je me souviens très bien de ses mots, quelques jours plus tôt, « Elle fait la difficile, mais tu vas voir, dans une semaine, elle va me manger dans la main… ».
Une semaine est passée. Et c’est exactement l’impression qu’elle donne ce matin, lui « manger dans la main ».
Je me demande bien ce qui a bien pu se passer pour qu’il y ait un tel changement d’attitude. J’ai dû rater un épisode. Peut-être qu’il a fini par la mettre dans son lit. Vivement que le cours de Sandrine se termine et que je me retrouve seul avec Julien, pour qu’il puisse me raconter, fanfaronner, m’impressionner.
En attendant, et pour tenter de chasser cette image désagréable de mon esprit (Julien+Sandrine, la formule me parait bancale), je me délecte de l’insolente sexytude qui se dégage du beau moniteur.
Ce mec est une charmante canaille, un adorable fripon. Mais en même temps, il y a quelque chose de très classe chez lui, une élégance naturelle qui dépasse et transcende même son côté queutard invétéré.
Le cours de Sandrine se termine. Il était temps. Il me tardait vraiment de la benner en bas de chez elle pour rester en tête à tête avec Julien.
« Ça va toi ? » m’interroge le boblond dès que nous retrouvons seuls, tout en m’envoyant son plus beau sourire, lumineux, communicatif et contagieux.
« Oui ! » je lui réponds en lui souriant à mon tour.
« Vas-y, engage-toi dans l’allée vers le centre-ville… on va éviter Esquirol… ».
« Pas besoin aujourd’hui ! ».
« Quelque chose me dit que tu as revu ton brun qui fait la gueule… ».
« Il fait plus la gueule ! » je réponds sur un ton enjoué.
« Ooohhh !!! Toi… » fait-il sur un ton surjoué, mais tellement drôle « toi t’as l’air d’un mec qui s’est drôlement bien fait baiser ! ».
Ça y est, grillé sur la ligne de départ. Sacré personnage, ce Julien.
« Je t’en prie… » je tente d’esquiver, très amusé, mais aussi un peu gêné par le caractère très direct de ses mots.
« C’est pas vrai ? » fait le beau moniteur, sûr de son fait.
« Arrête, s’il te plaît… ».
« Vas-y, raconte… ».
« Tu es mon moniteur, on doit rester professionnels… » je le cherche.
« M’en branle du professionnel ! Crache le morceau, je te dis ! ».
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Il est venu chez moi tous les jours depuis lundi… ».
« Cool… et il t’a bien baisé ? ».
« Julien ! ».
« C’est un bon coup au lit, au moins ? ».
« Tu peux pas imaginer… » je finis par admettre.
« T’as kiffé ta race, alors ! ».
« On peut dire ça, oui… ».
« De toute façon, ça se voit… t’as pas du tout la même tête que la semaine dernière… le bonheur c’est simple comme un coup de queue… », il assène, alors qu’un irrésistible sourire lubrique monte à ses lèvres.
Julien me fait rire. Il est drôle. Je me sens vraiment à l’aise avec ce mec, même plus à l’aise qu’avec ma cousine Elodie, notamment pour parler de ma relation avec Jérém, surtout quand ça touche au sexe. Certes, Julien ne semble pas du tout intéressé par le plaisir entre mecs, mais son attitude montre cependant une totale acceptation, et même une certaine forme de la curiosité, vis-à-vis de ce sujet. Cela fait de lui un « pote » avec qui il fait bon de parler de tout.
« En tout cas… » fait Julien en rigolant « il est chaud du bulbe, ton mec ! ».
Oh que, oui, il est chaud du bulbe ! Je trouve l’expression très drôle.
« Je ne sais pas si on peut dire que c’est mon mec… ».
« C’est pas le mien en tout cas, je t’assure… ».
« Depuis quelques jours on dirait que ça s’arrange entre nous » je continue sur ma lancée « mais je sais que tout peut changer très vite ».
« Arrête un peu de pleurnicher ! Tu as la chance de baiser avec un mec que tu kiffes un max, et qui te fait kiffer ta race au pieu. Et s’il revient te sauter tous les jours, c’est qu’il aime ça… ».
Voilà le genre de discussion que j’aime avoir avec Julien.
« Du coup, on peut aller lui faire un petit coucou à son taf ! » il me lance.
« Arrête, Julien ! ».
Mais je ne peux le faire changer d’avis. Et ses consignes de conduite m’amènent tout droit vers Esquirol.
Bien évidemment, le feu à proximité de la brasserie est au rouge, et nous sommes contraints de nous y arrêter. Et mon beau mâle est là, en terrasse, habillé d’une chemisette blanche cintrée, laissant apparaître son brassard tatoué ainsi que les extrêmes de son nouveau tatouage. La chemisette est hélas très fermée, empêchant le coup d’œil sur la naissance de ses pecs. Mais cela lui permet de porter une fine cravate noire qui donne à sa tenue une touche d’une élégance inouïe. Un pantalon noir et des baskets blanches compètent son allure, classe et très jeune à la fois.
Je cherche son regard, en vain. Mon bobrun est tout occupé à prendre une commande après d’un troupeau de greluches, tout en ayant l’air de rigole avec l’une ou l’autre d’entre-elles. Est-ce qu’il se fait draguer ?
Je sens une violente bouffée de jalousie monter de mon ventre, enflammer mon visage, vriller mon cœur et mon cerveau. Soudain, je me surprends à me demander s’il renoncera vraiment un jour aux nanas.
Ce sont les klaxons des voitures derrière moi qui m’arrachent à mes réflexions. Pris au dépourvu, je panique, je tente de démarrer, je cale.
« Désolé… » je lance, tout en redémarrant.
« Il te fait un effet de dingue, ce mec… » se moque Julien.
« Plus que ça… ».
« Il baise toujours des nanas ? »
« Je ne sais pas… ».
« Dans son taf, il doit être pas mal sollicité… il est beau mec… ».
A nouveau, je ressens l’envie de lui demander quels critères il associe à cette définition de « beau mec », qu’est ce qui le touche, qu’est-ce que la présence de mon bobrun remue en lui en termes d’émotions et d’éventuelle attirance pour l’amener à attribuer cette étiquette de « beau mec ».
Bien évidemment, je sais ce que Jérém, tout comme le petit Alex, peuvent inspirer. Chacun à leur façon, ce sont des beautés masculines indiscutables, absolues. Il pourrait dire que Jérém est un bogoss comme je pourrais dire que Sharon Stone est une caille. Ce sont des pures évidences, ce n’est qu’un constat. Cependant, je suis curieux de savoir si vraiment nous voyons la même chose en regardant Jérém ou Alex, s’ils nous inspirent les mêmes émotions. Et éventuellement les mêmes désirs, les mêmes envies.
Hélas, à la fois troublé par la circulation dense et par la jalousie de voir Jérém en train de rigoler avec ces pouffiasses (là, c’est clairement la jalousie qui parle, toute nana s’approchant de mon Jérém se verrait d’office attribuer le titre de « grosse pouffe »), je suis contraint de zapper une fois de plus mon envie de discuter « mecs » avec le beau loup à poil doré.
Nous roulons désormais en direction du Grand Rond. Il est 11h30 et le soleil cogne déjà très fort sur la Ville Rose ; la température de l’air monte, et encore plus pour moi, alors que la bisexualité de mon beau mâle brun vient de me sauter à la gorge, bisexualité qui pourrait au final être le plus gros écueil à une véritable relation suivie. J’ai le visage brûlant, je transpire à grosses gouttes.
« Ça va, Nico ? » fait le bogoss Julien lorsque nous nous arrêtons au feu du Grand Rond.
« J’ai trop chaud… » je lui balance, comme si le fait de le dire pouvait ôter d’un coup 10 degrés. Je piétine d’impatience pour que le feu passe vite au vert, j’ai hâte de redémarrer et retrouver un peu de fraîcheur par l’air rentrant par les vitres complètement ouvertes.
Oui, j’ai trop chaud. Mais apparemment, je ne suis pas le seul dans ce cas. Le bogoss à poil doré est lui aussi en nage, le front perlant de transpiration.
Et là, alors que le feu semble s’éterniser au rouge, Julien a ce geste, il penche le buste et le cou tout en soulevant le t-shirt pour éponger le front de l’excès de transpiration. C’est un geste que j’ai vu faire un jour à Jérém, bien avant le début de nos révisions, mais aussi une fois à Thibault. C’est un geste qui m’émeut depuis toujours et tout particulièrement chez un beau garçon.
Un geste doublement inconscient. Inconscient une fois dans le sens qu’il est accompli tout naturellement, sans même y penser. Et inconscient une deuxième fois dans le sens qu’il est accompli sans imaginer à quoi il expose ceux et celles qui sont sensibles au Masculin – un choc visuel, une violente montée de désir – en l’accomplissant.
Mais peut-être que chez Julien ce geste est à la fois « utile » pour éponger sa transpiration, mais aussi pleinement conscient de l’effet qu’il peut avoir sur moi, et qu’il prend un malin plaisir à me chauffer de la sorte.
Mon regard est happé par cette image fugace, pourtant marquante, de ce ventre finement ciselé, ainsi que de cette délicieuse ligne de poils clairs, fins, humides de transpiration, brillants sous le soleil d’août, descendant de son nombril et se perdant dans l’élastique bleu et blanc du boxer qui dépasse du jeans.
Le bas du t-shirt retombe bien assez vite, et l’image de ses abdos, et cette diabolique ligne de poils clairs reste imprimée dans ma rétine, comme l’image du soleil lorsqu’on le fixe un peu trop longtemps, image qui dure même après que nous ayons détourné le regard.
« Tu t’es bien rincé l’œil ? » se marre le bogoss.
« Si tu veux pas que je regarde, t’as qu’à pas montrer ! ».
« J’ai pas dit que ça me dérange… je dis juste que tu me kiffes grave… nuance ! » il me balance, les sourcils en chapeau comme il sait si bien le faire, avec ce ton à la fois sérieux et pas du tout.
Ses yeux affichent ce sourire canaille, mi-ange, mi-démon, un sourire charmeur, indéchiffrable, provocateur. Le bogoss joue les équilibristes marchant sur un fil invisible, prêt à se laisser choir du côté du charme ou de la bêtise suivant la réaction à sa boutade, retombant ainsi toujours sur ses pattes.
Quelque part, j’ai l’impression que derrière sa canaillerie maladive, ce garçon est touchant. Je me dis qu’il a constamment besoin de savoir qu’il plaît, comme si son assurance ne tenait qu’au fait que le pouvoir de son charme soit confirmé sans cesse. Tout comme mon Jérém.
Alors, d’une part j’ai envie de le rassurer. D’abord car je le sens en demande d’être rassuré. Et aussi, car le fait de flatter un beau garçon est toujours quelque chose d’éminemment plaisant.
Mais en même temps, je n’ai pas envie de trop le flatter, je ne veux pas lui donner l’occasion de se payer ma tête si son intention est juste celle de tester son pouvoir de plaire à un petit pédé qui en pince pour lui. J’estime que mes regards l’ont suffisamment flatté.
« J’essaie de me concentrer sur la conduite… » je tente de faire diversion.
« Oui, concentre-toi, t’as raison ! » il se moque.
Pendant le trajet vers l’autoécole, le bogoss fait son clown, comme d’habitude. Je repense à son collègue Martin. Je suis sûr que Martin, a dû tomber lui-aussi sous le charme du beau blond. Et entreprenant comme il est, il a peut-être même dû tenter quelque chose avec lui. Quelque chose qui n’a pas forcément dû bien tourner. Je repense à l’attitude évasive de Julien lorsque j’avais évoqué son collègue lors de mon premier cours, J’aimerais bien savoir ce qui s’est vraiment passé entre les deux moniteurs pour qu’il y ait ce malaise.
« Qu’est-ce qui s’est passé avec Martin ? » je finis par oser au détour d’un blanc dans son flot presque ininterrompu de délicieuses bêtises.
« Rien du tout… ».
« Allez, on discute entre mecs… ».
« Ecoutes, Nico. Tu te le feras raconter par lui, ok ? ».
« Je ne vais jamais le revoir… ».
« Tant pis, alors… ».
Nous arrivons à l’autoécole, je me gare sur le petit parking, je coupe le moteur.
« Je pense que tu es à point… ».
« Pour l’exam ? ».
« Non, avec ton beau brun… je pense que tu es vraiment à fond, cuit, cramé… ».
« Ça se voit tant que ça ? ».
« Comme le nez au milieu de la figure ! ».
« Fais gaffe à toi » il enchaîne.
« Gaffe à quoi ? ».
« S’il est bi, l’infidélité est une nature chez lui… ».
Voilà un vrai sujet qui fâche. Quand et comment parler fidélité avec Jérém ?
« Pour toi aussi, le prochain cours ce sera le dernier, il enchaîne sans transition, t’as bien progressé… ».
« Déjà ? » je m’étonne.
« Je sais que ça va être dur de plus me côtoyer » il fanfaronne.
« Très dur ! ».
« J’espère que t’as aimé faire cours avec moi… ».
« Tu m’as bien fait rigoler ! ».
« Ça, c’est tout moi, il parait que j’ai cet effet sur les gens » fait-il, un beau sourire à l’appui.
« S’il y avait que cet effet… » je le cherche.
« T’es pas près de m’oublier, alors ! » il conclut avec assurance.
« Je ne sais pas… » je me moque « si c’est pour me souvenir de tes blagues vaseuses avec Sandrine… ».
« Les gens vont oublier ce que vous avez dit et même ce que vous avez fait, mais il se souviendrons toujours de ce que vous leur avez fait ressentir ! » il me balance.
« Le truc que tu m’as fait ressentir, c’est que tu es un bon allumeur ! ».
« Séducteur, s’il te plaît… ».
« La séduction est une maladie chez toi… ».
« La séduction sert parfois à conclure » il me glisse « mais dans tous les cas, séduire est encore plus marrant que conclure ».
En repartant vers la maison, je ne cesse de penser à Julien et de me demander si un mec lui a déjà fait de l’effet. Je parle d’un mec style mon Jérém ou le petit Alex, le genre de mec vis-à-vis desquels il n’a pas de mal à dire « Lui il est bogoss, non ? ».
Plus excitant encore, comment réagirait le beau moniteur si un putain de bogoss, gay assumé, sûr de lui, entreprenant, lui faisait carrément du rentre dedans, tout comme le Romain du On OFF a eu le culot de le faire à mon Jérém ? Là, vraiment, je voudrais savoir si le Julien à poil doré serait tenté ou pas. Et s’il était tenté, comment se comporterait-il au pieu ? De quoi aurais tu envie avec un mâle comme mon Jérém ? Qui aurait le « dessus » viril sur l’autre ? De quoi aurait-il envie avec le petit Alex ? Qu’est-ce qui s’est passé – ou pas – avec Martin ?
Commentaires
ZurilHoros
05/07/2020 18:04
Un épisode différent ou Nico se prend en main et se pose les bonnes questions… Trouve t-il les bonnes réponses? Nico réalise qu’il s’est de lui-même transformer en homme objet et il se demande si ce n’est pas la raison pour laquelle Jérém ne le voit que de cette façon. Il oublie aussi que lui aussi transforme Jérém en homme objet, puisqu’il ne peut pas le voir sans avoir sa bite en bouche et ailleurs. Mais à part ça, il analyse très justement que Jérém utilise les armes à sa disposition pour se convaincre que, Nico est une pute à dispo. Ce qui doit le rassurer et le conforter dans l’idée qu’il n’a pas de questions à se poser sur sa propre attitude. Les armes sont: le physique testostéroné, la séduction par charme, l’indifférence, et la peur qu’il inspire à Nico. Une peu qui le paralyse et l’empêche de réagir et de contre attaquer. Quand Jérém est venu l’allumer avec son nouveau tatouage, Nico aurait pu lui dire qu’il était beau, sexy et s’arrêter là. Jérém aurait été déstabilisé ou du moins étonné. Mais Nico se met à genoux pour sucer. Jérém = sexe. Mais aussi, tous bomecs = sexe. Même si il n’y a pas de passage à l’acte, comme on a pu voir dans l’épisode 53.3, et combien d’autres. La rencontre est sympa, Jérém est de bonne humeur, il se laisse relativement faire et c’est lui qui passe à l’attaque avec la question « tu attends quoi de moi » . Les réponses sont hésitantes et Jérém reprend le pouvoir. Tout au plus Nico lui demande de le respecter un peu plus. Il a à peine marqué un point que Jérém attaque là ou il est sûr de gagner. « Je suis sûr que t’as encore envie de me sucer… ». « Non, pas maintenant… ». « Tant pis, je vais y aller alors… ». Nico n’a pas répondu, « je te demande de me respecter et tu essayes de me rabaisser comme si je n’étais rien ». Il suce et la messe est dite. Mais comment pourrait-il faire autrement avec quelqu’un qui ne veut pas de relation et Jérém n’en veut pas. Même si tout indique, que au fond de son subconscient, il aimerait tenter quelque chose, il met toutes les barrières pour que rien ne se fasse. « Dis pas des bêtises… écoute-moi bien Nico… si je te baise c’est parce que tu suces bien et t’as un bon cul… je prends mon pied, tu prends ton pied, il n’y a que ça de vrai… mais moi je ne suis pas pd, fiche-toi ça dans le crâne… alors, si tu veux qu’on continue à s’envoyer en l’air tant qu’on est tous les deux sur Toulouse, ne me prends pas la tête… et à Thibault non plus… ». Alors, soit Nico est tellement dégoutté, qu’il en reste là, soit il baisse la tête, en espérant que un jour peut être, quelque chose change. Il le fait au prix d’un dégout de lui-même qui va grandissant. Mais aussi avec l’idée que à la fin, il remportera la bataille. La question sera alors de savoir si ça en valait la peine.
lo
18/06/2017 20:55
Je passe juste ici pour te dire que j’adore cette histoire. Qu’elle dégage beaucoup de sensualité mais aussi d’émotion. Un mélange qu’on ne trouve jamais ailleurs que sur intérenet, de gens comme toi qui laisse leur imagination vagabonder sans entrave. Je voulais également te poser une question : Comptes-tu un jour sortir en volume papier et e-book ton histoire ? En plus ça pourrait te faire des revenus !
Georges bl
18/06/2017 09:26
Que dire de plus : de cette première histoire que l’on a tous lu pour s’exciter , on est là car un érotisme fou se dégage . Ton écriture a vraiment évoluée ta description des ressentis de l’amour intellec , sensuel , physique est de plus en plus agréable à lire . on attend toujours avec plus d’envie la suite, on a quitté la lecture sexuelle , pour UNE HISTOIRE
fab75du31
17/06/2017 23:35
Bonjour et merci pour vos commentaires si élogieux et plaisants à lire, surtout venant d’un professionnel. Je suis flatté. Est-ce que je peux vous demander de me contacter sur fabien75fabien@yahoo.fr? J’aimerais discuter avec vous un peu plus en détail de l’écriture de cette histoire. Merci d’avance. Fabien
raf
17/06/2017 23:14
bien sur !
Laisser un commentaire