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JN01097 Une nuit, deux potes et moi (partie 3)

Une nuit, deux potes et moi (partie 3, Au réveil).

Lorsque j’émerge de mon sommeil, j’entends un oiseau solitaire chanter quelque part au loin, probablement posé sur les frondaisons des arbres autour de St Aubin. Son piaillement semble appeler le nouveau jour qui se lève. Une légère brise entre dans la chambre et caresse ma peau, m’arrachant peu à peu de ma torpeur et mettant mes sens en éveil.

J’ouvre les yeux, la lumière du matin commence à filtrer des battants de la porte fenêtre. Et je réalise qu’au gré des mouvements pendant le sommeil, je me retrouve désormais face à Thibault. Le bomécano dort toujours.

Derrière moi, en revanche, Jérém semble bien réveillé. Et sa queue aussi. Elle affiche une belle trique matinale.

D’ordinaire, cela me réjouirait, et je seconderais ses envies avec un bonheur entier. Mais pas ce matin. Le fait est qu’après cette intense nuit, je ne suis pas super motivé par recommencer. Et surtout, après la douceur de Thibault qui a rendu cette nuit si magique, je n’ai pas forcément envie d’une baise « à la Jérém », je n’ai pas envie d’une baise de trop qui pourrait tout gâcher.

Mais le petit con est déjà en train de prendre ce qu’il estime lui appartenir. Sa queue tendue se faufile dans mon entrejambe, s’enfonce en moi d’un seul trait. Ses mains bien agrippées à mes épaules, il commence à coulisser en moi.

Dès les premiers coups de reins, j’ai l’impression de déceler une certaine virulence, comme si sa frustration, contenue par les interventions de Thibault, explosait désormais sans retenue. Il y a de la colère dans ses gestes, dans son attitude. Ou, plutôt, de l’amertume.

D’où vient-elle cette amertume, mon Jérém ? Regrettes-tu déjà de t’être laissé aller à cette étreinte à trois, à la tendresse avec ton pote et, par reflet, avec moi ? Regrettes-tu déjà ces baisers que tu as acceptés de moi, même si de façon si fugace ?

Es-tu jaloux du fait de m’avoir vu prendre du plaisir avec ton pote ? Es-tu jaloux de voir que ton Thib n’est pas dans le même trip que toi, celui de me traiter comme un simple jouet sexuel ?

Très vite, son attitude finit non seulement par m’ôter tout plaisir, mais également par me faire ressentir des douleurs de plus en plus insupportables au fil de ses va-et-vient. Je commence à avoir hâte que cela se termine.

D’autant plus que Thibault vient de se réveiller. Je croise son regard, et c’est un regard inquiet. Je crois qu’il a bien compris que je me fais violence pour ne pas dire à Jérém d’arrêter.

Je sens le bobrun haleter de plus en plus fort, mais ce n’est pas le genre de halètements qui annoncent l’imminence de l’orgasme, c’est plutôt celui qui exprime une recherche de l’orgasme à tout prix, alors que le corps épuisé refuse de l’apporter.

Ses gestes sont nerveux, ses mains s’agrippent tour à tour à mes fesses, à mes hanches, à mes épaules, ses doigts labourent ma peau, ses genoux s’agitent entre mes cuisses. J’ai l’impression qu’il me pilonne machinalement, je ne sais même pas s’il prend son pied, je commence à penser qu’il va avoir du mal à arriver au bout.

Lui aussi il doit s’en rendre compte, et je sens que ça l’énerve encore plus. Ses assauts augmentent encore d’intensité, ça ressemble à un acharnement, comme s’il s’entêtait à ne pas vouloir échouer, quoi qu’il en coute.

Je le savais que c’était le coup de trop, j’ai eu tort de me laisser faire. J’ai de plus en plus mal. Je sens que je pourrai plus tenir longtemps.

Soudain, un souvenir remonte en moi. C’est le souvenir d’une baise triste et douloureuse dans un chiotte du lycée au cours d’un après-midi juste avant le bac, le souvenir de m’être dit ce jour-là que plus jamais je ne laisserai ni Jérém, ni personne d’autre, recommencer ça, me forcer à accepter son plaisir contre mon gré, juste parce que je ne sais pas dire non.

Non, plus jamais ça, et surtout pas en présence du bomécano. D’autant plus que je sens que si je ne m’impose pas très vite, il va surement intervenir. Je sais que si cela arrive, ça pourrait très mal se passer. Alors, autant prendre les devants.

  • Je peux plus, je finis par lâcher, tout en avançant brusquement le bassin pour me dégager de lui.
  • Qu’est-ce que tu me fais-là ? il me crache à la figure sur un ton très méprisant.
  • Je n’en peux plus, c’est tout !

Je me retourne et je m’assois le dos contre la tête du lit.

  • Ramène ton cul ! me lance Jérém, l’air ahuri.
  • Arrête Jé, tu vois bien qu’il ne peut plus, j’entends Thibault intervenir, une intonation ferme dans sa voix.
  • Quoi donc ? s’emporte Jérém, comme excédé par les mots de son pote, et il enchaîne, mauvais, il est venu pour se faire baiser, non ?
  • On est là pour s’amuser tous ensemble, considère le bomécano calmement. Alors, il faut que tout le monde s’amuse, sinon ça ne marche pas…

Le ton de sa voix est posé, chaud, et il en impose. Les mots sont forts, bien choisis, ils remettent les pendules à l’heure sans reproches directs. Comment ne pas avoir envie d’aller dans son sens ?

La tension est pourtant palpable dans le petit séjour, les yeux très bruns de Jérém fulminent.

Le bobrun est sur les nerfs, frustré de ne pas pouvoir arriver au bout, avec en prime son pote qui lui fait la morale vis-à-vis de son comportement à mon égard. Je flaire le danger, je sens que ça pourrait vite exploser.

Non, surtout pas ça, il ne faut pas que les deux potes se disputent, et surtout pas à cause de moi.

C’est Thibault qui se charge de désamorcer la tension.

  • On est tous fatigués, c’est pas la peine de nous disputer, fait le beau Thibault. On va rentrer chez nous, et on va dormir un bon coup. Ça ira mieux après.

Jérém passe son boxer et part en terrasse fumer une cigarette, sans un mot. Quant au bomécano, il ramasse ses fringues et part à la douche.

Je sais que cette nuit est sur le point de se terminer. Nous allons nous séparer, et je ressens une profonde tristesse. Je voudrais pouvoir retenir cette nuit, je voudrais qu’elle dure à tout jamais. Mais déjà le petit séjour baigne dans la lumière du matin, le battant de la porte fenêtre resté ouvert ramène l’air frais des aurores, ainsi que les premiers bruits d’une ville qui se réveille doucement, des voitures qui passent, un chien qui aboie au loin.

Le bomécano revient de la douche en t-shirt et boxer, les cheveux encore humides, et il sent très bon. Il est à croquer. Il ramasse son short, l’enfile, boutonne sa braguette. Rien de tel que le cliquetis d’une boucle de ceinture ou celui du cuir glissant sur le cuir pour raconter la fin d’une nuit de bonheur entre garçons. C’est souvent le moment le plus dur, le moment de se séparer, celui qui déchire les tripes.

Je n’arrive toujours pas à croire que ça s’est vraiment passé, que j’ai couché avec ce beau et touchant pompier.

Le bogoss passe ses baskets, il récupère sa montre sur la table de chevet, la fixe à son poignet, le voilà prêt à partir. Je le regarde une dernière fois pour voler un dernier éclat de cette bogossitude aveuglante.

Le bogoss lance un rapide « A plus, Jé » à travers la porte vitrée. Il me dit au revoir et quitte l’appart dans foulée, le battant de la porte d’entrée se referme derrière lui comme la dernière de couverture sur une belle histoire finie trop tôt.

Voilà. Thibault est parti. Et il me manque déjà. Lorsque je repense à cette nuit, deux mots s’affichent dans mon esprit en lettres capitales, MERCI THIBAULT !

Merci pour tous ces câlins, merci de tes attentions, merci de tous tes regards gentils pendant toute cette nuit de plaisir, merci d’avoir contrebalancé, par ta douceur, la dureté de Jérém, merci d’avoir su apprivoiser et adoucir ton pote, merci de m’avoir montré du respect, merci pour ce plaisir partagé.

Je pars à la salle de bain à mon tour. Je me douche rapidement, car je viens de réaliser que j’ai oublié d’envoyer un message à maman pour lui dire que je découchais. Mais la douche dure plus que prévu, car je trouve un certain apaisement dans l’eau chaude qui coule sur ma peau, un apaisement du corps et d’esprit. En sortant de la salle de bain, ma priorité est de rattraper ma négligence.

Mais là, surprise, les volets de la porte vitrée qui donne sur la terrasse sont fermés, l’appart est à nouveau plongé dans la pénombre.

Jérém est allongé sur le lit, sous les draps, et il semble assoupi. Je saisis mon portable et je découvre un message en absence à 6h42, que je n’ai pas entendu à cause du mode discret, et il est déjà 8h19. Maman doit être très inquiète. J’envoie très vite un message rassurant, « Tout va bien, je rentre », et je me chausse.

Je regarde Jérém dormir paisiblement dans la pénombre et je me dis que notre relation pourrait être si belle, si seulement il était capable de me prendre dans ses bras, de m’accorder de la tendresse, d’accepter ma tendresse et de me faire l’amour comme Thibault a su le faire.

Ça me ferait un bien fou, et ça lui ferait un bien fou à lui aussi.

Je le regarde longuement, et j’hésite si lui dire au revoir ou le laisser dormir. Mais je finis par choisir cette dernière option, celle qui me permet d’éviter tous les risques de prise de tête.

Je descends quatre à quatre les escaliers de l’immeuble, je remonte la rue de la Colombette d’un pas soutenu. Je m’apprête à déboucher sans le boulevard Carnot mais je suis obligé de m’arrêter pour laisser passer des voitures.

Et là, derrière la vitrine d’un café au bout de la rue, j’aperçois le bomécano assis seul à une table en train de siroter un café.

Une partie de moi voudrait aller le voir, prendre un café en sa compagnie, sonder son humeur, tenter de retrouver la chaleur de son sourire, la douceur de sa voix, la bienveillance de ses mots. Car une partie de moi s’inquiète et a besoin de savoir comment il va, et où en est notre relation après cette nuit.

Mais une autre partie de moi me dit que le beau mécano a peut-être besoin de rester un peu seul pour digérer tout ce qui vient de se passer. Et puis, je suis pressé, je dois rentrer au plus vite. Aussi, je suis trop fatigué, tout aussi physiquement que mentalement. Mon esprit est embrouillé. Je sais que je serais incapable d’affronter son regard, et d’aligner trois mots cohérents.

De toute façon, il ne m’a pas vu. Alors, je trace direction le Grand Rond. Tout en me demandant à quoi le bomécano pense à cet instant précis, en buvant son café.

En parcourant les allées Verdier, je réalise que le vent d’Autan est toujours là, et souffle, souffle, souffle.

Commentaires

Nisse

10/01/2017 02:07

Intéressant j’attends juste de voir les réactions de chacun ensuite

YuriIsthar

08/01/2017 21:34

Ce chapitre est merveilleux il m’a transporté !! Merci a toi, tu as tout mon soutient ! ton histoire me plait tellement que l’attente entre les chapitre en devient insupportable; à quand la suite ?

Yann

05/01/2017 17:29

Les câlins, la sensualité et la tendresse sont si bien décrits (comme dans les autres épisodes) qu’on a l’impression de partager les sommets auxquels Jerem, Nico et Thibault se sont envolés. Il faut hélas craindre que plus dure sera la chute. Bravo Fabien pour cet épisode mais aussi pour les versions audio, la voix est top. Très heureux aussi pour toi que la version papier se concrétise.

BADREMILA

05/01/2017 14:28

WAWWWWWWWWWW Quelle imagination tu mas bouleverser la suite sera comment

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Merci Yann pour les graphismes du site et ton soutien.

Merci aux mécènes de tout temps, et en particulier à Cyril et Virginie, dont le soutien perdure depuis 2016.

Merci à vous tous pour votre fidélité et vos commentaires.

L’histoire de Jérém&Nico rentre dans sa phase finale.

Jérém&Nico est une belle aventure qui aura duré près de 10 ans et qui n’aurait pas été possible sans vous tous.

Et pour cela, un grand

Fabien

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