JN01096 Une nuit, deux potes et moi (partie 2)
Une nuit, deux potes et moi (partie 2, Thibault ôte son t-shirt)
Après que le bomécano ait remis Jérém à sa place, j’ai encore plus envie de lui faire plaisir.
Alors, tout en continuant à faire exulter sa virilité, j’attrape le bord inférieur du t-shirt, j’impulse un mouvement vers le haut, j’arrive à le soulever un peu. Et là, dans un mouvement bien coordonné, le jeune pompier décolle le dos du canapé, il attrape son t-shirt par l’arrière du col avec ses deux mains, le fait glisser le long de ses bras, puis le balance négligemment à terre.
Une petite séquence de gestes chargés de cette grâce typiquement masculine, un mélange de puissance, d’élégance, de maîtrise. Et de précipitation, de cette impatience provoquée par la fougue et l’excitation.
Et Thibault, ôte (enfin) son t-shirt. Me voilà confronté à la vision de sa nudité intégrale, de sa beauté plastique enfin dévoilée. Je me perds dans la contemplation de ce torse puissamment charpenté, et délicieusement velu.
L’épais chemin de bonheur se perd dans la région vallonnée de ses abdos, laissant la place à une pilosité plus légère, mais régulière. A partir de là, une nouvelle piste de beaux poils semble indiquer la direction du relief de ses pecs, également fournie d’un poil régulier, mais un peu plus dense. Et là, plantés au milieu de ce bonheur, deux magnifiques boutons de mecs, saillants, charnus, appétissants. J’ai terriblement envie de me jeter dessus, de les caresser, les lécher. Hélas, ça chatouille !
Juste à côté, Jérém se branle vigoureusement, le regard rivé sur la gâterie que je suis en train de dispenser au beau mécano. Et c’est un regard surexcité et un peu frustré.
Je décide de m’occuper de lui, car je l’ai bien trop délaissé depuis le début de ce plan. De plus, depuis l’intervention de Thibault en ma faveur, il semble mordre son frein. Je m’applique tout autant à son bonheur qu’à celui de Thibault, je ne veux pas qu’il pense que je m’occupe davantage de son pote que de lui. Et puis, malgré la présence de la nouveauté que représente la chance inouïe d’accéder à la virilité du bomécano, la virilité de Jérém m’inspire comme toujours un désir ravageur.
Mais, contrairement à Thibault, il n’y a pas de tendresse ni de sensualité dans l’attitude de Jérém. Au contraire, il y a même une certaine violence. Sa main sur ma nuque ne caresse pas, ne cherche pas à exciter. Elle cherche à contraindre. Les mouvements de son bassin cherchent à me dominer, avec une violence inédite. J’ai l’impression que son attitude toute entière a pour but de m’humilier, avant même de chercher son propre plaisir.
Je n’ai pas envie de ça cette nuit, pas devant Thibault. Du coup, je me dégage de lui. Et je reviens entre les cuisses du beau mécano.
Dès l’instant où je le reprends en bouche, je le sens prendre une grande inspiration, suivie par une expiration tout aussi intense, la combination des deux semblant traduire un grand frisson de plaisir. Comme si un poids, le poids d’un tabou, s’était définitivement envolé de lui.
Je sens tous ses muscles se détendre. Le garçon profite à fond du plaisir que je lui offre. Je suis aux anges. Mais mon bonheur atteint des sommets lorsque je reprends mon souffle, cessant pendant un instant de le sucer. Ses doigts s’enfoncent alors dans les cheveux. Non pas dans un geste de contrainte, mais dans une sorte de caresse sensuelle. Et là, je l’entends chuchoter, la voix déformée par l’excitation :
— Encore…
On ne dévergonde pas si facilement un mec aussi pudique et droit que Thibault. C’est justement ceci qui rend l’entreprise d’autant plus excitante. Le chemin est souvent long et semé d’embûches pour amener un mec jusque-là hétéro à découvrir le bonheur sensuel entre garçons. Mais lorsque les barrières tombent et le plaisir triomphe des tabous, c’est grisant, beau à voir et indiciblement bon à vivre.
« Encore ». Comme c’est bon d’entendre Thibault lâcher ce petit mot, alors que je cherche à me dépasser pour lui faire plaisir. C’est la confirmation que mon but est atteint, que j’existe à ses yeux, que je compte pour lui, du moins pendant ces instants magiques de bonheur sensuel, de complicité.
Il en redemande, et je lui en redonne avec le plus grand plaisir. Aussi loin et aussi longtemps que je le peux. Autant de fois dont il a envie. Et le garçon est fou de bonheur. Son abandon désormais total à mes caresses est d’une sensualité et d’un érotisme brûlants.
Du coin de l’œil, je capte le regard de Jérém, lourd, insistant, mauvais. Suis-je allé trop loin avec Thibault ?
Quoi qu’il en soit, au point où j’en suis, je ne peux plus faire marche arrière, je dois amener le jeune pompier jusqu’à sa jouissance. Après quoi, je m’occuperai de mon bobrun, et je le ferai tellement jouir, qu’il en oubliera de me faire la gueule.
C’est la première fois que je suce le beau pompier, je ne connais pas sa façon de jouir. Mais il est des signes qui ne trompent pas, les changements de respiration, les ahanements qui se rapprochent.
Son souffle s’accélère encore. Jusqu’à ce que, la voix étranglée par cet arrachement de soi qu’est l’orgasme, le jeune pompier se fasse entendre :
— Fais gaffe, je vais jouir…
De la pure poésie pour mes oreilles.
Vas-y jouis ! je pense tout bas.
—Vas-y jouis ! j’entends Jérém lui lancer.
Ah, non, adorable Thibault, je ne vais pas faire gaffe, je ne vais pas te lâcher tant que tu ne te seras pas déchargé dans ma bouche.
— Fais gaffe, ça vient, là, j’entends le beau mécano répéter, au bord du précipice de sa jouissance.
C’est beau ce déchirement, ce mec tiraillé entre l’envie animale de jouir, et sa conscience qui décidément ne le quitte jamais, même après plusieurs taffes tirées sur le joint, même au bord de l’orgasme, sa conscience qui témoigne d’une grande considération de moi, un respect qui lui rend inenvisageable de m’imposer quelque chose dont il ne sait pas si j’ai vraiment envie.
Quelle différence entre un Jérém qui, la première fois où on a baisé il m’a lancé « Je vais jouir et tu vas tout avaler », et un Thibault qui me met deux fois en garde contre sa propre jouissance !
Mais j’en ai envie, j’en ai même très envie. D’autant plus que je pense que je prends moins de risque avec le petit mécano qu’avec mon bobrun.
- Vas-y, fais-le jouir ! m’intime Jérém.
Mais le petit con ne se limite pas à chauffer son pote avec des mots. Joignant le geste à la parole, il pose sa main sur les pecs velus du beau mécano, et il entreprend de les caresser.
Mais en dépit de mes va-et-vient rapides et des caresses de son pote, ça ne vient toujours pas. J’ai l’impression que le bomécano n’est pas à l’aise avec sa jouissance à venir. J’ai même l’impression qu’il se retient de jouir.
- Tu peux y aller, j’aime ça ! je tente de le rassurer, avant de le reprendre aussitôt en bouche.
Le jeune pompier semble enfin se détendre un peu. A partir de là, ce n’est qu’une question de secondes. Ses doigts s’enfoncent, se crispent dans mes cheveux, reflexe inconscient, expression merveilleuse du débordement des sens qui emporte sa conscience.
Le plaisir du bomécano explose dans ma bouche sous la forme d’un feu d’artifice liquide, chaud, puissant. Et c’est un peu de lui qui vient en moi, un peu de sa virilité, de sa beauté, de sa force, de sa douceur. Ce nouveau goût de mec que je découvre me fait carrément tourner la tête, me donne une nouvelle ivresse, me rend aussi stone que le tarpé.
A cet instant précis, je n’ose pas lever mon regard, de peur de croiser le sien. Je pense avec appréhension à l’image qu’il doit désormais avoir de moi, maintenant que le sexe s’est invité entre nous. Jusque-là, j’étais pour lui un nouveau pote, un pote gay, l’amant de son meilleur ami. J’étais un pote qu’il appréciait bien, un pote qu’il embrassait de son regard bienveillant.
Et maintenant ? Est-ce que l’image qu’il avait de moi, celle d’un gars un peu timide, maladroit mais digne de son amitié et de son respect, n’est pas d’ores et déjà définitivement remplacée par l’image d’un mec aux mœurs faciles, un mec qui suce et qui avale n’importe quel bomec ? Est-ce que le sexe ne va pas mettre un terme à notre amitié ?
Soudain, je me sens pris au piège tendu par Jérém. Il voulait que son pote me voie comme un jouet sexuel, il a réussi son coup. Je me sens perdu, humilié. Je voudrais pouvoir lui expliquer que je ne ferais pas ça avec n’importe qui, que je ne suis pas la salope que Jérém a tenté de dépeindre tout au long de ma fellation. Mais le moment ne se prête pas à des explications.
Pourtant de petits gestes peuvent parfois remplacer très efficacement de longs discours. Lorsque je lève enfin les yeux, je suis saisi par l’image d’un jeune pompier encore haletant après l’effort, le torse moite de transpiration. Dans son regard repu, un petit sourire semble m’être destiné. Et ce petit sourire adorable balaie d’un seul coup ma solitude et ma honte.
Je me sens épuisé, mais heureux. Mais je n’ai pas le temps de me remettre de mes émotions. Déjà la prise ferme et un peu brutale de la main de Jérém se fait sentir sur mon épaule. Mon bobrun est debout, juste à côté de moi. En tournant à peine mon visage, je me retrouve avec sa teub tendue pile sous mon nez, tellement proche que mes narines en captent les petites odeurs que je lui connais si bien.
Elle n’est qu’à quelques centimètres de mes lèvres, et elle réclame son dû.
Jérém en a assez de rester sur le banc de touche, il veut que je le suce, tout de suite. Alors, devant sa virilité bien tendue, palpitante, entêtante, je capitule.
Dès que sa queue glisse entre mes lèvres, il plaque sa main derrière ma tête pour la retenir, tour en imprimant de bons coups de reins. Son excitation n’a d’égal que sa virulence. Le petit con y va sans ménagement, sa queue s’enfonce dans ma bouche sans relâche, je me sens étouffer.
Heureusement, son excitation est très avancée, tellement avancée qu’il finit par se lâcher rapidement dans ma bouche, sans même prévenir, pour jouir dans un grand râle difficilement contenu, pour mélanger son jus, son goût de mec, dans ma bouche, à ceux de son pote.
Jérém vient tout juste de jouir il se dégage instantanément de ma bouche. Il se dirige vers la terrasse. Thibault se lève du canapé à son tour, me tend la main pour m’aider à me remettre debout et lui emboîte le pas.
Je regarde les deux jeunes mâles partir vers la terrasse, leurs anatomies complètement dévoilées.
Comme tout à l’heure, les deux potes s’installent contre le rebord, dos vers la rue, dans le silence et la fraîcheur de la nuit du mois de juin. J’entends le crissement et je vois la flamme du briquet. Jérém est en train d’allumer une cigarette entre les lèvres de Thibault. Un deuxième crissement, une deuxième flamme, et c’est sa cigarette qui commence à se consumer entre ses lèvres. Je les regarde en train de fumer en silence, dans le noir. Les deux potes sont incroyablement beaux dans leur nudité assumée. Et je suis si heureux de les avoir fait jouir à tour de rôle. Heureux et incrédule tellement cette nuit me parait surréaliste.
Je m’interroge déjà sur ce que la suite de cette nuit peut nous réserver. Est-ce que le spectacle vient de se terminer ou alors, est-ce qu’il vient tout juste de commencer ?
Le fait que Jérém ne m’ait pas sommé de me tirer, me ferait plutôt pencher pour la deuxième solution. Mais avec un petit con de son envergure, on ne peut jamais présager.
Et puis, il y également l’inconnue Thibault. Est-ce qu’il sera « open » pour aller encore plus loin dans le partage de nos plaisirs ?
La réponse à mes questions ne se fait pas attendre longtemps. Jérém rentre en premier, toujours en silence, il s’installe sur le lit, assis, le dos contre les oreillers. Il avale les dernières gorgées de sa bière.
Thibault, quant à lui, se tient dans l’embrasure de la porte vitrée, l’épaule appuyée à un montant, sa petite bouteille vide dans la main.
Jérém, le regard empli de lubricité, se branle lentement. Visiblement, il n’en a pas eu assez. Thibault le regarde faire, les yeux rivés sur la teub de son pote. Sa demi-molle prometteuse me laisse imaginer que le bomécano non plus n’est pas tout à fait rassasié. Et qui sait de quoi et de qui il a vraiment envie désormais qu’il a embrassé le plaisir entre garçons…
Quant à moi, je bande grave. Je n’ai toujours pas joui, et l’idée de me frotter une fois de plus aux puissances sexuelles des deux potes m’enchante.
Nos regards se cherchent, se rencontrent, se quittent, s’aimantent, se frôlent, se caressent, se frottent, se choquent. Et, par-dessous tout, se comprennent. Je trouve que c’est une très belle façon de communiquer entre garçons, sans mots, juste avec des regards et des queues fringantes.
Quelques secondes plus tard, nous nous retrouvons tous les trois sur le lit, entièrement nus.
Jérém est allongé sur le dos, un bras relevé, le coude plié, la main coincée entre sa nuque et l’oreiller.
Avec l’autre main, il vient de porter un nouveau joint fumant à ses lèvres.
Je suis calé sur le flanc, collé contre lui, en train de le branler, tout en laissant ma langue se délecter sur son téton le plus proche. Quant à Thibault, son torse velu enveloppe désormais mon dos de sa chaleur et de sa douceur, ses avant-bras se sont glissés sous mes aisselles, ses doigts caressent mes tétons. Sa barbe douce frotte sur ma peau, et ses lèvres posent de petits baisers dans mon cou, sur mes épaules, sur mes oreilles. Coincé entre les deux jeunes mâles, je ressens mille frissons.
Qui se transforment en feu d’artifice lorsque l’un de ses avant-bras du bomécano se glisse le long de mon flanc, lorsque sa main se pose sur ma queue, la saisit et commencer à la branler avec une douceur infinie. C’est là que je réalise que sa demi-molle s’est promptement transformée en un manche bien tendu, désormais calé dans mon entrecuisse.
Jérém ôte le tarpé de sa bouche et le tend à son pote, ce dernier relève un peu le buste pour le saisir, je perds le contact avec sa peau chaude et velue, je perds le contact avec sa main aux caresses de plus en plus plaisantes. Soudain, je me sens nu. Et c’est super désagréable. On s’habitue facilement à se sentir dans les bras puissants de ce bomécano.
Après avoir tiré une taffe sur le petit bout fumant, au lieu de le repasser directement à Jérém, Thibault me propose d’en tirer une taffe à mon tour.
Pendant quelques secondes, le joint fume dans le vide. Je m’étais dit qu’il ne fallait plus que j’y touche, que j’en avais assez eu pour une première fois, qu’il fallait que je retrouve la maîtrise de moi-même avant de me laisser aller à faire de trop grosses bêtises.
Mais comme c’est si gentiment proposé, je ne peux répondre que par l’affirmative. Je tire une petite taffe, puis je le passe à Jérém. Je reprends à le branler, je reviens agacer son téton.
Le torse du bomécano suit le mouvement, son torse de fous revient envelopper mon dos. Je me sens comme « habillé » de lui. Très vite, sa main revient se poser sur ma queue, et il s’y prend de mieux en mieux, il apprend vite le garçon !
Coincé entre ces deux jeunes mâles puissants et sexy, je nage en plein bonheur. Un bonheur qui doit beaucoup à la présence de Thibault. Je suis fou de ses mains et de ses lèvres tactiles qui parcourent ma peau avec fougue, qui me laissent même songer qu’il puisse trouver mon corps attirant, j’adore ce regard neuf qu’il pose sur moi.
Son attitude fait de cette nuit un moment à la fois excitant et apaisant. Sa virilité tranquille, sa tendresse, sa sensualité, son envie de se faire plaisir à l’autre sont communicatifs. Au contact d’un mec comme Thibault, aimer le corps d’un garçon, coucher avec un garçon n’a plus rien d’honteux. Avec lui, tout devient beau et lumineux.
Au point qu’une partie de moi s’autoriserait presque à reprendre espoir que ce qui est en train de se passer n’aura pas de conséquences sur notre amitié.
A ce stade, je crains plutôt que ce soit du côté de Jérém que cette nuit fasse le plus de dégâts. Les choses ne se passent pas comme il l’avait envisagé, et il n’arrive pas à se laisser aller, à suivre le mouvement amorcé par Thibault.
Si seulement il arrivait à se laisser aller lui aussi à ce moment de plaisir partagé, à prendre son pied comme Thibault, avec cette spontanéité, cette douceur, ce naturel touchant. Si seulement il arrivait à faire taire ce déchirement intérieur, ce tiraillement entre ses envie profondes et l’image qu’il veut défendre à tout prix, celle d’un mec hétéro qui ne fait que baiser un pédé qui lui sert de jouet sexuel, sans qu’on puisse l’accuser d’être gay pour autant, une image qu’il veut imposer aux yeux de son pote, et avant tout à ses propres yeux.
Si seulement il pouvait profiter de cette ambiance chaleureuse, détendue que la simple présence de son pote a le don d’apporter, s’il acceptait de se laisser entraîner dans son mouvement. S’il acceptait d’admettre qu’il aime ça, coucher avec les garçons !
C’est déroutant comme sensation, celle de me sentir au beau milieu de ces deux jeunes mâles aux attitudes si différentes. Ça fait des mois que Jérém couche avec moi, et avec d’autres gars, et il refuse toujours d’admettre qu’il aime ça, plus qu’autre chose. Pour Thibault, c’est sa première fois. Et pourtant, après un premier instant de réticence, il semble parfaitement assumer son plaisir. Son attitude me surprend, me touche, m’émeut tout particulièrement.
En deux temps, trois mouvements, le jeune pompier s’occupe de moi plus que Jérém ne l’a jamais fait en plusieurs mois de coucheries. Je lui ai fait découvrir une nouvelle voie de plaisir, il est en train d’en faire de même en retour. J’ai voulu l’apprivoiser, il est en train de m’apprivoiser en retour.
Thibault débute, certes, mais Thibault prend vite goût à ce bonheur entre garçons. Son attitude se fait de plus en plus assurée. Ses envies se dévoilent peu à peu.
Alors, il prend des initiatives, il tente des choses. Ses mains caressent, branlent, s’enhardissent, son torse m’enveloppe de sa chaleur rassurante, le contact de sa queue bien droite se fait sentir entre mes fesses, mais toujours en douceur, testant peut-être ma réceptivité. Serait-il donc en demande de cela ?
Bien sûr, j’ai envie du bomécano, car il faudrait être fou pour ne pas avoir envie d’un mec comme lui. Mais est-ce que je suis prêt à aller jusqu’à là avec le meilleur pote du mec que j’aime ? Une pipe, l’avaler, ce sont déjà des actes très intimes. Faire l’amour, c’est encore une autre dimension. Et Jérém dans tout ça ? Qu’est-ce qu’il va en penser ?
Je suis toujours sur le flanc, calé contre mon Jérém, et le bomécano m’enveloppe toujours avec son corps puissant. Sa barbe soyeuse et ses lèvres douces parcourent ma peau, ses mains caressent mes épaules, mes cheveux, excitent mes tétons. Je suis dans un état indescriptible, je transpire, je tremble. J’ai envie de lui, j’ai envie de Jérém, j’ai envie d’être possédé et rempli par ces deux jeunes mâles, j’en ai envie à en crever.
Toutes mes réticences disparaissent alors sous l’effet d’une excitation, d’un désir qui me dévore.
Mon désir violent, déchirant de m’offrir au jeune pompier me pousse à imprimer des petites ondulations de mon bassin, lui signifiant mes intentions, l’encourageant à les seconder, nous procurant quelques bons frissons de bonheur réciproque.
Je sens le bomécano frissonner dans mon dos. Ses baisers et ses caresses s’animent désormais d’une fougue inédite. La douceur est toujours de mise, mais une nouvelle ardeur s’y combine, rendant l’instant brûlant.
Une fois de plus, j’aime cette communication silencieuse entre garçons, une communication qui se passe de mots et, cette fois-ci, même de regards. C’est l’expression du désir par le simple contact des corps.
Je sens son bassin avancer, exercer une pression de plus en plus forte, je sens mon esprit s’évaporer, je perds pied dans ce bonheur inouï.
Pourtant, ce bonheur m’est brusquement arraché lorsque les bras du jeune pompier me délaissent, lorsque son bassin recule. Lorsque, du coin du regard, je vois sa main gauche approcher du poignet droit et dégrafer le bracelet de sa montre. Elle atterrit ensuite sur la table de chevet de Jérém, exactement à l’endroit où je l’avais vue le samedi après mon retour de Londres.
Petit geste, en apparence anodin, geste pourtant source de mille questionnements. Si le jeune pompier est du genre à poser sa montre avant de se lancer dans des galipettes sérieuses, est-ce que le fait qu’elle ait atterri sur la table de chevet de Jérém pendant mon voyage à Londres ne signifierait-il pas qu’il s’est passé un truc avec son pote à ce moment-là ? Et le fait qu’il l’ait oubliée, serait-ce le signe qu’il est reparti précipitamment de l’appart ? Ou bien qu’il en soit reparti l’esprit embrumé par une ivresse des sens capable de lui faire oublier l’existence même de sa belle montre ?
Je me perds dans mes cogitations, et un malaise grandissant commence à me détourner de la tension érotique du moment. Pendant une fraction de seconde, j’ai envie de partir, de rentrer chez moi, de me glisser dans mon lit et de me mettre en boule sous les couvertures.
Puis, le jeune pompier revient m’enserrer dans ses bras, me caler contre son torse, me caresser avec sa barbe, avec ses lèvres. Et j’en oublie toutes mes inquiétudes.
Son bassin revient se caler contre le mien, sa queue raide se faufile à nouveau entre mes fesses. Je frémis, je me prépare à sentir le bomécano venir en moi. Putain, j’ai grave envie de lui !
Ses mains puissantes saisissent mes fesses, j’apprécie la prise de ses mains qui me possèdent pour la toute première fois, c’est une prise ferme, mais douce.
Et lorsque ses lèvres frôlent cette région chez moi hypersensible à la base de ma nuque, je sens instantanément tous mes muscles se relâcher. Le bomécano commence à glisser lentement en moi, toujours à l’écoute de la réceptivité de mon corps.
Et le bonheur atteint de nouveaux sommets lorsque je sens Thibault pousser un long et profond soupir, suivi d’un :
- Oh, c’est bon…
Quelques instants plus tard, il commence à coulisser en moi. Ses lèvres, inlassables, curieuses, parcourent mon cou, caressent ma peau, le contact avec sa barbe douce est si viril. Sa main chaude se pose à plat sur mon téton, c’est simplement diabolique, c’est une torture de plaisir, je suis fou, fou, fou !
Submergé par ce bonheur, je me demande quand même ce que Jérém est en train de ressentir en me voyant prendre mon pied sous les coups de reins de son meilleur pote. Mais mon bonheur sensuel est tel que la réponse, que ce soit de l’excitation ou de la jalousie mal placée, ne fait qu’augmenter ma propre excitation.
D’autant plus que Jérém, toujours allongé sur le dos de tout son long, les mains croisées sous la tête, les yeux pratiquement fermés, il a l’air a l’air stone au possible, un mec que rien ne saurait perturber, du moment qu’on le laisse planer et qu’on n’arrête pas de lui sucer la queue, chose que je ne manque pas de faire.
Mais ce que le bomécano est en train de me faire est tellement bon que mon corps finit par être débordé par le plaisir. Et je finis par quitter la queue de mon Jérém.
Et là, presque instantanément, ses paupières s’ouvrent, je capte son regard aux yeux rouges-tarpé. Faute grave, celle de délaisser sa queue ne serait-ce qu’un instant. Mais avant que puisse remédier à ma défaillance, la main de Thibault prend la place de ma bouche et commence à le branler.
Le bobrun se détend illico, ses paupières retombent aussitôt, je ne sais même pas s’il s’est rendu compte que ce n’est pas ma main qui le caresse.
Mais moi, oui !
Je me doutais bien qu’à un moment ou à un autre il y aurait un contact sensuel entre les deux bogoss.
Une question se présente à mon esprit. Jusqu’où les deux potes sont-ils prêts à aller cette nuit ? Et demain ? Et demain, peut-être sans moi ? Cette nuit, ne serions-nous pas en train d’ouvrir une sorte de boîte de Pandore sexuelle entre nous trois, dont nous ne mesurons absolument pas les conséquences ? Est-ce que cette boîte de Pandore a déjà été ouverte par les deux potes pendant que j’étais à Londres ?
En attendant, Jérém semble bien aimer les caresses de son pote. Ses abdos ondulent comme des vagues sur une mer calme. Sa peau lisse, parfumée et mate est un bonheur à regarder, à humer.
Et là, dans le feu de l’action, je décide de me laisser aller, de tenter l’impardonnable. Je pose mes lèvres sur les siennes, je l’embrasse, comme une nécessité, je l’embrasse impétueusement.
Et là, contre toute attente, sa langue se lâche, puissante, rageuse, elle se faufile dans ma bouche comme par effraction, envahissante, virulente, je ne peux y opposer aucune résistance, je n’ai plus qu’à me laisser faire, à me laisser baiser les lèvres par sa langue fringante.
C’est excitant de recevoir les assauts de la langue de Jérém dans ma bouche tout en recevant ceux de la virilité de son pote entre mes fesses. Hélas, ce bonheur ne dure pas bien longtemps. En tout cas, pas autant que je le voudrais. Car, très vite, trop vite, les mains du bobrun enserrent mon visage pour l’éloigner brutalement du sien, pour me repousser.
Non, Jérém n’est pas encore dans le rythme. On dirait qu’il a envie de danser avec nous, qu’il tente de danser, mais que quelque chose en lui, plus fort que lui-même, l’empêche de lâcher totalement prise.
Tout à l’heure, en captant son regard noir, je m’étais dit qu’il était jaloux et énervé de me voir sucer Thibault, et de me voir autant à l’aise avec son pote. Désormais, face à son attitude, je me demande si en réalité il n’est pas furieux contre lui-même, furieux de ne pas pouvoir se lâcher aussi naturellement que son pote, de ne pas arriver à prendre son pied sans se torturer l’esprit, de ne pas arriver à vivre pleinement ce moment qu’il a pourtant provoqué.
Allez, Jérém, il suffit de si peu, est-ce possible que tu sois insensible à ce groove !
Come on, vogue (vogue)/Allez, vogue (vogue)
Let your body move to the music (move to the music)/Laisse ton corps bouger au rythme de la musique (bouger au rythme de la musique)
Come on, vogue (vogue)/Allez, vogue (vogue)
Let your body go with the flow (go with the flow)/Laisse ton corps suivre le courant (suivre le courant)
You know you can do it/Tu sais que tu peux le faire
Faute de pouvoir l’embrasser plus longtemps, je déchaîne ma langue sur son téton, je pose ma main sur ce manche de fou que Thibault vient tout juste de délaisser, je le branle, je le caresse, je lui offre tout le plaisir que je suis en mesure de lui offrir.
Mais quelques instants plus tard, le beau brun quitte sa position allongée, se retourne vers moi et se colle contre mon torse. Dans le même temps, les de Thibault s’ouvrent pour accueillir un torse supplémentaire dans son étreinte.
Je sens la queue bien chaude de Jérém se faufiler entre mes cuisses, je seconde son mouvement, je l’enserre à fond pour qu’il puisse se faire plaisir.
Les biceps des deux potes se tendent, nos torses se pressent l’un contre l’autre. Je me retrouve coincé entre Jérém, ses pecs contre mes pecs, et Thibault, ses pecs contre mon dos. Enserré entre ces deux corps musclés, chauds, puissants, vigoureux, fringants, fougueux, odorants, entre ces deux virilités qui me possèdent, je ressens un bonheur indescriptible.
Les mains du bomécano dispensent des caresses douces, généreuses, sensuelles, elles se posent tour dans les cheveux bruns de mon Jérém, dans mes propres cheveux, elles glissent sur nos visages, nos joues, nos cous, nos nuques, nos épaules. C’est juste irréel.
Sous les caresses de Thibault, je connais un bonheur total. Et je crois qu’il en est de même pour Jérém.
Son visage s’enfonce dans le creux de mon épaule, je le sens souffler très fort, se relâcher, perdre de sa sauvagerie, comme un petit taureau apprivoisé.
Mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Sa queue se dégage de l’étreinte de mes cuisses, elle se cale contre la mienne. Sa main vient enserrer les deux, et les branler. C’est sacrement bon. Je sens qu’à ce rythme-là, je ne vais pas tarder à jouir.
Mais je ne veux pas jouir, je veux garder mon excitation intacte pour pouvoir apprécier à fond l’explosion du plaisir de ces deux beaux mâles.
Et là, immense surprise, ses lèvres remontent lentement mon cou et s’aventurent jusqu’au seuil de mon oreille. Elles avancent, s’enflamment, redescendent le long de ma mâchoire, elles débordent sur mon menton, remontent un peu, pilent brusquement, hésitent, recommencent, mais s’interdisent toujours d’approcher ma bouche.
Allez Jérém, encore un petit effort !
All you need is your own imagination/Tout ce dont tu as besoin c’est ta propre imagination
So use it that’s what it’s for/Alors utilise-la voilà pourquoi c’est fait
Go inside, for your finest inspiration/Entre, pour ta plus belle source d’inspiration
Your dreams will open the door/Tes rêves ouvriront la porte
Putain, Jérém, il suffirait de si peu pour que ce moment soit parfait,
Pendant un instant, j’y ai vraiment cru, cru qu’il aurait le cran de m’embrasser. Hélas, le bobrun ne va pas au bout de son voyage, son visage replonge dans le creux de mon épaule, s’immobilise, pendant que ses va-et-vient sur nos queues s’intensifient. Je sens qu’il veut jouir, au plus vite.
S’il jouit, je sais que je vais jouir avec lui. Et je ne le veux toujours pas, pas encore, pas avant que Thibault n’ait atteint son bonheur.
Et là, quelque chose d’inattendu se produit. Je sens le torse de mon Jérém glisser sur le mien, son bassin remonter un peu. Son cou se redresse, son visage passe par-dessus mon épaule. Je sens le torse du bomécano remuer dans mon dos, son bassin avec, son menton, sa barbe passent par-dessus mon épaule.
Je ne sais pas exactement ce qui se passe par-dessus mon épaule, je donnerais une fortune pour pouvoir regarder les deux potes s’attarder dans ce contact, dans ce partage que j’imagine très intime et très intense.
Car un nouveau bonheur sensuel semble ravir les deux jeunes mâles. Peu à peu, leurs coups de reins semblent se cadencer sur un même rythme, sur la même intensité, visant un seul et même but, l’aboutissement de leurs jouissances, presque le partage de leurs jouissances.
J’ai l’impression qu’ils prennent chacun du plaisir à regarder l’autre en prendre, qu’ils se chauffent l’un l’autre, et que l’un et l’autre ne sont pas loin de l’orgasme. Je commence même à me dire qu’ils seraient capables de jouir pile au même moment, je commence à fantasmer, à souhaiter que ce soit le cas.
En attendant, je perds pied, je sens monter en moi ce frisson intense qui précède l’orgasme. Mais je ne veux pas jouir, toujours pas, pas encore.
Puis, soudainement, tout s’arrête dans mon dos, Thibault recule son bassin, se déboîte de moi, je l’entends respirer très fort, et je sens son front humide se poser à la base de mon cou.
— Vas-y ! l’encourage Jérém, excité au possible.
— Non… si je continue… fait le bomécano, comme désolé.
— Vas-y ! je l’encourage à mon tour, fais-toi plaisir !
— T’es sûr, Nico ? il me glisse tout bas à l’oreille, la simple caresse de sa barbe provoquant en moi mille frissons, la simple caresse de sa voix prononçant mon prénom découplant mon envie d’aller jusqu’au bout avec lui.
— Oui… oui ! je me lâche, fou d’excitation et d’envie.
Le bomécano était prêt à tout arrêter, par respect. Mais, ainsi encouragé, il ne se fait pas prier deux fois pour revenir en moi. Le jeune pompier a beau être un mec formidable, il n’en reste pas moins un jeune mâle à deux doigts de jouir, un jeune mâle qui a envie de prendre son pied à fond.
Jérém recommence à nous branler. Je sens sa respiration chaude sur ma peau, je sais qu’il ne va pas tarder.
Mais c’est Thibault qui vient en premier. Un premier râle, son corps se raidit, ses bras serrent mon buste avec une force incontrôlée.
— C’est bon… je l’entends me glisser à l’oreille, pendant qu’il jouit, en moi.
Ses souffles chauds et lents sur ma nuque me parlent de son plaisir. Qu’est-ce que c’est beau de voir, et sans le voir, même simplement entendre, sentir un beau mec jouir !
Le bomécano vient tout juste de reprendre son souffle que déjà les mains de Jérém me saisissent, m’obligent à me déboîter de son pote, me font me retourner. Il y a de l’urgence dans ses gestes, de la précipitation, de la violence même. Il vient en moi sans aucun scrupule. Ses coups de reins sont brutaux, expéditif. Mais pas très nombreux.
Un deuxième râle de plaisir retentit dans le petit séjour, c’est celui de Jérém. Il vient de jouir à son tour, en moi, il vient de mélanger son jus à celui de son pote.
Un troisième râle de plaisir se fait entendre dans le silence de la pièce, je jouis à mon tour. Je jouis au contact de ces deux puissances sexuelles de fou, je jouis en ressentant au plus profond de moi le plaisir sexuel de ces deux beaux mâles. Nos plaisirs se mélangent, comme une énergie qui circule entre nos corps, qui monte, monte, monte et qui explose comme un feu d’artifice, la jouissance de chacun trouvant écho dans celle de l’autre, comme si les ondes de nos plaisirs se rencontraient, se combinaient, s’amplifiaient.
Je jouis avec mes narines, prises d’assaut par cet intense bouquer olfactif qui se dégage de ces deux beaux mâles, un mélange de gel douche, de déo, de baise, de plaisir de mec. Et je jouis dans ma tête, là où toutes ces sensations remontent, retentissent, explosent.
Je crois que je n’ai jamais joui aussi fort de ma vie.
Lorsque nos jouissances prennent fin, je n’ai qu’une envie, c’est de prolonger cette étreinte magique à l’infini.
Mais très vite, Jérém se charge de rompre le charme de l’instant. Il se dégage de moi, et il part en terrasse. Un instant plus tard, j’entends le bruit du briquet, suivi des expirations typiques.
Heureusement, côté Thibault c’est une toute autre histoire. Ses bras continuent de m’enserrer, son torse de me protéger. Le jeune pompier me laisse profiter du contact apaisant de son corps contre le mien. Il demeure silencieux, il récupère lentement de ses efforts et de ses émotions.
J’ai envie de lui faire mille câlins, mais je le laisse tranquille. Mais je ne me lasse pas de le regarder. Car quelque chose a changé en lui, et c’est beau à voir. Un je-ne-sais-quoi dans les traits, soudainement encore plus lumineux, une légère rougeur sur sa peau, la transpiration sur le front. Un petit sourire doux et charmant se dégage de son regard, le regard d’un mec qui vient de jouir et qui est juste heureux.
Chez moi, le plaisir appelle la tendresse. Cette tendresse qui est le parachute le plus doux pour atterrir lorsqu’on s’est envoyé en l’air. Je suis happé par une furieuse envie de l’embrasser.
Mais avant que je puisse céder à la tentation, le bogoss me parle.
- Ça va, Nico ?
- Très bien. Et toi ?
- Très bien, très bien, il me répond, son regard empli de sa virilité tranquille.
- C’était juste insensé, j’abonde ma réponse, dans l’espoir de le pousser à se livrer un peu plus.
Et quel bonheur de l’entendre me confier :
- Jamais j’aurais pensé que ce serait si…
- … si incroyable, il reprend, après une petite pause.
Inutile de préciser que, après ces quelques mots, j’ai encore plus envie de l’embrasser. Nos visages sont tout proches, nos lèvres aussi. Mais est-ce que je vais oser m’approcher de sa barbe toute douce ?
Moi, je ne sais pas. Mais lui, oui. Il avance son visage vers le mien, ses lèvres effleurent les miennes, c’est une caresse légère. Ses lèvres son chaudes, douces et sa barbe est un pur bonheur.
Ce petit baiser me fait un bien fou. Thibault serait-il le genre de garçon qui, après l’orgasme, a besoin davantage d’un câlin que d’une cigarette ? Ca ne m’étonne pas de lui, et ça m’émeut au plus haut point.
Je l’avais deviné rien qu’en le côtoyant et là j’en ai la preuve. Dans ses bras, je me sens bien, je me sens en sécurité. Dans ses bras, c’est le bonheur. Dans ses bras, j’ai vraiment l’impression que rien ne peut m’arriver. Je me sens si bien que je ne voudrais jamais en partir.
Oui, Thibaut débute, mais Thibault a l’air mieux dans sa tête que Jérém et moi mis ensemble.
Quand je pense qu’un peu plus tôt cette nuit je m’étais dit que j’avais envie de lui montrer que l’amour entre garçon peut être beau, intense, puissant et tendre à la fois, je me sens bien idiot. Car là, c’est bien lui qui est en train de m’apprendre que le plaisir entre garçon peut être infiniment sensuel, touchant, et assumé.
Thibault a non seulement calmé son pote, lui montrant une voie qu’il a failli emprunter, une voie de sensualité et de respect mutuel, mais il est également en train d’ouvrir un boulevard d’espoir devant moi, l’espoir que l’amour entre garçons puisse être autre chose que de la baise qui ne s’assume pas.
Je ne sais pas si Thibault est gay, ou bi, hétéro curieux, ou que sais-je d’autre, et je m’en fiche. Tout ce que je sais c’est que, pour certains aspects, Thibault me rappelle Stéphane. Avec Thibault, je me sens aussi bien qu’avec Stéphane.
Jérém revient de la cigarette et lorsqu’il nous voit enlacés, il s’arrête net, jetant sur nous un regard fixe et grave. Que ressent-il à cet instant ?
Un peu plus tard dans la nuit, je m’emploie une nouvelle fois à faire plaisir aux deux potes. Deux potes dont les attitudes demeurent très différentes. Car, si les mains du bomécano caressent sans cesse ma peau, mon cou, mes cheveux, ma nuque, mes épaules, mes tétons, Jérém demeure complètement inerte face à mes efforts pour lui faire plaisir.
Heureusement le bomécano a bien repéré la géographie de mes points sensibles. Mais celle de Jérém également. Ses mains passent désormais de moi à Jérém et de Jérém à moi, de corps en corps, de peau en peau, sorte de boucle de tendresse qui nous relie tous les trois.
Ses caresses sont douces, légères, c’est un contact qui excite et apaise à la fois.
J’adore le groove de Thibault Allez, Jérém, laisse-toi aller, viens toi aussi dans ce groove, tu peux le faire.
Get into the groove/Rentre dans le groove
Boy you’ve got to prove/Mec tu as à prouver
Your love to me, yeahTon amour pour moi, ouais
Get up on your feet, yeah/Lève-toi, ouais
Step to the beat/Marche dans le tempo
Boy what will it be/Mec qu’est-ce que ça va être
Allez, Jérém, est-ce possible que tu sois insensible à ce rythme ?
Viens, danse avec nous, il suffit de si peu pour se laisser aller.
Allez Jérém, s’il te plaît !
Au fil des câlins, j’ai l’impression qu’une communication silencieuse est en train de s’établir entre nous trois, mais surtout entre les deux potes.
Le souffle de mon bobrun se fait plus bruyant, il devient saccadé, on dirait presque un pleur silencieux. Jérém frissonne, comme si le plaisir se mélangeait à une intense émotion, et qu’il se retrouvait débordé par tant de sensations physiques et mentales.
Puis, quelque chose semble céder en lui, ses lèvres se posent dans mon cou et se laissent aller à des caresses légères.
Oui, mon Jérém, comme ça, exactement comme ça.
Live out your fantasy here with me/Vis ton fantasme ici avec moi
Just let the music set you free/Laisse juste la musique te libérer
Touch my body, and move in time/Touche mon corps, et bouge en rythme
Now I now you’re mine/À présent je sais que tu es mien
Ses caresses s’enchaînent, je ferme les yeux, plongé dans ce nouveau bonheur.
Soudain, je réalise que le bomécano est le seul de nous trois à ne pas recevoir de caresses.
Tu fais des câlins à tout le monde, mais qui te fait des câlins à toi, mon bon Thibault ? C’est l’histoire de ta vie, n’est-ce pas ?
Quelques minutes plus tard, Jérém est à nouveau en train de me pilonner. Après quelques hésitations, Thibault est venu chercher son bonheur dans ma bouche. Nous exécutons une chorégraphie sexuelle parfaite.
Mais quelque chose va créer une diversion. Quelque chose va se passer entre les deux potes. Je sens les bassins changer d’angle, les deux bustes se plier l’un vers l’autre. Leurs bras se lèvent, se mélangent, les mains de l’un atterrissent sur les épaules de l’autre.
Une image chargée d’une sensualité rare se présente alors à mon esprit, faute de pouvoir l’apprécier de mes propres yeux. L’image des deux potes se regardant l’un l’autre, les visages marqués par l’excitation, l’image d’un échange de regards intenses, débordants de désirs.
Les coups de reins du bobrun ralentissent petit à petit, jusqu’à presque s’arrêter. Et pour que mon bobrun en oublie les envies de sa queue, c’est qu’un autre bonheur encore plus intense accapare son esprit. J’imagine les mains de l’un caresser, enserrer, tâter. J’imagine l’autre répondre de la même façon, désirer, exciter, palper.
Est-ce que, dans l’excitation, les deux potes auraient trouvé le moyen de faire se rencontrer des désirs refoulés jusque-là ? Et ma présence dans tout ça ? Elle a peut-être contribué à créer les conditions de cette rencontre, de ce déclic, mais est-ce qu’elle n’empêche désormais que tout cela puisse aller jusqu’au bout ? Jusqu’où pourraient-ils se laisser aller, ainsi bien chauffés, si d’un coup de baguette magique je m’évaporais ? Est-ce que leurs envies de mecs, leurs sexualités, leurs excitations si semblables trouveraient le moyen de s’exprimer ?
Je ne m’y trompe pas, l’excitation des deux potes est montée en flèche depuis qu’il se passe quelque chose dans mon dos. Jérém laisse échapper un premier râle étouffé. Il vient de jouir. Presque au même moment, les giclées chaudes du bomécano se délivrent dans ma bouche.
Un instant plus tard, Jérém s’extirpe de moi, Thibault se retire de ma bouche. Les mains lâchent leurs prises, les caresses cessent, les bras se délient, les corps s’éloignent.
Le bobrun s’allonge sur le matelas, se cale sur le flanc, il me tourne le dos. Sa respiration est haletante. Mais elle se calme vite, laissant très rapidement la place au souffle léger du sommeil. Pour qu’il renonce à aller fumer sa clope, c’est qu’il est vraiment HS, cette nouvelle jouissance a dû être particulièrement intense.
Je cherche le regard du beau pompier, confiant d’y trouver du réconfort, de la douceur. Son regard bienveillant me fait du bien, c’est bon de pouvoir se regarder en face après l’amour, ça aide à surmonter cette petite tristesse naturelle qui succède l’orgasme, ça aide à ne pas regretter ce qui vient de se passer.
Mais, contrairement à Jérém, le bomécano n’a pas oublié que je n’ai toujours pas joui. Et j’ai l’impression qu’il a une idée derrière la tête.
— Viens là, je l’entends chuchoter. Sa voix est douce, ses mots sont une invitation, un envoûtement.
Je me retrouve assis entre ses jambes, mon dos une fois de pls enveloppé et chauffé par son torse, enlacé dans ses bras.
Avec une main, il me branle, doucement, tandis qu’avec l’autre il caresse mon torse, mes pecs, il s’attarde sur mes tétons. L’excitation est si forte que je ne tarde pas à lâcher quelques bons traits chauds sur la couette.
La puissance de mon orgasme n’a d’égal que l’intensité de l’épuisement qu’elle laisse derrière elle. Soudain, je me sens vidé de toute énergie, je me sens partir, je commence à dériver dans ce no man’s land entre veille et sommeil. Je me sens partir, mais un mouvement du torse du bomécano me secoue de ma torpeur.
Le bomécano quitte le lit. Pendant un instant, je suis saisi par la crainte qu’il se rhabille et qu’il rentre chez lui. Mais je le vois traverser le petit séjour et disparaître dans la salle de bain.
Presque au même instant, le bobrun se met à remuer dans son sommeil. Des petits mouvements nerveux secouent son corps. Pendant un instant, je me dis que le bogoss va se réveiller. Mais il n’en est rien. La seule conséquence de ce petit remue-ménage inconscient, c’est le fait que Jérém se retrouve allongé à plat ventre, le visage tourné vers moi.
Il est vraiment beau mon Jérém, beau à tomber. Et lorsqu’il est endormi, il est juste craquant. J’ai envie de le regarder et de le caresser pendant toute la nuit, pendant toute la vie.
Mais je ne peux pas. Parce que je respecte son sommeil, et parce que je trouve ça tellement apaisant, le regarder dormir. Le peu de fois que j’ai connu ce bonheur, j’ai été touché par la beauté, la douceur qui émanent de lui pendant ces précieux instants hors du temps. Pendant le sommeil, le bobrun ténébreux, le jeune mâle arrogant laisse la place à un petit mec sans défenses, un puit à câlins émouvant au possible. Pendant qu’il dort, il est là, et je peux m’illusionner qu’il est tout à moi. En tout cas il l’est à cet instant précis, pendant son sommeil.
Ou peut-être même pas. Le bobrun gigote, émet de petits bruits. Je me demande ce qui agite ainsi son sommeil, à quoi il rêve. Je me dis que je paierais cher pour posséder le pouvoir magique des caresses de Thibault, le pouvoir de l’apaiser.
Le bomécano sort de la salle de bain, il attrape le paquet de cigarette sur la table et part promener sa nudité sur la terrasse, bravant la fraîcheur du petit matin.
Je me surprends à me demander comment Jérém va gérer tout ça à froid, l’effet tarpé bien derrière lui. Je me dis qu’il s’en vouloir de ne pas avoir vu venir la complicité qui s’installerait entre Thibault et moi.
Et qu’il ne va pas aimer l’idée que la situation lui soit totalement échappée des mains.
C’est pas la première fois que ça arrive. Ça s’était déjà produit pendant le plan avec Romain. Mais avec Thibault, ça va bien au-delà de ça. Dans le plan avec Romain, même s’il avait été déstabilisé à un moment, Jérém avait conservé une grande partie de son contrôle. Cette nuit, en revanche, à partir d’un certain moment, le bobrun ne semblait plus rien maîtriser. Il avait voulu partager son jouet sexuel avec son pote, ce dernier lui avait offert des attentions inattendues. Sur ce point, il avait échoué.
Je me dis aussi qu’en lançant ce plan, Jérém avait peut-être une autre idée en tête, autre que celle de relativiser aux yeux de son pote l’importance de ses coucheries avec moi. Cette idée pourrait être de lui permettre de partager un moment sensuel avec Thibault sans pour autant craquer directement l’un pour l’autre. Bref, une manière de se dire « j’ai couché avec mon pote mais c’est parce qu’il y avait Nico entre nous pour nous chauffer ». Sur ce point, il a peut-être atteint son but, du moins en partie.
Mais il n’est pas impossible qu’il regrette également ces quelques moments de partage sensuel avec son pote. Tout en ayant peut-être envie de les reproduire. Jérém n’est pas à une contradiction près.
On pourrait croire que Jérém a fini par lâcher prise, qu’il s’est laissé aller. Et ça a pu être le cas à un moment. Mais peut-être que tout cela n’a été possibles que grâce à l’effet du tarpé, combiné à l’« effet Thibault ». Une fois sobre, il se peut qu’il ne voie plus du tout les choses de la même façon.
Et que le bordel laissé dans sa tête après cette nuit ne présage rien de bon pour la suite.
L’odeur de la cigarette de Thibault pénètre dans le petit séjour, portée par la brise nocturne.
Soudain, je réalise que sa cigarette semble durer bien longtemps, ça commence à ressembler à une cigarette « de réflexion ». A quoi pense-t-il le bomécano ? Quel regard porte-t-il sur la folie de cette nuit ? Est-ce qu’il va rester ou partir ?
Ne pars par Thibault !
Au fond de moi, je sais que le mieux ce serait de partir dès maintenant, ce serait le plus simple, ça éviterait les déconvenues du réveil, notamment vis-à-vis de Jérém. Mais je tombe de fatigue. Je me dis que je vais me détendre juste quelques minutes, avant de partir avant que Jérém ne se réveille.
Je commence à m’assoupir.
C’est là que Thibault revient. Je ne l’entends pas rentrer dans le petit séjour, mais je le sens venir se glisser derrière moi. C’est cool, il reste finalement !
Encore plus cool, son torse se colle à mon dos, ses bras m’enlacent, me serrent contre lui.
A cet instant, Jérém vient à son tour se serrer contre moi, je sens son souffle chaud dans le creux de mon cou.
Thibault me fait un bisou dans le cou et il s’endort. Bien au chaud entre les deux potes, je m’endors à mon tour. Je voudrais que cette nuit ne se termine jamais.
Commentaires
badremila
26/12/2016 17:06
ou est la suite de cette épisode
Yann
24/12/2016 12:45
J’ajoute à mon commentaire qui précède que Jerem a fait l’erreur de croire que Thibault était comme lui. Qu’il regarderait Nico comme le petit mec qu’il suffit d’appeler pour assouvir ses envies et à qui on ne doit rien. Or ce n’est pas du tout le tempérament de Thibault. Il va être lui aussi marqué par ce que vient de lui faire découvrir Nico. Il ne le regardera plus jamais comme seulement un simple pote. Est-ce le début d’une nouvelle histoire ? Le plus difficile pour Nico c’est que c’est peut être son choix qui fera comme je le disais un ou des malheureux entre Jerem, Nico et Thibault.
Yann
24/12/2016 12:03
Je partage les commentaires sur cet épisode, Fabien tu te surpasses à chaque fois. Autant de désir, d’amour, de sensualité si bien racontés… Nico est aux anges il a enfin ce dont il rêvait. Il fait le rapprochement entre ce que Thibault vient de lui faire partager et ce qu’il a connu avec Stéphane. Reste que là, la situation risque de devenir compliquée comme Nico semble en prendre conscience. Ce qu’il vient de partager avec Thibault le marquera à tout jamais tout comme Thibault et peut être même Jerem. Ce plan à trois a été le révélateur de quelque chose de profond entre Thibault et Nico. Encouragé par Jerem, Thibault a laissé exploser tout ce qu’il retenait en lui depuis si longtemps. Mais lui comme Nico vont devoir faire des choix. Faire passer en premier leur amitié pour Jerem ou au contraire privilégier leur envie de continuer plus avant cette relation naissante. Quel que soit le choix qui sera fait ce sera difficile à vivre pour un ou plusieurs des trois…
badremila
24/12/2016 19:57
premièrement merci merci merci pour cette magnifique épisode second un amis a moi ma dit un jours c’est impossible de décrire une sensation, un plaisir, un orgasme avec des mots, aujourd’hui tu à prouver que c’est possible tu arrives à décriver tous les sensations vécus, tous les désires avec une tel précision qui nous permettra erre avec les trois étalons dans cette petite chambre, quand je lu tes mots je vivais avec les personnages, je me projette sur la personnage de Nico, vraiment chapeau comment va réagir la cousine de Nico quand ce dernier vas lui raconter cette aventure ? qu’elle est la réaction de Jerymée. et surtout Thalibut va t’il tomber amoureux de Nico et Nico comment vas l prendre ces nouvelle circonstance
Etienne
23/12/2016 23:10
Je ne dirai qu’un mot: « WAOUHHHH » ! Très bel épisode qui va provoquer sûrement des remous dans les têtes. Justement, on sait ce qu’il y a dans celle de Nico, mais que pense Thibault, et comment Jerem a t’il vécu l’épisode…? J’espère revoir Nico & Thibault très très très proches l’un de l’autre 😉 Merci Fabien. Etienne
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