JN01095 Une nuit, deux potes et moi (partie 1)
Une nuit, deux potes et moi (partie 1, Le t-shirt de Thibault)
Oui, Thibault est là.
Celle-là, vraiment je ne l’ai pas vu venir. A en juger de son expression, le bomécano est tout aussi surpris de me trouver là que Jérém et moi de le voir débarquer.
— Salut ! j’entends le bobrun accueillir son pote.
Le ton de sa voix est excessivement affable et jovial, comme pour masquer son embarras, un malaise qui ressemble à celui d’un gamin pris la main dans le pot de Nutella. Bon, ok, ce n’est pas sa main, et encore moins dans le pot de Nutella, que le beau mécano a failli surprendre son meilleur pote, mais l’image se tient.
Les torses se frôlent, les deux potes se claquent la bise, pecs contre pecs.
Oui, le bomécano semble surpris de me trouver ici, à cette heure. Malgré cela, il arrive quand même à me saluer sur un ton assez neutre.
— Salut, je lui renvoie, sans trop savoir sur quel pied danser.
Oui, je suis perturbé par l’arrivée de Thibault, car j’imagine bien de quoi ma présence à cette heure chez Jérém doit avoir l’air à ses yeux avisé. Mais lorsqu’il me sourit, je sens ma tension intérieure se dissiper un peu.
Le bomécano s’approche de moi et, le plus naturel du monde, il vient me claquer la bise. C’est une habitude entre nous. Mais là, devant Jérém, je ne me sens pas à l’aise pour qu’il assiste à cette complicité. Car je ne veux pas qu’il pense à mal, qu’il pense ne serait-ce que nous sommes trop proches, « trop potes », et que nous puissions échanger sur lui, dans son dos. Que je puisse me confier à Thibault et lui parler de choses dont il ne lui parlerait pas lui-même. C’est le cas, certes. Mais je ne veux pas que Jérém en ait la certitude, je ne tiens pas à que ça le mette en pétard.
Mais désormais le bomécano approche, et je ne peux refuser son geste d’amitié, le même qu’il vient d’avoir pour Jérém. Je sens la chaleur de son torse contre le mien, la fragrance de son gel douche fait exulter mes narines, ainsi que la douceur de sa barbe contre mes joues. Cette douce pilosité de mâle devient l’expression parfaite de sa virilité tranquille, de sa sexytude naturelle.
Oui, le contact avec sa barbe est doux, chaud, rassurant, plaisant, tout comme le personnage.
— Ca va, Nico ? me glisse le beau mécano.
- Euh… ça va… je bégaie.
— On a joué à FIFA, mais il allait partir, improvise Jérém, sans ciller, alors que deux minutes plus tôt il se préparait à me gicler dans la bouche et à me baiser jusqu’à que la queue lui en tombe.
— Et toi, tu fais quoi par ici, à cette heure ? il enchaîne.
Thibault semble d’abord déstabilisé par cette question très directe. Mais il donne le change.
— Je n’arrivais pas à dormir, alors, je suis parti me balader. Je suis passé par ici, et j’ai vu de la lumière derrière la baie vitrée. Je me suis dit que tu n’étais pas encore au lit et que tu pouvais m’offrir une bière…
Je me dis que si le bomécano est passé voir son pote, c’est qu’il a besoin de parler avec lui. Et s’il a des trucs à lui dire à cette heure tardive, ce sont peut-être des trucs importants, voire intimes, qui ne concernent qu’eux deux. Oui, je devrais peut-être partir.
- Je vais y aller, j’annonce à contre cœur.
- Non, c’est moi qui vais y aller, fait Thibault, adorable.
Mais Jérém se dirige déjà vers le frigo, il en extrait trois bières, claque la porte d’un coup de pied. Et soudain, je suis saisi par une sensation de déjà-vu. Le souvenir d’une autre nuit remonte en moi, le souvenir d’un charmant barbu levé au On Off. Cette nuit-là, les bières avaient ouvert le bal d’un festival de folie sexuelle.
- Ah, si tu nous prends par les sentiments… fait le jeune pompier.
J’adore Thibault. Quelques mots, une voix rassurante, un regard apaisant, un petit sourire bienveillant, et tout devient de suite plus naturel. Le malaise commence à se dissiper, la situation semble soudainement plus simple pour tout le monde. Un vrai magicien, ce mec.
Jérém tend deux petites bouteilles à Thibault et ce dernier m’en passe une.
— Viens, on va boire sur la terrasse, il fait meilleur, fait Jérém à l’intention de son pote.
Bien évidemment, désormais que Thibault est là, je ne suis plus sa priorité.
Les deux potes s’installent contre la rambarde de la terrasse, épaule contre épaule, biceps contre biceps. C’est pas beau cet ensemble, cette compositions de virilités…
Je m’installe à côté de la porte vitrée, face à eux deux, et je mate leurs plastiques.
Celle de Jérém, soulignée par ce petit débardeur de toute beauté, dont la couleur immaculée met en valeur le teint mat de sa peau, un débardeur dégageant généreusement ses épaules bien musclées, aux bretelles bien tendues, ces dernières bordant un arrondi plutôt plongeant, un espace laissant entrevoir la naissance de ses pecs saillants, exposant avec insolence cette chaînette de mec terriblement sexy. Une plastique portée à la fois avec assurance, nonchalance, et avec une certaine fierté de jeune mec.
Pour sa part, la plastique de Thibault est très bien mise en valeur par son t-shirt marron, un t-shirt tout simple, basique. Et pourtant, posé sur pareille morphologie, ce simple t-shirt devient une petite œuvre d’art. Le coton épouse le V parfait de son torse, l’arrondi du col met en valeur la puissance de son cou, les lignes harmonieuses et sensuelles de ses biceps, de ses épaules, de ses pecs. Ce t-shirt est simple, sans prétention, sexy tout naturellement, c’est du Thibault tout plein.
Peu à peu, j’ai l’impression que les bords de mon champ de vision deviennent flous. Cette nuit, la beauté des deux potes me semble exacerbée. C’est peut-être ça l’effet du tarpé. Mais il y a également l’effet de masse bogossistique. Ce dernier se produit lorsque plusieurs bogoss, a fortiori lorsqu’ils sont potes, se présentent dans notre champ de vision.
Les beautés de chacun semblent non pas s’additionner, non pas se multiplier, mais se combiner de façon exponentielle. La sexytude de l’un semble rejaillir sur celle l’autre, la démultiplier, la rendre encore plus puissante, encore plus aveuglante, encore plus craquante. Devant un ensemble de beaux garçons, je suis comme un gosse dans un magasin de jouets qui ne saurait pas donner de la tête.
Minute après minute, le tarpé continue de prendre possession de mon cerveau et de relâcher ma pensée. Je les regarde, beaux comme des dieux, en train de siroter des bières et de discuter. Je me dis que ce n’est pas possible qu’ils n’y aient jamais pensé. Ou, plutôt, qu’ils n’y aient pas pensé au moins un millier de fois dans les vestiaires, dans les douches, ou après une soirée bien arrosée, qu’ils ne se soient jamais dit que leur pote était bandant et qu’ils partageraient bien du plaisir avec. Je me dis que c’est obligé qu’il se soit déjà passé quelque chose entre eux, que ce n’est pas possible autrement. Je me refuse de penser qu’on peut être insensible à tant de beauté, de fraîcheur et de sexytude lorsqu’on les côtoie de si près.
Surtout à cet âge où l’on a envie de découvrir, de jouir, et où l’on n’aspire qu’à ça. Alors, comment ne pas s’autoriser un petit écart, quand un Jérém peut avoir accès à un Thibault ou un Thibault à un Jérém ?
Je suis saisi par une sorte de vertige. Les battements de mon cœur résonnent dans mes tempes, comme des coups de marteau. Je me sens de plus en plus mou, j’ai l’impression que mes jambes vont me lâcher, que je vais me liquéfier sur place. Je me sens perdre pied, je crois que je suis en train de perdre le contrôle de moi-même. Le voilà donc, enfin, l’effet du tarpé ? A moins que ce tournis ne soit provoqué par le vertige de la bogossitude.
Je ressens une étrange envie de fou rire se propager dans mon corps, mon esprit semble m’échapper. Je ne sais plus quelles sont mes limites, le bien, le mal, je m’en fous, et j’ai l’impression d’être à la fois dans un brouillard épais et de voir très clair au fond de moi.
Au final, j’aime cet état inconnu, cette sensation de pouvoir enfin me lâcher pour de bon, me lâcher et arrêter de me poser trop des questions, être moi-même et faire, dire, vivre tout ce dont j’ai envie et que je n’ai jamais osée m’autoriser. Je me sens léger, tellement léger que j’ai l’impression de regarder ma vie comme dans un film.
Les deux potes discutent toujours entre eux, et moi j’écoute leurs voix, sans vraiment écouter leur conversation. Toutes mes perceptions me parviennent comme décuplées, les voix des deux jeunes mâles me semblent cette nuit tout particulièrement chaudes et vibrantes, leurs empreintes olfactives de jeunes mecs fraîchement douchés provoquent des feux d’artifice dans mes neurones. La fraîcheur de la nuit sur ma peau me file des frissons. J’ai le visage en feu, je me sens bien, euphorique, j’ai toujours envie de rigoler. Je ressens tout ce qui est autour de moi comme proche et distant à la fois, comme si tout se passait sur ma peau, mais en même temps comme si j’étais dans une bulle.
Mes sensations sont exacerbées. Je suis dans un état d’excitation indicible, je sens une étrange chaleur dans mon bas ventre, je bande comme un âne. J’ai envie de sexe, j’ai furieusement envie de me faire baiser.
Jérém, Thibault, Thibault, Jérém, je les mate l’un après l’autre, incessamment, et le simple fait de les mater provoque en moi des frissons géants, des décharges électriques dans le ventre. Car les deux potes dégagent une aura virile qui me rend dingue.
J’ai grave envie de reprendre Jérém en bouche pour terminer cette pipe brusquement interrompue quelques minutes plus tôt. Quant à Thibault, j’ai envie de découvrir comment il est monté, j’ai envie de le sucer lui aussi. Jérém, Thibault, Thibault, Jérém.
Jérém sort un autre bédo de la poche de son short, le porte à ses lèvres, l’allume en faisant une petite coque de protection avec ses deux mains, il tire vigoureusement dessus et laisse ensuite échapper un bon nuage de fumée à la couleur et à l’odeur typiques. Le joint passe rapidement de la main du beau serveur à celle du bomécano. A son tour, ce dernier le porte à ses lèvres, il tire une taffe et me tend le petit bout fumant.
Je sais que ce n’est pas une bonne idée, car je suis déjà bien assez déchiré. Une petite voix en moi, de plus en plus lointaine mais encore perceptible, me dit que j’y ai déjà bien assez goûté pour une première fois.
Mais le geste de Thibault est fait de bon cœur, et je ne peux pas refuser sa gentillesse, et ce partage.
Alors je tends mon bras, mes doigts effleurent les doigts du jeune pompier, contact fugace qui provoque en moi d’autres frissons encore, j’attrape le tarpé et je tire une nouvelle fois dessus.
Le fait est que ce partage, cette petite complicité « entre mecs » est quelque chose qui me plaît plutôt bien, qui me touche. Je n’ai jamais vécu ça auparavant, je n’ai jamais ressenti ça, le simple fait d’être comme les autres garçons, de pouvoir faire ce que font les autres garçons, notamment les garçons les plus populaires. J’ai toujours été le mec qui comptait pour du beurre dans le petit univers de ma classe, celui qu’on choisissait en dernier lors de la formation des équipes pendant le cours de sport. J’ai été parfois le souffre-douleur, j’ai été harcelé et, pire encore, ignoré, notamment en raison de ma timidité, et de ma différence. Je me suis senti exclu, je me suis souvent senti considéré comme un moins que rien, je me suis senti inferieur par rapport à des mecs comme Jérém qui avaient beaucoup de potes et qui avaient une solide vie sociale, des mecs dont l’existence me semblait tellement plus fun que la mienne.
J’ai toujours été le mec trop sage, barbant, ennuyeux, coincé, le mec à qui on ne proposait jamais de prendre part à des petites conneries de notre âge. Et là, pour la première fois, on m’offre de partager un joint. Jérém tout à l’heure, et maintenant Thibault. Ce joint, est pour moi une façon de me sentir exister, de me regarder en train de m’émanciper.
Le tarpé, tout comme l’alcool, ce ne sont que des moyens chimiques pour dépasser sa timidité et aller vers l’autre. Tant qu’on n’en abuse pas, il faut bien que jeunesse se fasse.
Je tire une nouvelle taffe sur le pétard et la fumée chauffe mes poumons. J’ai l’impression que le sol est meuble, que la rambarde ondule, que Jérém danse, c’est pour dire à quel point je pars dans le surréaliste. Je suis déchiré et je trouve ça grisant.
Jérém aussi a l’air bien déchiré. Je le sens au son de sa voix, qui part sur des intonations et des vibrations qui ne sont pas celles que je lui connais. Comme un chanteur qui chanterait faux, j’ai l’impression qu’il parle faux, qu’il cherche ses mots, qu’il cherche ses pensées même, qu’il est perdu. Et ça lui donne un côté furieusement sexy, mais également un côté terriblement touchant.
Sous l’effet du bédo, et/ou en raison de la présence de son Thib, j’ai l’impression qu’il laisserait presque entrevoir une certaine vulnérabilité, une sorte de fragilité si lointaine de l’assurance de petit con qu’il aime afficher à jeun.
Les deux potes en viennent très rapidement à parler rugby.
— C’est dommage que Thomas parte, j’entends le bomécano lancer à son pote. C’est un bon joueur, il va manquer à l’équipe.
- Il y en a d’autres, des joueurs, fait Jérém.
— C’est sûr, mais Thomas était aussi et avant tout un super bon pote, ça va faire bizarre de ne plus se retrouver tous les quatre, avec Thierry, enchaîne Thibault.
Le sujet de la conversation est Thomas, bien sûr. Mais j’ai l’impression qu’en filigrane c’est de son Jé (et à son Jé) que le bomécano est en train de parler.
— Le plus important c’est qu’on y est arrivés, tous ensemble, fait Jérém.
— Vraiment, t’as été formidable, s’exclame le jeune pompier, enthousiaste.
— Il fallait bien que je me rattrape, après la cata du dimanche d’avant !
— Ça arrive à tout le monde de ne pas avoir la forme, fait Thibault, rassurant, n’empêche que dimanche t’as été impressionnant, je crois que je ne t’ai jamais vu jouer de cette façon, avec cette rage. T’as marqué une transformation de fou, sans toi, on n’aurait pas gagné !
— Si tu ne m’avais pas passé le ballon pile au bon moment, je n’aurais ni marqué ni transformé, fait mon bobrun, visiblement touché par les félicitations de son pote.
— On forme une belle équipe, conclut Thibault, le regard mélancolique.
En écoutant leurs échanges, je me sens un tantinet jaloux de leur complicité et de tout leur passé commun. Je suis fasciné par les choses qu’ils ont vécues ensemble, de tout ce que je n’ai pas partagé avec eux, de tout ce que je ne serais pas convié à partager demain. J’ai l’impression d’appartenir à un monde totalement différent du leur. Soudain, je me sens comme si ma présence dans cet appart, dans cette nuit, et même dans la vie de Jérém n’étais qu’un accident, comme un rêve duquel je vais bientôt me réveiller, pour me retrouver à nouveau prisonnier de ma solitude, pleurant sur mes illusions perdues.
— C’est clair que vous formez une sacrée équipe !
Et là, je réalise que les deux bogoss ont posé leurs regards sur moi. Soudain, je me rends compte que cette pensée a glissé sur mes lèvres et s’est exprimée à voix haute.
Les deux potes ont cessé de parler, leurs regards de jeunes mâles se sont tournés vers moi. Celui de Jérém, très brun, débordant de sexytude, d’insolence, un regard de feu, plein de fougue. Celui de Thibault, vert marron, empli de sensualité, un regard rassurant, et débordant de charme.
Le silence sur la petite terrasse se fait lourd, épais. Je ne sais pas pendant combien de temps le silence s’étire et les regards se cherchent, se rencontrent, s’accrochent, s’entrechoquent, se caressent. Ça fait un bon moment que j’ai perdu toute notion de temps et d’espace.
Tout ce que je sais, c’est qu’à un moment, en fixant Thibault dans les yeux, j’ai l’impression qu’il a vu et compris très précisément le feu, l’envie, l’attirance qui me déchire.
C’est à ce moment précis que j’entends la voix de mon bobrun lancer sèchement, impitoyable, inattendu, comme un coup de massue :
— Tu mates quoi ?
Instantanément, instinctivement, je cherche son regard. Oui, mon bobrun est toujours aussi déchiré. Ses yeux pétillent, brillent d’une intense lueur lubrique. Jérém me chauffe du regard. Il me chauffe à bloc. Un véritable exercice de pyromane assumé, lorsqu’il sait, lorsqu’il voit, à quel point je suis déchiré et « inflammable ».
Et là, les mots sortent de ma bouche tels qu’ils se sont présentés à mon esprit, sans filtres, accompagnés d’un petit rire idiot.
— Vous êtes vraiment trop bandants, tous les deux, les mecs, c’est fou, c’est fou…
Je n’ai même pas reconnu le son de ma voix, j’ai l’impression que c’est quelqu’un d’autre qui a parlé, j’ai eu l’impression de parler anormalement fort. C’est un cri du cœur, comme une évidence. Ça devait sortir, et ça sort.
Jérém a l’air satisfait de lui, l’air d’avoir réussi à me faire me « mettre à nu ». Quant à Thibault, il semble bien mal à l’aise. Sensation qui se confirme un instant plus tard, lorsque je l’entends lâcher, la voix atone :
— Je crois que je vais vous laisser, vous avez peut-être des choses à vous dire.
— On a rien à se dire, lâche Jérém du tac-au-tac, il était juste en train de me sucer la queue avant que tu arrives…
Il balance ça avec le même naturel avec lequel il avait dit tout à l’heure « on a joué à FIFA ».
Il doit être encore plus déchiré qu’il en a l’air pour lâcher une telle bombe à son pote.
- Tu veux voir comment il me suce ? il insiste.
- Jérém ! fait Thibault, décontenancé.
- Il aime ça à onf ! Je suis même sûr qu’il te sucerait aussi !
- Hein, tu as envie de nous sucer tous les deux ?
Ma tête semble avoir cessé de tourner. Elle flotte désormais, et toutes mes sensations avec. Mon regard vogue, il cherche la bosse de Jérém, puis le regard de Jérém, le regard du beau mécano, encore la bosse de Jérém, le regard de Thibault qui, suivant le mien, se pose sur la bosse de Jérém, sur cette main qui tripote le paquet à l’intérieur du short de façon de plus en plus insistante.
Qu’est-ce que j’ai envie d’arracher ce short rouge, tissu de pure provocation depuis que son érection est si évidente et sa branlette si excitante. La présence et la curiosité de Thibault décuplent mon excitation.
Puis, à un moment, comme souvent, c’est mon bobrun qui prend les choses en main. Il fait glisser son short le long de ses cuisses, jusqu’à dévoiler sa queue raide au possible, tout en continuant à se palucher avec des va-et-vient lents et amples. Voilà comment mon bobrun prend les choses en main, au sens propre comme au sens figuré.
Je l’entends alors me lancer, sur un ton qui n’admet autre chose qu’une exécution immédiate et sans conditions :
— Allez, viens me sucer !
J’hésite. Faire ça devant Thibault, quand-même ! Et pourtant, l’idée m’excite.
Un instant plus tard, je suis à genoux devant lui, la peau caressée par la fraîcheur de la nuit estivale. Le bobrun se laisse pomper avec bonheur, ses halètements en témoignent. Ses bras se plient, ses mains se posent à plat sur le rebord de la rambarde, les pieds nus bien plantés sur le sol, ses jambes s’écartent, son bassin avance pour dominer pleinement ma bouche gourmande.
Pendant que je le suce, le bord inférieur du débardeur tombe juste devant mon visage, caressant mon nez à chacun de mes va-et-vient, à chacun de ses coups de reins, dégageant un mélange subtil d’odeurs de lessive, de déo, de jeune mec.
Et pendant que je me laisse happer par cet univers de plaisir absolu, j’entends le son de la voix du beau mécano.
— Je vais y aller…
Du coin de l’œil, je le vois amorcer le mouvement pour quitter, ou fuir, cette terrasse, cet appart, ce malaise. Ou peut-être bien une envie, comme celle que j’ai cru deviner dans son regard rivé sur le short rouge. Peut-être une envie inavouable.
— Reste ! j’entends Jérém lui lancer sèchement, tout en l’attrapant par le bras, je suis sûr qu’il crève d’envie de te sucer toi aussi !
- Arrête, Jé !
- Tu vas le sucer, car tu en as envie, hein ? il insiste.
Sa façon de s’arroger le droit de disposer de mon corps pour l’offrir à un autre est plutôt humiliante. Mais l’envie de découvrir Thibault est trop alléchante.
— Ouais, j’en ai envie, je finis par lâcher à mi-voix.
— Je n’ai pas entendu, et lui non plus, assène le bobrun.
— Oui, j’en ai très envie ! je lui réponds alors de façon plus appuyée.
— De toute façon, t’as envie de sucer tous les mecs de la terre, il me balance du tac-au-tac, la voix chargée de mépris.
— Non, juste vous deux, j’ai l’esprit de préciser.
Du coin de l’œil, je vois le jeune pompier s’immobiliser à nouveau, je sens son regard sur moi. Dans son attitude, dans son regard transparent, un déchirement intérieur semble faire rage, un déchirement entre l’envie et la peur de mal agir.
Thibault hésite, semble dérouté. Tout va si vite, mais Jérém insiste.
— Il n’y a pas de mal à se faire du bien. Nous, les mecs, on aime se faire sucer la queue. Et les mecs comme Nico kiffent sucer des queues…
Encouragé par les mots de son pote, je vois Thibault changer d’attitude. Il hésitait, ses pecs ondulent désormais sous l’effet d’une respiration excitée. Il tergiversait, dans son regard il est désormais une sorte d’ivresse, un émoustillement que je ne lui ai jamais vus, et qui font franchement plaisir à voir.
Il y a des chances que Thibault ne soit pas encore initié à ce genre de pratique. Par conséquent, il va falloir y aller tout en douceur, il ne faut pas le brusquer, ni l’effaroucher. Je me décale devant sa bosse, tout en évitant de lever mon regard, pour ne pas raviver le malaise.
Je défais lentement sa braguette, j’y vais tout en douceur, guettant des réactions. Mais lorsque mes mains saisissent le boxer pour le faire glisser le long de ses cuisses, les siennes se liguent pour les en empêcher.
— Allez, laisse-le faire, tu ne vas pas regretter, j’entends Jérém lui chuchoter tout bas, Jérém qui n’a pas raté une seule miette de mon approche de la virilité du bomécano.
Les encouragements de Jérém à son pote me vont droit au cœur, « tu ne vas pas le regretter ». C’est la première fois que j’entends Jérém verbaliser le fait qu’il prend son pied avec moi. C’est bon de l’entendre enfin, même si cela doit me parvenir grâce à l’effet du joint et à la présence de Thibault.
En attendant, le beau pompier semble à nouveau bien crispé, je n’ose même plus tenter quoi que ce soit. Jérém vient alors à mon secours.
— Viens, on va se mettre à l’aise, fait-il en remontant son short rouge, et en quittant la rambarde pour se diriger vers la porte vitrée.
Je me relève pour laisser la voie libre au beau pompier, ce dernier emboîte le pas de son pote. Je les regarde avancer, je suis happé par leurs dos puissants, des dos de jeunes mâles, deux jeunes étalons avec les queues bien tendues, désormais engagés pour ce plan à trois. Et j’ai comme l’impression que je suis en train de rêver.
Bien sûr en arrière-plan, une petite voix off dans ma tête tente de me dire que tout ça est trop beau pour qu’il n’y ait pas, tôt ou tard, un prix à payer.
Un plan à trois, ce sont trois duos possibles, et aussi trois mecs qui peuvent se sentir tour à tour laissés sur le carreau, et des jalousies peuvent faire surface.
Ce qui va se passer cette nuit pourrait révéler des envies, des désirs restés dans l’ombre jusqu’à présent. Suis-je prêt à prendre ce genre de risques, à affronter ce genre de vérité ?
Est-ce que je suis donc prêt à ouvrir la boîte de Pandore, à laisser s’échapper des démons qui risquent de faire bien des dégâts dans la tête et dans la vie de chacun de nous trois ?
Quels effets tout ça pourrait avoir sur nos relations respectives ?
Je sens le regard de Thibault sur moi, je sens également le regard de Jérém sur moi. Et là, je me sens submergé par de nouveaux doutes.
Avec Jérém, les rôles sont bien définis. Il est le dominant, je suis le dominé. Je m’en suis accommodé dès le début de nos révisions, et depuis chacun y trouve son compte.
Mais là, comment assumer cela en présence de ce Thibault, ce garçon pour lequel je ressens une profonde estime, et dont l’estime m’est également précieuse ? Est-ce que je vais pouvoir assumer jusqu’au bout le rôle que Jérém semble vouloir m’attribuer cette nuit, celui de jouet sexuel pour lui et pour son pote à qui il peut en faire profiter à sa guise ?
Bien sûr, j’ai déjà vécu ça avec Romain, être le soumis de deux mâles dominants, et j’ai même trouvé cette situation bien excitante. Mais Romain n’était qu’un coup, le gars d’un soir, un simple plan.
Thibault, est avant tout un pote. Il y a de l’affection entre nous. Je le connais un peu, il me connait un peu. Ce n’est pas pareil de baiser avec un inconnu qu’avec quelqu’un avec qui on a déjà une relation, un vécu.
Alors, comment vont se distribuer les rôles ? Difficile d’imaginer l’un des deux potes prendre le rôle de Romain. Difficile de les imaginer coucher ensemble. Du moins, pas cette nuit, pas en ma présence. Si ça doit se faire, ça se fera sans moi, j’imagine.
Oui, je suis un peu gêné par la présence de Thibault. J’ai peur de me laisser happer par le bonheur inouï de faire plaisir à ces deux mâles, j’ai peur de perdre le contrôle, a fortiori avec l’effet du tarpé.
Jérém connait mes envies, c’est même lui qui les a forgées, ou du moins dévoilées. Jérém ne me montre aucune estime, alors, je n’ai pas peur de la perdre.
Mais avec Thibault, c’est une tout autre histoire. C’est l’une des premières personnes dans ma vie qui m’a montré de l’estime. Alors, elle m’est précieuse. La perdre me ferait beaucoup de peine.
Même si je sais que je vais tout faire pour lui faire plaisir, et même si j’y parviens, j’ai peur que Thibault soit déçu de mon attitude.
Malgré le tarpé, mes peurs trouveraient presque le moyen de me faire perdre mes moyens. Je réalise que je m’apprête à effectuer un grand saut vers l’inconnu. Je pourrais encore décider de partir, et ce serait assurément plus sage de quitter le jeu avant que ça dérape.
Je ne sais pas si je suis prêt à prendre le risque de perdre à la fois Jérém et Thibault à cause d’une nuit de plaisir.
Mais comment partir, alors que Jérém m’a encore fichu dans une situation « à la Jérém » ? C’est la même affaire qu’avec Romain, après la virée au On Off. Avec Jérém, c’est quitte ou double. Soit rentrer dans son jeu, soit partir.
Mais partir, est-ce vraiment un choix ? Partir en laissant Jérém seul avec Romain, ou partir en laissant Jérém seul avec Thibault, vu la situation, ce n’est pas une option. Avec l’effet de la fumette, avec les esprits et les queues bien chauffés, ce serait les mettre dans les bras l’un de l’autre. Et si ça doit arriver, j’aime autant être là pour avoir au moins un rôle de spectateur et de figurant.
Cette nuit, je suis stone et je suis heureux. Et je me laisse simplement porter par mes envies et par mon bonheur.
De toute façon, l’histoire avec Jérém m’est comptée. Alors, je n’ai plus grand-chose à perdre et tout est bon à prendre. Et puis, c’est lui qui a lancé tout ça.
La vérité est que les promesses de cette nuit m’excitent bien davantage que les conséquences me font peur. Je plane de plus en plus, de plus en plus haut.
Alors, je choisis de n’écouter que l’envie primaire du désir. Je suis stone, stone de leur beauté, de leur jeunesse, de leurs muscles saillants, de leurs puissances masculines, de la testostérone qui semble flotter autour d’eux. Cette nuit, je choisis de prendre tous les risques. Cette nuit, je choisis de ne pas me soucier de quoi demain sera fait et de profiter de la chance inouïe qui m’est offerte.
De toute façon, lorsque je les regarde, côte à côte sur le canapé, je me dis que partir ce serait au-dessus de mes forces.
Jérém ôte son débardeur. Son geste est calculé, il sait bien ce qu’il fait. Le petit con sait bien à quel point la simple vision de son torse me rend dingue. Pour me faire craquer, il pousse le vice jusqu’à le balancer à mes pieds. Je ne peux m’empêcher de faire ce qu’il attend de moi, me baisser pour ramasser ce petit bout de coton immaculé, si doux au toucher, de le porter direct à mes narines, et d’essayer de voler au tissu toutes ces bonnes odeurs de petit mec sexy qu’il contient.
Mon bobrun est désormais complètement à poil, le tatouage bien visible, sa chaînette de mec posée sur ses pecs et flirtant avec ce grain de beauté adorablement sexy dans le creux du cou.
Assis à sa gauche, la braguette défaite, Thibault lui aussi bande dur. Pourtant, même à côté de son pote à poil, en train de se branler, il a du mal à se laisser aller, et il n’a pas l’air de vouloir tomber ni son boxer, ni son short, ni même son t-shirt. Le bomécano est vraiment pudique, chose qui attise encore davantage mon envie de le pousser à se découvrir, au sens propre comme au sens figuré.
Oui, l’attitude du jeune pompier semble témoigner d’une violente lutte intérieure. Sa main gauche semble discrètement masser sa bosse, alors que la droite semble vouloir cacher tout ça. Son regard semble sciemment éviter le mien, tout comme éviter de se poser sur son pote en train de se branler.
Quelque chose me dit que dans sa tête se posent les mêmes questionnements que dans la mienne, notamment sur le pourquoi de ce plan, ainsi que sur les conséquences qu’il pourrait avoir sur nos relations à venir.
Au final, le seul de nous trois à tracer droit dans son chemin, c’est bien Jérém.
Est-ce qu’il est trop stone pour réaliser ce que qu’il est en train de faire ?
Est-ce qu’il s’en moque, est-ce qu’il a décidé de s’assumer aux yeux de son pote ?
Est-ce qu’il a juste envie de tenter une nouvelle expérience sexuelle, un plan avec son pote et son jouet sexuel ?
Soudain, un petit détail saisit mon attention. Au poignet de Thibault, je reconnais cette belle montre qui était posée sur la table de chevet de Jérém quelques jours plus tôt. Pourquoi elle se trouvait là-bas ? A quel moment et dans quelles circonstances elle y était arrivée ? Quand l’a-t-il récupérée ?
La voix de mon bobrun se charge de me tirer de mes réflexions planantes.
— Bon, fait-il sans détours, tu attends quoi pour venir nous sucer ?
Sa voix, son regard, son attitude me commandent d’approcher de lui et de son pote pour leur faire plaisir. Je me glisse alors entre les cuisses du bomécano, j’ouvre un peu plus les pans du short, je pose doucement mon nez et mes lèvres sur sa belle bosse.
J’adore ce moment, juste avant que la virilité d’un garçon soit dévoilée, lorsqu’elle est encore inconnue, mystérieuse, qu’elle ne s’apprécie encore qu’à travers le coton doux, quand on la sent frémir sous le tissu fin. J’aime cette sensation de cadeau surprise à déballer. J’aime la sentir, me laisser enivrer des subtiles odeurs de mec qu’elle dégage.
Alors, ce moment juste avant d’accéder à son intimité, j’ai envie de le faire durer un petit peu.
Thibault semble apprécier mon approche douce. Je le sens frémir, je vois son torse se soulever de plus en plus rapidement sous l’effet d’une respiration qui s’emballe au fur et à mesure que l’excitation monte.
Je soulève un peu le t-shirt marron, ce qui permet à mon regard de dépasser la frontière de l’élastique de son boxer, et d’entrevoir le début de ses abdos, jusqu’au nombril, sublime partie de l’anatomie masculine.
Et là, le sublime devient merveilleux lorsque je découvre une délicieuse pilosité de mâle.
Ce t-shirt lui va comme un gant, certes. Mais maintenant je suis happé par une furieuse envie de voir ce torse dans son intégralité, de le voir à côté de celui de mon Jérém. Je devine que le contraste entre le torse rasé de mon Jérém et le torse de Thibault qui s’annonce délicieusement velu, va être détonnant.
Mon excitation monte encore, mes gestes se font plus impatients, pressants. J’attrape l’élastique du boxer, le bomécano se laisse faire, je déballe et je découvre enfin ce cadeau inattendu. Je plonge dans l’intimité tiède et enivrante du jeune pompier.
Un bouquet complexe s’en dégage. Un arome de gel douche, une fragrance de sous-vêtement propre, une sensation de peau tiède. Un mélange olfactif complexe, l’empreinte olfactive d’un beau garçon.
De toutes les idées fantasmées au sujet de ce qui peut se cacher dans les boxers d’un mec qui nous rend dingues, aucune ne peut rivaliser avec la sensation magique qui nous saisit à l’instant où ce trésor secret nous est enfin dévoilé.
— Vas-y, suce-le ! j’entends Jérém me lancer sur un ton autoritaire et froid.
Et j’autorise enfin ma bouche à connaitre le bonheur de découvrir la queue du bomécano. J’y vais en douceur, j’y vais en éclaireur.
Le bomécano frissonne, le mec semble surpris et dérouté à la fois. Visiblement, son corps et son esprit ne sont pas préparés à encaisser tant de nouvelles sensations en une seule fois.
Au fil de mes va-et-vient, son « trop plein » de sensations semble s’exprimer par des petits gestes incontrôlés, des mouvements nerveux des jambes, du bassin, du buste, autant de réflexes inconscients d’un corps débordé par un plaisir nouveau.
Et pourtant, je le sens toujours sur la retenue.
Ce qui m’émeut tout particulièrement chez lui, c’est le fait que, contrairement à Jérém qui, dès notre première révision savait très bien où il mettait les pieds, et surtout qu’il savait très bien où et comment il voulait mettre sa queue, Thibault semble perdu. Malgré le fait qu’il semble kiffer, il semble aussi avoir du mal à se laisser aller.
Entre le contexte, un plan qu’il n’avait pas prévu et que son pote lui a proposé sur un coup de tête, le fait de se faire sucer par un mec qui est aussi un (presque) pote, en plus qu’être l’amant de son pote Jéjé, ça fait beaucoup de choses à assumer en une seule fois.
J’ai envie de le mettre en confiance, de le rassurer, et il faut bien admettre que l’idée de devoir rassurer, sexuellement qui plus est, un mec d’habitude aussi rassurant que Thibault, c’est une idée absolument grisante.
Du coin de l’œil, je vois mon bobrun se branler de plus en plus vigoureusement, je sens son regard sur moi, de plus en plus lourd, insistant.
— Vas-y mon pote, détends-toi, laisse-toi faire, tu vas voir comment c’est bon !
Je ne sais pas si les encouragements de Jérém ont un effet sur le bomécano. En tout cas, ils en ont sur moi.
Lorsque je l’entends exhorter Thibault à se laisser aller, c’est comme s’il m’autorisait également à abandonner toutes mes réticences. J’ai vraiment envie de donner du plaisir au bomécano, et ses mots me permettent de le faire avec le cœur plus léger. D’une part, j’aime beaucoup l’idée qu’il veuille faire découvrir à son pote l’étendue du plaisir qu’il prend avec moi. Mais d’autre part, je suis mal à l’aise avec le fait qu’il semble vouloir présenter ce plaisir comme étant purement sexuel, intense, débridé, animal. Au final, il veut me présenter comme son jouet sexuel.
Mais le bonheur de faire plaisir à Thibault me fait vite oublier mon malaise. C’est si bon de sentir un si beau garçon frissonner sous les caresses de ma langue. Un bonheur décuplé par le fait de m’imaginer que c’est la priori la première langue d’un garçon autorisée à accéder à sa virilité.
Quoi de plus beau que de l’entendre lâcher des halètements de plaisir, quoi de plus merveilleux que de voir un mec comme Thibault se détendre enfin, se laisser aller doucement à ce plaisir qu’il pensait sans doute interdit, ou qu’il s’interdisait par lui-même ?
Je m’emploie à son plaisir avec tout mon être, et les résultats ne tardent pas à arriver.
Au fur et à mesure qu’il prend goût à ce nouveau plaisir, Thibault se révèle être un garçon très tactile.
Lorsque ses paluches grandes et chaudes se posent sur mes biceps, je ressens un frisson inouï. Après ce premier contact, elles ne quittent jamais ma peau. Elles remontent le long de mon cou, jusqu’à mon visage. Ses doigts explorent, caressent, rassurent, caressent encore, remontent sur mes joues, frôlent mes oreilles, s’enfoncent dans mes cheveux. Ils parcourent, tâtent, excitent, câlinent.
Et ils trouvent très facilement mes points sensibles. J’avais toujours pensé que Thibault devait être tout aussi adorable et prévenant dans le sexe qu’il l’est dans tout autre moment de son existence. Je ne m’y étais pas trompé.
Thibault si différent de Jérém, en tout point, dans son approche de la vie, et du sexe aussi. Jérém est le petit con arrogant, macho, avec un côté dominateur très marqué, pour qui son seul plaisir semble compter. Tandis que Thibault est un garçon qui respire un mélange de puissance et de douceur, la sensibilité et le respect. Je devine chez lui le désir de faire plaisir, aussi fort que celui de prendre son plaisir.
Le bomécano n’a pas tardé à déceler la sensibilité de mes tétons. Dès lors, il cherche à les approcher au-delà du coton qui recouvre toujours ma peau. Ses doigts cherchent le col de mon t-shirt, ils essaient de s’y faufiler, mais c’est trop serré. Il ne renonce pas pour autant, ses mains saisissent le bord inférieur de mon t-shirt, le premier contact de ses doigts avec mes abdos est électrique. C’est tellement bon, que ça me donne envie de lui simplifier la tâche au plus vite.
J’attrape le bas de mon t-shirt, je le fais glisser le long de mon torse. Le bomécano semble très impatient, il attrape mon t-shirt par le haut, il m’aide à m’en dégager.
Il est vraiment trop mignon, et trop sexy. Mais c’est quand qu’il va enfin se débarrasser de son putain de t-shirt marron ?
Je me glisse entre ses cuisses, et je recommence à lui faire plaisir. Et à me faire plaisir. Car c’est un plaisir inouï que de faire plaisir à ce charmant garçon, c’est un délice de le voir s’abandonner à mes caresses, et un bonheur indescriptible que de recevoir ses caresses chargées de sensualité et de tendresse en retour.
C’est tellement bon que j’oublie tout, y compris mon Jérém. Mais mon Jérém n’est pas du genre à se laisser oublier si facilement.
— Allez, montre-lui comment une petite salope comme toi s’occupe de la queue d’un vrai mec, suce-le à fond…
Jérém se la joue petit caïd qui prête son jouet sexuel à son pote, sans état d’âme, comme il lui prêterait sa caisse. Et pourtant, il me semble que son attitude et la virulence croissante du ton de sa voix trahissent chez lui un malaise certain.
C’est lui qui a voulu ce plan, mais le scénario qu’il avait en tête ne se déroule peut-être pas exactement comme il l’avait envisagé. Déjà, Thibault ne me traite pas comme un objet sexuel, pas du tout. Et puis, Jérém doit se sentir relègue sur le banc de touche, un rôle dans lequel il doit commencer à se sentir à l’étroit.
Mon intuition se précise quelques instants plus tard, sa main saisit fermement mon épaule, m’attirant brusquement vers lui.
Le mâle Jérém s’est senti délaissé, et il a l’air vexé. Il demande son dû. Et je ne me fais pas prier pour cela. Je le prends en bouche et j’envoie du lourd. Très vire, je sens sa respiration s’accélérer, ses ahanements se rapprocher.
Pourtant, lorsque je ressens la caresse légère des doigts du bomécano sur mon cou, je me sens à nouveau irrésistiblement happé dans cette direction, attiré dans cet autre univers masculin, si différent de celui de mon bobrun, un univers qui m’émeut terriblement.
Très vite, je reviens vers le bomécano, bomécano qui ne semble attendre que ça, puisque sa main quitte sa queue juste avant que la mienne s’y pose dessus.
Mais, une fois de plus, mon bobrun saisit à nouveau mon épaule, et m’attire vers son entrejambe. Le geste est encore plus brusque que le précèdent, encore plus brutal. J’ai l’impression de ressentir dans ce geste un agacement, une frustration, une colère. Une nouvelle jalousie ? Serait-il déjà en train de regretter ce plan lancé sans avoir assez réfléchi aux conséquences ? Cette nuit serait-elle déjà en train de lui échapper des mains comme celle avec le bobarbu Romain ?
Et même si la queue tendue de mon bobrun est toujours aussi tentante, attirante, appétissante pour mes yeux et pour ma bouche, je ne peux pas ne pas répondre à l’appel impérieux d’une simple, petite caresse sur mon oreille. Je reviens alors du côté de chez Thibault.
Je passe ainsi d’un pote à l’autre, essayant de leur faire plaisir de la même façon. Même si le bonheur de la découverte et de la tendresse me fait dériver vers mon nouvel amant.
A force, le bomécano finit par soulever un peu son t-shirt. Il n’est pas encore prêt pour l’ôter complètement, mais assez pour découvrir entièrement ses abdos, tout aussi fabuleusement saillants que ceux de son pote.
Mais, à la différence de ceux de mon bobrun, le abdos du bomécano sont garnis d’une légère pilosité qui a tout l’air d’être d’une douceur extrême. Je ne peux pas me retenir, c’est plus fort que moi. Ma main glisse instantanément, naturellement, inévitablement dessus. Je ne m’y suis pas trompé, c’est doux, c’est chaud, c’est à se damner.
Mon envie de le voir enfin torse nu tourner carrément à l’obsession, ma main glisse un peu plus sous son t-shirt, je l’envoie à la rencontre avec ses pecs. Mes doigts découvrent un univers musclé, ferme, velu et chaud, un univers que je découvre d’abord de façon tactile. Ils s’enhardissent, se lancent à la rencontre avec ses tétons.
Je viens tout juste de les effleurer lorsque sa main se pose sur le t-shirt juste en dessus de la mienne, marquant un arrêt net à son avancement. Je suis surpris. Je me dis qu’il n’aime peut-être pas ça, au fond, peut-être que tous les mecs ne sont pas autant sensibles des tétons que mon Jérém et moi.
Je retire lentement ma main, la laissant glisser tout lentement sur ses pecs et ses abdos, profitant et abusant de chaque centimètre de sa peau, de chaque bas-relief sculpté dans le muscle de rugbyman.
Sous les coups avisés de ma langue, je sens sa respiration changer, ses inspirations se font plus amples, ses expirations plus longues.
Le bogoss frémit, sa bouche laisse échapper un « Putain… », exclamation certainement involontaire, inconsciente, qui semble pourtant venir du fond du cœur. Sa tête part vers l’arrière, ce qui a pour effet de faire bomber un peu plus ses pecs toujours cachés sous le coton marron, ses doigts s’enfoncent nerveusement dans mes cheveux.
Mais c’est un instant plus tard que ses hésitations semblent enfin s’évaporer pour de bon. C’est lorsque je sens ses mains quitter ma tête, ses bras se lever, se plier, ses coudes prendre appui sur le rebord du dossier du canapé, ses mains se croiser derrière sa nuque, lorsque je vois son bassin avancer un peu plus vers le bord du canapé. Lorsque je réalise que son corps vient tout simplement de céder, s’abandonner, de capituler face au Plaisir.
Tous ces petits gestes, témoignant de son plaisir de mec enfin accepté et assumé, m’émeuvent profondément. Et ce qui m’émeut encore plus, c’est de penser que ce « dépucelage » de bomécano au plaisir entre garçons est par définition un instant unique, et qu’il n’y en aura jamais un deuxième. Car, même si on devait un jour recommencer, ou s’il devait un jour recommencer avec un autre garçon, ce ne sera plus jamais pareil.
Plus jamais, il ne serait nécessaire de forcer autant sur ses barrières pour qu’il s’abandonne au plaisir entre garçons, plus jamais ses hésitations, ses réticences, sa pudeur, ses mains ne viendraient barrer l’accès à son short. Et le plus fou dans tout ça, c’est de penser que c’est moi qui ai eu le privilège de lui faire découvrir ce plaisir, de faire s’évaporer ces hésitations, ces réticences, cette pudeur.
Certes, à ce stade, il reste bien de choses à lui faire découvrir, plein de petites « premières fois ». Et pourtant, je ne peux m’empêcher de me dire que la plus belle de toutes, celle où il a découvert le plaisir entre garçons, cet instant unique, si intense et si éphémère, est déjà derrière lui.
Quand je pense au chemin parcouru, entre le garçon mal à l’aise qu’il était il y encore quelques minutes à peine, et le petit mâle totalement abandonné sur le dossier du canapé en train de prendre son pied à fond, ça me donne le vertige.
Mon envie de lui faire du bien monte encore, elle monte en flèche à fur et à mesure que son plaisir s’exprime. Elle monte d’autant plus haut que, même pris dans le tourbillon de cette déferlante sensorielle, le beau pompier n’a pas cessé longtemps de partager son plaisir avec moi. Ses mains caressent ma peau, tâtent mes biceps, ses doigts pincent doucement mes tétons, m’offrant mille et mille frissons.
Et alors que se beaux abdos délicieusement velus s’affichent juste devant moi, irradiant mon visage de leur chaleur intense, le désir brûlant de découvrir sa plastique dans son intégralité me rend dingue !
Je veux le rendre fou de plaisir, je porte à mon tour et à nouveau mes mains à hauteur de ses pecs, le contact avec le coton doux et tiède est magique. Je cherche ses tétons. Mais là, le corps du bomécano est traversé par un frisson, couplé à un petit mouvement de recul de son torse que j’interprète d’abord comme étant provoqué par une excitation liée à ce contact inattendu. Fou de bonheur, je tente de revenir à la charge. Mais le jeune pompier a un nouveau mouvement de recul, d’esquive.
— Ça, ça chatouille…
Ah, voilà autre chose., ça chatouille. Alors que chez moi, tout autant que chez Jérém ou Stéphane, les tétons représentent une zone érogène majeure, chez le bomécano « ça chatouille ». Je n’aurais jamais pensé que cela puisse être possible. Et pourtant…
Je suis à la fois excité à l’idée de découvrir ce petit détail de son corps, et frustré de ne pas pouvoir agir sur ce levier pour le rendre dingue de plaisir. Tant pis, je vais trouver autre chose. Il existe tellement de façons de faire plaisir à un beau garçon ! Quand le désir est là, on trouve toujours le moyen. Et pour trouver, il faut avant tout être à l’« écoute ». Il faut d’abord le laisser exprimer ses attitudes naturelles de mec, la montée du plaisir aidant à se dévoiler. Et puis, agir en conséquence.
Juste à côté, Jérém se branle vigoureusement, sans perdre une miette de ce que je suis en train de faire à son pote. Je sais qu’il s’impatiente, car je sais qu’il n’aime pas se sentir ailleurs qu’au centre de l’attention et de l’action, la figuration ce n’est pas son truc, surtout dans une scène de sexe, a fortiori lorsqu’elle se joue sur son canapé. Alors, je sens qu’il ne va pas tarder à se remettre sous les projecteurs. Je ne m’y trompe pas.
— Vas-y, pompe le bien, t’es une bonne salope ! il me balance, méprisant, tout en posant lourdement sa main sur ma nuque, en amplifiant mes va-et-vient sur la queue de son pote.
La pression de sa main sur ma nuque se fait de plus en plus insistante. Au bout d’un moment, j’ai besoin de me dégager, mais je n’arrive pas à vaincre la résistance de sa main.
— Ça va, lâche-le…
C’est la voix du bomécano que je viens d’entendre.
— T’inquiète, il aime ça, persévère ce petit con de Jérém.
— Lâche-le, Jé, insiste Thibault sur un ton encore plus ferme. Un ton qui, au-delà des mots, contient tous les arguments possibles. Des arguments imparables. Sa voix est allée chercher des vibrations graves que je ne lui ai jamais entendues, des vibrations lui conférant une sorte d’autorité naturelle et puissante. Je crois que je ne pourrais rien refuser à un mec capable de moduler sa voix de cette façon.
Et, visiblement, Jérém non plus. Sa main se dégage enfin de ma nuque.
Commentaires
Lectrice
04/12/2016 16:20
Hmmm… Tout cela a bien l’air de plaire à Thibault. N’est-il pas trop parfait, ce jeune homme? Beau, attentionné, intelligent, bi… Il a tout quoi! Un rapprochement entre Nico et lui serait bien. J’ai bien envie que le beau Thibault lui fasse l’amour, devant Jerem. Et oui, je dis bien l’amour, avec caresses et baisers passionnés… Hâte de connaître la réaction de Jerem.
Colibri
07/12/2016 10:49
Bonjour Fabien, Lente et torride avancée des événements si finement décrits ! Personnellement, je trouve que l’histoire de ce roman avance vers une certaine modernité des mœurs, à savoir le poly amour je veux dire l’amour à trois ou quatre hommes, bien que je sache bien que c’est plus l’érotisme de jeunes adolescents qui est le sujet ici plutôt qu’un roman sur la sociologie des gays … Merci en tous cas
badremila
05/12/2016 21:06
enfin, j’espère que la suite sera plus chaude, surtout entre le bo mécano et Nico, faite qu’il soit des caresses entre le beau mécano et nico, et faite que la suite sera le plus vite possible, une autre demande quand Nico jeux le rôle d’actif et il sera souhaitable que le passif sera Jéjé. Bravo pour cette imagination, tu ma fait vivre chaque sensation, chaque odeur, que je voyages dans tes mots, je me voie dans la chambre de Jéjé, je touche je sens, j’oublie toute le monde auteur de moi. Merci
Yann
05/12/2016 09:46
Comme le précédant épisode j’ai vraiment adoré. Le contraste entre Jerem et Thibault est toujours aussi saisissant sur leur comportement avec Nico. Thibault, tout comme Stéphane, a de la considération pour Nico. Ce sont des mecs qui ne pensent pas qu’à leur plaisir mais aussi à celui de l’autre. Nico doit repenser à ce que Stéphane lui disait : « ne lui permet pas de te faire du mal même si il ressemble à un Dieu du stade » … « cette histoire te fait plus de mal que de bien « . Nico a été patient avec Jerem et il a beaucoup (trop de mon point de vue) pris sur lui. Il est temps pour Nico de penser à lui si Jerem ne comprend pas et, de mon point de vue, une personnalité comme Jerem ne peut pas changer du tout au tout. Ca va être dur pour Nico car c’est son premier amour et il ne pourra certainement jamais l’oublier. Il est marqué à vie par cette rencontre avec Jerem même si son bonheur n’a jamais été total. Maintenant il doit penser à lui et comble de l’ironie, Thibault le meilleur pote de Jerem, et là pour l’aider à l’oublier. Que pense Thibault de cette soirée ? Une expérience avec un garçon ne fait pas nécessairement de lui un homo. Et puis le reste de la nuit nous réserve peut être d’autres surprises. J’ai le souvenir d’un épisode où Fabien faisait parler Thibault qui fantasmait sur Jerem … A suivre mais la suite vite.
PhopyLee
04/12/2016 14:42
Salut Fabien, Je voulais juste te dire que j’étais tombée sur tes écrits il y a quelques semaines et je dois avouer que j’ai tout lu et que je suis pendu à tes mots. Les derniers textes sont super. Je suis dingue de Thibault il est trop adorable, j’en viens même à espérer un rapprochement sentimental entre Nico et lui, j’aime bien jérém mais des fois ça me fait trop mal a cœur la manière dont il traite Nico même si faut avouer ces un peu pour ça qu’on est là, voir quand jérém va enfin craquer pour Nico. Même si j’adore ce que tu écrits, tu sais crée le suspense ça c’est sur, je trouve parfois que Nico se fait des longues monologues un peu ennuyeux mais quand il s’agit de jérém ou Thibault là je suis dedans mais des fois il m’arrive de décrocher mais de rester parce que je veux connaitre la suite. Je te félicite pour tout ce travail accompli, avoir su explorer une histoire d’amour autant qu’une histoire très érotique et palpitante c’est du pur géni 🙂 ! Voilà juste pour te dire que je suis une grande fane :), je te suis désormais. Vivement la suite et bon courage à toi !
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