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JN01060 Halle aux Grains – Stéphane, Gabin, Aladdin et le risotto

Stéphane se cale contre moi, il me câline pendant un bon petit moment. J’ai toujours rêvé de ça, de ces instants d’abandon après la jouissance, si propices à la tendresse, une tendresse que ce connard de Jérém m’a toujours refusée.

J’ai pris tellement mon pied en faisant l’amour avec Stéphane que j’en ai carrément oublié de jouir. Aussi, je suis tellement habitué à ce que mon orgasme ne soit qu’un détail dont on ne s’occupe pas, que je trouve désormais cela normal. J’oublie qu’avec ce garçon les choses en vont tout autrement.

Stéphane ne l’a pas oubliée. Sa main enroulée autour de ma queue, il n’a besoin que de quelques va-et-vient pour déclencher mon orgasme.

Un instant plus tard, nous sommes à nouveau enlacés, torse contre torse. Ses poils doux caressent ma peau imberbe, ses tétons frottent contre les miens, sa peau chaude se superpose à la mienne. Nos bras, nos jambes, nos queues se rencontrent, se mélangent. Nos envies de tendresse se perdent les unes dans les autres. Et dire que je l’ai toujours su. Qu’est-ce que c’est au fond que le sexe, soit-il avec le plus bel apollon de la terre, sans ce délicieux atterrissage qu’est un câlin juste derrière ?

Non, le fait de se sentir bien avec un garçon ne tiendra jamais uniquement qu’à son physique, qu’à sa beauté. Pas plus que le charme d’un mec ne peut se résumer à sa sexualité, si intense et débordante soit-elle. Il est des choses qui vont bien au-delà d’une belle gueule, d’un corps de rêve et d’une bonne queue. Des choses qui s’appellent tendresse, partage, gentillesse, attention pour l’autre, douceur. Des choses auxquelles j’ai droit.

Nous restons enlacés pendant un long moment, en silence. J’écoute sa respiration paisible, je l’écoute s’assoupir. Je suis tellement bien que je finis par m’endormir à mon tour.

« Je crois que je devrais aller prendre une douche » je suggère, lorsque je reviens à moi, me sentant moite de transpiration.

Ses bras s’ouvrent, j’amorce le mouvement pour me relever. Et là, sa main saisit mon avant-bras pour m’attirer à nouveau contre lui et pour m’embrasser encore.

« Ça c’est pour la route, beau petit mec. »

Je lui souris et je pars à la douche. Je suis tellement heureux que je me surprends en train de siffloter « I’m coming up/I want the world to know/I got to let it show » en faisant couler l’eau.

Je me douche vite, car j’ai trop envie de retrouver Stéphane. Il me manque déjà.

Il ne va pas me manquer longtemps. Car c’est lui qui vient me retrouver, et ce carrément sous la douche.

« Je peux ? » il me demande, en entrouvrant la porte vitrée.

« Fais comme chez toi » je trouve sympa de lui répondre.

Il rentre, il referme la porte derrière lui. Nos peaux humides se frôlent. C’est sacrement excitant.

« J’ai toujours pensé que cette cabine était trop grande pour prendre une douche tout seul » il me balance, coquin.

C’est bon de se caresser et de s’embrasser sous l’eau. C’est très bon de bander sous l’eau. C’est beau et c’est bon de se branler sous l’eau. C’est bon et c’est beau d’unir nos queues dans la même étreinte et de les exciter l’une en contact de l’autre. Et c’est incroyablement beau et terriblement bon de jouir presque au même temps sous l’eau sans jamais arrêter de s’embrasser.

Stéphane me serre très fort contre lui, mon visage se perd dans le creux de son cou. Ses baisers se posent sur mon oreille, dans mon cou, sur ma joue, sur ma bouche.

Lorsque l’eau cesse de couler, lorsque notre étreinte se délie, je me sens un homme nouveau. J’ai enfin trouvé ce que je cherchais. Je me dis que je ne laisserai plus jamais personne me faire croire que ce qui me fait tant de bien puisse être mal. Même pas Jérém, si toutefois un jour nos vies et nos queues devaient se recroiser, éventualité que je considère à cet instant pas plus souhaitable que probable.

Mais pourquoi Stéphane doit-il partir maintenant, pile au moment où je commence à me dire que je pourrais être si bien avec lui ?

Nous finissons de nous sécher, et nous revenons dans sa chambre pour nous rhabiller. Gabin nous suit de près, l’air un peu fâché qu’on l’ait mis dehors tout à l’heure.

Nous revenons dans le séjour et Stéphane me propose quelque chose à boire.

Pendant qu’il part à la cuisine préparer le café que je lui ai demandé, mon regard est attiré par les nombreux dvd rangés sur une étagère à côté de la télé. En m’y approchant sous le regard attentif du labranoir, je remarque une riche collection de films Disney. De Fantasia au Roi Lion, de Blanche Neige à Aladdin, de Pinocchio à Mulan, tout y est. Décidemment, un mec qui possède un labra comme Gabin et une collection aussi complète de films Disney ne peut être qu’un bon gars.

« Tu aimes les Disney ?

 — J’adore !

 — C’est lequel ton préfèré ? il me questionne.

 — Aladdin, je réponds sans hésiter.

 — C’est marrant… 

 — Pourquoi marrant ? 

 — Parce que c’est mon préféré aussi !

 — C’est vrai ? 

 — Eh oui ! Depuis sa sortie en 1992. J’étais déjà un peu grand pour ça, mais j’ai trouvé ce film vraiment magique ! »

J’adore ce côté enfantin niché au fond de ce charmant garçon.

Deux petits trucs ont retenu mon attention et aiguisé ma curiosité dans sa dernière phrase. « … en 1992… j’étais déjà un peu grand »

« Tu as quel âge au fait ? je ne peux m’empêcher de lui demander.

 — Tout juste 26, je viens de les fêter le mois dernier. »

Huit ans de plus que moi. Aux yeux du Nico de 18 ans un mec de 26 est carrément un homme.

« Et toi, le bachelier, tu as combien, 18, 19 ? » il me questionne à son tour.

 — Bientôt 19. »

Oui, bientôt, dans quatre mois, mais peu importe.

Une minute plus tard, le DVD est en train de ronronner dans le lecteur. Les images et la musique de ce magnifique Disney ravissent mes yeux et mes oreilles. Je mate Aladdin dans les bras d’un garçon très câlin. Je regarde Aladdin et je me rends compte que Stéphane me regarde regarder Aladdin. Je me sens tellement bien, je suis heureux. Plongé dans ce chaud bonheur, mon corps épuisé par les multiples jouissances finit par s’assoupir à nouveau.

Lorsque je me réveille, la pendule du séjour indique sept heures. Il me faut quelques instants pour réaliser que le contact que je ressens sur ma cuisse n’est pas la main de Stéphane mais le museau de Gabin.

« J’ai dormi longtemps ?

 — Presque tout le film. Heureusement que c’est ton préféré, il me taquine, tout en rangeant le DVD sur l’étagère.

 ­­— Je suis désolé. T’aurais dû me réveiller !

 — Si tu as dormi, c’est que tu en avais besoin. Et puis tu étais tellement beau dans ton sommeil !

 — Merci » je lui réponds timidement. Je suis touché, il est vraiment trop adorable ce mec.

Soudain, je réalise qu’il est l’heure du dîner, chez moi. Mon portable a dû sonner mais comme il est en mode discret sans sonnerie et sans vibreur, ça ne m’a pas perturbé.

« Je crois que je devrais y aller.

 — Tu veux rester manger ? »

Son invitation me fait drôlement plaisir mais…

« Je ne peux pas m’incruster comme ça, je lui réponds.

 — Si, tu peux, ça me fait plaisir. »

Des mots sacrement plaisants à entendre.

« C’est d’accord, alors !

 — Tu aimes le risotto ? il me questionne.

 — J’adore !

 — Alors va pour le risotto !

 — Parfait. Je peux t’aider à faire quelque chose ?

 — T’as qu’à t’occuper de Gabin, ça m’évitera de l’avoir dans les pattes. Dès qu’il sent l’odeur de l’oignon qui commence à frémir, il devient fou ! »

J’envoie un SMS à maman pour l’avertir que je ne rentre pas dîner et je me lève pour aller rejoindre Stéphane. Je m’approche tout doucement, suivi du Noir à quatre pattes. Je le regarde remuer le riz dans la poêle. Je me fais la réflexion que c’est beau à regarder un beau garçon en train de cuisiner. Cela représente tellement de choses pour moi. A part ma maman et Elodie, personne n’a jamais fait ça pour moi.

Je réalise que ça peut-être ça aussi la vie avec un garçon. Discuter ensemble, se faire des câlins, partager une balade en ville un dimanche après-midi, faire l’amour, regarder un film en se câlinant, faire une sieste, partager un repas. Partager autre chose que le sexe avec un garçon, c’est génial.

Stéphane finit par remarquer ma présence.

« Je ne t’ai pas entendu, il m’explique, tout attentif à son ouvrage.

 — Je te regardais.

 — Ça va bientôt être prêt » il ajoute, tout en continuant à remuer son risotto avec la cuillère en bois.

Une minute plus tard, le risotto est sur la table. Et il est délicieux.

Pendant le dîner, Stéphane me parle de sa passion pour la randonnée en montagne (ce qui explique ses mollets musclés), ainsi que pour le canyoning. Rythmé par nos conversations, le dimanche soir s’écoule trop vite.

Je ne me lasse pas de sa compagnie, je voudrais que cette soirée s’étire à l’infini. Mais l’heure tourne et il est temps pour moi de rentrer. C’est dur de le quitter, en sachant que je ne vais probablement pas le revoir avant son départ. En effet, Stéphane m’a appris que sa mère va venir s’installer chez lui quelques jours pour l’aider à préparer les cartons.

Non, ce n’est pas facile de se quitter après un dimanche comme celui que nous venons de vivre. Nous renonçons aux mots, et nous laissons la place aux baisers, aux caresses, aux câlins.

« J’ai bien aimé cette journée, tout aimé, il finit par me glisser, tout mignon, sur le seuil de sa porte.

 — Moi aussi j’ai tout aimé de cette journée…

 — Dommage que tu… je ne peux m’empêcher d’ajouter.

 — Nous nous reverrons Nico, je suis sûr que nous nous reverrons. J’ai de la famille ici, je reviendrai, il me coupe en devinant la suite de ma phrase, je t’enverrai mon tel dès que je serai installé et tu viendras me voir. Bale n’est qu’à une heure de Toulouse en avion. »

 — Tu vas me manquer, je me peux me retenir de lui glisser.

 — Toi aussi tu vas me manquer, il me chuchote à l’oreille tout en me serrant très fort contre lui.

 — Tu es super mignon Nico, il continue adorable, tu es un chouette garçon. Et tu as le droit d’être heureux, et de demander ce qui te rend heureux. Surtout, ne laisse jamais personne te dire et te faire croire le contraire. »

Là je pleure à nouveau.

« Pardon, je tente de me rattraper, je ne suis pas un beau cadeau. »

 — Ne t’excuse pas Nico, surtout ne t’excuse pas d’être comme tu es. Tu as le droit de pleurer, tu as le droit d’aimer et de te sentir aimé. Mais ne dis plus jamais  » je ne suis pas un beau cadeau « . Parce que tu es un très beau cadeau, Nico.

Tu es un jeune mec qui a par-dessus tout besoin d’amour et de tendresse. Tu dois croire que tu as le droit d’être heureux, avant que les autres puissent te reconnaître ce droit. Sois toi-même, fais tes propres choix, et ne laisse pas les autres choisir pour toi.

Tu es un bon gars, il continue, mais fais gaffe à toi, Nico. Fais attention aux gens que tu vas rencontrer, surtout dans le milieu, car il n’y a pas que des gentils.

A ton âge j’étais un peu comme toi. Je ne me méfiais pas assez et j’en ai fait les frais. Fais donc gaffe à ne pas te perdre, même pas par amour. Veille toujours à rester toi-même. On peut tout donner mais on ne peut pas tout accepter par amour. Et si un jour tu as besoin de quelqu’un pour parler, je serais toujours là pour toi. »

C’est après avoir serré une dernière fois Stéphane dans mes bras que j’arrive à m’arracher de lui avec un simple « Merci ». Je dois m’arracher de lui de façon presque violente, je dois m’arracher pour ne pas recommencer à pleurer, pour ne pas gâcher ce moment. Car je vois que lui aussi a l’air bien ému et je n’ai pas envie de le voir pleurer. Je suis déjà bien assez triste comme ça.

En quittant Stéphane, je suis heureux et triste, tout à la fois. Heureux de tout ce que j’ai vécu en l’espace d’un après-midi, et triste que cela se termine ainsi, triste que cette rencontre qui aurait pu être la première d’une belle série, d’une relation stable, d’un avenir radieux, ne soit au final qu’une magnifique découverte suivie d’un inexorable adieu.

Ah, ce charmant Stéphane, arrivé si soudainement dans ma vie, et reparti aussitôt. Il est parfois dans une vie des rencontres comme celle-ci, des rencontres fortuites, isolées, improbables, et pourtant marquantes.

Commentaires

ZurilHoros

28/06/2020 21:11

La parenthèse Stéphane nous permet de lire quelque chose de complètement différent tant au niveau de l’atmosphère que des relations humaines. Par sa personnalité et son âge, Stéphane n’entre pas dans le moule des garçons déjà croisés par Nico. Son rapport au monde, différent de celui d’un lycéen, fait entrevoir au  « petit Nico » des perspectives nouvelles.  3 épisodes qui sont essentiels à l’histoire de Jérém et Nico, et qui sont certainement parmi les tous meilleurs. j’aime particulièrement l’addition de moments et de détails quotidiens qui par le talent d’écriture font entrer de plein pied dans un monde ou on a envie d’être, alors qu’il n’a rien particulièrement remarquable. C’est le regard de Nico qui nous le rend joyeux, accueillant, serein. Que ce soit le déroulement de la journée, la sortie dans le jardin, la mise en place du préservatif, le dvd ou le risotto, tout nous surprend et nous charme. Si en plus on ajoute la présence envahissante de Gabin, on comprend que pour Nico, cette journée particulière aura des répercussions sur le futur de sa relation avec Jérém. Donc 3 épisodes qui nous en disent beaucoup sur Nico. On ne rencontre pas beaucoup de Stéphane dans le milieu Gay. Ce sont des épisodes qui font peut être moins bander, mais ils rendent meilleur. J’espère qu’on le reverra, il le mérite.

Retrouve dans la galerie médias des coups de cœur pour des photos, des films et séries, des livres et bientôt de la musique.

Un film poignant. Avec un jeune acteur à la beauté bouleversante. Film complet sur Dailymotion en cliquant sur la photo.

Une histoire d’amitié authentique et poignante.

Deux acteurs incandescents.

La découverte de l’amour, du premier amour, le plus fort de tous.

Un autre film qui m’a beaucoup ému

Tu peux aider Fabien à écrire ses histoires !

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Merci FanB pour tes corrections et ton aide précieuse.

Merci Yann pour les graphismes du site et ton soutien.

Merci aux mécènes de tout temps, et en particulier à Cyril et Virginie, dont le soutien perdure depuis 2016.

Merci à vous tous pour votre fidélité et vos commentaires.

L’histoire de Jérém&Nico rentre dans sa phase finale.

Jérém&Nico est une belle aventure qui aura duré près de 10 ans et qui n’aurait pas été possible sans vous tous.

Et pour cela, un grand

Fabien

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