JN01051 Au cœur du sanctuaire à mecs
J’ai marché tellement vite que j’arrive devant la porte du vestiaire avec le souffle court. Voilà, j’y suis. Me voilà devant le sanctuaire du rugby, devant ce lieu tant de fois fantasmé, ce lieu où de nombreux beaux garçons musclés, à l’apogée de leur puissance physique et sexuelle se retrouvent pour partager les entraînements, le jeu, la fête, la joie, la déception, l’effort et tout un tas de choses plus ou moins avouables que mon imagination fertile n’a pas de mal à concevoir.
Je regarde le bâtiment de plain-pied abritant les vestiaires et pendant un petit moment je n’ose pas y pénétrer. Je suis comme intimidé. J’ai l’impression de me trouver sur le parvis devant Notre Dame ou sur la place Saint-Pierre à Rome, l’un de ces lieux qui forcent le respect.
Je vais pénétrer dans ce lieu source de tant de fantasmes pour le jeune gay que je suis, et je savoure les derniers instants avant de franchir le seuil de ce lieu, sorte de sanctuaire de la beauté, de la jeunesse, de la puissance virile, de l’amitié, de la complicité, de la promiscuité entre garçons.
Je ne vais pas mentir, je suis par-dessus tout impatient de savoir pourquoi Jérém m’a fait venir. J’imagine qu’il doit être seul, sinon il ne m’aurait pas sonné.
Cette dernière réflexion provoque en moi une brusque montée de désir, tellement puissante que j’en oublie toutes mes réticences et toutes mes branlettes mentales. Je franchis enfin le seuil du bâtiment presque d’un bond.
C’est la première fois que je pénètre dans un vestiaire de rugby et j’avoue que ça me fait un certain effet.
Une fois passée la porte, je me retrouve face à un petit espace d’accueil donnant sur un couloir plongé dans la pénombre et comportant un certain nombre de portes sur les deux côtés. Seule l’une d’entre elles est entrouverte, laissant ainsi filtrer de la lumière, une lumière bienvenue qui me permet de me rendre compte de la configuration des lieux et de me diriger à coup sûr vers l’endroit où mon beau Jérém doit se trouver.
Mais la première sensation qui me frappe une fois l’entrée franchie est plutôt d’ordre olfactif que visuel. Dès le seuil passé, mes narines sont percutées par une intense odeur de « vestiaire ». C’est un mélange de gel douche, d’humidité, de déo, de transpiration. Une bonne odeur de « mecs ».
J’imagine tous ces gars après le match, je les imagine en train de se dessaper, d’abandonner leurs maillots souillés au sol, de se retrouver à poil, en promiscuité totale et assumée, de passer sous la douche les uns après les autres. J’imagine les corps sculptés caressés par l’eau, les mains qui étalent le gel douche sur la peau, le contact des doigts avec les pectoraux, avec les tétons, avec les abdos, avec le sexe. J’imagine l’eau qui tombe, ruisselle, caresse.
Et puis j’imagine ces beaux mâles sortant des vapeurs de la douche, j’imagine les peaux qui se frôlent, les regards qui se baladent, les blagues qui fusent. Et j’imagine des regards fuyants, discrets, curieux, refoulés. J’imagine des désirs inavoués.
Très vite, je sens monter dans mon corps une envie de sexe irrépressible, je sens mon bas ventre papillonner, je ressens une tension presque électrique parcourir mon corps de la pointe de mes cheveux jusqu’aux orteils.
Je regarde cette porte entrouverte, irrésistiblement attiré par cette lumière comme un moustique sur une ampoule allumée en terrasse lors d’un chaud soir d’été. En tendant l’oreille, j’entends des bruits métalliques à une cadence régulière, accompagnés par des râles d’effort.
Jérém doit sans doute être là, en train de faire de la muscu. Dans quelle tenue va-t-il être ? Dans quelle attitude ? De quelle humeur ? Que me veut-il ?
Je savoure cet instant pendant lequel tout est encore dans mon imagination, ce moment d’attente avant le bonheur de le retrouver, ce moment où le fantasme envahit mon cerveau et fait grimper mon excitation vers des sommets rarement atteints.
Je pourrais rester longtemps immobilisé dans l’entrée des vestiaires, mais je ne peux plus tergiverser. Mon désir, ma trique, me poussent vers cette lumière.
Avec un geste de prudence, je ferme la porte du bâtiment derrière moi, je mets un tour de verrou. J’avance lentement dans le couloir.
Je prends une grande inspiration, je pousse discrètement la porte de la salle de muscu et je le vois enfin. Jérém est là, au milieu de ce grand espace rempli de machines, toute sorte d’engins aptes à sculpter de beaux corps. Des appareils à charge guidée, des vélos, des tapis roulants, un rameur. Et au milieu de tout ça, un banc de musculation sur lequel mon beau brun est allongé, les bras tendus sous l’effort.
Sacré Jérém, allongé sur cette table, trempé de sueur, cette transpiration dont j’ai l’impression de percevoir l’odeur depuis le seuil de la porte et dont je m’enivre. Putain de Jérém, le torse gainé dans un débardeur blanc avec fines rayures à faire hurler, le bassin habillé d’un short bleu qui, vu la position, laisse moins de place à l’imagination qu’à l’observation de ses attributs masculins.
Devant cette image de mon Jérém, je suis comme désemparé. Que dire de ce petit débardeur collé à sa peau mate et humide ? Ou de sa petite chaînette abandonnée sur son sternum, de son tatouage de mec criant la perfection de son épaule dégagée ? Ou de ses cheveux un peu en bataille, après les entraînements et la muscu ? Oui, que dire, à part que ce gars est à hurler ?
Jérém resserre ses doigts autour de la barre chromée, prêt à redémarrer son exercice. Il inspire profondément, il met ses biceps en tension. Le beau brun commence à forcer et la barre se décolle du support. Puis, avec un geste lent couplé à un effort intense, il plie ses coudes et vient déposer l’engin sur ses pectoraux. Son visage porte la rougeur de l’effort, son souffle profond et rapide témoigne lui aussi de cet effort. Il est beau.
Jérém marque une courte pause, il inspire un bon coup, il expire lentement. Une poignée de secondes plus tard, il entreprend le mouvement inverse, destiné à ramener la barre à sa position initiale, en haut du support. Ses bras se mettent à trembler, chacun de ses muscles semble tendu à l’extrême.
Son visage ruisselant de sueur et grimaçant traduit l’effort extrême que sa musculature est en train de produire pour soulever ce poids, un effort à la limite de ses capacités physiques.
Qu’est-ce que c’est beau ce corps en plein effort !
Voilà comment on fabrique un pareil corps de rêve. Il n’y a pas de secret : de la bonne génétique, certes, mais beaucoup de travail par la suite. Et de la volonté, beaucoup de volonté.
C’est au prix d’un effort qui paraît vraiment considérable que la barre atterrit à nouveau à hauteur des crochets. Je regarde mon beau brun récupérer petit à petit, comme dans tant d’autres occasions où j’ai eu l’occasion de l’observer, après un autre genre d’effort, bien plus plaisant. J’ai trop envie de lui…
Je pousse un peu plus la porte. Et c’est à ce moment-là que Jérém, qui n’avait jusque-là pas remarqué ma présence, tourne la tête dans ma direction. Il me regarde avec ses yeux de braise, sexy comme pas permis. Il me jauge. Il sait que si je suis venu, si j’ai répondu à son « appel », c’est parce que je ne peux pas lui résister, parce que j’ai excessivement envie de lui. Dans son regard, tout est dit, sans besoin de rajouter un seul mot. Il me fait me sentir à lui rien qu’avec le regard.
J’ai la respiration coupée, je me sens trembler, je commence à transpirer à mon tour. Je sens mon projet d’avoir une explication avec lui s’évaporer sous la chaleur extrême du désir.
« Salut » je finis par lui lancer.
« T’as fermé l’entrée ? » il me lance sans autre forme de politesse.
Aaaahhhhh, putain… donc, c’est bien ça… ce qu’il a prévu pour moi ce soir, nécessite que l’on ne soit pas dérangés. Je suis fou !
« Oui.
— Approche !
Je suis impatient de connaître ses intentions, de savoir de quoi il a envie.
« Tu vas attraper les deux disques qui sont juste derrière et tu vas en rajouter un de chaque côté de la barre. »
Ah… je ne m’attendais pas vraiment à ça. Mais je m’exécute, heureux de passer un moment avec mon bobrun et de le contempler « dans son milieu ».
J’attrape les deux disques qui font quand même leur poids et je les ajoute aux autres de part et d’autre de la barre. L’odeur de son déo, mélangé à celui de sa transpiration de mec, me frappe alors de plein fouet. Son corps chauffé par l’effort dégage une intense chaleur. Je me sens attiré par lui comme une aiguille par un aimant.
« Maintenant tu vas te placer derrière moi et tu te tiens prêt à m’aider à remonter la barre si jamais ça tourne mal. »
Jérém est en train de me demander de l’assister pour des exercices de muscu comme si j’étais un pote à lui. Je suis fou.
« Mets-toi derrière et fais gaffe », il enchaîne.
Il soulève les bras, ses épaules laissent pivoter ses biceps avec un mouvement puissant, précis. Ses mains s’enroulent autour de la barre en métal poli.
Je suis un peu inquiet pour cette responsabilité dont il me charge. Je ne connais rien la musculation, et je ne veux pas qu’il se blesse si je n’arrive pas à assurer. Si jamais ça se passe mal, je m’en voudrais à mort.
« T’es prêt ? »
Son parfum de mec me rend dingue, sa transpiration me fait chanceler, la vision de son corps étendu sur la table de muscu me donne carrément le tournis. Pas vraiment prêt, non. Et c’est dans ces conditions là qu’il faudrait que j’assure sa sécurité ?
« Oui… »
C’est un petit oui. De toute façon t’es en piste, Nico, maintenant il va falloir danser.
« J’y vais », il m’annonce.
Et là je vois ses biceps se gonfler à nouveau, en même temps que la grimace de l’effort se dessiner une nouvelle fois sur sa belle gueule. Le beau gosse inspire un grand coup, pousse un cri d’animal et la barre se lève au-dessus des supports. Encore plus que tout à l’heure, à cause des disques que je viens de rajouter, tous ses muscles sont tendus à bloc.
Jérém respire un grand coup, avant de négocier un lent mouvement de descente. Le beau brun semble gérer, alors je m’abstiens de toute intervention. La barre atterrit une nouvelle fois à hauteur de ses pecs.
Et là, je le vois inspirer un grand coup et recommencer à forcer pour faire remonter la barre.
Cette fois-ci, l’effort paraît bien plus intense. Ses muscles se tendent à l’extrême. Le beau ténébreux serre les dents, pousse un râle venant du plus profond de ses poumons. Et la barre commence à remonter, tout lentement, millimètre après millimètre. Ses bras, son torse vibrent sous l’effet de la tension musculaire. Une veine gonfle dans son cou, la transpiration suinte de son front jusqu’à la naissance de ses pecs.
Puis, à un moment, le mouvement vers le haut semble ralentir, jusqu’à s’arrêter. Son corps tout entier semble trembler, agité par la vibration des muscles en tension. Son visage est écarlate. Je croise son regard, ahuri. Et je me dis qu’il est temps d’intervenir. Je me penche un peu plus vers lui, je tends mes bras, mes doigts ne sont plus qu’à quelques centimètres de la barre chromée.
C’est là qu’un « NON ! » sec s’échappe de sa gorge, comme un claquement d’arme à feu. Je m’arrête net, j’observe le beau brun fermer les yeux et poursuivre son effort. Il trime, il lutte, il souffle comme un petit taureau, il souffre. Mais, avec un dernier coup de collier, il parvient enfin à lever la barre au-dessus des crochets.
Je le regarde, abandonné sur le banc, le torse agité par la respiration haletante, la peau mate et moite de transpiration. Il est beau à se damner. Et moi je n’ai qu’une envie, le lécher partout, le caresser, le masser, lui faire plaisir. J’ai envie d’être le réconfort après l’effort.
Le beau gosse reste allongé pendant plusieurs minutes. Et lorsqu’il estime avoir suffisamment retrouvé ses esprits, il n’y va pas par quatre chemins :
« Allez, viens sucer ! »
Au moins l’invitation est clairement posée. Et comment y résister ?
Euhhhh… je n’avais pas dit que je n’allais pas faire de galipettes avec lui à moins d’avoir d’abord une explication sérieuse ?
C’est bien d’avoir des principes, il suffit de s’asseoir dessus pour qu’ils finissent par craquer. Non, c’est définitif. Je ne peux pas résister à ce mec. Car pour pouvoir, il faut vouloir au préalable. Et moi, je ne veux pas lui résister.
Je fais le tour du banc de muscu et je me débarrasse de mon t-shirt qui, depuis que je suis rentré dans cette pièce saturée d’humidité, de chaleur, de transpiration, de virilité et de désir, commence à me coller à la peau.
Je m’approche de lui, j’approche mes lèvres de son short. Je cherche, je jauge, je caresse sa queue encore mi-molle à travers le tissu fin. Je l’enserre délicatement avec mes lèvres, en remontant lentement depuis sa base, jusqu’au gland. La « bête » commence à frémir.
Je mouille un max avec ma langue et je sens mon beau Jérém s’exciter comme si je l’avais déjà en bouche. Un instant plus tôt mes lèvres se sont posées sur une queue presque au repos. Et voilà que maintenant elles caressent un manche fort bien tendu.
Mes lèvres parcourent lentement sa belle tige de haut en bas et de bas en haut à travers le tissu. J’accomplis cet agréable voyage plusieurs fois avant de descendre enfin son short, action que le mec me facilite en levant ses fesses au bon moment. Le petit coquin !
La vision de ce mec au physique sculpté, allongé sur ce banc de muscu, ce petit débardeur blanc imbibé de sa transpiration, la queue bien raide, m’envoie en orbite. Je suis dans un état second. J’ai envie de tout lécher, de tout caresser, de tout exciter, de tout faire jouir, chaque millimètre de son corps. Je ne sais même pas par où commencer.
Je pose mes lèvres et ma langue sur sa peau. J’embrasse, je lèche, je titille, je hume, je ne m’en lasse pas. Je retrouve son odeur de mâle, intense, forte, prégnante. Mes narines inspirent avidement cette fragrance masculine dont je suis en manque.
Ses mains viennent appuyer fermement sur ma nuque en indiquant par un mouvement vers le bas le sens de la marche à suivre.
Le beau brun sait ce qu’il veut. Je tremble d’excitation devant la perspective de lui donner ce plaisir que je suis certainement le seul à lui offrir. Et moi je nage en plein bonheur devant ce petit mec en sueur, allongé sur le dos, m’offrant l’endroit le plus intime de sa personne.
J’écarte ses fesses bien fermes, Jérém se branle lentement. Ma bouche s’approche de son trou et ma langue l’effleure tout doucement. Je sens le beau brun frémir rien qu’à ce contact léger. Les caresses de ma langue se font de plus en plus appuyées, ses frissons se font de plus en plus marqués. Sa main libre se pose sur ma tête et appuie fermement pour m’obliger à y aller franco. Ma langue se déchaîne.
Dans le silence de la salle, aucun autre bruit ne me parvient hormis celui de sa respiration excitée. Il n’y a pas de mots pour décrire l’effet que ça me fait de voir mon beau brun, ce p’tit macho, hétéro à la base, complètement conquis par ce plaisir interdit.
Et quand je pense que c’est moi qui lui ai fait découvrir ce plaisir interdit, je me sens si heureux que j’en ai la tête qui tourne.
Une idée complètement délirante fait surface dans mon esprit. Ça doit être la drogue puissante de l’excitation qui me joue des tours. Pendant un instant, je m’imagine que s’il prend autant son pied à se faire bouffer le cul, c’est que quelque part en lui il doit ressentir l’envie de se faire prendre. Une envie inavouée, certes, mais…
Soudain, je ressens l’envie de le pénétrer. Je connais bien le plaisir que la pénétration passive peut provoquer. En revanche, je n’ai jamais eu l’occasion de découvrir le plaisir de pénétrer. Et ce soir, j’ai l’impression que j’ai envie de ça.
Depuis mon adolescence, très tôt dans l’adolescence, depuis que les garçons ont commencé à chatouiller mon imaginaire érotique, mon désir m’a toujours amené vers l’envie de me faire pénétrer, d’offrir mon corps au plaisir d’un mec actif.
Je bande comme jamais, et la curiosité me tenaille. J’ai trop envie de savoir ce que ça fait de prendre son pied « comme un mec », au moins une fois.
Mais je sais bien que je suis en train de divaguer, je sais parfaitement que Jérém ne va jamais accepter ça. Je sais bien que cela fait partie des interdits. Que c’est même l’interdit suprême, même au-delà des câlins et des baisers.
Alors, je continue de m’affairer entre ses fesses, avec un entrain redoublé. Et je constate avec bonheur que plus ma langue se lâche, plus le beau brun semble prendre son pied. J’ai envie d’aller encore plus loin, de savoir jusqu’où il a envie d’aller, jusqu’où il peut prendre son pied. Et comme ma langue a désormais atteint ses limites, je décide de changer de stratégie pour aller encore plus loin. Je mouille l’index de ma main droite. Je veux lui faire plaisir mais je crains sa réaction.
Mais dans l’état d’excitation qui me caractérise à ce moment précis, je trouve le courage d’y aller. Mon index se pose au milieu de sa raie.
Je viens tout juste de l’effleurer que sa réaction se manifeste, prompte. Ses genoux se déplient, les pieds se posent par terre, le buste se relève, ses yeux fulminent.
« Tu fais quoi ? »
Son regard est noir, vexé.
« Rien, je voulais juste te faire plaisi…
— Suce-moi, dépêche ! » il me coupe sèchement sur un ton qui n’admet pas d’appel.
Je le savais. Jérém n’accepte même pas de se laisser pénétrer par mon doigt. Alors, pour ma queue, je peux toujours rêver.
Mais qu’importe. Ma velléité passagère, éphémère et complètement déraisonnable de devenir actif, qui plus est avec le mâle Jérémie, disparaît devant la perspective alléchante de l’avoir en bouche. Et de le voir recouvrer tout entière son attitude de mec bien macho et bien bandant.
J’ai très envie de le prendre en bouche, mais ma langue se laisse aimanter par les poils entretenus au-dessus de sa queue. Elle se laisse happer par le chemin du bonheur qui conduit à son nombril. Elle se heurte au coton humide de son débardeur.
Je soulève le tissu par toutes petites touches, je lèche sa peau millimètre après millimètre, je découvre le goût un peu salé de sa transpiration, ainsi que le fabuleux paysage anatomique qu’est son torse.
Ma langue s’attarde avec gourmandise dans le territoire si plaisamment vallonné de ses abdos, s’engouffre dans son nombril. Insatiable, elle reprend ensuite sa marche vers les hauteurs de son torse, mes doigts déblayant petit à petit son chemin de cette délicieuse entrave de coton humide.
Elle arrive ainsi à cette merveilleuse vallée qui s’ouvre entre les deux reliefs de ses pectoraux, elle s’affaire à exciter ses tétons pulpeux.
D’un geste rapide et assuré, le bogoss finit par rabattre son débardeur derrière ses épaules. La tentation est forte de continuer le voyage jusqu’à sa pomme d’Adam et à ce petit grain de beauté qui me fait toujours autant délirer.
Chaque fibre de mon corps est tendue par une excitation extrême. Je suis arrivé au Terminus de mon voyage, et pourtant je sais qu’au-delà de la limite interdite, il reste des régions merveilleuses à visiter.
J’ai trop envie de l’embrasser. Je m’allonge sur lui.
Nos torses se superposent, nos peaux se caressent mutuellement, nos jambes se mélangent. Je sens sa queue raide contre la mienne. Sacrée sensation que de savoir que je le fais bander.
J’appuie ma joue dans le creux de son cou, j’écoute sa respiration, je vis sa respiration, mon souffle semble entrer en résonance avec le sien. J’entends les battements de son cœur, je les sens s’insinuer dans mon corps. Je sens son sang comme pulser dans ses veines. Le moment est magique, doux et sensuel, émouvant.
Jérém ne bouge pas d’un poil, il se laisse faire. A priori, je n’ai violé aucun interdit jusqu’ici. Mon visage s’approche alors du creux de son cou, je le serre contre moi. Et là, sa main se pose sur mon épaule et semble même la caresser.
Dès l’instant où je suis rentré dans cette salle chargée d’odeurs masculines pour y retrouver mon beau Jérémie, je me suis senti au bord de l’embrasement. J’ai senti que la moindre étincelle pourrait tout déclencher. Et quand l’étincelle vient, sous la forme d’une simple, courte caresse, l’incendie est violent.
Un simple geste, un aller-retour de sa main sur mon épaule. Ce contact inattendu, mais chargé pour moi de tant d’espoirs, me bouleverse. Je lève ma tête, je cherche en vain ses yeux fuyants. Et je commence à embrasser son visage, avidement, fébrilement, tout en caressant ses beaux cheveux bruns.
Je ne sais pas si je suis éveillé ou si je rêve, mais je suis en train d’embrasser mon petit con de Jérém.
J’ose promener doucement mes lèvres jusqu’à ses oreilles, les effleurer avec le bout de mon nez, furieuse envie que je refoule depuis si longtemps. Je sens mon beau brun frissonner. Il a l’air d’aimer. Est-ce qu’il acceptera que je l’embrasse ?
Je descends le long de son visage, ma joue capte la chaleur de son souffle. Sa petite caresse m’a donné des ailes. Qu’est-ce que j’ai envie de l’embrasser ! Je ne peux m’empêcher de pincer brièvement sa lèvre inférieure entre les miennes. Là encore, aucune de réaction de sa part. J’y reviens, j’augmente la pression et la durée. Toujours pas de réaction. Fou de bonheur, je finis par tenter l’inimaginable, poser mes lèvres sur les siennes. Je teste, timidement, craintivement. La douceur de ses lèvres est un bonheur sans pareil. C’est un contact très léger, furtif, et je me retire rapidement. J’y reviens une, deux, trois fois. Jusqu’à ce que…
Jusqu’à ce que sa main se pose sur ma tête. Elle retient fermement ma nuque. Nos lèvres s’écrasent les unes contre les autres. Et sa langue s’insinue entre mes lèvres, puissante et batailleuse. Le goût de ses lèvres est délicieux. Je sens comme de l’électricité agiter mon corps, j’en tremble. Jusqu’à ce que…
Jusqu’à que ses mains viennent s’appuyer sur mes épaules pour m’éloigner de lui avec un geste ferme et rapide.
Avec un simple geste de la tête, Jérém m’indique ce qu’il veut. A savoir, que je prenne sa place. Je m’exécute et je m’allonge sur la planche, dont le revêtement est bien chaud et moite de sa transpiration.
Le geste est rapide, assuré, parfaitement maîtrisé. Et sexy à mort. Jérém se débarrasse de son débardeur et le balance à terre. Il enjambe le banc, il enjambe mon torse, il pose ses mains sur la barre chromée, et vient coller ses couilles sur mon nez.
Elles sont lourdes et douces. Je les lèche, je les renifle. C’est un bonheur sans égal que de le sentir frissonner sous mes coups se langue. Jusqu’à ce que…
Jusqu’à ce que je le repousse un peu. Ce coup-ci, c’est moi qui prends l’initiative. Je le repousse pour pouvoir relever mon torse. Jérém me fixe, je ne suis pas sûr qu’il ait compris où je veux en venir.
« Viens ! » je lui balance.
Là il a compris. Sans me quitter de ce regard qui affiche désormais une expression lubrique qui me fait chavirer, il approche sa queue de ma bouche. Et pendant que mes lèvres se resserrent autour de son manche, pendant que ma langue s’active pour lui offrir un max de bonheur, Jérém empoigne la barre de poids et commence à me limer la bouche.
C’est viril mais sensuel, puissant et doux, tellement bon. J’ai l’impression qu’il a envie de prendre le temps. Que pour une fois sa quête du plaisir se situe dans la durée et non pas dans l’urgence. J’ai même l’impression qu’il fait attention à ne pas trop malmener ma bouche. Son attitude tranche avec sa brutalité dans d’autres occasions. Putain de Jérém, imprévisible à souhait, jamais là où on l’attendrait.
A cet instant précis, je n’ai plus qu’un seul but dans ma vie, le faire jouir dans ma bouche, sentir ses jets exploser dans mon palais, percuter ma langue, couler en moi.
« Vas-y, avale ! » j’entends le bogoss m’intimer, la voix soufflée par la vibration de l’orgasme.
Et pendant que plusieurs jets lourds, chauds, épais, se répandent ma bouche, mes yeux fixent ses tablettes de chocolat juste au-dessus de ma tête, s’imprègnent de l’image saisissante de sa jeune et vigoureuse virilité. C’est carrément divin.
Le bobrun vient de jouir, je viens d’avaler son jus jusqu’à la dernière goutte. Et déjà il se dégage de moi. Je le regarde se diriger vers une petite fenêtre qu’il ouvre avant d’allumer sa cigarette.
Je le regarde, parfaitement à l’aise avec sa nudité, avec sa queue qui vient de jouir et qui n’a toujours pas débandé. C’est tellement beau à regarder, un beau jeune mec qui vient de jouir.
Jérém expire une dernière longue traînée de fumée grise, il jette le mégot par la fenêtre avec un geste mécanique. Il referme le battant, il se lève, et se dirige vers moi, qui suis désormais assis sur le banc.
« Viens ! »
Euh… qu’est-ce qu’il a encore en tête ?
J’adore son assurance, ce côté « mec qui sait ce qu’il veut et qui impose ses envies », ce côté « mec parfaitement conscient du fait que je ne saurais rien lui refuser ». Oui, j’adore sa façon de balancer ça sur un ton qui n’admet autre chose que l’obéissance. J’adore cette sensation de le laisser faire, de me laisser faire. De m’abandonner à lui, de le suivre dans un trip qu’il a échafaudé dans sa tête, qui m’est encore inconnu et qu’il me tarde de découvrir.
Ce que j’aime avec ce mec c’est que jamais une baise ne ressemble à la précédente. Il y a toujours un truc nouveau, inattendu. Comment ne pas l’avoir dans la peau ?
Je ne me fais pas prier pour le suivre. Nous traversons le couloir sombre. Jérém ouvre le battant de la porte d’en face, il allume la lumière au néon et je me trouve sur le seuil d’un vestiaire. Il est là le véritable cœur de ce « sanctuaire à mecs ».
Sur les murs, des casiers alignés dont la plupart des portes sont laissées négligemment entrouvertes. Au milieu de la grande pièce, des bancs où se sont succédé des générations de joueurs, avec leurs émotions.
J’ai l’impression de ressentir l’écho de ces émotions résonner autour de moi. J’ai l’impression de ressentir l’excitation, le trac, la tension, l’anxiété, la hâte d’en découdre, l’inquiétude avant le début du match. J’ai l’impression de percevoir la pression de ce moment juste avant le coup d’envoi où les esprits sont ressemblés dans l’attente que la tempête vienne et passe. Et de ressentir la souffrance physique quand il faut mouiller le maillot pour y arriver.
Et je me retrouve à imaginer l’ambiance d’après-match, quand la tempête est passée, quand on chante une victoire ou qu’on tente de digérer une défaite. Lorsqu’on constate les bleus et les blessures, alors que la troisième mi-temps s’annonce enfin. J’imagine une belle équipe de gars en train de partager l’euphorie ou la déception, j’essaie d’imaginer ces instants où des gars enfin détendus laissent libre cours à l’expression de leur jeunesse débordante, à la complicité entre mecs, aux blagues de mecs, aux concours de quéquettes, à la promiscuité.
J’essaie de m’imaginer l’« ambiance entre potes » qui doit régner dans ces vestiaires, cette ambiance et ces amitiés grâce auxquelles on se sent faire partie d’un groupe, d’un tout. Ces vestiaires où l’on se sent bien entre mecs.
Les douches sont situées dans un recoin au fond de la pièce. Des images trottent dans ma tête, images d’eau qui coule, de vapeurs éphémères, de serviettes négligemment nouées autour de la taille, de nudités musclées, de torses imberbes ou poilus, des mollets costauds, de fesses bien fermes, des tétons saillants, de biceps bien développés, de queues qui se baladent en toute décontraction.
Après l’alignement des casiers, je remarque une table pour massages. C’est vers là que mon bobrun se dirige d’un pas assuré. Soudain, je capte ses intentions. Sacré petit coquin, il avait donc bien préparé son coup ! Depuis combien de temps, combien d’entraînements, combien de match, cette petite canaille lorgnait cette table en se disant : « Tiens, je pourrais baiser Nico là-dessus », tout en discutant à poil avec ses potes ?
Le simple fait de penser qu’il ait pu avoir cette idée en pensant à moi alors qu’il était entouré de ses potes en train de se doucher, de se sécher, de s’habiller, tout en discutant rugby ou nanas, ça me donne le tournis.
Ainsi, il pense à moi, parfois. Ou, du moins, il pense à comment nos baises pourraient être encore plus chaudes. A moins qu’il ait déjà testé cela, et que je ne sois pas le premier mec qu’il baise sur cette table.
Mais cette pensée désagréable est vite balayée par l’enchaînement des événements. Un instant plus tard, je me tiens en appui sur mes coudes sur la table pour massages. Jérém est débout derrière moi, en train de coulisser entre mes fesses.
Oui, c’est la première fois que je pénètre dans des vestiaires. Et, a fortiori, la première fois que je me fais pénétrer dans des vestiaires. Et c’est si excitant, si bon de sentir les va-et-vient de sa queue, me faire défoncer en attendant qu’il me remplisse le cul de son jus.
Jérém se déboîte de moi, me fait m’allonger sur le dos, les fesses au bord de la table. Le beau brun veut me prendre par devant. Et ça me rend fou.
J’adore me faire prendre par derrière, me sentir complètement dominé, à la merci de mon mâle brun en quête de son plaisir. Mais le pied absolu est pour moi de voir mon Jérém en train de prendre son pied, de voir ses attitudes de mec pendant la baise, d’assister au spectacle viril suprême, celui de voir passer sur son visage le frémissement de sa jouissance de mec.
D’autant plus que j’ai l’impression que Jérém kiffe que je le regarde prendre son pied.
D’un geste ferme, vigoureux, assuré, il saisit mes jambes, les passe sur ses épaules. Il avance son bassin, il y va franco, il me pénètre à nouveau, il me baise à nouveau. Sa chaînette se déchaîne, ondule au rythme de ses coups de reins. Putain de bel étalon ! C’est tellement beau de le voir en train de me sauter ! Plus sexy que ça, tu meurs ! C’est tellement bon que j’en tremble.
Le beau mâle ferme les yeux. Il balance la tête vers l’arrière et il bombe son torse, ce qui a pour effet de faire ressortir ses pectoraux d’une façon absolument spectaculaire. Débordé par son plaisir de mec, il souffle profondément, ses coups de reins semblent ralentir mais gagner en amplitude.
« Putain… putain… ! » je l’entends balancer presque dans un état second, le souffle coupé. Une exclamation que j’interprète comme n’étant que l’amorce d’un constat qu’il ne saurait assumer : « Putain… putain… qu’est-ce que c’est bon ! »
Ce qui est bon pour lui, l’est pour moi aussi, car son plaisir est mon plaisir. Au cœur de ce sanctuaire de la virilité sentant la testostérone à plein nez, je me fais divinement tringler par mon beau mâle brun.
J’essaye de me retenir mais je sens que je perdre pied d’un instant à l’autre, sans même que ma main n’effleure ma queue. Je ne veux pas jouir avant lui. Je veux lui laisser prendre son pied jusqu’au bout et je veux prendre mon pied jusqu’au bout.
Hélas, j’ai beau essayer de me concentrer pour retarder mon orgasme, je finis par gicler sur mon ventre avant que Jérém ne vienne.
Mais son orgasme n’est pas loin non plus. Encore quelques coups de reins et le corps du beau brun est secoué par la déflagration du plaisir. Sa bouche laisse échapper quelques râles contenus. Le gars est en train de se vider en moi.
Le beau brun dégage mes jambes de ses épaules. Il se déboîte de moi et il part illico vers les douches.
Je suis épuisé, et je suis frustré par l’absence totale de tout geste de tendresse ou de complicité après le plaisir que nous venons de nous offrir. Une absence qui ternit mon bonheur, qui me plonge instantanément dans un abîme de solitude et de profonde tristesse. Qu’est-ce que c’est triste, l’instant après l’orgasme. Lorsque, après être partis au septième ciel, aucune tendresse ne vient amortir le retour brutal sur Terre.
Je prends sur moi, je tente de faire bonne figure, et je me motive pour me relever et pour me diriger vers les douches à mon tour. Pour rien au monde je ne raterai le spectacle de mon brun en train de se savonner sous l’eau. Je me douche juste à côté de lui, et je le mate sans retenue.
Je regarde l’eau ruisseler sur son corps, glisser sur ses abdos et s’échapper au bout de sa queue enfin au repos. Jérém me regarde fixement, alors que l’eau ruisselle sur ses beaux cheveux bruns.
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