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JN01041 Stéphane

Nous sommes installés sur le canapé. Sur la table basse devant nous, deux bières blanches bien fraîches.

« Mets-toi à l’aise… » me lance Stéphane, pendant qu’il enlève ses baskets.

Dans l’entrée, Gabin dévore bruyamment des croquettes.

« Tu fais souvent la sieste à St Etienne ? » il me questionne.

« Pas souvent, non, je crois que c’est la première fois… ».

Nous passons un bon moment à discuter de chose et d’autre. Stéphane me pose plein de questions et il écoute attentivement mes réponses, en me regardant droit dans les yeux. Son regard est charmant, ses yeux noisette sont vraiment séduisants.

Son attitude me fait du bien. Pour la première fois de ma vie, j’ai l’impression qu’on s’intéresse vraiment à moi. Dans les yeux de Stéphane, je me sens attirant, et intéressant. C’est magique comme sensation, surtout la première fois qu’on la découvre.

Stéphane me plaît chaque seconde un peu plus. J’ai envie d’aller vers lui, mais j’en ai peur aussi, car je n’ai que très peu d’expérience avec les garçons. Je n’ai jamais couché avec d’autres mecs que Jérém, je n’ai jamais couché avec un gay assumé.

Cela m’intrigue et me questionne. Comment se comporte-t-on « entre gays » ? Quelles sont les attentes d’un garçon gay ? Et comment vont-être réactions? Est-ce qu’entre gays, les caresses et les bisous sont autorisés ? Comment ce serait coucher avec un autre gars que Jérém ? Quelles sensations vais-je ressentir ? Est-ce que ça va être aussi bon ? Comment vais-je vivre le fait de « tromper Jérém » ?

Enfin, « tromper Jérém », c’est un bien grand mot. Pourquoi je me gênerais d’aller voir ailleurs, alors que lui ne se gêne pas le moins du monde pour me mettre des râteaux et pour aller tremper sa queue ailleurs ?

Peut-être parce que je suis amoureux fou, et que je n’ai pas envie de lui faire ça dans le dos. Bien sûr, il y a peu de chances qu’il le découvre un jour. Et, surtout, je n’ai pas de comptes à lui rendre. Ce qui me fait tiquer le plus, c’est qu’une nouvelle expérience pourrait modifier ma vision de mon beau mâle brun et changer ce que je ressens pour lui. Mais ce sont certainement des foutaises de puceau…

Puis, peu à peu, l’effet de la bière se fait sentir. Une douce fatigue s’empare de moi et fait baisser mes barrières, me fait lâcher prise. Je suis fatigué par toutes ces questions. Je me pose tout le temps des questions, bien trop de questions. J’en ai marre d’avoir peur de vivre ma vie.

Alors, maintenant, ça suffit !

Je suis en compagnie d’un garçon qui a l’air de me trouver à son goût, un gars qui me fait bien craquer. Un gars qui est un gay, gay assumé, qui sait ce dont il a envie et qui connaît l’amour entre garçons. De plus, Stéphane ne ressemble en rien aux clichés que je me fais des homos : c’est un gars plutôt masculin, un gars tout à fait « normal », gentil et apaisant. Alors, où serait le mal dans le fait de vouloir me faire du bien ?

Je chasse mes dernières hésitations (oui, la bière blanche y est certainement pour quelque chose), et je me sens prêt à me laisser porter par l’inconnu, à écouter mes envies.

Et lorsque la connexion avec le « moi profond » est établie, je réalise que j’ai envie d’embrasser ce charmant Stéphane, de le serrer dans mes bras, d’enfoncer mes doigts dans ses cheveux châtains, de découvrir la douceur de sa peau.

Stéphane me regarde, me sourit, il a l’air un peu gêné.

« Je ne sais pas quoi faire… » il finit par lâcher.

« De quoi tu parles ? ».

« Tu me plais, Nico, mais je n’arrive pas à savoir si je te plais… ».

« Tu rigoles, bien sûr que tu me plais… ».

« Tu as l’air si mal à l’aise… ».

« C’est que je n’ai pas trop l’habitude de faire des rencontres… je suis maladroit… ».

« Allez, laisse-toi aller… ».

Stéphane s’approche un peu plus de moi. Il commence de me caresser le cou, en remontant vers la base de ma nuque. Ses caresses me procurent d’intenses frissons.

Nos regards s’aimantent, nos visages se rapprochent de plus en plus. Le contact de nos lèvres s’établit tout naturellement. Ainsi, c’est possible : s’embrasser entre garçons, c’est possible !

Tandis que sa main droite continue de me caresser, l’autre glisse sous mon t-shirt, elle effleure mon bas ventre, juste au-dessus de mon pubis, puis remonte lentement vers mes tétons. Ses doigts sont légers, son toucher est très doux.

Quelques instants plus tard, Stéphane soulève mon t-shirt, le fait glisser le long de mon torse, l’enlève. Puis, il fait de même avec le sien, en dévoilant son torse.

Son torse n’est pas vraiment dessiné, mais il est pourtant très agréable à regarder. Ses tétons sont tout mignons, et je ressens une violente envie de les mordiller.  Stéphane ne porte pas de chaînette de mec, il n’a pas de tatouage, mais il laisse des délicieux poils bruns peupler l’espace entre ses tétons, ainsi que la région autour de son nombril.

Sa peau ne dégage aucune fragrance particulière, ni déo, ni parfum, juste une légère senteur de gel douche, de propre, mélangée à la tiédeur de sa peau.

Stéphane est un gars naturel, qui ne cherche pas à en mettre plein la vue (et plein les narines). Et pourtant, il dégage une intense sensualité qui me fait craquer.

Stéphane est aussi un garçon très attentionné. Il a très vite remarqué que le passage de ses doigts sur mes tétons me rend dingue. Ainsi, lorsque ses mains atterrissent sur ma braguette pour commencer à la défaire tout doucement, ses lèvres prennent vite le relais pour continuer à me faire plaisir. Et qu’est-ce que c’est bon !

Ses doigts caressent ma queue déjà raide par-dessus le tissu du boxer, m’apportant de puissants frissons. Quelques instant plus tard, je sens mon short et mon boxer glisser le long de mes jambes. Je me retrouve ainsi complètement à poil devant ce mec que je ne connais que depuis quelques minutes.

Sa main se pose sur ma queue et commence illico de la branler. Sa paume est chaude, ses va-et-vient, délicieux. C’est la première fois qu’on me branle de cette façon, la main bien enroulée autour de ma queue, avec le pouce prenant soin de titiller mon frein à chaque passage, dans le but précis de m’offrir du plaisir. Très vite, une douce chaleur monte de mon bas ventre, je me sens perdre pied.

« Doucement, Stéphane… » je le préviens.

Ses va-et-vient ralentissent, et moi j’essaie de retrouver le contrôle de mon corps. Je ne veux pas venir trop vite.

Un instant plus tard, sa langue effleure mon frein. Puis, ses lèvres enserrent mon gland. J’ai très envie de découvrir ce que ça fait de se faire sucer. Mais l’orgasme me guette. J’essaie de me retenir de toutes mes forces, mais il est déjà trop tard, je me sens partir. J’ai juste le temps de lui balancer :

« Je viens… je viens… ».

Ses lèvres s’ouvrent, sa bouche s’éloigne de ma queue, sa langue retourne s’enrouler autour de mes tétons, alors que sa main me branle de plus en plus vite.

Et ça vient, et je jouis. Le plaisir jaillit de mon bas ventre, comme une intense chaleur irradiant dans tout mon corps.

« Désolé… » je murmure, alors que l’orgasme secoue mon corps et embrume mon esprit, et que mes giclées dessinent de longues traînées sur mon torse.

Stéphane se lève aussitôt, il attrape du sopalin et m’en passe un bon morceau. Puis, il vient se rassoir sur le canapé, à côté de moi, son bras se presse contre le mien. J’adore ce contact, cette proximité, ce début de complicité, même après l’orgasme.

« Ça va ? » il me demande.

« Je suis désolé d’être venu aussi vite… ».

« T’inquiète, Nico, l’important c’est que t’aies aimé… tu as aimé ? ».

« Oui… ».

L’écho de mon orgasme résonne toujours très fort dans mon corps et dans mon esprit. Stéphane m’a offert un orgasme de dingue. Alors, j’ai très envie de lui offrir du plaisir à mon tour.

Je rassemble mes esprits, je prends une bonne inspiration, je pose ma main sur cette jolie bosse encore emprisonnée par le short. Je la caresse délicatement, Stéphane frissonne d’excitation.

« Tu es un petit coquin, toi… » il me taquine, adorable.

Définitivement, avec ce mec, tout a l’air simple et sans prise de tête.

Un instant plus tard, Stéphane se débarrasse du short et du boxer, me laissant ainsi découvrir sa queue bien raide.

J’ai très envie de le prendre dans la bouche. Mais j’ai aussi très envie de retrouver la douceur de ses lèvres, le frisson de nos langues se mélangeant l’une à l’autre. Alors je me lance, je l’embrasse, je le caresse. Stéphane a vraiment l’air d’aimer ça. J’adore !

Je l’embrasse, je le caresse (et sans crainte de me faire jeter, c’est énorme !) et je le branle en même temps. Puis, ma bouche redescend le long de son torse, jusqu’à son pubis, et elle avale sa queue tout en douceur.

Dès mes premiers va-et-vient, Stéphane porte ses mains sur mes épaules, il les enserre, il les caresse. Le gars est très tactile, il tâte mes bras, mes épaules, mon cou. Il agace mes tétons, il fait très rapidement remonter mon excitation, il me donne de plus envie de lui faire plaisir. Mes va-et-vient prennent de l’ampleur, j’ai vraiment envie de le faire jouir.

Une envie qui va vite devenir réalité.

« Tu vas m’avoir, Nico… », je l’entends me lancer, la voix cassée par l’orgasme imminent.

J’ai déjà entendu ces mots, tout comme j’ai déjà entendu cette vibration dans la voix d’un mec, mon Jérém, juste avant l’orgasme. Et ça me fait toujours autant d’effet.

J’ai très envie de le laisser venir dans ma bouche. Cependant, en prenant exemple sur lui, je choisis de ne pas faire confiance à l’aveugle. Ma bouche quitte sa queue et ma main prend le relais. Il me suffit de quelques va-et-vient un peu plus rapides pour que Stéphane lâche plusieurs jets bien chauds sur son torse. C’est beau.

Et ce qui est encore plus beau, c’est que même après avoir joui, lorsque nos regards se croisent, le gars sourit toujours ! J’ai même l’impression qu’après l’orgasme, son regard est encore plus doux et touchant.

Alors, ça aussi ça existe : des mecs qui assument de prendre du bon temps avec d’autres mecs, et qui l’assument même après l’orgasme. J’ai l’impression de découvrir un monde merveilleux, de respirer à pleins poumons. Je me sens vivre, je me sens bien.

Après s’être essuyé, Stéphane s’installe dos contre l’un des accoudoirs, les jambes en travers de l’assise. Il me saisit par les épaules, m’attire vers lui. Je seconde son mouvement et je me trouve enserré entre ses cuisses, mon dos contre son ventre, mon torse enlacé par ses bras, la tête appuyée contre ses pecs.

« T’avais déjà couché avec un mec ? » il me demande de but en blanc.

« Oui… »

« Tu as un copain ? ».

« Non… c’est juste… enfin… c’est très compliqué… ».

Stéphane me caresse en silence.

« Vous couchez ensemble mais vous n’êtes pas ensemble, c’est ça ? ».

« Oui, c’est à peu près ça… ».

« C’est lui qui a juste envie de coucher ? ».

Ses questions tapent juste, et je me sens à l’aise pour m’ouvrir à lui, pour me raconter.

« On va dire ça comme ça… ».

« Et pour toi, c’est plus sérieux que ça ? ».

« Oui… je crois… ».

« C’était ton premier gars ? ».

« Oui… ».

« Et c’est qui, ce mec ? ».

« Un camarade de lycée… ».

« C’est un mec à nanas ? ».

« Oui… oui… ».

« Un beau mec qui se croit tout permis, je parie… ».

« C’est exactement ça… ».

« Un mec qui n’assume pas ce qu’il y a entre vous… ».

« Oui… oui… ».

Ça me fait bizarre de parler de Jérém avec un presque inconnu, surtout après ce bon moment sensuel. Je n’ai pas envie de le saouler avec mes histoires.

«Et toi, tu es amoureux fou de ce gars… ».

Il a raison. Mais ça me fait bizarre d’entendre ces mots de sa bouche. Je ne suis pas certain que ce soit la chose à faire, que de parler du gars qu’on aime avec un autre gars avec qui on vient tout juste de coucher.

« De toute façon, je n’ai pas d’avenir avec lui… il veut coucher avec moi juste quand il en a envie, mais il n’assume rien… ».

« Et tu n’as pas essayé de trouver un autre mec ? ».

« Non… ».

« Tu n’aurais aucun mal à trouver un gars… tu es beau garçon, Nico… ».

« Tu parles… ».

« Je te dis que oui, tu es beau mec ! Tu as du charme, tu es touchant. Et, en plus, on sent de suite que tu es un gentil garçon. Et ça, ça vaut de l’or… ».

« Je me dis que je n’ai rien à offrir à un mec, que je ne saurais même pas de quoi lui parler… ».

« Tu as beaucoup à apporter à un mec… tu dois juste faire attention au gars sur qui tu vas tomber… tout le monde n’est pas gentil… ».

« Désolé, c’est pas génial de te raconter mes galères… » j’ai envie de me rattraper.

« Tu sais, souvent les mecs ont davantage besoin de causer que de coucher. Mais après avoir joui, ils s’ouvrent plus facilement. Il y en a pour qui les parents sont trop encombrants, d’autres sont étranglés par des soucis de travail ou d’argent, d’autres encore ont une copine ou un copain qui les étouffent. Et toi, toi tu souffres à cause d’un mec qui ne s’assume pas… ».

J’aime vraiment bien ce mec, son attitude, sa simplicité, son empathie. Je le connais à peine depuis une heure et pourtant je me sens en confiance.

Nous restons un petit moment ainsi, enlacés, en silence. La tête posée dans le creux de ses pecs, je me laisse bercer par la chaude étreinte de ses bras, par sa respiration paisible, par sa main qui me caresse encore et encore. La profonde douceur de ce garçon m’émeut profondément. Et cette étreinte, c’est tout ce dont j’avais besoin.

Dans le séjour, dont la seule source de lumière provient de la petite cour intérieure, l’après-midi cède doucement la place au soir.

Je ressens une intense sensation de bien-être et de fatigue s’emparer de mon corps. Ça fait du bien de jouir, de se câliner et de parler. A cet instant précis, enserré dans les bras de Stéphane, je me sens bien, vraiment bien. Et si ce bonheur me donne envie de pleurer, c’est parce que je réalise que je n’aurai jamais rien de tel de la part de mon Jérém.

Est-ce que j’ai envie de revoir ce charmant Stéphane ? Est-ce que ce mec pourrait être le mec qui me ferait oublier Jérém ? Est-ce que j’ai envie d’oublier Jérém ? Est-ce qu’avec Jérém, j’ai vécu tout ce que j’avais à vivre ? Est-ce que je n’ai vraiment plus rien à attendre de lui ? Pourquoi l’attitude du gars que j’aime comme un fou ne pourrait pas ressembler à celle de ce Stéphane, avec qui tout paraît si simple ?

Mais ce n’est pas le cas, et je pense que ce ne sera jamais le cas. Alors, est-ce que je suis prêt à tourner la page ? A me lancer dans une nouvelle histoire ? Est-ce que Stéphane a envie d’une histoire « sérieuse » ? Est-ce qu’il en a envie, plus particulièrement, avec un gars aussi jeune et inexpérimenté que moi, un gars qui vient de lui dire qu’il est fou d’un autre gars ?

Ce qui est certain, c’est que sa tendresse, son calme, son côté assumé, sa maturité, me font un bien fou. Sa sensualité aussi me fait un bien fou, tout comme sa façon de me faire redécouvrir mon propre corps et mon propre plaisir. Son regard sur moi, un regard rempli d’attention et de considération, sa façon de s’intéresser à moi, ça aussi me fait du bien.

Alors, oui, tout compte fait, je crois que j’ai envie de le revoir. Je vais bientôt devoir rentrer à la maison, et je cherche les mots pour sonder le terrain, pour savoir si lui aussi a envie qu’on se revoie.

« J’aimerai bien te revoir… » je finis par lui glisser, tout simplement.

« Moi aussi j’aimerais bien te revoir. Mais le problème c’est que je vais quitter Toulouse dans quelques jours… ».

« Tu pars où ? ».

« Je déménage à Bâle, en Suisse, j’ai eu une proposition de travail là-bas… ».

« Ah… ».

D’un coup, je ressens une profonde mélancolie m’envahir. Je vis l’annonce de son départ comme un petit abandon, comme une sorte de petite « trahison ». D’un coup, j’en oublie sa douceur, sa gentillesse, sa bienveillance et j’ai l’impression que finalement le mec a juste voulu tirer son coup, tout en sachant qu’on ne se reverrait pas.

Après un silence assez long, je finis par lâcher une phrase bidon pour masquer ma déception, et pour me tirer de cette situation qui commence à me peser :

« Il faut vraiment que j’y aille… ».

Pendant que nous nous rhabillons, Gabin approche. Il s’assoit, en position chien porte-journal et il me regarde. Il a de gros yeux tout doux, on dirait un gros bébé.

Stéphane termine de se rhabiller et lui caresse la tête. Heureux, le labrador se laisse lentement glisser sur les pattes avant, et se retrouve couché sur le ventre, la tête en l’air, dans la position du Sphinx.

Je viens de finir de me rhabiller et je me rends compte que Stéphane ne me quitte pas des yeux. Je croise son regard, il me sourit à nouveau. Il est vraiment touchant.

Nous nous dirigeons vers l’entrée, Stéphane me devance, Gabin marche entre nous deux.

« Au revoir Gabin… » je lance, tout en me baissant pour le caresser une dernière fois.

Stéphane se retourne, il me regarde droit dans les yeux et il me balance :

« Ça m’a fait vraiment plaisir de te rencontrer, tu es un gars super… ».

Je ne sais pas trop quoi lui répondre, je n’arrive pas à cerner mon ressenti à cet instant précis. Je suis perdu entre l’écho de ce moment magique, le bonheur d’avoir rencontré un gars qui m’a fait sentir vraiment bien, et la déception qu’il n’y aura pas de suite.

Et pourtant, le gars a l’air vraiment adorable. Et sincère. Alors, lorsqu’il me serre dans ses bras, je me laisse faire, je profite de ces derniers instants avec lui.

« Moi aussi j’ai été content de te rencontrer… merci pour tout… » je lui murmure à l’oreille, au bord des larmes.

« Merci de quoi ? ».

« Ça m’a fait du bien… ».

« A moi aussi ça m’a fait du bien. Tu es un gentil garçon, Nico. Ne laisse personne mener ta vie à ta place, ne permets à personne de te faire du mal, même pas à ce camarade qui t’a pris le cœur. La vie est trop courte, il ne faut pas se la laisser voler. Crois en toi, Nico, et écoute ton cœur. Pour que les autres te respectent, il faut que tu apprennes à te respecter toi-même ».

« J’essaierai, j’essaierai… » je lui réponds, tout en essayant de cacher mon émotion. Car je suis vraiment ému. Lui aussi il a l’air ému. Peut-être que nous sommes en train de nous rater l’un l’autre. Je trouve cela triste.

Nous traversons la petite cour intérieure, nous arrivons dans le hall d’entrée.

Ainsi se termine cette belle mais courte rencontre. Quel bonheur d’avoir rencontré ce Stéphane, et quel gâchis, de devoir le quitter si tôt !

Je me prépare à lui dire au revoir, tout en me demandant comment je vais pouvoir retenir mes larmes, lorsque j’entends Stéphane me lancer :

« Je vais quand même te donner mon tel. J’aimerais bien garder contact avec toi… ».

« Mais tu vas partir loin… ».

« Ca n’empêche pas de garder contact… ».

« Non, c’est vrai… ».

Je suis surpris et touché.

J’attrape mon téléphone et je note chacun des chiffres qu’il m’annonce avec une joie croissante.

« Si tu as envie de discuter, tu m’appelles. Et si un jour tu en as envie, tu pourras venir me voir en Suisse… je t’invite… ».

Là, je suis plus que touché, je suis ému. Qu’est-ce qui fait que cet adorable inconnu a envie de garder contact avec un type aussi peu intéressant que moi ? J’ai trop envie de le prendre dans mes bras et de l’embrasser. Si je ne le fais pas, c’est parce qu’un vieux monsieur vient de rentrer dans le hall. Ainsi, je suis contraint et réduit à compresser tout mon émotion dans un simple :

« Merci… ».

« Envoie-moi un sms, comme ça j’aurai ton numéro aussi… » fait-il, ses doigts cherchant les miens et s’attardant à les caresser. Un petit clin d’œil très charmant est son dernier mot.

En marchant vers la maison, je ressens une douce chaleur irradier de mon bas ventre et se diffuser dans mon corps et mon esprit. Une chaleur qui est le pendant d’une bonne jouissance, mais également l’écho de ce bon moment partagé avec Stéphane.

Je repense à ses caresses, à sa douceur, à sa façon de me faire découvrir un plaisir qui m’était inconnu, à sa façon de me renvoyer une nouvelle image de moi-même, l’image d’un garçon désirable et non pas seulement d’un trou à bite.

En une heure à peine, Stéphane a su me faire comprendre tant de choses !

D’abord, que le plaisir entre garçons ne ressemble pas forcément à une relation de domination et de soumission.

Ensuite, qu’il existe des garçons qui aiment les garçons, et rien que les garçons, et qui l’assument, qui n’ont pas peur de qui ils sont, et de ce dont ils ont envie. Des garçons qui savent prendre le temps de se faire du bien, à deux, et qui savent que les câlins, la douceur et la tendresse, font partie des bonnes choses de la vie !

Aussi, Stéphane a su me montrer qu’il est possible d’être viril sans être macho. Et que l’amour entre gars peut être à la fois très sensuel et imprégné d’une infinie douceur.

Oui, en une heure à peine, Stéphane m’a mis à l’aise, m’a fait sentir libre d’être moi-même, en phase avec moi-même, m’a mis du baume au cœur.

Une heure à peine, et déjà je me demande si je ressens quelque chose pour lui. Est-ce que je vais repenser à Stéphane ce soir, demain, dans une semaine ?

Ce soir-là, allongé sur mon lit, je n’arrive pas à me libérer de ’intense malaise qui monte en moi depuis que j’ai quitté Stéphane.

Je me surprends à culpabiliser par rapport à Jérém, car j’ai comme la sensation de l’avoir « trompé ». Oui, je sais, c’est con, mais je ne peux m’en empêcher.

Au final, cette rencontre avec Stéphane m’a fait toucher du doigt que ce dont j’ai envie par-dessus tout, c’est vivre avec Jérém la tendresse, la complicité que j’ai vécues l’espace d’une heure avec ce charmant inconnu. Je voudrais me retrouver dans ses bras, sentir ses caresses, pouvoir l’embrasser, le caresser à mon tour, discuter avec lui, discuter de tout, sans interdits, sans peur, me laisser aller, sans avoir à rester constamment sur mes gardes, sans me retenir de l’aimer comme j’en ai envie.

Hélas, Jérém est Jérém, et Stéphane est Stéphane : ce serait tellement bien de fusionner les deux.

Il est tard, il faut que je dorme. Demain il y a deux épreuves à passer, les maths et l’anglais.

Depuis 2010, la Queer Palm est un prix alternatif qui, au cours du Festival de Cannes, récompense un film aux thématiques LGBTQIA+.
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En 2024, le jury, avait remis son prix au film roumain Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde, d’Emanuel Pârvu.

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Un autre film qui m’a beaucoup ému

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L’histoire de Jérém&Nico rentre dans sa phase finale.

Jérém&Nico est une belle aventure qui aura duré près de 10 ans et qui n’aurait pas été possible sans vous tous.

Et pour cela, un grand

Fabien

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