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JN0217 Une soirée et une nuit que je n’oublierai pas.

Campan, le lundi 10 septembre 2001, au soir.

Au final, c’est à la ferme aux volets bleus, chez Florian, que nous nous retrouvons ce soir-là pour dîner. Nous sommes onze convives au total : JP et Carine, Ginette et son mari Edmond, Charlène, Jérém et moi, plus Martine, Daniel et Lola qui nous ont rejoints en cours d’apéro. Enfin, treize convives, car les labradors Gaston et Illan sont assis de part et d’autre du maître de maison, lui-même installé en tête de table.

Comme d’habitude, chacun a apporté quelque chose, des entrées, des desserts, de la boisson, en plus de leur immanquable bonne humeur. Florian, quant à lui, s’est occupé du plat principal, directement issu de sa production, et qui est en train de cuire au four.

« Trinquons à ces bonnes retrouvailles » lance JP « ça me fait plaisir de te revoir Florian, et de te retrouver en grande forme. Tu nous as manqué ».

« Vous aussi vous m’avez manqué ».

« On s’est dit qu’on aurait plus de tes nouvelles » fait Carine.

« C’est toi qui t’es dit ça » réagit JP « moi j’étais sûr que la vie nous réunirait un jour. Les vrais amis finissent toujours par se retrouver ».

« J’avais besoin de prendre du recul ».

« On l’avait bien compris. C’est pour ça qu’on t’a laissé tranquille » fait Martine.

« Merci ».

« Même si ça a été dur de te voir disparaître du jour au lendemain ».

« Mais on te retrouve avec un immense plaisir, et c’est le plus important » conclut JP, en portant une main chaleureuse sur l’épaule de Florian

« Et si j’allais voir où en est le gigot » fait ce dernier, visiblement ému.

« Ca sent vachement bon » fait Charlène. Puis, elle continue, sur un ton taquin « c’est pour ça aussi que tu nous as manqué ».

« Tu ne penses qu’à bouffer » fait Daniel « tu es un ventre sur pattes ».

Florian ouvre le four, escorté par ses labradors, la queue moulinant vigoureusement en l’air, la truffe à l’affut.

« Je crois qu’il est prêt ».

Un instant plus tard, le gigot fumant entouré de ses pommes de terre atterrit au milieu de la table. Qu’est-ce que c’est bon de se retrouver entre bons amis, entouré de bonne humeur et de bienveillance, autour d’un bon repas. Ça fait chaud au cœur.

Et, cerise sur la gâteau, qu’est-ce que c’est magique d’y être avec le mec que j’aime. Ce mec beau comme un dieu, et sexy à mourir dans sa tenue « de soirée », cheveux bruns en bataille, pull capuche gris ouvert sur un sur t-shirt blanc col en V soulignant l’incroyable relief de ses pecs, un simple jeans, des baskets. La tenue la plus simplement « mec » qui soit.

Un bon repas, de bons amis, des bons vivants, à la fois déconneurs et bienveillants, voilà la convivialité dans son état le plus pur. Un moment de bonheur simple et intense qui réchauffe le cœur.

Ce que j’adore chez ces gens, c’est que, quel que soit leur âge, ils ont tous gardé quelque chose de très jeune dans leur façon de faire, comme une part d’enfance qui les fait aller vers l’autre et rend le contact facile et la rigolade omniprésente.

C’est ça la vie, aller vers les autres, partager un moment comme celui-ci. Et voir mon Jérém s’amuser, ça me rend tellement heureux.

« Si vous m’avez autant manqué » relance Florian à un moment « c’est à cause de moments comme celui-ci. Et aussi parce que, depuis la première fois où j’ai mis les pieds à l’asso je me suis senti bien en votre compagnie. Car vous m’avez accepté comme je suis. Et pour la première fois, je me suis senti bien avec moi-même et avec les autres. Avec vous, j’ai pu assumer qui je suis. C’est rare de trouver une ambiance comme celle de l’asso ».

« Tout le monde devrait être ouvert et tolérant » fait Ginette.

« Ce n’est pas une question de tolérance ».

« Comment ça ? » elle s’étonne.

« A moi, le mot « tolérance » ne me convient pas ».

« Ah bon ? ».

« Je pense que « tolérance » ce n’est ni le bon mot ni le bon état d’esprit » il continue.

« Pourquoi ça ? ».

« La tolérance, ce n’est pas suffisant. On tolère quelque chose que l’on a du mal à accepter ou quelque chose qui nous porte un préjudice mineur. Est-ce que l’homosexualité porte préjudice à ceux qui n’en sont pas concernés ? Je ne vois pas en quoi. Alors, pourquoi on devrait avoir du mal à l’accepter ? ».

« Ca c’est bien vrai » confirme JP.

« Les gays, qu’ils soient hommes ou femmes » continue Florian « ne doivent en aucun cas se contenter d’une quelconque « tolérance » à leur égard. Ils doivent exiger et obtenir une acceptation pleine et entière, sans réticences ».

« L’acceptation d’une différente qu’ils n’ont pas choisie » abonde Charlène.

« Le mot « tolérer » me fait réagir car il sous-entend une semi-acceptation. De plus, « tolérer » suppose un jugement selon lequel « ON » déciderait ce qui est ou pas tolérable. Mais qui peut se permettre de porter un tel jugement sur la vie privée des autres ? Qui est cet « ON », et pour qui se prend-il ? L’humanité est ainsi faite, il y a toujours eu des homos, il y en a et il y en aura toujours ».

« Les familles s’inquiètent du bonheur de leurs enfants » fait Ginette « c’était le cas de ma mère au sujet de mon frère ».

« Je peux comprendre que des parents ou des proches puissent s’en inquiéter. Mais si l’homosexualité était parfaitement acceptée, le bonheur serait à portée de tous. Personne ne se cacherait, de peur d’être insulté, tabassé, exclus socialement. Et il n’y aurait pas trois fois plus de suicides d’ados chez les gays ».

« Parfois, ils se demandent ce qu’ils ont fait de travers pour que leur enfant soit gay » continue Ginette.

« Il faudrait qu’ils comprennent très vite qu’ils n’ont rien fait de travers, car être gay ce n’est pas quelque chose « de travers ». Plus tôt ils comprennent cette vérité, mieux ça va aller pour tout le monde ».

« Souvent, ils s’inquiètent aussi du « qu’on dira-t-on » » fait Carine.

« Ce qui est très con, parce que le regard des autres devrait être le dernier paramètre à prendre en compte, ça ne devrait même pas être un paramètre d’ailleurs ».

« Les parents s’inquiètent aussi de ne pas avoir de petits enfants » lance Martine.

« Oui, certainement. Mais ça, je trouve que c’est un brin égoïste comme inquiétude ».

« Moi je pense que quand on est parents, ce qui doit primer, c’est le bonheur de l’enfant, et non pas le bonheur qu’il nous apportera ou pas » fait Charlène.

« Florian a raison » fait JP « les homos ont droit au respect en tant que personnes comme tout un chacun. L’orientation sexuelle ne doit pas occulter le fait qu’un gay est un être humain avant tout ».

« En fait, ce qui est dommageable, c’est de faire passer la sexualité des homos avant leur statut d’individu » confirme Florian.

« C’est vrai, on ne dit pas d’un mec hétéro qu’il est hétéro » enchaîne Charlène « mais on dit d’un homo qu’il est homo ».

« C’est stigmatisant » fait Florian « je pense à tous ces jeunes qui se découvrent homo et ne le supportent pas au point d’envisager l’irréparable. Ou de ceux qui ne s’acceptent pas, parce qu’ils ont peur des regards, des jugements, de la violence, de l’exclusion sociale. Tout cela ne devrait plus exister à notre époque ».

« De toute façon, qu’est-ce que ça peut faire qu’un homme couche avec un homme, ou une femme avec une femme, tant que tout le monde est consentant ? C’est un non-sujet, on s’en fout ! » fait JP.

« Les homophobes semblent s’imaginer que les gays passent leur vie à baiser » fait Florian « ils sont obsédés par ce qu’on fait au lit, ça les intrigue de savoir qui fait le mec, qui fait la femme et comment.

Ils ont l’air de ne pas arriver à concevoir que les homos, comme les hétéros, ne passent pas le plus clair de leur temps vie à baiser, loin de là. Ils ne pensent pas qu’on a des vies à mener comment tout un chacun, avec un travail, des objectifs, une famille, des amis, des factures, des emprunts, des impôts à payer, des courses à faire, des chiens, des chats, des tracas de toute sorte ».

« Ils ne s’imaginent pas qu’« être gay », ça ne prend au final que quelques heures par mois » il continue « le reste du temps, on est tous dans le même bateau. Ou a besoin d’aimer et d’être aimés comme tout un chacun. Ce que l’on cherche, c’est le bonheur. Comme tout un chacun.

Alors, ce qui se passe dans la chambre à coucher ou dans l’intimité ne peut pas être plus représentatif de la personne que ce qu’elle fait dans sa vie de tous les jours et dans ses interactions sociales ».

Cette discussion me plaît, me fait chaud au cœur. Et ce qui me plaît encore plus, c’est de voir que Jérém aussi la suit avec intérêt. Et j’ai l’impression que cela le touche tout particulièrement.

« Quand on est gay, c’est plus facile de commencer à s’assumer dans un environnement accueillant et ouvert d’esprit. Ça a été le cas pour moi avec vous dans l’asso »

« C’est vrai qu’au début, vous aviez du mal avec Loïc » conclut Charlène, tout en lançant un regard en biais en direction de Jérém et moi « mais avec nos grandes gueules on vous a vite mis à l’aise ! ».

« C’était génial, je ne vous remercierai jamais assez d’être comme vous êtes. Ne changez jamais ».

« Tu sais, à notre âge, on est vieux cons et on le reste » fait JP.

« J’espère devenir moi aussi un vieux con de cette trempe en vieillissant, c’est tout le mal que je me souhaite ».

Puis, très vite, la conversation part dans d’autres directions, les vannes recommencent à fuser et l’ambiance est à nouveau à la déconne bon enfant.

Lorsque Florian propose une nouvelle tournée de gigot, les candidats sont nombreux. Un peu plus tard, le fameux flan de Carine termine le repas, accompagné par le champagne amené par Daniel et Lola.

C’est entre le champagne et le café que la discussion se porte une nouvelle fois sur Jérém et sur son avenir parisien. Les bulles montent à la tête, les langues se désinhibent.

Daniel est en mode grande déconne, tout comme Martine et Carine. Les piques sur les copines à venir de Jérém s’enchaînent sans relâche. « A Paris tu vas faire des ravages ! ».

Jérém a un peu bu lui aussi. Il a le regard pétillant et un peu paumé, les paupières un peu lourdes. Il essaie de donner le change à Martine et Daniel qui n’arrêtent pas de le charrier. Il joue les machos, il laisse entendre qu’il est toujours le mec qui ne pense qu’au sexe sans lendemain. Et pourtant, il y a quelque chose de malaisé dans ses répliques, comme s’il se forçait, comme si ça sonnait faux. Mais il parvient quand même à faire illusion.

Ces piques insistantes, ces échanges finissent par me mettre mal à l’aise, car ils ravivent toutes mes craintes. En quelques minutes à peine, le bonheur de cette belle soirée s’évapore et je suis submergé par la tristesse vis-à-vis de cet avenir qui me fait peur. Je me sens étouffer, j’ai envie de partir.

« Ça va pas Nico ? » me demande Ginette à un moment, en voyant ma tête se déconfire à vitesse grand V.

« Si, si, ça va » je mens.

« C’est le fait que ton pote s’en va à Paris qui te met dans cet état ? » demande Carine.

Je n’ai pas le courage de lui répondre. J’ai l’impression que si je prononce ne serait-ce qu’un seul mot, je vais fondre en larmes pour de bon.

« Je vais prendre l’air » je fais en me levant.

Mais je ne peux pas m’éloigner de ma chaise. Quelque chose m’en empêche. Jérém vient de saisir mon avant-bras, il me retient.

« Reste, Nico. Ce sont des amis, ils ont le droit de savoir ».

« Savoir quoi ? » fait Daniel, intrigué.

Tout le monde nous regarde. Charlène fait de grands yeux. Je sens le cœur taper dans ma poitrine aussi fort que des coups de massue sur un gong.

« La vérité » claque Jérém.

Et ce disant, le bobrun m’attire contre lui et me claque un baiser sur les lèvres. Ca ne dure qu’une infime fraction de seconde. Et pourtant, le temps est comme suspendu, le silence est total autour de nous. Le seul bruit que je perçois, assourdissant, est le battement de mon cœur qui résonne dans ma cage thoracique et jusqu’à mes oreilles en feu.

Je ne savais pas si j’étais prêt pour ça, un coming out public, mais maintenant que c’est fait, je me sens bien. Mon Jérém ne cessera jamais de me surprendre et de me faire vibrer.

Le bobrun me fixe avec son regard doux et un peu alcoolisé. Pourvu qu’il ne regrette pas ce geste à jeun.

« Alors, ça » je crie dans mon for intérieur.

« Alors, ça » s’exclame Charlène à voix haute.

« Moi je le savais, putain je le savais, j’ai du nez pour ça ! » s’exulte Martine, en laissant libre cours à son côté éternelle adolescente « quand je vous ai vus ensemble, j’ai de suite compris qu’il y avait un truc ».

« Comment ça ? » fait Carine, interloquée.

« Il y a des regards et des petits gestes qui ne trompent pas ».

« Je crois que j’ai raté un épisode » fait Daniel.

« Je t’expliquerai quand tu seras grand » se moque Lola.

« Moi je n’ai rien vu venir, mais je suis heureux pour vous deux » fait JP.

« Il y en a une qui savait » insinue Martine, tout en cherchant Charlène du regard.

« Depuis pas longtemps » se défend cette dernière en rigolant « sous la moustache ».

Je suis touché, ému, bouleversé par le geste de mon Jérém. Je me retiens de justesse de le couvrir de bisous. Sous la table, sa main cherche la mienne. J’en ai les larmes aux yeux.

« Ça fait longtemps que… » tente Carine.

« Mais tu ne vas pas leur faire passer un interrogatoire » la coupe net JP « allez, trinquons ! A Jérémie et ses futurs exploits dans le rugby, à Nico et à ses brillantes études. Et à leur bonheur ! ».

« Gay ou hétéro, l’amour n’en est pas moins beau » fait Martine.

Nous trinquons dans toutes les combinaisons de verres possibles et cette conversation s’arrête là. Le chapitre est clos, il n’est pas question d’en faire des tonnes. J’adore cette façon d’appréhender les choses de la vie.

C’est Charlène qui se charge de lancer un nouveau sujet de conversation.

« Alors, ce voyage aux States ? » fait-elle, en s’adressant à JP et Carine.

« Ça va se faire, ça va se faire » fait JP.

« Je suis dégoutée » fait Carine « on avait prévu d’y aller ce mois-ci, mais nous nous y sommes pris trop tard ».

« Vous êtes de jeunes retraités, vous êtes débordés » se moque Martine.

« C’est ça ».

« On ira l’année prochaine » fait JP « je m’y engage formellement ».

« J’ai tellement envie d’aller à New York ! » explique Carine « je rêve de grimper sur l’Empire State Building. Et aussi de voir les Twin Towers de près. Je ne sais pas si on peut monter tout en haut, mais j’aimerais au moins rentrer dans le hall. Ce sont quand-même les plus hautes tours de la planète ».

« On dirait que tu es obsédée par les symboles phalliques ! » se marre Charlène.

« Ça doit être ça ».

Et là, Martine lâche ces mots, elle a cette sortie, elle lance cette image dont tous les convives présents autour de cette table ce soir-là se souviendront encore bien des années plus tard, car moins de 24 heures plus tard elle sera infirmé de la plus tragique des façons :

« Tu peux bien attendre l’année prochaine, tes tours ne vont pas s’envoler ! ».

Mais déjà Daniel vient de dégainer sa guitare et il commence à gratter les accords bien connus d’une chanson de Joe Dassin, au texte raccord avec le sujet de la conversation :

Mais l’Amérique, l’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai

L’Amérique, l’Amérique, si c’est un rêve, je le saurai

Les chansons s’enchaînent, Daniel chante juste et fait le pitre, nous autres nous chantons très fort et souvent très faux. C’est à la fois très joyeux et très chaleureux.

La soirée avance dans la bonne ambiance et ce partage entre potes qui fait du bien.

Il est une heure passée lorsque Daniel annonce le dernier rappel.

Et là, il entonne une chanson qui ne me semble pas choisie au hasard.

La différence

Celle qui dérange

Une préférence, un état d’âme

Une circonstance

Un corps à corps

En désaccord

Avec les gens trop bienpensant

Les mœurs d’abord

(,)

Sans jamais parler

Sans jamais crier

Ils s’aiment en silence

Sans jamais mentir, ni se retourner

Ils se font confiance

Si vous saviez comme ils se foutent

De nos injures

Ils préfèrent l’amour, surtout le vrai

À nos murmures

(,)

De Verlaine à Rimbaud

Quand on y pense

On tolère l’exceptionnelle différence

(,)

La différence

Quand on y pense

Mais quelle différence ?

C’est sa façon de nous dire au revoir. En faisant le pitre mais en y mettant du cœur. Et c’est vraiment adorable.

Nous aidons Florian à débarrasser la table, à faire la vaisselle, chacun met la main à la pâte pour ranger, nettoyer. Le tout sous le regard attentif des deux labradors qui guettent tout reste susceptible de glisser des assiettes et de tomber dans leur gueule insatiable. Même le ménage est fait dans une ambiance bon enfant où tout est prétexte pour prolonger un peu plus le bonne humeur de la soirée.

Le ménage presque achevé, Jérém sort fumer une cigarette.

JP en profite pour m’approcher et me glisser quelques mots.

« Jérémie est un bon gars, mais comme tous les bons gars, il a besoin de quelqu’un qui le soutienne mais qui sache aussi lui tenir tête. Je crois que tu es la bonne personne, Nico ».

« Je l’espère ».

« Moi j’en suis sûr ! Quand il sera à Paris il va avoir besoin de toi, il aura besoin que tu l’aides à garder les pieds sur terre, il aura besoin que tu lui rappelles ce qui est vraiment important. Ça ne va pas être simple, mais ne le laisse pas tomber ».

« Je ne le laisserai jamais tomber ».

« Je suis vraiment heureux pour vous deux » fait-il, en me prenant dans ses bras et en me serrant bien fort contre lui.

« Merci ».

Dehors, il pleut. La plupart des invités viennent de partir. Florian, Jérém et moi, ainsi que Charlène et Martine, nous nous retrouvons sous l’appentis pour les derniers au revoir.

« C’est courageux ce que tu as fait » lâche Florian à l’attention de Jérém.

« C’est venu comme ça ».

« Être gay, ce n’est pas simple » continue Florian « malheureusement, tout le monde n’est pas aussi ouvert d’esprit que les gens qui étaient là ce soir. Il y a encore du mépris et du rejet pour les gars comme nous. Le regard que la société pose sur les gays n’est pas flatteur du tout. On nous met une étiquette, et on nous ghettoïse. Comme si l’homosexualité était ce qui nous caractérise avant tout. Mais ce n’est pas cela qui doit nous définir en premier. On n’est pas homos avant d’être des hommes, on est des hommes bien avant d’être des homos ».

« On doit obtenir le respect en étant nous-mêmes chaque jour, en assumant qui nous sommes, sans pour autant qu’elle devienne notre principale caractéristique. On doit obtenir le respect en montrant que nous sommes des gars bien. Car c’est ça le principal, d’être quelqu’un de bien ».

« Vous avez une chance folle de vous être rencontrés » il conclut.

« Je sais » fait Jérém en portant son bras autour de mon cou et en caressant ma nuque.

« Être amoureux c’est beau, et c’est précieux » abonde Charlène.

« Il faut essayer d’être heureux, essayer très fort, essayer au plus vite » fait Florian « et quand on est heureux à deux, c’est dix fois mieux que de l’être tout seul ».

« Ca c’est bien vrai » confirme Martine.

« Profitez bien de l’ivresse des premiers jours, et faites-la durer le plus longtemps possible » conclut Florian.

Lorsque nous quittons la ferme aux volets bleus, la pluie tombe de plus en plus drue. Je suis ému par cette soirée, touché par ces gens, par leurs mots, par leur façon d’être. J’ai l’impression que ce petit monde, c’est le Paradis. On vient tout juste de se quitter, et ces gens me manquent déjà. Est-ce que je les reverrai ?

Soudain, la tristesse m’envahit. Plus tard, j’écrirai ces quelques lignes, en repensant à cette soirée.

La pluie qui tombe

Appelle l’automne

La fin de l’année,

Une autre qui passe

Septembre s’avance,

Soudain la rentrée,

L’année se prépare

A sa dernière saison

Septembre s’envole

Mais fait une pause

Autour d’un weekend

De chevaux et d’amis

Ce soir encore, Jérém a un peu bu. Ce soir encore, Jérém me laisse conduire sa voiture. Ce soir encore, Jérém m’a surpris, m’a fait vibrer.

« Ça va, ourson ? » il me demande, tout en posant une main sur ma cuisse, geste qui me procure toujours le même frisson.

Sa façon de m’appeler « ourson » aussi me donne un immense frisson.

« Très bien » je lui réponds, tout en me penchant vers lui pour échanger un bisou rapide. Son haleine est un mélange d’alcool et de cigarette, c’est très sensuel.

« Et toi, ça va ? » je lui demande à mon tour.

« Très bien » fait-il, tout en portant une main sur ma nuque, geste qui provoque en moi un frisson tout aussi géant.

« T’avais l’air déçu tout à l’heure quand Charlène a parlé de sa retraite et de l’avenir de sa pension » je me lance.

« Ce centre c’est tout mon enfance. J’ai tellement de souvenirs ici. Et je m’y sens bien. A une époque j’avais même pensé le reprendre ».

« Elle a encore un peu de temps pour trouver un repreneur ».

« Sans Charlène, ce ne sera plus la même chose ».

« Je comprends » je tente de le réconforter en caressant son cou puissant.

« Ce qui me fait chier, c’est que j’aurai encore moins de temps pour profiter de mes chevaux ».

« Tu auras des vacances ».

« Oui » fait-il, dubitatif.

« Tu m’as espanté ce soir » je lui lance, après un instant de silence pendant lequel nos mains se sont cherchées, nos doigts entrelacés, nos esprits mélangés.

« Pourquoi ça ? ».

« Ce que tu as fait devant tout le monde ».

« T’as pas aimé ? ».

« Si, bien sur que si, mais je ne croyais pas que tu ».

« J’en avais envie, j’avais envie de savoir ce que ça fait d’assumer ».

« Et alors, ça fait quoi ? ».

« C’est pas si compliqué au fond. Et ça soulage ».

« C’est vrai que ces gens sont géniaux ».

« Ce qu’à dit ce gars, ça m’a touché ».

« Florian ? ».

« Oui, c’est un bon gars ».

Ce soir, j’ai très envie de mon bobrun. J’ai très envie de faire l’amour avec lui. Mais, plus encore que de faire l’amour, j’ai envie de le serrer contre moi, de le couvrir de bisous et de câlins et de ne plus jamais le quitter.

Lorsque nous arrivons à la petite maison, il pleut à seau. Nous sortons de la voiture en vitesse et nous nous engouffrons dans le petit refuge en bois. Hélas, le feu est éteint. Dans le petit séjour, il fait frais, il fait presque froid. Sans le feu, ce n’est pas du tout la même ambiance.

Mais Jérém semble avoir l’intention de me faire oublier ce petit détail. La porte d’entrée claquée derrière nous, il me plaque contre le mur, il me prend dans ses bras, il m’embrasse fougueusement. Sur la bouche, sur le visage, dans le cou. Le bobrun est déchaîné, son envie de câlins semble insatiable. Des câlins et de bisous que je lui rends avec la même ardente intensité, tout en me demandant où cette escalade de mamours va nous amener.

Quelques instants plus tôt j’avais surtout envie de câliner mon Jérém. Mais désormais, ces câlins ont entrainé l’excitation des sens. J’ai très envie de lui. Mon Jérém est tout aussi ivre que le soir précédent, et je sais à quel point l’ivresse peut le désinhiber sexuellement.

« Ne bouge pas » il me lance à un moment, en arrêtant net ses bisous, et s’éloignant de moi.

Le bobrun remet du bois dans la cheminée et en deux temps trois mouvements, il fait repartir un joli feu. Très vite, la flamme répand dans la pièce sa chaleur, sa lumière mouvante, son crépitement, le bonheur de se sentir protégé et aimé dans ce petit refuge où rien ne peut m’arriver.

Jérém revient auprès de moi, il dézippe le pull à capuche, dévoilant ce t-shirt blanc qui restitue si bien le relief de ses pecs. Je me débarrasse de mon blouson à mon tour. Et alors qu’il m’embrasse à nouveau, je ne peux résister à la tentation de glisser mes mains sous son t-shirt, de laisser les bouts de mes doigts trébucher sur le terrain « accidenté » de ses abdos, de chercher le contact avec ses poils doux, avec ses tétons saillants, de m’enivrer de ce bonheur tactile fait de fermeté et de douce chaleur.

Le bobrun en fait de même, il glisse ses mains sous mon t-shirt, ses doigts pincent mes tétons et me rendent dingue. Je vais de caresse en ivresse, je soulève son t-shirt blanc. J’ai besoin de voir ses poils bruns, de plonger mon nez dedans, j’ai besoin de lécher et de mordiller ses tétons.

Mais quelques instants plus tard, le bogoss se met à l’aise, me met à l’aise. Il fait voler le t-shirt blanc. J’ai beau connaître sa plastique par cœur, à chaque fois qu’elle se dévoile à mes yeux, c’est toujours la même claque inouïe.

Naaaaaan, mais, vraiment, ce mec va finir par me mettre ko. Putain, qu’est-ce que c’est beau que cette tenue, torse nu sur jeans, jeans duquel dépasse l’élastique blanc du boxer. Et qu’est-ce qu’elle est belle cette aisance à exhiber ce corps parfait ! Mon Jérém, bogoss drapé de sa jeunesse et de sa virilité.

Ses mains défont sa ceinture, puis le premier bouton du jeans. Entraînés par les deux bouts de cuir ballants, les deux pans du denim s’écartent un peu, et un petit aperçu du boxer se dévoile.

Le bogoss dégaine son arme de destruction massive, son sourire lubrique à hurler. Puis d’un regard rapide dirigé vers son boxer, il m’indique sans détour la nature de ses envies.

C’est une image de bonheur. L’image du mec qui s’apprête à sortir sa queue pour se faire sucer. Mais il ne le fait pas tout de suite, et il ne le fait pas lui-même. Il me montre le chemin, il me donne envie de le faire moi-même.

Et ça marche. Dans la seconde, je suis saisi par une violente envie d’œuvrer à ses genoux pour voir une nouvelle fois sa jolie petite gueule se crisper sous la déferlante de l’orgasme.

Je lui souris à mon tour. Un instant plus tard, je suis à genoux devant sa virilité incandescente. Je défais les derniers boutons de sa braguette, je caresse le coton doux du boxer, dont la toile est tendue sous l’effet du désir violent de sa queue. Je pose mon nez et mes lèvres sur le tissu fin, je m’enivre des petites odeurs de mâle qui se dégagent. Jérém renverse la tête en arrière, soupire de plaisir. Il attrape alors lentement mais fermement ma tête à moi, pour la plaquer contre sa bosse.

Je saisis l’élastique de part et d’autre de son bassin, je le fais glisser lentement vers le bas. Son manche tendu et chaud se dévoile. Je l’avale d’une seule traite et je commence à le pomper comme un fou.

Pendant que je le suce, le bogoss caresse mes tétons, mes cheveux, mes épaules. Cette façon de me renvoyer du plaisir me donne des frissons de malade. Mon excitation grimpe en flèche, mon envie de lui faire plaisir est décuplée, et mes va-et-vient redoublent d’entrain.

« Doucement, sinon je vais jouir très vite » il me chuchote, la voix éraillée par le plaisir qui commence à le submerger.

Débordé par mon excitation, je n’arrive pas à m’arrêter. D’autant plus que son invitation à calmer mes ardeurs ne fait au contraire que les faire flamber un peu plus encore. De ses mots, je n’ai retenu que « je vais jouir ». Et c’est précisément ce dont j’ai envie, besoin, furieusement besoin, à cet instant précis. Je ressens un besoin impérieux de le sentir jouir dans ma bouche, d’accueillir ses giclées puissantes, de goûter à son jus bien chaud.

Mais le bogoss ne l’entend pas de la même façon. Il recule son bassin, il prive mes lèvres du contact avec sa queue raide. Il me met instantanément en état de manque.

Ses mains m’attrapent doucement par les épaules, m’invitent à me remettre debout. Je me retrouve à mon tour dos collé au mur. Alors que le beau rugbyman aux abdos d’acier, aux pecs saillants et velus, aux épaules sculptées, aux biceps puissants, aux beaux cheveux bruns en bataille, est à genoux devant moi. Frissons indescriptibles pendant qu’il défait ma ceinture, puis ma braguette, lorsque ses gestes impatients font glisser mon boxer le long de mes cuisses. Puis, lorsque ses lèvres et sa langue rentrent en contact avec mon gland. Puis, encore, lorsque son buste et sa tête commencent à imprimer un mouvement de va-et-vient, lorsque ma queue disparaît et réapparaît entre ses lèvres.

Sucer Jérém me fait sentir très passif. Mais me faire sucer par Jérém me fait sentir très actif. Qu’est-ce que c’est bon que de se faire sucer ! Il y a le plaisir du corps, intense, insensé. Et il y a le plaisir de l’égo masculin, dont je découvre peu à peu tous les recoins, qui fait kiffer à fond le bonheur de voir l’autre désirer et rendre hommage à sa propre virilité.

C’est tellement excitant, et Jérém y met tellement d’énergie, que, très vite, je sens mon orgasme monter.

« Je vais pas tarder à jouir » je lui lance, à la fois avertissement pour qu’il se retire à temps et demande non assumée de me laisser venir dans sa bouche. Quand on se fait sucer, on ressent très vite l’envie de jouir dans la bouche de celui qui suce.

Mais le bogoss ne semble pas avoir entendu mes mots. Ou, du moins, ne pas y prêter attention. Il continue de me pomper avec le même entrain. Non, j’ai même l’impression qu’il redouble d’entrain. Il empoigne mes fesses, et les mouvements de ses mains amplifient les va-et-vient de sa bouche.

Il n’y a plus de doute, nos envies se rejoignent, il a envie de me laisser jouir dans sa bouche.

Happé par mon orgasme, je laisse mes mains se poser sur sa nuque, mes doigts se crisper dans ses cheveux. Mes giclées sont nombreuses, chacune d’entre elles me secoue de fond en comble, fait évaporer un peu plus ma conscience. Lorsque cela s’arrête, je suis assommé, je suis KO.

Lorsque Jérém se relève, je m’attends à ce qu’il aille direct recracher mon sperme. Il n’en est rien. Le bogoss me regarde droit dans les yeux, me sourit. Et il avale. Lentement, il avale mon jus. C’est la première fois que ça m’arrive. Et c’est sacrément excitant. Et ça touche une corde sensible de mon égo masculin que je ne savais même pas posséder.

« T’as aimé ? » il me questionne.

« Oui, et toi ? ».

« Oui ».

Un instant plus tard, je suis à nouveau à genoux devant lui. Je le pompe. Et la venue de son orgasme est accompagnée par des râles bien sonores.

A Toulouse, il se faisait violence pour étouffer ses râles de plaisir « Il y des voisins » il m’avait repris à plusieurs reprises. Mais ici, à la montagne, il n’y a pas de voisins, on peut se lâcher. Le bogoss exprime son plaisir sans réticence.

Sa jouissance se manifeste par de grands traits chaud et lourds qui répandent son délicieux goût de jeune mâle dans ma bouche.

Nous nous échangeons de nouveaux bisous. Je retrouve son goût mélangé à mon goût à moi. Ça doit en être de même pour lui. Mais ça n’a pas l’air de le déranger. Ce soir, nous avons mélangé nos jus. Mon corps et mon esprit tanguent dans une ivresse qui me donne le tournis.

Après l’amour, je me retrouve dans ses bras. Je plonge mon visage entre ses pecs et ses poils et je m’enivre de cette odeur caractéristique que son corps dégage après chaque orgasme. C’est une petite odeur plutôt prégnante qui se mélange à celle de sa transpiration et de son déo, une senteur de jeune mâle qui semble venir de ses aisselles. Et qui me shoote jusqu’à me mettre presque dans un état second.

Dans les bras l’un de l’autre, nous échangeons des bisous insatiables et des caresse innombrables.

Il me serre dans ses bras, je le serre dans les miens. J’adore cette proximité, cette intimité, ce bonheur olfactif et tactile qui possède quelque chose de familier et de rassurant qui me fait me sentir si bien, vraiment à ma place, en accord avec les besoins de mon être profond. C’est une sensation de bien-être absolu, un bonheur qui relève d’un besoin de contact et de partage avec l’intimité d’un corps et d’un esprit qui ressemblent au mien.

« Je suis bien avec toi, ourson » il me chuchote.

« Moi aussi je suis bien avec toi, petit loup ».

« Petit loup ? Ça vient de sortir ? » il se moque.

« Oui, je viens d’y penser à l’instant et je trouve que ça te va bien ».

« Je ne suis pas un petit loup ».

« Tu es un loup adulte, un beau mâle, mais tu es touchant. Alors, tu es aussi mon petit loup ».

« Ouaiss ».

« On pourrait aller se balader, demain » lance Jérém après un instant de silence et de papouilles.

« A cheval ? ».

« Je pensais à autre chose ».

« C’est-à-dire ? ».

« Tu connais Gavarnie ? ».

« De nom, en photo, mais je n’y suis jamais allé ».

« C’est pas trop loin, on pourrait y faire un saut ».

« Mais avec plaisir ! Tu connais, toi ? ».

« J’y suis allé quand j’étais enfant, et j’ai été frustré que mon père ne veuille pas aller au pied de la grande cascade ».

« On peut faire ça, alors ».

« Et tu connais le Pont d’Espagne ? ».

« Non plus ».

« On pourrait aller à Gavarnie le matin et au Pont d’Espagne l’après-midi. S’il arrête de pleuvoir ».

« Avec toi, j’irais jusqu’au bout du monde ».

Dans cette petite maison dans la montagne, dans cet endroit hors du temps et de l’espace, dans ce lit, dans ces draps, dans ses bras, je crois rêver, tellement je suis heureux. Pour moi, le Paradis, c’est ici et maintenant.

Après le cheval, après la fête, après l’amour, le corps demande le repos. Le bruit de la pluie qui tombe sur les ardoises et qui se mélange au crépitement du feu est une délicieuse berceuse. Jérém me souhaite la bonne nuit, me fait un dernier bisou et se tourne sur le côté. Je le prends dans mes bras et je plonge mon visage dans ses cheveux bruns. A cet instant, tout est harmonie dans ma vie.

Lorsque je me réveille, il fait toujours noir. Je ne sais pas quelle heure il est, mais le matin semble encore bien lointain. Je me réveille de la même façon que la nuit dernière, cahoté par des petits mouvements, par de petits frottements contre ma queue. La conscience de mon excitation remonte rapidement en moi. Je bande. Je passe en un temps record de l’envie de me rendormir et l’envie de faire l’amour.

Je crois que Jérém a vraiment envie de ça. Je seconde ses mouvements, et le bogoss amplifie les siens. Mon cœur bat à tout rompre. Le bout de mon gland s’enfonce de plus en plus entre ses fesses, bute contre sa rondelle. J’entends sa respiration rapide, ses ahanements, je ressens ses frissons. Le bogoss se branle en même temps.

Je pose quelques bisous dans son cou.

« J’ai envie de toi » je l’entends chuchoter dans la pénombre, de façon tout juste perceptible.

Je ne suis pas certain d’avoir bien entendu. Ou bien je n’arrive pas à le croire. J’en ai terriblement envie aussi, mais je veux être certain d’avoir bien compris, je veux être certain qu’il sait ce qu’il fait et qu’il ne le regrettera pas juste après.

« T’es vraiment sûr ? ».

« Oauais, ouais ».

Le bogoss recommence à envoyer de petites oscillations du bassin. Malgré son feu vert, je suis comme tétanisé, je n’arrive pas à seconder ses mouvements. Est-ce que je vais savoir faire ? Est-ce que je vais savoir lui offrir du plaisir de cette façon ? Et, aussi, encore et toujours, est-ce qu’il va l’assumer demain ? Comment cela va changer ma perception de mon mâle Jérém ?

« Et toi, t’as envie ? » il finit par me demander, en se retournant soudainement.

« Si, si, très envie ».

« Vas-y, alors, mais vas-y doucement, je n’ai jamais fait ça » fait-il, avant de m’embrasser et de se remettre sur le flanc.

Si j’avais imaginé cela, lorsque je le matais en cours avant nos révisions, ou bien pendant nos révisions dans l’appart de la rue de la Colombette !

J’ai envie de lui offrir le même bonheur qu’il m’a offert tant de fois. J’ai envie de lui faire l’amour. J’ai envie de prendre le temps de lui faire l’amour. Rien ne presse. J’ai surtout envie de lui faire plaisir. Comme toujours. Même si les rôles sont inversés.

J’ai un peu le stress, je ne veux surtout pas qu’il ait mal. Je guette ses respirations avec appréhension, cherchant à déceler le plaisir ou la douleur. Je suis bien placé pour savoir que pendant la pénétration, surtout la première fois, l’un et l’autre sont présents. Ou, du moins, latents. Et que ça ne tient vraiment pas à grand-chose pour que l’un ou l’autre se manifeste et prenne le dessus.

La faible réverbération du feu mourant dans la cheminée plonge nos corps emboîtés dans une pénombre terriblement excitante. La vue n’est plus le sens qui apporte le plus de sensations. Tout ou presque est désormais dans le toucher, l’odorat, l’ouïe.

Être en lui, bien au fond de son intimité jusque-là si inaccessible, est une sensation de fou. Jamais encore il y a peu, je n’aurais cru que ceci serait possible un jour. Lorsque quelque chose qu’on considérait depuis longtemps impossible devient enfin possible, c’est pas mal déroutant. Et ça donne des sensations incomparables.

« Je n’ai jamais fait ça ». Ses mots résonnent dans ma tête et me font un bien fou. Car ils touchent à la fois mes sentiments (Jérém se sent en confiance avec moi, il sait que je l’aime et il m’aime aussi, et c’est à moi qu’il offre ce cadeau, sa « première fois ») et mon égo masculin (si, si, définitivement j’en ai un, je viens de le découvrir) qui apprécie à sa juste valeur une « première fois » qui lui est offerte.

Je n’arrive pas encore à bien réaliser ce qui est en train de se passer. C’est la première fois de ma vie que je prends un mec, la première fois que j’envoie des coups de reins, et c’est entre les fesses de mon Jérém !

Au fil des va-et-vient, au fil des frissons de plaisir, je découvre toutes les sensations que doit ressentir Jérém lorsqu’il est en moi, lorsqu’il me fait l’amour, les sensations que doit ressentir l’actif lorsqu’il prend son pied, et lorsqu’il voit l’autre en prendre avec lui. Je me sens le mâle qui attise le plaisir avec sa queue. Son propre plaisir, et celui de l’autre. Voilà ce C’est tellement bon de voir, de sentir l’autre frissonner sous ses assauts ! Et voir le corps musclé de mon beau rugbyman vibrer au rythme de mes va-et-vient, c’est délirant.

Peu à peu, je sens ses muscles et tout son corps se détendre. Mais par-dessus tout, c’est son esprit qui se détend. Qui accepte ce dont son corps a besoin. Le physique et le mental alignés, la douleur se mue peu à peu en plaisir, un plaisir de plus en plus intense.

La peur de lui déplaire évacuée, mon esprit est libre de se consacrer au plaisir. Et, très vite, je ressens de plus en plus violemment monter dans mes reins ce besoin irrépressible, pressant, viscéral, l’instinct animal et primitif du mâle qui pénètre et ne pense plus qu’à jouir dans son partenaire. Même un mec passif, lorsqu’il « devient » actif, peut ressentir cette pulsion profonde qui le dépasse.

Mais je ne veux pas que ça s’arrête si tôt, je veux que ça dure plus que ça. Et aussi, je ne sais pas si mon bobrun est prêt à aller vraiment jusqu’au bout. Se laisser pénétrer, se laisser limer, ce sont déjà des grands pas. Et mon bobrun vient de les franchir. Mais laisser l’autre gicler en soi, ça en est un autre, et bien plus grand encore.

Alors, c’est un prix d’un effort de plus en plus considérable que :

Je vais et je viens/Entre ses reins/Mais je me retiens

Jérém prend bien son pied, et il l’exprime de plus en plus fort, sans réticence.

« Vas-y, Nico, c’est bon ! Vas-y, vas-y à fond ! ».

Sentir Jérém prendre autant son pied, le sentir l’exprimer de cette façon de plus en plus désinhibée, par les frissonnements de son corps, par des gémissements de plus en plus bruyants, par ses mots d’où la pudeur s’évapore à grande vitesse, m’excite au plus haut point. Ainsi, je sens mon plaisir monter, je sens que je ne vais pas tarder à jouir.

Je vais et je viens/Entre ses reins/Je vais et je viens/Et je me retiens

Pour combien de temps encore, je ne sais pas. Et pour ce faire, je suis obligé de stopper net mes va-et-vient. Juste à temps. Je me fais violence pour éloigner l’orgasme qui, pour peu, allait m’échapper.

« Pourquoi t’arrêtes ? » je l’entends me demander sur un ton dans lequel se mêlent impatience et excitation.

« Si je continue, je vais jouir ».

Un instant de silence suit mes mots. Ma queue enfoncée entre ses fesses, mon excitation me torture. Mon cœur cogne à tout rompre, ses battements assourdissants semblent devoir faire exploser mes tempes.

Et je me retiens,

« Ne t’arrête pas » je l’entends chuchoter tout bas.

« T’es vraiment sûr ? ».

« Vas-y, Nico, j’en ai envie ».

Non! Maintenant, viens!

Je ne peux croire à ses mots. Je suis touché qu’il veuille m’offrir autant de ses premières fois. A cet instant précis, je me sens vraiment l’« élu ».

Je m’allonge une dernière fois sur lui, je pose quelques bisous tout doux sur son cou.

« Je t’aime » je lui chuchote.

Je prends une nouvelle fois appui en enserrant ses biceps musclés, je me relève et je recommence à envoyer de bons va-et-vient. Et là, très vite, je perds le contrôle, je me laisse glisser dans la pente vertigineuse de l’orgasme.

« Oh, Jérém » je laisse échapper, bouleversé par cette jouissance délirante que je découvre instant après instant. Je ressens une boule de chaleur dans mon bas ventre et qui se propage dans tout mon corps. J’ai l’impression que plus rien n’existe à part ma jouissance, que je ne suis plus qu’un corps secoué par une vibration qui dépasse l’entendement.

Je me laisse submerger par mon plaisir, je sens mon esprit s’évaporer vers une dimension de jouissance d’une intensité inouïe. L’orgasme masculin, si éphémère et si puissant à la fois.

Je comprends désormais le plaisir de Jérém, je comprends son attitude, son arrogance de petit macho lorsqu’il giclait en moi. Je comprends le bonheur d’être le mâle. Je comprends le bonheur de jouir dans l’autre, de répandre ma propre semence. Je comprends ce que ça fait de savoir que « quelque chose de moi est désormais en lui ».

Faire l’amour et jouir dans l’autre, ça donne de la confiance en soi. J’ai été très passif, mais je suis quand-même un mec. Je peux jouir comme un mec. Je peux faire jouir comme un mec. Et je peux ressentir l’égo masculin comme un mec.

L’orgasme passé, je me sens secoué comme si on m’avait roulé dessus avec un rouleau compresseur. Je me laisse aller, je m’allonge sur mon bobrun pour récupérer. Je pose quelques bisous sur sa peau. Je cherche de l’air, je cherche du répit.

Mais quelques instants plus tard déjà, j’ai l’intuition que mon bobrun a envie de quelque chose que je ne pourrais pas lui refuser, notamment dans de telles circonstances, malgré mon état d’épuisement et la baisse drastique de libido après cet orgasme géant.

Alors, je me laisse glisser à côté de lui, je m’allonge sur le matelas, sur le ventre, et je m’offre à lui. Je lui dois bien ça. D’autant plus que, malgré le fait d’avoir joui, mon excitation est encore là, et mon envie de lui intacte.

Le bogoss ne se fait pas prier. Il vient sur moi, il vient en moi, il commence à me limer doucement. Son excitation est telle qu’il jouit très vite à son tour.

Le bogoss s’affale sur mon dos, me fait quelques bisous dans le cou. Puis, il se déboîte de moi et part près du feu. Je le rejoins comme tout à l’heure, et je le prends dans mes bras. Sa main se pose sur ma main, l’enserre. Nous restons ainsi, enlacés, en silence, pendant qu’il fume lentement sa cigarette.

Bien sûr, ce qui vient de se passer me fait poser mille et une questions. Des questions auxquelles Jérém seul pourrait apporter la réponse. Mais est-ce bien le bon moment pour les poser ? Est-ce qu’il a seulement les réponses ? Et, plus généralement, est-ce qu’il est utile de mettre tout le temps des mots sur tout ? Il est des actes et des sensations qui se passent des mots.

Nous restons en silence, mais notre connexion n’a jamais été aussi parfaite.

Lorsque nous regagnons le lit, nous nous échangeons la bonne nuit et un bon nombre de bisous. Tout va bien, Jérém a l’air d’assumer ce qui vient de se passer. Je me retrouve une nouvelle fois enserré dans ses bras. Et, une fois de plus, je suis le gars le plus heureux de l’univers.

Très vite, j’entends le bruit désormais familier de sa respiration de sommeil. Quant à moi, une fois de plus, je rate mon rendez-vous avec Morphée.

Ce que vient de se passer me hante, pulvérise définitivement ma naïveté, fille de mon inexpérience, qui me faisaient imaginer jusqu’il y a peu encore, que le monde, et la sexualité plus en particulier, se présente de façon parfaitement binaire.

Lorsque j’étais puceau, je m’imaginais que chez les gars qui aiment les gars, les rôles de chacun étaient figés à tout jamais. Que les mecs actifs n’étaient qu’actifs, et que les passifs n’étaient que passifs.

Or, s’il est possible que ces extrêmes existent (des gays actifs qui trouvent inconcevable se faire envahir par un autre mec, et des mecs complètement passifs qui ne prennent aucun plaisir avec leur sexe), dans l’immense majorité des cas, la réalité est bien plus nuancée que cela.

Parfois, on peut ressentit la curiosité et l’envie d’expérimenter ce que ressent l’autre, de découvrir et de faire découvrir l’« envers du décor ».

Et puis, peut-être que, comme il est dit dans une célèbre chanson :

Le nec plus ultra en ce paysage

C’est d’aimer les deux côtés

Souvent, l’envie d’expérimenter « l’autre rôle » dans l’amour est déclenchée lorsqu’on sent la même envie, de signe opposé, chez celui qu’on aime. Lorsqu’on se sent vraiment en confiance, lorsqu’on est amoureux, l’envie de faire plaisir à l’autre peut pousser à franchir des barrières autrefois infranchissables. Et à découvrir, par la même occasion, que « l’autre rôle » peut être aussi génial que celui qui était le sien jusque-là.

Aucun mec ne ressemble à aucun autre. Entre « uniquement actif » et « uniquement passif », il existe une infinité de nuances d’envies et de pulsions, qui sont en plus changeantes au gré du temps et des rencontres.

Un mec actif a parfois envie de connaître la virilité de l’autre. Un mec passif a parfois envie d’exprimer sa propre virilité.

Dans le sexe et le plaisir, il est souvent question de rencontres, d’opportunités.

Se cantonner dans un rôle, et cantonner son partenaire dans un autre, c’est rassurant. Cela finit par donner une « identité sexuelle ». C’est ce qui m’est arrivé avec Jérém depuis notre première révision. C’est ce qu’a dû chercher mon Jérém avec moi. A se rassurer. Il était mon mâle, j’étais son passif.

Mon seul plaisir, était son plaisir à lui. Sa virilité, ses besoins sexuels de mec actif only étaient à mes yeux quelque chose de sacré, de logique, de naturel, d’immuable. Un repère qui définissait ma propre sexualité et mon plaisir. Et les siens aussi.

Je me disais qu’un gars qui a couché avec tant de nanas auparavant ne peut être qu’un mec avec une sexualité bien définie. Et si de grâce il acceptait de coucher avec un mec, il ne serait que « LE mec ».

Et pourtant, c’est peut-être justement parce qu’il a été si souvent « LE mec », avec tant de nanas, avec quelques mecs avant moi, puis avec moi, qu’il a désormais envie de découvrir l’« envers du décor ». C’est peut-être pour cela qu’il a voulu coucher avec moi. Pour se mettre en confiance avant d’assumer ses envies les plus refoulées.

Peut-être que ce qui s’est passé ce soir, il en avait envie depuis longtemps. C’est peut-être contre cette envie qu’il luttait dans sa tête lorsqu’il me traitait de trou à bite, lorsqu’il me dominait avec sa virilité, lorsqu’il aimait me soumettre au début de nos révisions.

Mais la confiance a fini par arriver. Et sa sexualité a pu s’épanouir. Et cette nuit, elle a eu envie d’explorer l’une de ses limites les plus reculées.

Oui, le fait que Jérém me cantonne dans un rôle de passif, avait fini par définir mon « identité sexuelle ». Je ne cherchais mon plaisir que dans cette direction. Puis, dernièrement, lorsque Jérém a commencé à me traiter « comme un mec », lorsqu’il a commencé à me sucer, j’ai été un peu surpris. Car cela remettait en cause cette « identité », me faisait perdre pas mal de repères.

Mais très vite, j’ai trouvé de nouveaux repères. J’ai découvert de nouveaux plaisirs. Je sais désormais ce que Jérém ressent lorsqu’il est « le mâle ». Et la prochaine fois qu’il me fera l’amour, cette conscience ne fera que décupler encore mon plaisir d’offrir du plaisir au mâle.

Aimer un garçon, c’est un désir de communion des corps, des esprits. Aimer les garçons c’est avoir la chance de connaître et apprivoiser toutes les facettes du plaisir, au gré des rencontres, des envies.

Cette nuit, nous avons échangé des baisers, des caresses, des câlins, du plaisir, de l’amour. Cette nuit, nous avons échangé nos semences.

Cette nuit, je n’ai besoin de rien de plus. Mon bonheur est parfait. Demain, ce sera une nouvelle journée avec mon Jérém. Nous irons nous balader à la montagne, rien que tous les deux. Je voudrais qu’il y ait tant et tant d’autres journées comme celles que je suis en train de vivre.

Dans son sommeil, mon bobrun relâche son étreinte et se tourne sur le flanc. Je me retourne aussi, je me cale contre son corps chaud et je le serre contre moi.

Oui, à cet instant, tout est harmonie dans ma vie. Car tout est si parfait, quand le monde entier se glisse dans vos bras.

Commentaires

ZurilHoros

15/06/2020 18:24

Un épisode qu’on oubliera pas parce qu’il contient deux des scènes les plus sexy de Jerem et Nico. 

A la place de Nico, j’aurais été gêné de ne pas savoir sur quel pied danser, entre un Florian plutôt sympa quoique radical, qui est prêt à en découdre avec quiconque le contredirait et un Jérém mis en position d’insincérité. Je comprends son insécurité grandissante. Est-il là comme le faux copain d’un faux hétéro, le vrai copain d’un bomec qui doit mentir, sous le regard complice de deux témoins qui sont dans la confidence. Dans l’après-midi il était un « ourson » adoré, et là, tout lui rappelle qu’il ne sait pas ce qui se passera après ni ce qui restera de cette histoire quand ils seront séparés. 
Les questions des autres convives deviennent ingérables et il n’arrive plus à faire face, pour ne pas embarrasser Jérémie, il préfère quitter la table sous un faux prétexte. 
Le passage ou la main de Jérém le retient, m’a surpris, scotché, je ne m’y attendais pas. C’est magnifique de voir bomec venir au secours de son ourson, c’est très émouvant. Ce n’est pas vraiment un Coming Out, c’est plus un Couronnement. 
Ca me fait penser à cette phrase que chante Vanessa Paradis et qui m’a toujours plu « c’est toi que j’aime pour de vrai ». 
Après une scène aussi puissante c’est la force de Jérém et Nico que de rester dans le réel et la vérité des personnages grace à des dialogues incroyablement vrai. Dans la voiture qui les ramène à la maison, Jérém n’en fait pas des tonnes. Mais ce n’est pas une attitude empruntée, c’est sa vraie nature. Ce n’est pas une Drama Queen, sauf éventuellement quand il joue les tombeurs de meufs. 
C’est également joli que Nico respecte sa discrétion et qu’il ne cherche pas à lui en faire dire plus sur son geste. 
Ce nouveau départ pour Jérémie s’accompagne aussi de la tristesse de devoir quitter une partie de son enfance en sachant qu’il ne la retrouvera plus quand Charlène aura quitté le Centre. 

La deuxième scène sexy et même plus, se déroule dans la maison. Jérém offre à Nico ses deux premières fois en le laissant puis en lui demandant de venir en lui. Quand il avale Nico en le regardant dans les yeux, c’est assez troublant. 
La description de ce que ressent Nico comme actif est magnifique. On aurait pu croire que Nico flancherait tant ce que bomec veut était inconcevable dans sa tête, mais ils sont tellement ensemble qu’il fallait qu’ils ne fassent qu’un. 
Nico est si retourné qu’il oublie même que ce qui se concrétise ce soir là, avait eu ses prémices dans la nuit qui se prolongeait après le départ de bobarbu. 

ZurilHoros

29/05/2020 19:44

Je ne trouve pas que ce soit un adjectif à dévaloriser. Tout simplement par ce que l’on peut s’obliger à être tolérant, on peut travailler sur soi, se maitriser, juger que c’est une bonne attitude. 
On ne peut pas se forcer à être indifférent, on ne peut pas se forcer à aimer et on ne peut pas se forcer à accepter. C’est beaucoup trop dur, trop long, c’est toute une vie parfois. 
On ne peut pas forcer des sentiments, mais on peut forcer des comportements. C’est peut être moins parfait, moins angélique, mais c’est plus réaliste. 

fab75du31Auteur

25/10/2019 19:52

Pour moi le bon mot est tout simplement : le respect.

Virginie-aux-accents

25/10/2019 03:42

Je pense que vous avez tout dit concernant les révélations et la sensibilité de cet épisode…
Je tiens juste à ajouter une chose : en tant qu’hétéro, je ne m’étais jamais posé de question sur le terme de « tolérance ». Je l’enseigne même à mes élèves comme une valeur positive. Mais je réalise que le terme est effectivement maladroit, voire blessant. C’est aussi ça, les leçons de Jérèm&Nico…
Merci à Fabien et merci à vous tous pour ces discussions.
   Virginie

fab75du31Auteur

24/10/2019 11:51

Merci à vous tous pour ces beaux commentaires, pour ce débat sur un sujet qui nous touche beaucoup. Merci d’insuffler votre vécu, votre sagesse, votre ouverture d’esprit et votre intelligence. C’est un plaisir d’écrire quand on a des lecteurs comme vous.

Lolo1965

23/10/2019 20:13

Je suis bien d’accord avec toi. Tous les détracteurs et polémistes de la terre ne voient les homos qu’au travers du prisme de la sexualité.Il ne prennent jamais en compte l’amour.Pourquoi les homos ne seraient que des machines à baiser et pourquoi ne pourraient ils pas aimer.C’est bien cela que jerem découvre dans son histoire avec nico.Alors tous ces gens qui ne veulent pas nous laisser nous aimer sont ils eux eux mêmes seulement capables d’aimer ? On peut se le demander.Lolo

Yann

22/10/2019 10:33

 Juste une réflexion supplémentaire à mon commentaire pour enrichir la discussion intéressante sur cet épisode. En effet comme le dit Florian les homos sont regardés à travers le sexe et j’ajouterais parfois comme des pervers ou des déviants. Or, ce n’est pas le sexe qui défini notre orientation mais l’attirance. C’est l’attirance qui nous gouverne que l’on soit homo ou hétéro et on n’en est pas responsable. Si on peut débattre sur ce qui différencie homos et hétéros c’est donc sur cette différence d’attirance qu’il faut se  s’interroger. L’attirance, c’est d’abord par la perception visuelle que naît une émotion. En un instant très bref une multitude d’éléments physiques du visage (les yeux, la bouche les cheveux…), La stature, la voix, la personnalité, la façon de bouger sont perçus et transmis à notre cerveau qui selon notre personnalité envoie un signal  qui nous fera ressentir ou pas des émotions. En fait avec qui on couche n’est que la conséquence de cette émotion ou cette attirance et je n’imagine pas qu’il puisse y avoir de sexe sans ce désir.

lolo1965

20/10/2019 14:06

Dieux que l’attente a été longue depuis le dernier épisode mais cela valait vraiment le coup
Tu nous a fait franchir un nouveau palier d’intensité et de plaisir de lecture et de participation à cette belle histoire 
Qu’est ce que j’aurais aimé être autour de cette table car ce gigot avait l’air si appétissant 
Les commentaires de Yann, Etienne et GEBL que je ne connait pas en disent long sur les attentes et le suivi de tes lecteurs
Même si tu as volontairement placé ton action dans une autre époque Les paroles de Florian et de ses acolytes sont malheureusement encore terriblement d’actualité et on empêchera jamais les détracteurs qui sont à l’oeuvre sur les télés et les réseaux sociaux de faire du mal
Et la ou je te rejoins (euh pardon je rejoins Florian) et Yann c’est que ni le mot tolérance pas plus que le mot acceptation sont acceptables pour moi ni pour les autres autres gays qui nous entourent 
La seule chose que je demande c’est de vivre comme les autres ni plus ni moins, juste une vie d’être humain noyé dans la masse sans esprit revendicatif ou communautariste, mais la vie de tous le monde
Les paroles que tu fais prononcer à tes  personnages sont criants de vérité et rappellent sans doute à beaucoup d’entre nous des moment difficiles, cuisants de leur vie mais aussi d’autres moment très heureux et qui ont sans doute construit notre personnalité comme tu es entrain de construire celle de Jerem et Nico
Et pour ne rien gâché le sexe fait sont retour mais plus en tant que composante principale de l’histoire mais comme complément normal à une vie de couple qui se découvre et qui découvre les joies de la vie à 2 
Je ne peux que me joindre aux autres commentateurs pour te dire à quel point cela m’a remué au plus profond de moi et à fait ressortir en plus des larmes des souvenirs enfouis loin au plus profond de moi
Pour tout ça déjà et pour la suite à venir merci FABIEN
Je ne te connait pas mais quelqu’un qui écrit des histoires aussi belles, touchantes doit être forcément quelqu’un de bien ( et peut être d’écorché aussi)
Lolo

Yann

19/10/2019 18:33

Cet épisode est exceptionnel et mérite un commentaire particulier. Ce que je retiens c’est qu’au-delà de l’histoire érotique, tu nous livres Fabien de magnifiques leçons de vie au fil des épisodes de cette histoire. Tout d’abord cette discussion sur l’homosexualité par la voix de Florian mais aussi des autres. Même fictifs tes personnages n’en sont pas moins crédibles sur ce sujet. C’est un fait qu’être gay n’est pas un choix. Pourtant certains le pensent comme ce polémiste (que je ne nommerais pas pour pas lui faire de pub) qui sur Cnews la semaine dernière affirmait que les gay choisiraient leur sexualité et qualifiait le désir d’enfants de caprice. Il y a aussi tous ces mots évoqués dans cet épisode. Je dirais qu’ils ont exclusivement utilisés pas les hétéros pour parler des homos. Tolérance, j’ai déjà dit ce que j’en pensais et je préfère acceptation même si cela suggère que certains auraient le droit de dire ce qui est acceptable ou pas en matière de sexualité ! Pour moi Hétéro, homo ou bi c’est comme être droitier, gaucher ou ambidextre. Même contrarié un gaucher restera un gaucher qui plus est avec des troubles. Il n’empêche que certains voudraient soigner les homo par des thérapies de conversion !!! J’aime bien cette réplique de Muriel Robin lorsqu’elle dit : je ne suis pas homo je suis moi.
Il y a aussi la question qui revient régulièrement sur le rôle de chacun dans un couple gay. Ca encore c’est bien une question d’hétéro. Qui fait le mec, qui fait la femme ? Et en quoi le couple hétéro serait une référence ? Et puis est-ce qu’ils accepteraient qu’on les questionne sur qui fait quoi dans leur couple ? Dans la même veine il y a celle sur qui porte sur qui est le dominant et le dominé ou actif et passif. En amour il ne peut pas y avoir de domination mais que du partage et le désir de penser à l’autre avant soi-même (sinon c’est du viol ou du SM). Dans cet épisode Nico en est le parfait exemple lorsqu’il se soucie de faire passer le plaisir de Jerem avant le sien.
Comme GEBL j’ai été ému aux larmes. Le choix de Jerem qui, pour faire comprendre aux autres ce qu’il avait a leur dire, donne un baiser à Nico plutôt que d’utiliser des mots est attendrissant. Il a aussi raison de dire que le sexe devient anecdotique et laisse une place de choix aux sentiments et à l’amour.
Yann

Étienne

19/10/2019 10:27

Bravissimo !Un épisode parfait (que je n’esperais plus…) et qui renvoie à bien des réflexions et situations vécues.Ah aussi, je me demande s’il n’y aurait pas un peu de Fabien dans le personnage de Florian…

GEBL

19/10/2019 08:04

le bonheur complice que vient de franchir leur relation , me fait monter les larmes aux yeux (sic).  Le sexe, dans l’écriture devient anecdotique par rapport au bonheur que sont leurs sentiments respectif si bien retranscrit. Ce texte à bien des moments me rappelle ma vie, le jour où l’on découvre l’envers du  décors , parce que ce que l’on veut comprendre ce qui motive tant de donation d’autrui.   Merci pour cela

Retrouve dans la galerie médias des coups de cœur pour des photos, des films et séries, des livres et bientôt de la musique.

Un film poignant. Avec un jeune acteur à la beauté bouleversante. Film complet sur Dailymotion en cliquant sur la photo.

Une histoire d’amitié authentique et poignante.

Deux acteurs incandescents.

La découverte de l’amour, du premier amour, le plus fort de tous.

Un autre film qui m’a beaucoup ému

Tu peux aider Fabien à écrire ses histoires !

Deux méthodes possibles :

OU

Merci FanB pour tes corrections et ton aide précieuse.

Merci Yann pour les graphismes du site et ton soutien.

Merci aux mécènes de tout temps, et en particulier à Cyril et Virginie, dont le soutien perdure depuis 2016.

Merci à vous tous pour votre fidélité et vos commentaires.

L’histoire de Jérém&Nico rentre dans sa phase finale.

Jérém&Nico est une belle aventure qui aura duré près de 10 ans et qui n’aurait pas été possible sans vous tous.

Et pour cela, un grand

Fabien

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