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JN01078 L’amour au petit matin

Au petit matin du dimanche 8 juillet 2001

Lorsque je me réveille, après un assoupissement dont je ne pourrais affirmer la durée, je tiens toujours le beau brun dans mes bras.

Plongé dans les vapeurs qui séparent le sommeil et la veille, je réalise que je bande à nouveau. Mon torse collé à son dos, mes tétons contre sa peau, tout contribue à faire grimper mon excitation. Mais les frissons les plus intenses viennent d’ailleurs. Ils sont la conséquence de ces petits frottements, ma queue calée entre ses fesses, provoqués par des lentes et incessantes ondulations de son bassin.

Tout cela est terriblement excitant, mais aussi terriblement dangereux. Je me demande si Jérém dort toujours ou s’il est conscient de ce qui est en train de se passer. Mon envie grandit de seconde en seconde, de frottement en frottement. Bientôt, je ne vais plus pouvoir lutter. Bientôt, je vais perdre pied. Mais je ne peux pas faire ça. Il ne me le pardonnerait pas. A moins que… A moins qu’il en ait envie… A moins que ces frottements soient conscients…

Je suis dans un état de fibrillation indescriptible. Mes sens kidnappent mon esprit. Ma raison tente de s’opposer au désir, au plaisir, elle n’y arrive pas. Je sens que je ne vais pas tarder à jouir, vraiment pas tarder. Il faut reculer ton bassin, Nico, maintenant !

Mais je n’y arrive pas. Parce qu’une envie irrépressible m’en empêche. Une envie jamais ressentie auparavant, une envie que je n’aurais jamais cru ressentir un jour. Et surtout pas avec Jérém. L’envie de jouir en lui.

Et puis, en une fraction de seconde, tout s’arrête.

Son bassin avance, ma queue quitte l’espace chaud et serré entre ses fesses. A la fois soulagé et terriblement frustré, je me laisse pivoter sur le flanc. Je me retrouve allongé sur le dos, le sexe en feu, l’excitation à son paroxysme.

Que s’est-il passé ? Ces petits frottements, ces ondulations de son bassin, tout cela était-il intentionnel de sa part ? Et cette façon de se dégager, si nette, le refus d’assumer une envie trop honteuse ?

Ou bien, est-ce qu’il ne s’est rendu compte de rien ?

Je tends l’oreille et je suis rassuré d’entendre sa respiration calme, régulière, légèrement bruyante mais apaisée. Une respiration qui ressemble à s’y méprendre à celle d’un garçon qui dort, qui dort toujours. Si ça se trouve, il ne s’est vraiment rendu compte de rien. Si ça se trouve, les petites ondulations de son bassin étaient complètement inconscientes.

Peut-être que, dans le sommeil, son subconscient a trouvé le moyen de se manifester. Peut-être que cela a été l’expression d’un désir refoulé. Peut-être qu’il vient de revivre dans le sommeil ce qu’il n’a pas voulu assumer avec le beau barbu Romain.

Je ne le saurai jamais.

En attendant, j’ai terriblement envie de jouir, mais je n’ose même pas me branler, de peur de le réveiller. Je prends une bonne inspiration, j’essaie de me calmer. Je n’y arrive pas. J’ai l’impression que ma queue va exploser. Je dois jouir.

Je me dis que je vais me lever discrètement et partir dans la salle de bain pour me finir. En plus, dans la panière à linge je trouverais bien un t-shirt ou un boxer pour plonger le nez dedans et décupler encore le plaisir d’un orgasme qui s’annonce géant.

Après un temps d’hésitation, j’amorce tout doucement le mouvement pour relever mon buste et quitter le lit. Malgré mes précautions, le déplacement de mon corps produit quand même un bruit de froissement de draps, ainsi qu’une vibration dans le matelas.

Et là, je sens mon beau brun remuer dans son coin. Par reflexe, je stoppe net tout mouvement. Je me retrouve tourné sur le flanc, vers le bord du lit. Je ne veux pas le réveiller.

Je sens mon beau brun remuer encore. Et un bonheur intense m’attend, lorsque je sens son bras se glisser sous mon aisselle, son torse se caler contre mon dos. Lorsque je sens Jérém me serrer très fort contre lui.

Le contact avec son corps et son souffle sur ma peau font encore grimper mon excitation. Je sens que je suis à deux doigts de devenir fou. Est-ce qu’il dort toujours ?

C’est lorsque je sens le bout de son nez effleurer, caresser tout doucement la peau de mon cou, juste avant que ses lèvres ne se posent à la lisière de mes cheveux pour y déposer un long chapelet de bisous légers mais bien réels. C’est là que je disjoncte carrément.

A cet instant précis, plus rien n’existe autour de moi, mis à part ce bonheur à l’état pur. Si pur qu’il efface d’un seul coup toutes mes craintes, mes inquiétudes, mes questionnements, le Temps même. J’en oublie même mon excitation, et ma délirante envie de jouir. Il n’y a plus de nuit, de matin à venir, de moment de nous séparer, ni au réveil, ni dans deux mois. Plus rien n’a d’importance pour moi, rien, à part ce magnifique instant d’Eternité.

A cet instant précis, je sais que seul Jérém peut m’offrir un bonheur si entier. Car lui seul sait me faire me sentir bien. Lui seul sait me faire me sentir si bien, après m’avoir blessé :

« Only the one that hurts you can make you feel better

Only the one that inflicts pain can take it away

Erotica »

« Il n’y a que celui qui te blesse qui peut te faire te sentir mieux, il n’y a que celui qui inflige la peine qui peut l’ôter » chantait Madonna il y a presque dix ans déjà. Et c’est bien vrai. Personne d’autre que l’être aimé peut nous faire tant de bien, et aussi tant de mal. Et du bien à nouveau.

Je suis épuisé, mais heureux. Et le sommeil ne tarde pas à venir calmer mes sanglots silencieux.

C’est le bonheur de sentir son corps en contact avec le mien, ses pecs calés contre mes épaules, ses abdos collés à mes reins, ses cuisses accolées aux miennes, ses mollets mélangés aux miens. C’est la chaleur de son torse contre mon dos, de sa peau contre la mienne.

C’est la prise ferme de ses mains sur mes fesses, sa façon de les écarter.

C’est la raideur de sa queue qui s’enfonce en moi d’un mouvement ferme, assuré, lent, précis, déterminé. Un mouvement sans appel, comme une évidence. C’est le frisson de me sentir à lui, encore. C’est l’attitude virile de mon beau mâle brun qui me fait sentir à lui, et à lui seul. C’est tout ce feu d’artifice sensuel qui embrase mon corps, mes sens, mon plaisir.

Je ne sais pas quelle heure il est lorsque Jérém vient en moi, dans le noir, lorsque je suis tiré de mon sommeil par son envie de jeune mâle, lorsque j’accepté son invitation silencieuse, lorsqu’il commence ses va-et-vient. Et encore moins lorsqu’il commence à mordiller mon oreille, ou lorsque ses mains commencent à parcourir fébrilement ma peau, ses doigts à exciter mes tétons, ses baisers à glisser dans mon cou.

Je suis tellement fou de plaisir que je n’ai même pas l’idée de regarder le radio-réveil.

Dans le noir, le fait que ma vue soit entravée m’offre l’occasion de me concentrer sur les autres sens.

Je me laisse transporter par les bruits du petit matin qui parviennent à mes oreilles à travers la porte fenêtre laissée entrouverte : une voiture qui passe dans la rue de la Colombette, une autre qui démarre un peu plus loin, un passant qui parle fort, les chants d’oiseaux perchés dans les branches des platanes du Canal ou des arbres de Saint-Aubin.

Tous ces bruits se mélangent aux halètements de plaisir de mon Jérém, aux miens, distillant la douce mélodie de cet instant de bonheur absolu.

A cet instant précis, j’ai l’impression, qui est d’ailleurs presque une certitude, que l’harmonie de nos plaisirs va au-delà de l’entente des corps, et qu’elle vient de se muer en entente des esprits. Est-ce bien cela qu’on appelle « faire l’amour » ?

Je suis assommé par les petites odeurs qui se dégagent de sa peau. Je guette les changements de son souffle, les variations dans la cadence de ses va-et-vient, je guette l’approche de son orgasme.

Et lorsque je sens ses dents mordiller la peau à l’arrière de mon cou et ses doigts enserrer ma queue, je sens que moi non plus je ne vais pas tarder à perdre pied.

Sa main amorce le mouvement de va-et-vient et mon plaisir s’embrase. Mon cerveau et mon esprit sont balayés par la tempête puissante d’un orgasme hors normes, car multiple. Je jouis avec mon corps, mais aussi avec ma tête, mon esprit, et avec la vibration de sa jouissance à lui. Nous venons ensemble, et c’est un bonheur absolu.

Jérém se laisse pivoter sur un flanc et s’allonge à côté de moi. Je regarde son torse onduler dans la pénombre sous l’effet de la respiration haletante provoquée par l’effort sexuel, j’entends les battements accélérés de son cœur, je le sens se propager sur ma peau et dans ma chair grâce au contact de nos bras. J’adore ressentir l’impression que la puissance de l’orgasme retentit encore en lui, comme ça retentit encore en moi.

C’était tellement bon que je me sens comme ivre, ivre de lui et de sa virilité. Je suis tellement secoué que j’ai envie de crier mon bonheur : « Tu me fais l’amour comme un Dieu, Jérémie Tommasi ! »

J’ai envie de le remercier d’être aussi mec, aussi mâle, aussi puissant sexuellement. Et d’arriver à me faire autant jouir du fait de m’offrir à lui. D’abord par le plaisir brut, sexuel, animal. Et maintenant par cette façon de me faire l’amour.

Il m’a fallu du temps pour assumer ce plaisir, mon plaisir, tout en étant en accord avec moi-même. Il m’a fallu du temps pour dépasser la honte. Il m’a fallu du temps pour arriver à me débarrasser des images mentales négatives que le regard porté par le plus grand nombre sur un sujet qui n’est souvent maîtrisé que par une minorité concernée, avait réussi à imprimer en moi. Il faut des couilles pour s’accepter soi-même. Il faut des couilles pour assumer l’envie de s’offrir à un autre gars.

Oui, il m’a fallu du temps, et un peu d’expérience, pour réaliser que l’opposition actif/passif dans les rôles sexuels ça ne veut absolument rien dire. Que le fait de s’offrir à un autre gars ça ne veut pas dire être impuissant, et qu’on peut s’offrir à l’autre tout en jouant un rôle déterminant dans le plaisir partagé. Que s’offrir à l’autre ne signifie pas que – ou pas forcément – se faire baiser. Que le plaisir partagé dans une accolade virile agrémentée d’un brin de tendresse est bien meilleur que celui qu’on se « vole » l’un l’autre dans une baise effrénée.

Et qu’au final, le plaisir est l’une des rares choses de la vie – et cela semble être le propre des choses essentielles – qui est encore meilleur, encore plus intense, encore plus géant, lorsqu’on le vit dans le partage.

Et, surtout, il m’a fallu pas mal de temps, et tout le plaisir que j’ai pris avec Jérém, pour me dire que personne n’a le droit de prétendre que quelque chose qui me fait autant de bien, l’amour avec un gars, puisse être quelque chose de « mal ». Non, personne n’a le droit de juger, de mépriser, de rejeter, de haïr, de discriminer, de punir, d’humilier un être humain qui aime, quelle que ce soit son orientation sexuelle et amoureuse, dans la mesure où cela ne les concerne pas et tant que cela se passe dans le respect de l’autre.

Oui, j’ai envie de dire tant de choses à mon Jérém, à cet instant précis. Mais je me retiens, car je sens que ce moment d’amour n’a besoin de rien de plus, et surtout pas de mots.

Depuis 2010, la Queer Palm est un prix alternatif qui, au cours du Festival de Cannes, récompense un film aux thématiques LGBTQIA+.
Deux films sont à retenir dans la sélection 2025.

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Et pour cela, un grand

Fabien

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