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JN01076 Beau brun VS beau barbu

Romain se dégage de moi, il enlève sa capote, lui fait un nœud et la pose par terre juste à côté de la table de chevet.

« J’ai besoin prendre une douche, il lance.

 — Ouais » fait Jérém, sans même le regarder.

Romain disparaît dans la salle de bain, et je réalise que j’ai très soif.

« Je peux prendre une bière ? » je questionne mon beau brun, avant qu’il ne disparaisse à nouveau dans la semi-obscurité de la terrasse.

« Ouais… »

Visiblement, c’est le même tarif pour tout le monde.

Je rejoins Jérém à l’extérieur. Je bois ma bière par petites gorgées, tout en le regardant fumer en silence, tout en écoutant l’eau de la douche tomber et glisser sur le corps du beau barbu.

Romain revient de la salle de bain. Je pose un dernier regard sur son torse magnifique à la peau mate et velue, avant que le t-shirt noir ne retrouve sa place et cache cette merveille. Son aisance avec sa nudité m’impressionne. Le beau barbu passe son jeans, en silence. Et je me fais une fois de plus la réflexion qu’un bogoss torse nu, juste habillé d’un beau jeans, avec cette ligne de poils qui indique la direction de sa braguette, c’est juste divin.

Le beau t-shirt noir finit par glisser sur ce torse de sculpture classique, avec pour résultat de cacher, ou plutôt de révéler autrement, ses proportions de cette beauté masculine presque divine.

C’est là que mon Jérém approche enfin, le regard hostile. Je sens qu’il y il a comme de l’électricité dans l’air. Je crois qu’il en veut à Romain de m’avoir baisé. Je ne suis pas du tout rassuré. Je sens qu’il suffirait d’un seul mot de travers de la part du barbu pour que ça parte en vrille.

« Au fait, t’as quel âge ? » lance Romain à l’attention de Jérém, pendant qu’il passe ses chaussures.

Ouf… ça va, ses intentions ne sont pas « belliqueuses ».

 « 19, répond laconiquement mon beau brun.

 — Allez, dis-moi ton âge, insiste Romain l’air incrédule.

 — 19, répète mon beau brun, un brin agacé.

 — C’est pas possible, t’as pas que 19 ans !

 — Si, je laisse échapper nerveusement, peut être avec l’intention inconsciente d’éviter à mon beau brun de devoir répondre à nouveau à cette question et de voir son agacement se transformer en énervement.

 — 19 ans ? semble tenter de se convaincre non sans mal le beau barbu.

 — Quoi ? Qu’est-ce que t’as avec mon âge ? fait Jérém sur un ton qui commence à se faire agressif.

 — Rien, rien… c’est juste que je croyais que tu avais style 22-23 ans. Le fait est que…

 — Que ? veut savoir mon Jérém.

 — Bah, le fait est que tu fais vraiment mec, quoi » enchaîne Romain.

Jérém semble satisfait de sa réponse, il semble apprécier le regard que le beau barbu porte sur lui.

« Et toi, tu as quel âge ? je le questionne à mon tour.

 — 26, il lance, avant d’enchaîner, et d’habitude je ne couche pas avec des petits cons comme vous deux.

 — Ecoute, mec, arrête de faire chier et dégage le plancher ! » j’entends Jérém lui balancer, comme vexé.

BAM ! encore du pur Jérém ! Je l’avais « dit » qu’il ne fallait pas le chercher. Pourvu que Romain ne prenne pas trop mal la sortie abrupte de mon beau brun.

« T’es un super beau mec, et t’es aussi un bon coup. Mais t’es vraiment un sale con, Jérémie » je l’entends lui balancer en se levant, prêt à partir.

Et là, ce que j’avais redouté se produit. Jérém se rue sur lui, l’attrape par le beau t-shirt noir, juste en dessus du col, et le plaque contre le mur.

Le geste est si soudain que le claquement du dos musclé du beau barbu contre la cloison produit un bruit sourd.

« Tu veux mon poing sur ton nez ? » je l’entends lui crier dessus, les yeux dans les yeux, son regard fulminant de colère, les muscles tendus et bagarreurs.

Mais le regard insolent et provocateur du barbu ne change pas d’un poil.

« Ça va, ça va, mec, ne t’énerve pas, fait Romain, tout en se marrant sous la moustache. Garde-le bien au chaud ton chéri », il revient à la charge, sans se démonter, tu aurais bien du mal à en trouver un autre aussi docile ! 

 — Tu vas la fermer, oui ou merde ? » s’emporte Jérém en bousculant un peu plus encore le beau Romain.

Je crois que je n’ai encore jamais vu mon beau brun aussi hors de lui qu’à cet instant précis. Même pas au Shangay, avec le mec qu’il avait remis à sa place dans les toilettes.

Car, à cet instant précis, Jérém ressemble à une bête enragée, piquée à vif. Sa virulence me fait peur. Dans ma tête, je retrouve l’écho des mots de Thibault me confiant son inquiétude vis-à-vis de la tendance de Jérém à se lancer dans la bagarre sur un coup de tête, sans tenir compte des risques.

J’ai peur qu’à un moment le beau barbu ne réagisse violemment et que ça dérape en véritable baston. J’ai peur que ça tourne mal.

Romain grimace sous la prise puissante de mon beau brun. Mais il finit par se rebiffer.

Avec une prise empruntée à un art martial que je ne connais pas mais dont je ne vais pas tarder à être mis au fait, il attrape le poignet de Jérém. Il le fait basculer avec un petit mouvement rapide et bien calculé, mouvement qui semble provoquer une douleur intense chez mon beau brun, l’obligeant à lâcher sa prise. L’autre main du barbu se pose alors à un endroit bien sensible entre le cou et l’épaule. Et là, par une simple pression entre le pouce et l’index, il provoque une nouvelle intense douleur musculaire. Obligé de se replier, l’espace d’un instant, sur la douleur foudroyante qui secoue son corps, Jérém se retrouve ainsi à la complète merci de son adversaire.

C’est désormais un jeu d’enfant pour Romain que de faire pivoter mon beau brun, maîtrisé par la douleur, de le plaquer contre le mur, de saisir ses deux poignets. Jérém se retrouve retourné comme une crêpe.

Le corps du beau barbu enveloppe désormais celui de mon Jérém, lui empêchant tout mouvement. Mon beau brun se retrouve complètement immobilisé, totalement en son pouvoir. Le t-shirt noir collé au t-shirt blanc, le jeans noir pressé contre le boxer blanc, le beau barbu collé à mon beau brun.

Jérém gigote, il essaye de se dégager. Mais la prise de l’autre est telle que plus il s’agite, plus l’étirement sur ses épaules qui en résulte est douloureux. Tous ses efforts sont vains.

Ça me fait de la peine de voir mon beau brun à la merci de ce gars. Je n’ai pas l’impression que le beau barbu veuille lui faire du mal, je pense qu’il veut juste le maîtriser. Mais en attendant, c’est l’ego de mon beau brun qui prend cher. Comment dois-je me comporter face à cette situation inattendue ? Est-ce que je dois intervenir ou pas ?

Je sais que quoi que je fasse, ça me retombera sur le coin de la gueule. Si j’interviens, Jérém va certainement m’en vouloir du fait d’avoir pu estimer qu’il n’était pas en mesure de s’en sortir tout seul. Si je n’interviens pas, il pourrait se dire que je n’en ai rien à foutre de lui. Et de toute façon, que j’intervienne ou pas, dans tous les cas il m’en voudra d’avoir assisté à ça, au fait d’avoir été mis en échec par ce gars.

« N’essaie pas de te dégager, tu vas te blesser, beau rugbyman. Tu es rugbyman, n’est-ce pas, hein ? T’as le physique en tout cas, j’entends le barbu glisser à l’oreille de mon Jérém, j’ai des années de karaté derrière moi, et je ne suis pas trop mauvais, paraît-il !

 — Lâche-moi !!!

 — T’inquiète, je vais te lâcher, mais avant je vais t’expliquer deux ou trois trucs ! »

Jérém grimace, tente toujours de se dégager, sans succès.

 « Tu sais, petit con de 19 ans, lâche calmement le beau barbu, ton attitude te rend sexy en diable mais aussi très détestable !

 — Fiche-moi la paix ! T’as pris ton pied, alors tire-toi !

 — C’est vrai, j’ai pris mon pied… dit Romain, et toi aussi t’as pris ton pied, mec. Tu m’as fait autant de bien que je t’en ai fait !

 — Ouais, mais c’est toi qu’on a entendu crier de te défoncer !

 — Il faut que tu te foutes bien dans la tête, enchaîne Romain du tac au tac, que si je me suis laissé faire, ce n’est pas juste parce que t’es un putain de bogoss avec une belle queue. Je t’ai surtout laissé faire parce que je le voulais bien. Parce que j’en avais envie. Tu piges, mec ? Personne ne m’aurait empêché de partir si j’avais voulu. Tu n’es pas le centre de l’univers, Mr Jérémie ! Oui, j’ai pris mon pied en te suçant et en te laissant me sauter. Et je te promets qu’un jour aussi t’auras envie de te faire baiser et tu prendras ton pied en te faisant limer le cul !

 — Ça ne risque pas !

 — Ouais, c’est ça !

 — Ta gueule, connard ! »

Le beau brun semble avoir de plus en plus de mal à supporter la douleur, ainsi que l’humiliation que le barbu est en train de lui infliger. Là, je commence vraiment à trouver que ce Romain est en train de dépasser les bornes.

« Lâche-le, putain ! » je m’entends lui balancer. Je ne reconnais pas ma voix, j’ai l’impression que c’est quelqu’un d’autre qui a crié ces mots.

Et là je vois Jérém rassembler toutes ses forces pour donner un dernier puissant coup de collier, comme un animal pris au piège tentant le tout pour tout pour se sauver.

Une grimace impressionnante déforme son visage devenu soudainement rouge pivoine. Un cri de bête sauvage exhale lentement de sa gorge au fur et à mesure que son effort commence à produire l’effet espéré. Et c’est au prix d’un effort à la limite extrême de ses capacité physiques, et d’une souffrance évidente, que son coude arrive à produire un mouvement assez important pour heurter la ceinture abdominale du beau barbu et à le faire plier sous le coup d’une douleur intense.

Romain est déstabilisé, il relâche sa prise pendant une fraction de seconde.

Un laps de temps qui suffit à Jérém pour se dégager de sa prise. Mon beau brun se retourne, rapide comme l’éclair. Et, profitant de son petit avantage, il plaque à nouveau le barbu contre le mur, son avant-bras plaqué contre à son cou, écrasant sa pomme d’Adam.

Le beau barbu grimace de douleur.

« Maintenant tu vas m’écouter, espèce de connard, lui balance Jérém sur un ton tellement énervé que j’ai l’impression qu’il va le bouffer, quand je vais te lâcher tu vas te tirer d’ici plus vite qu’en courant. Sinon je vais te démonter la gueule. C’est compris ? »

Mon Jérém a tout juste le temps de terminer sa phrase que le barbu arrive à se dégager et à le repousser pour de bon. Un instant plus tard, il revient à la charge. Mais il ne revient pas à l’attaque. Il y revient en se servant de la plus blessante des armes, la parole, qu’il affûte en la passant sur la redoutable meule de la vérité :

« Arrête un peu de te la péter et de faire ton macho à deux balles, il balance sans se démonter face à l’agressivité de mon Jérém, même lui ne va pas se laisser faire éternellement. Il est fou de ta queue, ce qui se comprend, je ne dirai pas le contraire. Et il est peut-être même fou de toi tout court, ce qui s’explique à mon sens beaucoup plus difficilement. Mais fais gaffe quand même. Un jour il faudra que tu lui offres mieux que ta queue si tu veux le retenir !

 — Putain de connard… tu vas la fermer, oui ! » fulmine mon brun en se ruant une nouvelle fois sur le beau barbu.

Mais Romain ne se laisse pas faire, il le repousse aussitôt. Mon beau brun se retrouve projeté en arrière avec une violence telle que ça ne tient qu’à l’exiguïté de la pièce, et à la faible distance du mur d’en face, qu’il puisse se rattraper de justesse en évitant ainsi de se vautrer au sol.

Jérém est hors de lui, et il semble souffler du feu et des flammes des yeux et des narines. Mais j’ai l’impression que son corps accuse la fatigue. J’ai l’impression qu’il renonce à se battre parce qu’il réalise qu’il n’est pas en mesure de le faire comme il le voudrait.

« Dégage de chez moi, connard ! il rugit à bout de forces, de souffle et d’arguments.

 — C’était bien mon intention ! »

Et là, en attrapant la poignée de la porte d’entrée, il ajoute :

« Bonne soirée les amoureux !

 — Dégage connard ! »

En sortant de l’appart, le beau barbu trouve encore le moyen de glisser, comme un dernier pied de nez :

« Tu ne pourras pas toujours échapper à tes démons, mec. Un jour ou l’autre, il faudra avoir les couilles de les affronter ! »

La porte claque bruyamment derrière la sortie de scène fracassante du beau barbu. Jérém saisit la poignée de la porte comme une furie.

« Jérém, je l’appelle tout en l’attrapant par le poignet, je t’en supplie, ne fais pas ça. Ce mec est un connard, il n’en vaut pas la peine !

 — Lâche moi, il aboie, lâche-moi ou…

 — Ou quoi ? Tu vas me cogner ? Jérém, tu ne vois pas qu’il te cherche ? Ne rentre pas dans son jeu, pitié ! »

Le beau brun hésite, partagé entre la voix de son ego blessé qui crie vengeance, la raison que j’essaie de réveiller en lui et la fatigue qui ralentit son jeune corps surmené.

« Connard de mec !!! je l’entends proférer alors que la prise de sa main sur la poignée commence à se desserrer.

 — On est bien d’accord, je le seconde tout en essayant de désamorcer sa colère, il a tellement une tête à claques que si tu commences à lui en mettre, t’auras mal à la main avant qu’il ait mal à la gueule !

 — Bon débarras » je l’entends balancer, tout en lâchant définitivement la poignée, en faisant demi-tour et se dirigeant vers la terrasse pour allumer une énième cigarette.

Je me retiens de justesse de lui dire que c’est lui qui a ouvert la porte de son appart au beau barbu. Mais bon, ce n’est pas le moment pour ça. Ce n’est pas le moment non plus pour lui faire remarquer qu’il a quand même pris son pied en le baisant. Ou le fait qu’il fume bien trop de cigarettes…

Je sors à mon tour sur la terrasse et je m’installe à ses côtés, les reins appuyés contre la rambarde. Je tente de tromper le silence entre nous en avalant ma bière par petites gorgées et en le matant.

Le torse incliné vers l’avant, les avant-bras appuyés à la rambarde, la petite chaînette qui pendouille dans le vide, le regard perdu dans la rue, Jérém fume sans un mot, sans un regard à mon attention.

Le silence qu’il impose est très pesant. On dirait qu’il me fait à nouveau la gueule. Je cherche désespérément un sujet pour lancer une discussion, mais je ne trouve rien de sympa à dire.

C’est lui qui va se charger d’engager la conversation. Sans bouger le regard de ce point indéfini dans la rue qui semble polariser toute son attention, il me balance :

« Alors, t’as pris ton pied avec ce bouffon ? »

Ah, cash, sans transition. Et là, en résistant de justesse à la tentation de lui rappeler qu’il a quand même donné le feu vert pour que je baise avec le barbu, avec son délicat « rien à foutre », je lui balance du tac-au-tac :

« Et toi, t’as pris son pied avec ce bouffon ?

 — Pfffffff !

 — Et avec les deux gars au On Off ? j’insiste.

 — Ta gueule !

 — Dis-moi !

 — Non ! il me crie dessus.

 — Non… quoi ? T’as pas aimé ou tu n’as pas…

 — J’ai pas baisé avec eux, ok ? il me coupe bien agacé.

 — Pourquoi tu n’as pas baisé ? je veux savoir.

 — Mais ferme-la !

 — Je veux savoir !

 — Il n’y a rien à savoir !

 — Si. Je veux savoir pourquoi tu n’es pas allé au bout de ça. Tu m’avais dégagé pour draguer, et ces gars voulaient coucher avec toi. Et ils étaient plutôt pas mal. Alors, pourquoi ? »

Jérém ne dit rien, il regarde ailleurs.

« Tu n’étais pas à l’aise, dans cet endroit ? j’insiste, ou alors tu n’as pas eu envie de faire confiance à ces deux mecs ? Ou alors… il y a une autre raison…

 — Quelle autre raison ?

 — Je ne sais pas, à toi de me dire !

 — Tu me casses les couilles !

 — Ecoute, Jérém. Tu comptes beaucoup pour moi, vraiment beaucoup. Je ne sais toujours pas ce que je suis pour toi, mais je sais ce que tu es pour moi. Tu n’es pas qu’un plan cul pour moi » je finis par ajouter, sans savoir si cela va arranger ou empirer ma côte vis-à-vis de mon beau brun.

Je ne veux pas lui faire peur, je ne veux pas le brusquer, mais j’ai besoin de le lui dire.

Pendant un long moment, j’attends une réaction de sa part qui ne vient pas. Lorsqu’on se met à nu, on s’attend à une certaine réaction de la part de l’autre. Et quand cette réaction est autre que celle escomptée, ou quand elle ne vient pas, le malaise et le sentiment d’humiliation deviennent vite très forts. Je sens que je commence à lui en vouloir. Il est tard, je suis fatigué, je ne me sens pas la force de me « battre ». Alors, avant de lâcher des mots que je pourrais regretter par la suite, je décide de lâcher l’affaire.

« Allez, il est tard. Je vais me doucher et je vais y aller moi aussi » je finis par conclure, la mort dans le cœur.

Joignant le geste à la parole, je décolle le dos de la rambarde et j’amorce le mouvement pour rentrer dans le petit séjour, avec l’intention de me doucher et de quitter l’appart au plus vite.

Lorsque je reviens de la salle de bain, je retrouve mon beau Jérém allongé sur le lit, assoupi. Et cela m’attendrit au plus haut point. J’ai envie de le caresser, de l’embrasser, de le serrer contre moi.

Mais je n’ose pas. Je ne veux surtout pas faire le geste de trop qui gâcherait cette folle nuit et qui nous brouillerait une nouvelle fois.

Non, le mieux que j’aie à faire maintenant, c’est partir sans l’emmerder, en mettant ainsi toutes les chances de mon côté pour qu’il y ait d’autres « révisions » post bac.

Non, je n’ai pas eu les réponses à toutes mes questions. Mais ce soir Jérém s’est montré jaloux, possessif. Je suis sûr que la confrontation avec le beau Romain lui a appris des choses au sujet de notre relation. J’ai l’impression que tout cela va lui donner matière à réfléchir, et je suis confiant dans le fait que ça va faire avancer notre relation.

Et puis, il y a eu cette complicité inattendue pendant notre accolade avec Romain, cet instant qui n’appartenait qu’à nous, cet instant de tendresse et de sensualité au beau milieu d’un plan bien chaud, un instant où j’ai eu l’impression d’être tout seul avec lui et qu’il se passait quelque chose d’intense entre nous.

Oui, il y a eu pas mal de belles choses cette nuit. Alors, autant partir « en beauté ». Inutile donc de lui imposer ma présence comme le soir du premier retour du Shangay, et de prendre une fois de plus le risque que la nuit magique se transforme en matin désenchanté.

Le fait est que je ne me sens pas vraiment le courage de partir. Pas du tout, même. La fatigue me gagne à vitesse grand V. Et plus les secondes passent, plus l’idée de quitter ce lit et cet appart pour me traîner jusqu’à Saint-Michel me semble un effort insurmontable.

Et surtout, je n’ai pas envie de partir. Au fond de moi, j’ai envie de rester là avec mon beau brun, de le prendre dans mes bras, ou qu’il me prenne dans ses bras.

Alors, c’est au prix d’un effort physique et mental presque surhumain que je trouve l’énergie de lui annoncer :

« Je vais y aller. »

Je lâche cette « info » tout bas, je ne veux pas le réveiller, je ne veux pas prendre le risque de revivre cet instant où il me regarde partir sans essayer de me retenir. Et pourtant, quelque part, en prononçant ces mots, je caresse l’espoir secret qu’il se réveille et qu’un miracle se produise.

Mais Jérém ne réagit pas. Je me demande s’il a seulement entendu ce que je viens de dire. Je finis de m’habiller, je passe mes baskets. Voyant inexorablement venir l’instant où je quitterai l’appart, mes doigts semblent se ramollir, perdre toute dextérité. Je suis tellement HS que j’ai du mal à boucler mes lacets. Je suis déçu que ça se termine ainsi, j’ai l’impression d’étouffer. J’ai besoin d’air, j’ai besoin de quitter cet appart au plus vite. Merde aux lacets, je laisse tomber, je les coince en vrac entre mes pieds et les baskets. Je me lève aussitôt, décidé à partir sans me retourner.

Je me dis que je n’ai plus rien à espérer de cette nuit, et que le mieux à faire est partir avant que le matin ne vienne tout gâcher.

Je m’apprête à tourner la poignée et à quitter l’appart, la mort dans le cœur. Et là, alors que je n’y croyais plus du tout, j’entends le son de sa voix. Une voix faible et pâteuse, une voix entre veille et sommeil.

« Nico… »

Mon cœur s’emballe.

« Oui, Jérém ? »

J’attends la suite comme en fibrillation. Une seconde passe, puis une autre, et une autre encore, elles semblent décrire une éternité.

« Nico… reste avec… »

Et là, je me fige sur place. J’ai tellement de mal à croire à ce que je viens d’entendre que je doute d’avoir bien compris.

Un doute qui se dissipe rapidement lorsque je l’entends se corriger :

« Reste un peu… »

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Un film poignant. Avec un jeune acteur à la beauté bouleversante. Film complet sur Dailymotion en cliquant sur la photo.

Une histoire d’amitié authentique et poignante.

Deux acteurs incandescents.

La découverte de l’amour, du premier amour, le plus fort de tous.

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Merci aux mécènes de tout temps, et en particulier à Cyril et Virginie, dont le soutien perdure depuis 2016.

Merci à vous tous pour votre fidélité et vos commentaires.

L’histoire de Jérém&Nico rentre dans sa phase finale.

Jérém&Nico est une belle aventure qui aura duré près de 10 ans et qui n’aurait pas été possible sans vous tous.

Et pour cela, un grand

Fabien

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