JN0214 Nuit d’amour, nuit douce et quelques inquiétudes.
Dans la petite maison, le dimanche 09 septembre 2001, tard le soir.
Après l’amour, qui a été à la fois intense et plein de douceur, nous nous allongeons sur le lit. Jérém me couvre de bisous. Il me caresse, me chatouille, joueur comme un chiot foufou. Et toujours, sur son visage, ce beau sourire heureux qui me fait fondre.
Petit à petit il finit par se calmer, la fatigue le gagne. Pendant de longues minutes, nous restons dans les bras l’un de l’autre. En silence. Et au bonheur de le voir tout foufou après l’orgasme succède un autre bonheur, celui de le voir épuisé, repu, comblé après l’amour.
« Vraiment, jamais j’ai pris autant mon pied » je l’entends répéter tout bas, tout en se laissant glisser sur un flanc, face à moi.
Ah, que c’est bon de l’entendre dire ça !
« Je te fais de l’effet, alors » je rebondis.
« Il faut croire ».
« Allez, dis-moi, qu’est-ce qui te plaît chez moi ? ».
« Arrête ».
« Ce coup-ci tu ne vas pas m’avoir avec le sexe, je n’arrêterai pas jusqu’à ce que tu me dises ! » je lance sur un ton joyeux.
Mais le bobrun demeure silencieux.
« Allez, s’il te plait ! » j’insiste, tout en caressant les poils entre ses pecs. Décidemment, je ne m’en lasse pas.
« Ce que j’aime… » il finit par lâcher.
« Vas-y ! » je l’encourage.
« J’adore ta peau ».
« Ma peau ? ».
« Elle est douce » fait-il en caressant fugacement mon avant-bras.
« Et c’est tout ? ».
« Pffffff ».
« Allez !!! ».
« J’aime ça aussi (fait-il en se retournant vers moi, en m’enlaçant avec ses bras et en posant un bisou sur ma joue) et ça (il passe ses doigts dans mes cheveux) et ça (il léchouille mes oreilles) et ça (il frotte son nez contre ma mâchoire) et ça (il pose plusieurs bisous sur mes lèvres) et ça (il embrasse ma pomme d’Adam) et ça (il embrasse mes épaules) et ça, ça, alors, je kiffe un max ces petits trucs (il mordille mes tétons et je frissonne) et ça (il caresse mes pecs) et ça (il titille mon nombril avec le bout de sa langue). Et j’aime ça aussi (il enchaîne, en saisissant doucement ma queue). Alors, ça te convient comme réponse ? ».
« Ah oui, ça me convient tout à fait ! ».
« Et j’aime ça, putain, qu’est-ce que j’aime ça (il caresse mes fesses) ».
« Tu les aimes mes fesses, hein ? » je le cherche.
« J’adore ton petit cul ».
« A ce point ? ».
« Ça fait longtemps que je le mate, ton petit cul. Et depuis qu’on a commencé nos sauteries, alors, là, je suis accroc ».
« C’est vrai ? ».
« Tu peux pas savoir comment j’ai eu envie de toi après ce premier après-midi chez moi ».
« Moi aussi j’avais envie de toi ».
« Tu m’as fait une pipe de fou » il continue.
« Tu m’as chauffé à blanc ».
Nous nous échangeons des bisous en silence, la douce mélodie de nos caresses se mélange au crépitement du feu dans la cheminée.
« Tu sais, je me suis branlé des fois en pensant à toi » il me balance.
« Quand ça ? Après le début de nos révisions ? ».
« Oui, et même avant ».
« Même avant ? ».
« Oui ».
« Avant, quand ? ».
« Je crois que la première fois c’est après l’anniversaire de Thomas ».
Je suis scié d’apprendre ça. Le plus beau mec du lycée qui se branlait en pensant à moi, pendant que je me branlais en pensant à lui. Quel gâchis !
« Si tu savais le nombre de fois où je me suis branlé en pensant à toi. J’ai été tellement jaloux de voir que tu sortais avec des nanas alors que je crevais d’envie d’être avec toi ».
« Je suis désolé de t’avoir traité comme je l’ai fait » il lâche tout bas, en ajoutant des bisous à ses excuses sincères.
Je suis ravi de nos confessions sur l’oreiller. Pourtant, une question me brûle les lèvres. Il est des questions qu’il faut savoir poser lorsque le bon moment se présente, et le bon moment c’est quand on se sent le courage de le faire et que l’on sent l’autre réceptif. Il ne faut pas laisser passer ce moment précieux, car on ne sait pas s’il va se représenter un jour.
« Et tu pourras assumer tout ça, demain ? » je me lance.
« Je ne sais pas comment je vais gérer quand je serai à Paris ».
« Je ne te parle pas de le crier sur les toits, je te parle de l’assumer au moins « entre nous » ».
Le bogoss relève son buste, me fixe droit dans les yeux, son regard est doux et charmant.
« Je suis bien avec toi ».
« Moi aussi je suis bien avec toi, je voudrais que ce week-end ne se termine jamais ».
« Moi non plus ».
Le bogoss me fait plein de bisous.
« Quand je pense comment tu m’as jeté les quelques fois où j’ai essayé de t’embrasser. Quitter ton studio sans le moindre geste de tendresse de ta part, c’était tellement dur ».
« Pour moi aussi c’était dur. Parce que moi aussi j’en avais envie. J’avais besoin de câlins autant que toi, mais je me faisais violence pour ne pas céder. Parce que je voyais ça comme une faiblesse. J’étais pas bien dans ma tête ».
« Je t’avais dit que les câlins c’était génial ».
« Et tu avais tellement raison ».
Je le prends dans mes bras et je lui fais des câlins et des bisous dans le cou.
« Ne me fais plus souffrir, Jérém ».
« Promis ».
« Promis, promis ? ».
« Je m’endors » il lâche, la voix pâteuse.
« Promis, promis ? » j’insiste.
« Oui, promis, promis, bonne nuit » il lâche, alors que sa voix ralentit comme la musique d’un baladeur à cassettes dont les piles commencent à vaciller.
Jérém s’endort en premier dans mes bras. Je me laisse bercer par sa respiration apaisée, par les battements de son cœur, par le contact avec la douce chaleur de sa peau.
Et pourtant, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Tant de choses se bousculent dans ma tête, tant de découvertes inattendues, tant de bonheurs.
Je repense à la balade à cheval, aux attitudes bienveillantes de Jérém à mon égard pendant cette journée, à sa façon de s’inquiéter de ma sécurité, à sa façon de m’apprendre les rudiments de l’équitation. Je repense à l’amour dans la nature. Je repense au petit « accident » lorsque Charlène nous a surpris dans le box, et à la façon dont ça a été désamorcé. Je repense à l’amour de cette nuit, à cette intense expérience sensuelle qui m’a rendu dingue. Et je repense, bien évidemment, à notre nouvelle discussion sur l’oreiller.
Je me suis souvent demandé ce que Jérém me trouvait, pourquoi il m’avait choisi moi pour ses révisions, pourquoi j’avais été l’élu de son lit avant de devenir, je l’espère, l’élu de son cœur. Désormais, je sais.
Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse me trouver attirant à ce point.
Je me sens bien dans son regard, et je me sens beau aussi. Je m’étais déjà senti attirant dans le regard de Stéphane et, dans des proportions différentes, dans celui de Martin, celui de Julien et dans celui de Thibault. Mais cette fois-ci, la sensation est puissance mille car je me sens beau dans le regard du gars que j’aime.
Mes yeux commencent à se fermer et je repense à tous ces cavaliers joyeux et bienveillants, et que je considère désormais comme des amis. Je suis bouleversé par ces rencontres avec des gens intelligents comme il en existe heureusement beaucoup et pour lesquels les gays ne posent aucun problème.
Saint Exupéry a écrit : il n’est qu’un luxe véritable, c’est celui des relations humaines. Le voilà à mon sens, le véritable essence de l’ABCR : des amis, avant même que des cavaliers. Autour d’une fondue ou en balade, l’ABCR c’est avant tout une histoire de rencontres et de partage de bons moments avec des gens aimants. L’ABCR ce sont des moqueries, des blagues, des rires, mais toujours dans une ambiance bon enfant. L’ABCR est un joyeux bordel, une famille d’amis.
Je suis heureux comme jamais, je suis comblé. Et pourtant, la petite voix qui me parle du coup de fil de Paris résonne toujours au loin.
Je ne sais pas quelle heure il est lorsque j’émerge de mon sommeil. Derrière les carreaux, il fait toujours noir. Le feu dans la cheminée a l’air d’avoir perdu pas mal de son panache. Jérém est toujours dans mes bras, nos corps entièrement nus sont toujours collés l’un contre l’autre, mon visage dans le creux de son cou, mon torse contre son dos, mon bassin à hauteur de ses reins.
Je ne suis qu’à moitié réveillé, mais je ressens une sensation tout aussi agréable qu’insolite monter dans mon bas ventre. Je ressens comme une excitation, comme un frisson.
Soudain, je réalise que je bande et que ma queue est calée entre les fesses de mon bobrun. Et aussi, que son bassin fait de petits mouvements qui provoquent en moi ces frissons hyper excitants.
Est-ce que Jérém est réveillé ? Je n’ose demander. Si oui, de quoi a-t-il envie ? Qu’est-ce qu’il attend de moi ? Je n’ose pas penser qu’il puisse avoir envie que, Non, c’est pas possible, il ne peut pas avoir envie de ça.
Pourtant, les petits mouvements se font de plus en plus appuyés. Jérém est bel et bien réveillé. Je l’entends cracher dans sa main, et venir enduire son entrejambe. Son bassin revient se caler contre ma queue. Je me laisse porter par mon excitation et j’entreprends de seconder ses mouvements. Je ne peux toujours pas croire ce qui est en train de se passer,
A chaque frottement mon gland détecte le doux relief de sa rondelle. La pression de son bassin augmente un peu plus à chaque passage. Mon excitation grimpe elle aussi un peu plus à chaque passage. Jusqu’au moment où mon gland bute contre son trou. Je sens mon bobrun se crisper.
Une nouvelle fois son bassin s’éloigne, une nouvelle fois sa main vient enduire son entrejambe de salive. Jérém revient se coller contre moi, son trou capte direct mon gland, la pression de son bassin redevient insistante. Et là, j’ai l’impression que la résistance de sa rondelle est sur le point à céder, l’impression que je vais glisser en lui. Mon cœur fait un sprint vers des rythmes délirants. C’est une sensation tellement extrême que j’en ai comme le vertige. C’est ma première fois. J’ai peur et j’ai très envie en même temps. J’espère que Jérém sait ce qu’il fait et qu’il ne va pas se mettre en pétard plus tard !
Je commence à me préfigurer ma première sodomie en tant qu’actif, je commence vraiment à en avoir envie, lorsque son bassin s’éloigne avec un mouvement brusque. Jérém se cale sur le flanc, loin de moi. Dans le noir, je l’entends reprendre son souffle. Je suis presque certain qu’il a mal.
« Ça va ? » je lui demande tout bas.
« Ouaiss ».
Et je me retrouve là, avec ma trique d’enfer, abasourdi par ce qui a failli se passer. Et à m’imaginer toutes les conséquences de cela, sans avoir le cran de lui poser la moindre question.
Quelques minutes plus tard, je détecte un changement dans la respiration de mon bobrun qui m’annonce qu’il s’est rendormi. Je devrais essayer d’en faire de même.
Lorsque je me réveille à nouveau, de la lumière rentre déjà par les ouvertures de la petite maison. Mon bobrun est toujours au lit, allongé sur le dos, ses bras et ses pecs dépassent des draps, beau comme un dieu. L’odeur de sa peau nue m’enivre. Sa proximité me donne le tournis. Une envie violente s’empare de moi. L’envie de réveiller mon bobrun avec une bonne gâterie matinale, l’envie de le prendre en bouche et de retrouver le goût de son petit jus chaud de mec.
C’est une envie tellement violente que je ne peux pas m’y opposer. Alors, je me glisse sous les draps et je commence à caresser doucement la bête encore endormie.
« Nico » je l’entends soupirer, la voix encore pâteuse.
Je le prends en bouche, je commence à le pomper et je sens sa queue grossir peu à peu.
« Tu fais quoi ? ».
« J’ai envie de te sucer ».
« T’es fou, toi ! ».
« Tu n’aimes pas ? ».
« Tu veux me tuer ».
« Non, juste te faire jouir ».
« Ce matin, c’est libre-service sans assistance » il lâche, en paraphrasant la réplique de Lola à Daniel du soir précèdent. Et alors que je recommence à le sucer, il laisse retomber lourdement son dos sur le matelas.
J’ai envie de rigoler, mais je suis avant tout rassuré que mon bobrun semble de bon poil et que ce qui vient de se passer un peu plus tôt dans la nuit n’a pas affecté notre harmonie. Mais de quoi avait-il réellement envie cette nuit ?
Je le pompe avec bonheur, je le pompe avec entrain. Assez vite, sa queue se tend à bloc. Quant à son jus, il ne tarde pas non plus à jaillir de son gland et à atterrir dans ma bouche. J’adore la puissance de ses jets, j’adore ce goût, cette odeur, ce témoignage chaud et dense de son plaisir de jeune mec, l’essence de sa bogossitude, de sa jeunesse, de sa puissance virile. Ce petit jus du matin est un cadeau qui met de bonne humeur pendant toute la journée.
« T’es fou, Nico ».
« C’est toi qui me rends dingue ».
« Allez, debout » fait le bogoss après un court instant de récupération « on a une balade à faire aujourd’hui ».
Commentaires
ZurilHoros
13/06/2020 08:16
Nuit douce, torride et j’ajouterais, ludique.
Depuis les premiers épisodes, j’ai trouvé beaucoup d’intérêt à voir comment le plaisir du passif était montré, décrit. C’est pas mal du tout, et ce n’est pas commun.
Il y a une dimension de jeu de rôle dans la sexualité et je trouve que l’un et l’autre le pratique avec le bon équilibre. C’est suffisamment bien joué pour qu’ils y croient mais ils savent très bien ce qu’ils font. Ce n’était pas ça au début. Que se passerait-il si les acteurs improvisaient sur le scénario établi.
C’est ce à quoi on assiste dans ce chapitre, ou Jérémie devient l’initiateur d’un Nico qui en a bien besoin. Et si bomec voulait changer les rôles? c’est une scène hyper bien écrite.
Nico se vit comme un second rôle qui a obtenu un privilège et il a peur qu’on le lui retire d’un claquement de doigts.
Pour Jérémie aussi, c’est peut être compliqué. Il s’est tellement habitué à être l’élu, qu’il peut avoir peur de perdre ce privilège et aussi croire qu’il n’a que ça comme atout… Il peut être tenté de vérifier qu’il l’a encore et toujours en baisant à tire-larigot. Il n’a pas une très haute estime de lui, on l’a vu quand il était avec Thibaut.
Ca va pas être facile à gérer tout ça.
Commentaires
gebl
17/09/2019 18:46
L’histoire est là : sentiment et sexe. le sexe est très hard , pornographique, mais terriblement sensuel, amoureux.
Ton écriture nous fait vivre ces moments sans le coté violent que les scènes de sexe peuvent avoir. On avale (sic) l’histoire , en fantasmant sans forcément, avoir envie de se soulager physiquement car l’histoire nous fait vivre le bonheur. tu sais sublimer ce que l’acte sexuel peu transmettre en bien être.
Je suis désolé de ne pas pouvoir en l’état t’aider financièrement.
je souhaite que ton écriture trouve un cinéaste qui saurait garder l’esprit ce ce roman.
Lolo1965
17/09/2019 18:42
Salut FabienÇa fait plusieurs jours que devore cette merveilleuse histoire d’amour et je suis devenu accro comme Nico à JeremLeur histoire évolue en même temps que ton écriture Après la descente aux enfers de ma 1ère saison cette 2e saison et le vrai naissance de leur amour est envoutant et ton style évolue avec eux avec leur douceur et leur sensualité Il reste tellement de chose à nous faire découvrir comme par exemple :Comment va évoluer leur relation à distance Est ce que Nico va parler à sa maman et s’ouvrir à son père Le présentation du beau Jerem aux parents de Nico et comment va s’il être bouleversé par une cellule familiale aimante lui dont la vie de famille est en désastre Comment se passera aussi leur 1ere sortie avec maxime et surtout à quand le retour du gentil thibault qui ne mérite pas d’être relégué au second rôle Jerem poursuivra t’ sur la voie du coming out dans son entourage proche ou avec son père En fait la bifurcation vers l’histoire d’amour belle sensuelle ouvre un magnifique champs des possibilités même si d’avance je suis déjà déçu puis le Nico d’aujourd’hui a clairement laissé entendre qu’il n’était plus avec Jerem ce qui est dommage Je ne sais pas si il y a beaucoup d’autobiographie dans cette histoire mais elle est belle fraîche et fait du bienMerci et à très vite pour la suite
fab75du31Auteur
31/08/2019 21:39
Merci à Yann et Florentdenon, vos messages sont adorables
Florentdenon
31/08/2019 12:23
Encore un episode lu avec beaucoup de plaisir! Tu sais tres bien donner une touche tres sensuelle et exprimer les sentiments.Ne condamne pas trop vite ce bonheur ephemere…
Yann
27/08/2019 15:43
Je m’émerveille de cette capacité qu’ils ont de saisir parfaitement la nature de leur relation et de la sublimer par leur amour.
Merci Fabien tu as été bien inspiré.
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