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LT0118 Le livre de Thibault – L’agression.

Avertissement.

Faute de temps pour réécrire les passages, cet épisode de l’histoire de Thibault est racontée du point de vue de Nico (extraits des épisodes originaux de Jérém&Nico).

Seuls certains passages entre parenthèses carrées donnent les sentiments de Thibault.

16 octobre 2006.

[Lorsque tu as appris pour l’agression homophobe de tes potes Jéjé et Nico à Paris, tu as été sidéré. Car tu as eu la peur de ta vie. Cette agression, tu l’as sentie au fond de toi, presque dans ta chair. Tu n’en as pas dormi pendant un bon moment. Tu as eu peur pour leurs blessures, tu as eu peur pour les séquelles physiques et psychologiques qu’un tel épisode pourrait entraîner.

Heureusement, côté physique, tes deux potes ne s’en étaient pas trop mal tirés. Mais au niveau mental, c’était autre chose. En particulier pour Jéjé. Parce que cet accident avait fini par rendre publique cette partie de sa vie qu’il s’était donné tant de mal à garder cachée depuis toujours, et encore plus depuis qu’il était devenu joueur professionnel.

Tu savais ce que cela entraînerait. Les regards, les jugements, les mots, le mépris, l’exclusion du monde sportif. Ton pote n’y avait pas écopé. Lors de son retour sur le terrain après l’agression, il s’était battu en plein match. L’un des joueurs de l’équipe adverse l’avait traité de pédé. Cette agression avait outé ton pote, lui rendant impossible la suite de sa carrière sportive. A 25 ans, au sommet de sa puissance, de ses capacités, et de son envie, avec un potentiel des plus prometteurs il n’avait plus d’avenir dans le rugby hexagonal. Il se sentait rejeté, injustement puni parce qu’une bande de con l’avait cogné. Et ça avait fini par affecter sa vie toute entière.

Malgré sa volonté de bien faire et d’être à ses côtés pour le soutenir, Nico avait fini par en faire les frais.

Ton pote avait eu besoin de partir à l’autre bout de la planète pendant un temps pour se retrouver.

Et lorsqu’il était enfin revenu, il envisageait d’arrêter sa carrière sportive. Tu savais que cela l’aurait détruit. Mais il s’était vu proposer un poste dans une équipe anglaise. Et il était reparti du jour au lendemain, laissant Nico seul et inconsolable. Tu sais à quel point Nico est important pour ton pote. Et tu as du mal à comprendre pourquoi il a eu besoin de s’éloigner de lui, comme de tout le reste.

Chez les Wasps, il avait fait la connaissance d’un joueur, Rodney. Et ton pote avait semblé retrouver un nouvel équilibre loin des regards du rugby français, des torchons de la presse à sensation, dans cette nouvelle équipe, et dans les bras de Rodney, un garçon un peu plus âgé que lui, un garçon qui avait l’air de le rassurer comme tu avais su le faire dans le passé].

Avril 2008.

Après ma nouvelle séparation d’avec Jérém, je ressens le besoin de rappeler Thibault. Je pense que s’il y a une personne sur terre capable d’alléger un peu mon fardeau, c’est bien le jeune pompier.

Arthur étant d’astreinte au SDIS, il n’a pas pu être avec à nous. Au fond de moi, je suis content que ce soit le cas. Non pas que je n’aime pas Arthur, bien au contraire, ce garçon est bien sous tous rapports. Mais je sais que je serai davantage à l’aise juste avec Thibault, car nous avons des souvenirs communs, et une connaissance commune qui nous unit. Je sais que je pourrai me laisser aller avec Thibault, parler de ma tristesse, pleurer.

Nous nous faisons un resto au centre-ville. Je n’ai pas vraiment envie de parler tout de suite de mes malheurs. Je sais que ça va venir à un moment ou à un autre, mais j’essaie de gagner du temps. Pour ce faire, je m’emploie à prendre d’abord des nouvelles du jeune pompier.

J’apprends ainsi qu’il est en passe de devenir chef de centre, avec à la clé plusieurs dizaines d’hommes sous sa responsabilité. J’apprends qu’il est toujours heureux avec Arthur, et ça me met du baume au cœur. Thibault mérite tellement ce bonheur ! J’apprends également qu’il est heureux lorsqu’il commence sa journée « en amenant le petit Lucas à l’école ». Si c’est pas mignon, ça ! Thibault est un véritable papa-poule.

Mais le jeune papa ne tarde pas à me questionner.

Comment tu vas, Nico ?

J’ai connu mieux.

Ça peut pas s’arranger entre vous deux, vraiment pas ?

Non, je ne crois pas…

J’avoue que je ne comprends pas ce qui s’est passé dans sa tête… vous aviez l’air tellement heureux tous les deux !

Et moi donc !

Au fait, tu as eu de ses nouvelles depuis qu’il est parti en Angleterre ? j’enchaîne pour ne pas pleurer

Pas beaucoup. Je ne l’ai eu au téléphone que pour les vœux de la bonne année.

Ainsi, Thibault y a eu droit. Il n’y a donc que moi qui n’y a pas eu droit. Il veut vraiment couper les ponts.

Il t’a raconté, pour lui et Rodney ?

Un peu, mais il ne s’est pas éternisé sur le sujet. Je crois qu’il avait peur que je lui fasse la morale…

Il avait l’air heureux ?

Nico…

Dis-moi, s’il te plaît.

Je ne sais pas, il avait l’air d’aller bien.

Il a emménagé avec lui, et il a l’air d’avoir trouvé l’équilibre qui lui manquait avec moi.

Ne dis pas ça, Nico, Jérém a été très heureux avec toi. 

Il ne l’était pas assez, visiblement !

Ce qui s’est passé à Paris il y a deux ans ça l’a vraiment secoué. Et ça a tout bousculé dans sa tête.

Et il m’a oublié !

Ce n’est pas vrai. Quand on s’est eus au téléphone, il m’a demandé de tes nouvelles.

Je sais que le fait qu’il demande de mes nouvelles ne signifie rien de plus, qu’il n’envisage pas pour autant de revenir auprès de moi. Mais ça me touche d’entendre ça.

La soirée continue chez lui, autour d’un verre. Thibault me parle de son taf qui le passionne et j’aime le sentir si épanoui, si heureux. Le bonheur ajoute encore des degrés à sa sexytude déjà affolante. Sous l’effet de l’alcool et de cette proximité nocturne, je repense à nos plans à trois avec Jérém, celui dans l’appart de la rue de la Colombette, mais aussi à ceux dans l’appart à Paris, à l’occasion des finales de championnat. Et je repense aussi à cette nuit que nous avons passée tous les deux à Bordeaux. Qu’est-ce que ça avait été bien cette nuit de plaisir et de tendresse !

Et qu’est-ce que j’aurais envie de réitérer l’expérience me sentir tour à tour saisi, dominé, enveloppé par ses gros bras ! Ce soir, j’ai envie de lui, furieusement envie de lui.

A la faveur d’un blanc dans la conversation, nos regards se croisent. Thibault semble déceler le désir qui suinte de mon regard, et il a l’air tout autant troublé que moi. C’est sans doute ce trouble, ou bien l’empathie envers ma tristesse, qui le pousse à me prendre dans ses bras puissants et à me serrer très fort contre lui. J’accepte ce gage d’amitié, de bienveillance et de tendresse. Et même si je crève d’envie de l’embrasser, de le revoir à poil et de faire l’amour avec lui, je me retiens ce soir encore. Je respecte son bonheur avec Arthur et je ne veux pas qu’il se passe quelque chose entre nous qu’on pourrait regretter par la suite. Je tiens trop à notre amitié.

Début juin 2008.

[Chez les Wasps, ton pote Jéjé s’en sort vraiment pas mal. Il a fait une belle saison. Il semble avoir retrouvé sa forme, sa motivation, et ses stats sont très bonnes.

Mais début juin, tu tombes sur un article indiquant que Jérémie Tommasi et Rodney Williams auraient signé pour au moins une saison en Afrique du Sud. Il est prévu qu’ils intègrent l’équipe des Sharks pour y disputer début 2009 le Super 14, une compétition de rugby internationale entre équipes sud-africaines, néo-zélandaises et anglaises.

Partir en couple en quête du graal du rugby mondial, partir comme deux jeunes premiers que rien ne semble pouvoir arrêter, la route devant eux toute tracée vers la gloire sportive. Ça doit être tellement beau. Ils doivent être tellement heureux, les deux amoureux !

Je lis également que si le retour de Jérém dans le XV de France avait un temps été envisagé au vu de ses exploits anglais, désormais, suite à ce transfert en Afrique du Sud, cela n’est à nouveau plus d’actualité. Jérém s’éloigne un peu plus de toi, de plusieurs milliers de bornes.

Adieu, Jéjé, mon pote d’enfance, et mon premier amour. Tu as mal. Et tu as mal pour Nico].

Juillet 2009.

[Sa saison en Afrique du Sud est un véritable succès. Ton pote semble heureux avec Rodney. Tout semble lui sourire à nouveau. Jusqu’à ce que le « scandale » n’éclate.

Toute la presse en parle. Rodney Williams vient d’annoncer son retrait définitif du rugby professionnel à la veille du coup d’envoi de la Currie Cup, le tournoi de rugby d’Afrique du Sud auquel il devait participer au sein des Sharks avec Jéjé.

Mais la nouvelle de son retrait soudain et « inexplicable » de la scène rugbystique est totalement éclipsée par une autre info bien plus croustillante pour la presse à scandale. Rodney Williams vient de faire son coming out dans un talk-show sur une grande chaîne de télévision anglaise. Et, de ce fait, devant la Terre entière.

La photo par laquelle le « scandale » avait éclaté était parue dans un canard anglais à gros tirage. L’image, prise par téléobjectif et par ailleurs assez floue, montrait deux silhouettes masculines au bord d’une piscine, dans une attitude qui semblait de grande proximité. On y voyait Jérém de dos, je n’ai pas eu de mal à reconnaître son dos musclé et ses tatouages, et Rodney devant lui, à moitié caché. Les deux garçons semblaient en train de s’embrasser, ou en passe de s’embrasser. Une hypothèse promue par un titre écrit en gros caractères dégoulinants d’encre rouge et suggérant le « scandale » :

BOYS HAVE FUN !

Les noms de Rodney et de Jérém y étaient cités, avec une allusion malicieuse à la nature de leurs véritables relations.

A l’intérieur du canard, d’autres photos, moins explicites mais non moins sensuelles, affichant leur demi-nudités, les torses musclés sortant des maillots de bain, des sourires, une complicité visible.

L’« article », ou plutôt l’ensemble de ragots accompagnant les photos, parlaient d’amitié particulière, avec des allusions vaseuses.

Pendant plusieurs jours, il n’y avait eu aucune réaction de la part des intéressés. Puis, l’interview de Rodney, tombée par surprise, avait fait l’effet d’une bombe. Et elle avait été relayée par la plupart des médias.

Tu n’as pas eu de difficultés à retrouver ses propos sur Internet.

Ça démarre très fort, à partir du titre de l’article : « Il est temps que la honte change de camp ».

  • Rodney Williams, comment avez-vous vécu la publication de ce fameux article ?
  • Mal, très mal. Ma vie privée ne concerne que moi. J’étais dans un espace privé, j’ai tout fait pour rester discret.
  • Mais vous êtes un personnage public, et votre vie intéresse le public…
  • Je suis un rugbyman professionnel. Enfin, je l’étais, jusqu’à il y a peu de temps  . Mes performances sportives concernaient le public. Je le répète, ma vie privée ne concerne que moi. Je n’ai jamais cherché à m’afficher, il aurait tout simplement fallu respecter cela.
  • Comment ces « révélations » sur votre vie privée ont été accueillies autour de vous ?
  • Cette histoire m’a attiré de la haine, de l’hostilité, mais aussi des soutiens. Ma famille me soutient. Les gens intelligents me soutiennent. Quant aux autres, je ne porte aucun intérêt à leur sujet.
  • Pourquoi quitter le rugby alors que vous deviez participer à la Currie Cup ?
  • Je sais qu’après cette histoire j’aurais trop de pression à gérer, et je ne pourrais pas être au top de ma forme. J’arrête avant le tournoi de trop. Et puis, j’ai passé l’âge de me faire emmerder.
  • Si je comprends bien, votre retrait du rugby professionnel s’est fait sous la pression médiatique…
  • Vous comprenez très bien. Dans l’absolu, c’est triste que cela se passe de cette façon. Mais cette histoire aura au moins permis d’attirer l’attention sur quelque chose d’important.
  • Vous pensez à quoi ?
  • Je pense au fait que l’orientation sexuelle n’a aucune influence sur ce qui définit l’individu par ailleurs.
  • Expliquez-vous.
  • Il me semble pouvoir dire, au vu de mon parcours dans le rugby, que j’ai eu une belle carrière, que j’ai de très bonnes statistiques. Je pense que j’ai été un bon joueur, sinon on ne m’aurait pas fait jouer dans l’équipe nationale, non ? J’ai joué dans le top du rugby anglais et international, et ce, malgré la pression que j’ai ressentie sur moi pendant toute ma carrière.
  • De quelle pression voulez-vous parler ?
  • La pression de l’homophobie dans le milieu sportif. J’ai dû mentir sur mon orientation depuis mon adolescence, pendant plus de vingt ans, pour avoir la paix et mener à bien ma carrière. Je sais qu’en venant ici ce soir je vais en prendre plein la gueule, mais je m’en fiche. Il est grand temps que les choses bougent, et il n’y a qu’en libérant la parole qu’elles peuvent bouger. J’affirme que tout sportif doué doit pouvoir trouver sa place dans le rugby, indépendamment de son orientation sexuelle.
  • J’affirme que ce qui compte est le résultat sportif d’un joueur, et que ce qui se passe dans son pieu ne concerne que lui et la personne qui accepte de le partager avec lui.
  • Comment M. Tommasi a vécu toute cette histoire ?
  • Mon coming-out ne concerne que moi. Je viens vous parler pour dire que oui, je suis gay, gay et fier de l’être, et pour demander qu’on arrête de me poursuivre avec des téléobjectifs et avec des micros. Je viens demander qu’on fiche la paix à ma famille. Je ne suis pas une bête de foire, je suis comme tout un chacun, j’ai besoin d’aimer et d’être aimé. Et le fait que je préfère aimer un garçon plutôt qu’une fille ce n’est qu’un détail. Fin de l’histoire, il n’y a rien d’autre à rajouter.
  • Vous êtes le premier rugbyman connu à faire son coming-out. Mais vous n’êtes certainement pas le seul homosexuel dans le rugby professionnel.
  • Non, je ne suis pas le seul. Il y a d’autres joueurs homosexuels dans le rugby et dans les autres sports, et ils se cachent pour avoir la paix et ça les mine. Vous n’avez pas idée de l’énergie que ça demande de faire semblant d’être celui qu’on n’est pas à longueur de temps, de mentir aux gens qu’on aime, qu’on admire, qu’on respecte. C’est un immense déchirement que de devoir choisir entre sa carrière sportive et son bonheur personnel.

Et maintenant il est grand temps que tout cela change, il est temps que la honte change de camp.

Il est temps que la honte change de camp. C’est le mot de la fin, un très joli mot de la fin. Par le biais de cette interview, Rodney fait un joli doigt d’honneur à ceux qui l’ont harcelé, et il le fait avec panache.

Mais pour un Rodney qui ose, combien de sportifs souffrent de devoir « choisir entre sa carrière sportive et son bonheur personnel » ?

Tu sais que ton pote Jéjé a toujours souffert de ce choix sans cesse posé dans sa vie de rugbyman. Et les mots clairs et percutants de Rodney t’ont ému, car ils font écho au déchirement qui a été le tien avant de choisir de quitter le rugby et d’être toi-même.

Dans les quelques photos illustrant l’article, l’ex-rugbyman est très élégant, très en valeur, très beau, l’air épanoui et bien dans ses baskets. L’air rassurant. Tu comprends très bien que ton pote puisse être fou de ce garçon.

Lorsque Jérém a rencontré Rodney, il a probablement cru pouvoir enfin concilier rugby et vie privée. Mais la réalité a fini par le rattraper.

Mille questions se bousculent dans ma tête. Où est donc passé Jérém ? Comment va-t-il ? Comment vit-il toute cette histoire ? Est-ce qu’il va poursuivre sa carrière dans le rugby ou pas ? Est-ce qu’il est revenu en France ou va revenir en France ? Est-ce qu’il est toujours avec Rodney ? Est-ce qu’il est entouré, soutenu ?

Tu aimerais tellement être à côté de lui en ce moment difficile. Tu ne peux rester les bras croisés sans rien faire, sans rien savoir.

  • Oh Nico… il est reparti en Australie, m’annonce Maxime, d’entrée, en décrochant. Il n’est même pas passé nous voir, il est parti juste après la publication de l’article.
  • Et le rugby ?
  • Cette fois-ci, je crois que c’est fini pour de bon.
  • Comment il va ?
  • Je pense qu’il a besoin d’être loin de tout ce bordel et de se changer les idées.
  • Seul ?
  • Je ne sais pas…
  • Tu sais pas si Rodney est allé le rejoindre ?
  • Je crois que c’est prévu… il finit par admettre.
  • On peut le joindre ?
  • Non, pas vraiment.
  • Il a un portable ?
  • Pas pour l’instant. Je crois qu’il n’en veut pas. Il rappellera quand il sera prêt.
  • Passe-lui le bonjour de ma part, je pleure, si tu en as l’occasion, et dis-lui que je pense très fort à lui. Et qu’il peut m’appeler, s’il en a envie, n’importe quand, n’importe quand, vraiment…

La nouvelle du retrait définitif du rugby de Jérém et de sa nouvelle fuite en Australie te plonge dans un état de détresse et de frustration indicibles.

La vie de ton meilleur pote a été traversée par un ouragan qui a tout emporté sur son passage et tu ne peux rien faire pour l’aider. Tu n’as pas de mal à imaginer ce qu’il ressent, à quel point il doit se sentir humilié après ce nouvel outing si médiatique, face à cette photo à la une d’un tabloïd à la vue de tous.

Il doit être dans une colère noire, du fait que tout ce bordel l’oblige à renoncer à sa carrière au rugby. Il doit en vouloir à la Terre entière.

Tu sais ce que le rugby représente pour lui, et tu imagines sans mal sa souffrance, son déchirement, le sentiment d’injustice et d’immense gâchis qu’il doit ressentir au fond de lui. Tu es toi aussi profondément en colère. Pour un scoop, pour une photo tapageuse à la une, on n’hésite pas à gâcher la vie de quelqu’un. C’est insupportable.

Tu espères que Rodney soit à ses côtés pour le soutenir et l’aider à surmonter cette épreuve. Au vu de l’interview que tu viens de lire, tu te dis que Rodney a l’air d’être un garçon mentalement très solide, et c’est tout ce dont Jérém a besoin en ce moment. Tu te dis qu’il saura s’occuper de lui, peut-être mieux que tu le pourrais dans une telle circonstance.

Tu te demandes également comment il a vécu le fait que Rodney fasse son coming-out…

Tu es super inquiet. Tu espères vraiment que Rodney ne l’a pas laissé tomber.

Pendant quelques jours, ton esprit est traversé par l’idée d’acheter un billet d’avion et partir à sa recherche. Tu es prêt à traverser la moitié de la planète pour aller voir comment il va.

Mais comment faire, alors que tu ne sais pas du tout dans quel coin de cette immense île-continent le chercher ?

Puis les jours passent, et tu finis par te dire que s’il est reparti là-bas, c’est qu’il sait qu’il y sera bien. Il y a déjà passé plusieurs mois après l’agression de Paris, et il a dû penser qu’il y serait bien à nouveau. A 16 heures d’avion de ses emmerdes, il pourra redevenir un garçon anonyme, loin des ragots et de la pression médiatique. C’est sans doute ce qu’il souhaite désormais comme nouvelle vie.

Je te souhaite d’être heureux, mon Jéjé !

Paris, début mai 2023.

[Jéjé revient d’Australie, après son exile à la suite de la publication des photos avec Rodney.

Pendant toutes ces années passées à l’autre bout de la planère, il t’a beaucoup manqué.

Ton pote te parle d’un projet qui lui tient à cœur et te demande si tu veux t’associer à lui pour le porter].

« Notre invité du jour a 41 ans, annonce l’animatrice télé, il est originaire de la région toulousaine et il a été l’un des rugbymen les plus prometteurs de sa génération. Dans son palmarès, un bouclier de Brennus soulevé avec l’un des plus gros clubs de Top14, le Stade Français, ainsi qu’un Tournoi des Six Nations gagné en Equipe de France. Il a également connu une carrière internationale en Angleterre, puis en Afrique du Sud, et il a été l’un des rares joueurs natifs de l’hémisphère nord à participer au tournoi du « Super 14 », qui est devenu depuis « Super Rugby », une compétition disputée entre équipes d’Afrique du Sud, de Nouvelle Zélande et d’Australie. Autrement dit, le Saint des Saints du rugby mondial.

Ce soir, il est accompagné par Thibault Garcia et Ulysse Klein, tous deux également anciens rugbymen de premier plan.

Nous accueillons ce soir l’ancien ailier international Jérémie Tommasi ».

« Il y a 15 ans, tout allait bien pour vous, enchaîne l’animatrice. Votre carrière était bien lancée et rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Et pourtant, elle a été stoppée net lorsque vous n’aviez que 27 ans ».

« C’est exact ».

« Mais cet arrêt brutal n’a pas été causé par une blessure, comme c’est malheureusement souvent le cas pour les grands sportifs ».

« Non, en effet ».

« Elle a été stoppée à cause d’une photo ».

« Eh oui, malheureusement… ».

« Alors, racontez-nous ce qu’il y avait de si terrible, de si scandaleux, de si répréhensible sur ce cliché pour que ce soit suffisant pour arrêter une carrière comme la vôtre ».

« Sur cette photo, il y avait deux garçons, moi et Rodney Williams ».

La fameuse couverture du tabloïd à l’origine du « scandale » apparaît à l’écran, avec la mention : « Boys have fun ».

« Rodney Williams est un ancien international de rugby que vous avez rencontré lorsque vous jouiez à Londres » précise l’animatrice.

« C’est exact ».

« A cette époque Rodney Williams était votre petit ami… ».

La caméra fait un plan serré sur Jérém. Je vois l’hésitation traverser son regard, je reconnais sa pudeur, sa réticence à s’exposer de la sorte. Puis, je le vois prendre une inspiration profonde. Une étincelle nouvelle jaillit de son regard. Il saisit son courage à deux mains, et il lance, la voix plus sonore, l’attitude mieux affirmée :

« Oui, c’est ça ».

« Avant de parler de cette photo et du bouleversement qu’elle a provoqué dans votre vie, je voudrais que vous me racontiez votre parcours. Vous avez commencé le rugby en tant qu’amateur lorsque vous étiez enfant… ».

« C’est ça. C’est Thibault qui m’a fait découvrir le ballon ovale » explique Jérém en indiquant son pote d’enfance.

« Et c’est au cours de votre adolescence que vous avez découvert votre attirance pour les garçons. Comment avez-vous vécu cela ? ».

« Plutôt pas bien. Je ne pouvais pas accepter d’être comme ça. Je ne voulais pas être gay, comme si j’avais pu choisir. Je suis sorti avec des nanas pour éloigner les soupçons sur moi. Mais avant tout pour me convaincre que je n’étais pas gay ».

« Et pourtant vous aviez déjà eu des expériences avec des garçons, vous les avez eues assez jeune… ».

« Oui, mais j’espérais que ce ne serait qu’une passade, et que j’arriverais à maîtriser ce « truc ».

« Mais vous n’y êtes pas arrivé… ».

« Non, je n’y suis pas arrivé. Au contraire, j’ai peu à peu pris conscience de qui j’étais. A vingt ans, j’ai eu une relation avec un garçon, une très belle relation qui a duré près de 10 ans. Et cette relation m’a fait mûrir, m’a aidé à me respecter, à ne plus avoir honte de moi. »

« Mais ça n’a pas été toujours une relation de tout repos, en particulier à cause du rugby ».

« Quand j’ai commencé ma carrière dans le rugby professionnel, je venais tout juste d’apprendre à m’accepter tel que j’étais. A partir de ce moment, j’ai dû cacher cette partie de moi, j’ai dû mettre ma vie personnelle en arrière-plan. Et ma relation en a pâti ».

« Mais elle a quand-même perduré. Et puis il s’est passé quelque chose qui a à nouveau bouleversé votre vie ».

« Oui. C’était le soir de mes 25 ans, je sortais d’une petite fête qu’Ulysse ici présent m’avait préparée chez lui. J’étais en compagnie de mon copain de l’époque. On avait un peu bu, on a certainement été imprudents. Des types nous ont vus nous nous embrasser, et ils nous ont tabassés ».

Hasard ou pas, la caméra le montre désormais de profil. Un angle de vue qui fait ressortir cette légère cassure sur son nez, ce changement de son profil qui n’est pas la conséquence de coups reçus pendant ses années rugby, mais le stigmate indélébile de la violence aveugle dont nous avons été victimes il y a 17 ans.

« Mon nez s’en souvient encore, plaisante Jérém en voyant le retour d’image dans un écran. A l’époque, on m’avait proposé de corriger ça. Mais je n’ai jamais voulu. Je voulais me souvenir de ce qui était arrivé pour ne plus jamais baisser la garde ».

« De cette agression, vous en avez remporté des blessures qui vous ont éloigné du terrain de jeu… ».

« J’ai passé des mois à récupérer. Physiquement, ça allait. Mais mentalement, ce n’était pas du tout ça. J’ai quand même voulu rejouer, car le terrain était l’endroit où je me sentais le mieux au monde. J’espérais que ça m’aiderait à tourner la page ».

« Et comment avez-vous été accueilli ? ».

« Je ne m’attendais pas un soutien inconditionnel après ce que j’avais subi, j’attendais juste qu’on me laisse une chance de reprendre ma place d’ailier ».

« Est-ce qu’on vous l’a donnée, cette chance ? ».

« Pas vraiment. Cette agression m’avait « outé ». Dès le premier match, dès le premier accrochage avec un joueur, je me suis fait traiter de pédé ».

« C’est la double peine », s’indigne un chroniqueur. « Vous aviez été la victime d’une agression homophobe, et au lieu de vous montrer du soutien, on vous a montré du mépris ».

« Je ne pouvais plus jouer dans mon équipe, ni dans le Top14 » continue Jérém. « Mais je ne pouvais pas concevoir de renoncer au rugby pour autant. Pas à 25 ans. Alors, quand j’ai eu cette occasion de partir jouer en Angleterre, je l’ai saisie. C’est à ce moment que j’ai rencontré Rodney ».

« En Angleterre, vous vous êtes senti mieux accepté ? ».

« Je ne sais pas trop. Je n’y suis pas resté assez longtemps pour le vérifier. Pendant la saison que j’ai faite là-bas, j’ai bénéficié de l’« intouchabilité » de Rodney. Rodney était un joueur très respecté, et personne n’aurait osé s’attaquer à lui. Ce qui m’offrait une sorte de protection, si on peut dire. Mais des propos homophobes, j’en ai entendu là-bas aussi ».

« Puis tout s’est enchaîné » raconte l’animatrice. « La saison en Afrique du Sud, et les fameuses photos. Expliquez-nous ce que vous avez ressenti lorsque vous avez vu pour la première fois ces images dans la presse ».

« Quand je les ai découvertes, je me suis senti mis à nu devant la Terre entière. Mes proches savaient que j’étais homosexuel. Mais je n’étais pas prêt à partager publiquement cet aspect de ma vie. Je savais que si cela s’ébruitait, ça me porterait préjudice ».

« Vous vous ne trompiez pas… ».

« Non. Après la publication de ces images, tout le monde m’a lâché, il continue. Les sponsors, l’entraîneur, l’équipe ».

« Vous n’avez donc eu aucun soutien après le scandale ? Si on peut appeler ça comme ça… ».

« Aucun. Je savais que ma carrière était fichue. Je savais qu’aucun club important ne voudrait plus de moi. Et puis, de toute façon, j’étais tellement mal que j’avais perdu le mental nécessaire pour être un bon joueur. Je savais que je ne reviendrais jamais au top ».

« Alors vous êtes parti, loin, très loin, pour oublier ce que vous aviez subi… ».

« Je suis parti en Australie pour tenter de tout oublier jusqu’à qui j’étais ! ».

« Quels sentiments vous habitaient à cet instant précis ? ».

Jérém a l’air très ému. Son regard pétille plus qu’il ne devrait. Je sens qu’il retient ses larmes de justesse. Visiblement, la violence qu’il a subie il y a quatorze ans, la violence de ces photos et de leurs conséquences sur sa vie, sont toujours là, enfouies quelque part en lui. Mais pas trop loin de la surface quand-même.

« La honte et la colère, il finit par répondre après un instant de flottement. J’étais brisé. Cet instant a été pour moi le début d’une longue descente aux enfers. Il m’a fallu des années pour rebondir ».

« Suite à la parution des photos, Rodney Williams avait fait son coming out à la télévision anglaise… ».

« C’était courageux de sa part. Mais moi je n’étais pas prêt pour ça ».

« Vous estimez que l’homophobie vous a privé d’une partie de votre carrière au rugby ? ».

« C’est un fait. Mais elle ne m’a pas privé que de ça. Elle m’a privé aussi de ma vie, de mon bonheur et de… de … de… ».

Jérém est visiblement très ému. Quant à moi, je pleure devant ma télé.

« Et de quelqu’un qui a beaucoup compté pour moi » il finit par lâcher.

« Vous venez aujourd’hui dénoncer l’homophobie dans le monde du rugby ? ».

« Je viens dénoncer l’homophobie dans le rugby et, plus en général dans le monde du sport et, encore plus en général, dans nos sociétés. Il est inadmissible de recevoir autant de haine et de discrimination pour le simple fait d’aimer un garçon. Tant que « pédé » sera considéré comme une insulte humiliante, il n’y aura pas le compte. Tant qu’il faudra faire son coming out, le compte n’y sera pas non plus. Quand on y pense. Un coming out est une façon de se « dénoncer », de se justifier devant la Terre entière, comme si on suppliait les autres de nous accepter et de nous pardonner de quelque chose. Quand on est gay, on n’a pas besoin de ça. On a juste besoin de respect, comme tout un chacun ».

Jérém est de plus en plus à l’aise, il est habité, sincère, il parle avec ses tripes, il me fait vibrer.

« Je ne suis pas certain qu’on arrivera un jour à supprimer définitivement l’homophobie » il continue, et toute autre forme de discrimination. Car, depuis tout jeune, c’est facile de se faire mousser en crachant sur l’autre, surtout quand il est « différent ». D’abord, on ne réalise pas à quel point ça peut faire du mal. Et après ça devient banal, c’est une façon de se faire accepter par ses potes, et par montrer qu’on est des petits malins. La souffrance de l’autre, on ne la voit pas, on ne la voit plus, ou on fait semblant de ne pas la voir. On ne se rend même plus compte d’à quel point ces comportements sont injustes et dévastateurs ».

« La souffrance de l’autre, on ne la voit pas, on ne la voit plus, ou on fait semblant de ne pas la voir » répète l’animatrice. Avant d’enchaîner :

« Quel souvenir gardez-vous de votre carrière ? ».

« Le souvenir d’un rêve qui s’est révélé être une illusion, et qui au final s’est transformé en une immense désillusion ».

« Vous pouvez être un peu plus précis ? ».

« A 20 ans, j’avais de l’argent, j’avais le succès, j’étais connu, reconnu, apprécié. Paris et ses boîtes m’ouvraient grandes leurs portes, j’aurais pu avoir toutes les nanas et tous les mecs que je voulais. A cette époque, j’avais l’impression d’avoir le monde à mes pieds. J’étais comme un enfant laissé seul dans un magasin de jouets. J’ai le souvenir de cette époque comme d’une cuite qui aurait duré pendant des années, une cuite qui m’est montée à la tête et qui m’a peu à peu déconnecté du réel ».

« Mais tout cela a un prix » lance l’animatrice.

« Oui, un prix élevé. Tout marche bien tant que vous êtes au top. Tant que vous assurez, tout vous sourit. Mais gare aux moments de faiblesse ! Une blessure, quelques mois d’absence du terrain de jeu, vous avez à nouveau tout à prouver ».

« Si tant en est qu’on vous en donne la chance, bien entendu » fait l’animatrice.

« Oui, car cette chance, on ne vous la donnera qu’à la condition d’être, ou de faire semblant d’être, celui que les autres attendent de vous. Si vous ne rentrez pas dans les clous, cette chance on vous la refuse. Quand on est sportif de haut niveau et homosexuel, le choix vous est très clairement posé entre la carrière et la vie personnelle. Et quand les deux s’entrechoquent, tout s’arrête d’un coup. Du jour au lendemain, on n’est plus rien. On est seul au monde ».

« Et on finit par se demander ce qui est vraiment important dans la vie. On se demande si cette gloire, si cette carrière en valait vraiment le prix qu’on a dû y mettre. On se demande après quoi on court en réalité. L’argent, la gloire, le besoin d’être acclamé par les supporters, de rendre sa famille et ses potes fiers de soi ? On se demande à quoi bon repousser toujours les limites, supporter les coups, obliger le corps et le mental à encaisser encore et encore, chaque jour… ».

« Au fil des années, je repensais de plus en plus au plaisir de jouer qui m’avait fait aimer le rugby pendant mon adolescence. Et je me disais que dans le rugby professionnel je ne retrouvais rien de ce plaisir simple partagé entre potes. La pression sur les joueurs pour la performance à tout prix est si forte que ça en devient un fardeau et ça crée une ambiance propice aux blessures physiques et mentales ».

« Que diriez-vous aujourd’hui à des jeunes sportifs gays ? Ou à des jeunes sportifs tout court… ».

« Je n’ai pas la prétention de pouvoir donner des conseils à qui que ce soit, j’ai fait toutes les erreurs possibles dans ma vie ».

« Alors, quelle est l’erreur que vous leur conseilleriez d’éviter à tout prix ? ».

Et là, après un long instant d’hésitation, Jérém finit par lâcher :

« Ma plus grosse erreur a été celle de choisir la réussite professionnelle plutôt que la réussite personnelle ».

« J’ai réussi dans la vie, mais est-ce que j’ai réussi ma vie ? » s’interrogeait un jour Dalida dans une interview, se souvient un chroniqueur.

« C’est ça » admet Jérém. « Et ça, on finit par le regretter, tôt ou tard ».

Les applaudissements du public lui permettent de boire quelques gorgées d’eau et de souffler pendant quelques instants.

« Vous êtes revenu en France pour reprendre le vignoble familial aux côtés de votre frère et de votre père, enchaîne l’animatrice ».

« C’est exact ».

« Mais ce n’est pas le seul projet qui occupe vos journées… ».

« Non, en effet. Avec mes deux amis, Thibault et Ulysse, nous venons de créer une association qui a pour but de soutenir les jeunes gays, et de lutter contre l’homophobie ».

« Thibault Garcia est votre ami d’enfance » explique l’animatrice. « Ulysse Klein a été votre coéquipier et votre mentor pendant les plus belles années de votre carrière dans le rugby ».

La parole leur est donnée ensuite. Thibault parle de la façon dont il a vécu son attirance pour les garçons lorsqu’il évoluait dans le rugby professionnel, de sa décision de quitter ce dernier pour ne pas avoir à se cacher, pour ne pas avoir à choisir entre sa vie sportive et sa vie personnelle. Mais aussi, pour s’engager à plein temps auprès des Sapeurs-Pompiers. Il évoque également son compagnon, ainsi que son enfant de vingt ans. Il explique également le sens de son engagement dans l’asso.

« Parce qu’on se sent parfois seuls, et qu’on a besoin de se sentir soutenus si on veut pouvoir donner le meilleur de soi » il conclut son intervention.

« On ne doit pas avoir à choisir entre sa vie professionnelle et sa vie tout court », abonde Ulysse. « Un bon joueur est un bon joueur, un bon gars est un bon gars, quelle que ce soit son orientation sexuelle ».

« Un bon gars est un bon gars, quelle que ce soit son attirance » lui fait écho l’animatrice. « C’est le plus beau message qu’on puisse faire passer. C’est le sens de votre engagement, il me semble ».

Les trois garçons acquiescent en cœur.

« Jérémie, vous avez dit tout à l’heure que vous étiez parti en Australie pour vous retrouver. Est-ce que vous y êtes parvenu ? ».

« Je crois que oui. Il a fallu du temps, mais je crois que oui ». Avant d’ajouter : « En fait, je crois que j’ai commencé à être bien… » et là, Jérém s’arrête, visiblement ému aux larmes. Thibault lui pose une main sur l’épaule. Le public applaudit. Jérém s’essuie une larme.

« Je crois que j’ai commencé à être bien quand j’ai cessé d’avoir honte de qui je suis ».

Depuis 2010, la Queer Palm est un prix alternatif qui, au cours du Festival de Cannes, récompense un film aux thématiques LGBTQIA+.
Deux films sont à retenir dans la sélection 2025.

En 2024, le jury, avait remis son prix au film roumain Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde, d’Emanuel Pârvu.

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